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 Marine imaginaire du duché de Bretagne

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LE BRETON
MM 40
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MessageSujet: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyVen 01 Fév 2008, 23:01

Bonsoir,

je me lance à mon tour dans l'histoire alternative. Tous les commentaires sont les bienvenus. Ceci est la première partie d'une étude historique basée sur une Bretagne indépendante et particulièrement sa marine. Le premier post couvre la période des origines (1722) à la fin de la première guerre mondiale.



Suite à la Révolte des Bonnets Rouges en 1675 et à la sévère répression qui s’en suivit, le sentiment national breton se développa dans les années qui suivirent, aboutissant à une déclaration d’indépendance à la suite de la ruine financière du système Law. La Régence, affaiblie, ne réussit pas à battre les insurgés bretons et le traité d’Angers, signé en 1722 par le nouveau roi Louis XV mis fin à deux années de guérilla et de pillage, laissant le pays épuisé. Occupé par d’autres ambitions continentales, le roi se désintéressa de ces « quelques arpents de roches » comme il renonça quelques décennies plus tard aux « quelques arpents de neige » du Québec. Le territoire, englobant toute la péninsule du Mont St Michel au nord de la Loire n’a pas varié depuis, le traité laissant toutefois la ville de Nantes à la France. Un descendant de la maison de Montfort monta sur le trône sous le nom de Jean VI. Pour éviter toute nouvelle guerre de succession, la loi salique, inconnue avant le rattachement à la France, fut adoptée. La cour s’installa à Rennes.

Tout au long du XVIIIème siècle, la Marine Bretonne se reconstitua petit à petit, comptant plus sur ses corsaires pour maintenir la pression sur le commerce anglais ou français lors des conflits larvés qui émaillèrent le siècle des lumières que sur une flotte que l’économie hésitante d’un pays relativement pauvre ne permettait pas de développer et d'entretenir. Toutefois, le ducs successifs essayèrent de se maintenir dans une stricte neutralité vis à vis des deux puissants voisins. L’essor de la marine marchande vint avec la généralisation du commerce triangulaire, orienté tant vers les colonies anglaises que françaises. La marine de guerre profita par contrecoup des progrès de la construction navale et surtout de la formation professionnelle des marins.

A la veille de 1789, la marine du duché comprenait trois vaisseaux de 74 canons, huit frégates armées de 25 à 32 pièces, une dizaine de corvettes ainsi que des navires légers. La base de Brest, fortement défendue et quasi-inexpugnable au fond de son goulet constituait un poste stratégique de premier choix.

Lors de la Révolution et des Guerres de Vendée, les républicains français, accusant, à juste titre, les bretons de soutenir la rébellion et voulant « répandre les lumières de la raison jusque dans l’antre de l’obscurantisme » (le catholicisme étant religion d’état en Bretagne) envahirent la duché, dans un déferlement de meurtres, pillages et autres exactions. Le duc Arthur V, à la tête des faibles régiments de son armée fut écrasé à Pontivy en mai 1793 par le général Westermann et trouva la mort à la fin du combat. Sa femme, la duchesse Jeanne, réussi à fuir en Angleterre avec les navires de la flotte (sauf un vaisseau et deux frégates incendiés avant l’arrivée des français) et une bonne partie des élites dirigeantes civiles qui constituèrent un gouvernement émigré. La flotte révolutionnaire de Cherbourg, en état de déliquescence, fut incapable de les intercepter. Son fils aîné fut proclamé duc sous le nom de Jean VII et les navires bretons, arborant le pavillon blanc à croix noire, combattirent alors au côté de la Royal Navy et le 74 canons «Aotrou Yann » s’illustra brillamment lors du combat de Trafalgar. La Convention divisa le territoire, jusqu’à présent organisé par évêché, en quatre départements (Morbihan, Finistère, Côtes du Nord et Ille et Vilaine) et rattacha le territoire restant au département de la Loire Inférieure qui comprenait Nantes et la rive sud de la Loire.

A la chute de l’Empire, Louis XVIII, qui intriguait depuis longtemps pour récupérer ce qu’il considérait comme une partie du territoire français depuis l’époque des Valois, tenta de réannexer le duché en projetant un mariage entre la duc Jean et sa nièce, dernière survivante de la famille de Louis XVI. La duchesse Jeanne, toujours soucieuse des intérêts de son fils et de ses sujets fit avorter le projet. Le congrès de Vienne confirma définitivement l’existence du Duché de Bretagne.

La suite du XIXème siècle, « siècle d’or de la diplomatie » s’écoula sans grand problème, l’industrialisation, l’arrivée du chemin de fer et la généralisation de l’utilisation de la vapeur à partir de 1850 permettant au pays de prendre un essor industriel, agricole et commercial et de sortir enfin de la pauvreté endémique. L’armée, et surtout la marine, profita de cet embellie et la première corvette à vapeur, le « Gwenned » fut lancée en 1855. Une frégate cuirassée, construite sur les plans de l’ingénieur Dupuy de Lôme fut étudiée et baptisée « An Oriant ». Fierté de la petite flotte bretonne, elle resta en service jusqu’en 1890.

La population, malgré une émigration régulière vers la France, continua à augmenter et la conscription de tous les hommes pour une durée de trois ans permit de maintenir un bon niveau opérationnel des navires et des régiments de l’armée de terre. Les conscrits, bien formés et fortement motivés par la défense de leur territoire, restaient ensuite réservistes jusqu’à l’âge de quarante cinq ans.

Les relations avec la France et la Grande-Bretagne passèrent en cinquante ans de tendus à excellentes, renforcées par le fait que la Bretagne, bien que disposant d’une importante façade maritime, n’afficha jamais d’ambition coloniale. Parallèlement aux progrès économiques et diplomatiques, le régime politique vira vers une monarchie ducale constitutionnelle après que les échos de la révolution parisienne de 1848 aient dressé quelques barricades et agités quelques chiffons rouges dans les rues de Brest et de Rennes.

D’autres sources de revenus, comme l’argent envoyés aux familles par les nombreux bretons partant travailler en France et le développement du tourisme balnéaire de luxe, tirèrent encore plus vite l’économie vers le haut.

Les chantiers navals de Brest et de St Nazaire commencèrent dès les années 1860 à se forger une solide réputation dans le monde de la construction navale et profitèrent de la course à la taille et à la vitesse, tant dans le domaine des navires de combat que dans celui des transatlantiques naissants. Au début du XXème siècle, les torpilleurs classe « Kemper » (600 tonnes, un 65 mm, un 47 mm et quatre tubes lance-torpille) et contre-torpilleurs classe « Al Louarn » (1100 tonnes, deux 105 mm, quatre 65 mm et six tubes lance-torpille) furent exportés en respectivement 22 et 10 exemplaires vers les différentes marines européennes, la France en achetant respectivement dix et cinq. Les canons étaient fabriqués par Creusot-Loire.

Avec l’amélioration progressive des relations avec la France et les nombreux bretons partant y travailler quelques années, le français fit son apparition au sein de la population, au point d’être reconnu comme langue officielle, au même titre que le breton et le gallo, dès 1905, année qui vit s’installer en Bretagne nombre de religieux soucieux de quitter la France suite à la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. De nombreuses congrégations prenant alors en charge l’éducation, l’usage du français se généralisa et l’analphabétisme recula jusqu’à devenir insignifiant une vingtaine d’années plus tard.

