LST classe Ōsumi

Le lundi 6 janvier 2014, le ministère japonais de la Défense a annoncé que les navires de débarquement de la classe ŌSUMI des Forces Maritimes d’Autodéfense allaient être modernisés.

300 millions de Yens ont été inscrits au budget 2014, qui couvre l’exercice d’avril 2014 à mars 2015, pour préparer cette opération qui sera menée à partir de 2015. Le but de cette modernisation est de préparer l’arrivée des V-22 Osprey à rotors basculants et d’améliorer l’interopérabilité des ces navires avec les Forces Terrestres d’Autodéfense.


En novembre, un des ŌSUMI a participé aux secours aux Philippines après le passage du typhon Haiyan. Il a servi à acheminer et mettre à terre du ravitaillement et des engins de travaux publics.

Les trois ŌSUMI avaient rempli des missions analogues après le séisme et le tsunami qui avaient frappé le Japon en mars 2011. Il était alors apparu qu’ils avaient des difficultés à récupérer les véhicules amphibies des forces terrestres, la rampe arrière devenant glissante quand elle était mouillée. Étrangement, ce défaut était connu depuis la mise en service de ces navires (1998-2003) mais n’avait jamais été corrigé, la coopération entre armées n’étant pas la priorité des ministères successifs. En outre, les ŌSUMI sont trop petits pour transporter les gros hélicoptères de transport des forces aériennes : pour le transport, il faut en démonter les pales des rotors principaux, qui prennent plusieurs heures à être remontées ensuite quand on veut utiliser les hélicoptères pour débarquer du matériel.


Les trois ŌSUMI vont donc recevoir un revêtement antidérapant sur leur rampe arrière et voir leur système de ballastage modifié (ce système permet d’enfoncer l’arrière du navire, donc d’abaisser la rampe, en remplissant des ballasts). Les véhicules amphibies devraient alors pouvoir entrer et sortir des navires facilement.

Le pont d’envol va également recevoir un revêtement résistant aux gaz chauds des échappements des V-22 (dont les turbines soufflent vers le bas quand les rotors sont en position horizontale). Les V-22 sont équipés de systèmes de repliage automatique des ailes et des rotors, ce qui fait qu’ils n’auront pas le problème de transport qu’ont les gros hélicoptères.

 

Le mercredi 15 janvier 2014, l'ŌSUMI (qui venait d'appareiller de Kure pour transiter vers un chantier civil où il devait passer au bassin) a abordé une vedette de plaisance, sortie de Hiroshima pour une partie de pêche. L'accident a eu lieu vers 8h du matin devant le port d'Otake dans la mer intérieure.

La vedette a abordé l'Ōsumi  par bâbord, à peu près au centre. Sous le choc, elle a chaviré, ses quatre occupants ont été repêchés par les secours mais deux de ces hommes sont morts à l'hôpital dans les heures qui ont suivi. Les deux autres sont sains et saufs.

L'enquête a été confiée aux garde-côtes du 6^e district (Hiroshima). D'après les premiers éléments, la vedette (nommée Tobiuo) a d'abord doublé l'Ōsumi environ un quart d'heure après son départ de Hiroshima, puis celui-ci l'a rattrapée et a manœuvré pour la re-doubler. Malgré ce que pourrait laisser croire la position de l'impact (au milieu de l'Ōsumi, sur bâbord), le LST était navire rattrapant et n'était donc pas prioritaire. Le capitaine et propriétaire de la vedette est l'un des deux morts, les garde-côtes vont essayer de reconstituer la cinématique des deux navires à partir des enregistrements de l'Ōsumi et des divers témoignages.
 

Deux vues du SHIMOKITA, deuxième LST de la classe ŌSUMI, en train de mettre en œuvre un LCAC et un CH47-J de la Force Terrestre d'Autodéfense.


Sur l'image du bas, on voit clairement la partie avant du pont (en abord et sur l'avant de l'îlot) qui sert d'aire de stockage et de parking pour des véhicules et des conteneurs tactiques.

Le SHIMOKITA passe sous le pont qui enjambe le détroit de Kurushima qui, c’est bien connu, relie les îles de Honshū et Shikoku.


C'est l’occasion d’avoir des vues de dessus assez rares. Le navire n’a pas encore été modifié pour recevoir les V-22.

Le 3 août 2016, le SHIMOKITA (LST 4003) est sorti du chantier au terme de son arrêt technique majeur. Il est désormais capable de mettre en œuvre des V-22. Ses installations de santé ont également été modernisées pour améliorer sa capacité à intervenir en cas de catastrophe naturelle.

