5°) CONTRE-TORPILLEURSA-CONTRE-TORPILLEURS CLASSE JAGUAR1-Avant-proposLa marine nationale sort du premier conflit mondiale vieille et usée. L'infériorité des bâtiments français provoquée par les théories fumeuses de la Jeune Ecole à été aggravée par l'absence de réelles constructions au cours du conflit puisque les arsenaux étaient occupées par l'entretien des navires existants et les productions pour l'armée de terre, seules quelques unités d'escorte (patrouilleurs chasseurs de sous marins avisos) furent construits.
L'urgence est de pourvoir la marine en unités légères, croiseurs et destroyers dont le déficit est criant : les croiseurs cuirassés sont totalement depassés et utilisés pour un rôle qui n'aurait pas du être le leur (l'éclairage) et les torpilleurs et contre-torpilleurs français sont petits et depassés.
Un premier projet de loi est dépossé le 20 janvier 1920. Il prévoit la construction de 6 croiseurs, 12 contre-torpilleurs, 12 torpilleurs 36 sous marins et un porte-avions.
Cet ambitieux projet fait place à un projet plus raisonable pour les finances du pays. Promulgué le 18 avril 1922 il prévoit la construction des unités suivantes :
-Un porte-avions (en réalité la conversion du cuirassé Béarn)
-Six sous marins de 2ème classe (Ondine Ariane Sirène Naïade Circé et Calypso)
-Six sous marins de première classe (Requin Souffleur Morse Narval Marsouin Dauphin)
-Douze torpilleurs de classe Bourrasque (Bourrasque Simoun Siroco Cyclone Tempête Orage Ouragan Mistral Trombe Tramontane Typhon Tornade)
-Trois croiseurs légers de classe Duguay Trouin (Duguay Trouin Primauguet Lamotte Picquet)
-Six contre-torpilleurs qui comme nombre de contre-torpilleurs français de cette période vont recevoir des noms de fauves ou de prédateurs c'est la classe Jaguar.
2-Génèse et historiqueLe renouvellement de la flotte française étant une priorité, le Service Technique des constructions navals ne perd pas de temps en études superflus et décide d'opter pour une version agrandie des 1500 tonnes. Leur silhouette est révélatrice de cette parenté : un long gaillard d'avant, un bloc-passerelle réduit et trois cheminées à l'écartement disymétrique. La différence principale tient au déplacement : 1500 tonnes pour les torpilleurs et environ 2200 tonnes pour les contre-torpilleurs.
Les six navires sont construits à la fois par les Arsenaux (deux à Lorient) et quatre dans des chantiers privés (deux aux Ateliers et Chantiers de la Loire à St Nazaire, un aux chantiers navals de Penhoët à St Nazaire et un aux Ateliers et Chantiers de Bretagne à Nantes)
-Le Jaguar est mis sur cale à l'Arsenal de Lorient en août 1922, lancé en novembre 1923 et admis au service actif en janvier 1926.
-Le Panthère est mis sur cale à l'Arsenal de Lorient en décembre 1922, lancé en octobre 1924 et admis au service actif en novembre 1926
-Le Léopard est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire à St Nazaire en 1923 lancé en septembre 1924 et admis au service actif en octobre 1927.
-Le Lynx est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire à St Nazaire en 1923, lancé en février 1924 et admis au service actif en août 1927
-Le Chacal est mis sur cale aux Chantiers navals de Penhoët à St Nazaire en 1923, lancé en septembre 1924 et admis au service actif en juin 1926
-Le Tigre est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Bretagne à Nantes en septembre 1923, lancé en juin 1925 et admis au service actif en décembre 1925.
Dans un premier temps, lesPanthère Tigre et Chacal forment la 5ème Division Légère de la 1ère Escadre (Méditerranée) tandis que les Jaguar Léopard et Lynx forment la 4ème Divsion Légère de la 2ème Escadre (Atlantique)
Ces navires sont refondus entre 1942 et 1945 pour être transformés en escorteurs océaniques à long rayon d'action. Les travaux ont lieu dans des chantiers privés au Grand Quevilly et à Caen. La chaudière arrière est débarquée et remplacée par un réservoir de carburant qui augmente le rayon d'action de 20%, la cheminée numéro trois est supprimée, l'armement est modifié avec le débarquement du canon de 130mm numéro 3 et des canons de 75mm remplacés par une plate-forme de DCA avec deux affûts quadruples de 37mm et deux affûts doubles de 25mm, la détection est améliorée avec radar et ASDIC.