Depuis 1890, un accord autorisait la Marine Nationale française à utiliser les ports de Brest et St Malo à titre de base permanente. Les premières années du Xxème siècle, le spectacle de puissants navires de guerre arborant le pavillon tricolore devint aussi courant aux yeux des brestois que celui des rapides « lévriers des mers » ducaux, pavillon blanc et noir battant à la poupe.

A la veille de l’embrasement d’août 1914, la force principale de la marine bretonne, se composait alors du croiseur-amiral le « Porzmoguer », proche du type « Emden » germanique, jaugeant 3500 tonnes et armés de dix canons de 105 mm et deux tubes lance-torpille sous la flottaisons, de cinq contre-torpilleurs « Al Louarn » et d’une dizaine de torpilleurs « Kemper ». La doctrine était celle de la « défense mobile », chère à l’amiral Aube. Basée sur les petits bâtiments, elle était particulièrement bien adapté à la topographie maritime bretonne, essentiellement composée de côtes découpées.

Lors de la déclaration de guerre, la Bretagne proclama immédiatement sa neutralité, obligeant les forces navales françaises à se retirer des deux ports mis jusque là à leur disposition. Toutefois, le sentiment pro-allié était relativement fort, surtout parmi la jeunesse bretonne et nombreux furent les volontaires à s’engager dans la Légion Etrangère ou à servir, sous des identités d’emprunt, à bord des navires français ou britanniques.

La flotte patrouilla activement pendant les deux premières années du conflit puis la pénurie de charbon à partir de 1916 obligea à espacer les sorties, devenues superflues du fait de la maîtrise de la mer par les alliés. Des sous-marins allemands furent occasionnellement signalés mais seuls trois cargos et deux chalutiers furent coulés de leur fait durant toute la durée de la guerre. En revanche, au mois de juillet 1915, le contre-torpilleur « Yann IV » sauta sur une mine au large de la Grande-Bretagne, entraînant la perte d’une trentaine d’hommes.

Un seul combat d’importance, au large de Nieuport fut livré au mois de décembre 1916 par les torpilleurs « Conq-Kerne », « Kemper » et « Roazon », revenant de Hollande, à deux contre-torpilleurs allemand, qui les avaient confondu dans la nuit avec leurs homologues français. Mal leur en prit, puisque l’un des deux, le G-136, fut proprement coupé en deux par une torpille du « Kemper » lancée à moins de quatre cents mètres. Du côté breton, seuls six morts et une vingtaine de blessé, résultant des tirs d’artillerie et de mitrailleuses allemands, furent à déplorer. Les équipages furent accueillis en héros et décorés par le duc Conan IV en personne.


Dernière édition par le Sam 02 Fév 2008, 18:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyVen 01 Fév 2008, 23:46

Encore.....cheers cheers cheers cheers

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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptySam 02 Fév 2008, 09:54

Salut,

voici la seconde partie : De l'armistice de 1918 à la déclaration de guerre de 1939.

Le retour de la paix fin 1918 fut accueilli avec soulagement par l’ensemble de la population qui, si elle n’était pas soumises aux privations alimentaires malgré la fourniture importante de denrées à l’Angleterre et à l’Irlande affamées, souffrit toutefois du manque de ressources énergétique, le rare charbon disponible étant utilisé prioritairement par l’industrie et les transports maritimes et ferroviaires.

L’armistice sonna également l’heure du retour des navires de combat français à Brest et à Lorient (préféré à St Malo par l’état-major de la marine française).

L’entre-deux guerre commença par une période relativement calme dans les années vingt, quoique le développement économique stagna plus qu’il ne progressa. Les dépenses militaires s’en ressentirent et les contre-torpilleurs commencèrent à être désarmés et placés en réserve. Puis le « Porzmoguer» fut lui aussi condamné en 1925, devenu complètement obsolète. Le duc Conan V, qui succéda à son père en 1920, passionné d’aviation, décoré de la légion d’honneur après avoir abattu dix avions allemands sur le front de Verdun, influença les Etats Généraux (équivalent de l’Assemblée Nationale) et le secrétariat ducal à la guerre en faveur de la création d’une force aérienne, réduisant d’autant le budget disponible pour la marine.

Néanmoins deux contre-torpilleurs type français « Bourrasque » (2100 tonnes, 4 x 130 mm, 2 x 37 mm AA, 2 x 3 TLT de 550 mm, filant 33 noeuds) furent construits à St Nazaire sur plans français, l’un des deux étant financé par la France au titre de la location des bases et le second en parti payé par une souscription publique auprès de citoyens et de la diaspora bretonne dans le monde. Ces navires rapides et bien armés apportèrent un sang neuf et suscitèrent des vocations maritimes chez nombre de jeunes gens. Ils prirent les noms d’ « Aotrou Yann » (traditionnel dans la marine bretonne, en l’honneur de Jean IV Montfort) et de « Breizh ».

Les années trente, comme partout en Europe, restèrent dans les mémoires comme une époque troublée. La Bretagne, malgré toute la sagesse de Conan V, ne fut épargnée ni par la crise ni par les partis totalitaires montants. Les affrontements de la Maréchaussée Ducale avec les ouvriers communistes des arsenaux de Brest et St Nazaire ou les militants fascistes du Parti National Breton (connu sous le nom de Bezen Perrot) émaillèrent les colonnes du Télégramme de Brest tandis que quelques scandales politico-financiers retentissants éclaboussèrent copieusement la classe politique traditionnelle.

Sur le plan international, les relations avec la Grande-Bretagne, un instant refroidies par l’engagement de bretons au sein de l’IRA irlandaise, au nom de la « fraternité celte », se réchauffèrent par la suite. Celles avec la France excellentes jusqu’en 1936, traversèrent une crise lors de l’arrivée au pouvoir du Front Populaire, une bonne partie du peuple breton y voyant un danger communiste. Le Parti Communiste Breton fomenta quelques troubles dans les villes principales mais la Section Bretonne de l’Internationale Socialiste, à l’instar de sa sœur française, s’abstint de tout soutien et le mouvement s’étouffa.

Paradoxalement, l’arrivée des congés payés et les facilités offerte par la Bretagne (formalités douanières réduites au minimum, trains directs avec tarification réduite sur le parcours breton, paiement en francs français et non en couronnes ducales) aux travailleurs français pour y passer leurs vacances relança l’industrie touristique malmenée par la crise financière et généra une rentrée importante de devises.

Une autre étape dans le réchauffement diplomatique fut franchie lorsque les menaces des régimes totalitaires se précisèrent. Les Etats Généraux votèrent en 1935 la mise en chantiers, toujours à St Nazaire, de six torpilleurs classe « Melpomène » (700 tonnes, 2 x 100 mm, 2 montages double d’Hotchkiss 13,2 mm AA, 2 TLT de 550 mm, capable de filer 35 nœuds). Réceptionnés entre février 1937 et décembre 1938, leur mise en service sonna le glas des « Al louarn », âgés de près de quarante ans. Ils prirent des noms de ville, portant un double nom de baptème breton à la proue et français à la poupe : « Kemper/Quimper », « Roazon /Rennes», « Sant Brieg/St Brieuc », « Brest », « Zol/Dol » et « Gwenned /Vannes». L’armement anti-aérien des deux « Bourrasque » fut renforcé par quatre canons Oerlokon de 20 mm et deux montages doubles de mitrailleuses de 13,2 mm. Enfin, huit vedettes lance-torpilles furent achetés en Angleterre chez Vosper, les matelots étant entraînés par la Royal Navy.

