Le
ASUKA (ASE-6102) n’est pas un navire comme les autres au sein de la Force maritime d’Autodéfense : il n’a aucun
sister-ship, a des allures de destroyer mais est construit sur des normes civiles, et a été prévu dès le départ pour servir de navire d’expérimentation et d’essai. Il est en service depuis 1995.
Il est équipé du système radar/conduite de tir FCS-3, qui équipe les destroyers de la classe AKIZUKI. Ce système, que l’on présente souvent comme un équivalent de l’AEGIS à taille réduite, en diffère dans le principe : alors que l’AEGIS utilise des antennes à balayage électronique passif en bande S (PESA : passive electronically scanned array), le FCS-3 utilise un balayage actif (piloté) et travaille en bande C. Le premier, qui équipe les destroyers de la classe KONGŌ et ses dérivés, est meilleur en détection à longue portée et par mauvais temps, le second est supérieur en détection basse altitude et en contre-mesures électroniques. Plus léger et moins encombrant, il présente aussi l’avantage de pouvoir être monté sur un plus grand nombre de navires.
Le FCS-3 équipe les HYŪGA, et une variante très améliorée est installée sur les AKIZUKI et les IZUMO.
Côté propulsion, l’ASUKA a servi de banc de test pour la propulsion hybride COGLAG (COmbined Gas turbine eLectric And Gas turbine) dont le principal intérêt est de consommer moins. Ce système équipera les nouveaux destroyers AEGIS de la classe DD-25 actuellement en construction et dont le premier devrait être lancé en 2018.
Cette année, l’ASUKA va recevoir un nouveau radar en bande X intégré au FCS-3. Ce nouveau radar est lui destiné au DD-25.
L’ASUKA est équipé d’un VLS Mk-41 à huit cellules qui a servi à tester le missile ASM à lancement vertical Type 07 qui va remplacer l’ASROC américain. Ses plateformes triples lance-torpilles ont servi aux essais et à la mise au point de la nouvelle torpille ASM Type 12.
Il a aussi servi de banc de test pour le nouveau modèle de sonar remorqué à immersion variable qui équipe les AKIZUKI, pour les antennes SONAR passives et le sonar actif des HYŪGA, et le système anti-torpilles qui équipe tous les grands bâtiments de combat japonais.
Il sert aussi de banc de test pour les futurs systèmes de communication et d’échange de données tactiques, et probablement d’autres équipements non rendus publics.
Basé à Yokosuka, l’ASUKA (4250t., 151m, 27nd) est armé par un équipage réduit (70 personnes de la Force Maritime d’Autodéfense), complété par des techniciens et des ingénieurs d’essais embarqués en fonction des essais à mener. Un de ses principaux avantages est de permettre de tester en conditions très proches de celles d’un bâtiment de combat les matériels en développement et ainsi de les mettre en service avec un degré de maturité exceptionnel, raccourcissant ainsi les phases de mise au point sur les navires censés être opérationnels. Son prédécesseur comme bâtiment d’essais, le KURIHAMA (68m, 950t), aujourd’hui désarmé, était trop petit pour ce faire.