- Bill a écrit:
- oui, certainement grise et probablement la version camionette ///
Je m'imagine a la place du conducteur de la deuche sur les cahots du djebel algerien, avec les paras au fesses et une bombe nucleaire sur le siege passager ///
c'etait moi qui avait choisis au pif une photos de deuche rose pour le fun, pas pour la realite historique. : oops:
On n’en doutait pas, puisque son design est clairement postérieur à 1980 (phares rectangulaires, nervures de capot, calandre et pare-chocs modernisés). Il semble que ce soit une 2 CV 6 Club 1980-1987.
Une fourgonnette ? Pas impossible, en effet. Mais pourquoi pas une version Sahara, produite entre 1958 et 1966 ?
Après celle sur la 2 CV "
5", une autre réflexion peut aussi être évoquée au sujet, pratique, du transport (par un véhicule routier — très — léger) de "la bombe" en question.
Si la masse de matière fissile était relativement modérée (une dizaine de kg de plutonium 239) le dispositif (si encore il était au complet) devait comprendre les dispositifs de mise à feu (générateurs d'onde sphérique centripète (GOSC) d’une masse très loin d’être négligeable, supérieure en tout cas à celle de la matière fissile) et ceux de sécurité. En outre, l’ensemble devait être conditionné avec une protection sérieuse (blindage de plomb ?) donc bien plus massive.
Son transport dans une simple 2 CV paraît difficilement envisageable.
Par ailleurs, il est peu probable que l’engin ait été acheminé à Reggane, au complet. Dans ces expérimentations, on procède plutôt sur place à l’assemblage.
Donc, tout au plus, il ne devait (pouvait ?) y avoir (au port d’Alger) que quelques éléments du dispositif ; mais sûrement pas la totalité, toute montée.
Ajoutons au passage que la distance d’Alger à Reggane, est d’environ 1400 kilomètres ; dont plus de 1000 dans le désert, et près de 300 dans l'Atlas, pas beaucoup plus riant. Il aurait donc fallu prévoir (improviser ?) plusieurs ravitaillements en route. Pour répondre à cette objection, on pourrait rétorquer que la 2CV n’a servi que sur les vingt ou trente premiers kilomètres, pour sortir d’Alger, puis que son chargement aurait ensuite été transféré à bord d’un camion saharien…
De plus, l’acheminement des différents composants de l’explosif par voie de mer (puis, nécessairement, par la route !) ne paraît pas correspondre à des critères de sûreté très sérieux (sans même tenir compte des aléas du putsch d’avril).
Ensuite, même si toutes les conditions précédentes se trouvaient réunies pour un transport par la route, d’Alger à Reggane, il est fort peu probable que cet acheminement ait eu lieu deux jours seulement, avant le tir. Plusieurs semaines, ça paraît plus réaliste (au moins pour la partie principale du dispositif).
Enfin, selon un témoignage de première main d’un participant à l’épopée atomique (voir :
Gerboise verte) les putschistes
séditieux (dont le général Challe, aviateur !) n’avaient pas une idée précise de la chronologie du test Gerboise verte, et de ce qu’ils auraient bien pu "
détourner" à cette occasion. Même le commandant supérieur à Alger (le général Ailleret, "
GeneSuper", autorité légale, et qui plus est, personnellement impliqué dans l’aventure de l’arme nucléaire française) n’en savait rien. Ce qui est logique : couvert par un secret du plus haut niveau que l’on imagine bien — ce qui écarte encore l’hypothèse de l’acheminement du colis comme une vulgaire
caisse maritime ; sauf dans l’optique éventuelle d’une manœuvre de déception, consistant à jouer de la discrétion innocente — les autorités locales n’avaient pas
à en connaître, et donc n’étaient pas dans le circuit des décisions opérationnelles, exclusivement réservées à Paris. C’est le NOTAM (édité vers le 23) qui l’a alerté.
Il me semble donc (jusqu’à preuve du contraire) que l’acheminement de tout ou partie de la bombe Gerboise verte par une 2 CV lancée à travers le désert relève de la légende, ou de l'affabulation.
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