A la mi-1939, la marine ducale disposait donc de huit bâtiments modernes et parfaitement entretenus ainsi que d’une flotille de lance-torpilles. Un navire ex-civil de 2000 tonnes de contrôle des pêches « Sant Erwan » (sans valeur militaire), un bataillon de fusiliers marins affecté à la défense des bases ainsi que quelques batteries côtières défendant les ports de Brest et Lorient complétait le dispositif.

L’armée de terre, de la taille d’une grosse division française était composée de quatre bataillons d’infanterie (passant à quatre régiments en cas de mobilisation), d’un régiment d’artillerie, de deux escadrons blindé (chars Hotckiss H-39 et Renault FT-17 donnés par la France), d’un régiment de génie, ainsi que de plusieurs batteries antiaériennes (canons de 37 et 20 mm, mitrailleuses lourdes). Elle était renforcée par la « levée nationale », incorporant les réservistes entre quarante et cinquante ans, organisée sur le modèle d’une milice et chargés de la défense de leur localité.

La force aérienne comptait deux escadrilles de chasseurs : une équipée de Morane MS-406, en remplacement de biplans Fury, basée à Rennes et entretenant un détachement à Brest et une autre de chasseurs Gloster « Gladiator » basées à Vannes. S’y ajoutaient une escadrille de bombardement équipée de Fairey « Battle » et une autre de torpillage sur « Swordfish », opérationnellement placée sous le commandement de la marine. Quelques appareils de liaison et de réglage d’artillerie (Mureaux 115 pour la plupart) complétait l’effectif, les appareils de transport de la compagnie nationale Air Bretagne (Bloch pour la majorité) passant sous contrôle militaire en cas de mobilisation.

L’annonce de l’entrée en guerre de la France et de la Grande-Bretagne les 3 et 4 septembre 1939 ne surprit pas la population bretonne qui ne s’inquiétât pas outre-mesure, pensant à une victoire rapide des alliés et, qui plus est, rassuré par une déclaration officielle de neutralité consignée aux ambassades des belligérants.


Dernière édition par le Sam 02 Fév 2008, 16:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptySam 02 Fév 2008, 12:58

Re,

troisième partie : De la déclaration de guerre à l'invasion (1939-1940)

Dès le 5 septembre 1939, le duc, commandant en chef des armées, signa l’arrêté de mobilisation partielle des forces armées. La moitié des réservistes rejoignirent leur régiment ou navire et les armes destinées à la « levée nationale » (essentiellement de vieux Lebel de la première guerre mondiale) furent entreposées dans les postes de la Maréchaussée, prêtes à être distribuées.

Sur le plan des armements, la commande de chasseurs « Hurricane », destinés à remplacer les « Gladiators » et de Loire-Nieuport 40, devant se substituer aux « Battle » fut gelée par la Grande-Bretagne et le France, donnant priorité à leurs propres forces aériennes. Du coup, la cession prévue des « Battle » au Royaume de Belgique fut temporairement suspendue.

Pendant la « drôle de guerre », la Bretagne continua à vivre au rythme des relèves de réservistes et hormis un renforcement des patrouilles maritimes et aériennes, et quelques mesures de sécurité autour des ports, rien ne montra une quelconque inquiétude. Une dizaine de chalutiers hauturiers de Lorient, St Malo et Concarneau furent réquisitionnés et armés de canons et mitrailleuses ainsi que d’un équipement pour mouiller des mines, leurs équipages de réservistes restant à bord. L’état-major les affecta à la surveillance des atterrages des port. En revanche, la Marine Française fut une fois de plus contrainte d’abandonner ses bases, privant malheureusement le duché d’une source de revenu à un moment crucial. Les français laissèrent toutefois une bonne partie des équipements derrière eux, sûrs de conclure la guerre rapidement.

L’attaque du 10 mai 1940 éclata comme un coup de tonnerre et les évènements s’emballèrent. L’invasion par les Panzerdivisionen des Pays-bas, du Luxembourg et de la Belgique, pourtant neutres fut vécue avec effroi par la population bretonne. Le gouvernement d’union nationale formé depuis septembre 1939 mobilisa, en espérant que la France supporterait le choc des hordes nazies. Hélas, les espoirs furent rapidement déçus.

Avec le recul rapide des troupes françaises, les forces armées bretonnes, officiellement toujours neutres, organisèrent la défense du territoire. La défaite s’accentuant, plusieurs centaines de soldats en déroute se tentèrent de se faire interner plutôt que de risquer la capture ou la mort sur les routes.

La suite fut très brutale. Le 15 juin, un ultimatum exigeant la reddition des forces armées et le libre passage des troupes allemandes ainsi que l’ouverture des ports aux navires allemands fut déposé par l’ambassadeur d’Allemagne au duc, qui le congédia sèchement. Le 16 juin, les chars pulvérisèrent la barrière du poste de douane de Pontorson, l’invasion était en marche. Fougères tomba dans la foulée.

La résistance de l’armée de terre et de la levée nationale, bien qu’héroïque et facilité par le terrain de bocage, permit de ralentir l’avance allemande mais sans parvenir à l’arrêter et encore moins à contre-attaquer. Le renfort de troupe françaises par le sud, espérant créer un réduit breton, ne le permit pas plus. Néanmoins quelques fait d’armes furent à signaler comme la résistance de St Malo qui nécessita aux allemands pas moins de cinq régiments et quatre jours de bombardements de la Luftwaffe pour réduire la ville.

L’armée de l’air connut le même destin tragique que ses homologues hollandaises, belge et française. Les pilotes des Moranes 406 enregistrèrent non moins de cinquante-quatre victoires confirmées sur les avions à croix noire pour la perte de quinze appareils et dix pilotes. Les « Gladiators », largement dépassés furent moins chanceux puisqu’ils ne réussirent à abattre que cinq Stukas et He-111 pour la perte de dix chasseurs. Mais les plus héroïques furent sans conteste les équipages de la dizaine de Fairey « Battle », sans armement défensif qu’une ridicule mitrailleuse de 7,7 mm, avec une vitesse de 200 km/H, ils furent les proies rêvées des Messerschmitt et de la Flak. En un jour et deux missions, le 16 juin, ils furent anéantis. Leurs sacrifice est commémoré chaque année par l’actuelle armée de l’air. Les Swordfish, équipés de bombes furent guère plus chanceux et le 19 juin, la force aérienne bretonne avait presque cessé d’exister.

Des navires français débarquèrent le 18 juin deux régiments de troupes coloniales au port de Lorient, ainsi que des approvisionnement en munition et même quelques chars Somua, que les troupes abandonnèrent sur place faute de temps. L’évacuation de Lorient, la destruction des installation portuaire et le minage des passes fut effectué en un temps record. Les troupes allemandes ne découvrirent que ruines et incendies lorsqu’elles entrèrent dans la ville, le 21 juin, après des combats violents où les sénégalais montrèrent un courage héroïque. St Nazaire tomba ce même jour.

