Bonjour,
Un peu de "dépollution" * du sujet MEK, par transfert de ma réponse.
- NIALA a écrit:
- Etude intéressante, mais en quoi le procédé de lignage des lignes d'arbres de M.Le gris est 'il novateur par rapport à ce qui se faisait avant?
La méthode est exposée et justifiée dans le cours de lignage des lignes d'arbres, Ensta 1973, de M. Legris, devenu entre-temps Ingénieur général du GM.
En tentant de résumer les quelque 28 pages du cours :
"Dans les méthodes de ligne de feu précédentes, la détermination des points repose sur l'appréciation visuelle d'un observateur, soit de l'occultation complète du faisceau, soit d'une égale diminution de l'éclat d'une image".
Pour faire simple : on observe une source lumineuse à travers des trous.
Interception en E3 d'un faisceau passant par E1 et E2.
Bien noter que la propagation de la lumière est perturbée par la diffraction à chaque trou, c'est-à-dire que chaque trou, ou arête, se comporte à son tour comme une source.
"Il est à remarquer, en outre, que ce sont des méthodes d'interpolation, c'est-à-dire qu'on ne peut les employer facilement que lorsque l'on connait les deux extrémités de l'alignement. Les tentatives faites pour prolonger un alignement par le procédé de la ligne de feu sont vouées à l'échec car les effets de la diffraction deviennent alors catastrophiques.
Nous citerons le cas suivant que nous avons pu observer nous-mêmes sur le contre-torpilleur Mogador : il s'agissait de prolonger de 30 mètres l'axe de rotation du réducteur principal intact babord du bâtiment dont tout l'arrière avait été détruit. On tenta d'utiliser une méthode de ligne de feu en plaçant, derrière un cimblot parfaitement usiné et centré sur le tourteau avant du réducteur, une lampe à filament ramassé. Un deuxième cimblot identique, placé sur le tourteau arrière, devait définir, en principe, l'alignement à prolonger de 30 mètres vers l'arrière."
"A trente mètres, l’œil de l'observateur qui recherchait l’alignement pouvait se déplacer dans une surface de plusieurs décimètres carrés en continuant à voir la lumière. Outre que la recherche des limites de cette zone de visibilité eût été extrêmement malaisée, il n'y avait aucune chance pour que cette surface fût circulaire et centrée sur l'alignement.
Nous avons assisté à une tentative analogue, et aussi infructueuse, sur le Jean-Bart, en 1947."
Procédé de l'IDTP Legris :
"Ce procédé est aussi un procédé optique mais il diffère des précédents du fait qu'il opère par extrapolation et qu'il met en jeu des intensités lumineuses telles que c'est le faisceau lui-même qui vient déterminer en chaque position les points de l'alignement."
"Principe : Soit un solide quelconque A assujetti à tourner autour d'un axe rectiligne XY. Fixé sur ce solide, une source lumineuse S fixe par rapport à A et un objectif O également fixe par rapport à A. L'objectif O donne de la source S une image s sur un écran E. "
"Dans ces conditions, si l'on fait opérer au solide A une rotation complète, le faisceau lumineux SOs enveloppe dans sa rotation autour de XY une surface de révolution dont l'axe est précisément la droite XY. " "La tache s décrit sur E un anneau dont le centre C est rigoureusement sur l'alignement XY."
NB : je suppose volontiers que les sources laser se sont imposées depuis lors.
- Citation :
Effectivement pour refaire tout l'arrière du Mogador il y avait du travail, il semble que ce travail était pratiquement terminé lors du sabordage de Toulon par le Chantier de La Seyne, si je ne m'abuse.
Hélas oui. Encore en réparation, à flot, aux chantiers de La Seyne.
Bonjour,
- ARMEN56 a écrit:
-
@Niala
Il s’agissait d’une méthode de lignage exclusivement en correctif , c’est à dire sur une ligne d’arbres en avarie partielle .
[
En fait, Legris indique dans son cours que sa méthode peut être utilisée en construction neuve. Elle s'applique en particulier lorsqu'on a dû installer l'appareil propulsif avant d'avoir reçu les pièces moulées ou forgées de l'étambot ou des chaises. Par exemple sur le pétrolier "du Bellay" à Dunkerque.