SOUS MARINS D'ATTAQUE TYPE 206
(ALLEMAGNE)Le U22 sous marin type 206 désarmé en décembre 2008 Avant propos Si l'Allemagne ne fait pas partie des precurseurs en matière de sous marins, elle à pourtant contribué à son histoire. Par deux fois, les U-Boot (UnterSeeBoot navire sous marin) ont faillit faire basculer le sort de la guerre au profit de l'Allemagne.
Durant le premier conflit mondial, le sous marin fit une entrée fracassante. Le 22 septembre 1914, le sous marin U9 (Lieutenant de vaisseau Weddingen) torpilla coup sur coup au large des Pays Bas les croiseurs cuirassés Aboukir Cressy et Hogue.
Le U9 du LV Weddingen Les sous marins s'attaquèrent ensuite aux convois traversant l'Atlantique pour des résultats qui mirent en peril la Grande Bretagne et surtout provoquèrent l'entrée en guerre des Etats Unis suite à la guerre sous marine à outrance.
Des parades furent certes mises en place (convois, bateaux pièges ou Q-Ship, routes protégées par des champs de mines) mais les problèmes de détection rendirent ses succès très limités.
Durant les années trente, la plupart des marines négligèrent la lutte ASM pour des raisons autant techniques que financières. Résultat quand les U-Boot attaquèrent le trafic commercial britannique les pertes devinrent rapidement préoccupantes. Il fallut attendre mai 1941 pour que la généralisation des convois et surtout le decryptage des communications allemandes ne limitent les pertes.
Une véritable course s'engagea alors entre la proie et le predateur, entre le sous marin et l'escorteur même si parfois l'un devenait l'autre. La généralisation du radar, du radiogoniomètre puis du porte-avions d'escorte poussèrent les sous marins à abandonner l'attaque en surface au profit de l'attaque en plongée.
Quand les avions de patrouille maritime américains et britanniques rendirent impossible la navigation en surface, les allemands après avoir expérimenté les sous marins AA (les fameux U-Flak) généralisèrent l'emploi du schnorchel, une invention néerlandaise qui permettait l'utilisation des moteurs diesels en plongée et donc le rechargement des batteries.
Le U995, un type VII exposé à Laboe (Schleswing Holstein) En mai 1943 pourtant il devint évident que les alliés avaient repris le dessus par l'emploi de convois solidement escortés, par la présence de groupes de chasse organisés autour de porte-avions d'escorte, d'avions à très long rayon d'action comme le Liberator sans parler de l'action de la cellule de decryptage Ultra. Résultat : le nombre de sous marins détruits passa de 15 en avril à 40 en mai 1941.
La pression alliée devint si forte qu'elle poussa les allemands à dévelloper des sous marins révolutionnaires, le renforcement de la DCA et le schnorchel installés sur les Type VII et les Type IX ne pouvant être que des solutions transitoires.
Le U-3008 à été intensivement testé par les américains donnant notamment naissance à la classe Tang Si le sous marins Type XVII (Walter) ne se révéla guère concluant en raison d'une propulsion peu fiable et potentiellement dangereuse, les deux autres projets les type XXI et XXIII vont se réveler bien plus promotteurs.
Les allemands ayant compris que l'attaque en surface n'était plus possible dessinèrent un véritable sous marin pouvant naviguer et combattre en plongée.
Ils dessinèrent une coque profilée débarassée du canon équipant encore tous les sous marins et surtout l'équipèrent de batteries à hautes performances. Résultat, pour la première fois, un sous marin était plus rapide en plongée qu'en surface.
Quand au type XXIII, il était la version réduite du type XXI avec seulement deux tubes lance-torpilles pour mener de véritables embuscades au large des ports ennemis : un tir suivit d'une brusque esquive.
Pour former les premiers sous mariniers de la Bundesmarine, cette dernière releva deux type XXIII sabordés dans le Skagerrak dont un fût rebaptisé Hecht (brochet) Fort heureusement pour les alliés, peu de sous marins furent effectivement mis en service dans un contexte ou le manque de carburant obligeait la Kriegsmarine à sacrifier l'entrainement au profit des missions opérationnelles ce qui ne permettait pas aux équipages de l'U-Bootwafe de tirer la pleine mesure du talent de leurs ingénieurs.
Depuis soixante-quatre ans, on s'est souvent demandé ce qui se serait passé si ces sous marins avaient été engagés en 1943/44 contre les convois alliés.
Il est peu probable que ces sous marins auraient pu renverser le court du conflit, la supériorité des alliés était trop importante mais elle aurait probablement gênée la progression alliée et rendu la libération de l'Europe plus longue et couteuse d'autant que les type XXI étaient plus rapides en plongée que bien des escorteurs.
Genèse des Type 206Le U9 est aujourd'hui musée au Technikmuseum de Speyer (Rhénanie-Palatinat En 1954, la République Fédérale Allemande fût autorisé à construire de nouveaux sous marins d'un tonnage inférieur à 350 tonnes. Cela n'était pas une mesure trop pénalisante puisque le rôle de la Bundesmarine était essentiellement le combat en mer Baltique, une mer dont la profondeur moyenne n'excède pas 80m.
Suite aux trois type 201 (sur douze prévus, l'arrêt de la construction s'expliquant par la mauvaise qualité de l'acier amagnétique), les allemands mirent en service une version allongée et plus performante, le Type 205 dont douze exemplaires furent mis en service entre 1962 et 1969 et désarmés pour un dès 1965, trois en 1974, un en 1991, trois en 1993, un en 2003 et un 2005.
Les chantiers allemands s'intéressèrent rapidement à l'export et dévellopèrent un projet de sous marins plus gros que le type 205 (la CEE avait autorisé l'Allemagne à construire dix exemplaires pour l'export) et pouvant opérer pour des opérations océaniques.
La marine israélienne commanda ainsi trois submersibles de 600 tonnes, le type 540 qui furent construits entre 1973 et 1975 en Angleterre (pour des raisons politiques évidentes).
La marine allemande se montra rapidement intéressée et commanda 18 sous marins type 206 de 450 tonnes, dérivés des type 540.
Le Gal est aujourd'hui musée à Haïfa