Centre d'expérimentations du Pacifique

Le CEP à Mururoa, en 1974 ; la zone vie Martine ; le bâtiment-base Moselle :

à lire, "les atolls de l'atome" de Bernard Dumortier

Sujet intéressant, la flotte du CEP dans les années 1966 à 1974 a été importante.

Un (tout) petit champignon :

Quelques instants après (le champignon grossit) :

Suite du développement mycologique de "Capricorne" :

Suite de "Capricorne" 74 :


Il y a assez peu de différences entre les clichés, sans doute parce qu'ils ont été pris à cadence élevée !

On en voit le bout : il n'en reste que deux à publier !

L'avant-dernière de la série :

L'ultime de la série du tir "Capricorne" du 16 juin 1974.


Pour les deux dernières, j'ai choisi une largeur de 800 px, qui me semble suffisante. J'aurais peut-être dû procéder de même pour les précédentes

Je vais "ranimer" ce post avec quelques photos des batiments base; je rappelle qu'il s'agissait principalement de cinq anciens paquebots ou mixtes transformés pour servir de logements pour le personnel du CEP.


-A611 Maine ex El Mansour paquebot de la Cie de Navigation Mixte de 1932 réarmé après transformation en 1964.


-A612 Médoc ex Sidi Ferruch paquebot des Transports Maritimes de 1949 réarmé après transformation en 1965



-A613 Morvan ex Sidi Mabrouk paquebot des Transports Maritimes de 1948 rèarmé après transformation en 1965.


-A637 Maurienne ex Brazza paquebot des Chargeurs Réunis datant de 1947 réarmé après transformation en 1966.


-A608 Moselle ex Foucauld lui aussi ex paquebot des Chargeurs Réunis de 1947 réarmé après transformation en 1967.

Magnifiques photos

Je plussoie sur le livre de Bernard Dumortier, il est très détaillé

Je me permet en parlant du CEP de rappeler l'existence du Bougainville, le dernier navire construit à Nantes aux chantiers Dubigeon, lancé en novembre 1986 il y à 30 ans et dont le départ le 3 juillet 1987 marqua la fin d'une activité bimillénaire à Nantes

Pour faire plaisir à clausewitz; bien que le Bougainville ne soit pas à proprement parler un batiment base, il est classé batiment de soutien logistique, mais il a effectivement été utilisé au transport entre Papeete et Mururoa et au soutien des expérimentations nucléaires.


Le Bougainville en 2003 à Toulon (avec l'autorisation de netmarine).

Merci

Un temps on à sérieusement envisagé de céder le Bougainville au Liban ! Je demande quel génie à l'hôtel de Brienne à eu cette idée quand on connait les moyens très limités de la marine du Cèdre

En 1995 Jacques Chirac décide de passer outre la décision de son prédécesseur d'instaurer un moratoire sur les expérimentations nucléaires dans le Pacifique. Cela soulève un tollé mondial (et autant de cris d'orfraie).

S'ensuit une réunion et un vote à l'Assemblée générale de l'ONU, d'une résolution demandant l'arrêt immédiat de nos essais (souterrains) dans le Pacifique.

Parmi nos amis (donc ayant voté "contre") : quatorze États d'Afrique (et Madagascar), Monaco, la Chine et le Royaume-Uni.



Il n'est pas exclu que certains votes en notre faveur aient été dictés par des considérations plus intéressées que bienveillantes (les États n'ont pas d'amis ; seulement des intérêts).

Même l'ONU, et par contre-coup l'AFP, ne sont pas capables d'écrire Lituanie correctement (SANS H!)
Pour mémoire le nom en lituanien est LIETUVA. D'où sort ce H ?

clausewitz a écrit:

Merci

Un temps on à sérieusement envisagé de céder le Bougainville au Liban ! Je demande quel génie à l'hôtel de Brienne à eu cette idée quand on connait les moyens très limités de la marine du Cèdre

le Bougainville a une Vmax de 12 noeuds ... avec çà effectivement le Liban était une bonne option ... parce que pour le reste il allait moins vite qu'un remorqueur

pascal a écrit:

le Bougainville a une Vmax de 12 noeuds ... avec çà effectivement le Liban était une bonne option ... parce que pour le reste il allait moins vite qu'un remorqueur

Ou plutôt 15 noeuds (selon Wikipedia) ou 14,7 (selon Net-Marine). Une honnête vitesse de pétrolier.

