- NIALA a écrit:
- Il faut etre aux Etats Unis pour avoir des carénages de cuirassés en 2024
Voui, je suis pleinement d'accord avec Alain (Niala), car notre Marine Nationale n'a plus aucun cuirassé, ni navire de ligne en service! ... c'est peut-être un tort, mais c'est un tout autre débat et, de toute manière, nous n'aurions pas les moyens, coincés par le système bancaire "zeuropéen", de nous payer ce genre de "frasques"!
De toute manière, le ou les vieux cuirassés de l"US Navy n'avaient, en réalité, servi, durant la Première Guerre du Golfe, que de "plate-formes" navales pour le tir à la mer de missiles de croisières. A ma connaissance, mais je peux me planter, les tourelles de l'artillerie principale, tapant "au mieux" à "trente bornes", n'avaient pas été engagées!
Cette histoire du cuirassé "à travers les âges" est, pour moi, un "péché mignon". En gros, dès le printemps 1941, avec le naufrage" exemplaire" du KMS Bismarck, son sort avait été scellé par le biais de l'aviation embarquée...situation qui s'était confirmée dans le Pacifique, dès Pearl Harbor et la Bataille de Midway!
Dès lors, on s'était retrouvé avec des flottilles d'appareils embarqués, elles, capables d'opérer, à partir d'un PA, à plus de 150 nautiques (270 bornes!), puis de revenir y apponter, après avoir parcouru une distance "retour" équivalente!
Là, il y a un très sérieux problème, car, à l'époque, l'artillerie d'un cuirassé, quelque était son calibre, ne dépassait guère 20 000 m de portée pratique efficace, y compris avec un radar de direction de tir! Certes, la direction de tir s'était améliorée, grâce aux performances, elles-mêmes, améliorées des radars, dans les deux camps, même, si la Kriegsmarine n'avait, elle-même, "réagi" tardivement que fin 1944... en étant "contrainte" de devoir constater que le radar de conduite de tir était un élément de combat indispensable, alors que, jusque là, elle s'était reposée (souvent à tort) sur les seules performances optiques de sa télémétrie "stéréoscopique".
Pour mémoire, la Marine Nationale, dès la décennie 1920, avait opté pour le choix, en conduite de tir, des télémètres stéréoscopiques... sauf que leur emploi efficace exigeait le recrutement préalable de "pinpins" doués,eux-mêmes, naturellement d'une vision stéréoscopique - une qualité optique équivalente sur les deux yeux! -... en passant sous silence, cette capacité visuelle indispensable!
Ah, un autre truc, je viens aussi de constater très récemment (photos à l'appui), alors que je la croyais plus tardive d'une bonne dizaine d'années (!), que l'installation en "triplex" des télémètres "Barr et Stroud" - qui avait fait, ici même, l'objet d'une discussion - avait été, dès 1915 (!), une volonté nationale française d'installation, afin d'améliorer la visée de l'artillerie navale, car, visiblement, l'ensemble des coordonnés de cible transmis par les trois télémètres était censé affiner au mieux la position du bâtiment ennemi (!), même, si, côté français, il y avait également pas mal de matériels de réglages plus ou moins "techniquement" différents de la "sacro-sainte" technologie britannique - très largement "imposée" après-guerre, mais qui fonctionnait aussi bien, tout en exigeant, néanmoins, d'une part, plus d'opérateurs de réglage - 11 hommes, au total, pour exploiter correctement les données obtenues! -, de l'autre, des "pointures" en calcul (trigonométrie et autres), instruits à l’École Navale, puis formés sur le terrain!
De surcroit, à dater de 1907/1908 jusqu'en 1918, la marine française avait plus ou moins été contrainte de devoir acquérir des télémètres à coïncidence Barr et Stroud, dont les licences de fabrication étaient, à la façon britannique, protégées sous tous les bords et chèrement "vendues"! En France, on savait aussi faire, sauf que nos concepteurs et fabricants nationaux ne "possédant" pas cette habitude du dépot de brevet "international", pratique typiquement anglo-saxonne (Etats-Unis et Grande-Bretagne!), s'étaient, tous, fait plus ou moins "niquer", en souhaitant vouloir "améliorer" la technologie britannique!
Après-guerre, les allemands ayant perdu la guerre, la technologie du télémètre stéréoscopique, plus performante mais aussi plus compliquée à mettre en oeuvre, était "tombée" dans le domaine publique et, après une série d'essais, menée à bord d'un bâtiment spécialement dédié à la comparaison des deux technologies (coïncidence britannique ou stéréoscopie allemande), la Marine française avait finalement adopté, pour ses télémètres de grandes dimensions, la technique "teutonne"!