FREGATES ANTI-SOUS-MARINES CLASSE BREMEN (TYPE 122)
(ALLEMAGNE)La frégate FGS Bremen (F-207) à quai AVANT-PROPOSUne histoire navale de l'AllemagneEn guise d'avant-proposDans cette partie je vais essayer de balayer à grand trait l'histoire navale de l'Allemagne. A la différence de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, plusieurs marines se sont succédés ou ont cohabité en Allemagne qui est aujourd'hui un pays uni mais qui fût soit divisé ou pendant longtemps une «expression géographique» pour reprendre une phrase du chancelier autrichien Metternich à propos de l'Italie.
Je rassure tout de suite les lecteurs : je ne vais pas faire l'histoire détaillée de la marine allemande _je n'en ai pas les capacités et ce n'est de toute façon pas le sujet_ mais de placer un cadre chronologique.
Preussiche Marine (1701-1867)La marine prussienne voit le jour l'année où l'électeur de Brandebourg reçoit la couronne royale et devient roi de Prusse sous le nom de Frederic 1er.
Cette marine est l'héritière d'une petite marine brandebourgeoise apparue au 16ème siècle. Elle participe à plusieurs guerres mais sert surtout de marine.....marchande à une époque où les navires sont armés pour se protéger des corsaires et des pirates.
Cette marine n'à pas joué un rôle majeur en raison d'une géographie contrainte, d'une Suède et d'une Russie surpuissantes et d'un manque d'intérêt des élites politiques notamment d'un Frederic le Grand qui avait fort à faire. Il aurait ainsi déclaré préféré avoir la meilleure armée du continent plutôt que la pire marine d'Europe.
La marine prussienne participe ainsi à quelques combats durant la guerre de Sept Ans mais ne brille pas.
A la fin des guerres napoléoniennes, une marine prussienne est reconstituée mais elle reste une marine littorale, une Green Water Navy pour reprendre une expression anglo-saxonne.
Au milieu du 19ème siècle, le prince Adalbert, cousin du roi de Prusse Guillaume 1er œuvre pour créer une vraie flotte digne de l'état qu'elle doit servir. Malheureusement pour lui son action ne se traduit guère au combat notamment contre la «redoutable» marine danoise.
Une première base navale est créé en 1853, une base rebaptisée Wilhemshaven en 1869. Deux ans plus tôt, elle disparaît au sein de la marine de la confédération d'Allemagne du Nord.
ReichsflotteComme les choses ne sont jamais simples en histoire une marine allemande concurrente à la marine prussienne à existé de 1848 à 1852.
Cette marine du royaume dépend d'abord de l'Empire Allemand, une première tentative en 1848:49 pour unifier l'Allemagne. Créée le 14 juin 1848 (date choisie comme date anniversaire pour l'actuelle marine allemande), elle passe ensuite sous le contrôle de la Confédération Germanique, une entité peu efficiente (1815-1866) mais suite à des désaccords entre la Prusse, l'Autriche et le Hanovre elle est dissoute le 2 avril 1852.
A son apogée, elle comprenait deux frégates à voile, trois frégates à vapeur, une corvette à voile, six corvettes à vapeur, vingt-sept canonnières et un sous-marin.
Norddeutsche Bundesmarine Cette marine de la confédération d'Allemagne du Nord à une existence éphémère entre le 9 novembre 1867 et le 18 janvier 1871 ce qui correspond à l'existence de la Confédération d'Allemagne du Nord. Elle participe à la guerre de 1870 contre la France avec des escarmouches mais aucune bataille décisive.
Kaiserliche Marine La marine impériale allemande est la première VRAIE marine allemande car correspondant à une période d'unification de l'Allemagne avec la proclamation dans la galerie des glaces à Versailles le 18 janvier 1871 du Deuxième Empire Allemande, Guillaume 1er de Prusse devenant l'empereur d'Allemagne Guillaume 1er.