Tous les bâtiments du CEP n'étaient d'ailleurs pas des foudres de guerre. Souvenir ému d'une traversée longuette entre Raiatea et Bora-Bora sur la Saintonge

La vitesse n'était pas la préoccupation première de la DIRCEN en revanche la fiabilité pour des bâtiments opérant à demeure aux antipodes était une priorité ...

DahliaBleue a écrit:

En 1995 Jacques Chirac décide de passer outre la décision de son prédécesseur d'instaurer un moratoire sur les expérimentations nucléaires dans le Pacifique. Cela soulève un tollé mondial (et autant de cris d'orfraie).
...

Y a eu surtout que ce grand dépendeur d'andouilles avait choisi "pile-poil" le cinquantenaire d'Hiroshima pour annoncer cette reprise... et qu'apparemment ni lui ni aucun de ses conseillers ne s'en était avisé !

Comme disait l'autre "si les essais nucléaires étaient si peu dangereux et ne posaient que si peu de problèmes pourquoi s'emm... à dépenser des milliards pour aller faire çà à l'autre bout du monde alors qu'on avait le plateau de Millevaches - notre Nevada à nous "

"Ah on me souffle dans l'oreillette que ce n'est pas si anodin que çà finalement et que certains vétérans et les populations locales rencontrent des soucis de santé sans parler de la pollution des sites ... "

Le nucléaire c'est toujours mieux chez les autres

Citation :

La vitesse n'était pas la préoccupation première de la DIRCEN en revanche la fiabilité pour des bâtiments opérant à demeure aux antipodes était une priorité ...

Le moins lent des bâtiments du GOEN était le De Grasse (~33 nœuds maxi).

Citation :

[…] si les essais nucléaires étaient si peu dangereux et ne posaient que si peu de problèmes […]

Personne ne prétend que ce ne soit ni dangereux, ni problématique : le danger et l'effroi qui en découle sont même la raison d'être du fait nucléaire (un peu différent de celui de l’arbalète ou du casse-tête)…

Citation :

[…] pourquoi s'emm… à dépenser des milliards pour aller faire ça à l'autre bout du monde alors qu'on avait le plateau de Millevaches - notre Nevada à nous […]

Pourquoi ? C'est tout simple :
Les premières expériences souterraines ont été menées à partir  de novembre 1961 à In Ecker (territoire encore français) ; elles se sont poursuivies après l'indépendance, avec l'accord tacite du gouvernement algérien.
Si les expériences souterraines ont l'avantage d'une sécurité environnementale meilleure que celles des tirs aériens, elles ont une limite : celle de la résistance mécanique des terrains.
Le programme des expérimentations en vue de maîtriser le thermonucléaire ("H") obligeait donc à les poursuivre en "aérien".
Expériences impossibles dans le Sahara après juillet 1967.
Il fallait donc trouver un domaine de souveraineté française offrant le difficile compromis entre isolement (éloignement de zones densément peuplées) et proximité d'infrastructures logistiques.

Des tirs aériens (de forte puissance) n'étaient pas concevables sur le territoire métropolitain : à cet égard notre "Nevada" est donc un peu riquiqui (1800 km²).

En revanche, pour des tirs souterrains, de faible puissance donc, on aurait pu - éventuellement - l'envisager. Tout au moins jusqu'en 1968~70.

Après, et depuis (et à plus forte raison en raison des oppositions radicales actuelles) c'est bien sûr totalement hors de question.

DahliaBleue a écrit:

En 1995 Jacques Chirac décide de passer outre la décision de son prédécesseur d'instaurer un moratoire sur les expérimentations nucléaires dans le Pacifique. Cela soulève un tollé mondial (et autant de cris d'orfraie).

Le plus loufoque (si l'on peut dire) dans l'affaire, c'est que ceux en Europe qui poussaient de tels cris ... siégeaient à titre de membre actif au sein du Nuclear Planning Group de l'OTAN qui en planifiait l'emploi sur le continent européen, en achetant des avions capables de leur mise en œuvre... mais refusant absolument d'en stocker sur leur territoire national! (cas du Danemark notamment...)
Hypocrisie quand tu nous tiens !
A+

Starshiy a écrit:

[…] Hypocrisie quand tu nous tiens ! […]

Peut-être parce que nous n'avions pas encore rejoint la structure intégrée de l'Alliance ; et étions donc considérés comme suspects vis-à-vis de l'Otan.

Pour revenir au CEP :


Le BDC Dives en escale à Raiatea (octobre 1974)