LPD (LHD, MRSV) futur (2011-2020)

Début octobre 2016, la Marine Indienne a lancé le deuxième round de l’appel d’offres visant l’acquisition de quatre LPD de nouvelle génération. Annoncé en 2011 puis lancé en novembre 2013, le premier round avait abouti à la sélection d’une short-list sur laquelle ne figurent plus que deux noms : l’entreprise publique Reliance Defence and Engineering Limited (RDEL, anciennement Pipavav Defence and Offshore Engineering), et l’entreprise privée Larsen & Toubro (L&T). Un troisième soumissionnaire avait été écarté à cause de ses dettes : ABG Shipyard.

Le futur LPD doit respecter plusieurs contraintes : coût de développement de 2,6 milliards de dollars US, déplacement de l’ordre de 20 000 tonnes, longueur inférieure à 215m, tirant d’eau inférieur à 8m à pleine charge, autonomie d’au moins 45 jours, vitesse de transit supérieure à 20nd, propulsion électrique, capacité d’emport de six chars lourds, vingt véhicules de combat d’infanterie et quarante camions. L’armement doit comprendre des lance-missiles à courte portée, des CIWS et des mitrailleuses de divers calibre ; les contre-mesures doivent être complétées par des lance-leurres et un système de leurre anti-torpilles. Les installations hélico doivent permettre la mise en œuvre des hélicoptères utilisés pour les opérations spéciales et pouvoir accueillir des engins de 35 tonnes ; dix hélicoptères d’un type non précisé doivent pouvoir être embarqués. Les nouveaux LPD doivent pouvoir loger 1430 personnes : 60 officiers, 470 hommes d’équipage et 900 hommes de troupe. Ils doivent également pouvoir embarquer un hôpital mobile ou un PC de commandement.

La Marine Indienne n’a pour l’instant qu’un seul LPD : il s’agit de l’ex-TRENTON américain de la classe AUSTIN, acquis en 2007 et rebaptisé JALASHWA (L-41) (voir https://forummarine.forumactif.com/t7992-lpd-jalashwa ).

Aucun des deux chantiers présélectionnés n’a d’expérience de la construction de LPD, mais ils ont déjà construit des navires civils de plus grande taille ; L&T est associé à Navantia (Espagne) et RDEL est associé à DCNS. L’Inde espère un transfert de technologie.

Il est prévu que deux LPD seront construits par un chantier privé et les deux autres par le chantier d’état Hindustan Shipyard Ltd. pour le même coût.

Ces quatre bâtiments seront les plus grands construits en Inde après le porte-avions VIKRANT actuellement en achèvement à Cochin. Selon les époques et les sources, ils sont tantôt appelés LPD, tantôt LHD et tantôt MRSV (Multi-Role Support Vessel).

a votre avis une possibilité pour une version indienne des mistral ? ( vue que DCns et dans le coup avec une des entreprise )

Il semblerait logique que DCNS mette en avant un dérivé des BPC et que Navantia fasse de même avec le BPE. J'ai cherché s'il existait des vues de l'avant-projet indien mais je n'ai rien trouvé ; c'est manifestement un peu tôt.

La Marine Indienne vient d’annoncer qu’elle retirait son appel d’offre portant sur quatre grands navires de débarquement, après sept ans d’atermoiements. Dans une adresse au parlement indien le mois dernier, le ComptRoller and Auditor General a pointé du doigt la responsabilité de la marine dans cet échec, notamment en dénonçant les changements à répétition de la taille et des caractéristiques militaires des futurs bâtiments, alors qu’en même temps la même marine déplorait son manque de capacité amphibie.

Décidé en 2010, annoncé en 2011, lancé en 2013, l’appel d’offres n’était toujours pas conclu en 2020 à cause de ces changements de cahier des charges. Le navire est passé de 20 000 tonnes à 30 000 puis à 40 000 avant de redescendre.

Il n’y a plus qu’à repartir à zéro.  

Takagi a écrit:

La Marine Indienne vient d’annoncer qu’elle retirait son appel d’offre portant sur quatre grands navires de débarquement, après sept ans d’atermoiements. Dans une adresse au parlement indien le mois dernier, le ComptRoller and Auditor General a pointé du doigt la responsabilité de la marine dans cet échec, notamment en dénonçant les changements à répétition de la taille et des caractéristiques militaires des futurs bâtiments, alors qu’en même temps la même marine déplorait son manque de capacité amphibie.

Décidé en 2010, annoncé en 2011, lancé en 2013, l’appel d’offres n’était toujours pas conclu en 2020 à cause de ces changements de cahier des charges. Le navire est passé de 20 000 tonnes à 30 000 puis à 40 000 avant de redescendre.