En mars 1872 une Académie Navale est ouverte à Kiel pour former les officiers nécessaires à une armée qui doit accroitre sérieusement ses moyens pour assurer la défense des côtés contre la France et la Russie.
En effet en mai 1872 un programme prévoit sur dix ans la construction de huit frégates cuirassées, de six corvettes cuirassées, de vingt corvettes légères, de sept monitors, de deux batteries flottantes, de six avisos, de huit canonnières et de vingt-huit torpilleurs. A noter qu'un quart des fonds utilisé provient des réparations versées par la France suite à sa défaite en 1870.
Toujours en mai 1872, un corps d'ingénieur est créé suivit en février 1873 d'un corps médical puis en juillet 1879 d'un corps d'ingénieurs torpilleurs pour s'occuper de la question des torpilles et des mines.
Sous Guillaume 1er (1871-1888), la marine est loin d'être prioritaire à la fois parce que l'armée de terre est considérée comme plus importante pour la défense de l'Allemagne mais aussi parce que Otto von Bismarck veut surtout isoler diplomatiquement la France en veillant à ne pas froisser la Grande-Bretagne.
Après l'interméde de Fréderic III (99 jours de règne, le fils de Guillaume 1er étant monté sur le trôle atteint d'un cancer du larynx en phase terminale), Guillaume II succède à son père et se heurte très vite à Bismarck.
Guillaume II en tenue d'amiralEn bon petit-fils de la reine Victoria (il est le fils de Frederic III et Victoria du Royaume-Uni) il rêve d'une puissante marine pour que l'Allemagne, puissance industrielle majeure en Europe devienne une grande puissance au travers d'une politique mondiale ou Weltpolitik qui comprend des ambitions coloniales et maritimes.
Amiral Alfred von TirpitzAprès la démission de Bismarck le 20 mars 1890, Guillaume II peut se lancer dans la politique de ses rêves. Pour cela il à besoin d'un chef d'orchestre pour mettre en musique sa partition. C'est l'amiral Alfred von Tirpitz.
C'est le début d'une course à l'armement entre Londres et Berlin avec la construction d'un puissant corps de bataille, la future Hochseeflot (Flotte de Haute-Mer) avec des cuirassés et des croiseurs de bataille qui n'ont rien à envier aux créations britanniques.
HochseeflotEs-ce le début d'une période glorieuse pour la marine impériale allemande ? Hélas non car la marine britannique domine largement les flots et les rares affrontements de haute mer se terminent soit par un résultat incertain ou par une défaite allemande.
Très vite les navires de ligne allemands se retrouvent munis de haussières en béton tant Guillaume II craint qu'une nouvelle bataille du Jutland ne se termine par un désastre pour les ancres allemandes.
Un sous-marin de la Kaiserliche MarineDevant l'efficacité limitée de la flotte de surface, les allemands vont miser sur un nouveau venu le sous-marin qui doit provoquer l'étranglement de la Grande-Bretagne qui ne pourrait être que poussée à demander grâce. En réalité même si Londres va connaître des moments pénibles, cette guerre sous-marine à outrance va surtout entrainer l'engagement des Etats-Unis dans un conflit qu'ils cherchaient à tout prix éviter.
La suite est connue : l'Allemagne au bord du gouffre demande grâce aboutissant à un armistice qui permettrait à certain d'estimer que l'armée n'à pas été vaincue mais trahie. Cela va générer des miasmes et un poisson lent aux terribles effets à long terme.
Quant au corps de bataille, il se mutine alors qu'on envisage une ultime sortie sur les côtes de Flandre et en mer du Nord comme si le haut-commandement allemand faisait tapis.
Les cuirassés et croiseurs de bataille allemands sont internés à Scapa Flow dans les Orcades le temps que l'on décide de son sort final.
Plan de la rade de Scapa Flow avec la position des navires allemands au moment du sabordageLe 21 juin 1919 l'amiral von Reuter qui sait que cette marine va être partagée entre les vainqueurs ordonne le sabordage. 74 navires s'enfoncent dans les eaux froides de la Mer du Nord.