Ainsi refondus, ils sont basés à Brest (1ère Division de Contre-Torpilleurs Jaguar Panthère Léopard 2ème Division de Contre Torpilleurs Lynx Chacal Tigre)
En cas de conflit leur mission serait de protéger les convois océaniques entre l'Europe et l'Amerique du Nord soit en protection directe des convois ou en groupe de chasse prêt des côtes françaises et dans les Western Approach
3-Caractéristiques Techniques (A la construction)
Déplacement : standard 2126 tonnes pleine charge 3098 tonnes
Dimensions : longueur 127m largeur : 11.2m tirant 3.65m
Propulsion : 2 turbines à engrenage Rateau-Bretagne alimentées par cinq chaudières Du Temple développant une puissance de 55000 ch et actionnant deux hélices
Vitesse maximale : 35 noeuds Distance Franchissable : 2900 miles nautiques à 16 noeuds 330 miles nautiques à 35 noeuds
Armement :
-5 canons de 130mm modèle 1919 en 5 affûts simples sous masque (pièces 1 et 2 sur la plage avant, pièce 3 derrière la cheminée numéro 3 et les pièces 4 et 5 à la poupe). Ce canon de 40 calibres tire des obus de 32 kilos à 18500m à raison de 5 coups par minute.
-2 canons de 75mm antiaériens modèle 1922. Ce canon de 50 calibres tire des obus de 12 kilos à 15000m avec un plafond antiaérien de 7500m à raison de 12 coups par minute.
-8 mitrailleuses de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 en affûts doubles. La mitrailleuse à refroidissement par air à un canon de 76 calibres tirant des cartouches de 122 grammes en bandes chargeurs de 30 coups à une cadence de 700 coups/minute à une portée de 6500m (pratique :2500m) et un plafond pratique de 1500m.
-6 tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples
Les torpilles 1923D affiche les dimensions suivantes : 8.60m de long, un poids de 2100kg et les performances suivantes : vitesse comprise entre 29 et 35 noeuds pour une portée de 15 à 20000m.
Equipage : 195 hommes
(Après refonte)
Déplacement : standard 2400 tonnes pleine charge 3427 tonnes
Dimensions : longueur 127m largeur : 11.2m tirant 3.65m
Propulsion : 2 turbines à engrenage Rateau-Bretagne alimentées par quatre chaudières Du Temple développant une puissance de 55000 ch et actionnant deux hélices
Vitesse maximale : 32 noeuds Distance Franchissable : 3480 miles nautiques à 16 noeuds 396 miles nautiques à 32 noeuds
Electronique : un radar de veille surface un radar de veille air un radar de conduite de tir pour l'artillerie principale un radar de conduite de tir pour l'artillerie antiaérienne un ASDIC
Armement :
-4 canons de 130mm modèle 1919 en 5 affûts simples sous masque (pièces 1 et 2 sur la plage avant, pièces 3 et 4 à la poupe). Ce canon de 40 calibres tire des obus de 32 kilos à 18500m à raison de 5 coups par minute.
-8 canons de 37mm Schneider modèle 1935 automatiques. Ce canon de 48 calibres tire des obus de 0.7kilos à une distance de 8000m à raison de 162 coups/minute. Ils sont regroupés au milieu du navire sur une plate-forme de DCA légère installée à l'ancienne emplacement de la cheminée numéro 3 et de la pièce de 130mm numéro 3.
-4 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1938 automatiques. Ce canon de 77 calibres tire des obus de 0.3kg à une distance de 1800m à raison de 250 à 300 coups/minute avec des chargeurs de quinze coups. Les deux affûts doubles sont installés latéralement de part et d'autre de la plate-forme de DCA qui supporte les canons de 37mm
-6 tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples. La torpille 23DT est remplacé par une torpille modèle 35. De même calibre que le modèle 1923, elle est cependant plus rapide (45 noeuds) et une plus longue portée puisqu'elle peut atteindre une cible à 24000 à 25 noeuds et 13000m à 45 noeuds.
-40 grenades ASM en rateliers arrières
Equipage : 195 hommes