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| CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) | |
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clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Lun 23 Déc 2019, 15:50 | |
| CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE)Le cuirassé Courbet à Toulon le 6 décembre 1938 AVANT-PROPOSLa France et le cuirassé : une histoire compliquéeLa France et la Marine : une malédiction ?Si vous demandez à un fana mili à quelle période la France à eu ses plus belles marines, il vous répondrait probablement : Louis XVI où une marine reconstituée après le désastre de la guerre de Sept Ans prend sa revanche en favorisant l'indépendance des treize colonies vis à vis de la Grande-Bretagne, Napoléon III dont la politique navale avait été mise en musique par l'ingénieur de talent qu'était Henri Dupuy de Lôme et enfin la Troisième République qui reconstruit la marine entre 1919 et 1939 avec deux personnalités majeures : le ministre de la marine Georges Leygues et l'amiral Darlan. Henri Dupuy de LômeCes marines sans oublier leurs défauts ont-elles jouer un rôle important dans l'histoire de France ? Oui dans une certaine mesure mais le retour sur investissement à été pour le moins décevant. De plus pour ceux qui pensent aux malédictions, à chaque fois que la France possède une puissante marine, un cataclysme se produit. La marine de Louis XVI est frappée par la Révolution Française qui provoque le départ de nombre d'officiers nobles et dont certains revenus des années après montreront qu'ils n'ont rien oublié ni rien appris comme le tristement célèbre Chaumarey, le commandant de la frégate La Meduse qu'il échoua sur les côtes du Sénégal en 1816, ce triste sire n'avait pas navigué depuis 1790 ! La marine de Napoléon III fait trembler la Grande-Bretagne sur ses bases avec les fameuses invasion scares mais ne joue aucun rôle dans la guerre de 1870 qui oppose la France à une autre puissance continentale. Enfin la marine de Georges Leygues et de Darlan est frappée par la pire défaite militaire de notre histoire, une défaite qui provoque des complications politiques dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui et ce dans bien des domaines. C'est donc à se demander si pour la France posséder une grande et belle marine c'est s'exposer à de sérieux troubles. Et pourtant tout avait si bien commencé. Nul n'est prophète en ce pays : Dupuy de Lôme et la Jeune EcoleLa sagesse populaire dit que «nul n'est prophète en ce pays» et le cuirassé à pu méditer que sa nation d'origine à été si peu prodigue avec lui. Le cuirassé est en effet une invention française avec la frégate La Gloire mise en service en 1860 et œuvre d'un ingénieur de talent, Henri Dupuy de Lôme qui imagine un navire non pas en acier mais à structure en bois avec une protection en acier. Maquette de la frégate cuirassée La GloireTout semblait écrit pour que de nombreux et puissants cuirassés soient construits en France. De nombreux c'est certains, notre pays à même le privilège d'avoir mis officiellement en service le dernier cuirassé du monde (Jean Bart mais non le dernier cuirassé construit puisqu'il s'agit du HMS Vanguard). Comment expliquer ce désamour vis à vis du cuirassé ? Les facteurs sont multiples. Ils sont géographiques, politiques, stratégiques, idéologiques et techniques. Géographiques car la France par son histoire n'est ni une puissance insulaire comme la Grande-Bretagne ni comme une puissance continentale comme la Russie. De plus la menace vient de l'est, une frontière sans obstacle naturelle majeur et infranchissable comme au sud (Pyrénées) et au sud-est (Alpes) sans oublier l'Atlantique à l'ouest. Impossible donc de «sacrifier» son armée de terre pour investir massivement dans une marine de guerre. Politiques car nos élites n'ont que rarement compris l'importance d'une puissante marine de guerre capable de rivaliser avec les puissances majeures du moment. Certes la France à possédé à plusieurs reprises des marines numériquement très fortes mais leur utilisation à été obérée par une stratégie absente ou déficiente voir un personnel plus attaché à l'apparence qu'à l'efficacité (notamment sous l'Ancien Régime). Stratégiques en raison d'une géographie délicate à gérer qui rendait difficile une stratégie claire et cohérente de l'emploi des forces navales. Amiral Aube, le père de la Jeune EcoleIdéologiques avec notamment la «Jeune Ecole» qui considérait le cuirassé comme une création du passé et qu'il fallait privilégier le torpilleur. Les navires de ligne français étaient toujours plus petits et la construction très lente les rendaient obsolètes au moment de la mise en service. Quand la France abandonna cette idéologie contestable et contestée, il était trop tard pour redresser totalement la barre. Techniques enfin car l'industrie française à toujours souffert de faiblesses pour produire vite, bien et en grande quantité du matériel militaire. Certes la France ce n'était pas les Etats-Unis mais notre pays à souvent peiné à produire les armes nécessaires. Dans le domaine des constructions navales, l'absence de formes de grande taille rendait impossible la construction de cuirassés aussi imposants que ceux alignés par les anglais ou par les allemands. Des efforts seront menés mais ils seront insuffisants ou trop tardifs. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les Courbet on été parmi les derniers dreadnought construits et surtout parmi ceux considérés comme les moins bons encore que ce jugement est probablement biaisé par l'historiographie anglo-saxonne qui à tendance à être plutôt peau de vache qu'amour vis à vis des navires français. Naturellement les Courbet ne sont pas nés ex-nihilo et sont le résultat de plusieurs décennies de construction de cuirassés dont certains étaient très haut en couleur...... . Les prédreadnought français«Quelle belle cible !»Le HocheCelui qu'on peut considérer comme le premier cuirassé type prédreadnought français est le Hoche est l'un des plus célèbres cuirassés français mais ce ne fût malheureusement pas pour ses qualités militaires. Il symbolise parfaitement l'inanité des théories de la Jeune Ecole. Entré en service en 1890, il s'agissait d'un navire de 10050 tonnes, long de 105.40m large de 19.75m et un tirant d'eau de 8.30m, filant à 16 noeuds avec un armement composé de deux canons de 340mm en deux tourelles simples centrales, de deux canons de 274mm en deux tourelles barbettes latérales et 18 canons de 138mm en batteries comme armement secondaire. En juin 1895, il représente la France à l'inauguration du canal de Kiel avec le croiseur cuirassé Dupuy de Lôme et en le voyant, l'empereur Guillaume II aurait dit du «Grand Hôtel» «Quelle belle cible !». Heureusement pour ses marins, il est mis en réserve en 1908 et envoyé à la démolition le 1er janvier 1910 avant même de combattre dans un conflit réel. Cuirassés type MarceauLe Marceau en 1902Les trois Marceau qui suivent (Marceau, Neptune et Magenta) étaient assez semblables au Hoche avec un armement modifié où les deux canons de 274mm sont remplacés par deux canons de 340mm. Entrés en service en 1891 pour le Marceau et 1892 pour le Neptune et le Magenta, il s'agissait de navires d'environ 11000 tonnes, long de 101.60m larges de 20.23m et un tirant d'eau de 8m, filmant à 16.5 noeuds avec un armement composé de 4 canons de 340mm en barbettes simples, et 17 canons de 138mm en batteries. Le Neptune à été désarmé en décembre 1907, le Magenta en 1910 mais le Magenta mis en réserve en 1906 est utilisé comme navire école puis transformé en navire-atelier en 1914, étant déployé à Malte, Corfou et Brindisi jusqu'à sa vente à la démolition le 30 septembre 1921 mais le 17 janvier 1922 une tempête le jette sur les rochers près de Bizerte, la nature s'occupant de détruire l'épave. Le Brennus (1891)Le BrennusLes Marceau sont suivis de l'unique Brennus qui devait être à l'origine une copie du Hoche mais qui au final sera un navire bien différent. Mis en service en décembre 1893, il s'agissait d'un navire de 11268 tonnes, mesurant 114.46m de long sur 20.62m de large et un tirant d'eau de 7.70m, filant à 17 noeuds avec un armement composé de 3 canons de 340mm (une tourelle double avant et une tourelle simple à l'arrière) et 10 canons de 164mm en 4 tourelles simples et 2 casemates triples. Ce navire qui fût le dernier cuirassé à recevoir une figure de proue fût désarmé en juin 1914 et démantelé en 1922. «La Flotte d'échantillons»Un nouveau programme naval est lancé en 1890 pour la construction de cinq cuirassés qui allaient rester dans l'histoire comme la «Flotte d'échantillons» tant ils finirent par diverger puisque leur conception fût confié à cinq ingénieurs navals différents. Le premier fût le Charles Martel construit par l'Arsenal de Brest et armé en 1896. Il s'agissait d'un navire déplaçant 11880 tonnes, mesurant 111m de long sur 22m de large et un tirant d'eau de 8.45m, une vitesse de 18 noeuds et un armement composé de deux canons de 305mm en deux tourelles simples (une avant et une arrière), deux canons de 274mm en deux tourelles latérales et 8 canons de 138mm en 4 tourelles doubles. Il est mis en réserve en mars 1912, utilisé comme ponton à Brest puis démoli en 1919. Le second navire du programme fût le Jaureguiberry construit par les Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) à la Seyne sur Mer et armé en 1896. Cétait un navire de 12229 tonnes, 109m de long sur 22m de large et un tirant d'eau de 8.30m, filant à 18 noeuds avec un armement identique au Charles Martel. Le Jaureguiberry participa à la première guerre mondiale notamment à l'opération contre les Dardanelles avant de servir de ponton à partir de janvier 1917. Il est rayé en juin 1920 puis démoli en juillet 1934 après avoir servit de ponton à Toulon. Le troisième cuirassé du programme 1890 fût le Carnot construit à l'Arsenal de Toulon et armé en 1896. Il s'agissait d'un navire de 12000 tonnes, mesurant 117m de long sur 21m de large et un tirant d'eau de 8.30m, une vitesse 18 noeuds et un armement identique aux deux précédents. Le Carnot est placé en réserve en février 1912 puis est réarmé le 1er octobre avant d'être placé en réserve normale en mai 1913 puis en réserve spéciale en novembre 1913. Il sert de ponton à Brest avec le Charles Martel, est rayé des listes en octobre 1919 et vendu à la démolition en avril 1922. L'avant dernier cuirassé du programme fût le Masséna construit aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Saint Nazaire et armé en avril 1897. Il s'agissait d'un navire de 12355 tonnes, mesurant 117m de long 20.29m de large et 8.16m de tirant d'eau avec une vitesse de 18 noeuds mais un armement différent des trois précédents avec deux canons de 305mm en deux tourelles simples (avant et arrière), deux canons de 274mm en deux tourelles latérales, 8 canons de 138mm en 8 tourelles simples et 8 canons de 100m installés à plat-pont. Il est Placé en réserve en avril 1908, en réserve spéciale le 1er mars 1913 puis désarmé en mars 1914 avant d'être rayé des listes le 27 mars 1915. La coque du Masséna quitte Toulon à la remorque le 28 août 1915 et conduite aux Dardanelles pour être sabordée au cap Hellès le 9 novembre et servir de digue au port de Seddul-Bahr. Le cinquième et dernier navire de la «flotte d'échantillons» est le Bouvet construit à l'Arsenal de Lorient et armé en juillet 1897. Il s'agissait d'un navire de 12205 tonnes, mesurant 122.6m de long sur 21.40m de large et un tirant d'eau de 8.40m, une vitesse de 18 noeuds et un armement identique au Masséna. Effectuant toute sa carrière en Méditerranée, il fait partie en 1914 de la Division de complément escortant des convois, surveillant le golfe de Gênes et le détroit de Messine avant d'être engagé dans l'opération des Dardanelles. Le 20 mars 1915 avec d'autres cuirassés anciens, le Bouvet touche une mine turque et coula en moins d'une minute ne laissant que 56 survivants sur 721 membres d'équipage. Cuirassés type CharlemagneSacré Charlemagne !Si la construction de la «flotte d'échantillons» fût particulièrement hasardeuse et pénible, les trois Charlemagne (Charlemagne, Gaulois et Saint Louis) furent construits rapidement et avec peu de différences, on commençait donc à avoir un effet de série. Les Charlemagne armés en 1897 (Charlemagne) et en 1898 (Gaulois et Saint Louis) étaient des navires de 11275 tonnes, mesurant 117.7m de long 20.30m de large et un tirant d'eau de 8.40m, une vitesse de 17/18 noeuds et un armement composé de 4 canons de 305mm en deux tourelles doubles (une avant et une arrière), 10 canons de 138mm (8 en réduit et 2 sur le pont) et 8 canons de 100mm. Le Charlemagne construit à l'Arsenal de Brest est placé en réserve de septembre 1912 à juin 1913 puis utilisé comme navire école jusqu'en août 1914 quand il reprend son rôle opérationnel en escortant des convois avec le Jaureguiberry. Il participe ensuite à la bataille des Dardanelles puis au soutien de l'Armée d'Orient jusqu'à son désarmement le 1er novembre 1917 et sa démolition en juin 1920. Le Saint Louis est en service d'abord dans l'Escadre de la Méditerranée de 1900 à 1904 puis dans l'Escadre du Nord de 1904 à 1912. Il retrouve la Méditerranée participant à la première guerre mondiale en Méditerranée orientale jusqu'à sa mise en réserve le 20 avril 1917. Ramené à Toulon le 7 janvier 1919, il y est désarmé et sert d'annexe à l'école des mécaniciens et chauffeurs avant d'être condamné le 20 juin 1920. Il est cependant encore utilisé comme ponton caserne avant d'être rayé et vendu à la démolition le 29 juin 1931. le Gaulois effectue toute sa carrière en Méditerranée jusqu'à sa réduction au statut de navire école le 8 juin 1914. Rappelé au service actif par la première guerre mondiale, il est déployé en Méditerranée escortant des convois avant de participer à l'opération contre les Dardanelles. Lors de la tentative de forcément du détroit le 18 mars 1915, il est gravement endommagé par une mine et ne doit sa survie qu'à son échouage sur l'île aux Lapins. Réparé, il reprend du service mais il est torpillé et coulé par le sous marin allemand UB47 en mer Egée le 27 décembre 1916 avec seulement quatre morts tués par la torpille puisque le navire mettra vingt minutes à couler. Le IenaLe IenaAux trois Charlemagne succède le seul Iena qui est une version améliorée des précédents. Construit à l'Arsenal de Brest, il est armé en 1901 et affecté à l'escadre de la Méditerranée basé à Toulon. C'est un navire de 12052 tonnes, long de 122.15m sur 20.80m de large et un tirant d'eau de 7.95m, filant à 18 noeuds avec un armement composé de 4 canons de 305mm en deux tourelles doubles (une avant et une arrière) 8 canons de 164.7mm en réduits et 8 canons de 100mm sous masque. Il aura une carrière brève puisqu'il explosa le 12 mars 1907 alors qu'il était au bassin au Missiessy provoquant la mort de 118 marins. Le noyage des soutes est impossible puisque le navire est en travaux mais il est décidé à l'avenir de débarquer les munitions. Le cuirassé Patrie doit même tirer au canon pour accélérer le noyage du bassin. Le Iena est désarmé en juillet 1907, la coque est utilisé comme but de tir en 1908/1909 jusqu'à ce que la coque chavire le 2 décembre 1909. La coque renflouée est vendue à la démolition en 1912. Le Suffren Le Suffren en 1904Le Suffren est le dernier cuirassé dit classique, le dernier clairement influencé par la Jeune Ecole. Il est construit par l'Arsenal de Brest et armé en octobre 1903. Affecté à l'Escadre de la Méditerranée, le Suffren était un navire de 12728 tonnes, 125.50m de long sur 21.40m et un tirant d'eau de 8.40m, une vitesse maximale de 18 noeuds et un armement composé de 4 canons de 305mm en deux tourelles doubles, 10 canons de 164mm (4 en casemates et 6 en tourelles simples) et 8 canons de 100mm. Il participe à des escortes de convois en compagnie du Saint Louis, Gaulois et Bouvet avant d'être engagé aux Dardanelles puis en soutien de l'Armée d'Orient. Le 26 novembre 1916 alors qu'il rentre à Brest pour être remis en état, il est torpillé par le U52 au large de Lisbonne et coule sans laisser de survivants. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Mer 25 Déc 2019, 20:59 | |