C'est la fin de la marine impériale allemande mais pas de la marine allemande qui tel un phenix n'attend qu'une chose pour renaitre de ses cendres.
ReichsmarineA la Kaiserliche Marine, succède dès le 16 avril 1919, la
Vorlaüfige Reichsmarine ou marine provisoire, composée des rares unités que les alliés acceptent de laisser en Allemagne. Autant dire des navires sans aucune valeur militaire. On ne trouve par exemple comme cuirassés que des pré-dreadnought totalement obsolètes.
Le DeutschlandLe traité de Versailles limite la marine allemande à 15000 hommes dont 1500 officiers avec seulement huit vieux pré-dreadnought, huit croiseurs légers, seize contre-torpilleurs et seize torpilleurs.
L'aéronautique navale est interdite tout comme les sous-marins et les navires de plus de 10000 tonnes armés de canons supérieurs à 280mm.
Le 31 mars 1921, la Vorlaüfige Reichsmarine cède la place à la Reichsmarine qui doit faire avec des moyens réduits. Ainsi sur les huit pré-dreadnought accordés seulement six pourront être utilisés, six sur huit croiseurs légers, seize contre-torpilleurs, seize torpilleurs, trente-sept dragueurs de mines et différents navires auxiliaires.
La Reichsmarine commence son dévellopement à partir de 1928 sous l'impulsion de l'amiral Raeder. L'objectif est d'obtenir une marine capable de jouer le rôle d'une Fleet-in-Being pour forcer la France à infléchir sa politique.
Sur un plan plus militaire, il s'agit de se protéger d'une Pologne remuante, la Reichsmarine est clairement une Green Water Navy, une «marine des eaux vertes» destinée à la défense des côtes et aux approches immédiates des ports du pays.
Voilà pourquoi dans les réflexions sur les cuirassés, les officiers allemands s'orientent d'abord sur des monitors et des cuirassés garde-côtes à la mode scandinave.
Finalement sous l'impulsion de l'amiral Raeder une autre stratégie est choisie celle d'une marine taille pour la guerre de course, la stratégie partagée, le futur rival de l'amiral Doenitz voulant combiner corsaires de surface et sous-marins pour s'attaquer aux trafic commercial britannique en espérant un meilleur succès que durant le premier conflit mondial. On connait la suite..... .
Le cuirassé de poche Deutschland-La mise en service du Deutschland, un cuirassé rapide peu protégé mais très endurant avec sa propulsion diesel provoque la stupeur dans les marines étrangères et est indirectement à l'origine de la course aux 35000 tonnes.
En effet ce navire de 14000 tonnes avec six canons de 280mm est trop puissant pour les croiseurs lourds type Washington mais trop faible pour attaquer un cuirassé conventionnel trop puissant et trop protégé.
-Un plan d'armement est décidé en 1932, un plan officiel pour remplacer les unités existantes et un plan clandestin d'expansion qui prévoyait la construction de nouvelles unités entre 1936 et 1943.
-Après l'arrivée des nazis au pouvoir, un nouveau plan d'expansion sur cinq ans est proposé,le plan X un plan nettement plus ambitieux avec cinq cuirassés de poche, deux croiseurs porte-avions, cinq croiseurs lourds, un croiseur léger, vingt-deux contre-torpilleurs, dix-huit torpilleurs et vingt-deux sous-marins.
Le 21 mai 1935, la Reichsmarine (marine du Reich) devient la Kriegsmarine (marine de guerre), un changement de nom qui en dit long.
KriegsmarineLe développement de la «marine de guerre» est clairement favorisé par l'accord naval anglo-allemand (
Anglo-German Naval Agreement/Deutsch-britisches Flottenabkomen) signé le 18 juin 1935 qui officialise le développement de la marine allemande.
Cet accord permet à la Kriegsmarine d'avoir un tonnage global équivalent à 35% de celui de la Royal Navy et 45% pour les sous-marins. Signé sans avoir demandé l'avis de la France, il est censé contrôler un réarmement allemand jugé inévitable en estimant qu'un tel tonnage va saturer les chantiers navals pour plusieurs années permettant à la Royal Navy de maintenir sa supériorité voir de l'accroitre.
