FIL INFO MARINE RUSSE

C'est la loi de l'offre et de la demande  ils ont plus besoin de tourneur fraiseur que d'expert en sécurité informatique semble t'il !

Il n'y a pas que cela. Il y a eu il y a quelques années (deux ou trois de mémoire!) un sérieux malaise au sein des ingénieurs des chantiers de l'Amirauté (et non Admiralty yards!): suspicion d'espionnage, suicide, difficultés financières...
Du temps de l'URSS le métier de chauffeur était mieux valorisé que celui de ... médecin, affecté en grande partie aux femmes.
L'état d'esprit n'a pas changé visiblement et nuit à l'efficacité de l'industrie en général.
L'industrie navale est pourtant essentielle à la Russie qui reste l'une des plus grande utilisatrice du canal de Suez pour son transport de marchandises entre les parties européennes et asiatiques, tout comme l'une sinon la plus grande utilisatrice des voies navigables intérieures: Moscou port des 5 mers!

Starshiy a écrit:

[…] Du temps de l'URSS le métier de chauffeur était mieux valorisé que celui de ... médecin, affecté en grande partie aux femmes. […]

pourquoi donc « affecté […] aux femmes » ?
Parce que les hommes n'ont pas besoin de médecin ? (automédication) ?
Ou bien parce qu'ils refusent de se laisser tâter (par un médecin, femme en majorité ?).

Ce qui serait l'inverse de ce qu'on constate dans une communauté (de culture religieuse), bien connue.

Vous n'avez pas compris mon expression: le métier était en priorité affecté aux femmes ...

Starshiy a écrit:

Vous n'avez pas compris mon expression: le métier était en priorité affecté aux femmes ... : tele:

Vu

Les media sont en train d'enfourcher le cheval de l'exercice des forces nucléaires stratégiques russes qui vient d'être exécuté. Il convient de noter que ces exercices dénommés GROM (Tonnerre) se tiennent une fois par an à l'automne. Et que le président russe y joue souvent son propre rôle.

Je note par ailleurs que les tirs de missiles balistiques nucléaires lancés de sous-marin se font rares, et que cette année encore c'est un Sineva qui a été lancé depuis un 667BDRM Delfin Delta IV... et non un Bulava depuis un 955A Borey-A

A+

Salut à tous une petite vidéo synthétique sur les sous-marins russes. J'attends l'avis du Tovarich Starshiy

Une montagne de "n'importe quoi", tant en texte qu'en images ... pour la partie sous-marins.
A+

Starshiy a écrit:

Une montagne de "n'importe quoi", tant en texte qu'en images ... pour la partie sous-marins.
A+

Donc rien à garder ?

A mon sens, lorsque l'on veut écrire quelque chose, on se doit d'être précis dans ce que l'on dit, écrit, filme...
J'ai arrêté la vidéo après les SNLE.. parce qu'il montre le Belgorod qui n'est pas un SNLE et un prototype de la torpille Poseidon lorsqu'il parle de missile balistique, montre le Dmitry Donskoï de la classe 941UM alors que celui ci ne sert plus qu'à des essais etc etc etc . Le seul point que je lui accorde est celui du virage pris après la catastrophe du Kooursk
Dans la journée je vais mettre ici un petit résumé sur l'état de la flotte sous-marine russe
A+

