Les systèmes d'armes utilisés par les BroadswordArtillerieAvant-proposComme nous l'avons vu, les type 22 Batch 1 et 2 ne disposaient pas durant leur carrière britannique d'artillerie médiane. Cette configuration qui nous apparaît comme étrange aujourd'hui s'explique par le scepticisme de certains officiers de marine vis à vis de l'artillerie par rapport au «roi missile» surtout en cas de conflit contre le Pacte de Varsovie.
Pourtant au Vietnam l'artillerie des destroyers et des croiseurs avait été d'un précieux recours pour les troupes au sol contre le Vietcong.
C'est la guerre des Malouines qui fit comprendre aux britanniques l'utilité d'un canon médian à bord des frégates et des destroyers. Pas simplement pour l'appui-feu et le bombardement littoral mais aussi pour la défense aérienne à la mer, un canon pouvant fonctionner quasiment en permanence contrairement à un missile surface-air.
C'est ainsi que les Type 22 Batch 3 vont être les seuls Broadsword à recevoir dès leur neuvage un canon médian en l’occurrence un canon de 114mm Mk 8, le 114mm étant depuis le second conflit mondial le canon médian standard de la marine britannique, l'équivalent du 100mm français, du 127mm américain ou du 130mm russe.
Les autres Broadsword vont recevoir ou devaient recevoir un canon médian durant leur seconde carrière sous un autre pavillon que celui de la White Ensign.
Si les type 22 brésiliennes n'ont jamais reçu la tourelle de 57mm SAK Mk 1 initialement envisagée pour des raisons probablement budgétaires, la type 22 chilienne et les type 22 roumaines ont reçut un canon de 76mm Oto-Melara compact.
4.5 Inch Gun Mk8 (Canon de 114mm Mk 8)Tir d'un canon de 114mmDepuis le second conflit mondial le canon de 114mm est le calibre standard des frégates et des destroyers de la Royal Navy. Dans les années soixante, la Royal Navy décide de dévelloper un nouveau canon de 4.5 Inch. Elle s'inspire du canon de 105mm de l'automoteur Abbot pour aboutir à un canon médian à tir rapide capable de dresser un vrai mur de feu contre une attaque aérienne massive voir un tir de missile.
Plus qu'une tourelle c'est un vrai système d'arme puisque la tourelle sur le pont n'est que la partie émergée de l'iceberg avec sur trois ponts de bas en haut les soutes à munitions, la salle de contrôle et le système d'alimentation (électrique et hydraulique) de la tourelle.
Le canon de 4.5 Inch Mk 8 est un canon de 55 calibres (longueur du tube 6.21m) tirant des obus encartouchés (obus + douille solidaires) de 21kg à une distance maximale de 27.5km à raison de 25 coups par minute.
Le premier navire équipé est la frégate iranienne Zaal en 1971, la Royal Navy attendant deux ans pour mettre le nouveau canon en service à bord du HMS Bristol, l'unique destroyer type 82.
Il à ensuite équipé les destroyers type 42, les frégates type 21, type 22 et 23. Il à aussi équipé les type 42 de la marine argentine, les classes Niteroi et Inhauma de la marine brésilienne, la Dat Assawari de la marine libyenne, la HTMS Makut Rajakumarn de la marine thaïlande et la KD Rahmat de la marine malaisienne.
Aux Malouines, il se révéla moins efficace que le Mk6 plus ancien. Ultérieurement le modèle Mark 8 fût modernisé en un modèle Mark 8 mod 1, Babcock modernisant 13 canons entre 2005 et 2012.
Canon de 76mm Oto-Melara compactLe canon de 76mm Oto-Melara est un véritable best-seller de l'artillerie navaleVéritable best-seller de l'artillerie de marine, le canon de 76mm Oto-Melara équipe plus de soixante marines dans le monde y compris la marine française qui à abandonné le canon de 100mm au profit de la pièce italienne pour équiper ses frégates multimissions de classe Aquitaine.
Ce canon va équiper la frégate type 22 transférée au Chili mais également les deux frégates type 22 transférées à la marine roumaine.
