Son histoire condensée :A la fin de la première guerre mondiale, la marine française, qui avait doté son aéronautique de dirigeables souples pour la lutte anti sous-marine le long de ses côtes, envisageait l’exploitation de grands dirigeables rigides inspirés des zeppelins allemands pour assurer des missions au-dessus de la Méditerranée et de l’Océan Atlantique. Ce projet s’interrompit avec l’armistice, mais l’expérimentation de ce type d’appareil fut rendue possible car le traité de
Versailles attribua à la France, au titre des dommages de guerre, le dernier né des zeppelins, le
L-72, appareil de
226 mètres de long et 24 mètres de diamètre.
Livré en juillet 1920 à Maubeuge ave l'aide des allemands qui le pilotent, il est acheminé un mois plus tard sur la base de
Cuers-Pierrefeu par un équipage entièrement français placé sous le commandement du lieutenant de vaisseau
Jean du Plessis de Grenédan, voyage qui relève de l’exploit car les allemands avaient été fort peu diserts sur son fonctionnement. Aucun plan, aucune notice ou instructions n'ont été fournis lors de ce transfert, nous n'avons jamais eu de réponse auprès du musée
Zeppelin pour nous les faire parvenir, la rancœur est tenace !!
Nous avons tenté de reconstituer des
plans d'après des croquis sommaires ou des photos d'époque :
Baptisé
Dixmude, après trois années d’attente causées par les restrictions budgétaires de l’après-guerre et des choix politiques ne plaidant guère en sa faveur, il pourra enfin reprendre la voie des airs, ceci en particulier grâce à l’expertise, au charisme et à l’opiniâtreté du
LV du Plessis, totalement convaincu du rôle que ce type d’appareil pouvait apporter à l’aéronautique maritime de l’époque.
Les vols :Le
Dixmude effectuera alors six vols tout à fait probants à l’été et l’automne 1923, arrachant au passage le record de distance aux Anglais (118 heures, 7200 km). Le 18 décembre 1923, il quitte Cuers pour un raid au-dessus du Sahara; à son retour, les conditions météorologiques le conduisent à se dérouter vers la
Sicile près de laquelle, en traversant un orage, il est frappé par la foudre le
21 décembre 1923 et tombe en feu dans la mer près de
Sciacca, faisant 50 victimes.
Une cérémonie aura lieu à
Pierrefeu du Var ce 21 décembre pour le centenaire de la catastrophe.