| Cuirassés type Republique et LibertéPeu à peu pourtant, l'emprise de la Jeune Ecole s'étiole, s'effiloche. La crise de Fachoda de 1898 surprend la Royale dans un dangereux constat de faiblesse face à une Royal Navy au sommet de sa puissance. La construction des cuirassés est véritablement relancée par le programme de 1900 voté par le gouvernement de Pierre Waldeck-Rousseau qui permet la construction de la classe République, de la classe Liberté et de la classe Danton. Depuis les années 1870, les cuirassés français ne dépassaient pas 12000 tonnes et même là, la Jeune Ecole les considéraient comme de véritables mastodontes. L'influence des idées de cette école se réduisant, les ingénieurs du programme naval de 1900 peuvent voir large et dessiner des cuirassés de 15000 tonnes, le tonnage standard des cuirassés étrangers. Les cuirassés République et Patrie (ci-dessous)La République est mis sur cale à l'Arsenal de Brest et La Patrie aux FCM de la Seyne sur Mer respectivement en juin 1901 et avril 1902, lancés en septembre 1902 et décembre 1903 et armés en juin 1906 et février 1907. C'était des navires de 14870 tonnes, long de 133.80m large de 24.30m et un tirant d'eau de 8.30m, filant à 19.3 noeuds avec un armement composé de 4 canons de 305mm en deux tourelles doubles, 18 canons de 164mm (12 en 6 tourelles doubles et 6 en réduits), 13 canons de 65mm, 10 canons de 47mm et 2 tubes lance-torpilles ASM de 450mm. La République est affectée dès sa mise en service à l'Escadre de la Méditerranée qui devient l'Armée Navale au début de la première guerre mondiale. Il participa au blocus de la flotte autrichienne puis au soutien de l'Armée d'Orient. En réserve du 1er juillet 1918 au 15 septembre 1919, il est réarmé le 15 septembre 1919 et sert d'Ecole à Toulon jusqu'à la fin de 1920. Après un nouveau passage en réserve début 1921, le cuirassé est rayé le 18 mai 1921 et vendu à la démolition à Toulon en 1922. La Patrie est affectée comme son sister-ship à l'Escadre de la Méditerranée et participe à toutes les opérations de l'Armée Navale. De retour à Toulon en 1919, il est mis en réserve du 1er juillet au 25 septembre 1919 puis, réarmée est utilisé comme navire école jusqu'en 1927. Rayé le 7 novembre 1936, le cuirassé est condamné et démoli à Toulon. A ces deux navires suivent une classe de quatre navires, étroitement dérivés des Patrie puisqu'elle ne se différencie des précédents que par son armement secondaire. Ce sont donc des navires de 14900 tonnes, longs de 133.80m larges de 24.30m et un tirant d'eau de 8.40m, une vitesse de 19 noeuds et un armement composé de 4 canons de 305mm en 2 tourelles doubles, 10 canons de 194mm au lieu de 164mm répartis en 6 tourelles simples et 4 réduits, 13 canons de 65mm, 10 canons de 47mm et 2 tubes lance-torpilles ASM de 450mm. -La Liberté est mise sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Saint Nazaire en novembre 1902 lancé en avril 1905 et armé (mis en service) en décembre 1907. Affecté à l'Escadre de la Méditerranée, sa carrière est des plus brèves puisque le 25 septembre 1911, un incendie provoque une explosion qui coupe le navire en deux qui coule immédiatement provoquant la mort de 210 marins. -La Démocratie est mise sur cale à l'Arsenal de Brest en mai 1903 lancée en décembre 1904 et armé (mis en service) en juillet 1907. Comme tous les cuirassés français récents, La Démocratie est affectée à l'Escadre de la Méditerranée. Il assure la couverture des convois et le blocus de la flotte autrichienne puis soutien l'Armée d'Orient avant de participer à l'intervention française en Mer Noire. De retour à Toulon, il est mis en réserve le 1er juillet 1919 puis radié des listes de la flotte le 18 mai 1921 et vendu à la démolition en 1922. -La Justice est mise sur cale aux FCM de la Seyne sur Mer en mai 1902 lancé en octobre 1904 et armé (mis en service) en décembre 1907. Affecté en Méditerranée, il participe aux opérations de l'Armée Navale en Méditerranée orientale puis en Mer Noire à partir du 12 novembre 1918. Il quitte Sébastopol le 5 mai 1919 en remorquant le Mirabeau. En réserve à Brest le 1er juillet 1919, la Justice est réarmée pour la Division Ecoles de l'Océan puis est remise en réserve le 1er avril 1920 avant d'être vendue à la démolition en 1922. -La Vérité est mise sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux en avril 1903 lancé en mai 1907 et armé (mis en service) en juin 1908. Affecté en Méditerranée, il participe aux opérations de l'Armée Navale avant d'être mis en réserve à Toulon en juillet et août 1918 puis réarmé comme navire école du 15 septembre 1919 au 1er juillet 1920 puis remise en réserve. Retiré du service le 18 mai 1921, il est condamné et vendu à la démolition à Toulon en 1922. Cuirassés type DantonEn août 1905 avec le départ du ministère de la Marine de Camille Pelletan se terminait définitivement la période de la Jeune Ecole et le retour à de plus saines perspectives notamment en ce qui concernait les cuirassés qui revenait en grâce. Ce même mois, le nouveau ministre de la marine, Gabriel Thomson déposa un projet de budget prévoyait la construction de trois cuirassés de 18000 tonnes dans le droit fil du programme de 1900. La principale hésitation concernait l'armement, trois scénarios se dégagèrent avec comme première solution 6 canons de 305mm et 12 canons de 194mm, 4 canons de 305mm et 12 canons de 240mm pour la deuxième proposition tandis que la troisième prévoyait un armement uniforme avec 10 canons de 305mm. C'est la deuxième solution qui fût choisit pour équiper la classe Danton et elle n'à de cesse d'être critiquée depuis, la France aurait fait le choix du conservatisme face à l'audace d'un Fisher et de son Dreadnought. Il convient d'être moins péremptoire car à l'époque la télémétrie et la conduite de tir sont dans l'enfance et que les portées maximales sont encore proches des 10000m et que La cadence de tir plus importante des 240mm doit permettre de compenser le plus petit nombre de canons de 305mm. De plus, si le débat sur le navire de combat à artillerie monocalibre faisait rage, les positions de Fisher étaient de loin de faire l'unanimité (peut être à cause du caractère bouillant et brutal du First Sea Lord) et que le grand amiral Mahan, le théoricien naval anglo-saxon le plus respecté y était opposé. Cependant à la mise en service des Danton, la marine française sait qu'elle n'à plus le choix, elle doit se rallier à la formule du Dreadnought qui à prouvé son efficacité et qui était imité dans toutes les marines du monde. Les Danton étaient des navires de 18400 tonnes, mesurant 146.60m de long sur 25.80m de large et un tirant d'eau oscillant de 8.10 à 8.50, une vitesse de 19.25 noeuds et un armement composé de 4 canons de 305mm en deux tourelles doubles, 12 canons de 240mm en six tourelles doubles latérales, 16 canons de 75mm, 10 canons de 47mm et 2 tubes lance-torpilles sous marins de 450mm. -Le Danton est mis sur cale à l'Arsenal de Brest en mai 1906 lancé en mai 1909 et armé en avril 1911. Affecté en Méditerranée, il couvre le transfert du 19ème corps d'armée d'Afrique du Nord en Métropole avant de se déployer en Méditerranée orientale. En carénage à Toulon en décembre 1916, il quitte la France en mars 1917 pour regagner l'Armée Navale. Le 19 mars 1917 alors qu'il se trouve à 30 miles au sud-ouest de la Sardaigne, il est atteint par deux torpilles lancées par le sous marin U-64. Le cuirassé coule en une demi-heure avec 296 hommes, en laissant 806 survivants. -Le Mirabeau est mis sur cale à l'Arsenal de Lorient en mai 1906 lancé en octobre 1909 et armé en juillet 1911. Affecté en Méditerranée, il participe au blocus de la flotte autrichienne et participe à l'affaire d'Athènes le 1er décembre 1916. Il participe aux opérations en Mer Noire mais il s'échoue le 8 février 1919 et n'est renfloué que le 6 avril et appareille le 5 mai à la remorqué du cuirassé Justice pour être ramené à Toulon. Il est placé en réserve spéciale le 1er juin, sert comme bâtiment cible en 1921 et 1922 puis est condamné. -Le Voltaire est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée de la Seyne sur Mer en mai 1906 lancé en octobre 1909 et armé en juillet 1911. Affecté en Méditerranée, il participe aux opérations de l'Armée Navale. Le 10 octobre 1918, il est attaqué par le sous marin UB-48 qui tire deux torpilles. Le cuirassé reste cependant à flot et réparé reprend du service le 1er juillet 1919. Il est placé en réserve le 15 mars 1920 mais réarmé le 15 septembre 1921, devenant le navire amiral de la Division Navale de la Manche et de la Mer du Nord. Modernisé entre 1922 et 1925, le Voltaire est réduit au rôle de navire école en 1927. Désarmé le 17 mars 1935, il est condamné et démantelé à Brest en 1939. -Le Vergniaud est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux en décembre 1906 lancé en avril 1910 et armé en novembre 1911. Affecté en Méditerranée, il participa aux opérations de l'Armée Navale en Méditerranée orientale avant d'entrée en mer Noire en novembre 1918. De retour en France en septembre 1919, il est mis en réserve le 1er octobre suivant et désarmé le 6 juin 1921. Il est utilisé pour des expériences (bombes, gaz) en 1924 puis vendu à la démolition le 27 novembre 1928. -Le Diderot est mis sur cale aux chantiers navals de Penhoët en décembre 1906 lancé en avril 1909 et armé en avril 1911. Affecté en Méditerranée, il participe aux opérations de l'Armée Navale en Méditerranée orientale et en mer Noire. De retour en France en janvier 1919, il est mis en réserve le 15 mars 1920. Il est cependant réarmé avec ses sister-ship Condorcet et Voltaire le 15 septembre 1921 au sein de la Division Navale de la Manche et de la mer du Nord. Cette division sert de division d'instruction de 1923 à 1927. Transféré en Méditerranée en 1927, il est désarmé le 17 mars 1937, condamné et démoli à Brest en 1938. -Le Condorcet est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Saint Nazaire en décembre 1906 lancé en avril 1909 et armé en avril 1911. Affecté en Méditerranée, il participe aux opérations de l'Armée Navale en Méditerranée orientale puis en Adriatique lors du règlement de la question yougoslave. De retour en France en janvier 1919, il est mis en réserve le 15 mars 1920. Il est cependant réarmé avec ses sister-ship Diderot et Voltaire le 15 septembre 1921 au sein de la Division Navale de la Manche et de la mer du Nord. Utilisé comme navire école à partir de 1923, il ne quitte plus les quais de Toulon à partir de 1933 puis sert de simple ponton. Epargné par le sabordage le 27 novembre 1942 (valeur militaire nulle), il est avarié par des bombardements alliés, sabordé en août 1944. Condamné le 14 décembre 1945, il est démantelé. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Ven 27 Déc 2019, 16:48 | |
| Le Programme de 1912 : trop peu trop tard ?Infographie sur le programme naval de 1912La crise de Fachoda en 1898 surprend la marine française dans un dangereux état de faiblesse face à une marine britannique qui certes ressemble à une belle endormie (et qui sera bientôt réveillée par le bouillant John Arbunot Fisher) mais n'aurait eu probablement aucun mal à battre une marine française pétrie des idées contestables de la Jeune Ecole. Après le départ de Camille Pelletan alias «le naufrageur de la marine», les autorités politiques et navales françaises comprennent qu'il faut définitivement ranger les idées de la Jeune Ecole au placard et relancer la construction de cuirassés pour maintenir la France dans le haut du classement des puissances navales alors que Londres et Berlin se sont lancés dans une course aux armements. Partie en retard, la France doit donc mettre les bouchées double pour peut être pas rattrapé la Grande-Bretagne ou l'Allemagne mais faire bonne figure sur le papier alors qu'en théorie l'Italie doit joindre ses forces à l'Autriche-Hongrie en Méditerranée. L'amiral Auguste Boué de LapeyrèreLe 24 juillet 1909, l'amiral Boué de Lapeyrère est nommé ministre de la Marine et s'attache aussitôt à préparer les instruments nécessaires à la formidable montée en puissance de la marine nationale, montée en puissance rendue nécessaire par la course aux armements navals entre la Grande Bretagne et l'Allemagne. Quittant le ministère le 3 novembre 1910, c'est en temps que commandant en chef de l'Armée Navale (août 1911-1916) que l'amiral allait voir le vote le 30 mars 1912 de la loi-programme qui définissait le format que la Royale devait atteindre au début des années vingt : -28 cuirassés d'escadre -10 éclaireurs d'escadre -52 torpilleurs de «haute mer» -10 bâtiments pour divisions lointaines -94 sous marins. Schéma des cuirassés type CourbetSur les 28 cuirassés d'escadre (chiffre qui aurait pu être porté à 36 si l'amendement d'un député M. de Lanessan avait été accepté), 11 étaient déjà en service, de tous de type prédreadnought : les deux Patrie, les quatre Liberté et les six Danton. Il restait donc 17 cuirassés type dreadnought à construire : deux devaient être mis en chantier en 1910 et 1911, trois en 1912, deux en 1913 et 1914, quatre en 1915 et deux en 1917. Très vite, les tensions internationales et la crainte d'un déclassement poussa les autorités politiques à accélérer la construction de ces navires. C'est ainsi qu'en 1913, la marine fût autorisé à mettre en chantier quatre cuirassés et si un seul navire devait être mis en chantier en 1914, il le serait dès le 1er janvier et non le 1er octobre. Le cuirassé Bretagne à Toulon le 2 août 19394 cuirassés auraient été mis en chantier en 1915, 2 en 1917, 2 en 1919, 2 en 1920, 4 en 1921 et 2 en 1922 ce qui aurait donné en 1925, une marine composée de 24 cuirassés type superdreadnought (3 Bretagne, 5 Normandie, 4 Lyon soit 12 navires plus cinq navires d'un type non identifié, peut être des croiseurs de bataille) auxquels se seraient ajoutés les quatre dreadnought type Courbet. Les Normandie (ci-dessus) et les Lyon (ci-dessous), deux projets de cuirassés pas construits à cause de la première guerre mondialeMalheureusement pour la France, la réalisation de ce programme est bouleversé par le début du premier conflit mondial. A cette époque, les trois Bretagne étaient sur le point d'être mis en service (1915 pour le Bretagne et le Provence, 1916 pour le Lorraine) et les Normandie en construction mais mis à part le Béarn transformé en porte-avions, aucun Normandie n'allait être mis en service. Deux cuirassés d'une même classe mais deux destins différents, le Languedoc (ci-dessus) lancé mais jamais achevé et le Béarn achevé mais en porte-avions (ici en avril 1935 après sa dernière refonte)Genèse des CourbetLa querelle du Dreadnought : bonne ou mauvaise idée ?A l'aube du vingtième siècle, un débat agite les marines du monde entier ? Quel sera le visage du cuirassé du futur ? Les progrès constants de la métallurgie mais surtout des optiques et des machines à calcul semblent permettre d'imaginer des duels d'artillerie à une distance jamais vue auparavant. Le problème c'est que les cuirassés standards de l'époque alignent une artillerie hétérogène généralement composée de quatre canons de gros calibre (le 305mm est le plus courant, les allemands faisant bande à part avec leur 280mm), d'une batterie intermédiaire composée de canons d'un calibre proche de 200mm (203mm par exemple pour les américains ou 240mm pour les français mais seulement 150 ou 170mm pour les allemands) et de canons légers pour lutter contre les torpilleurs. Avec l'augmentation de la portée des canons se pose la question de la gestion du tir. Pour être le plus efficace ne vaut-il pas mieux un seul calibre ? L'idée du All Big Guns Battleship était né mais de l'idée à la réalisation pratique il y avait plus qu'un pas à franchir. Un adage dit que la «victoire à plein de pères mais la défaite est orpheline». Cet adage peut s'appliquer à l'idée du cuirassé à artillerie principale monocalibre puisque plusieurs penseurs, théoriciens ou simples officiers de marine y pensent. John Arbutnot FisherL'amiral Fisher affirmera plus tard qu'il y pensait depuis 1900. En 1901, le capitaine de corvette H.C Poundstone de l'US Navy attirera l'attention du président Roosevelt sur ce type de navire en 1901 et deux ans plus tard, Vittorio Cuniberti, un architecte naval italien proposera son propre projet de cuirassé de ce type. Vittorio CunibertiEn réalité les américains et les britanniques vont être seuls dans la course à qui sera le premier à posséder un navire de ce type. Sans l'énergie pour ne pas dire la brutalité de l'amiral Fisher, nul doute qu'on aurait parlé de cuirassé type Michigan (et donc de pré-michigan) au lieu de dreadnought et de pré-dreadnought. A noter comme nous l'avons vu plus haut, ce type de navire ne fait pas l'unanimité, l'amiral Mahan, penseur naval de référence dans le monde anglo-saxon (mais aussi au Japon et aujourd'hui en Chine) est par exemple opposé à ce type de navire. Le HMS DreadnoughtC'est ainsi que le HMS Dreadnought est mis en service le 2 décembre 1906 après à peine un an de construction (mis sur cale le 2 octobre 1905 lancement le 10 avril 1906) et ringardise tous les autres cuirassés en service mais cela ne freine pas les ardeurs de la course aux armements entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Le USS Michigan (BB-27)Les américains vont suivre en 1910 avec la mise en service des USS South Carolina (BB-26) et Michigan (BB-27). Les allemands complètent le podium avec les quatre unités de classe Nassau mis en service en 1909 et 1910. Le SMS NassauClass KawachiLe Japon va mettre en service deux navires, les Kawachi et Settsu en 1912 suivis par l'Italie qui va donc précéder la France avec le Dante Alighieri conçu par Vittorio Cuniberti et mis en service en janvier 1913. Le cuirassé Dante Alighieri de la marine italienne et ci-dessous le Gangut russeLa Russie va elle mettre en service en 1914 quatre navires de classe Gangut (Gangut Petropavlovsk Sevastopol et Poltava) Le SMS TegetthoffL'Autriche-Hongrie modernisa sa marine de guerre (Königliche und Kaiserliche Marine) en construisant une classe de quatre dreadnought, la classe Tegetthoff (Tegetthoff, Szent Istvan, Prinz Eugen et Viribus Unitis) mis en service entre 1912 et 1915. La France va donc boucler la boucle avec les Courbet considérés souvent comme les moins bons des cuirassés type dreadnought. Auraient-ils pour autant démérités au combat ? C'est bien entendu difficile à dire tant une bataille navale est peuplée d'impondérable («A la guerre la première victime c'est le plan» selon l'axiome de Clausewitz), tant un navire est un élément d'un ensemble bien plus vaste. Les cuirassés de classe Courbet ont été conçus sous la direction de l'ingénieur en chef H. Lyasse qui en 1910 à succédé à la tête de la Section Technique des Constructions Navales (STCN) à l'ingénieur L'Homme. Les nouveaux cuirassés français marquent une nette rupture avec les navires précédents en terme de tonnage. Aux 18000 tonnes des