Voilà une première partie
La flotte sous-marine russe
Pour bien comprendre l’état de cette composante, il convient d’y aller par étapes.
1. Les bureaux de conception
Il ne reste aujourd’hui que deux bureaux, Rubin et Malakhit, le troisième, Lazurit, concepteur à son époque des Sierra, étant quasi moribond. Rubin, c’est aujourd’hui les SNLE et les classiques, Malakhit les sous-marins nucléaires multi missions. La différence d’approche est très claire quand on peut voir l’intérieur d’un PCNO de Borey et de celui d’un Yasen-M. Ces deux bureaux se livrent par projet interposé une guerre farouche, chacun tentant de s’imposer dans le domaine de l’autre.
2. Les chantiers de construction
Il n’en reste deux, Sevmash (et non pas Zevmash comme dit dans la vidéo !) qui ne construit que des sous-marins à propulsion nucléaire, et les chantiers de l’Amirauté qui ne construisent que des sous-marins à propulsion Diesel électrique. Ce dernier voit peu à peu disparaître la manne de l’export… même s’il se murmure que l’Algérie pourrait signer un nouveau contrat. Tous les autres ont disparu, notamment celui de la façade Pacifique (Komsomolsk Na Amure).
La main d’œuvre reste un problème majeur puisque Sevmash se voit contraint de faire appel à des conscrits pour son service de R&D. Les salaires sont surprenants, un soudeur touchant pratiquement 1,5 fois celui d’un ingénieur de conception et presque trois fois celui d’un ingénieur en sécurité informatique.
3. Les bases
Dans le nord, il ne reste plus que celles de la baie de Kola. Nerpichya qui accueillait les Typhoon autrefois et qui ne disposait d’aucune liaison terrestre avec l’intérieur des terres est quasiment vide, le dernier paquebot assurant la liaison ayant des soucis de vétusté.
Pour le Pacifique, les Kilo ont tous été regroupés à Vladivostok, et les nucléaires à Vilyuchinsk.
En mer Noire, Sébastopol est aujourd’hui l’objet de harcèlements ukrainiens et les Kilo ont dû se replier à Novorossiisk… qui ne possède pas la moindre infrastructure pour leur entretien, même si la base a été modernisée. Et la fermeture des détroits turcs va les empêcher de rallier Saint Pétersbourg ou Kronstadt pour leur entretien
En Baltique, le malheureux Kilo qui reste est basé à Kronstadt, avec quelques incursions possibles à Baltiisk (enclave de Kaliningrad).
Pour les bases isolées en flotte du Nord et en zone Pacifique, la vie des familles doit être particulièrement rude… au point que le ministère de la Défense russe décerne une médaille spéciale aux femmes qui ont vécu dix ans en couple avec un sous-marinier !
4. Les chantiers d’entretien / modernisation
L’échéance classique dans le cycle d’un sous-marin russe est d’un Arrêt Technique Majeur tous les 10 ans, et d’un Arrêt technique intermédiaire tous les trois ans et demi.
Mais depuis l’époque soviétique cette composante du système a toujours été le talon d’Achille : 36 mois minimum pour un ATM d’un Yankee en zone Nord et de plus de 42 mois en zone Pacifique.
Pour les ATM, les chantiers qui restent sont les suivants :
- Au nord, Zvezdochka à Severodvinsk et sa filiale Nerpa.
- Dans le Pacifique Dalzavod à Vladivostok (sous-marins Kilo) et Zvezda à Bolchoy Kamen. Ce dernier a connu une très importante modernisation… mais pour construire des bâtiments de commerce de fort tonnage, pas pour construire des sous-marins. L’entretien des sous-marins reste concentré dans l’ancienne zone du chantier
- En Baltique, le KOMZ de Kronstadt et les chantiers de l’Amirauté se partagent le fromage.
- En mer Noire, il ne reste que le SRZ-13 de Sébastopol qui tente depuis des lustres de remettre en service l’unique sous-marin classique à hélice pompe, l’Alrosa, et qui se situe dans la zone harcelée par les Ukrainiens. Les Kilo de cette mer étaient entretenus à Saint Pétersbourg avant la fermeture des détroits turcs.

La suite au prochain numéro ..

