Historique Le GloriousUne représentation des Glorious version croiseurs de batailleLe HMS Glorious est mis sur cale aux chantiers Harland & Wolff de Belfast le 1er mai 1915 lancé le 20 avril 1916 et admis au service actif en janvier 1917. Il devient le navire amiral du 3rd Light Cruiser Squadron puis du 1st Light Cruiser Squadron. Le 17 novembre 1917 en compagnie de son sister-ship Courageous et du Repulse, il engage des navires allemands en baie d'Heligoland mais ne subit aucun dommage.
Comme de nombreux navires britanniques à l'époque, il reçoit des plate-formes pour permettre le décollage de chasseurs, ces plate-formes étant installées sur les deux tourelles de 15 pouces (381mm) mais cette solution n'eut guère de succès et fût vite abandonnée au profit de la catapulte.
Le 21 novembre 1918, il fût présent à la cérémonie de rédition de la Hochseeflot. Ce fût là sa dernière mission active en tant que cuirassé car en 1919 il fût attaché à la Gunnery School de Devonport puis devint ensuite le navire amiral de la Reserve Fleet.
Le traité de Washington les sauva de la démolition et la décision fût prise de le transformer en porte-avions tout comme son sister-ship le Courageous. Les travaux sont réalisés entre 1924 et 1929 d'abord à Rosyth mais ce chantier fermant en 1929, ils sont achevés à Devonport, le tout pour un coup de 2,1 millions de livres et le navire est remis en service le 10 mars 1930. Suivant le modèle du Furious, il reçoit deux pont d'envol : un principal qui couvre la majeure partie de la coque et un second qui est en fait le prolongement du pont du hangar et doit permettre le décollage de chasseurs en cas d'encombrement du pont principal. Durant la refonte de 1934/35, ce pont d'envol sera supprimé et la place liberée sera occupée par de l'artillerie antiaérienne. Le Glorious reçoit également deux catapultes et disposent de deux hangars lui permettant d'embarquer 44 appareils qui étaient à sa mise en service des Fairey Flycatchers, des Blackburn Ripon, des Fairey IIIF puis des Fairey Swordfish et des Gloster Gladiator.
Le HMS Glorious première version avec deux pont d'envolLe 1er avril 1931, en Méditerranée, à soixante miles au large de Gibraltar, le Glorious entre en collision avec le paquebot français Florida de la Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur. Au moment de la collision, le Florida venait de Buenos Aires et se rendait à Barcelone pour une escale avant le retour à son port d'attache Marseille. La collision se produit au large de Marbella dans des conditions difficiles : brume et visibilité basse. Le paquebot file à vitesse réduite tout en actionnant sa corne de brume. Il entend d'autres signaux sonores mais bientôt une masse l'aborde à bâbord à l'avant du château au niveau de la cale 2. Le choc est si violent que le porte-avions reste encastré dans le paquebot ce qui permet à de nombreux passagers du Florida de passer sur le Glorious. Les deux navires se séparent une demi-heure plus tard. Le paquebot sera remorqué à Malaga par un navire de guerre britannique, réparé et remis en service. Le bilan est lourd : 30 morts dont 29 pour le paquebot.
Le Glorious et son escorteur, le HMS WestminsterEn 1933/34, le Glorious patrouille toujours en Méditerranée. La réfonte effectué, il retrouve en Méditerranée et y arrive au moment ou éclate la crise d'Ethiopie. Les britanniques sont à deux doigts d'entrer en guerre contre l'Italie et pour se faire, le capitaine de vaisseau Lister propose de mener un raid nocturne sur Tarente pour frapper la flotte italienne, idée qui sera repris avec succès le 11 novembre 1940 pour l'opération Judgment.
Le Glorious sert ainsi en Méditerranée jusqu'au début de la seconde guerre mondiale, effectuant même une incursion dans l'Océan Indien à la recherche du Graf Spee.