Ce canon de 76mm est un canon de 62 calibres (longueur du tube : 4.72m) tirant des obus de 12.5kg (poids du projectile : 6.3kg poids de la charge propulsive 2.5kg) à une portée maximale de 16000m à raison de 85 coups/minute.
La tourelle pèse 7.5 tonnes à vide permettant au canon de pointer en site de -15° à +85° à raison de 35° par second (72° par seconde en cas d'urgence) et en azimut sur 360° à raison de 60° par seconde en service normal (72° par seconde en cas d'urgence). 80 coups sont immédiatement prêts au tir.
Canon de 40mm BoforsCanon de 40mm BoforsCe canon de conception et de fabrication suédoise est une autre «star» de l'artillerie antiaérienne, ce canon mis au point à l'origine pour la marine suédoise n'allait pas tarder à équiper de nombreuses marines, participant au second conflit mondial, formant un duo de choc avec son compère le canon de 20mm Oerlikon.
Seules les quatre type 22 brésiliennes ont reçut ce canon, les canons de 40mm venant des frégates de classe Niteroi, chaque frégate disposant de deux canons de ce type, canons installés de part et d'autre du bloc-passerelle.
A noter que les Type 22 Batch 1 de la Royal Navy disposaient également de canons de 40mm Bofors en compagnie de canons de 20mm Oerlikon.
Pesant un poids total de 1981kg, le Bofors L/60 (longueur du tube 60 calibres soit 2.2m) mesure au complet 6.5m de long, une largeur de 1.8m et une hauteur de 1.9m.
Le projectile 40X311mmR pèse 0.9kg, la portée maximale est de 7160m avec une cadence de tir maximale de 120 coups/minute, le pointage en site est de -5° à +90° et en azimut sur 360°
Canon de 30mmAffût double de 30mm avec deux canons Oerlikon KCBPour remplacer ses canons de 40mm Bofors, la marine britannique choisit de dévelloper un système autour de canons de 30mm KCB fournis par Oerlikon, canons associés à un affût motorisé et gyrostabilisé fournit par la compagnie BMARC (British Manufacture and Research Company).
Une configuration monotube à aussi été mise au point, le Laurence Scott LS-30B combinant un canon de 30mm KCB avec un affût stabilisé. Ce canon ensuite rebaptisé DS-30 à remplacé les canons de 40mm Mark 7 et Mark 9.
Le canon de 30mm Oerlikon KCB est un canon de 75 calibres (longueur du tube : 2.25m) tirant des obus de 0.93kg à une distance maximale de 10000m en tir antisurface et 2750m en tir antiaérien à raison de 650 coups/minute.
L'affût double pèse entre 2000 et 2150kg alors que l'affût simple pèse 1200kg avec les munitions et si l'affût double permet aux canons de pointer de -15° à 80°, l'affût simple permet de pointer de -20 à +65° à raison de 50° (55° pour l'affût simple) par seconde. Le pointage en azimut est possible sur 360° à raison de 75° par seconde pour l'affût double et 55° pour l'affût simple. La dotation en munitions varie entre 165 à 320 coups par affût double et 160 coups pour affût simple.
20mm OerlikonCanon de 20mm OerlikonLes type 22 disposaient également de canons de 20mm KAA montés sur un affût GAM-BO1. Mis en service vers 1985, ce canon de 85 calibres (longueur du tube : 1.7m) tire des projectiles de 0.264kg à une portée maximale de effective de 2000m en tir antisurface et de 1500 en tir antiaérien à raison de 900 à 1000 coups par minute.
L'affût simple pèse environ 454kg permettant à un canon de pointer en site de -10° à +55° et en azimut sur 360°, chaque affût disposant de 200 coups.
GoalkeeperSystème CIWS Goalkeeper à bord d'un destroyer sud-coréen type KDX-IFace à la menace d'attaques de saturation envisagées par l'Union Soviétique en cas de conflit, les occidentaux imaginèrent des systèmes de défense rapprochée (Close-In Weapon System CIWS), le plus connu étant le Phalanx américain qui combinait un canon Vulcan de 20mm avec un système électronique de détection et de mise en œuvre.
Les néerlandais ont eut mis au point un système plus puissant combinant un canon Gatling GAU-8 de 30mm (semblable à celui équipant le Fairchild A-10 Thunderbolt II) avec un système de détection et de mise en œuvre. Seules les Type 22 batch 3 ont embarqué un système de ce type.