La suite
5. Les constructions
51. les SNLE
Contrairement à ce que déclare la vidéo précitée, les classes 955A Borey-A ne SONT PAS une évolution des classes 955 Borey. Le seul élément commun entre les deux classes est uniquement la tranche missile. Tout le reste est différent, puisque les 955A ont été conçus ab-nihilo alors que les 955 sont le résultat d’un mécano de récupération d’éléments de classes 971 Shchuka-B Akula et 949A/B Sierra II/III non achevés ou démantelés. Comme si les Mirage 2000 n’étaient qu’une évolution des Mirage III !
Sur les six Borey-A prévus à l’origine avant l’année 2020, trois sont en service ou vont l’être, le Generalissimus Suvorov ayant récemment achevé ses essais officiels. Le 4ème est annoncé pour 2024 et le 5ème pour 2025. Puis pour la suite, les délais s’allongent les 6ème et 7ème ne devant arriver qu’en 2028 et 2029 au plus tôt. La série devrait connaître deux nouvelles unités si le contrat est signé en 2023. Il faut compter de huit à neuf ans pour une construction, entre la mise sur cale et la mise en service. Avec les approvisionnements initiaux, le délai dépasse les dix ans …
Depuis 2018, une nouvelle version dénommée 955B est abandonnée.
Rubin a présenté en 2022 la maquette d’un SNLE du futur… pour après 2050, et la riposte de Malakhit qui vise aussi ce marché n’est toujours pas connue.
Il convient aussi de signaler que les cinq 667BDRM Delta IV restants doivent arriver en fin de vie vers 2030, et que les trois classes 955 Borey vont devoir entrer en ATM décennal en 2023 et 2024.
A+

La suite
52. les sous-marins multi-missions
Sous ce vocable se cachent en fait les anciens SSN et SSGN, puisque les Yasen sont censés remplir ces deux rôles.
Le premier 885 Yasen a mis vingt ans à être achevé. D’où la nécessité de renouveler le projet et de passer à la classe 885M Yasen-M. Las, ces sous-marins sont très chers (deux fois le prix d’un Borey !), et là deux catégories sont à relever : les SSGN 949A Antey Oscar II dits tueurs de porte-avions et les SSN des classes 971, 945, 945A et 671RTM/K.
Le rythme des constructions est lent. Les cinq 885M devaient être achevés au plus tard en 2023. La cinquième unité du plan initial n’arrivera qu’en 2024 au mieux. Puis les 6 et 7 en 2027 et 2028. Un contrat pour deux autres unités devrait être signé en 2022 / 2023, avec des livraisons vers 2029 / 2030. La décision de produire les unités 6 et 7 porte déjà un coup au projet 545 Laïka qui semble reporté à après 2030. Les commandes des unités 7 et 8 rallongerait le délai de réalisation du Laïka.
Le délai de construction est de huit à dix ans entre la mise sur cale et la mise en service. Le ministère de la Défense a fait pression en août 2021 sur le chantier Sevmash pour réduire ces délais de neuf à quatorze mois, et le chantier dit être passé aux trois huit. Pour l’instant, pas d’effet notable.
Le premier 885 devra entamer son ATM en 2024 / 2025 au plus tôt.
A+

Suite
53. Les SSTN
Cette catégorie est une nouveauté puisque qu’elle doit être capable de la mise en œuvre de la torpille « apocalyptique » Poseidon. Une classe et deux projets sont concernés.
Le Belgorod de la classe 09852 est le seul en service à partager entre la mise en œuvre de mini-sous-marins nucléaires d’intervention par grands fonds de la GUGI et le lancement de Poseïdon. Enfin, après 2024 au plus tôt lorsque ces torpilles à propulsion nucléaire seront en service.
Le deuxième projet, le 09851, verra le jour avec la mise en service du Khabarovsk prévue pour 2024, et une deuxième unité (Taganrog ?) prévue pour 2027.
Un autre projet aux contours encore mal connus, le 09853, qui serait dénommé Oulianovsk (ville natale de Lénine, ex Simbirsk !) devrait être mis à l’eau en 2022.
Chacune de ces unités emporterait six torpilles Poseidon, et la commande totale devrait atteindre trente torpilles d’ici 2027. Ce qui donne une hypothèse de cinq porteurs.
A+