Danton les nouveaux navires affichent un tonnage de 23500 tonnes soit un gain de 30%. Le schéma de coque est classique et l'armement ressemble à celui du cuirassé brésilien Minas Gerais. Le calibre de l'artillerie principale reste classique pour la Royale avec le 305mm déjà présent sur les derniers pré-dreadnought. Les douze canons sont répartis en six tourelles doubles installées à l'avant (deux), à l'arrière (deux) _à chaque fois superposées_ et deux installées latéralement au milieu. L'armement secondaire est composé de 22 canons de 138mm installés classiquement en casemates. On trouve également quatre canons de 47mm et quatre tubes lance-torpilles de 450mm, des tubes lance-torpilles sous-marins. En ce qui concerne la protection, elle est étendue pour protéger de l'effet des obus explosant au dessus mais aussi sous l'eau. Elle est revanche moins épaisse que sur les cuirassés américains et britanniques qui avaient eu une ceinture qui s'étendait moins sous la flottaison. Les quatre navires sont baptisés Courbet, Jean Bart,Paris et France. Leur construction est répartie entre quatre chantiers différents, deux arsenaux (Brest pour le Jean Bart, Lorient pour le Courbet) et deux chantiers privés appartenant à «l'industrie» (Forges et Chantiers de la Méditerranée [FCM] à La Seyne sur Mer pour le Paris et les Ateliers et Chantiers de la Loire [ACL] de Saint-Nazaire pour le France). Les chantiers constructeurs-Arsenal de LorientL'Arsenal de Lorient en 1910Bien que ce site ait été peuplé dès la préhistoire, la ville de Lorient à été fondée officiellement en 1666 sous le nom de L'Orient sous l'impulsion de Colbert qui voulait dôter la Compagnie Française pour le commerce des Indes Orientales créée le 27 août 1664 d'une base de départ. Une corderie est inaugurée en 1676. Lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697), le chantier naval implanté à L'Orient est réquisitionné par la marine royale, marquant le début de la présence de la marine nationale sur le site bientôt connu sous le nom d'Arsenal Royal de Lorient. Pendant longtemps cependant, le port vivote, reste chétif. Des travaux sont bien menés avec la création d'un avant port et d'un bassin à flot entre 1839 et 1848 qui suivent les travaux de modernisation menés dans l'enceinte de l'Arsenal avec une forme de radoub et une cale couverte. Il était cependant dit que Lorient, 26ème port commercial de France en 1860 ne serait jamais un port majeur en dépit des efforts de la chambre de commerce et l'essentiel (pour ne pas dire la totalité) de l'activité maritime serait celle de l'Arsenal. Longtemps, l'Arsenal de Lorient va mener des constructions neuves et des entretiens mais la loi du 3 avril 1926 fait de l'établissement morbihanais un établissement consacré aux constructions neuves. Il assure également les essais officiels des navires construits sur la façade atlantique (Bordeaux, Saint-Nazaire et Nantes). Le site original situé donc sur la confluence Scorff-Blavet dispose d'une forme de radoub (utilisée également pour l'armement des navires) de 240m de long sur 28m de large accompagnée de deux cales, les cales n°4 et n°7 qui mesurent 175m de long sur 20m de large. On trouve également deux autres bassins de carénage. Sur la rive orientale du Scorff nous trouvons la forme dite de Lanester, une forme de 240m de long sur 30m de large. Elle est accompagnée de trois cales en l’occurrence la n°1 (couverte 230m de long sur 32m de large), la n°2 de 195m de long sur 28m de large et la n°3 de 175m de long sur 25m de large. Durant le second conflit mondial, le site fût transformé par la construction d'une base sous-marine pour les U-Boot. La ville est rasée par les bombardements alliés laissant la base sous-marine quasiment intact. Le site à été reconstruit après guerre, Lorient étant à la fois un arsenal et une base opérationnelle avec notamment une escadrille de sous-marins. La base navale ferme en 1995 dans le cadre du programme OPTIMAR mais les installations d'entretien et de construction restent opérationnelles, étant actuellement le seul site de Naval Group à pouvoir produire des navires de surface avec actuellement la fin du programme FREMM et le début du programme FTI (Frégate de Taille Intermédiaire) sans oublier des constructions pour l'export en l’occurrence les corvettes de classe Gowind. En ce qui concerne les cuirassés, le site morbihanais à construit successivement le Hoche, le Brennus, le Bouvet, le Saint Louis, le Mirabeau, le Courbet et le Provence. Le cuirassé Gascogne (classe Normandie) lancé le 20 septembre 1914 mais qui ne sera jamais achevé, la coque étant vendue le 14 septembre 1923 à la Société d'Entreprise et de Produits Métallurgiques de l'Ouest pour démantèlement. Le cuirassé Gascogne -Arsenal de BrestCale du Point du Jour de l'Arsenal de BrestLes bases navales en particulier et les ports en général ne sont pas installés n'importe où mais généralement dans des lieux accessibles et aisément défendables. Dans ce cas, le site de Brest est remarquable. C'est comme si la nature avait tout fait que pour l'homme y implante une base ou un port important avec un vaste plan d'eau protégé des vents, un fleuve côtier pénétrant assez loin dans les terres ce qui facilite les communications avec son hinterland et surtout un accès très facile à défendre car le Goulet est non seulement étroit mais en plus, un haut fond oblige l'assaillant à serrer au nord ou au sud ce qui facilite l'action des batteries côtières. Les premiers travaux commencent au milieu du 17ème siècle sous l'impulsion de Richelieu dont l'oeuvre pour la marine est souvent éclipsée par celle de Colbert et ne cesseront jamais jusqu'au 20ème siècle. Un temps le grand ministre de Louis XIV privilégie le site de Rochefort sur Mer en Charente Maritime mais si ce site loin à l'intérieur des terres le met à l'abri d'une descente de la marine anglaise, l'envasement continuel de la Charente rend les manœuvres compliquées. C'était donc écrit que Brest allait devenir la principale base navale française sur la côte Atlantique ou du Ponnant comme on disait à l'époque. Le site de Brest est à la fois une base opérationnelle, un site d'entretien avec deux zones (le site de Laninon et la Penfeld) et une lieu de construction où sont généralement construites les plus grosses unités de la Royale comme les porte-avions, les cuirassés et les croiseurs (les unités plus légères étant généralement construites par les chantiers privées ou par l'Arsenal de Lorient). On compte ainsi jusqu'à huit bassins ou formes de radoub, un seul sur la rive gauche de la Penfeld (bassin Tourville ou n°1), cinq sur la Penfeld et deux au Laninon (n°8 et 9). Si vous comptez bien cela ne donne que huit tout simplement parce que le bassin n°5 n'à jamais existé (il aurait probablement été situé entre les bassins n°4 et n°7 dans la zone dite du Salou) En 1938 des travaux pour une forme n°10 sont entamés au nord du bassin n°8 mais sont interrompus par l'armistice tout comme celui d'un nouveau bassin (le futur n°11) au sud du bassin n°9. Ces travaux ne sont pas repris après guerre. Il était également prévu deux cales (une de 220m et une de 175m) pour permettre la construction de croiseurs et de contre-torpilleurs normalement construits pour les premiers à cale du Point du et pour les seconds à Lorient. Es-ce que cela voulait signifier une désaffectation de la cale du Point du Jour ou une volonté d'augmenter les capacités de construction ? Personnellement je pencherai pour la seconde hypothèse. En effet durant la période 1939/40 les commandes sont nombreuses, les fonds ne manquent pas à la différence des goulets d'étranglement que constituent les faibles capacités des chantiers navals français qui n'ont su ou pu investir pour augmenter leurs capacités et réduire le délai entre la commande et la mise en service. Si le BPC Tonnerre à été le dernier navire construit à Brest (et encore avec la partie avant construite à Saint Nazaire), de nombreux navires l'ont précédé. En ce qui concerne les cuirassés, l'Arsenal de Brest à construit successivement le Neptune, le Charles Martel, le Charlemagne, le Gaulois, le Iena, le Suffren, le République, le Démocratie, le Danton, le Jean Bart, le Bretagne, le Dunkerque et le Richelieu. La coque du cuirassé Flandre à Landevennec attendant la démolitionD'autres cuirassés n'ont jamais été achevés qu'il s'agisse du Flandre de classe Normandie (lancé le 20 octobre 1914, vendu à la démolition le 14 juin 1923 et démantelé), du Duquesne de classe Lyon (jamais mis sur cale) ou encore du Clemenceau, la troisième unité de classe Richelieu dont l'achèvement fût stoppée par notre défaite militaire en juin 1940. -Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) La Seyne sur MerForges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) à La Seyne sur MerLe chantier de la Seyne est fondé en 1853 mais c'est en 1856 seulement qu'il intègre les FCM ou officiellement la Société Nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée. Cette entreprise qui dispose de sites à La Seyne sur Mer, Marseille et Graville va construire de nombreux navires, essentiellement des unités légères type croiseur, contre-torpilleurs et torpilleurs mais il y eut par le passé des cuirassés. Les chantiers provençaux ont ainsi construit successivement le Marceau, le Jaureguiberry, le Patrie, le Justice, le Voltaire et le Paris. Le Béarn à bien été achevé mais en porte-avions ce qui lui évita de subir le même sort que les autres unités de classe Normandie en l’occurrence la démolition. C'est ce chantier qui aurait été chargé de la construction du Lille de classe Lyon. La Société Nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée disparaît en 1966 pour renaitre sous la forme des Constructions Industrielles de la Méditerranée. Intégrés au groupe Normed (chantiers du Nord _Dunkerque_ et de la Méditerranée _La Seyne sur Mer et La Ciotat_) en 1983, les chantiers navals de La Seyne sur Mer ferment en 1988 après la construction du pétrolier-ravitailleur La Somme. -Atelier et Chantiers de la Loire (ACL) Saint-NazaireLes Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) ont été créés en 1881 à Nantes, les ACL ouvrent un deuxième chantier l'année suivante à Saint-Nazaire. Construisant aussi bien des navires militaires que des navires civils, disposant également de capacités de production d'appareils propulsif et de réparation navale, les ACL disparaissent en 1955 quand à lieu une double fusion : les ACL et les Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët fusionnent pour donner naissance aux Chantiers de l'Atlantique (qui ont ressuscité en 2018) alors que les ACL (site de Nantes) fusionnent avec les Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) pour donner naissance aux Ateliers et Chantiers de Nantes (ACN). En 1969, les ACN font faillite, ACB abandonne la construction navale pendant que Dubigeon quitte son site de Chantenay pour l'île Saint-Anne où il restera sous différents avatars jusqu'à sa propre disparition en 1987, mettant fin à deux millénaires de construction navale à Nantes. La coque du cuirassé Normandie envoyée à la démolitionEn ce qui concerne les cuirassés, les ACL de Saint-Nazaire ont construit le Masséna, le Liberté, le Condorcet et le France. A cela s'ajoute le Normandie (inachevé, vendu à la démolition le 26 novembre 1924 et démantelé à Toulon) mais aussi le Jean Bart (construit en commun avec les chantiers navals de Penhoët) en attendant le Gascogne mais la défaite de juin 1940 empêche la construction de ce navire. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Dim 29 Déc 2019, 11:49 | |
| CARRIERE OPERATIONNELLELe CourbetLe cuirassé CourbetPrésentation-Le Courbet est mis sur cale à l'Arsenal de Lorient le 1er septembre 1910 lancé le 23 septembre 1911, armé pour essais le 3 mai 1913, entré en armement définitif le 8 octobre 1913 et enfin admis au service actif le 19 novembre 1913. Le premier cuirassé type dreadnought de la Royale est le deuxième navire à rendre hommage à l' amiral Amédée Courbet (Abbeville 26 juin 1827-archipel des Pescadores le 11 juin 1885). Polytechnicien, il intègre la Royale dès 1849, sillonnant les mers. Il est lieutenant de vaisseau en 1856, dressant le plan de la rade de Biarritz où l'empereur Napoléon III souhaite construire un port. Il participe à la guerre de 1870 en combattant aux Antilles. Il est chef d'état major de l'escadre de la Méditerranée et gouverneur de la Nouvelle-Calédonie. A la tête de l'Escadre de l'Indochine, il s'illustre à nombreux reprises, écrasant la flotte chinoise en juin 1885 mais n'à pas le temps de savourer son succès, mourant d'épuisement le 11 juin 1885. Il à cédé tous ses biens à la Société de sauvetage en mer des Baies de Somme. Il succède à un cuirassé de 1er rang de classe Dévastation mis en service le 20 octobre 1886 sous le nom de Courbet alors qu'il avait été baptisé Foudroyant à sa mise sur cale. Il à été désarmé le 10 février 1908, rayé des listes le 5 février 1909 et vendue à la démolition le 25 août 1910. Au cuirassé de 23500 tonnes succède une frégate furtive de classe La Fayette, la F-712 qui à été mise sur cale à l'Arsenal de Lorient le 15 septembre 1993 lancée le 9 mars 1994 et mise en service le 1er avril 1997. Elle est toujours en service en 2019. A notez que cela n'aurait pas du être initialement le cas puisque le nom Courbet avait été attribué à la troisième corvette (puis frégate) antiaérienne classe Cassard annulée suite à des restrictions budgétaires, restrictions dont fût également victime la n°4 baptisée Jaureguiberry mais ce nom n'à toujours pas été réattribué à un navire français puisque la frégate furtive qui devait porter ce nom à été rebaptisé Aconit Carrière opérationnelleLe Courbet dans le premier conflit mondialLe Courbet dans sa configuration d'origineDu 24 au 26 juin 1914, le Courbet fait escale à Porsmouth après avoir transporté le président de la République Raymond Poincaré en Angleterre. Rentré à Brest, il reprend ses essais en compagnie de son sister-ship Jean Bart. A sa mise en service, le Courbet rallie Toulon en compagnie de son sister-ship Jean Bart, les deux cuirassés étant arrivés à Toulon le 16 novembre. Le 19 novembre, jour de l'admission au service actif, les deux navires intègrent la 1ère Division de la 1ère Escadre déjà composée des cuirassés pré-dreadnought Voltaire et Diderot. Le 5 janvier 1914, le vice-amiral Boué de Lapeyrère, commandant en chef et commandant de la 1ère Escadre transfert sa marque du Voltaire au Courbet. L'hiver et le printemps sont consacrés à un entrainement intensif pour les deux nouveaux cuirassés qui doivent prendre leur marque au sein de l'Escadre. A partir du 10 juin 1914, le Courbet et le Jean Bart forment une section hors rang. Le 3 août 1914, l'Allemagne déclara guerre à la France. Aussitôt le Courbet appareille de Toulon pour retrouver le croiseur de bataille Goeben et le croiseur léger Breslau qui le lendemain bombardent les ports algériens de Bône et de Philippeville pour perturber l'envoi en France du 19ème Corps d'Armée. En dépit des efforts alliés, les deux navires allemands parviennent à s'échapper et se réfugient dans les eaux ottomanes. Les deux navires sont cédés à la Sublime Porte, les équipages étant allemands même si progressivement des marins turcs vont prendre le relais. Le 6 août 1914, une convention navale est passée entre la France et la Grande-Bretagne. La Royal Navy à la direction des opérations navales sauf en Manche et en Méditerranée où la France est maîtresse des opérations. La Royale peut également utiliser les bases de Malte et de Gibraltar. Le même jour, le Courbet et le Jean Bart accueillent à Toulon les cuirassés France et Paris, des cuirassés encore loin d'être opérationnels, de nombreux problèmes techniques étant encore à régler. Le 9 août 1914, le Courbet et une bonne partie de la flotte quittent Toulon, rallient Bizerte pour ravitaillement les 10 et 11 août avant de reprendre la mer direction Malte. Il s'agit de se rapprocher de la zone probable d'opérations en l’occurrence le canal d'Otrante. Le canal d'Otrante est l'ouverture de l'Adriatique où se trouve une marine italienne encore neutre et surtout la Koningliche unf Kaiserliche Kriegsmarine (Kük Kriegsmarine), la marine austro-hongroise qui disposait de cuirassés modernes et dont on craignait l'irruption en Méditerranée. En réalité la marine austro-hongroise allait rester dans ses bases, servant de fleet-in-being (flotte en attente), obligeant les alliés à déployer des moyens importants pour la surveiller. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de combats mais ces combats opposeront essentiellement des unités légères, des croiseurs, des torpilleurs, de la «poussière navale» et des sous-marins qui allaient prélever leur part de la note du boucher. Le 16 août 1914 à lieu l'un des rares engagements des cuirassés français contre la marine austro-hongroise. Ce jour là ils surprennent au large de Cattaro (Kotor) le croiseur léger Zenta et le torpilleur Uhlan. Si le second s'échappe et se réfugie dans les bouches de Kotor, le premier est coulé. Les 1er et 6 septembre 1914, deux démonstrations de force ont lieu avec notamment le bombardement des fortifications défendant Cattaro. Très vite il est impossible de maintenir l'Escadre à la mer, les navires marchands au charbon imposant de sérieuses servitudes logistique. A la belle saison, le ravitaillement en mer peu se fait mais dès l'automne cette pratique est impossible. Il faut donc revenir à Malte ou mouiller en rade foraine avec une difficulté majeure : l'Italie et la Grèce sont des pays neutres. Les alliés réorganisent complètement le dispositif avec des navires légers pour maintenir un barrage permanent, les cuirassés restant à Malte, se tenant prêts à appareiller en cas de sortie de la flotte austro-hongroise mais celle-ci ne bouge pas. L'entrée en guerre de l'Italie va la rendre encore plus pusillanime. Le 19 septembre 1914, le commandant en chef passe du Courbet au Jean Bart. Le 21 décembre 1914, le Jean Bart est endommagé par une torpille du sous-marin austro-hongrois U-12 qui touche au niveau de la cale à vin..... . Le 22 décembre 1914, le vice-amiral Boué de Lapeyrère, commandant en chef de l'Armée Navale remet sa marque sur le Courbet. Suite à l'incident du Jean Bart, les cuirassés vont se replier, la rade de Navarin étant très utilisée par les «Gros» de la Royale. Suite à l'entrée en guerre de l'Italie le 23 mai 1915, l'Armée Navale passe en réserve, les italiens étant en première ligne, les cuirassés français devant prêter main forte à leurs homologues transalpins en cas d'affrontement majeur en Adriatique mais il n'y aura pas de pendant méridional à la bataille de Jutland. Les cuirassés français sont basés à Malte et à Bizerte. Le CourbetDu 30 mai au 10 juin 1915, le Courbet passe au bassin à La Valette pour remise en état de la coque. Jusqu'au 3 novembre, le cuirassé sillonne la mer Ionienne avec des escales alternées entre Malte et Bizerte. Le 5 novembre, il gagne Toulon pour de nouvelles réparations qui s'achèvent le 18. Le 19, il rallie Bizerte où il relâche jusqu'au 25. Il arrive à Malte le 26 où il reste durant tout le mois de décembre. Début 1916, la situation militaire de la Serbie devient dramatique. Elle est bousculée par les empires centraux et se retrouve acculée à la côte albanaise. La marine française va assurer leur évacuation en direction de l'île de Corfou occupée à partir du 11 janvier. Au même moment, les austro-hongrois pratiquent la déception en faisant courir le bruit que la Kük Kriegsmarine va se joindre à la marine ottomane pour semer la discorde dans le bassin orientale de la Méditerranée. Les alliés vont à nouveau réorganiser leur dispositif et les cuirassés français vont mouiller en rade d'Argostoli (Grèce), le site étant occupé à partir du 6 avril au mépris de la souveraineté d'une Grèce encore neutre encore que déchirée entre une faction pro-allemande rassemblée autour du roi Constantin 1er et une faction pro-alliée autour du premier ministre Venizelos. A la fin du mois d'avril, le centre de gravité de nos escadres cuirassées se déplace sur Argostoli puis Corfou et il en sera ainsi jusqu'à l'armistice. Le Courbet est à Toulon du 17 janvier au 7 mars 1916. Il est ensuite à Bizerte du 8 au 18 mars avant de rallier Malte et le port de La Valette le lendemain. Le 25 avril il quitte La Valette en compagnie de ses sister-ship Paris et Jean Bart direction Argostoli où ils arrivent le lendemain. Le premier dreadnought français est à Corfou du 15 juillet au 14 août. Les cuirassés sont sous-employés en dépit d'un entrainement intensif qui est partiellement gâché par le prélèvement au sein des équipages des marins nécessaires à l'armement des escorteurs, les marins laissés à bord des cuirassés voyant cela comme une disgrâce et on sait parfaitement qu'un marin démoralisé n'est pas un bon marin. Le cuirassé Courbet à Argostoli du 14 août au 12 septembre. Il rallie Toulon le 15 pour une période de relâche et d'entretien jusqu'au 13 octobre quand il repart pour Corfou où il arrive le 22 via une escale à Argostoli du 16 au 19. L'année 1917, la situation reste semblable. Il y à entrainement hebdomadaire sur rade à Corfou et les rares sorties à la mer concernent les réparations qui sont exécutées dans l'Arsenal le plus proche. C'est ainsi du 8 au 19 octobre 1917, le Courbet est en petit carénage à Malte. Le Courbet au mouillageEn 1918, l'armistice de Brest-Litovsk inquiète sérieusement les alliés qui craignent que les allemands ne réarmement les unités saisies à Sebastopol en Crimée, ne les adjoignent à la marine ottomane pour mener des opérations importantes en Méditerranée orientale. A cela s'ajoute la marine austro-hongroise qui pourrait servir de leurres pour disperser les moyens navals franco-anglo-italiens. En réalité aucun mouvement naval majeur n'aura lieu en Méditerranée jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918, les craintes des amiraux alliés se révélant infondées. Le Courbet quitte Corfou le 10 mars, relâche à Messine le lendemain avant de rallier Bizerte où il fait relâche du 12 mars au 10 juillet. Même itinéraire pour le chemin du retour avec une escale à Messine avant de rallier Corfou. Un cuirassé dans l'entre-deux-guerreLe cuirassé CourbetLa première guerre mondiale se termine le 11 novembre 1918 mais pour notre marine, ce n'est pas la fin loin de là. Des opérations vont être menées dans les Balkans et en Russie, des opérations menées dans un contexte malaise grandissant, malaise qui va aboutir à une série de mutinerie en mer Noire, à Bizerte mais aussi à Toulon. Le 5 avril 1919, le Courbet quitte Corfou direction la Métropole, faisant escale aux Salins d'Hyères du 8 au 9 avant de s'amarrer aux appontements du Milhaud le lendemain. Le 1er juin 1919, il est placé en réserve d'escadre puis le 1er août placé en disponibilité armée. Il appartient à la 1ère division de la 1ère Escadre, division également composée du Jean Bart et du Paris. Le 15 mars 1920, la 1ère armée navale est dissoute. Elle est remplacée par l'escadre de la Méditerranée occidentale et par l'escadre de Méditerranée orientale, la ligne de partage reliant Marittimo au cap Bon. L'année 1920 voit le Courbet s’entraîner au large des côtes de Provence. Le 20 octobre, il entre à l'Arsenal de Toulon pour grandes réparations. Il cesse le même jour d'être le navire-amiral. Les réparations vont durer jusqu'au 19 avril 1921. Entre-temps le 1er avril, il est affecté à l'école de canonnage d'Hyères, le navire limitant ses sorties aux Salins d'Hyères. En août une inspection des turbines montre un certain nombre de problèmes et le navire est en réparations du 8 octobre au 31 décembre 1921. Le Courbet reprend ses activités à l'école de canonnage durant le premier semestre, effectuant quelques sorties dans la rade des Salins d'Hyères. Le 28 juillet 1922 suite à de nouvelles avaries sur son appareil propulsif, le cuirassé doit rentrer à l'Arsenal où il reste immobilisé pour réparations jusqu'au 4 janvier 1923. Le Courbet au mouillageL'année 1923 est semblable aux précédentes avec quelques nouveautés comme une croisière en Corse du 12 au 17 avril puis une croisière en Afrique du Nord en compagnie du Jean Bart et du Bretagne. Cette croisière exécutée du 8 mai au 9 juin voit les trois cuirassés faire escale à Ajaccio du 9 au 10 mai, à Sousse (13 au 16), à Bizerte (17 au 22), à Bône (23 au 24), à Philippeville (24 au 26), Bougie (26 au 28), Alger (28 mai au 4 juin) et Mers-El-Kébir (5 au 6). Le 6 juin 1923, un incendie assez grave se déclare dans la rue de chauffe n°2. Cela entraîne de sérieux dégâts à la plate-forme au dessus de la rue de chauffe ainsi qu'aux câbles électriques. Il rentre en grandes réparations aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) de la Seyne sur Mer le 9 juillet 1923. Les travaux s'achèvent le 16 avril 1924. Il réalise essais à la mer et remise en condition jusqu'au 1er juillet quand il réintègre la 3ème Division de ligne. Le 1er août, le cuirassé connait un nouveau problème à la chaudière 22 avec le déboîtage successifs de tubes directeurs. Treize chauffeurs sont grièvement brûlés dont trois succomberont à leurs blessures. Suite à cette avarie, le Courbet rentre à nouveau à l'Arsenal de Toulon pour des réparations qui vont l'y immobiliser jusqu'au 30 décembre 1924. A l'entrainement en Méditerranée jusqu'au 24 avril, il fait escale avec le Provence à Naples du 15 au 19 juin. Le 21 juin, les deux cuirassés sus-nommés rallient Mers-El-Kébir où ils retrouvent la 3ème Division de ligne. Le 24 juin, tous les navires présents appareillent pour des manœuvres en Atlantique et en Manche en compagnie des unités basées à Brest. Le cuirassé Courbet fait escale à Brest du 2 au 8 juillet, à Saint-Malo du 9 au 11, à Cherbourg du 11 au 16 au cours de laquelle il participe à une revue navale en présence du président Gaston Doumergue monté à bord du sous-marin Souffleur. Il fait ensuite escale à Saint-Quay-Portrieux le 17, à Brest du 18 au 23, aux Sables d'Olonnes du 24 au 26, Royan du 26 au 29, à Mers-El-Kébir du 2 au 5 août, Alger du 6 au 10 avant un retour à Toulon le 12 août. Après des sorties locales, le cuirassé Courbet participe du 14 avril au 6 mai aux grandes manœuvres de printemps de l'Escadre au large des côtes d'Algérie et de Tunisie. Entre les exercices, le cuirassé va faire escale à Alger du 16 au 19 avril, Bône du 20 au 21, Bizerte du 22 au 26, Gabès du 27 au 28, Sfax du 28 au 29 et l'Ile-Rousse du 3 au 5 mai. Rentré à Toulon, après des manœuvres locales , le Courbet est mis en disponibilité armée le 16 août 1926 en vue d'une grande refonte. Le 1er janvier 1927, l'escadre de la Méditerranée devient la 1ère Escadre et la 3ème Division de ligne (Courbet, Jean Bart,Paris) devient la 2ème Division de ligne dont le navire-amiral est le cuirassé Paris. Les travaux sont assurés par les Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) où le Courbet entre le 15 janvier 1927. Le 12 avril 1930, la 3ème Escadre (escadre d'instruction) est dissoute et remplacée par une division d'instruction commandée par le contre-amiral Castex, futur amiral et grand stratégiste français. Le cuirassé Courbet est affecté à la division comme bâtiment-école de canonnage à compter du 15 juillet. Les essais à la mer ont lieu du 25 mars au 1er août, une avarie de la turbine basse pression tribord oblige le navire à regagner les FCM de la Seyne. Les travaux vont retarder le retour au service actif du cuirassé qui ne sera effective qu'en juillet 1931. Le cuirassé sort essentiellement au large de Toulon et des côtes de Provence pour formation et entrainement des canonniers. Il y à bien entendu des périodes d'immobilisation suite à des avaries ou pour des carénages, un grand carénage du 6 juin au 20 juillet 1933 et un petit carénage à partir du 6 décembre 1933. Il subit un petit carénage du 1er au 10 janvier 1934 et un grand carénage du 17 décembre 1934 au 6 février 1935. Il rentre à l'Arsenal de Toulon pour carénage le 6 décembre 1935 et en ressort le 1er février 1936, reprenant sa mission d'instruction. Le 20 mars 1937, il entre à l'Arsenal de Toulon pour une refonte de l'appareil évaporatoire. En raison de la durée de l'immobilisation, il est placé en disponibilité armée. Les travaux s'achèvent le 19 septembre 1938 et le 1er octobre, l'école de canonnage quitte le Paris pour revenir sur le Courbet. Nouvelle silhouette pour le Courbet avec l'installation d'un mât tripode (photo datée du 6 décembre 1938)Le 1er octobre 1938, la division d'instruction est dissoute remplacée par une Escadre d'instruction confiée au vice-amiral Devin qui met sa marque sur le Paris. Cette escadre d'instruction à une vie brève puisqu'elle est dissoute le 10 juin 1939, remplacée par une 5ème Escadre composée de la 3ème Division de ligne (Courbet,Paris), les croiseurs légers Duguay-Trouin et Pluton, les torpilleurs légers de la 14ème DT (Bouclier, Flore,Melpomène) et la 2ème DT (Frondeur, Fougueux,Adroit). Le 28 août 1939, le vice-amiral Moreau quitte le Paris et met sa marque sur le Duguay-Trouin. La 3ème DL quitte l'escadre puis est placée sous l'autorité du préfet de la 2ème région maritime pour mener des missions d'instruction. Basée à Brest, la division effectue souvent des écoles à feu en baie de Quiberon. Un cuirassé dans le second conflit mondial : bombardememt littoral et blockshipLe 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne. Les deux vieux cuirassés continuent leur mission d'instruction jusqu'au 21 mai 1940. Ce jour là, onze jours après l'attaque allemande à l'ouest, l'Amirauté décide de réarmer le Courbet et le Paris et les mettre à la disposition de l'amiral Abrial pour la défense des ports du Nord. L'équipage passe de 470 à 1190 hommes. Les cuirassés appareillent le 27 mai avec à son bord des ouvriers de l'Arsenal de Brest pour renforcer sa DCA mais la situation militaire dans le nord de la France se dégrade trop rapidement pour engager les cuirassés en renforcement des défenses du secteur de Dunkerque. De toute façon cela n'aurait pas changé grand chose. Certes les troupes allemandes auraient souffert sous les obus de 305mm des deux vétérans mais avec une DCA insuffisante, nul doute que la réponse de la Luftwaffe aurait été à la hauteur de la violence des bombardements. Les deux navires vont alors se séparer, le Courbet se retrouvant le 19 juin en rade la Chapelle. Il ouvre le feu avec son artillerie principale sur les colonnes motorisées allemandes fonçant vers Cherbourg. Le lendemain, 20 juin 1940, le cuirassé rallie l'Angleterre et plus précisément Portsmouth où il est désarmé le 3 juillet 1940. Le même jour, il est saisi par les britanniques dans le cadre de l'opération CATAPULT. Une semaine plus tard, il est remis aux Forces Navales Françaises Libres (FNFL) non pas pour être réarmé mais servir de dépôt des équipages. Le gardiennage est assuré par des sénans, des habitants de l'île de Sein qui après avoir entendu l'appel d'un général inconnu, le général De Gaulle avait choisit de continuer la lutte. Parmi les marins étant passé par le cuirassé (qui sert aussi de batterie antiaérienne flottante) se trouve un certain Philippe Kieffer, engagé volontaire à 40 ans dans la marine nationale et qui fût le père des commandos marine français, faisant partie avec 176 autres braves des seuls français qui débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944. Le 10 mars 1941, le Courbet abat plusieurs bombardiers allemands visant Portsmouth. Le 31 mars 1941 il est désarmé, devenant bâtiment-cible pour les avions de la Fleet Air Arm (FAA). Après le débarquement de Normandie, les alliés mettent en place deux ports artificiels à Saint Laurent sur Mer et Arromanches pour assurer le soutien logistique en attendant qu'un port en eau profonde comme Cherbourg soit disponible. Le Courbet émergeant des flotsPour protéger ces ports de la furie des éléments, décision est prise de saborder de vieux navires (blockship) pour protéger les quais et les pontons. Le cuirassé Courbet est choisit. Le 7 juin 1944, il quitte Portsmouth à la remorque à cinq nœuds avec pour escorte deux corvettes canadiennes. Le navire arrive à Hermanville le 8 mais le sabordage n'à lieu que le 9 juin 1944, le navire ayant été préparé. Des charges placées dans les fonds provoque le naufrage du navire qui coule droit par onze mètres de fond. A la haute-mer, le cuirassé émerge à 3m au dessus des flots. L'équipage est évacué sauf trente-cinq hommes qui servent à la DCA. Il est pris pour cible par l'aviation allemande dont une attaque à la torpille. Les marins français vont jusqu'à hisser au mat un immense pavillon national à croix de Lorraine. L'épave est vendue par les Domaines en 1946, la proposition du maire d'Hermanville de le classer au titre des monuments historiques ayant échoué. 25000 tonnes de métal sont à récupérés dont 800 de métaux non ferreux. C'est une célèbre famille de démolisseurs d'épaves, la famille Serra en est chargé. La ferraille est chargée sur des chalands puis dans le port de Caen, 1500 wagons l'évacueront vers les hauts fourneaux espagnols. La concession changera plusieurs fois de main et les travaux ne s’achèveront qu'en 1970. Quelques vestiges existent encore mais ne se sont visibles que lors des marées exceptionnelles. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | ecourtial Major
Nombre de messages : 928 Age : 40 Ville : Lyon, FRA Emploi : Ing. IT Date d'inscription : 07/03/2006
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Lun 30 Déc 2019, 14:32 | |
| - clausewitz a écrit:
C'est une célèbre famille de démolisseurs d'épaves, la famille Serra en est chargé. De mémoire, c'était aussi cette entreprise qui avait obtenu le marché pour la Bretagne. Je me demande si ils n'avaient pas aussi contribué à la démolition de la France et du Voltaire, qui eux aussi étaient coulés en eaux peu profondes. |
| | | NIALA Amiral
Nombre de messages : 21231 Age : 81 Ville : MENTON Emploi : RETRAITE Date d'inscription : 12/07/2012
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Lun 30 Déc 2019, 18:38 | |
| Les Serra ont effectivement participés après la guerre à la démolition des épaves des cuirassés France et Voltaire. |
| | | Delambily Matelot de 2ème classe
Nombre de messages : 143 Age : 84 Ville : TOULON Emploi : du temps chargé Date d'inscription : 26/10/2016
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Lun 30 Déc 2019, 22:39 | |
| Salut à Tous,
Les cinq sociétés des frères Serra ont participé aux relevages et aux éventuels dépeçages des bâtiments sabordés à Toulon en novembre 1942. Leurs chantiers de démolition étaient installés à La Seyne, quartier de Brégaillon. Embarqué comme maître chargé sur un dragueur de construction britannique à ma sortie du Zédé, il m'est arrivé à plusieurs reprises de me rendre aux chantiers Serra Frères, pour l'acquisition de pièces détachées, notamment de la boulonnerie et de la visserie, au pas anglo-saxon. Double bénef, ils étaient situés sur la route de mon domicile. La liste des bâtiments démontés par ces chantiers est assez importante, d'après les photos en ma possession.
