Bonjour
Ce fil n'existe pas en tant que tel. Il a été évoqué dans plusieurs fils. Je ne veux pas ici reprendre tout cela. Simplement faire part de mon expérience à la suite de cela, comme dans le cas de l'échouage du Duperré dans le raz de Sein.
L'instruction qui nous été dispensée a été très vite centrée sur l'anti-collision, avec à l'esprit le syndrome du "fauteuil du Pacha", dans lequel il était "interdit" de s'asseoir pendant les quarts de nuit. On y reviendra plus avant dans l'affaire du Duperré. L'attention se focalisait sur la relation passerelle - CO pour les CPA, et il nous était très fortement "conseillé" de jouer aussi du crayon gras en passerelle. Le deuxième aspect était celui de la veille optique et du relèvement visuel à l'alidade du ou des mobiles à risque.
Dans la génération de Senit que j'ai connue, il n'y avait pas de fonction anti-collision, fonction que l'on retrouve de mémoire sur les bâtiments de commerce à la fin des années 70, du fait de l'inflation de taille des dits bâtiments et de l'inertie qui en découle... comme aussi de la réduction du personnel en passerelle. Je n'ai pas aussi connu de "désarmement" de la fonction OQO (Officier de Quart Opérations). Et cette fonction de mon temps était rarement occupée par un officier qui ne soit pas qualifié "chef de Quart".
Je suis même étonné de cette fonction garde Hotel. L'affaire de Honda point aux USA (https://en.wikipedia.org/wiki/Honda_Point_disaster) était pourtant déjà très parlante... en 1923.
Pour ce qui est des leçons tirées du Duperré, elles ont été multiples puisqu'on a très rapidement pris des mesures pour navigation en eaux resserrées, tout comme on a attiré l'attention des commandants à veiller à leur état de fatigue. A plusieurs reprises, certains de mes commandants ont préféré pour rentrer à Brest de nuit depuis le sud contourner Sein, plutôt que de franchir le Raz. Non pas à cause de la difficulté de ce passage, mais à cause de l'état de fatigue et de l'équipage et du leur. Bien que cela ait rallongé le parcours.
Dans ces deux situations, il appartient aux commandants de savoir apprécier le niveau de fatigue, le leur comme celui de leur équipage
Voili, voilou ...