Le territoire non occupé se réduisant comme peau de chagrin au fil des heures, la famille ducale et le gouvernement après s’être successivement repliés sur St Brieuc le 17 juin puis Morlaix le 19, décidèrent, la capitulation de la France apparaissant inéluctable, l’abandon du territoire et l’exil en Grande-Bretagne. Il apparaît aujourd’hui que Son Exellence l’ambassadeur de Sa Majesté, Lord Hamilton, proche ami du duc et de certains ministre joua un rôle décisif dans ces heures tragiques.

A suivre : l'évacuation de Brest.
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptySam 02 Fév 2008, 14:13

lors de l'operation "catapult", est ce que les navires breton seront confisques et les equipages internes en camp ?? de la meme maniere que pour les batiments francais present en Angleterre ??

est ce que les anglais vont aussi attaquer de vive force les navires bretons Present en Affrique du nord ou dans les ports breton apres l'armistice ??

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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptySam 02 Fév 2008, 18:08

Re,

chaque chose en son temps, Bill! Rolling Eyes

4ème partie : l'évacuation de Brest

Il fallait organiser en catastrophe l’évacuation des troupes françaises et bretonnes restantes. Dans la nuit du 20 juin, les torpilleurs « Roazon » et « Dol », aidés des chalutiers « Speret ar mor » et « Morvac’h » nettoyèrent le goulet des mines lancées la veille par un raid de He-111. L’explosion d’une mine à l’arrière du « Dol » endommagea de manière irréversible les hélices. Son équipage, la mort dans l’âme, se résolut à le saborder au fond de la rade.

Le « Breizh » (classe Bourrasque ) et le « Gwenned » (classe Melpomène), après avoir soutenu la ville de St Malo par leurs tirs d’artillerie principale, avait mis le cap dès le 18 juin vers Porsmouth, repoussant deux attaques aériennes et abattant au passage un Stuka imprudent.

Seuls restaient utilisables à Brest les « Aotrou Yann », « Roazon », « Kemper », « Sant Brieg » et « Brest » qui, aidés par les vedettes, les chalutiers armés et toute une collection d’embarcations civiles, embarquèrent le maximum de troupes, de fonctionnaires et de personnalités intellectuelles et politiques sans oublier les réserves d’or et de devises de la Banque Centrale du Duché. Parmi les derniers, le duc Conan V, son épouse, la duchesse Gwenn, ainsi que ces enfants Maevenn et Arthur (entré dans les ordres l’année précédente), embarquèrent sur le « Kemper » avec quelques fidèles. Entre deux heures et quatre heures, l’armada de pas moins de cinquante navires, sous la direction de l’amiral Kernac’h à bord de l’« Aotrou Yann », avait appareillé et franchit le goulet, laissant le port de Brest en proie aux explosifs et charges incendiaires des équipes de sabotage. La traversée s’annonçait périlleuse.

En effet, dès l’aube, une vigie du « Roazon » qui naviguait sur le flan droit signala des appareils volant à haute altitude. Immédiatement les commandants firent sonner le rappel au postes de combat et les équipes de DCA se ruèrent à leurs pièces. Les soldats embarqués à bord des différents navires, qui s’étaient préparés à une telle éventualité, mirent leurs armes automatiques en batterie, prêts à prendre les attaquants sous un tir serré de petits et moyens calibres.

La menace se précisa lorsqu’on dénombra pas moins de trente Ju-87 Stukas, escortés d’une vingtaine de chasseurs Messerschmitt . Basculant un à un dans un ordre impeccable, les Ju-87 fondirent sur l’escadre en faisant hurler leurs sinistres sirènes. La DCA entra en action immédiatement. L’attaque n’excéda pas quelques minutes, mais qui parurent durer des heures pour les équipages et leur cargaison humaine. La plupart des marins n’avaient pas encore connu le feu et les gerbes soulevés par les bombes de 250 kg, le fracas des explosions et des moteurs, les flocons noirs des obus et les flammes des navires en feu et des avions abattus marquèrent pour le restant de leur vie beaucoup de survivants.

Lorsque les avions se retirèrent, six navires, dont le garde-pêche « Sant Erwann », étaient coulés ou désemparés et deux autres endommagés, dont le « Roazon » qui avait perdu sa poupe. Malgré un ordre d’abandon donné par l’amiral, l’équipage s’obstina et le chalutier armé « Stella Maris » lui passa une remorque. Il parvinrent aux côtes anglaises deux jours plus tard, après avoir encore subi une attaque, qui, heureusement, manqua de mordant et ne fit pas de dégâts. Le patron du chalutier et le commandant du « Roazon » furent décoré de l’Ordre de la Duchesse Anne, la plus haute distinction bretonne, par l’amiral Kernac’h qui, peu rancunier, les félicita chaleureusement. Les allemands ne perdirent pas moins de sept Stukas et un Messerchmitt dans l’affaire. Les pertes franco-bretonnes ne sont pas connues avec exactitude mais sont évaluées par les historiens entre mille et mille deux-cents morts.

L’autre navire avarié était le « Brest ». Gîtant de quinze degrés sur bâbord et perdant du fuel, son commandant mis le cap sur l’Irlande où il arriva la nuit suivante. Interné à Cork, le navire fut jugé irrécupérable et ferraillé sur place à la fin de la guerre. Plusieurs membres de son équipage, dont le commandant, s’évadèrent du camp d’internement irlandais et rejoignirent l’Ulster pour reprendre le combat.

Le comportement de la famille ducale fut exemplaire et les marins du « Kemper » racontèrent durant des années dans les bars de Londres puis de Bretagne les exploits du duc s’emparant d’une mitrailleuse dont les servants venaient d’être fauchés par les éclats, engageant une bande et ouvrant le feu sur les assaillants. Le souvenir de la duchesse Gwenn et de sa fille secourant les blessés ainsi que du jeune Arthur assistant les mourants contribua fortement, en ces temps de malheur, à souder les exilés autour de leur monarque. La nouvelle, relayée quelques jours plus tard à la BBC, réchauffa le cœur des bretons à présent occupés par la Wehrmacht. Evidemment, Radio-Berlin, en profita pour stigmatiser « l’aristocrate dégénéré valet de la clique judéo-maçonne ».

L’arrivée à Plymouth, escorté par les destroyers HMS « Zulu » et « Nubian » et couvert par la RAF fut quasi-triomphale. Le duc, immédiatement reçu par Georges VI, et ses secrétaires d’état annoncèrent la création d’un gouvernement provisoire en exil. Le premier ministre britannique, Sir Winston Churchill, leur suggéra de se mettre en contact avec un général français, récemment arrivé à Londres et répondant au nom de De Gaulle.

Entre temps, la Wehrmacht prit possession de l’ensemble du territoire, atteignant Le Guilvinec et Brest le 22 juin. Seule la garnison de Belle-Ile résista quelques jours. Bombardée, menacée d’un débarquement en force et sous la pression de la population civile, elle capitula le 28 juin. Lorsque les soldats débarquèrent à Quiberon, un détachement allemand présenta les armes sur le quai avant de les diriger vers la gare où deux trains les emmenèrent, par de multiples détours sur un réseau ferroviaire en ruine, pour cinq longues années de stalag.