Le croiseur de bataille ScharnhorstLa dénonciation des clauses du Traité de Versailles permet à la marine allemande de renouer avec la construction de grands navires de surface. Aux trois Deutschland succèdent deux croiseurs de bataille, les Scharnhorst et Gneiseneau armés de trois tourelles triples de 280mm en attendant la disponibilité des tourelles doubles de 380mm.
Le 31 décembre 1936, le traité de Washington expire, libérant tout le monde des limitations imposées en février 1922 même si l'Allemagne n'était pas officiellement concernée, ayant déjà les clauses du traité de Versailles pour cela.
Le croiseur léger LeipzigL'Allemagne choisit naturellement de déviser son plan de croissance en plusieurs tranches avec trois cuirassés, deux porte-avions, trois croiseurs lourds, six contre-torpilleurs, dix-huit torpilleurs, quarante-six sous-marins, des navires légers et des navires auxiliaires.
Le sous-marin U-2513Ces tranches construites sont les prémices d'un plan nettement plus ambitieux. Baptisé Plan Z, ce plan doit doter l'Allemagne d'une marine océanique dont la puissance n'aurait rien à envier à celle de la défunte Kaiserliche Marine.
Heureusement pour les alliés ce plan ne sera jamais exécuté en raison du déclenchement de la seconde guerre mondiale qui oblige la marine allemande à être plus pragmatique. Il y avait aussi de sérieux doutes sur les capacités industrielles de l'Allemagne à digérer ces commandes et sur les capacités humaines du pays à trouver officiers et marins pour utiliser au mieux ces navires alors que les autres armées allemandes sont également en demande de personnel qualifié.
Plan des cuirassés type HPlusieurs versions de ce plan ont été présentées comme celle de décembre 1938 qui prévoyait six cuirassés de type H, doize cuirassés de poche, deux porte-avions de 12000 tonnes, seize croiseurs légers, vingt-deux croiseurs-éclaireurs, trente-huit contre-torpilleurs, quatre-vingt dix torpilleurs, deux cent quarante-neuf sous-marins, soixante-quinze vedettes lance-torpilles, dix mouilleurs de mines, cent-douze dragueurs de mines, quarante-huit R-Boot, deux bâtiments-base pour dragueurs de mines et douze escorteurs.
Une deuxième mouture en janvier 1939 prévoit une accélération du calendrier ( !), le remplacement des cuirassés de poche par des croiseurs de bataille, la réduction à douze du nombre de croiseurs légers, la suspension des croiseurs éclaireurs et l'augmentation du nombre de sous-marins à 291.
Si cette mouture avait été adoptée, la marine allemande aurait disposé à terme de seize navires de ligne, de quatre porte-avions, de cinq croiseurs lourds, de douze croiseurs légers (plus six options pour remplacer les croiseurs existants), vingt-deux croiseurs-éclaireurs mais aussi soixante-huit contre-torpilleurs, quatre-vingt dix torpilleurs, 291 sous-marins, 85 vedettes lance-torpilles, 10 mouilleurs de mines, 112 dragueurs de mines type M, 48 R-Boote, 12 canonnières, 10 escorteurs type F, 8 avisos coloniaux et douze bâtiments-base spécialisés.
Quand le premier conflit mondial éclate en septembre 1939 la Kriegsmarine aligne les moyens suivants :
-Cuirassé type pré-dreadnought Schleswig-Holstein et Schlesien
-Trois cuirassés de poche, les KMS Admiral Graf Spee Admiral Scheer et Deutschland
-Deux croiseurs de bataille, les KMS Scharnhorst et Gneiseneau
-Deux croiseurs lourds, les KMS Admiral Hipper et Blücher
-Six croiseurs légers : le KMS Emden, les trois unités de classe K (Königsberg Köln Karlsruhe), le KMS Leipzig et Nürnberg.
