Genèse L'aviation à lutté contre les sous marins dès son apparition puisque au cours de la seconde guerre mondiale, les hydravions anglais, français et américains traquèrent les U-Boot qui par leur action faillirent mettre à genoux la Grande Bretagne (au début de 1918, elle ne disposait que de six semaines de réserve de mazout). C'est au cours de la seconde guerre mondiale que l'aviation se montra décisive. Non seulement les convois devinrent des citadelles quasiment invulnérables grâce à la présence d'un porte-avions d'escorte qui gênaient aussi bien la reconnaissance menée par les Focke Wulf Fw200 Condor et les Heinkel He 177 (regroupés au sein du Kampfgruppe 40 mais l'emploi de bombardiers à long rayon d'action comme le B17 ou le B24 forcèrent les sous marins à se placer sur la défensive puisque les alliés purent aller chercher les sous marins allemands dès qu'ils sortaient de leurs bases françaises (les U-Bunker restèrent longtemps inattaquables, faute de bombes adaptées) de Brest, Lorient, St Nazaire, La Pallice et Bordeaux.
Les yeux des U-Boot : Un Focke Wulf Fw200 en vol. Son efficacité ne doit pas être surestimée : équipages de la Luftwafe peu formés aux opérations maritimes, problèmes de transmission et de localisation, lourdeurs des chaines de commandementC'est à la mi-1942 que les allemands s'inquiètent de la vulnérabilité de leurs sous marins en surface face à un Coastal Command de plus en plus puissant et de plus en plus agressif. Le Golfe de Gascogne, jadis sanctuaire inviolable des U-Boot était devenu le nouveau terrain de chasse des Mosquito, Liberator et autres Wellington. Le 31 août 1942, le U 256 déjà avarié est gravement touché par un Whitley du squadron 51 et rentre à Lorient le 3 septembre. Son état est tel que les allemands envisagent de le condamner mais décident finalement de le transformer en Flakfalle (U-Flak) ou piège à avion tout comme les U441, U621 U211 U953 U271 et U263. Ces sous marins reçoivent trois affûts quadruples de 20mm Vierling. Cette solution n'obtient pas le succès escompté et les sous marins concernés retrouvent leur configuration initiale en novembre 1943, les allemands préferant renforcer la DCA en débarquant le canon de 88 ou de 105mm au profit d'une DCA légère à base de canons de 20 et de 37mm.
Problème, il était bien difficile d'obtenir un appareil de taille raisonable embarquant les équipements de détection (l'électronique en était à ses balbutiements, elle était fragile et encombrante) et les armes et pouvant embarquer sur des porte-avions dont le pont n'était pas semblable à une piste terrestre. La solution la plus viable était donc l'emploi de deux appareils comme les Avenger : l'un était le Hunter (chasseur), le TBM-3W avec le radar APS-20 et l'autre était Killer (tueur), le TBM-3S avec les armes (charges de profondeur, roquette, torpille). Cette formule reste en vigueur dans la marine américaine jusqu'en juin 1954, les Avenger étan progressivement remplacés par des Grumman AF Guardian qui reprend cette formule : un appareil chargé de la détection baptisé AF-2W et un appareil d'attaque, l'AF-2S. Le Guardian qui fût d'ailleurs le plus gros appareil à moteur à piston à être utilisé par l'US Navy, ne constituait qu'une solution d'attente puisqu'e mis en service en 1950, les Guardian fûrent retirés des unités de première ligne dès 1955, non sans avoir auparavant participé à la guerre de Corée.
Le couple Hunter/Killer : un TBM-3W (Hunter) en bas et un TBM-3S en haut (Killer)Un Grumman AF-2W Guardian (Hunter) et un AF-2S Guardian (Killer) en vol, il n'assura que la transition entre l'Avenger et le Tracker Le programme qui allait donner naissance au Grumman Tracker est lancé le 30 juin 1950. Le prototype baptisé XS2F-1 (G-89 pour son constructeur) effectue son premier vol le 4 décembre 1952, la première unité équipée, la VS-26 reçoit ses appareils en février 1954. La production du Tracker s'éleva au total à 1185 exemplaires auxquels s'ajoute 99 appareils produits sous licence par De Havilland Canada.
755 S2F-1 (rebaptisés S-2A en 1962 avec l'uniformisation des règles de dénomination entre les trois armées) sont construits : 51 sont trasnformés en US-2A de servitude, 200 en S2F-1T d'entrainement, 75 en US-2B de transport et certains sont modernisés et rebaptisés S2F-1S et S2F-1S1.