Le système Goalkeeper pèse au complet 9962kg (6372kg pour la partie émergée), une hauteur de 3.71m au dessus du pont (6.2m pour le système au complet) permettant au canon de 30mm à sept tubes de tirer jusqu'à 70 coups par minute à une portée maximale de 350 à 2000m en fonction du type de projectile. Le système Goalkeeper peut pointer en site de -25° à +85° et sur 360° en azimut à raison de 80° par seconde. La dotation en munitions est de 1190 coups.
Missile surface-airSystème lance-missiles surface-air GWS-25 Sea WolfLanceur sextuple Sea WolfLe missile Sea Wolf est un missile surface-air à courte portée mis au point à partir de 1967 pour remplacer le premier missile surface-air courte portée de la marine britannique le Sea Cat issu d'un missile antichar le Malkara. Ironie de l'histoire, les deux systèmes ont cohabité aux Malouines.
Sea Wolf et Sea CatMis en service à partir de 1979, le Sea Wolf à été initialement utilisé depuis un lanceur à six tubes (trois missiles de part et d'autre de l'axe) avant d'être dévellopé dans une version à lancement vertical pour les frégates classe Duke (type 23).
A noter qu'initialement le Sea Wolf devait être utilisé par un système à lancement vertical (Vertical Launch System VLS) mais pour des raisons qu'on ignore la Royal Navy préféra un lanceur plus conventionnel.
Le missile Sea Wolf mesure 1.9m de long, une envergure de 450mm, un diamètre de 300mm, un poids de 82kg (charge explosive de 14kg). La portée maximale est de 1 à 6km pour un lanceur sextuple et de 1 à 10km en version à lancement vertical. Le plafond opérationnel est de 3000m.
Missile surface-air courte portée BarakUne corvette Saar 4.5 lançant un missile surface-air BarakLa frégate type 22 transférée à la marine chilienne à remplacé ses deux lanceurs sextuples Sea Wolf par quatre lanceurs octuples type VLS abritant chacun huit missiles Barak de conception et de fabrication israélienne.
Le missile «éclair» est un missile de 98kg (dont 22kg de charge explosive), d'une longueur de 2.1m avec un diamètre de 170mm et une envergure de 685mm. Utilisé également par l'Inde et Singapour (sans oublier son pays d'origine), ce missile à une portée opérationnelle comprise entre 500m et 12km avec un plafond opérationnel de 5.5km et une vitesse maximale de Mach 2.1.
Missiles surface-surfaceMissile antinavire ExocetMM-38 ExocetLe missile Exocet est un missile surface-surface de conception et de fabrication française qui dispute au missile norvégien Penguin le titre de gloire d'être le premier missile antinavire mis au point en occident.
Le missile Exocet est mis au point initialement en une version surface-surface baptisées MM-38, un missile fonctionnant avec un propulseur à carburant solide mis en œuvre depuis un conteneur à usage unique particulièrement volumineux ce qui explique que les type 22 comme les Leander n'embarquaient que quatre missiles.
Le MM38 Exocet pèse 850kg (dont 165kg pour la charge militaire). Mesurant 5.80m de long pour un diamètre de 0.35m et une envergure de 1.13m, il à une vitesse maximale de Mach 1 et une portée maximale de 45km.
MM-40 ExocetLes type 22 transférées au Brésil utilisent une version améliorée de l'Exocet, le MM-40. Ses caracteristiques sont identiques au précédent à l'exception de sa portée qui passe à 72km. Sa mise en œuvre est facilitée par le choix de conteneurs moins volumineux permettant de doubler la batterie (huit missiles au lieu de quatre).
Missile antinavire HarpoonLancement d'un missile Harpoon par une frégate type 23A partir de 1965 l'US Navy commença à développer un missile destiné à détruire à 45km (23 miles nautiques) un sous-marin en surface. A l'époque le sous-marin est la principale menace navale soviétique, la flotte de surface étant encore assez faible, son renforcement _une leçon de la crise des missiles à Cuba_ n'ayant pas encore porté ses fruits.