-Vingt-deux destroyers : quatre type 1934 (Z.1 à Z.4), douze type 1934A (Z.5 à Z.16) et six destroyers type 1936 (Z.17 à Z.22).
-Six torpilleurs de classe Möwe et six torpilleurs classe Wolf
-Dix escorteurs type F
-cinquante-cinq sous-marins
-22 vedettes lance-torpilles
-dix mouilleurs de mines (dont sept auxiliaires)
-quatre transporteurs de mines
-trente et un dragueurs de mines
-soixante-sept dragueurs de mines auxiliaires
-quinze chasseurs de mines auxiliaires
-soixante-trois dragueurs de mines légers
Cette simple liste montre que la marine allemande était incapable de rivaliser sérieusement avec la Home Fleet et je ne parle même pas de la combinaison marine française et marine britannique même si La Royale avait déjà fort à faire avec la Regia Marina.
Le déclenchement prématuré du conflit (alors que la Kriegsmarine pensait être prête qu'en 1945 et que le plan Z était censé aboutir en 1948) limite les possibilités tactiques et stratégiques de la marine allemande qui ne peut guère faire qu'être une Fleet-in-Being, une flotte en attente.
KMS Prinz EugenEn ce qui concerne les constructions neuves, elles vont être très limitées. Les navires en construction vont être pour beaucoup achevés mais certains ne seront jamais mis en service comme le porte-avions Graf Zeppelin et deux croiseurs lourds type Admiral Hipper (dont un sera vendu à la marine soviétique).
Les navires du plan Z sont pour beaucoup annulés avant la mise sur cale ou à une période prématurée de leur construction.
Durant le conflit les quelques navires de surface mis en service seront pour les plus gros de Zerstörer et pour beaucoup des vedettes lance-torpilles, des R-Boote et différents navires appartenant à la «poussière navale».
Très rapidement le sous-marin va devenir la priorité de la marine de guerre allemande il est vrai dirigé à partir de 1943 par l'amiral Karl Dönitz, le patron des loups gris et qui remplaça le surfacier Erich Raeder.
Et côté opération comment cela se passe ? Eh bien comment dire pas excellement bien. Je passe très vite sur la Campagne de Pologne, les moyens polonais étant très limités et de plus les unités les plus modernes se sont refugiées en Grande-Bretagne avant même l'invasion allemande.
Le vrai baptême du feu de la «marine de guerre» c'est donc la Campagne de Norvège où elle joue un rôle clé mais subit de lourdes pertes notamment en Zerstörer ce qui obère toute sa capacité pour disputer même à la marge le contrôle de la Mer du Nord.
Le reste du conflit sera pour la Kriegsmarine une alternance entre moments de gloire et désillusion, les premiers étant essentiellement dues aux sous-marins, les missions de guerre de course n'ayant pas les résultats à la hauteur des espérances de ses promoteurs notamment l'amiral Erich Raeder qui avait espéré déstabiliser les britanniques en combinant raiders de surface et sous-marins, l'action des uns complétant celle des autres.
En revanche la flotte de surface ne brille guère la faute à une infériorité croissante et à des ordres d'engagement particulièrement restrictif.
A partir de 1943 la Kriegsmarine est à l'agonie. La Bataille de l'Atlantique est clairement perdue (les pertes en sous-marins sont de plus en plus importantes avec des équipages expérimentés, le tonnage coulé est plus que compensé par des chantiers américains à l'abri de tout bombardement qu'il soit allemand ou japonais), les unités de surface après la perte du Scharnhorst se replient soit sur la Norvège ou en mer Baltique.
Quand les armes se taisent en Europe le 8 mai 1945 l'immense majorité de la Kriegsmarine est au fond de l'eau. Seuls restent de nombreux sous-marins qui pour certains reprendront du service dans d'autres marines même si la majorité sera détruite dans le cadre de l'opération Deadlight.
En ce qui concerne les navires de surface, la plus grosse unité à survivre est le croiseur lourd Prinz Eugen qui finira comme cible à Bikini pour des essais nucléaires américains.