A suivre : la seconde guerre mondiale (1940 - 1945).
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptySam 02 Fév 2008, 18:47

Tres bien raconte.
Quand est ce que le bouquin parraitra
Une copie signee SVP
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyDim 03 Fév 2008, 01:07

C'est un beau roman

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Jef salut
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyDim 03 Fév 2008, 09:08

Alors, mon pere n'aurait jamais rencontre ma mere, donc je ne serais pas ici... la vache, qui a dit "dommage"?? Marine imaginaire du duché de Bretagne Marin-si
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyDim 03 Fév 2008, 14:21

Salut à tous,

Citation :
la vache, qui a dit "dommage"??

MOI! lol!

Puisque çà à l'air de vous plaire, je continue.

5ème partie : la marine bretonne durant la seconde guerre mondiale (1940-45)

Après la joie de l’accueil, la première tâche de Yann Morvan, désigné secrétaire d’état à la guerre, fut de rassembler ses troupes et de négocier avec les autorités militaires et civiles britanniques pour mettre fin au chaos ambiant. La Royal Navy entendait réquisitionner les grands navires soit les deux « Bourrasque » et les trois « Melpomène » survivants (le « Roazon » étant déclaré irrécupérable), ne laissant à la marine bretonne exsangue que les huit vedettes, toutes arrivées par miracle et une poignée de chalutiers armés. Loin de se laisser impressionner, et profitant des désordres et du choc émotionnel qui suivirent l’opération « Catapult » au début du mois de juillet, monsieur Morvan réussit à obtenir de Churchill le maintien sous pavillon breton de l’ensemble des navires et même la mise à disposition pour cannibalisation de deux « Melpomène » français saisis en Angleterre.

Les « Aotrou Yann » et « Breizh » furent immédiatement réarmés et affectés à l’escorte des convois dans l’Atlantique. Les « Melpomène », en revanche, se révélèrent trop légers et manquant de rayon d’action pour ses tâches et très vite désarmés durant l’hiver 1940/41, ce qui ne fut pas sans poser un grave problème de moral pour les équipages.

Heureusement, quelques succès vinrent le rétablir. Dans les lueurs de l’aube du 20 décembre 1940, deux vedettes bretonnes lancèrent leurs torpilles sur un convoi de caboteurs allemands à destination des îles anglo-normandes. Quelques instant plus tard deux magistrales explosions privaient les garnisons allemandes de munitions, de repas de Noël et des colis du Vaterland (et accessoirement de la propagande du parti !).

Les bonnes nouvelles vinrent au milieu de l’année 1941 avec la fin du Blitz et surtout la mise à disposition par les anglais de quatre corvettes « Flower » et d’un sous-marin type U.

Les quatre corvettes, nommées d’après la légende celte d’Ys , « Gradlon », « Dahut», «Ys » et « Kaourintin » firent merveille dans la dure bataille de l’Atlantique. Les équipages, soumis à des conditions de mer très rudes, sans cesse sur le qui-vive, en proie aux assauts de la météo et des U-Boot forcèrent l’admiration de leurs frères d’armes. Dès le 8 novembre 1941, le « Gradlon » canonna un U-Boot venu en surface au large de l’Irlande, mais le sous-marin s’échappa en plongeant. La revanche vint le 5 mai 1942, jour où le même « Gradlon » envoya par le fond l’U-38, un des rare type IX survivant qui venait de torpiller un précieux pétrolier. Au mois d’avril 1943, à l’issue d’une chasse de plusieurs heures à l’Asdic, l’U 509 succomba à son tour au grenadage combiné de l’ « Ys » et d’un de ses sister-ship anglais accouru en renfort.

Le sous-marin fut le premier navire de ce type à entrer en service dans la marine bretonne, des velléités d’achat d’un sous-marin avant-guerre (1935) ayant rapidement été balayées par les difficultés économiques. L’équipage, trié sur le volet, fut immédiatement considéré comme l’élite des équipages. Dès l’instruction terminée, début janvier 1942, le navire, baptisé « Lug » (du nom d’un dieu celte) mis le cap sur Gibraltar et entra en Méditerranée. Après plusieurs missions de ravitaillement au profit de Malte assiégée, mettant à rude épreuve les nerfs de l’équipage, l’amiral britannique de la place leur donna leur chance sous forme d’une mission de chasse aux navires de l’Axe à destination de l’Afrique. Lorsque le « Lug » rentra à La Valette, deux cargos de 2500 et 5000 tonnes et un escorteur italien gisaient au fond la Méditerranée. Le sous-marin passa le reste de la guerre en Méditerranée, basé successivement à Malte, Gibraltar puis Alger à partir de 1943. Il ajouta à son palmarès deux autres transports italiens ainsi qu’un caboteur allemand coulé au canon au large de Menton et le chasseur de sous-marin UJ-609, torpillé en janvier 1944 au large de Marseille. Il faut aussi mentionner à son actif trois débarquements d’agents secrets de la Résistance Française sur les côtes occupées.

Les « Breizh » et « Aotrou Yann », bénéficièrent d’un renforcement de leur armement anti-aérien (sous forme de quatre bi-tubes de 40 mm en plus des 20 mm existant), d’un radar et d’un asdic au cours d’une refonte aux Etats-Unis en 1942 pour le premier et 1943 pour le second. Le « Breizh » vit en outre son étrave renforcé pour la navigation dans les glaces. Toutefois, les qualités de mer, excellentes à la base, s’en ressentirent du fait de l’alourdissement des structures.

A peine ses essais terminés, le « Breizh » retraversa l’Atlantique avant d’entrer à Scapa Flow au milieu du mois d’août. Les derniers aménagements intérieurs furent d’ailleurs finalisés pendant le voyage. L’amiral Kernac’h, qui avait refusé un poste gouvernemental pour commander à la mer, fort de plusieurs escortes atlantiques réussies, fut chargé de commander les forces d’escorte rapprochée du convoi PQ-18 à destination de l’Union Soviétique. L’équipage, se souvenant de la catastrophe du convoi précédent, ne fut guère enthousiaste mais les quarante quatre marchands et leurs chiens de garde prirent le départ sans incident le 2 septembre. Ce fut un nouveau coup dur pour la marine bretonne. Lorsque le convoi jeta l’ancre le 21 septembre dans le port d’Arkhangelsk, non seulement treize navires marchands avaient coulés mais le navire amiral breton manquait à l’appel. Dix jours plus tôt, le coup heureux d’un Ju-88 logea une bombe dans la seconde cheminée du « Breizh » qui se cassa en deux et disparu en moins de cinq minutes. Lorsque le « Copeland », navire de secours du convoi, se précipita sur place seuls cinq survivants purent être sortis de l’eau glacée. L’amiral, plus haut gradé breton en exil, avait disparu avec le navire ainsi que son commandant, un cousin du duc. Tous deux furent décorés de l’Ordre du Drapeau Rouge à titre posthume par les autorités soviétiques mais beaucoup de paroisses locales durent, à la Libération, graver un ou deux noms de plus sur le marbre des « disparus en mer ».

La fin de la guerre se déroula sans autre fait marquant pour la marine ducale, si ce n’est quelques victoires aériennes, quelques caboteurs coulés par les vedettes rapides et surtout l’armement de plusieurs barges de débarquement du 6 juin 1944 par des équipages bretons. Pour l’anecdote, ces derniers furent amèrement désappointés lorsqu’ils se rendirent compte que l’objectif était la Normandie et non leur patrie comme certaines rumeurs leur avaient laissé l’espérer. La compagnie de fusiliers marins s’illustra lors de la prise de Juno Beach.

