La classification actuellement en vigueur dans la marine nationale est spécifique des marines de l'Europe occidentale. Elle est manifestée par des symboles de coque (peints) constitués d'une lettre caractéristique et d'un numérique propre aux marines adhérentes au système.
Il ne s’agit pas de «
blocs OTAN », mais d’une classification relevant uniquement des marines européennes (occidentales).
Cette classification n’est même
pas d’origine
Otan : elle n’est d’ailleurs utilisée ni par les Américains (US Navy), ni par les Canadiens.
Elle a été instituée (en fin 1950) par les marines de quelques pays de l’Europe occidentale (Belgique, Danemark, Norvège, Pays-Bas, Royaume Uni et France) afin de se comparer plus aisément. À cette occasion, l’US Navy n’a en rien abandonné son propre système (qui, lui, remonte au début des années 1920).
Ces pays ont été rejoints par la suite par l’Italie, la Grèce, le Portugal
, la Turquie et la RFA. En tant que partie prenante du Commonwealth, l’Australie, le Canada, l’Inde, le Pakistan, la Nouvelle-Zélande et l’Union sud-africaine ont aussi utilisé ce système de symbolique, mais l’ont depuis plus ou moins abandonné. Le Canada (très vite, dès le milieu des années cinquante) et l’Australie (un peu plus tard) ont à présent un système proche de celui de l’US Navy (que le Japon d’après guerre utilise peu ou prou lui aussi).
C’est en fait le système de classification britannique (et son principe de numérotation) en vigueur en 1945 dans la Royal Navy, qui a été alors adopté et généralisé, en accordant, dans chaque catégorie, aux (autres) marines adhérentes, les créneaux vacants de "
Block Numbers" de la RN.
Cela explique la
part du lion prise par les Britanniques (qui avait aussi, à l'origine du système, la plus puissante et la plus nombreuse des marines européennes). Les petites marines n’ont obtenu que des petits morceaux (ou des miettes) dans cette
part du lion…
J’ajoute aussi les catégories, supposées numériquement abondantes au point d’avoir nécessité une nomenclature, non plus en centaines (de 00 à 999) mais en milliers (de 1000 à 9999).
Ce qui explique au passage que le
lion de la Royal Navy ait si généreusement laissé (aux autres) presque toute la place des
L et des
M, (dans les 200-999) ayant en 1950 plusieurs centaines d’éléments dans ces catégories, et qui auraient donc débordé des créneaux à eux tout seul.
Les porte-avions ont un créneau réduit de 00-99 (le même que celui des bâtiments de ligne —
B —, aujourd’hui caduc).
Remarques :
La Turquie semble s’être raccrochée (en gros, dans les 200-399) au système, mais avec quelques fantaisies : ses grands escorteurs classes MEKO et KNOX sont des F, alors que les petits (Berk et Peyk) sont dans les D !
En réalité, la marine turque numérote à sa guise ses bâtiments, sans vraiment tenir compte des numéros déjà employés par les marines européennes.