Poutre d'étrave sur cargos anciens

Outre le fait de nous brosser un tableau détaillé de la flotte d'invasion allemande (d'une ambition démesurée !), le sujet sur les navires de l'opération SeeLowe montre de superbes photos de cargos anciens.
Sur plusieurs de ces navires, on distingue, en "doublure" de l'étrave, une sorte de poutre.

NIALA a écrit:

Le cargo mixte Neidenfels
A6 Belgrano
Belgrano devenu le sperrbrecher 11

Quelle pouvait bien en être l'utilité, ou la fonction ?
Rajoutés lors de leur réquisition militaire ?

J'ai aussi remarqué ces poutre devant l'étrave de cargos allemands militarisés, je pense mais n'en suis pas sur qu'il s'agit d'un systeme pour positionner les dragues ou les paravanes sur des navires a vocation marchande donc qui était dépourvus à l'origine contrairement aux navires de guerre ou cette possibilité est prévue à la construction.

Toutes ces clichés correspondent, à mon avis, à des unités photographiés en eaux calmes abritées. Il conviendrait de les "apprécier" en haute mer, avec de la houle; l'étrave devait, alors, allègrement plonger dans" la plume", et ce dispositif pouvait, ainsi, avoir pour vocation d'écarter, au moins, le "piège à c.." que constituaient les mines dérivantes, soit larguées intentionnellement, soit ayant rompu leur orin.

Les Sperrbrecher, à ma connaissance, n'étaient pas dotés de paravanes. Leur coque était intentionnellement renforcée, pour tenter de minimiser les dégâts causés par les mines et certains d'entre eux disposaient, également, d'un dispositif de neutralisation électro-magnétique des systèmes de déclenchement des mines magnétiques - sans trop savoir, s'il était réellement efficace ! -.

Toutes ces conversions, dérivées le plus souvent de bâtiments du commerce, avaient un franc-bord beaucoup trop important, pour pouvoir être sérieusement efficaces dans le déminage à l'aide de paravanes, dont l'emploi se limitait, alors, le plus souvent, dans les champs de mines à orins; la paravane était censée "cisailler" l'orin (la chaine qui liait la mine à sa gueuse de positionnement) et contraindre la mine "submergée" à faire surface, pour la dézinguer, au final, au fusil ou au canon léger.

La mine dérivante, intentionnelle ou non, était, elle, une toute autre "cochonnerie". Le solide renfort, installé à l'étrave, avait pour fonction première de l'écarter "naturellement" de la coque du bâtiment, en limitant, au besoin, les effets de sa détonation. Après, cette dernière variait aussi en fonction de la sensibilité intrinsèque de la mine!