Au point de vue politique, le soutien de Conan V au général De Gaulle, lui valu quelques remarques amères du premier ministre britannique mais aussi un « renvoi d’ascenseur » bien utile lorsque le général convainquit les alliés de renoncer à instaurer une administration d’occupation non seulement en France mais également sur le territoire du Duché.

La percée d’Avranches au mois d’août 1944 permis la libération de la majeure partie du territoire. Toutefois les poches de Lorient et de St Nazaire subsistèrent jusqu’en mai 1945.

La marine ducale rentra à Brest au mois d’octobre 1944, dans un spectacle de désolation. La Bretagne avait terriblement souffert de la présence allemande et du gouvernement collaborationniste dirigé par une certain Célestin Lainé, ex-activiste du Bezen Perrot. Mais les arrestations, déportations, tortures et exécutions n’avaient pas découragés les bretons, fidèles à leur devise nationale (Plutôt mourir que d’être souillé). Les réseaux de résistance informèrent les services alliés de nombre de mouvements de troupes, de sous-marins, sans oublier les maquis qui multiplièrent les embuscades et les sabotages après le débarquement allié. Beaucoup d’hommes et de femmes le payèrent de leur vie. D’autre part, la construction des bases sous-marines à St Nazaire, Lorient et Brest avaient attirés de sévères bombardement causant de lourdes pertes parmi les civils.

Dans les mois qui suivirent, deux régiments bretons, incorporés à la première armée française combattirent lors de la dure campagne d’Alsace puis en Allemagne, revenant avec la fourragère rouge de la légion d’Honneur accrochée aux drapeaux.

La Bretagne n’avait pas non plus déserté le ciel puisque l’as Erwan Kerhervé, évadé sur son Morane en 1940, puis engagé dans la RAF, termina la guerre avec seize avions allemands dont deux chasseurs à réaction Me-262 et trois V-1 à son palmarès. La presse l’éleva au rang de héros national.

Le 10 mai 1945, les troupes de la poche de Lorient capitulèrent, précédée la veille par celles de St Nazaire et la Bretagne toute entière respira.

A suivre : la reconstruction et la guerre froide


Dernière édition par le Lun 04 Fév 2008, 10:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyDim 03 Fév 2008, 15:39

Francois a écrit:
Alors, mon pere n'aurait jamais rencontre ma mere, donc je ne serais pas ici... la vache, qui a dit "dommage"?? Marine imaginaire du duché de Bretagne Marin-si

moi aussi... mais ca aurait put etre pire

tres bien ce bouquin, faut le faire tirer
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyDim 03 Fév 2008, 23:57

scratch scratch scratch
Je vois bien une opération de sabotage par la résistance (ou tentative) sur le Scharnhorst & Gneisenau à Brest en 1941


Jef salut
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyLun 04 Fév 2008, 08:34

Salut,

Citation :
Je vois bien une opération de sabotage par la résistance (ou tentative) sur le Scharnhorst & Gneisenau à Brest en 1941

Oui, çà pourrait être une idée ou encore l'engagement de la flotille de vedettes MTB lors de l'opération Cerberus.

Le post du jour (partie 6) : la reconstruction (1945-1950)

A peine s’éteignirent les derniers accords de la musique du défilé de la victoire, organisé à Rennes le 30 mai 1945, que sonna l’heure du bilan.

L’état économique et social du duché était catastrophique. Brest, Lorient, St Malo et St Nazaire étaient entièrement détruites. Les zones industrielles et portuaires des autres villes avaient également été ravagées par les Forteresses Volantes et les Mosquitos avaient fait leurs choux gras des locomotives et des ouvrages d’art de la compagnie ferroviaire nationale Hent Houarn Brezoneg. Les réseaux routiers, téléphoniques et électriques était également fortement désorganisés. La distribution difficile de l’eau potable dans les villes, submergées de réfugiés, faisait craindre des épidémies.

L’aide américaine, arrivée dès octobre 1944, avait donné la priorité à la remise en marche du port de Brest et de la voie ferrée vers Rennes et Le Mans pour approvisionner les armées alliées s’enfonçant toujours plus loin dans le continent. Ce ne fut qu’au cours du printemps 1945 que le génie américain se préoccupa de la réparation des autres infrastructure. Dans les mois qui suivirent l’US Army, en rembarquant vers les Etats-Unis, laissa sur place des locomotives, des wagons, des camions, des buldozers et divers autres matériels qui permirent la réparation des infrastructure, un redémarrage progressif de l’économie et surtout de parer aux besoins sanitaires les plus pressants. Une aide alimentaire d’urgence fut également débloquée par les américains et les argentins.

Le déblaiement des décombres et la reconstructions des villes prit tout son essor entre 1946 et 1947 et dès cette année-là, l’argent et les équipements du plan Marshall laissèrent entrevoir des jours meilleurs et surtout mirent un frein aux manifestations insurrectionnelles marxistes, endémiques à cette époque dans les quartiers ouvriers.

Sur le plan de la défense, l’accord signé par Conan V avec le Gouvernement Provisoire de la République Française dès 1943 assurait les bretons du soutien de la France en cas d’agression étrangère. En contrepartie, la Bretagne s’engageait à soutenir politiquement et militairement la France si celle-ci se trouvait menacée. Dans le même temps, le duché, en tant que belligérant et rompant avec sa tradition de neutralité, avait fait son entrée aux Nations Unies.

L’état de la Marine était à l’image de celui du pays. L’ « Aotrou Yann », la coque et les machines usées par des mois de navigation, n’était plus opérationnel. Transformé en dépôt et navire d’instruction, il ne quitta plus son quai de la Penfeld que pour être ferraillé en 1961. Les trois « Melpomène » restés en Angleterre furent condamnés et ferraillés sur place après avoir servi de batterie anti-aérienne depuis la fin de l’année 1940. Le « Brest », interné à Cork, subit le même sort. Ne restaient opérationnelles que deux flotilles de huit MTB Vosper et les quatre « Flower », plus quelques barges survivantes du Jour J . Le « Lug » avait été rendu à la Royal Navy.

Heureusement la renaissance se profila dès janvier 1946 avec la cession de six chasseurs de sous-marins SC (1x40 mm, charges de profondeur) et six dragueurs YMS (1x76 mm) par l’US Navy. Les YMS furent particulièrement appréciés du fait des nombreuses mines de tous types et de toutes nationalités polluant encore les atterrages des ports bretons. L’industrie de la pêche pût alors redémarrer dans des conditions moins dangereuses que les mois précédents. Les vedettes MTB disparurent progressivement entre 1946 et 51.

Le sous-marin U-510, saisi à Lorient en mai 1945 et remis en état durant les mois suivants, fut commissionné au mois de février 1946 sous le nom de « Kernac’h », perpétuant ainsi le souvenir le l’amiral. Il resta en service jusqu’en mai 1960.