Le Glorious à GibraltarA l'annonce de l'invasion de la Norvège en avril 1940, le Glorious fût rappelé en Métropole. Le 23 avril, accompagpé de l'Ark Royal (le seul porte-avions moderne en service à cette époque) il retrouva la Grande Bretagne et le lendemain appareilla pour la Norvège pour attaquer les positions allemandes en Norvège à l'aide de ses Blackburn Skua et Gloster Sea Gladiator.
Le 27 avril 1940, il regagna la Grande Bretagne pour se ravitailler (les britanniques trop confiants dans leur réseau de base n'avaient pas dévellopé de techniques de ravitaillement à la mer) revenant sur le front le 1er mai. Il embarqua à cette occasion des gloster Gladiator de la RAF qui devaient opérer depuis un lac gêlé mais ils furent rapidement détruits par les allemands. Le 28 mai, il transporta des Hawker Hurricane à Bardufoss, ces appareils devant couvrir l'évacuation des troupes.
Le 2 juin, il couvrit l'évacuation de Narvik suivit le 5 juin de l'évacuation de toutes les troupes alliées de Norvège (opération Alphabet).
Le Glorious dans une mer déchainéeDans la nuit du 7 au 8 juin, le Glorious sous le commandement du capitaine Guy D'Oyly-Hughes
(un spécialiste des sous marins commandant du porte-avions depuis seulement dix mois) récupéra 10 Gloster Gladiator et 8 Hawker Hurricane des squadrons 46 et 263 de la Royal Air Force. Le Glorious intégra avec l'Ark Royal un convoi de troupes à destination de Scapa Flow mais le 8 juin à l'aube, il reçut l'autorisation de gagner le port à grande vitesse donc hors-convoi pour des raisons obscures (certains signalent la volonté du commandant de passer en court matial le commandant de son groupe aérien qui avait refusé de lancer une attaque car les appareils n'étaient pas adaptés).
Le 8 juin 1940 sur les coups de 16h45, au large de l'île de Jan Mayen, le Scharnorst repéra une fumée identifiée comme étant celle du porte-avions Glorious escorté par seulement deux destroyers, les HMS Acasta et Ardent. Pour une raison étrange, le Glorious n'était pas en mesure de faire décoller ses appareils, son sort était donc scellé. Le Gneisenau ouvrit le feu à 17h28 à l'aide de ses canons de 150mm en visant le destroyer Ardent, le Scharnorst fit de même à 17h31 mais en visant le Glorious à 26000m. Dès la troisième salve, le Glorious fût touché et sa station radio ne parvint à envoyer qu'un message affaibli. Ce message fût intercepté par le croiseur lourd Devonshire mais ce dernier qui transportait le roi et le gouvernement norvégien avait l'ordre de garder un silence radio strict.
Le Gneisenau ne tarda pas joindre ses tirs à ceux de sons sister-ship. De temps à autre, le Glorious était masqué par la fumée d'où émergaient les courageux destroyers qui tentèrent plusieurs lancement. L'Ardent succomba à 18h18 après avoir lancé une dernière torpille qui passa près de la proue du Scharnhorst.
A 18h33, l'Acasta effectua un renversement de cap brutal et lança quatre torpilles à 13300m. Le cuirassé esquiva mais sept minutes plus tard une forte explosion se produisit à l'arrière tribord du Scharnhorst. A 19h07 après près de deux heures de combat, le Glorious chavira et disparu suivit quelques minutes plus tard par l'Acasta qui fût secoué par une terrible explosion après avoir placé un dernier obus sur le cuirassé.
Près de 1474 britanniques périrent, seuls 45 survivants furent repêchés dont de nombreux pilotes d'Hurricane qui avaient tenu la dragée haute aux pilotes allemands et avaient réussi à se poser sans entrainement sur un porte-avions. Leur absence se ferra sentir durant la bataille d'Angleterre