En roulant en rase campagne, j'ai eu le temps de "réfléchir"... si, si, çà m'arrive!
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Il s'agit, apparemment, d'une "réplique" du brick-goélette, ou goélette à huniers - au départ, mélange de voiles carrées, sur le mât principal et auriques, sur l'artimon, à la "sauce US Navy", dont la "Royale" - durant la Restauration, c'était le cas! -, à dater des années 1820, avait envisagé de s'inspirer, avant d'en revenir rapidement à une disposition de voilure à phares carrés, parait-il, plus simple à manœuvrer - à l'occasion, nous pourrions revenir sur le sujet!
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Nota : Un brick n'était bien souvent rien d'autre qu'une corvette - bâtiment à 3 mâts -, mais, avec, seulement, deux mâts!
"Goélette ou brick" , la différence résidait dans le type de voilures, sauf que la voilure "entièrement" aurique (de la goélette), elle, avait été d'apparition relativement tardive - je dirais, au mieux +/- 1840 - et, militairement, inexistante, à l'exception des cotres (ou cutters), eux, équipés d'un unique mât principal - ce qu'on appelle, plus ou moins, de nos jours, un gréement "Marconi" -. La marche sous gréement aurique ne correspondait pas à l'emploi des bâtiments de guerre, d'où la goélette à huniers ou brick-goélette, qui avait constitué la "solution intermédiaire" - la désignation étant, également, fonction de son emploi civil ou militaire!
... mais j'ai, aussi, des cachets pour ceux qui en souhaitent!
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La
Terpsicore, avec ses 33 m de long, mesurés, je présume, entre les perpendiculaires "étrave" & "tableau", et ses 250 "tonneaux", commence à faire un très beau "bébé"! Par comparaison, le
brick "dit de 18",
Le Cuirassier, mis à l'eau, à Toulon, en 1821, mesurait 32,40 m, jaugeait 398 tonneaux, tandis que la "
goélette-brick"
La Gazelle, la même année, à Bayonne, affichait 30,11 m et 268 tonneaux.
Par contre, toutes ces unités légères françaises embarquaient une artillerie tout à fait respectable!...
Le Cuirassier, 16 caronades de 24 et 2 canons de 18 courts,
La Gazelle, 18 caronades de 18 ; la différence entre les deux, sur le seul plan de l'artillerie, s'explique par la présence des 2 canons de 18, sur la première citée, installés pour éviter de se faire "massacrer" par un bâtiment, de classe sensiblement équivalente, mais armé, lui, presque exclusivement, de canons!
Mais, revenons à nos "moutons" grecs! Là, il y a, effectivement, matière à réflexion, car 6 pièces de 12 - 3 par bord -, vu la longueur de l'unité, çà ne fait pas bézef, à bord d'une bâtiment sensé être percé à 10 sabords (sur le pont supérieur), sur chaque bord.
Cà pourrait sous-entendre que les 6 pièces de 12 étaient, toutes, regroupées sur l'arrière, afin d'aménager de la place pour un unique "gros machin", en avant du grand mât. On retrouve ce type de disposition sur nos "galiotes à bombe", où la plage avant était réservée à un ou une paire de mortiers navals - par exemple, le 12 pouces An 13 de l'arsenal militaire français-.
Les quelques galiotes à bombe ou porte-mortiers français, mis en service en 1820, ressemblaient à çà...
Après, je n'ai pas, encore, eu le temps de comparer le poids du projectile explosif de 12 pouces du "mortier à pivot", avec celui du canon de 36 livres.
Sinon, chez les Anglais, à la même époque, il existait, également, même si elle était d'emploi rare, une caronade de
68 livres (dite de balles)! Ni le mortier français de 12 pouces, ni la caronade britannique de 68 livres pouvaient être assimilées à des pièces de chasse, mais leur position, par rapport à la proue, pour un pékin moyen peu initié, pouvait y ressembler.
A propos de la
Terpsicore, avec un armement corsaire, réalisé par des armateurs privés, il n'y aurait, finalement, rien de bien étonnant, à ce que le résultat finisse sur un truc aussi bâtard qu'un bâtiment armé de 6 pièces de 12 livres françaises et une "
hénaurme" caronade de 68 livres (tirant un pélot de 32 kilos) anglaise.
Cà reste, évidemment, à vérifier mais la disposition de la mâture devait être assez proche de celle de l'image, ci-avant, pour tenter de dégager le secteur tir de la caronade.
A mon humble avis, l'équipage avait du pleurer sa mère quand il s'était agit de mettre en œuvre, opérationnellement, en pleine mer, ladite caronade de 68 - je suis presque convaincu qu'il est question d'une telle pièce, que les Anglais s'étaient empressés de refiler à "vil prix", vu leur stock sur parc (!), aux "malheureux" Grecs (convaincus d'avoir fait une bonne affaire!)! Le pouvoir destructeur était, certes, là, mais la portée efficace, surement pas, car on faisait, surement plus de dégâts avec les 12 livres... qu'avec cette incongruité de 68 livres, unique résultat, de la confiance tantinet excessive des Brits, sur l'efficacité (supposée) des caronades!
Durant la guerre anglo-américaine de "1812", sur l'un des grands lacs frontaliers, une unité anglaise, genre corvette +, armée, uniquement de caronades, s'était royalement faite étriller - sans pouvoir répliquer! -, par un bâtiment américain, lui, armé de canons!
La RN en avait gardé un souvenir (très) douloureux et avait, très sérieusement, commencé à revoir, dès lors, sa "politique" d'installation des caronades, avant, finalement, d'admettre, en tout petit comité et portes fermées, que les français avaient, sans doute, raison dans leur emploi (tardif!) de la caronade, en tant qu'arme de proximité!
Le problème, avec la "technologie" de la Marine Française, est qu'elle avait été, tellement, systématiquement, pourrie par la propagande britannique, entre 1792 et 1814-1815, "champ de ruines", sur lequel étaient venus se vautrer les "salonnards" navals de la Restauration, dès leur retour en France - pensez au Pacha de la
Méduse! - qu'on continue, encore, trop souvent,de nos jours, à accorder crédit à la propagande britannique... en oubliant, un peu trop vite, que, en 1814 - avant la "retraite" de l'Empereur dans l'ile d'Elbe - 30% des unités britanniques en service étaient des captures françaises! ... Là, il conviendrait de m'expliquer sur quel plan, notre construction navale pouvait être déficiente!