La destruction en 1967 du destroyer israélien Eilat par un missile surface-surface soviétique SS-N-2C «Styx» bouleverse les certitudes des amiraux américains. Le projet Harpoon est modifié pour aboutir à un missile surface-surface, le projet étant accéléré à partir de 1970 par l'action énergique du CNO de l'époque, l'amiral Elmo Zumwalt.
Le missile entre en service dans sa version surface-surface en 1977 suivit d'une version air-surface mais aussi une version à changement de milieu pouvant être lancée depuis un sous-marin en plongée (Sub Harpoon).
Ce missile va équiper les quatre Type 22 Batch 3 à raison de deux groupes de quatre missiles Harpoon soit une batterie doublée par rapport aux type 22 disposant d'Exocet.
La version surface-surface RGM-84 pèse 628kg (tête militaire 221kg), mesure 4.6m de long, un diamètre de 340mm et une envergure de 91.4cm. Propulsé par un turboréacteur Teledyne J402 de 300kg de poussée, il peut atteindre la portée de 140km portée ensuite à 278km, avec une vitesse de 850 km/h.
TorpillesSting RayTorpille Sting RayLes type 22 sous pavillon britannique utilisaient comme torpille anti-sous-marine une torpille de conception et de fabrication nationale la Stingray. Fabriquée par GEC-Marconi, elle est entrée en service dans la Royal Navy en 1983.
En 1950 la Royal Navy disposait d'une torpille à autoguidage acoustique, la Mk30. Celle-ci ne fût pas remplacée par un projet national baptisé Mk31 mais par les torpilles américaines Mk44 et Mk46.
En dépit de la special relationship, Londres voulait conserver une certaine autonomie en matière d'armement naval. Un projet pour une nouvelle torpille acoustique fût lancée, programme baptisé à la fin des années 70 programme Sting Ray.
Les études furent particulièrement longues en raison des profondes évolutions techniques et technologiques des sous-marins plus rapides, plus silencieux et plus résistants. Le programme fût entièrement révisé en 1976 pour une mise en service qui eut lieu en 1983, la torpille étant utilisée aussi bien à bord des navires de surface qu'à bord des hélicoptères.
Sur les type 22, la torpille était mise en œuvre depuis des lance-torpilles triples STWS-1 et 2 (nombre total de torpilles inconnu). Outre la Royal Navy, cette torpille est utilisée par la Norvège, la Thaïlande, la Roumanie et le Maroc.
D'un calibre de 324mm, elle pèse 267kg (dont 45kg pour la charge militaire), mesure 2.6m de long, peut filer à 45 nœuds, atteindre une cible à une distance maximale de 8 à 11km avec une profondeur maximale de 800m.
Torpille Mk 44 et Mk46Torpille Mk 44La torpille Mk44 à été mise au point à partir de 1953, sa mise en service ayant eu lieu quatre ans plus tard en 1957. Sa carrière à été très courte puisque dès 1967 elle à été remplacée par la Mk46 plus performante.
La Mk44 Torpedo pèse 196kg en ordre de combat (charge militaire 34kg), mesure 2.5m de long avec un diamètre de 324mm. Utilisable aussi bien depuis un avion, un hélicoptère ou un navire de surface, la torpille peut atteindre la vitesse maximale de 30 nœuds, la profondeur de 910m et la portée maximale de 5.5km.
Outre son pays d'origine, la torpille Mk44 à été utilisée par l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Colombie, l'Allemagne de l'Ouest, la Grèce, l'Iran, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, le Pérou, les Philippines, le Portugal, la Corée du Sud, l'Afrique du Sud, l'Espagne et la Thaïlande.
Torpille Mk 46La torpille Mk46 est une évolution de la Mk44 avec des performances améliorées pour notamment s'attaquer aux sous-marins rapide en développement. Mise au point au cours des années soixante, elle pèse 230.4kg avec une charge militaire de 43.9kg, à un diamètre de 324mm, une longueur de 2.6m.
Utilisable depuis un plate-forme lance-torpilles triple Mk32, depuis un avion, un hélicoptère ou un missile Asroc, cette torpille pouvait attendre une vitesse maximale supérieure à 40 nœuds, une profondeur maximale de 365m et une portée maximale de 10972m.