Déconstruction : En attendant le Clemenceau, le dossier du Lucifer avance
Alors que les noms des cinq candidats retenus pour présenter un dossier
dans le cadre du démantèlement de l'ex-porte-avions devrait être connu
incessamment, une campagne d'investigation vient de s'achever sur le
Lucifer. Le marché de déconstruction de l'ancienne corvette de la
Marine nationale a été confié en septembre dernier à un groupement
industriel emmené par ACE, filiale du groupe Suez. Le navire est
actuellement échoué en rade de Cherbourg. « Conformément aux
prescriptions du code de l'environnement, les carottages, sondages,
prélèvements d'eau et de sédiments réalisés sur le site de l'ancien
bâtiment d'instruction compléteront le diagnostic initial effectué en
2005 et permettront de prévoir, si nécessaire, des mesures de
réhabilitation du site, en surface et en profondeur, après
déconstruction de sa coque », indique la marine. Les travaux seront
très encadrés et soumis à des contraintes très fortes en matière
d'environnement. Un dossier préalable, qui comprendra les éléments
recueillis ce mois-ci, est en cours d'élaboration. Un dossier de «
déclaration » sera également constitué en vue de réaliser une digue
provisoire destinée à protéger le chantier des effets de la mer. « Le
chantier de déconstruction du Lucifer devrait être ouvert fin 2007
après publication d'un arrêté ministériel prévu par le code de
l'environnement. Cet arrêté énoncera notamment les conditions retenues
pour le déroulement du chantier ainsi que les objectifs de remise en
état du site pour un accès au profit de tout public ». Le Lucifer,
ex-La Découverte, avait été rebaptisé en 1967 pour servir de bâtiment
d'instruction à la sécurité incendie après une belle carrière au
service des forces navales françaises libres. Il avait notamment
participé au débarquement du 6 juin 1944. Le Lucifer, qui n'était plus
utilisé depuis 2002, sera démantelé et déconstruit à proximité de
l'Ecole des Fourriers à Querqueville.
Ex-Clemenceau : 5 candidats retenusCompte tenu du nombre très important de dossiers déposés, le ministère
de la Défense a finalement autorisé cinq candidats à remettre une offre
pour le démantèlement du Q 790, c'est-à-dire le nombre maximum de
sociétés prévu dans l'appel d'offres. Ces groupes, qui devraient être
connus d'ici la fin de semaine, auront jusqu'à la fin du mois de mai
pour présenter leurs propositions. Ils auront accès aux études
détaillées menées par Veritas, ainsi qu'au dossier constitué par la
Marine sur l'ex-Clemenceau. Enfin, ils auront un accès à bord de la
coque, en attente à Brest. La notification du marché devrait intervenir
fin novembre pour un commencement des travaux début 2008. Le groupe
retenu n'aura, alors, que 36 mois pour démanteler la coque, qui restera
la propriété de l'Etat durant toute la durée de la déconstruction.
Les
propositions reçues par le ministère de la Défense ont été classées en
trois catégories. Le groupe n°1 rassemble les candidats dits
spécialisés, disposant de capacités industrielles, du processus de
démantèlement requis et des filières d'élimination des déchets. Solides
financièrement, ils répondent notamment aux exigences en matière de
protection de l'environnement et des travailleurs, de mécanisation et
de traitement des polluants. Le second groupe, dit des « Challengers de
premier rang », présente une très forte capacité financière, une
sensibilité à la protection de l'environnement. Si ces sociétés ne
disposent pas d'expérience en matière de déconstruction navale, ils se
sont rapprochés de groupes ayant notamment démantelé des sites
industriels importants. Enfin, la troisième catégorie regroupe les
offres jugées inappropriées à un chantier d'une telle ampleur.