Cordialement,
André DELAMBILY ancien du Gustave Zédé (1963-1966) |
| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Mar 31 Déc 2019, 11:35 | |
| Le Jean BartLe cuirassé Jean Bart en 1925Présentation-Le Jean Bart est mis sur cale à l'Arsenal de Brest le 15 novembre 1910 lancé le 22 septembre 1911, armé pour essais le 20 mars 1913, entré en armement définitif le 2 septembre 1913 et admis au service actif le 19 novembre 1913. Le sister-ship du Courbet à été baptisé en l'honneur de Jean Bart (1650-1702), le célèbre Corsaire dunkerquois. Né sujet espagnol en 1650, il devient sujet britannique en 1658 quand la ville prise par Turenne est cédée à Cromwell alors allié de la France qui rachète la ville en 1662. S'engageant comme mousse à l'âge de 12 ans sur un navire de contrebande, le jeune Jan Baert (il était flamand) s'engage ensuite au service des Provinces Unies en 1666 participant à la guerre contre l'Angleterre au cours de laquelle son père trouve la mort. En 1672, quand la France attaque les Provinces Unies, Jean Bart alors âgé de 22 ans s'engage au service du roi de France comme corsaire, servant fidèlement Louis XIV. En 1694 lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, la France est affamée par le blocus et un convoi de 100 navires chargé de blé norvégien acheté par la France est intercepté par les anglo-hollandais mais est récupéré au large du Texel sauvant la France de la famine. Il reçoit l'ordre de Saint Louis le 19 avril 1694 ce qui entraîne de facto son anoblissement. Le 27 avril 1702, Jean Bart _solide gaillard de 2m04_ meurt dans son lit victime d'une pleurésie. Le cuirassé de 23500 tonnes est le treizième navire à rendre hommage à ce grand marin. Après une série de navires à voile (un vaisseau de 74 canons en service de 1791 à 1809; une corvette de 20 canons en service de 1793 à 95; un lougre de 8 canons en service de 1793 à 1795; une corvette de 24 canons en service en 1794/95; une corvette de pêche en service de 1803 à 1807; deux transport numérotés en service de 1803 à 1808 et nommés tous les deux officieusement Jean Bart; un vaisseau à voile transformé en vaisseau à vapeur de 1852 à 1868, un vaisseau à voile transformé sur cale en vaisseau à vapeur en service de 1868 à 1896,), le nom du corsaire dunkerquois fût donné à un croiseur de 1ère classe en service de 1889 à 1907. Au cuirassé de classe Courbet succèdent deux autres navires de premier rang même si il est important de noter qu'un remorqueur auxiliaire à été utilisé sous le nom de Jean Bart à Cherbourg entre août 1914 et janvier 1915. Le cuirassé Jean Bart (classe Richelieu)Le quatorzième Jean Bart est le deuxième cuirassé de classe Richelieu. Il est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) de Saint Nazaire le 12 décembre 1936, mis à flot le 6 mars 1940 et s'échappant de Saint Nazaire in-extremis le 19 juin 1940. Il est bloqué à Casablanca, étant gravement endommagé par les américains le 8 novembre 1942 (opération Torch). Il est finalement achevé après la guerre, étant admis au service actif le 1er mai 1955. Il participe à l'expédition de Suez en novembre 1956 avant d'être relégué à l'Angle Robert à Toulon à partir d'août 1957. Placé en réserve B le 1er janvier 1961, le Jean Bart fût condamné le 10 février 1970 sous la marque Q466. Il est vendu à la démolition à la Société Nationale des Chantiers Varois Les Abeilles le 21 juin 1970 et démantelé au Bregaillon. La frégate antiaérienne Jean BartLe quinzième Jean Bart est une frégate antiaerienne type F-70 ou classe Cassard (tiens un autre corsaire). Elle est mise en chantier à l'Arsenal de Lorient dans la forme de Lanester le 12 mars 1986 et mise à flot le 19 mars 1988. La frégate Jean Bart est armée pour essais le 21 octobre 1989 et entame ses essais officiels le 1er février 1990. La clôture d'armement est prononcée le 3 janvier 1991 et l'admission au service actif prononcée le 21 septembre 1991. Son désarmement est prévu pour 2021 et il existe un projet de conservation à Dunkerque. Carrière opérationnellePremières années (1913-1919)Le cuirassé Jean Bart dans sa configuration initialeLe 18 septembre 1913 avant même sa mise en service, le cuirassé se rend à Dunkerque, ville natale de Jan Baert. La ville remet deux plaques en or qui seront apposées sur les tourelles. L'un représente les armes remises par Louis XIV à son chef d'escadre et l'autre les armes de la ville de Dunkerque. Il quitte Dunkerque le 22 pour rentrer à Brest le lendemain. Du 8 au 14 novembre, le Jean Bart et le Courbet réalisent leur traversée de longue durée entre Brest et les Salins d'Hyères. Deux jours plus tard, elles mouillent en rade de Toulon. A leur mise en service, ils sont incorporés à la 1ère division de la 1ère escadre en compagnie des cuirassés type pré-dreadnought Voltaire et Diderot. Du 12 janvier au 30 avril 1914, le Jean Bart s'entraine notamment en compagnie du Courbet. Les écoles à feu se faisant à la pointe des Mèdes dans le secteur des Salins d'Hyères mais aussi au polygone de tir de La Vacca près de Porto-Vecchio. Du 13 au 30 mai, ce sont des manœuvres d'ampleur qui sont réalisées au large des côtes d'Afrique du Nord. Deux escales ponctuent ces manœuvres : Alger du 16 au 18 mai et Bizerte du 20 au 27 mai. Le 24 juin 1914, le cuirassé Jean Bart quitte Toulon pour Brest où il arrive le 30. Il doit participer à une croisière de prestige pour célébrer l'amitié franco-russe. Le président de la République Raymond Poincaré et le président du Conseil Réné Viviani embarquent à bord du France, le dernier cuirassé de classe Courbet, un navire flambant-neuf qui n'à pas encore terminé ses essais ! L'embarquement de ces deux sommités de la Troisième République à lieu à Dunkerque le 16 juillet 1914. Les deux cuirassés appareillent en compagnie du croiseur Lavoisier et des contre-torpilleurs Stylet et Tromblon en direction de Krondstadt. A l'aller la croisière se passe quasiment sans problèmes. Seule frayeur le 20 juillet 1914, le cuirassé France frôle une drague et aborde son remorqueur mais sans avarie. Les bâtiments relâchent à Krondstadt du 20 au 24 juillet avant de reprendre la mer direction Stockholm où il fait escale du 25 au 26 juillet dans un contexte nettement plus tendu. Suite à la dégradation du contexte international, les escales à Copenhague et à Christiana (auj. Oslo), les navires français mettent cap à l'ouest direction Brest où il arrive le 30 juillet 1914. La veille, Poincaré et Viviani ont débarqué à Dunkerque pour rentrer à Paris. A noter qu'à partir du 10 juin 1914, les cuirassés Jean Bart et Courbet sont placés hors-rang au sein de l'Armée Navale. Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Le lendemain, le croiseur de bataille Goeben et le croiseur léger Breslau bombardent Philippeville en Algérie pour perturber l'acheminement en Métropole du 19ème Corps d'Armée. Les français et les anglais lancent la traque mais sans succès, les deux navires allemands se réfugiant dans les eaux turques. Le Jean Bart n'est pas concerné immédiatement puisqu'il ne quitte Brest en compagnie du France que le 2 août. Ils apprennent à la mer la déclaration de guerre......par interception d'un message allemand. Les problèmes de communication sont nombreux y compris avec les britanniques, un sous-marin de la Royal Navy non avertit du passage de nos deux cuirassés manque de les torpiller dans le détroit de Gibraltar. A cela s'ajoute le fait que le France est sans munitions et que le Jean Bart à des problèmes d'obturateurs. Le 6 août 1914 à l'aube, au large du cap San Antonio, les deux cuirassés sont recueillis par le groupement spécial (Courbet, Condorcet,Vergniaud) censé donner la chasse au Goeben et au Breslau. La petite escadre rentre à Toulon le lendemain. Le 9 août, la flotte française appareille avec à sa tête le Courbet et le Jean Bart. Ils se ravitaillent à Bizerte les 10 et 11 août avant de rallier Malte. Le Jean Bart reprend la mer le 13 août suivit du Courbet le lendemain. Le 16 août 1914, ils sont engagés dans un affrontement naval contre le croiseur Zenta et le torpilleur Uhlan provoquant la destruction du premier pendant que le second se réfugie à Cattaro. Les 1er et 6 septembre 1914, les unités de l'Armée Navale exécute une démonstration de force dans l'espoir de pousser la marine austro-hongroise à l'affrontement mais celle-ci resta tapie dans ses bases adriatiques. Le 19 septembre 1914, le commandant en chef de l'Armée Navale passe du Courbet au Jean Bart. Le 21 décembre 1914, le cuirassé Jean Bart escorte le cargo Voltaire chargé de ravitailler le Monténégro. Il est torpillé par le sous-marin autrichien U-12. La torpille frappe le navire à l'avant et touche la cale à vin ce qui fait que le cuirassé français émet un sillage de rouge et non de carburant ou d'huile..... . Le Jean Bart au bassin à Malte pour réparationsLe navire n'est que légèrement endommagé, la réaction de l'équipage à été pleine de maîtrise et de sang-froid. Le navire rallie Céphalonie pour des réparations d'urgence avant de rallier Malte le 26 décembre 1914 pour une remise en état définitive. Le vice-amiral Boué de Lapeyrère doit mettre sa marque sur le Courbet le 22 décembre. Cette attaque montre les risques pris par les cuirassés dans le canal d'Otrante. Décision est prise de maintenir les cuirassés en seconde ligne, la première ligne étant occupée par de la «poussière navale» couvert par des torpilleurs et des croiseurs cuirassés. Suite à l'entrée en guerre de l'Italie (23 mai 1915), les forces navales franco-britanniques sont chargées de soutenir la marine italienne en première ligne face à son homologue austro-hongroise. Le dispositif allié s'appuie principalement sur Malte et Bizerte avec de nombreux mouillages forains notamment en Grèce, pays pourtant encore neutre à l'époque. Les réparations du Jean Bart s'achèvent le 3 avril 1915. Après essais et remise en condition, il reprend du service actif principalement en compagnie du France au sein de la 1ère division de la 1ère Escadre. Il est à Toulon du 4 octobre au 22 novembre 1915 avant de rallier Malte le lendemain. Le Jean Bart quitte Malte le 3 février 1916, mouille sur le lac de Bizerte du 8 au 14 avant de rentrer à La Valette. Il reste amarré sur coffre du 15 au 25 avril avant de rallier une nouvelle base..... . Au printemps 1916, le bruit court que les austro-hongrois veulent forcer le barrage du canal d'Otrante et rejoindre les turcs dans le bassin oriental de la Méditerranée. L'Armée Navale présente à Malte est trop éloignée pour intervenir rapidement. A la base navale anglaise, la Royale préfère rapidement la rade d'Argostoli occupée à partir du 6 avril 1916 au mépris de la neutralité grecque. Le cuirassé Jean Bart arrive à Argostoli le 26 avril 1916. Il s'y entraîne, sortant peu et n'allant guère plus loin que Corfou. Du 17 août au 16 septembre, il est en travaux à l'Arsenal de Sidi-Abdallah, mouillant à Argostoli du 18 septembre au 19 octobre avant de gagner Corfou. Le cuirassé Jean Bart est à Messine les 18 et 19 mai 1917 avant de gagner l'Arsenal de Sidi-Abdallah pour réparations du 20 mai au 11 juillet. Il fait à nouveau escale à Messine du 12 au 13 juillet avant de retrouver le lendemain la rade de Corfou. En 1918, le programme n'évolue guère avec quelques sorties, beaucoup d'entrainement au mouillage et des périodes d'entretien. C'est ainsi qu'après une escale à Messine les 8 et 9 juillet, le cuirassé est amarré dans l'enceinte de l'Arsenal de Toulon pour travaux du 10 juillet au 20 août 1918. Il est ensuite mis sur coffre jusqu'au 29 août avant de mettre cap à l'est, faisant brièvement escale à Messine le 31 août avant d'arriver à Corfou le lendemain. Le 11 novembre 1918 l'Armistice de Rethondes met fin au premier conflit mondial. Les combats s'arrêtent sur terre mais sur mer ils vont continuer en raison de la décision alliée d'intervenir dans la guerre civile russe en soutien des Blancs _partisans de l'ancien régime tsariste_ contre les Rouges aka les bolcheviks. Cette intervention est mal préparée et menée par des hommes qui pour la plupart sont lassés de se battre et surtout se demandent pourquoi on les envoie dans un pays qui était il y à encore quelques mois un allié. De plus s'ajoute pour la Royale un profond sentiment d'amertume. Ses efforts colossaux n'ont pas été mis en valeur tout comme ses pertes non négligeables. A cela s'ajoute un état matériel dégradé, la marine s'usant dans un conflit pour laquelle elle n'était absolument pas préparée. Le terrain est donc favorable pour une série de mutineries, un événement rarissime dans notre marine nationale puisqu'à ma connaissance il faut remonter à la Révolution Française pour voir des événements de cette nature. Le 6 janvier 1919, le Jean Bart quitte Corfou, fait escale à Moudros du 8 au 9 avant de mouiller devant Constantinople le 10. Le cuirassé est alors détaché en renfort de la 2ème Escadre qui intervient avec les britanniques en soutien des Blancs contre les Bolcheviks en mer Noire et notamment en Crimée. Le vice-amiral Amet, commandant de cette escadre met sa marque sur le cuirassé. Il va y rester déployé du 15 janvier au 27 mai. Il est devant Sébastopol du 11 au 21 février, à Constantinople du 24 février au 19 mars, à Odessa du 20 au 22 mars avant de rester plus d'un mois devant Sébastopol du 23 mars au 29 avril 1919. Il va donc participer aux mutineries de la mer Noire, mutineries qui commencent le 19 avril 1919 par un refus d'obéissance de l'équipage. Les incidents vont se poursuivre à bord du France et du Jean Bart jusqu'au 22 avril quand le calme revient suite à des négociations entre les officiers et l'équipage. Le Jean Bart quitte donc Sébastopol le 29 avril 1919 en compagnie du reste de la flotte française dont le cuirassé Justice remorquant le Mirabeau qui s'était échoué et qui du être allégé (ceinture de blindage, tourelle avant de 305mm) avant d'être remis à flot et d'être prêt pour le remorquage. Le cuirassé est à Constantinople du 1er au 20 mai avant de mettre cap sur Toulon où il arrive le 25 mai 1919. A son arrivée, il intègre la 1ère division de la 1ère Escadre et le 1er juillet, il est mis en réserve. Le Jean Bart dans l'après guerreEn 1920, le cuirassée réalise une activité normale de temps de paix avec des sorties sur les côtes de Provence. Le 8 décembre, il est affecté à la 2ème division de ligne de l'Escadre de la Méditerranée occidentale dont il est le navire-amiral puisqu'il arbore la marque du contre-amiral Violette. Durant le premier semestre 1921, le cuirassé ne navigue pas du tout. Il sort pour entrainement sur les côtes de Provence du 18 juillet au 13 août. Le 20 juillet, la 2éme division de l'Escadre de la Méditerranée occidentale devient la 3ème division de ligne de l'Escadre de la Méditerranée. Du 16 janvier à la mi-mars 1922, le cuirassé Jean Bart s'entraine au large des côtes de Provence. Le cuirassé quitte ensuite Toulon en compagnie de ses sister-ship Paris et France mais aussi du Bretagne pour une tournée des ports d'Afrique du Nord au moment de la visite du président de la République Alexandre Millerand qui avait embarqué sur le croiseur Strasbourg escorté par le contre-torpilleur Amiral Sénès (ces deux navires étaient d'anciens navires allemands ce qui ne manquait pas de sel). L'escadre fait escale à Casablanca du 5 au 8 avril, Oran/Mers-El-Kébir du 11 au 17, Alger du 18 au 24 avril. Le 19 avril, le président de la République passe en revue l'escadre au large d'Alger. Les escales reprennent à Philippeville (25 au 26 avril), Bône le 26, Bizerte du 27 avril au 3 mai, Ajaccio le 4 mai, Toulon les 5 et 6, Marseille du 6 au 8 pour rendre les honneurs au président de la république. Il est de retour à Toulon le 8 mai 1922. Le 7 juillet 1922, il reprend la mer direction Constantinople où il arrive le 20. Avec des bâtiments légers, il va participer à l'évacuation des troupes françaises déployées en Turquie suite à l'arrivé au pouvoir de Mustapha Kemal «Ataturk». Il reste en mer de Marmara jusqu'au 7 septembre avant de rallier Smyrne. Il est de retour à Constantinople le 22 septembre, en repartant définitivement un mois plus tard pour rentrer à Toulon le 26. Après des sorties au large des côtes de Provence, le Jean Bart participe avec le Bretagne et le Courbet à une croisière devant les côtes de Corse et d'Afrique du Nord du 8 mai au 9 juin 1923 avec des escales à Ajaccio du 9 au 10 mai, à Sousse (13 au 16), à Bizerte (17 au 22), à Bône (23 au 24), à Philippeville (24 au 26), Bougie (26 au 28), Alger (28 mai au 4 juin) et Mers-El-Kébir (5 au 6). Le 20 juin 1923, il quitte Toulon en compagnie du Bretagne et d'autres navires pour un exercice consistant à «intercepter» le cuirassé Lorraine revenant du Levant. Les cuirassés se ravitaillent rapidement à Bizerte le 22 puis reprennent la mer à la recherche du «parti rouge». Tous les navires rentrent à Toulon le 26. Le 12 octobre 1923, il entre en grande refonte à l'Arsenal de Toulon même si sa disponibilité armée n'intervient que le 10 décembre. Le même jour, le Paris remplace le Jean Bart comme navire-amiral de la 3ème division de ligne. Il sort de l'Arsenal de Toulon le 29 janvier 1925 pour reprendre son activité au sein de l'Escadre. Le 8 juin 1925, il quitte Toulon en compagnie avec le Paris. Du 8 au 15 juin, les deux cuirassés participent à la «semaine maritime et coloniale» en relâchant successivement à Palavas et Sète. Les deux cuirassés mettent cap sur Mers-El-Kébir où il attendent à partir du 17, les unités venant de Naples (Courbet Provence) pour une croisière dans l'Atlantique et en Manche. Le 24 juin, tous les navires présents appareillent pour des manœuvres en Atlantique et en Manche en compagnie des unités basées à Brest. Le cuirassé Jean Bart fait escale à Brest du 2 au 8 juillet, à Saint-Malo du 9 au 11, à Cherbourg du 11 au 16 au cours de laquelle il participe à une revue navale en présence du président Gaston Doumergue monté à bord du sous-marin Souffleur. Il fait ensuite escale à Saint-Quay-Portrieux le 17, à Brest du 18 au 23, aux Sables d'Olonnes du 24 au 26, Royan du 26 au 29, à Mers-El-Kébir du 2 au 5 août, Alger du 6 au 10 avant un retour à Toulon le 12 août. Entre le 20 octobre et le 18 décembre 1925, le cuirassé Jean Bart effectue des sorties avec l'escadre au large de la Provence. Après des sorties locales, le cuirassé Jean Bart participe du 14 avril au 6 mai aux grandes manœuvres de printemps de l'Escadre au large des côtes d'Algérie et de Tunisie. Entre les exercices, le cuirassé va faire escale à Alger du 16 au 19 avril, Bône du 20 au 21, Bizerte du 22 au 26, à Malte du 27 avril au 1er mai puis à Ajaccio avant de rentrer à Toulon. Le 4 octobre 1926, le cuirassé Jean Bart quitte Toulon en compagnie des cuirassés Bretagne et Lorraine pour des manœuvres sur les côtes de Tunisie, faisant escale à Sfax du 8 au 11 octobre, à Sousse du 12 au 15, à Bizerte du 19 au 21 et à Alger du 23 au 27 avant de rentrer à Toulon le 29 octobre 1926. L'année 1927 commence par une série de sorties sur les côtes de Provence. Du 2 juin au 30 juillet 1927, il participe à une série de manœuvres au large des côtes nord-africaines, faisant escale à Mers-El-Kébir (4 au 8 juin), Rabat (10-11), Casablanca (14 au 20), Agadir (21-22), Oran (25 au 29), Mers-El-Kébir (30 juin au 4 juillet), Alger (6 au 12),Philippeville (13 au 16), La Goulette _port de Tunis_ (17 au 19), Bizerte (20 au 26) et Porto-Vecchio les 28 et 29 juillet. Après des sorties locales, le cuirassé est à la mer du 22 octobre au 3 novembre, participant partiellement aux exercices de l'escadre, relâchant à Philippeville (25 au 28 octobre) et à Ajaccio (30 octobre au 3 novembre). Il est en travaux du 12 août au 1er septembre et du 21 novembre 1927 au 16 janvier 1928. Après entrainement et remise en condition du 18 janvier au 20 mars 1928, le cuirassé participe à une croisière en Algérie du 26 mars au 5 avril (escales à Alger le 28 mars et Bougie du 29 mars au 3 avril) avant de passer au bassin du 7 au 24 avril. Du 30 mai au 4 août 1928, il participe aux grandes manœuvres engageant les escadres de l'Atlantique et de la Méditerranée. Il fait escale à Oran du 2 au 12 juin, La Pallice (17), Quiberon (18 au 22), Brest (22 au 29), Le Havre (30 juin au 9 juillet). Le 3 juillet 1928, le président de la république Gaston Doumergue embarqué sur le contre-torpilleur Jaguar passe en revue les 1ère et 2ème Escadres rassemblées en baie de Seine. Les escales se poursuivent ensuite avec Dunkerque (10 au 12 juillet), Cherbourg (13-14), Saint-Malo (18 au 19), Brest (20 au 23), Santander (25-26 juillet au cours de laquelle le roi d'Espagne Alphonse XIII visite le navire) et Oran (31 juillet-1er août). Du 8 au 14 août, il effectue des écoles à feu entre les Salins et Toulon. Le bâtiment est indisponible à partir du 15 août puis placé en disponibilité armée préparatoire à une grande refonte le 1er octobre. Il entre à l'Arsenal de Toulon le 7 août 1929 pour la grande refonte. Les travaux s'achèvent le 28 septembre 1931. Le 1er octobre, le contre-amiral Hervé, commandant de la 2ème division de ligne transfère sa marque du Paris au Jean Bart. Le nouveau navire-amiral de la division réduite à un seul navire va être occupés par ses essais qui ne s'achèveront qu'en février 1932 plus précisément le 13. Après une période d'activité au large de Toulon, le cuirassé Jean Bart participe avec d'autres bâtiments à une croisière en Méditerranée orientales du 14 avril au 23 juin 1932, faisant escale à Bizerte (22 au 26 avril et 28 avril au 3 mai), La Sude en Crète (6 au 9), Port-Saïd (12 au 16), Beyrouth (19 au 26), Phalère (29 mai au 6 juin), Corfou (8 au 13 juin) et bizerte (17 au 22). Suite à l'assassinat du président Doumer le 6 mai 1932, les festivités lors des escales sont réduites. Il est en carénage à l'Arsenal de Toulon du 10 octobre au 24 novembre. Le cuirassé Jean Bart sort pour entrainement avec d'autres navires de l'Escadre du 31 janvier au 3 février, 20 février au 10 mars et du 12 au 26 juin. Du 24 avril au 1er mai, il s'entraine au large de la Corse, faisant deux escales à Ajaccio. Il rallie ensuite directement l'Afrique du Nord pour participer à la sortie de printemps de l'Escadre qui va se dérouler en Méditerranée et dans l'Atlantique comme chaque année (2 mai au 24 juin). Le cuirassé fait escale à Bizerte du 2 au 4 mai, à Bou Ficha (4 au 6), à Bizerte de nouveau (7 au 11 mai), Bougie (12 au 15), ) Oran (16 au 18), Tanger (20 au 22), Casablanca (24 mai au 6 juin), Cadix (8 au 12), Oran (14 au 16), Palma de Majorque (18 au 22). Le cuirassé est indisponible du 8 au 15 août pour réparations provisoires d'une brèche provoquée par un abordage avec Le Fortuné qui manœuvrait sur rade. Il est en grand carénage du 5 octobre au 20 décembre 1933. Après quelques sorties au large des côtes de Provence, le cuirassé subit un petit carénage du 6 au 19 avril avant de participer à la croisière de printemps. Absent de Toulon du 20 avril au 29 juin, il fait escale à Bizerte, Métline, Bou Ficha, Sousse, Sfax, Bizerte, Bône, Alger, Oran, Casablanca,Rabat,Mazagan,Casablanca,Mehdia,Tanger et Oran. Le 1er août 1934, la 2ème division de ligne est dissoute, le Jean Bart passe hors rang le lendemain, arborant la marque du vice-amiral Dubois commandant de la 1ère Escadre. Ce dernier quittera le cuirassé le 30 octobre 1934 et le 1er novembre, le cuirassé est affecté à la division d'instruction comme école des timoniers et des chauffeurs. Le cuirassé sort à trois reprises du 15 janvier au 15 juin, restant en rade des Salins du 16 mars au 15 juin. Le 1er juillet 1935, l'école des électriciens et des torpilleurs s'installe à bord. Le 15 août, le cuirassé entre à l'Arsenal de Toulon pour être adapté à son futur rôle de ponton-caserne. Il ne reprendra plus jamais la mer. Appelez-moi OcéanLe ponton Océan ex-cuirassé Jean BartA compter du 1er août 1936, le Jean Bart est utilisé comme ponton-école. L'école des marins radios embarque le 1er octobre en remplacement de l'école des torpilleurs. Le 1er janvier 1937, le Jean Bart est rebaptisé Océan pour libérer le nom au profit du deuxième cuirassé de classe Richelieu. Il poursuit ses activités au sein de la division d'instruction jusqu'au 1er décembre quand il est désarmé même son rôle de ponton-école continue. Le 27 novembre 1942, la flotte française se saborde à Toulon mais l'Océan remorqué à Saint-Mandrier n'est pas sabordé car sa valeur militaire est nulle. Il sera utilisé par les allemands comme cible. Il est touché par une bombe lors des bombardements américains préparant les débarquements de Provence. Il va être démoli à partir du 14 décembre 1945. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Jeu 02 Jan 2020, 11:35 | |
