Je peux me tromper, mais je ne suis même pas certain que les appelés versés, après le CFM Hourtin, chez les fusiliers-marins, sortaient de Lorient, matelots brevetés de 2ème classe; ils avaient, plus probablement, droit à une formation "raccourcie", qui faisait d'eux des brevetés provisoires de "2ème classe" (avec l'unique galon de laine rouge, porté en haut de la manche, entre le coude et l'épaule). Il est possible que, du temps de la "durée légale" de 18, puis 15 mois, en toute fin de leur temps de service, certains d'entre eux avaient été "généreusement" promus matelot breveté élémentaire de 2ème ou 1ère classe.
Je n'ai pas connu, de mon temps, d'engagés volontaires (3 ou 5 ans), brevetés provisoires, en sortie des écoles de spécialité, sachant que, même promus "matelots brevetés", nous végétions, aimablement, en tant que matelot breveté de "2ème classe" jusqu'à la fin de la "durée légale". Perso, si je me réfère à mon carnet de solde, j'étais directement passé, trois mois après avoir achevé ma durée légale, de matelot BE 2 à QM2, apparemment sans être passé par la "case" matelot BE 1.
Au tournant des décennies 1990-2000, l'attribution du brevet de commando correspondait à l'obtention du Brevet Supérieur de la spécialité, ouvrant, ainsi, l'accès aux grades d'officiers mariniers supérieurs (premier maitre, maitre principal, etc.) et au "Cadre de Maistrance". Avant la réforme "Giscard", le grade de maitre avait constitué le premier échelon de la "caste" des officiers-mariniers supérieurs et n'était, au mieux, attribué qu'aux OM, durant leur séjour en école, où ils étaient sensés décrocher leur BS. A la même époque, jusqu'en 1968, à la louche, seuls, les électroniciens d'aéronautique (Daraé) pouvaient accéder au grade de maitre, sans devoir repasser par les bancs de l'école, mais il n'existait, alors, pour la spécialité qu'un unique "cours long" - en gros, deux ans de formation à la Caserne Martrou! - puis, à dater de 1969, avaient été mis en place un "cours court" et un "cours long"... Starshiy pourrait en parler bien mieux que moi.
Pour en revenir à la spécialité de "Commando-Marine" (coiffé du béret vert!) - beaucoup de "candidats" mais, également, de très rares élus! -, même la durée légale du service obligatoire de 18 mois, entre 1962 et début 1965, n'aurait pas permis, un, d'instruire correctement des "appelés", deux, de rentabiliser à minima, le budget engagé pour ce faire.
Rien que pour sélectionner les candidats "commandos", sur le terrain, il y a, à la clé, une nécessaire période de neuf à douze semaines, suivie, après le "dégraissage" préalable - au final, un candidat sur quatre parvenant à réussir toutes étapes de la sélection! -, d'une année de formation très spécifique (combat, parachutisme, plongée, renseignement, etc.), sachant que les différentes formations de commandos existantes, ont, elles-mêmes, spécialisées leur domaine d'intervention!
J'ai l'insigne chance, ainsi, de fréquenter l'un des rares anciens membres de ces "commandos". En tant qu'ancien mataf, j'ai fini, un jour, par apprendre, de sa bouche, à demi-mot, qu'il en avait fait partie - un fusilier-marin promu second-maitre, après moins de trois ans de service, sur huit ans d'engagement, çà interpelle!
-, mais, en 20 ans, même après qu'il ait intégré la "Protection Civile", je n'ai jamais réussi, pour autant, à lui faire décrocher la moindre information un peu détaillée sur les missions qu'il avait pu exécuter - on était, alors, en pleine période du conflit armé de l'ex-Yougoslavie! -. Il s'agissait, certes, à sa sortie de "la Royale", d'une espèce de "Rambo", mais, néanmoins, au physique "sec comme un coup de trique" - l'excès de muscles pénalisant la mobilité!
- et aussi muet qu'une carpe, conjugué à la discrétion d'une pucelle, à propos de son activité militaire, car, visiblement, il était assujetti, y compris revenu à la vie civile, à une règle de discrétion maximale, instaurée au sein de ces unités d'élite!
Dès lors, le gugusse "appelé" se vantant d'avoir, durant son service obligatoire, intégré les "Commandos-Marine", çà ne colle pas avec les règles d'éthique de la spécialité, où, quelque soit l'ancienneté de leur "activité", les anciens membres se soumettent volontairement à la règle de la "discrétion totale"!