Quatre vues du SHIMOKITA (LST 4003) :

Cette vue, prise à Ishinomaki le 17 mars 2011, montre un LCAC du ŌSUMI en train d’intervenir après la catastrophe du 11 mars. La ville, située dans la préfecture de Miyagi, a été très durement touchée par le tsunami : 10 000 de ses 160 000 habitants ont été portés disparus, la moitié des maisons sont détruites. L’intervention en cas de catastrophe naturelle est une mission secondaire de pratiquement tous les navires de la Force Maritime d’Autodéfense (les sous-marins faisant exception). On voit qu’un hôpital de campagne modulaire a été installé dans le LCAC et que la rue a été partiellement dégagée pour permettre aux véhicules d’amener les blessés et aux équipes médicales de partir en intervention. L'hélicoptère d'où la photo a été prise servait de même à ramener à les blessés à bord du LST qui dispose d'un bloc opératoire. Dans les zones où les infrastructures de transport sont détruites ou bloquées, les bulldozers et autres véhicules d'intervention doivent être amenés par voie de mer.


L’intervention des ŌSUMI mis en évidence quelques défauts (voir le premier post de ce fil) qui ont été corrigés ou qui vont l'être.

Les LCAC japonais ont été équipés pour pouvoir naviguer la nuit dans des eaux resserrées. Un premier essai a été réalisé dans la dernière semaine de septembre à partir du LST ŌSUMI dans la région de Saikai près de Sasebo (Kyūshū). Déradié après la tombée de la nuit, l’engin s’est faufilé entre les îles jusqu’à la rampe en béton d’une base aéronavale où il a déposé puis récupéré une équipe et son véhicule, avant de revenir s’enradier dans l’ŌSUMI.

L’idée de doter les LCAC de moyens autonomes de navigation nocturne a vu le jour (si j’ose dire) après le tsunami de mars 2011.

Pour l’essai de cette semaine, la Force Maritime d’Autodéfense a dû obtenir une dérogation spéciale auprès de la coopérative des pêcheurs de Segawa : le LCAC dépassait le niveau sonore maximal autorisé entre 20h et 8h…

La modification du troisième et dernier LST ŌSUMI pour leur permettre de mettre en œuvre les AAV-7 sera terminée avant la fin de l'année.
Le calendrier de ces modifications est cohérent avec celui de mise en service des AA7-V dont les trente premiers exemplaires sont en cours de livraison, le dernier devant être au Japon avant mars 2018.

Dix vues du KUNISAKI (LST-4003) prises à l'occasion d'une escale en Thaïlande. La plupart montrent des détails de l'intérieur du navire que l'on voit rarement dans la presse ouverte, limités à ce qui était inclus dans le circuit de visite du jour.

L’ŌSUMI (LST-4001) et un LCAC en manœuvres dans la mer intérieure.


L’ŌSUMI a été admis au service le 11 mars 1998 et a donc 19 ans de service aujourd’hui. Ses deux sisters-ships sont un peu plus récents (2002 et 2003).

Une vue assez rare des trois ŌSUMI en formation, prise en 2008.

Citation :

Une vue assez rare des trois ŌSUMI en formation, prise en 2008. : marin:: marin:: marin:

… vue qui semble montrer que ces bâtiments "ravalent" leur LCAC en route !

DahliaBleue a écrit:

Citation :

Une vue assez rare des trois ŌSUMI en formation, prise en 2008. : marin:: marin:: marin:

… vue qui semble montrer que ces bâtiments "ravalent" leur LCAC en route !

Ils peuvent en accueillir 2 dans le radier nombre significatif pour un navire qui n' est pas très grand mais ils n' ont pas de hangar pour les hélicos et dans le Pacifique qui n' est pas un lac... c 'est un désavantage et encore plus pour la maintenance.

Labrador7 a écrit:

Ils peuvent en accueillir 2 dans le radier nombre significatif pour un navire qui n' est pas très grand mais ils n' ont pas de hangar pour les hélicos et dans le Pacifique qui n' est pas un lac... c 'est un désavantage et encore plus pour la maintenance.

Ces bâtiments n'ont pas été conçus pour intervenir en dehors de la zone d'action dévolue par le traité de San Francisco à la Force Maritime d'Autodéfense, zone qui est assez restreinte. Qui plus est, leurs capacités ont été volontairement bridées vu qu'ils ne sont censés avoir qu'un rôle défensif en cas de débarquement sur une île japonaise.