| Le ParisLe cuirassé Paris à la merPrésentationLe cuirassé Paris en construction à La Seyne sur Mer-Le Paris est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) à La Seyne sur Mer le 10 novembre 1911 lancé le 28 septembre 1912, armé pour essais le 15 mars 1914, entré en armement définitif le 22 août 1914 et mis en service le 1er août 1914. 28 septembre 1912 : le futur cuirassé Paris prend contact avec son élémentA ma connaissance, le troisième cuirassé de classe Courbet est le seul navire de la marine nationale à avoir porté le nom de notre capitale, fondée par les gaulois sous le nom de Lutèce, ville qu'il n'est pas besoin de présenter. Il y à cependant eu quelques navires ayant porté le nom de Ville de Paris. Ai-je besoin de la présenter ?On trouve ainsi un vaisseau de ligne de 90 puis 104 canons lancé en 1764, un vaisseau de 12 canons lancé en 1803, un vaisseau de ligne de 110 canons lancé en 1804 (renommé plus tard Commerce de Paris) et un vaisseau de ligne de 120 canons lancé en 1851. Le Ville de Paris (1764). La gravure à été retouchée puisque le drapeau de la monarchie à été remplacé par le drapeau tricolore qui n'à pas encore adopté sa forme définitiveOn trouve également un vaisseau de ligne de la Royal Navy, le HMS Ville de Paris lancé en 1795 en l'honneur du navire de 1764 et un paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique lancé en 1866. Carrière opérationnellePremières années (1914-1919)Le cuirassé Paris au mouillageSuite au déclenchement du premier conflit mondial, la mise au point du cuirassé est accélérée et le cuirassé est mis en service dès le 1er août soit avant la date d'armement définitif ! Il quitte Toulon le 5 septembre, se ravitaille à Bizerte avant de rejoindre l'Armée Navale le 9. Le 11 septembre, il se rend dans le canal d'Otrante pour patrouiller et s'opposer à une éventuelle sortie de la Köningliche und Kaiserliche Kriegsmarine (Kük Kriegsmarine), sortie qui n'aura jamais lieu, la marine austro-hongroise adoptant la posture de Fleet-in-being (marine en attente), n'employant que des unités légères et des sous-marins. Le 17 septembre, il devient navire-amiral de la 2ème Escadre, arborant le pavillon du vice-amiral Le Bris. Suite au torpillage du Jean Bart par le U-12, les alliés décident de replier leurs cuirassés à l'arrière et de laisser les patrouilles à des croiseurs cuirassés et d'autres unités légères, un véritable barrage étant mis en place dans le canal d'Otrante. Suite à un renseignement italien, les cuirassés France,Courbet et Paris appareillent le 11 janvier 1915 pour contrer la sortie de la flotte austro-hongroise. Les cuirassés arrivent au cap Linguetta le 13 janvier mais à cet instant les navires français apprennent que ce renseignement est sans fondement et la flotte regagne ses mouillages le 14 janvier 1915. Le 23 mai 1915, l'Italie entre en guerre. La Regia Marina devient la force de première ligne, les marines alliées se tenant en réserve pour intervenir au cas ou...... . Après quelques sorties locales et cinq traversées rapides entre Malte et Bizerte, le cuirassé à un impérieux besoin en réparations, les démontages après essais n'ayant pu être réalisés. Le cuirassé quitte donc La Valette le 26 octobre, rallie Toulon le 28 et entre à l'Arsenal. Il quitte l'Arsenal le 9 janvier 1916, ralliant Malte le 11. Les sorties en mer se limitent à des transits entre différents ports. Il fait Malte-Sidi Abdallah du 3 au 4 février, Sidi-Abdallah-Malte du 14 au 15 février, Malte-Argostoli le 15 février, Argostoli-Corfou le 15 juillet pour un entrainement de division, Corfou-Argostoli le 14 août, Argostoli-Bizerte du 31 août au 2 septembre, Bizerte-Argostoli du 23 au 25 septembre et enfin Argostoli-Corfou le 19 octobre à l'occasion d'un nouvel entrainement de division. L'activité est encore plus faible en 1917 puisque le cuirassé ne quitte guère sa base. Il quitte la Grèce à la mi-juillet, fait une escale rapide à Messine le 17 juillet avant de rallier Bizerte le lendemain. Il est en travaux à l'Arsenal de Sidi-Abdallah jusqu'au 8 septembre. Il fait relâche à Messine le 10 septembre avant de rallier Corfou le lendemain. Même topo en 1918. Il quitte la région pour la France pour diverses réparations le 30 août, relâchant le lendemain à Messine. Arrivé à Toulon, il est en travaux à l'Arsenal du 2 septembre au 28 octobre. Il regagne Corfou le 31 octobre après un court passage à Messine le 28. L'armistice est signé entre l'Italie et l'Autriche-Hongrie le 4 novembre. Rome veut rapidement occupé les terres dites irrédentes et joue cavalier seul. Après des négociations âpres et des échanges houleux, les italiens acceptent de faire de la place aux alliés notamment pour garder les navires de feu la marine austro-hongroise. Le cuirassé Paris est chargé de surveiller les navires autrichiens présents à Pola. Il quitte Corfou le 9 décembre et arrive sur place le 12. Il va rester en mission à Pola jusqu'au 25 mars, ralliant Corfou le 27 y restant jusqu'au 16 avril. Suite aux accords Sykes-Picot, la Syrie et les Liban sont intégrés à la zone d'influence française mais la zone est troublée et insécure en raison de la faiblesse des troupes françaises présentes dans la région. On décide d'envoyer une grosse unité en espérant que sa présence ramène le calme. Le cuirassé Paris quitte Corfou le 16 avril 1919 pour Beyrouth où il arrive trois jours plus tard le 19. Il repart le 3 mai pour une tournée de présence, faisant escale à Tripoli,Lataquié, Alexandrette et Mersina avant de se rendre à Smyrne du 13 au 18 mai 1919 où il couvre la mise à terre des troupe grecques qui doivent occuper la ville. Il fait escale à l'île des Princes du 19 au 20 mai puis à Constantinople du 20 mai au 24 juin avant de rentrer à Toulon le 30. Le lendemain, il est affecté à la 1ère division de la 1ère Escadre basée à Toulon. L'Après guerre pour un cuirasséLe 29 mars 1920, il quitte Toulon _toujours en disponibilité armée c'est-à-dire un équipage réduit qui ne lui permet pas d'exécuter toutes les missions et tous les exercices_ pour rallier Bizerte où il arrive deux jours plus tard. Il entre aussitôt à l'Arsenal de Sidi-Abdallah pour des travaux qui ne vont s'achever que le 20 août. Il quitte Bizerte le 25 et rentre à Toulon deux jours plus tard. Du 16 au 19 mars 1921, il transporte en principauté de Monaco, le ministre de la Marine Gabriel Guist'hau. Le 31 mars, il appareille avec l'Escadre pour des manœuvres au large des côtes d'Afrique du Nord mais avant de mettre cap sur la Tunisie, il participe aux fêtes de la mer à Villefranche du 1er au 4 avril 1921. Les exercices engagent les cuirassés mais aussi les torpilleurs et les sous-marins venus de Bizerte dans un thème très utilisé par la Royale durant ses manœuvres : la défense d'un point de passage obligé par des unités légères contre une escadre cherchant à en forcer l'accès. Outre les différentes exercices, on fait également escale dans différents ports : Sousse (6 au 8 avril), Bizerte (9 au 14), Alger (19 au 27 marquée par la présence du ministre de la Marine embarqué à bord du Provence), Tanger (29 avril au 3 mai), Casablanca (4 au 7), Rabat (7 au 9), Gibraltar (10 au 12), Tanger (12 au 14), Oran (15 au 16), Port-Vendres (18 au 20), Marseille (21 au 24), rentrant à Toulon le 24 mai. Il est placé en disponibilité armée à compter du 14 juin, ses activités se limitent à une croisière au large des côtes de Provence du 1er au 11 août. Le 10, une avarie de turbine basse pression tribord l'oblige à subir une nouvelle période de réparations dans son chantier constructeur en septembre 1921. Entre-temps le 20 juillet 1921, les escadres de Méditerranée orientale et de Méditerranée occidentale sont dissoutes et remplacées par une Escadre de la Méditerranée. Les autres bâtiments intègrent différentes divisions navales indépendantes ou les forces navales des régions. Le cuirassé Paris forme la 2ème division de ligne en compagnie de ses sister-ship Jean Bart et France. Du 29 mars au 8 mai 1922, il participe à la croisière de printemps en Afrique du Nord. Il fait escale dans les mêmes ports que le Jean Bart moins un retour à Toulon du 11 au 15 avril. Il effectue ensuite des exercices au large des côtes de Provence et de la Corse, exercices au cours duquel le cuirassé et le torpilleur Bouclier le 26 juin 1922. Le 18 juillet 1922, le cuirassé Paris quitte Toulon, fait escale à Oran avant de rallier Brest le 26 juillet en compagnie de son sister-ship France et du cuirassé Bretagne. Du 14 au 17 août, le cuirassé visite Saint-Quay-Portrieux, Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue puis du 2 au 12 septembre après une escale à Biarritz, il représente la France aux fêtes de San Sébastian, le roi d'Espagne faisant l'honneur de sa présence à bord de notre cuirassé le 7 septembre. Le 25 octobre 1922, il entre à l'Arsenal de brest pour une grande refonte. Il est en disponibilité armée à partir du 20 novembre. Les travaux s'achèvent le 23 novembre 1923, quittant le port du Ponant le 29 novembre pour rentrer à Toulon le 5 décembre. Il réintègre la 3ème division de ligne de l'Escadre de la Méditerranée en compagnie du Jean Bart, étant le navire-amiral de la division. Il termine l'année par des exercices au large des côtes provençales jusqu'au 21 décembre 1923. Le premier semestre 1924 est consacré à des sorties locales au large des côtes de Provence, le Paris faisant escale à Marseille du 12 au 14 mai et une autre en Corse du 15 au 17 mai. Du 2 au 20 juin, il accompagne ses «grands frères» Provence et Lorraine pour une croisière en Algérie et en Tunisie, les trois cuirassés faisant escale à Alger du 4 au 10 juin, à Bône du 11 au 12, à Bizerte du 13 au 16, en Corse avant de rentrer à Toulon. Après une longue période d'entrainement au large de la Provence (27 juin-6 octobre), le Paris effectue une nouvelle croisière avec l'Escadre de la Méditerranée cette fois au large de la Tunisie et ce du 14 octobre au 14 novembre. Outre des exercices, les navires de la Royale montre le pavillon dans différentes escales que ce soit à Tunis du 16 au 20 octobre, Sousse du 21 au 26, Sfax du 27 au 29, Gabès le 29, Bizerte du 30 octobre au 6 novembre, Ajaccio du 8 au 13 avant de rentrer le lendemain à Toulon. Après un entrainement aux Salins du 14 novembre au 20 décembre, le cuirassé est en réparations à l'Arsenal de Toulon du 20 décembre 1924 au 9 janvier 1925. Du 9 janvier au 6 mai, le cuirassé participe aux différentes sorties de la 3ème Division de ligne et ce au large des côtes provençales et corses. Le 7 mars, une délégation du Conseil de Paris se rend à bord du cuirassé pour remettre une plaque de bronze frappée des armoiries de la ville. Du 8 au 15 juin 1925, il participe avec le Jean Bart à la «semaine maritime et coloniale» en faisant escale à Palavas les Flots et Sète. Les deux cuirassés vont ensuite rallier Mers-El-Kébir pour retrouver le reste de l'Escadre pour participer au traditionnel entrainement annuel inter-escadres, l'Escadre de la Méditerranée rendant visite à l'Escadre de l'Atlantique et inversement. L'appareillage des cuirassés, croiseurs, contre-torpilleurs, torpilleurs et sous-marins à lieu le 24 juin 1925, les navires entre deux exercices faisant escale dans les ports de la Région avant de rentrer à Toulon le 12 août. Le 30 août 1925, le cuirassé Paris quitte Toulon pour Mers-El-Kébir puis Méllila avant de soutenir les troupes franco-espagnoles engagées dans la guerre du Rif contre Abd-El-Krim. Il quitte Mellila le 6 septembre en compagnie des croiseurs Metz et Strasbourg ainsi que de la flotte de débarquement espagnole. Ils se rendent à Sidi-Dris pour divertir l'attention des rifains et favoriser le véritablement débarquement organisé le lendemain en baie d'Alhucemas et qui se déroule dans opposition. Le Paris est touché par six obus rifains tirés depuis les hauteurs (dont trois visant la passerelle) n'est qu'égratigné. En retour ces batteries sont neutralisées par les obus de 305 et de 138mm du cuirassé. Le Paris rentre à Toulon le 8 octobre. Il est en réparations à l'Arsenal de Toulon à partir du 11 décembre 1925, période de travaux qui se termine le 12 janvier 1926. Il ne sort qu'au large de la Provence et de la Corse jusqu'au 13 avril. Le lendemain 14 avril, il appareille pour la sortie de printemps de l'Escadre, sortie qui s'achève le 6 mai après des escales à Alger, Bône, Bizerte, Gabès,Sfax et L'Ile-Rousse. Le 29 juin, il quitte Toulon direction Casablanca via Mers-El-Kébir pour embarquer le sultan du Maroc afin de lui permettre d'assister aux cérémonies du 14 juillet à Paris. Le 5 août, le cuirassé rembarque son passager à Marseille pour le reconduire à Casablanca après avoir relâché à Tanger. La fin de l'année 1926 se termine par des exercices au large des côtes provençales. Le 1er janvier 1927, l'Escadre de la Méditerranée devient la 1ère Escadre et la 3ème division de ligne devient la 2ème divisison de ligne avec toujours le Paris comme navire-amiral. Les cinq premiers mois de l'année sont consacrés à un entrainement au large de la Provence avant d'enchainer par des manœuvres d'Escadre au large des côtes nord-africaines du 2 juin au 30 juillet, l'Escadre faisant escale successivement à Mers-El-Kébir, Rabat,Casablanca, Agadir,Oran,Mers-El-Kébir, Alger,Philippeville,La Goulette,Bizerte et Porto-Vecchio. Le 16 août 1927, il entre à l'Arsenal de Toulon pour refonte et passe en disponibilité armée le même jour. Le 9 septembre, le contre-amiral Berthelot, commandant de la 2ème division de ligne depuis le 1er août transfère sa marque sur le Jean Bart. La refonte se termine le 15 janvier 1929 quand le cuirassé sort de l'Arsenal de Toulon. Il redevient le même jour navire-amiral de la 2ème division de ligne. Le navire restant en disponibilité armée, l'activité du cuirassé est réduite. Le 25 novembre 1929, le contre-amiral Wackernie devient commandant de la 2ème division de ligne. Il conserve sa marque sur le Paris qui repasse à effectif complet le 1er décembre. Le cuirassé Paris participe du 2 mai au 14 juin 1930 à une croisière de la 1ère Escadre en Algérie et au Maroc pour célébrer le centenaire de l'Expédition d'Alger. Il fait ainsi escale à Alger du 3 au 10 mai, à Mers-El-Kébir du 11 au 17, à Bougie du 18 au 20, à Mers-El-Kébir le 22, à Safi du 23 au 25, à Agadir du 25 au 27, à Casablanca du 27 mai au 9 juin avant de rentrer à Toulon cinq jours plus tard. Après des sorties locales, le Paris décidément abonné aux missions de prestige quitte Toulon le 6 juillet pour rallier Bizerte y embarquer le bey de Tunis et le débarquer à Marseille pour lui permettre d'assister aux célébrations du 14 juillet, le cuirassé rentrant lui à Toulon dès le 10. Il ramènera le bey en Tunisie du 27 au 31 juillet. L'année se termine par une série d’entraînements du 14 octobre au 22 décembre. Après des sorties locales du 20 au 31 janvier, du 9 au 20 février et du 3 au 13 mars 1931, le cuirassé participe à la croisière de printemps au large de l'Afrique du Nord du 12 mai au 24 juin. Entre le 24 juin et le 19 décembre, le cuirassé effectue des sorties locales. Le 1er octobre 1931, le contre-amiral Hervé (qui avait succédé au contre-amiral Wackernie malade le 5 avril précédent _il décède le 27_) transfère sa marque sur le Jean Bart. Le cuirassé Paris entre-t-il en travaux ? Non mais il intègre la division d'instruction commandée par le contre-amiral Castex, étant affecté à l'école des électriciens et torpilleurs. Le 1er octobre 1931, il en devient le navire-amiral. Le cuirassé oublie désormais les longues croisières au profit de sorties routinières au large de Toulon ou au mouillage aux salins pour fermer les spécialistes nécessaires à une marine en expansion. Il est en réparations et grand carénage du 5 février au 10 juin 1934 avant d’enchaîner par une refonte du 1er juillet 1934 au 21 mai 1935. A partir du 20 mars 1937, il embarque à son bord l'école de canonnage, le Courbet rentrant à l'Arsenal de Toulon pour refonte de son appareil évaporatoire ce qui n'empêche pas le premier dreadnought français d'embarquer l'école de timonerie. De mars à mai 1938, le Paris est en grand carénage à Toulon. Le 1er octobre 1938, l'école canonnage retourne sur le Courbet. Le même jour, la division d'instruction est dissoute et remplacée par une escadre d'instruction dirigée par le vice-amiral Devin qui met sa marque sur le Paris le même jour. Le 10 juin 1939, l'escadre d'instruction est dissoute remplacée par une 5ème Escadre qui se compose de la 3ème division de ligne (Paris,Courbet), des croiseurs légers Duguay-Trouin et Pluton, des torpilleurs légers de la 14ème DT (Bouclier,Flore,Melpomène) puis ultérieurement la 2ème DT (Frondeur,Fougueux et L 'Adroit). Cette escadre est confiée au contre-amiral Moreau. Il prend son commandement à Oran le 17 juin, hissant sa marque sur le Paris. La 3ème division de ligne arrive à Brest le 11 juillet 1939. Le 28 août, le contre-amiral Moreau quitte le cuirassé pour le croiseur léger Duguay-Trouin. La guerre pour un vétéranNouvelle silhouette pour le Paris avec l'adoption d'un mât tripode. Notez la fausse vague d'étrave pour donner à un percheron l'allure d'un pur-sangEn effet la 3ème division de ligne est placée sous l'autorité du préfet maritime de la 2ème Région Maritime (Brest). Il continue à être navire-école jusqu'en mai 1940, se relayant avec le Courbet en baie de Quiberon. Le 21 mai 1940 devant la dégradation de la situation sur le front du Nord, l'Amirauté décide de remettre les cuirassés à l'effectif de guerre et les mettre à la disposition de l'amiral Abrial, Amiral Nord pour défendre les ports du Nord. L'équipage passe de 470 à 1190 hommes et la division quitte Brest dès le 27 mai. A son bord des ouvriers de l'Arsenal terminent l'installation de la DCA. Devant la dégradation de la situation autour de Dunkerque, la marine nationale décide de ne pas engager ses deux vétérans dans le nord de la Manche. Le cuirassé Paris est envoyé au Havre le 6 juin pour pouvoir si besoin est sur le front de la Somme mais l'armée décline l'offre, faute d'avion pour guider le tir des cuirassés. Le Paris reste au Havre et participe à la défense antiaérienne du port. Il est attaqué par la Luftwaffe le 11 juin. Plusieurs bombes éclatent à proximité et une bombe frappe sur la plage avant bâbord. Les dégâts sont assez sérieux, le cuirassé embarquant 300 tonnes d'eau à l'heure. Il rallie Cherbourg le soir même puis Brest où il arrive le 14 juin pour passer au bassin. Il parvient à appareiller le 18 juin au moment où Brest est évacuée face à l'avancée allemande. Il se traîne à 7 nœuds en direction de Plymouth, embarquant à cette occasion 1600 mousses embarqués sur le bâtiment-école Armorique. Saisi par les britanniques le 3 juillet 1940, il est utilisé par la marine britannique comme bâtiment-base au profit des chalutiers et des petits bâtiments. Il est rendu à la France à la fin de la guerre et rentre au pays le 21 août 1945. Il continue d'être bâtiment-base mais cette fois à Brest au profit de la flottille de la 2ème Région. Condamné le 21 décembre 1955 et remis aux Domaines, le cuirassé devient le Q-64. La coque du Paris est remorquée de Brest à Toulon en mai-juin 1956, le démantèlement ayant lieu à La Seyne sur Mer la boucle est bouclée en somme....... . A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | NIALA Amiral
Nombre de messages : 21231 Age : 81 Ville : MENTON Emploi : RETRAITE Date d'inscription : 12/07/2012
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Jeu 02 Jan 2020, 12:03 | |
| La dernière photo du Paris a été prise le 18 juin 1940 à son arrivée à Devonport en provenance de Brest. |
| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Jeu 02 Jan 2020, 13:05 | |
| - NIALA a écrit:
- La dernière photo du Paris a été prise le 18 juin 1940 à son arrivée à Devonport en provenance de Brest.
