Engins sans équipage et Distributed Maritime Operations

Pour la première fois, l’U.S. Navy a déployé deux navires expérimentaux sans pilote à Yokosuka. Les MARINER et RANGER y sont arrivés le lundi 18 septembre 2023. Leur traversée depuis la Californie s’est faite avec un équipage à bord, les deux navires étant encore expérimentaux. Leur déploiement s’inscrit dans une vaste campagne d’essais pour évaluer la capacité des navires sans équipage à mener diverses missions et à s’intégrer aux dispositifs de marines alliées. Parmi les missions testées, on compte la lutte antisurface et anti-sous-marine, la patrouille de zone, la reconnaissance et le recueil de renseignement, en particulier mais pas uniquement dans les zones à risque.


En 2021, le RANGER avait été utilisé pour lancer un missile SM-6 alors qu’aucun équipage n’était à bord et que le navire était téléopéré depuis un autre bâtiment. Petit à petit, l’U.S. Navy compte généraliser l’utilisation de genre de navires partiellement ou entièrement automatisés. Un des enjeux est de les intégrer à un système de force et de rédiger conjointement une de ces doctrines dont l’U.S. Navy est friante. Le concept est connu sous le sigle DMO : Distributed Maritime Operations.

Avant d’arriver à Yokosuka, les MARINER et RANGER ont été intégrés au groupe du CARL VINSON pour en améliorer et en étendre le suivi de situation maritime. D’autres navires automatisés, tels que le SEA HAWK et le SEA HUNTER, avaient été téléopérés depuis des destroyers au cours de l’exercice Pacific Rim 2022 autour des Hawaii. A terme et plus précisément à l’horizon 2050, l’U.S. Navy espère que 40% de ses flottes seront composées de tandems navires conventionnels / navires sans équipage. Elle en attend des économies de coûts de fonctionnement, une moindre exposition de ses effectifs aux risques, notamment en temps de crise pendant lequel il s’agit de marquer de près des groupes navals hostiles et de les frapper en premier sans exposer d’équipage. Dans cette optique, l’aptitude à coordonner et synchroniser les attaques est cruciale : le concept d’ « opération distribuée » dépasse largement celui d’un navire automatique utilisé isolément. Il s’agit en effet de ne pas bordéliser – pour employer un terme à la mode que l’auguste Dahlia Bleu voudra bien excuser – le fonctionnement des navires conventionnels.

Les parages du Japon et de Taïwan sont un excellent théâtre d’opération, et pour l’instant de test, de ce concept. En août, le Pentagone a dévoilé une stratégie de déploiement d’un grand nombre d’engins navals et aériens sans équipage d’ici 18 à 24 mois.

Intéressant ce concept; mais il y a semble t'il des locaux pour un équipage éventuel, donc ils peuvent fonctionner au choix avec ou sans équipage?

Pour te répondre Niala, ce sont des navires rachetés au civil (qui était donc opérationnel avec des équipages)
pour l'instant pour les grandes traversées comme ici pour aller au Japon, ils ont donc étés amenés avec un équipage à bord.
Comme ce sont des "Concept Ship" ils sont là pour valider le devenir des drones de l'US Navy...
ca veut dire que les prochains (si le concept complet est validé) ne seront surement plus avec cette forme-ci, mais surement bien sans aucune cabine de pilotage et d'équipages a bord!!

Takagi a écrit:

[…] […]
A terme et plus précisément à l’horizon 2050, l’U.S. Navy espère que 40% de ses flottes seront composées de tandems navires conventionnels / navires sans équipage. […] : study:

Plus prosaïquement, ça pourrait même concerner 40% de sa flotte : l'US Navy passant ainsi des trois cents bâtiments actuels (avec équipage) à plus de cinq cents (dont deux cents sans équipage).