On trouve également quelques destroyers pardon Zerstörer qui pour certains vont connaître une nouvelle carrière sous pavillon français.
Tout est à refaire, tout est à reconstruire..... .
German Mine Sweeping Administration (GMSA)Dragueur de mines type M-BooteEn préparant cet article j'ai découvert ce succédané de marine allemande, l'administration allemande de déminage en réalité une entité mise sur pied par les alliés avec des dragueurs de mines allemands et leurs équipages pour nettoyer les ports et leurs accès et permettre ainsi le redémarrage économique d'un pays totalement ravagé.
La GMSA est formée dès le 21 juin 1945 sous commandement de la Royal Navy. Des moyens importants sont mobilisés avec 27000 anciens marins de la Kriegsmarine et près de 300 navires.
La tache n'est pas colossale ni gigantesque elle est titanesque puisqu'il s'agit de nettoyer les côtes européennes en général et allemandes en particulier de 600000 mines.
La GMSA est divisée en six divisions de dragage de mines (Räumbootdivisionen en version originale) avec un état-major installé à Glückstadt (puis Hambourg en décembre 1947) et va opérer jusqu'à sa dissolution (en dépit des objections américaines) en janvier 1948 suite à la pression soviétique qui craignait qu'on ne recréé une marine allemande. Une organisation civile baptisée Cuxhaven à remplacé le GMSA.
La GMSA disposait donc d'une première division couvrant le Schleswig-Holstein, une 2ème division l'Allemagne de l'Ouest (depuis Cuxhaven), une 3ème division couvrant le Danemark, une 4ème division en Norvège, une 5ème division aux Pays-Bas, une 6ème division à Breme (sous contrôle américain).
Début 1947 elle possédait 84 dragueurs de mines type M, 63 R-Boote, 62 chalutiers, six forceurs de blocus, cinq dragueurs de mines auxiliaires et 110 auxiliaires.
19300km² ont été nettoyées en Mer du Nord, 1500km² en mer Baltique pour la perte de 10 navires et la mort de 348 marins.
L'heure n'est alors plus à l'unité mais à la division et qui dit deux pays dit deux marines.
VolksmarineLa «marine du peuple» à été la marine de la République Démocratique Allemande (RDA) et à existé du 1er mars 1956 au 2 octobre 1990.
Elle est issue d'entités l'ayant précédée comme la Hauptverwaltung See Polizei (Administration Principale de la Police des Mers) créée en 1950.
Le 1er juillet 1952, elle devient la Volkspolizei-See (Branche Navale de la Police populaire) pendant qu'une branche navale des gardes-frontières voit également le jour (Grenzpolizei-Sea).
La VP-see devient le 1er mars 1956 la Verwaltung Seestreikräfte der NVA (Administration des Forces Maritimes de la National Volks Armee) puis en novembre 1960 la Volksmarine.
Elle est équipée de navires majoritairement construits en RDA, l'URSS fournissant quelques navires de combat, la Pologne des navires amphibies.
La frégate Berlin (142) (classe Koni)Marine littorale, la marine est-allemande à pour principale mission la défense côtière. En cas de conflit avec l'OTAN elle doit mener des missions de combat pour contrôler la Baltique. La présence de navires amphibies indique également que des troupes pourraient être débarquées sur les côtes danoises et ouest-allemandes pour contourner le dispositif occidental.
Suite à la construction du mur de Berlin (17 août 1961), la Grenzbrigade Küste der Grenzpolizei (GBK) (Brigade frontalière côtière de la police frontalière) intègre la Volksmarine.
En 1965, les unités d'attaque forment la 6ème flottille qui est stationnée à Rügen.
Sukhoï Su-22 sous couleurs est-allemandesDans les années 1970 les effectifs passent progressivement de 10000 à 18000 hommes. Dans les années 1980, la flotte est renouvelée par des navires plus modernes, des chasseurs-bombardiers Sukhoï Su-22 sont acquis pour mener des opérations d'assaut aéromaritime, une probable réponse à la présence au sein de la Marineflieger ouest-allemande de Tornado armés de missiles antinavires Kormoran.