Merci de la précision. La suite le 4 janvier avec l'historique du France et le 6 janvier pour la partie technique. Ensuite j’enchaînerai avec les Fearless puis avec les grands frères des Courbet, la classe Bretagne (moi je dis que du bonheur !) _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | ecourtial Major
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| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Sam 04 Jan 2020, 11:14 | |
| - NIALA a écrit:
- La dernière photo du Paris a été prise le 18 juin 1940 à son arrivée à Devonport en provenance de Brest.
Certain? Je me pose la question car il porte l'Union Jack, ce qui pourrait laisser penser qu'il est déjà passé sous le nom de HMS Paris, donc post 3 juillet J'ai dans mon stock une photo de l'Imperial War Museum qui mentionne " July 1940, HMS Paris leaving Devonport". Quelques petites photos que j'apprécie, concernant le Paris : 1947, port de Brest. Au centre de cette vue aérienne : le Paris, de travers, est utilisé comme caserne/entrepôt. Au dessus, au quai d'armement, le Jean Bart. http://www.dynamic-mess.com/Media/Images/1947-JB-Paris.png Même photo sous un autre angle, prise deux ans plus tard, avec en plus le Richelieu au premier plan. http://dynamic-mess.com/Media/Images/1949ParisRichJbBrest.jpg Milieu des années 50, le Paris attend sa fin : http://dynamic-mess.com/Media/Images/paris195.jpg |
| | | NIALA Amiral
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| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Sam 04 Jan 2020, 13:19 | |
| "Certain? Je me pose la question car il porte l'Union Jack, ce qui pourrait laisser penser qu'il est déjà passé sous le nom de HMS Paris, donc post 3 juillet scratch J'ai dans mon stock une photo de l'Imperial War Museum qui mentionne "July 1940, HMS Paris leaving Devonport".
C'est possible à quelques jours près; toutefois l'Union Jack au beaupré indique plutôt une arrivée dans le pays, c'est sauf erreur de ma part, le pavillon du pays d’accueil. |
| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Sam 04 Jan 2020, 14:46 | |
| Le FranceLe cuirassé FrancePrésentation-Le (cuirassé) France est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) de Saint-Nazaire ( NdA j'aurais préféré ma belle ville de Nantes mais hélas ce n'était pas possible) le 30 novembre 1911 lancé le 7 novembre 1912 armé pour essais le 1er avril 1914, entré en armement définitif le 1er juillet 1914 et admis au service actif le 10 octobre 1914. Sans être totalement royaliste, je dois avouer que cette déclinaison de notre drapeau à une certaine gueuleLe quatrième et dernier cuirassé de classe Courbet porte donc le nom de notre beau pays, un nom issu d'un peuple germanique, les Francs Saliens, la naissance de la France étant généralement datée du baptême de Clovis en 496, marquant le début de l'alliance entre le trône et l'autel. Royaume jusqu'en 1789, état-nation au cours de la guerre de Cent Ans (c'est à cette date qu'on considère acquis le sentiment national français même si on note de légers prémices dès la bataille de Bouvine en 1214), elle bascule dans l'instabilité en 1789 avec la Révolution Française qui se termine par l'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte en 1799. Consulat jusqu'en 1804, Empire jusqu'en 1814, Royaume de 1814 à 1848 (sauf....cent jours en 1815), République de 1848 à 1852, Empire de 1852 à 1870 puis République depuis (sauf durant le second conflit mondial), la France est aujourd'hui une puissance moyenne à l'avenir incertain tant les problèmes sont nombreux. Le paquebot France dans le port du HavreA ma connaissance le cuirassé de classe Courbet est le premier et le seul navire à avoir porté ce nom. En revanche trois paquebots ont porté ce nom, un paquebot à roues à aube de 1864 (démoli en 1910), un paquebot de 1912 en service jusqu'en septembre 1932 (démoli en novembre 1934) et bien entendu le dernier liner français, un navire qui ne voulait pas subir le sort «d'une vieille anglaise échouée sur un quai de Californie» en service de 1962 à 1974, vendu à un armateur norvégien en 1979, le Norway servant jusqu'en 2001. Il à été démoli à Alang en 2009 sous le nom de Blue Lady. Carrière opérationnellePremières annéesAlors qu'il n'est pas encore en service et qu'il n'à pas encore terminé ses essais, le France est chargé d'une mission de prestige en transportant le président de la République Raymond Poincaré et le président du Conseil Réné Viviani en Russie. Sans munitions, le cuirassé est accompagné du Jean Bart qui lui dispose de soutes à munitions pleines et dispose de canonniers entraînés. Pas inutile pour se défendre contre une éventuelle attaque de la Kaiserliche Marine en mer Baltique. Poincaré et Viviani embarquent à Dunkerque le 16 juillet 1914. La division présidentielle composée outre des deux cuirassés du croiseur Lavoisier et des contre-torpilleurs Stylet et Tromblon appareille le jour même pour Krondstadt où elle arrive le 20. La traversée se passe sans problèmes même si le France est légèrement endommagé lors d'un abordage avec un remorqueur tractant une drague. Les navires français font escale dans le port militaire de Saint-Petersbourg du 20 au 24 juillet, fait escale 24h à Stockholm avant de mettre cap directement sur Brest, les escales prévues à Copenhague et à Christiana (auj. Oslo) étant annulées en raison de la dégradation de la situation internationale. Les deux passagers de marque sont débarqués à Dunkerque le 29 et les deux cuirassés rentrent à Brest le lendemain. Les cuirassés France et Jean Bart quittent Brest le 2 août 1914 à 19h direction Toulon. Le lendemain, ils apprennent la déclaration de la guerre non pas par un message officiel venu du ministre de la Marine mais en interceptant un message allemand ! Pire encore les deux cuirassés manquent d'être torpillés par un sous-marin britannique dans le détroit de Gibraltar ! Les deux cuirassés sont recueillis le 6 août à 5h au large du cap San Antonio (province d'Alicante, communauté valencienne) par le «groupe spécial» (Courbet Condorcet et Vergniaud) destiné à donner la chasse au Goeben et au Breslau (sic). L'escadre composite arrive le lendemain à Toulon. Du 8 août au 12 octobre 1914, le France effectue onze sorties d'essais entrecoupées d'exercices d'entrainement. A partir du 10 octobre _jour de sa mise en service_ , le cuirassé intègre la 1ère division de la 2ème Escadre. Il quitte Toulon le 14 à destination de Bizerte où il se ravitaille deux jours plus tard, retrouvant l'Armée Navale à Malte le 18. Jusqu'à la fin de l'année, les quatre cuirassés de classe Courbet montent la garde à l'entrée de l'Adriatique en espérant voir la flotte austro-hongroise franchir le canal d'Otrante pour semer la mort et la désolation en Méditerranée. Hélas (ou pas) pour les marins français, jamais la Koningliche und Kaiserliche Kriegsmarine (Kük Kriegsmarine) ne lança ses cuirassés contre l'Armée Navale et la Mediterranean Fleet. Le 21 décembre 1914, le Jean Bart est endommagé par une torpille du sous-marin U-12 de la marine austro-hongrois. Cela montre la dangerosité de cette mission et les alliés décident de replier leurs cuirassés en laissant en première ligne les croiseurs cuirassés, les torpilleurs et la «poussière navale». L'Armée Navale va se complaire dans l'inactivité, les sorties étant très limitées généralement pour se rendre pour entretien à Malte, Bizerte voir Toulon pour les plus gros travaux. Le 3 février 1915, le France quitte la 2éme Escadre à la section hors rang. Il est à Malte du 25 février au 5 mars et à La Sude les 14 et 15 mars. Il est en baie d'Augusta du 27 au 30 mai, quelques jours seulement après l'entrée en guerre de l'Italie (23 mai 1915). Le 25 juillet, il est victime d'un incendie dans le premier faux-pont, un incendie provoqué par du pétrole stocké dans des fûts en bois. Après inspection, décision est prise de le renvoyer en France le 29 juillet pour des réparations exécutées du 1er août au 14 octobre 1915. Le cuirassé est de retour à Malte deux jours plus tard. Le 19 octobre, le vice-amiral Dartigue, Commandant en Chef de l'Armée Navale hisse sa marque sur le cuirassé France qui reste stationné à La Valette jusqu'à la fin de l'année. Le cuirassé-amiral est à Bizerte du 19 au 30 janvier 1916, à Malte du 31 janvier au 21 avril, à Argostoli (Grèce) du 22 avril au 24 mai, Toulon du 27 mai au 29 octobre (dans l'Arsenal du 7 juillet au 27 septembre), à Argostoli à nouveau du 12 au 19 octobre et à Corfou à partir du 19 octobre où le France s'entraine au mouillage avec les autres cuirassés. Suite à l'admissions au service actif des cuirassés type Bretagne (Bretagne, Provence,Lorraine), l'Armée Navale est réorganisée. Le Courbet, le Jean Bart et le Paris forment la 2ème division de la 1ère Escadre. Le cuirassé France est hors rang jusqu'à son remplacement par le cuirassé Provence le 23 mai, intégrant alors la 1ère division de la 1ère Escadre. Le 11 septembre 1917, le cuirassé Paris arrive à Corfou après une période d'entretien à Bizerte. Le France quitte Corfou pour Bizerte pour une période d'entretien. Il fait une escale rapide à Messine le 11 septembre, arrivant le lendemain à Bizerte, entrant dans la foulée à l'Arsenal de Sidi-Abdallah pour des travaux jusqu'au 9 octobre. Il effectue quelques essais sur le lac, quittant la baie Ponty le 19 novembre et regagne Corfou deux jours plus tard. L'année 1918 est très calme pour la dernière unité de classe Courbet. Il quitte Corfou le 5 octobre, est en réparations à Malte du 5 au 29 octobre avant d'être à nouveau à Corfou du 31 octobre au 8 décembre. Le 30 octobre, l'empire ottoman signe l'armistice de Mudros avec les britanniques qui tiennent les français à l'écart. Après des négociations qu'on imagine tendues et acides, la France obtient d'envoyer dans les eaux turques des unités pour contrôler le désarmement de la flotte turque et on s'en doute notamment du croiseur de bataille Goeben devenu le Yavuz après son intégration dans la flotte ottomane. Le cuirassé France quitte Corfou le 8 décembre, relâche à Moudros deux jours avant de rallier Constantinople le 11 où il retrouve d'autres unités de la 2ème Escadre présentes dans le Bosphore. Ceci-fait, la marine française rallie Sébastopol, quelques décennies après la guerre de Crimée pour soutenir les Blancs, un mouvement hétérogène opposé aux Rouges plus connus sous le nom de bolcheviks. Après un premier voyage en mer Noire, le cuirassé France rentre à Corfou le 3 mars 1919. Il reprend la mer le 29 mars pour Constantinople où il arrive le 1er avril. Il se rend alors à Odessa qu'il quitte le 15 avril pour Sébastopol où il arrive le 16. «C'est une révolte ? Une révolution ? Non une mutinerie !»A cette époque, la Royale est en crise, une crise matérielle (les navires non adaptés sont usés) et une crise morale frappant les équipages épuisés et ayant l'impression que leurs sacrifices n'ont pas été suffisamment salués. A cela s'ajoute l'influence de l'idéologie bolchevique qui va provoquer une série de mutineries dans la marine française. Si quelques événements ont eu lieu à Bizerte et à Toulon, l'essentiellement des mutineries vont frapper la flotte déployée en mer Noire, des navires menés par des équipages épuisés dans un conflit que personne ne comprenait. Le cuirassé France va jouer un rôle central dans ces événements. Le 19 avril 1919, en rade de Sébastopol, les cuirassés France et Jean Bart sont mouillés l'un près de l'autre. Quelques dizaines d'hommes se rassemblent sur la plage avant du France et font du tapage, protestant contre une corvée de charbon prévue le lendemain, Dimanche de Pâques. Le capitaine d'armes (bidel) intervient en leur ordonnant d'aller se coucher mais cette intervention ne fait que mettre de l'huile sur le feu. Les interventions de l'officier de quart et du commandant en second sont tout aussi infructueuses. En même temps une agitation analogue se déclenche sur le Jean Bart et les marins concernés s'interpellent «Révolution ! A Toulon ! A Toulon !». La situation manque de virer au drame à bord du France puisque les marins tentent de s'emparer des armes du bord. Ils décident alors de rédiger une liste de doléances qu'ils iront présenter au commandant le lendemain. Cette liste comporte cinq revendications : -Cessation de la guerre contre les Russes -Retour immédiat en France -Allègement de la discipline -Amélioration de la nourriture -Envoi de l'équipage en permission On voit bien que ces revendications sont davantage matérielles que politiques. Il faut dire que la flotte française en mer Noire souffre de graves problèmes de ravitaillement. De plus suite aux prélèvements de cadres et de marins pour armer des navires anti-sous-marins, l'encadrement est plus relâché et les marins restés à bord on le sentiment confus d'être des marins de seconde zone, tout juste bons à attendre une éventuelle bataille. Quand à l'impact de la Révolution en 1917 il est plutôt limité. Le chahut continue obligeant l'amiral Amet à intervenir mais il échoue aussi bien à bord du Jean Bart qu'à bord du France. Un matelot tient alors des propos menaçants en promettant aux officiers le même sort que celui des officiers du cuirassé Potemkine en 1905. Un canot à vapeur du France est mis à l'eau et tente de rallier les autres navires à la révolte mais sans succès, regagnant le cuirassé vers minuit. La fatigue calme alors les plus excités et chacun regagne son hamac. Tout est réglé ? Non puisque le lendemain les marins ignorent le branle-bas, restent couchés et refusent de participer au poste de lavage. Les deux cuirassés sont à nouveau secoués par un mouvement d'humeur, l'Internationale raisonne et le drapeau flotte au mat de beaupré. Les officiers interviennent pour faire descendre cet emblème révolutionnaire mais sans succès, même chose pour la nouvelle intervention de l'amiral Amet vis à vis des marins révoltés. Ce dernier demande au commandant du France d'appareiller pour Constantinople afin d'éloigner le navire «contaminé» et ramener le calme dans la rade mais l'équipage refuse et le cuirassé reste au mouillage. L'amiral Amet interdit également aux marins de descendre à terre de peur qu'ils ne se rallient aux manifestations bolcheviques prévues. La tension monte à nouveau mais finalement cet ordre est rapporté à 12h45 ce qui ramène un peu de calme à bord. La tension remonte d'un cran dans l'après midi quand les manifestants se heurtent à des patrouilles françaises qui ouvrent le feu. Une cinquantaine de manifestants est blessée et un marin français tué. L'amiral Amet parle d'un appareillage possible pour la France dans les dix jours ce qui ramène un calme relatif en ce dimanche 20 avril. Le lendemain, le commandant du France s'entretient avec des délégués en leur proposant un charbonnage le lendemain pour appareiller dans la foulée pour la France et d'autoriser une centaine de marins à partir en permission. Les marins sont d'accord pour la première demande mais disent non aux deux autres. Dans l'après midi, nouvelle montée de tension quand les délégués du France se voient refuser l'accès au Jean Bart. Cela ne dégénère cependant pas en révolte ouverte notamment par la relative modération des officiers qui promettent l'indulgence aux marins concernés à l'exception de ceux ayant hissé le drapeau rouge ou ayant voulu transformer le mouvement d'humeur en véritable révolte (avec les conséquences que l'on imagine pour les officiers). L'opération de charbonnage à lieu le 22 avril. Le commandant annonce que l'appareillage aura lieu le lendemain. Les «délégués» tentent que le Jean Bart soient inclus dans cet appareillage mais sans succès. Le 23 avril 1919 à 9h00 du matin, le cuirassé France quitte la Crimée sous bonne escorte direction la France. La traversée se passe sans incidents majeurs y compris quand le cuirassé met cap sur Bizerte officiellement sous prétexte de quarantaine, le France arrivant à Bizerte le 29 avril. Le France appareille le 25 juillet pour Toulon, arrivant à destination deux