Le redressement s’accentua l’année suivante avec le transfert de quatre destroyers d’escorte (DE) immédiatement rebaptisés « Breizh » (en souvenir du navire-martyr de l’Arctique), « Nominoë », « Al Louarn » et « Porzmoguer ». Ces bâtiments, fierté de la Marine pendant presque deux décennies, envoyèrent les quatre Flower à la découpe. L’US Navy donna en plus trois LCM mais ils ne servirent presque pas et fut vendu à la France dès 1951. Transférés en Extrême-Orient et blindés sur place, ils servirent dans les Dinassaut indochinoises. Un unique LST, du nom de « Laïta » servit au maintien d’un capacité amphibie.

Les autres forces bénéficièrent également des largesses alliées et l’armée de terre se trouva rééquipée de chars Sherman, auto-mitrailleuses M-8 et surtout des increvables half-track M-3 et camions GMC. Certains de ces matériels restèrent en service jusqu’au milieu des années 70. L’armée de l’air, quant à elle, récupéra auprès de la RAF une trentaine de Spitfire et quelques bimoteurs Anson de transport. Trois AAC-1, version française du Ju-52, vinrent remplacer ces derniers dès 1948.

Le début de l’année 1949 vit le décès du duc Conan V, épuisé par les années de lutte, à l’âge de cinquante neuf ans. Pleuré par toute la population, sauf quelques militants communistes qui en profitèrent pour réclamer la création d’une république populaire, il reste encore aujourd’hui dans les mémoire comme celui qui incarna la résistance bretonne à la barbarie totalitaire et qui sut préserver l’indépendance du Duché. Son ultime mesure fut de faire abroger la loi salique, permettant à sa fille Meavenn, d’accéder au titre de duchesse régnante, son fils Arthur ayant refuser de quitter les ordres. La Bretagne n’y perdit pas au change : la duchesse ayant épousé un sénateur américain au mois de mai 1943, le « duc-consort » se fit l’avocat de sa patrie d’adoption auprès de ses anciens compatriotes, permettant à l’économie nationale et surtout aux chantiers navals de bénéficier du soutien d’une partie de la finance new-yorkaise.


A suivre : la guerre froide (1950-années 80)

N.B. : J'ai séparé l'après-guerre de la guerre froide pour alléger un post trop lourd!
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyLun 04 Fév 2008, 09:20

Excellent post MM40, bienvenu dans les mondes imaginaires du forum marine (en tant que créateur cette fois) Wink thumleft thumleft thumleft .

L'idée d'une présentation historique depuis l'ancien régime est vraiment géniale thumright .

Tu nous fera une présentation de la bretagne actuelle une fois arrivé de nos jours?

Je crois que je vais remanier mon post sur l'Epire en me basant sur vos exemples (Slavie, Belka, Duché de Bretagne).
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyLun 04 Fév 2008, 10:20

scratch scratch scratch

Pour l'attaque du Scharnhorst & Gneisenau, des torpilles montées genre Maiale italienne seraient interressantes.

Les commandos, anciens de la marines de Brest, seraient amenés par un sous marins et libéré vers Ouessant...

Bonne chance les gars salut


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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyLun 04 Fév 2008, 11:02

Re,

Citation :
Tu nous fera une présentation de la bretagne actuelle une fois arrivé de nos jours?

Oui bien sûr, ainsi qu'un ODB non seulement de la Marine mais aussi des forces aériennes et terrestre. A mon avis, une marine militaire ne se conçoit pas hors d'un contexte politique, économique et social ni à part des autres forces armées.

Citation :
Les commandos, anciens de la marines de Brest, seraient amenés par un sous marins et libéré vers Ouessant...

Crois-tu que les Maïales auraient l'endurance nécessaire pour venir depuis Ouessant? Il y aurait également la possibilité de kayaks de mer, comme les anglais ont fait en Gironde. Dans les deux cas, il faudrait profiter de la marée montante pour franchir le goulet.
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyLun 04 Fév 2008, 13:00

"...Crois-tu que les Maïales auraient l'endurance nécessaire pour venir depuis Ouessant?..."

scratch scratch scratch
En regardant la carte de la pointe de la Bretagne, ils pourraient être lachés du coté de Camaret, une autononie de 30 km à 10 noeuds serait suffisante. Des torpilles modifiées avec un réservoir supplémentaire feraient l'affaire.

Les 12 hommes du commandos montés sur 6 torpilles pourront être récupérés par la résistance après l'opération, en plus, ce sont des gars du pays et ils connaissent très bien la rade...


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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 08:31

Bonjour,

voici le post d'aujourd'hui.

Partie 7 : la guerre froide (1950-fin des années 80)

L’adhésion à l’OTAN en 1950 vit l’ouverture du port de Brest au navires de l’Alliance. Les accords de coopération avec la France, signés dès 1946, avaient permis aux élèves-officier bretons d’intégrer l’Ecole de l’Air de Salon de Provence ou l’Ecole Navale de La Rochelle. En contrepartie, l’école spéciale militaire française de St Cyr vint s’installer dans la lande de Lanvaux, sur le site de Guer-Coëtquidan. Le bases marines et sous-marines de St Nazaire, Brest et Lorient furent mises à disposition de la « Royale » dès 1947.

Le service militaire, de deux ans jusqu’en 1951, fut réduit cette année-là à 18 mois.

Les décennies 1950 et 60 furent celles du développement économique, de l’achèvement de la reconstruction mais aussi de la menace soviétique. Les DE bretons, régulièrement intégrés aux groupes maritimes OTAN, participèrent activement à la détection et à la chasse aux sous-marins soviétiques. Toutefois, dès la fin des années 50, leur équipement dépassé ne les limita aux zones côtières et les navires français basés à Brest et Cherbourg prirent le relais. Encore une fois, le besoin de renouveler la flotte se fit sentir.

Entre 1959 et 1963, les six YMC furent entièrement refondus à Brest et St Nazaire avec changement de la drague pour une version plus performante, remotorisation complète et remplacement du 76 mm par un 40 mm Bofors. Leur durée de vie fut ainsi prolongée entre dix et quinze ans. Le financement de l’opération fut assuré par les américains au titre de l’OTAN, la seule condition étant de choisir des moteurs d’un fabricant d’outre-atlantique. Detroit Diesel emporta le marché.

Parallèlement les six chasseurs SC furent remplacés entre 1958 et 1960 par une douzaine de patrouilleurs côtiers, portant des noms de ville et construits à Brême. Armés d’un 40 mm, d’un 20 mm et de deux mitrailleuses lourdes, puis refondus pour embarquer en plus quatre missiles SS-12 dans les années 70, ils restèrent la terreur des contrebandiers d’alcools et de cigarettes grenouillant entre France, Bretagne, Irlande et Angleterre. Les équipages des « chalutiers » soviétiques s’approchant un peu trop près du port de Brest firent aussi les frais de l’audace de leurs équipages et éprouvèrent bien des frayeurs en voyant ces bolides leur couper la route et le sillage dans une gymkhana effrénée.

Enfin, la commande de trois Escorteurs d’Escadres, toujours sur plans français en 1961 permit à la marine de revenir dans la « cour des grands ». Ces navires de plus de 3700 tonnes (2x100 mm, 2xII 40 AA, 2x20mm AA, 2xIII TLT de 550 mm, un mortier automatique de 305 mm), portèrent les noms de « Kernac’h », « Pozmoguer » et « Conan V ». Leur mise en service s’étala entre 1963 et 1965. L’indispensable programme d’assistance mutuelle de l’OTAN permit une fois de plus d’aider le budget de la défense qui n’y aurait pas suffit. Cinq autres furent construits par les chantiers bretons pour la Marine Française.