Takagi a écrit:

Labrador7 a écrit:

Ils peuvent en accueillir 2 dans le radier nombre significatif pour un navire qui n' est pas très grand mais ils n' ont pas de hangar pour les hélicos et dans le Pacifique qui n' est pas un lac... c 'est un désavantage et encore plus pour la maintenance.

Ces bâtiments n'ont pas été conçus pour intervenir en dehors de la zone d'action dévolue par le traité de San Francisco à la Force Maritime d'Autodéfense, zone qui est assez restreinte. Qui plus est, leurs capacités ont été volontairement bridées vu qu'ils ne sont censés avoir qu'un rôle défensif en cas de débarquement sur une île japonaise.

Bridées LOL !

Pour cela c 'est spécial mais j' ai oublié les Izumo peuvent transporter 500 hommes et même comme ils emportent bcp de carburant servir de " ravitailleur " ( 2870 t fuel/eau disponible pour autres navires ) les Hyuga au max seult 100 hommes donc l' Izumo est très polyvalent.

Et avec les 5 Izumo et Osumi ils transportent la Brigade en une rotation au moins pour les hommes, pas jusqu' en Afrique bien sur...

Deux photos prises à bord de l'ŌSUMI pendant son escale à Manille du 26 au 28 avril 2018 :


Je vous fais grâce des photos du coquetèle et du match de foot

Citation :

Deux photos prises à bord de l'ŌSUMI pendant son escale à Manille […] Deux officiers japonais (à droite) font visiter la passerelle à une délégation de marins philippins (à gauche) […]

Officiers (japonais) ? Pas sûre : si j'en crois ses insignes de grade, celui qui est le plus à droite de la photo, et qui écarte les doigts de sa main gauche, serait plutôt un (jeune) officier-marinier, un maître de 2^ème rang (2等海曹).
Le second "guide" (plus âgé ?) n'a pas vraiment l'allure d'un officier. Bien sûr, on peut se tromper…

Citation :

[…] Je vous fais grâce des photos du coquetèle et du match de foot : mrgreen:

Pour le foot, ça m'est bien égal ; mais pour le coquetèle, il pourrait y avoir des scènes amusantes…

DahliaBleue a écrit:

Officiers (japonais) ? Pas sûre : si j'en crois ses insignes de grade, celui qui est le plus à droite de la photo, et qui écarte les doigts de sa main gauche, serait plutôt un (jeune) officier-marinier, un maître de 2^ème rang (2等海曹).

Certes, bien que la jeunesse ne soit pas l'apanage de la maistrance comme on le voit aussi chez les Philippins.

Citation :

Le second "guide" (plus âgé ?) n'a pas vraiment l'allure d'un officier. Bien sûr, on peut se tromper…

Un interprète en japonais / tagalog, peut-être ? On n'entend pas bien sur les photos si les explications se font en shakespearien ou en une autre langue.

Citation :

Citation :

Officiers (japonais) ? Pas sûre : si j'en crois ses insignes de grade, celui qui est le plus à droite de la photo, et qui écarte les doigts de sa main gauche, serait plutôt un (jeune) officier-marinier, un maître de 2^ème rang (2等海曹).

Certes, bien que la jeunesse ne soit pas l'apanage de la maistrance comme on le voit aussi chez les Philippins. […]

Surtout, ne pas se méprendre : ma parenthèse "(jeune)" ne voulait pas laisser croire que la jeunesse de l'impétrant l'aurait empêché d'être officier (les jeunes enseignes ont souvent le même âge que les quartiers-maîtres anciens) ; sa classification d'officier-marinier se déduit seulement de son insigne de grade porté au col de sa chemise.

Citation :

[…] Un interprète en japonais / tagalog, peut-être ? On n'entend pas bien sur les photos si les explications se font en shakespearien ou en une autre langue. : scratch:

Me voilà rassurée : je pensais que mes capacités auditives avaient subitement disparu…

La dure condition du marin nippon en escale

Compétition de tir à la corde pendant l'escale à Lombok en Indonésie en mai 2018.
L'équipe japonaise est de dos, l'équipe indonésienne est en face.

Le SHIMOKITA et un de ses LCAC lors des récentes manœuvres amphibies (mai 2018)

Citation :

Le second "guide" (plus âgé ?) n'a pas vraiment l'allure d'un officier

ah bon ! il a l'air sobre ?
AUTREMENT
quelle est l'allure standard d'un officier ?

Le KUNISAKI glissant dans la mer intérieure et photographié par un promeneur

On comprend mieux à la vue de ce beau cliché pourquoi la qualité manoeuvrière des grandes unités a toujours été un pré-requis