La fin de l'Athenia Comme d'autre sous-marins, l
'U30 a quitté l'Allemagne au milieu du mois d'août, lorsque la crise polonaise a menacé de provoquer un conflit avec les puissances de l'Ouest. Quelques heures ont suffi pour que ce doute devienne réalité : le 3 septembre l'Angleterre et la France déclarent la guerre au IIIe Reich.
Les sous-marins ont reçu des ordres clairs sur les navires à couler ou à épargner : l'attaque des paquebots est interdite. Cependant, le
SS Athenia se déplace tous feux éteints en zigzaguant comme un navire de combat. Lemp commandant le sous-marin
U30 du type VIIA en déduit que ce bâtiment est un croiseur auxiliaire, un ancien paquebot équipé de canons, utilisé pour l'escorte des navires de commerce. Vers 21 heures, l
'U30 est prêt à attaquer. Le commandant Lemp fait tirer deux torpilles en direction de la cible, qui, en explosant, illuminent en un instant l'océan. En sombrant à 200 milles des Hébrides, le navire émet un sifflement causé par la surchauffe de l'acier. Malheureusement, la cible en question était l'
Athenia, un paquebot de la Donalson Company jaugeant 13 581 tonneaux. Il venait de quitter Liverpool, et se dirigeait vers Montréal avec 1 100 passagers à bord (1 428 passagers selon une autre source), dont plusieurs centaines d'Américains : 112 passagers périront lors du naufrage (128 passagers, dont 22 Américains, selon une autre source).
Le torpillage de l'
Athenia provoqua de vives réactions au sein des cercles neutres et alliés. L'Allemagne, comme les alliés, lança immédiatement des campagnes de propagande sur l'incident. Le personnel marin allemand alla jusqu'à falsifier le journal de bord du U-30. Il voulait « prouver » que l'
Athenia avait été coulé par un complot britannique pour provoquer la participation des États-Unis à cette guerre. De leur côté, les Alliés accusèrent l'Allemagne de mener une campagne de terreur, et de ne pas respecter les lois civiques. Il faudra attendre janvier 1946 pour que la Kriegsmarine reconnaisse sa responsabilité dans le naufrage.