jours plus tard. Un conseil de guerre se réunit du 29 septembre au 6 octobre. Au final seulement vingt-six hommes du France seront condamnés à des peines légères (plus trois pour le Jean Bart) mais ces peines seront annulées par la loi d'amnistie de 1922. Le cuirassé est alors affecté à la 2ème division de la 1ère Escadre puis placé en disponibilité armée le 1er août 1919. Le 9 février 1920, le France arbore la marque du contre-amiral Violette, commandant de la 2ème division de ligne de l'escadre de la Méditerranée occidentale. Le 8 décembre, il cesse de porter cette marque puis passe de la 2ème à la 1ère division de ligne. Il sort de l'Arsenal de Toulon le 1er juillet 1920 mais n'est réarmée à effectifs complets que le 1er décembre. Le 18 décembre 1920, l'histoire semble bégayer puisqu'il reçoit l'ordre d'appareiller pour Bizerte afin de surveiller la flotte blanche de l'amiral Wrangel qui venait de se réfugier dans le grand port tunisien. Le France arrive sur place le 20 décembre 1920. Il participe à des exercices au large de la Provence jusqu'au 15 mars avant d'escorte le Paris qui du 16 au 19 transporte le ministre de la Marine Gabriel Guist'hau à Monaco. Du 31 mars au 24 mai, il participe à des manœuvres de l'Escadre au large des côtes nord-africaines même si du 1er au 4 avril il participe avec le Paris aux fêtes de la mer de Villefranche. Le 29 juin, le France quitte Toulon en compagnie des cuirassés Bretagne et Provence pour une nouvelle croisière dans l'Atlantique. Ils font escale à Mers-El-Kébir du 30 juin au 1er juillet mais une avarie interrompt la croisière du France et l'oblige à rentrer à petite vitesse sur Toulon où il arrive le 6. Il passe au bassin avant d'être remis sur coffre le 25 juillet. Il passe le mois d'août à s'entrainer aux Salins avec ses sister-ship Jean Bart et Paris. Entre-temps, le 20 juillet 1921, les escadres de Méditerranée occidentale et de Méditerranée orientales sont dissoutes remplacées par une Escadre de la Méditerranée. Le France forme avec le Jean Bart et le Paris la 3ème division de ligne. Le 3 septembre 1921, il quitte Toulon pour Constantinople afin de relever l'Edgar Quinet qui à été choisit pour emmener le président de la République Française Alexandre Millerand en voyage officiel aux Etats-Unis. Le cuirassé est à Constantinople le 10 septembre après avoir relâché deux jours à Athènes. Il est à Prinkipio du 17 au 24 avant de rallier Constantinople. Le cuirassé quitte les eaux turques le 16 décembre et rentre à Toulon le 22. Maudit rocher !Le France chaviréDu 8 au 18 février 1922, le cuirassé participe à des exercices avec les autres cuirassés de sa division avant de mouiller en rade de Villefranche en compagnie du Bretagne et ce du 18 février au 1er mars 1922 pour accueillir le cuirassé Queen Elizabeth et le croiseur léger Coventry. Le France rentre à Toulon le 3 mars pour un petit carénage jusqu'au 18, terminant le mois de mars par des écoles à feux. Il enchaine par une croisière en Afrique du Nord du 29 mars au 8 mai en compagnie du Bretagne et de ses sister-ship Jean Bart et Paris. En juin 1922, les cuirassés France et Bretagne s’entraînent au large de la Provence et de la Corse avec notamment le 28 une école à feu au cours de laquelle l'ex-cuirassé austro-hongrois Prinz Eugen (classe Viribus Unitis) est envoyé par le fond. Le 18 juillet 1922, le France appareille en compagnie du Bretagne et du Paris pour un entrainement dans l'Atlantique. Après une courte escale de ravitaillement à Oran, les cuirassés arrivent à Brest le 26 juillet. Du 4 au 17 août, ils visitent Saint-Quay-Portrieux, Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue avant de reprendre l'entrainement, entrainement qui sera fatal au France. Le 25 août 1922, les cuirassés France et Paris ont quitté l'escadre mouillée en baie de Quiberon pour effectuer des tirs de nuit au large de Belle-Ile. L'exercice terminé, le France met cap sur Quiberon pendant que le Paris relève les buts de tir. Les conditions de navigation sont parfaites : nuit claire, mer calme, feux de la côte parfaitement visibles. Vers une heure du matin alors que le France se trouvait près du phare de la Teignouse, un choc violent se produit : le navire à heurté une roche sous-marine. Le navire poursuit sa route mais l'eau ne cesse d'envahir le navire provoquant l'arrêt des machines et des dynamos. Le cuirassé devient un corps mort dérivant sur l'océan. Un SOS est immédiatement lancé et les navires de l'Escadre se précipitent sur les lieux. Le cuirassé Paris est le premier à arriver auprès de son infortuné sister-ship. Les marins sont tous récupérés sauf trois matelots portés disparus et présumés morts. Le navire chavire et sombre à 4h du matin. Comme le veut la procédure, le capitaine de vaisseau Guy commandant du cuirassé comparait devant le conseil de guerre maritime de Lorient. L'enquête conclue à un choc provoquée par la présence d'une roche inconnue non mentionnée sur la carte et baptisée «Basse Nouvelle» sur les nouveaux relevés. Le commandant Guy est acquitté à l'unanimité et reçoit les félicitations du président, l'amiral Schwerer pour son comportement lors de l'accident. L'épave sera démantelée sur place par petites étapes jusqu'en 1956. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | ecourtial Major
Nombre de messages : 928 Age : 40 Ville : Lyon, FRA Emploi : Ing. IT Date d'inscription : 07/03/2006
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Sam 04 Jan 2020, 15:00 | |
| - Code:
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Pire encore les deux cuirassés manquent d'être torpillés par un sous-marin britannique dans le détroit de Gibraltar !
Wow! Elle est pas mal celle-là ! On a plus d'infos à ce sujet? Sinon quelqu'un sait si un rapport a été effectué suite à la perte du France? Je veux dire un rapport sur les dégâts subits, par observation de l'épave et témoignages. Il n'y a rien à ce sujet dans le livre sur ces cuirassés, mais je garde espoir car c'était pareil pour la Bretagne à MEK, j'ai mis des années à trouver des infos détaillées pour mon article. |
| | | NIALA Amiral
Nombre de messages : 21231 Age : 81 Ville : MENTON Emploi : RETRAITE Date d'inscription : 12/07/2012
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Sam 04 Jan 2020, 18:29 | |
| Voilà ce que j'ai sur ce naufrage:
Le 26 août 1922 à 0h 57, revenant d'une campagne d'exercices devant Belle-île, il talonne une roche dans le passage de la Teignouse. Le commandant ordonne de stopper les machines. Mais voyant que le navire parait déséchoué, et qu'il conserve son erre, il fait remettre les machines à 10 nœuds et poursuit sa route sur l'alignement du feu blanc de Port-Navalo. En même temps, il fait inspecter le fond du navire. Vers 1h10, les machines et dynamo stoppent faute de vapeur, privant le navire d'énergie et de lumière. Il ne peut même plus mettre les embarcations à l'eau. Le courant pousse le cuirassé vers les hauts fonds de la Basse nouvelle. Pour éviter toute nouvelle voie d'eau, le commandant Guy ordonne de mouiller. Le cuirassé ne peut plus manœuvrer se remplit rapidement d'eau, et prend de la bande sur bâbord. Il est 1h49 quand le cuirassé Paris vient mouiller à proximité. A 2h 30, l'entrepont est envahi par l'eau. L'évacuation commence dés l'arrivée des premières embarcations du Paris. A 3h15, les autres navires de l'escadre arrivent sur zone et mettent également leurs embarcations à l'eau. France chavire sur bâbord et fait un tour en quelques secondes. Il n'y aura que trois disparus dans le naufrage. La commission d'enquête nommée par le vice-amiral commandant en chef l'escadre de la Méditerranée, exonère la responsabilité du commandant en concluant: Que les routes données et les manœuvres faites sont conformes à celles prévues par les instructions; Que les feux ont été exactement identifiés; Que les indications du compas ont été bonnes. On peut conclure à une différence d'au moins 1,50 mètre entre le tirant d'eau du bâtiment 9,60 mètres et la cote de l'obstacle au dessous du niveau de la mer environ 8 mètres, cet obstacle ne figurant pas sur la carte. La démolition de l'épave va durer 23 ans. En mai 1935, la Cie Neptune achète l'épave, l'exploite en 1938-1939; reprend les travaux de démolition en 1952,vend les restes de l'épave à la société Atlantique qui achèvera de remonter l'acier immergé; fin avril 1958, le chantier est fermé définitivement.
Alain |
| | | DahliaBleue Amiral
Nombre de messages : 12881 Age : 43 Ville : Au septième Ciel… sous la dunette Emploi : Passagère du Vent Date d'inscription : 21/06/2010
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Sam 04 Jan 2020, 22:21 | |
| - Citation :
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- Citation :
- Certain? Je me pose la question car il porte l'Union Jack, ce qui pourrait laisser penser qu'il est déjà passé sous le nom de HMS Paris, donc post 3 juillet scratch
J'ai dans mon stock une photo de l'Imperial War Museum qui mentionne "July 1940, HMS Paris leaving Devonport". C'est possible à quelques jours près; toutefois l'Union Jack au beaupré indique plutôt une arrivée dans le pays, c'est sauf erreur de ma part, le pavillon du pays d’accueil. 1.- Pas vraiment. Les bâtiments de guerre n'arborent jamais le pavillon du pays d'accueil. Et surtout pas au mât de beaupré. Le seul cas où un pavillon étranger peut être arboré, c'est sous "pavois" (grand ou petit). Et dans ce cas, le pavillon (à l'honneur) en question, est hissé en tête du mât principal. Cette configuration n'est d'ailleurs pas réservée à une visite dans un port étranger. Voir, par exemple les grands pavois arborés à Brest en 1960, lors de l'inauguration du Naval Monument (la Tour rose). Ici l'EE Guépratte, avec le pavillon US en tête de mât : et en spoiler, en plus des bâtiments américains, sous leurs propres couleurs, bien sûr, plusieurs autres unités françaises dont le PA Clemenceau (encore en armement), tous avec le pavillon US en tête de mât. - Naval Monument:
2.- La photo du Paris ("HMS") qui nous intrigue, figure dans le " Navies of the second WW" ( The French Navy, vol. one) de Macdonald (page 65) - Elle est supposée dater de 1941. |
| | | NIALA Amiral
Nombre de messages : 21231 Age : 81 Ville : MENTON Emploi : RETRAITE Date d'inscription : 12/07/2012
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Dim 05 Jan 2020, 09:08 | |
| Merci DahliaBleue pour ces précisions, il me semblait bien avoir lu cette histoire de pavillon de beaupré quelque part, mais je ne sais plus ou; à moins qu'il ne s'agisse d'une coutume concernant la marine marchande? |
| | | DahliaBleue Amiral
Nombre de messages : 12881 Age : 43 Ville : Au septième Ciel… sous la dunette Emploi : Passagère du Vent Date d'inscription : 21/06/2010
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Dim 05 Jan 2020, 10:15 | |
| - Citation :
- […] cette histoire de pavillon de beaupré quelque part […] à moins qu'il ne s'agisse d'une coutume concernant la marine marchande?
Par coutume forte (note), les navires non militaires arborent obligatoirement le pavillon du pays dans les eaux territoriales duquel il navigue. Et, donc de l'escale ou de la relâche ; pas au beaupré mais bien dans la mâture (à tribord, éventuellement sous une vergue) du mât le plus en avant. C'est le pavillon de courtoisie : - Spoiler:
Note : Aucun texte international ne régit le pavillon de courtoisie, mais son usage - universel - doit être respecté comme une coutume maritime. Même non codifié, il a quasiment force de loi. Certains pays considèrent que le non-respect du pavillon de courtoisie est assimilé à un outrage à leur souveraineté. |
| | | NIALA Amiral
Nombre de messages : 21231 Age : 81 Ville : MENTON Emploi : RETRAITE Date d'inscription : 12/07/2012
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Dim 05 Jan 2020, 10:26 | |
| Merci DahliaBleue; pour ces renseignements |
| | | ecourtial Major
Nombre de messages : 928 Age : 40 Ville : Lyon, FRA Emploi : Ing. IT Date d'inscription : 07/03/2006
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Dim 05 Jan 2020, 13:06 | |
| Merci également Dahlia pour ces détails.
Concernant le France, autant pour moi, après vérification, il y a pas mal d'infos dans le livre sur ces cuirassés. Un sujet pour mon prochain article peut-être :) |
| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Dim 05 Jan 2020, 15:43 | |
| Merci pour tous ces complément. La suite et la fin demain _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | ecourtial Major
Nombre de messages : 928 Age : 40 Ville : Lyon, FRA Emploi : Ing. IT Date d'inscription : 07/03/2006
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Dim 05 Jan 2020, 17:02 | |
| - NIALA a écrit:
- ecourtial a écrit:
- clausewitz a écrit:
C'est une célèbre famille de démolisseurs d'épaves, la famille Serra en est chargé. De mémoire, c'était aussi cette entreprise qui avait obtenu le marché pour la Bretagne. Je me demande si ils n'avaient pas aussi contribué à la démolition de la France et du Voltaire, qui eux aussi étaient coulés en eaux peu profondes. Les Serra ont effectivement participés après la guerre à la démolition des épaves des cuirassés France et Voltaire. Pour fermer cette parenthèse, je confirme qu'ils ont également obtenu le marché définitif du démantèlement de la Bretagne (il avait été au préalablement "accordé" en 1942 à la Société de matériel naval du Midi mais qui n'avait pas pu aller bien loin dans les travaux, notamment à cause de l'opération Torch). Les fratelli étaient visiblement très occupés en France à cette époque, puisque dès 1943 ils étaient au travail à Toulon, en l'occurence ici, sur la Marseillaise. |
| | | Delambily Matelot de 2ème classe
Nombre de messages : 143 Age : 84 Ville : TOULON Emploi : du temps chargé Date d'inscription : 26/10/2016
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Lun 06 Jan 2020, 14:04 | |
| Salut à Tous, Bonjour DahliaBleue, - DahliaBleue a écrit:
1.- Pas vraiment. Les bâtiments de guerre n'arborent jamais le pavillon du pays d'accueil. Et surtout pas au mât de beaupré. Le seul cas où un pavillon étranger peut être arboré, c'est sous "pavois" (grand ou petit). Et dans ce cas, le pavillon (à l'honneur) en question, est hissé en tête du mât principal. Article 465 du décret relatif au service à bord des bâtiments de la flotte, du 15 mai 1910 (JO du 22 mai 1910, page 4444) : - 1er alinéa : " Tout officier commandant un ou plusieurs bâtiments, en arrivant au mouillage, en pays étranger, doit saluer la terre de vingt et un coups de canon, après s'être assuré que ce salut sera rendu immédiatement et coup pour coup. Pendant ce salut , le pavillon de la nation étrangère est arboré au grand mât ; il sera arboré au mât de misaine si une marque distinctive flottait au grand mât. - 2ème alinéa - Ce salut n'est renouvelé par le même bâtiment dans le même port qu'après un intervalle d'un an. Il pourrait toutefois être renouvelé à un intervalle moindre si les circonstances le nécessitaient et après entente du commandant avec les autorités diplomatiques ou consulaires de la localité.".
Ces dispositions, sans indication pour grand ou petit pavois, étaient encore en vigueur lors de ma période d'activité dans la Marine Nationale. J'ai évoqué ici les visites officielles ou de courtoisie http://forum.netmarine.net/viewtopic.php?f=5&p=19292 Cordialement, André Delambily, ancien du Gustave Zédé (1963-1966) |
| | | NIALA Amiral
Nombre de messages : 21231 Age : 81 Ville : MENTON Emploi : RETRAITE Date d'inscription : 12/07/2012
| Sujet: Re: CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) Lun 06 Jan 2020, 15:41 | |
| Merci Delambily, pour cette réponse qui est on ne peut plus claire Et milles excuses à Clausewitz pour la pollution de son sujet sur le Courbet, je râle assez lorsque l'on pollue l'un des miens pour faire profil bas |
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| | | | CUIRASSES CLASSE COURBET (FRANCE) | |
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