De 1985 à 1989 il y à plusieurs incidents de frontière avec la.....Pologne en Poméranie mais cela ne dégénère pas en conflit ouvert.
A sa dissolution, une partie du personnel intègre la Bundesmarine devenue la Deutsche Marine ou la Bundespolizei. Les navires sont démolis ou vendus à l'Indonésie (notamment les LST classe Frosch et les corvettes de classe Parchim).
BundesmarineDe l'autre côté du rideau de fer, une nouvelle marine voit le jour le 2 janvier 1956 sous le nom de «marine citoyenne» ou Bundesmarine. C'est le pendant naval de la Bundeswehr (armée de terre) et de la Luftwaffe.
Je m'interroge pour savoir pourquoi la nouvelle armée de l'air ouest-allemande porte le même nom que sa devancière du second conflit mondial. Mon idée est que les aviateurs allemands ne sont pas ou sont moins associés aux crimes du régime nazi que les marins et les terriens mais sans certitudes.
Cette reconstitution bénéficie du personnel regroupé au sein de l'administration allemande de dragage de mines mais aussi une équipe historique navale regroupant sous patronage américaine d'anciens officiers de la Kriegsmarine qui vont préserver un héritage technique, tactique et historique.
Cela explique la montée en puissance rapide de la nouvelle marine ouest-allemande dont les missions sont tenir la Baltique, de protéger l'accès aux détroits danois et de combattre en Mer du Nord en liaison avec les autres marines de la région.
Cette marine est plus musclée que la marine est-allemande, c'est une vrai marine de haute-mer avec frégates, destroyers et sous-marins. Néanmoins cette marine à un rôle côtier prononcé avec notamment des patrouilleurs lance-missiles et deux escadres d'assaut aéromaritime, escadres qui terminèrent leur carrière avec des Tornado armés de missiles Kormoran aux côtés d'avions de patrouille maritime et des hélicoptères.
Cette marine dispose de navires aux capacités limitées à la fois parce que son rôle géostratégique est strictement européen mais aussi parce que l'Allemagne avait des restrictions sur ses capacités militaires, les Bremen étant d'ailleurs les derniers navires de la Deutsche Marine conçus en tenant compte des dites restrictions.
Jusqu'à la chute du mur de Berlin et la réunification allemande, la Bundesmarine va multiplier les exercices, se préparant pour une guerre qui n'eut heureusement jamais lieu.
Suite à la réunification allemande, la Bundesmarine devient la Deutsche Marine pour des raisons politiques.
Actuellement la marine allemande tente de passer du statut de marine européanocentrée à une marine peut être pas mondiale mais une marine pouvant opérer loin de ses bases.
Elle commence d'ailleurs dès les années 1990 avec l'opération SHARP GUARD en Adriatique en attendant Endurinf Freedom et Atalanta en Océan Indien, Active Endeavour et le soutien à la FINUL II en Méditerranée.
Cela se traduit par le remplacement des patrouilleurs lance-missiles par des corvettes aux capacités hauturières plus prononcées et surtout le remplacement des type 122 par quatre frégates d'intervention type 125 à la mise au point compliquée.
Les nouveaux sous-marins type 212 sont nettement plus gros que leurs devanciers et les Tornado ont été cédés à la Luftwaffe.
Reste néanmoins l'absence de véritable capacité de projection. Pas de porte-aéronefs ni même un navire amphibie hauturier, la location deux semaines par an du LPD Rotterdamn néerlandais n'ayant pas aboutit à l'acquisition d'un navire similiaire.
Actuellement la marine allemande dispose de 16500 hommes, 65 navires et 56 avions. Son état-major est installé à Rostock.
Après avoir balayé à grands traits l'histoire navale de l'Allemagne il est temps de parler des frégates et des navires de combat hauturier de la Bundesmarine ayant précédé les type 122.