Le S2F-2 (S-2C) à une soute agranie pour pouvoir embarquer les encombrantes charges nucléaires de l'époque et cette version effectue son premier vol le 12 juillet 1954 avant d'être construire à 60 exemplaires. Par la suite, ces appareils sont transformés en avion de servitude, devennant à cette occasion, des US-2C.
Le S2F-3 (S-2D) effectue son premier vol le 20 mai 1959 et 100 avions seront produits qui seront plus tard convertis en US-2D et ES-2D.
La dernière version du Tracker est le S2F-3S (S-2E) produite à 252 exemplaires dont 14 pour l'Australie, il reste en service de 1962 à 1970. Soixante d'entre eux sont modernisés en S-2G et livrés en décembre 1972 à la VS-37 qui est la dernière unité à le mettre en oeuvre puisqu'elle perd son dernier appareil en août 1977.
Variantes XS2F-1 : désignation attribuée aux deux prototypes
YS2F-1 : désignation attribuée aux 15 appareils de pré-série utilisés pour le dévellopement du programme et rebaptisé YS-2A en 1962
S2F-1 : désignation attribuée à la première version mise en production. Elle est rebaptisée S-2A en 1962. 740 exemplaires sont construits (auxquels s'ajoute les 15 appareils de pré-série)
S2F-1T : désignation attribuée aux S2-F1 transformés en appareils d'entrainement. Rebaptisés TS-2A en 1962
S2F-1U : désignation attribuée aux S2F-1 transformés en appareil de servitude. Rebaptisée US-2A en 1962. 51 exemplaires convertis
S2F-1S : désignation attribuée aux S2F-1 modernisés. Ils sont rebaptisée S-2B en 1962 puis transformés en US-2B après débarquement de leurs équipements de lutte ASM
S2F-1S1 : désignation attribuée aux S2F-1S neufs. Ils sont rebaptisés S-2F en 1962.
S2F-2 : désignation attribuée à des S2-F1 dôtés d'une soute à bombe élargie. 77 exemplaires sont construits qui sont rebaptisés S-2C en 1962.
S2F-2P : désignation attribuée à la conversion en appareil de reconnaissance photo de S2F-2. Ils sont rebaptisés RS-2C en 1962.
S2F-2U : désignation attribuée à la conversion en appareils de servitude de S2F-2 (S-2C). Ils sont rebaptisés US-2C en 1962 et certains sont utilisés comme remorqueurs de cibles.
S2F-3 : désignation attribuée à une nouvelle version du Tracker disposant d'un fuselage élargi à l'avant, d'ailerons plus importants, de capacités de carburant supplémentaires, de nacelles moteurs élargies pour recevoir 32 bouées acoustiques. 100 appareils sont construits qui sont rebaptisés S-2D en 1962.
S2F-3S : désignation attribuée à des appareils semblables aux précédents mais avec quelques différences au niveau de l'électronique. Ces futurs S-2E sont construits à 252 exemplaires
YAS-2D/AS-2D : désignation attribuée à une version d'attaque de nuit dans le cadre de l'opération Shed Light (opération de recherche de tactiques et de systèmes menée de février 1966 à mai 1972 pour tenter de neutraliser la piste Ho Chi Minh ) mais non produite
ES-2D : désignation attribuée à des S-2D transformés en appareils d'entrainement à la guerre électronique
US-2S : désignation attribuée aux S-2D transformés en appareils de servitude
US-2F : désignation attribuée aux S-2F transformés en appareils de transports.
CS2F-1 : désignation attribuée au premier lot de production (42 appareils) de S2F-1 canadiens par De Havilland Canada
CS2F-2 : désignation attribuée à une version modernisée du CS2F-1 avec équipements de navigation Litton. 57 appareils construits
CS2F-3 : désignation attribuée à 43 CS2F-2 équipés d'une nouvelle électronique
CP-121 : désignation attribuée à tous les Tracker canadiens suite à l'unification des forces armées canadiennes en 1968
S-2T Turbo Tracker : désignation attribuée à des Tracker utilisés à des fins civiles
S-2AT : désignation attribuée aux Tracker de lutte anti-incendie
S-2ET : conversion à un usage civil
Marsh S-2F3AT Turbo Tracker : désignation attribuée à des Tracker remotorisés avec des turbopropulseurs Garret TPE331. 22 appareils utilisés pour la lutte contre les incendies.