Suite
54. Les SSK
La situation pour cette catégorie est révélatrice des problèmes généraux. L’échec patent de la classe 677 Lada avec le Sankt Peterburg a obligé la marine russe à se rabattre sur une version modernisée des Kilo, la classe 06363. Elle est tout d’abord vendue à la Chine, puis au Vietnam puis à l’Algérie. Mais les difficultés rencontrées avec le premier Lada sont telles que la marine russe finit par en commander des 06363 tout d’abord pour la flotte de mer Noire puis pour la flotte du Pacifique, puis pour la Baltique et enfin pour la flotte du Nord. La réputation de « trou noir » semble aujourd’hui quelque peu surfaite puisqu’apparemment au moins en Méditerranée ils ne sont pas aussi discrets qu’ils l’étaient autrefois, les moyens de détection occidentaux ayant plus progressé depuis l’arrivée des premiers Kilo (classe 877 Paltus). Le vrai gain de cette version réside dans l’emploi possible de missiles aérodynamiques Kalibr.
Aujourd’hui, il en reste six à livrer entre 2023 et 2028, trois pour la flotte du Pacifique, un pour la Baltique et trois pour la flotte du Nord. Pour cette dernière, la commande attendue était de six unités, mais visiblement les finances ne sont plus là. Les insuffisances sont bien connues : absence de prolongateur d’autonomie en plongée (AIP), pas d’antenne sonar remorquée, propulsion et batteries à améliorer … directions vers lesquelles Rubin s’attache à travailler. La durée de construction d’une unité s’élève de trois à quatre ans entre la pose de la quille et la mise en service. Mais entre la signature de la commande et la livraison, le délai peut atteindre huit ans.

Pour la classe 677 Lada, elle poursuit toujours son chemin de croix. La première unité est en attente à Saint Pétersbourg d’un ATM qui pourrait ne jamais voir le jour, tellement il est différent des unités qui suivent.
Six unités d’une nouvelle version sont en construction aux chantiers de l’Amirauté, le premier étant dans la phase des essais constructeurs. Il pourrait être livré au début 2023. Les livraisons des cinq suivants s’étalent de 2023 à 2027, le délai de construction étant d’environ sept ans entre la commande et la mise en service.
A suivre

Je ne constate pas beaucoup de réactions. Est-il utile que je poursuive ?

Starshiy a écrit:

Je ne constate pas beaucoup de réactions. Est-il utile que je poursuive ?

bien sûr, oui !
Plus que jamais  

pour cette mine d'informations précieuses

Starshiy a écrit:

Je ne constate pas beaucoup de réactions. Est-il utile que je poursuive ?

Si si continue c'est très intéressant. Si tu veux je poste les vidéos de cette chaine et tu fais une review à chaque fois

Alors, c'est reparti
6. Les unités en modernisation / réparation
Après l’effondrement de l’URSS, la Russie récupère l’ensemble des sous-marins de la flotte soviétique encore en activité. Mais très vite, le constat est terrible : elle ne dispose pas des moyens nécessaires à leur entretien, d’autant que les chantiers sont encombrés d’unités dépassées ou en entretien depuis trop longtemps. Des coupes sévères ont lieu, parfois au profit d’unités récentes en fin de vie de leur carburant radioactif.
Le rythme de construction étant alors au plus bas, la flotte tente de compenser ces pertes par des programmes de modernisation d’unités relativement récentes.
Le choix est très loin d’être une réussite.
Par ailleurs, la disparition du dock flottant PD-50 lors de la remise à l’eau du Kuznetsov obère largement le programme des ATI des unités nucléaires de flotte du Nord.

61. Les SNLE
611. Deux classes de l’époque soviétique sont encore actives : les 667BDR Kalmar Delta III de la flotte du Pacifique et du Nord et les 667BDRM Delta IV de flotte du Nord.
Après environ 2008, la priorité est donnée à la classe 667BDRM, et la flotte du Pacifique reçoit son dernier classe 667BDR qui sort d’entretien.
Depuis les ATM se sont enchaînés pour les unités de flotte du Nord selon un calendrier à peu près respecté, les travaux s’étalant pour chaque unité de trois à quatre ans, avec une modernisation continue de leurs missiles et de leurs équipements radio-électroniques.
Les sous-marins de cette génération seront en fin de vie dans les années 2030, avec l’obsolescence de leur système d’armes (missiles à ergols liquides).
Une unité est déjà sortie du cycle opérationnel, le K-84 Ekaterinburg, mal remis de son incendie au cours d’un ATI. Plus surprenant, l’ATM du K-117 Bryansk débuté en janvier 2018 au chantier Zvezdochka semble se prolonger plus qu’à l’habituel, et celui des suivants (K-18 et K-407) ne fait l’objet d’aucun écho.
La fin de vie contractuelle théorique de trente ans de ces unités est dépassé depuis 2020 pour le dernier construit.
612. Une classe de l’époque russe, la 955 Borey, va elle arriver à échéance d’ATM en 2023 pour les deux premiers sous-marins et 2024 pour le dernier. Les ressources du chantier Zvezda de Bolchoy Kamen étant à priori saturées (voir ci-après), il n’est pas impossible que les ATM des deux derniers 667BDRM soient abandonnés au profit de ceux des classes 955 qui se dérouleraient chez Zvezdochka à Severodvinsk. Cette échéance pour les unités de la flotte du Pacifique explique aussi en partie l’urgence de l’affectation dans cette flotte de nouvelles unités de la classe 955A Borey-A.