Il n’y a plus qu’à repartir à zéro.  

Quel bordel ! Comment expliquer un tel manque de suivi dans la politique navale indienne ? J'exagère peut être mais j'ai l'impression que les chinois savent où ils veulent aller alors que les indiens naviguent en plein brouillard. A cela s'ajoute les lenteurs de construction, les problèmes de mise au point. Je pense pas me tromper en me disant que la marine chinoise peut dormir tranquille. C'est pas demain la veille que la marine indienne représentera une menace de première ordre (sauf si elle sert d'allié de revers aux américains).

clausewitz a écrit:

... Quel bordel ! Comment expliquer un tel manque de suivi dans la politique navale indienne ?

C'est le genre de situation qui existe, quasiment, depuis la nuit des temps et ce, dans toutes les marines.

Loïc Charpentier a écrit:

clausewitz a écrit:

... Quel bordel ! Comment expliquer un tel manque de suivi dans la politique navale indienne ?

C'est le genre de situation qui existe, quasiment, depuis la nuit des temps et ce, dans toutes les marines.

J'ai quand même l'impression que dans ce domaine la marine indienne est notre maitresse à tous (pour reprendre la phrase d'Otto Skorzeny "les anglais nos maitres à tous")

clausewitz a écrit:

J'ai quand même l'impression que dans ce domaine la marine indienne est notre maitresse à tous (pour reprendre la phrase d'Otto Skorzeny "les anglais nos maitres à tous")

J'avoue qu'ils font assez fort...

Le programme des LPD indiens a survécu à l’incapacité de la Marine Indienne à mener le programme et à arrêter des spécifications. Un nouveau cahier des charges est en cours d’élaboration. Toutefois, les contraintes budgétaires pourraient limiter le nombre de ces LPD à deux unités au lieu des quatre initialement prévues par l’appel d’offres mort-né après dix ans de gestation.

Pour le ministère, la réduction de format de la future flotte de débarquement entraînera d’autres économies, notamment en matière de recrutement de soldats et d’achat de blindés amphibies. Le ministère tient cependant à développer sa flotte de grands navires de débarquement, polyvalents et bien utiles en cas de catastrophe naturelle dans la zone côtière.

Bordel la marine indienne ! Autant pour un porte-avions que ce soit compliqué et coûteux mais un LPD bordel ! Un radier, une plate-forme hélico, de quoi embarquer des troupes et des véhicules, un armement léger type missiles surface-air courte portée et canons automatiques c'est pas la mer à boire si ?

C'est pas comme si de nombreux pays possédaient des modèles éprouvés de LPD/LSD facilement modifiables pour s'adapter aux besoins indiens. La Chine peut dormir tranquille c'est pas demain la veille que la marine indienne sera capable de lui mordre les chevilles.

La Marine Indienne remet sur les rails son envie d’acquérir quatre LPD devant être commandés à des chantiers indiens : le mardi 28 juin 2022, le ministère de la Défense a publié une nouvelle « demande d’informations » (Request for Information en anglais), une dizaine de mois après avoir sabordé le précédent appel d’offres.

Ce précédent avait toute une histoire : initié en 2006 par des spécifications formulées par la marine, formalisé par un appel d’offre en 2013, il avait finalement été retiré en octobre 2020, officiellement pour avoir trop tardé à se concrétiser, et officieusement parce que les technologies et les besoins avaient tellement évolué entre 2006 et 2020 que le projet était parti dans tous les sens et avait donné lieu à d’innombrables modifications qui l'avaient amené à heurter son île de Giglio.

En attendant, la Marine Indienne ne dispose que du JALASHWA, une archaïque unité de la classe AUSTIN américaine.

Le futur mais pour l’instant putatif LPD devrait ne pas dépasser 200m de long et 8m de tirant d’eau, être propulsé par des moteurs électriques entraînant des hélices conventionnelles sur lignes d’arbres lui conférant une vitesse maximale d’au moins 20nd et une vitesse de croisière de 14 à 16nd. Il devra être capable de mettre à terre et de soutenir dans une « zone extérieure » et pendant soixante jours un détachement amphibie comprenant toute la panoplie habituelle des moyens de débarquement : fantassins, véhicules, blindés, caisses et conteneurs de ravitaillement. Il devra abriter un centre de commandement interarmées pour diriger et coordonner tous les moyens terrestres, aériens et navals nécessaires à sa mission. Il devra être capable de mettre en œuvre divers drones. Doté d’un centre médical apte à s’occuper des blessés en opérations, il pourra être déployé en assistance sur des scènes de catastrophe naturelle ou humanitaire.

A suivre…
:marin :