Au Pirée, 1897

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Belle photo; le français à droite doit être je pense un des quatre croiseurs cuirassés de la classe Amiral Charner; l'italien au fond est plus facile à identifier il s'agit du cuirassé italien Ruggiero di Lauria facilement reconnaissable avec son mat central et ses grues à col de cygne a chaque extrémités.

NIALA a écrit:

Belle photo; le français à droite doit être je pense un des quatre croiseurs cuirassés de la classe Amiral Charner.

Bonjour,

La classe des croiseurs cuirassés Amiral Charner comptait 4 unités : Amiral Charner- Bruix- Chanzy - Latouche-Tréville, mis en chantier entre 1889 et 1891, mais là, il s'agit du croiseur "protégé" de 1ère classe Jean Bart, construit à Rochefort, en 1886, mis en service en 1889 et rayé des listes en 1907

https://rochefortdabordforum.forumactif.org/p1017131-croiseur

Il y a, effectivement, une ressemblance certaine avec la classe Amiral Charner, avec, néanmoins, quelques détails qui diffèrent sur le Jean-Bart, comme la hauteur du "balcon de l'amiral", en poupe, par rapport au franc-bord, l'existence d'une sorte de gaillard d'arrière, avec 2 rangs de hublots, etc.

Croiseur-cuirassé Bruix (lui-aussi, construit à Rochefort, selon les plans de Thibaudier)

Voilà ce qu'écrit le site russe:
"французский бронепалубный крейсер II класса "Jean Bart".

За ним стоит итальянский броненосец "Ruggiero di Lauria"
Le français Jean Bart et l'italien Ruggero Di Lauria
PAr contre, les deux voiliers à gauche n'ont pas été identifiés

Vous avez raison, j'ai hésité entre ces deux classes; toutefois quelque chose me chiffonne c'est la date; en effet le 20 octobre 1896 le Jean Bart entre en chantier à Brest pour suppression des mats militaires, donc la photo est forcément antérieure à cette date; je trouve trace d'un passage au Pirée du 24 octobre au 7 novembre 1892; ce qui fait beaucoup de différence.

Ah, çà, qu'il y ait un loupé dans la date, c'est fort possible. Le site russe s'est contenté de reprendre celle indiquée par "le collectionneur" grec qui avait  fourni la photo.

Apparemment, d'après ce que j'ai compris, le croiseur Jean Bart avait été affecté à l'escadre de Méditerranée, de 1893 à 1896 (septembre?...octobre ?). La période du 24 octobre au 7 novembre 1892 semble, elle, correspondre à la fin de sa recette définitive - mais tu as surement une datation plus précise -.

La présence des tauds et des "tentures" devant les fenêtres du "salon de l'amiral", aussi bien sur le Jean-Bart, l'italien, que la jolie goélette mixte blanche et les annexes semblent indiquer l'existence d'un solide cagna - de même que les quais vides de toute activité et l'absence (ou presque) d'ombres portées - ce qui pourrait plus correspondre à un milieu de journée en pleine période estivale, plutôt qu'une fin d'automne avancée.

D'après l'historique du Jean Bart de Gérard Prévoteaux dans Navires & Histoire 54 il a quitté la Méditerranée le 25 mars 1893 pour New York, puis Rochefort, puis Brest il n'est pas revenu en Méditerranée avant la transformation de sa mature, donc je ne vois pas quand il aurait été au Pirée sauf en octobre/novembre 1892.

NIALA a écrit:

D'après l'historique du Jean Bart de Gérard Prévoteaux dans Navires & Histoire 54 il a quitté la Méditerranée le 25 mars 1893 pour New York, puis Rochefort, puis Brest il n'est pas revenu en Méditerranée avant la transformation de sa mature, donc je ne vois pas quand il aurait été au Pirée sauf en octobre/novembre 1892.

Hé, ben, il se pourrait bien qu'il y ait, éventuellement, un "loup" dans cet historique.

La photo grecque est bien là; sa datation peut, effectivement, être contestée, mais il conviendrait, aussi, de la rapprocher des escales du cuirassé italien Ruggiero di Lauria. Il s'agissait, peut-être, d'une brève escale "technique", sans réelle mission officielle, qui serait passée à l'as de certaines expertises, ou bien d'une numérotation "grecque" qui n'aurait pas résisté à la traduction.

L'hypothèse que tu proposes, avec l'existence d'une seule escale - officiellement répertoriée -, à l'automne 1892, est possible, sauf qu'en octobre-novembre, la moyenne des T°, même, au mouillage du Pirée, se situe à +/- 20° C - et si je me réfère, aux pavillons, ce jour-là, il y avait, en plus, un joli brise de terre (donc une température apparente moindre) -. Je peux, parfaitement me tromper, mais la présence des tauds, tendrait, elle, à accréditer une période nettement plus chaude, sans compter les autres détails, déjà, évoqués.

Le port du Pirée était, certes, alors, une aimable bourgade paumée, mais il est, quand même, très étonnant, de ne pas voir le moindre "curieux" se balader aux alentours, sauf, éventuellement, parce que çà cognait (trop) grave en plein soleil, et que comme d'habitude, dans ces régions méridionales méditerranéennes, on préférait s'abriter de ses effets jusqu'à ce qu'ils ne deviennent supportables ou agréables. Vis-à-vis de la chaleur, le "grec" a les mêmes habitudes que l'égyptien ou le libanais, on se "calfeutre" chez soi, entre 13 heures et 17/18 heures, selon la latitude, surtout quand on n'a pas de ventilo, ni de "clim"! -

Les "tentures" mises en place sur le balcon devant les "appartements de l'amiral", en poupe du "Jean Bart", me paraissent explicites. Un amiral, ou, en son absence, le "Pacha", n'est guère plus sensible qu'un mataf de base aux effets du soleil, et si l'un des deux ordonnait de mettre en place, les "rideaux du balcon de poupe", c'est qu'il y avait un réel "problème".  

Je jette l'éponge; la cliché est forcément antérieur à octobre 1896 puisque le Jean Bart a encore ses mat militaires; et de 1893 à 1896 il a toujours navigué  en Manche ou dans l'Atlantique donc bien loin du Pirée, alors une visite surprise en Grèce me semble bien improbable.

NIALA a écrit:

Je jette l'éponge; la cliché est forcément antérieur à octobre 1896 puisque le Jean Bart a encore ses mat militaires; et de 1892 à 1896 il a toujours navigué  en Manche ou dans l'Atlantique donc bien loin du Pirée, alors une visite surprise en Grèce me semble bien improbable.    

Très accessoirement, le canal de Corinthe n'avait été ouvert à la navigation qu'en janvier 1894.
Auparavant, accéder et sortir du port du Pirée était une véritable engeance, en matière de temps gaspillé... il fallait vraiment le vouloir, pour être amené à y mouiller.
Après, ta proposition circonstanciée et avérée de la fin de l'automne 1892 pourrait bien être confirmée par la "maigreur" relative du mouillage militaire, mais on voit, aussi, sur la photo, qu'il y a du monde, au fond, dans le bassin "commercial"... Pas simple!
Il n'y a plus qu'à espérer découvrir d'autres photos, pour tenter d'effectuer des recoupements chronologiques!
pour ta "collaboration".