La force aérienne échangea dès 1954 ses Spitfire pour trente chasseur-bombardiers Dassault « Ouragan », entrant ainsi dans l’ère du réacteur. Huit Dakotas (trois ex-armée de l’air française et cinq ex-USAF) se chargeaient des missions de transport. Une escadrille de bimoteurs amphibies Marlin (remplacés au cours des années soixante par des P2-V Neptune) de l’aéronavale française basés à Lann-Bihoué assurait les missions SURMAR. Puis une quinzaine de Hawker « Hunter » vint remplacer les « Ouragan » entre 1967 et 1970, quelques uns étant conservés pour l’entraînement. Quatre Nord-262 et deux Noratlas se substituèrent en 1966 aux Dakotas et volèrent jusqu’en 1996.

La décennie 1970 sonna le glas des vénérables YMC, remplacés entre 1973 et 1975 par cinq chasseurs de mines classe « Circé » construits localement sous licence DCN. Ils prirent les noms de « Lug », « Dana », « Teutates », « Ceridwen » et « Benelos », héritage du panthéon celte. Eux-même ne furent remplacés qu’en 1998 par les actuels « Tripartites ».

Bien que la crise pétrolière vint ralentir fortement la croissance économique, de nombreux autres investissements militaires émaillèrent la décennies comme l’achat entre 1972 et 74 de quarante-cinq AMX 13 et d’une quinzaine de F-5 « Tiger» d’occasion dont certains restèrent en service jusqu’en 1998.

La fin de la période Brejnev, marqué par de nouvelles tension avec l’occident, vit naître un ambitieux programme de modernisation de la Marine ducale. D’autant qu’Arthur, fils aîné de la duchesse Maewenn et à l’époque officier de marine en attendant de succéder à sa mère sut adroitement la conseiller à ce sujet. En 1980, fut passée commande auprès des chantiers de St Nazaire de trois avisos A 69, destinés à remplacer les EE. Ils entrèrent en service respectivement en 1983 et 1984, entraînant de facto le désarmement et la vente à la Turquie des «Porzmoguer » et « Conan V», dont les noms furent transférés aux nouveaux bâtiments. D’autre part, le remplacement des patrouilleurs se fit jour sous la forme d’une commande de douze patrouilleurs Hauk en Norvège (dont six financés par l’OTAN) en 1983.

Avec l’ère Gorbatchev et la décadence de l’Union Soviétique mais surtout les difficultés économiques du milieu des années 80, la réduction des effectifs et la limitation du service militaire à 12 mois fut décidée.

La commande, retardée pour raison budgétaire, du troisième A 69 fut annulée en 1986 et le désarmement du dernier Aviso Escorteur fut effectif en juin 1987. La commande de « Hauk », elle aussi retardée d’un an, fut réduite à huit navires la même année. Les vedettes allemandes furent alors proposées à la vente après un reconditionnement sommaire à l’arsenal de Brest. Sur les douze, deux furent acquises par le Sénégal, une par le Bénin, trois par Chypre, une autre par le Gabon et une dernière par la Côte d’Ivoire. Les quatre restantes, ne trouvant pas preneur, servirent de cible d’entraînement les années suivantes. D’autre part, la mise en réserve de deux des cinq « Circé » fut réalisée fin décembre 1989.

L’abandon de la composante « chasse » de l’armée de l’air fut même envisagée (bien qu’en définitive non appliquée) et, en 1990, les « Hunter », trop coûteux et obsolètes, furent ferraillés. Toujours dans un souci de réduction des coûts, six F-5 finirent sous cocon en attendant leur vente à la Turquie, ne laissant que huit « Tigers » en activité (le quinzième avait été perdu par accident en 1984).


A suivre : le Duché de Bretagne et ses forces armées aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 09:25

moi ce qui me ferait rire,
c'est si bill a la meme idée de marine imaginaire

il en créerait 1 nord irlandaise, pour faire chier les anglais, lui donnerait des moyens supérieur a la royal navy, et lui ferait la guerre 14 fois durant le 20eme siècle Laughing
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 10:09

J'ai une petite question : est-ce que le duché de Bretagne comprend uniquement les 4 départements bretons actuels ou rajoutes-tu la Loire Atlantique. Parce qu'avec Nantes et StNazaire, ca change pas mal les choses, non ?
En particulier, je pense que la France dans une telle uchronie serait encore moins une nation maritime qu'elle ne l'est.
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 10:09

Et d'ailleurs, la capitale c'est Rennes ou Nante ?
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 10:43

si il suit l'histoire stricto-sensu, le duché de Bretagne s'étend jusqu'à Nantes qui était la capitale puisque le chateau ducal s'y trouve donc la CAPITALE DE LA BRETAGNE C'EST NANTES ET PAS RENNES NA !!!!!!!!!!!!!!

une carte
Marine imaginaire du duché de Bretagne Bretagne_historique

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Duch%C3%A9_de_Bretagne

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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 12:24

Salut,

si vous lisez bien le premier post, le Duché de Bretagne a pour capitale Rennes et comporte les quatre départements actuels de la Région Bretagne (Finistère, Côtes d'Armor, Morbihan et Ille-et-Vilaine) plus un morceau de l'actuelle Loire-Atlantique correspondant à la partie située au nord de la Loire moins la ville de Nantes restée française au traité de 1722.

Donc Nantes n'appartient pas au Duché de Bretagne. En revanche des villes comme Le Croisic, Guérande, St Nazaire, Châteaubriant ou encore Nort/Erdre en font partie.

Je pense que la France, même affaiblie n'aurait pas cédé la ville de Nantes qui était à l'époque l'un des ports les plus actifs de la façade atlantique. Le développement industriel et touristique du XIX et XXème ayant plutôt bénéficié à St Nazaire et La Baule, l'impact économique sur le développement du duché reste mineur.

Pour Claus', l'appartenance de Nantes à la Bretagne reste un vaste débat. J'ai des copains nantais de souche qui ne se reconnaissent absolument pas bretons, d'autre si... Géographiquement, la Bretagne se limite à la rive nord de la Loire, donc Nantes en fait, à mon avis, partie. Mais l'histoire de ces deux derniers siècle en a décidé autrement.

Le problème de la Loire-Atlantique, c'est que c'est une création administrative batarde (sans vouloir insulter ses habitants). La révolution a voulu casser les anciennes provinces et évêchés et le département a récupéré un morceau de l'Anjou (à l'est), un morceau de la Bretagne (au nord de la Loire) et un bout de la Vendée (au sud de la Loire). La pluaprt des géographes ne considèrent pas des villes comme Pornic ou Paimboeuf comme bretonnes mais vendéennes. Je partage cet avis (même si elles ont dépendu du diocèse de Nantes).

Voici à quoi ressemblerait le duché (après on peut toujours chipoter sur du détail, mais l'idée générale est là) :

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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 12:36

Une question: le Mont Saint Michel fait-il partie du duché de Bretagne ou reste-il Normand et donc français?
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MessageSujet: Re: Marine imaginaire du duché de Bretagne   Marine imaginaire du duché de Bretagne EmptyMar 05 Fév 2008, 12:37

Bonne question, dans mon idée, le Mont St Michel reste français. En fait, il se situe à la frontière mais côté normand.
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