A+

Donc selon toi la Russie est sur la bonne route ou il y à encore des erreurs de commises ?

clausewitz a écrit:

Donc selon toi la Russie est sur la bonne route ou  il y à encore des erreurs de commises ?

Attends la fin

J'ai ré-écrit le paragraphe 6 pour ajouter d'autres facteurs, en italique

6. Les unités en construction / réparation
Après l’effondrement de l’URSS, la Russie récupère l’ensemble des sous-marins de la flotte soviétique encore en activité. Mais très vite, le constat est terrible : elle ne dispose pas des moyens nécessaires à leur entretien, d’autant que les chantiers sont encombrés d’unités dépassées ou en entretien depuis trop longtemps. Des coupes sévères ont lieu, parfois au profit d’unités récentes en fin de vie de leur carburant radioactif.
Le rythme de construction étant alors au plus bas, la flotte tente de compenser ces pertes par des programmes de modernisation d’unités relativement récentes.
Le choix est très loin d’être une réussite.
Plusieurs facteurs vont peser sur ce secteur. En premier lieu, l’économie planifiée a disparu, détruisant ainsi tout un réseau logistique d’entreprises qui vont soit faire faillite soit sortir de l’orbite russe. La main d’œuvre qualifiée s’oriente vers des emplois plus rémunérateurs ou situés dans des zones plus tempérées. Et les tensions s’exacerbent entre les différents acteurs du secteur qui luttent pour conserver leur manne d’état. Un exemple parmi tant d’autres réside dans la difficulté des chantiers de réparation à obtenir des concepteurs et ou des constructeurs les plans nécessaires à leurs travaux. Tout cela dans un climat de corruption très prégnant.
Par ailleurs, la disparition du dock flottant PD-50 lors de la remise à l’eau du Kuznetsov obère largement le programme des ATI des unités nucléaires de flotte du Nord.

61. Les SNLE
611. Deux classes de l’époque soviétique sont encore actives : les 667BDR Kalmar Delta III de la flotte du Pacifique et du Nord et les 667BDRM Delta IV de flotte du Nord.
Après environ 2008, la priorité est donnée à la classe 667BDRM, et la flotte du Pacifique reçoit son dernier classe 667BDR qui sort d’entretien.
Depuis les ATM se sont enchaînés pour les unités de flotte du Nord selon un calendrier à peu près respecté, les travaux s’étalant pour chaque unité de trois à quatre ans, avec une modernisation continue de leurs missiles et de leurs équipements radio-électroniques.
Les sous-marins de cette génération seront en fin de vie dans les années 2030, avec l’obsolescence de leur système d’armes (missiles à ergols liquides).
Une unité est déjà sortie du cycle opérationnel, le K-84 Ekaterinburg, mal remis de son incendie au cours d’un ATI. Plus surprenant, l’ATM du K-117 Bryansk débuté en janvier 2018 au chantier Zvezdochka semble se prolonger plus qu’à l’habituel, et celui des suivants (K-18 et K-407) ne fait l’objet d’aucun écho.
La fin de vie contractuelle théorique de trente ans de ces unités est dépassé depuis 2020 pour le dernier construit.
612. Une classe de l’époque russe, la 955 Borey, va elle arriver à échéance d’ATM en 2023 pour les deux premiers sous-marins et 2024 pour le dernier. Les ressources du chantier Zvezda de Bolchoy Kamen étant à priori saturées (voir ci-après), il n’est pas impossible que les ATM des deux derniers 667BDRM soient abandonnés au profit de ceux des classes 955 qui se dérouleraient chez Zvezdochka à Severodvinsk. Cette échéance pour les unités de la flotte du Pacifique explique aussi en partie l’urgence de l’affectation dans cette flotte de nouvelles unités de la classe 955A Borey-A.
A+

clausewitz a écrit:

Donc selon toi la Russie est sur la bonne route ou  il y à encore des erreurs de commises ?

Je suis très loin d'être devin en la matière,  mais le seul coût de l'actuel conflit russo-ukrainien a de très fortes chances de sérieusement perturber le ou les programmes de construction et de mise à niveau des soums russes.

Le temps de l'ancienne Armée Rouge est, désormais, largement révolu. Sur le seul plan des effectifs de la "troupe", l'armée russe actuelle est, à peu de choses près, au même niveau, que son adversaire ukrainien; de surcroit, contrairement à son adversaire, comme il n'est pas question d'effectuer une "mobilisation générale", elle doit se contenter d'appeler des "réservistes". Or, même, si les "dissidences", au sein de ces derniers sont souvent très exagérées par les média occidentaux, ils montent, néanmoins, au "casse-pipe"... en trainant les pieds! Ce qui explique, pour une bonne part, le récent repli "tactique" des troupes russes, effectué notamment sur la rive gauche du Dniepr, dans les territoires sécessionnistes ukrainiens.

D'autre part, le coût en blindés perdus depuis février dernier - même si leur "tactique d'engagement" a, depuis, été très sérieusement révisée -, impacte directement les budgets programmés russes de constructions militaires,en dépit du fait qu'il semble que l'armée russe n'a, jusqu'à présent, que très peu engagée sa dernière génération de blindés.  Au passage, il va lui falloir, nénmoins, "digérer" les pertes dues  aux "missiles" antichars d'épaule et leur trouver une parade!

Sinon, côté ukrainien, s'il n'y avait pas eu le précieux apport des matériels américains, l'armée ukrainienne serait, désormais, "au bout de sa vie". Question:  quelle va être la limite de cette très généreuse et dispendieuse allocation américaine, car, visiblement, la Maison-Blanche, désormais, incite vivement le dirigeant ukrainien à négocier avec le Kremlin (en oubliant la "restitution" de la Crimée)?

Je me trompe surement, mais l'état-major américain et, par voie de conséquence, celui de l'OTAN, se méfie comme de la peste d'une éventuelle et possible contre-offensive russe en plein hiver, qui ferait appel à ses unités "sibériennes" - comme en 1941 ou 1942! -.  Hormis les Finlandais et quelques troupes alpines très spécialisées occidentales,  instruites pour les conditions de combat par "grand froid", le gros des troupes instruites "à l'occidentale" (y compris l'armée ukrainienne!) ne sont pas formées pour combattre dans de telles situations climatiques.

Le "réchauffement" général climatique occidental influence, certes, le niveau moyen des T° annuelles de +/- 1,5°C, mais il n'empêche pas, pour autant,  la création de perturbations météorologiques majeures, d'autant que l'analyse historique et météorologique des campagnes militaires tendrait à démontrer qu'ils se déroulent, souvent, lors de ces périodes de perturbations très exceptionnelles.

Napoléon Ier, lors de la Retraite de Russie, s'était ainsi cogné une période de froidure extrême, inhabituelle et précoce, même motif, même punition, durant les hiver 1941, à la hauteur de Moscou, et, en 1942, sur les rives de la Volga. Çà n'avait guère été mieux, entre 1914 et 1917, car si on se pelait sévèrement le jonc à l'Est, la pénétration des troupes du Kaiser, en territoire russe, n'avait, alors, guère dépassé la partie occidentale du territoire ukrainien.

Merci Alain pour cette belle synthèse sous-marine russe !