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| CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) | |
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clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Lun 14 Oct 2019, 16:38 | |
| CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE)Le croiseur léger Duguay-Trouin AVANT-PROPOSLa France et le croiseur, une histoireAvant-proposLe Colbert, dernier croiseur de la marine françaiseLe 24 mai 1991, le croiseur lance-missiles Colbert est désarmé après une dernière campagne dans le Golfe (opération SALAMANDRE). Ce désarmement marque la fin d'une époque : la marine française n'aligne plus de croiseurs. Tout comme toutes les marines de premier plan, la Royale construisit de nombreux croiseurs qu'il s'agisse de croiseurs protégés, de croiseurs légers, de croiseurs lourds ou encore de croiseurs cuirassés dont la France devint l'un des plus ardentes défenseur au point de négliger le croiseur léger et se retrouver fort dépourvue quand éclata le premier conflit mondial. Le premier conflit mondial terminé, la France se préoccupa de reconstituer une marine moderne capitale pour couvrir le passage en Métropole des troupes coloniales indispensables pour compenser le déséquilibre numérique avec l'Allemagne, déséquilibre qui allait arriver à partir de 1935 avec les «classes creuses» (en moyenne 125000 conscrits contre 250000 les bonnes années). Corseté par le traité de Washington (1922) qui interdit la construction de cuirassés, la France privilégie les unités légères, les torpilleurs d'escadre, les contre-torpilleurs et les croiseurs qu'ils soient lourds ou légers comme les trois unités de classe Duguay-Trouin qui symbolisent le renouveau de la Royale avec les contre-torpilleurs de classe Jaguar et les torpilleurs de classe Bourrasque. Jusqu'en 1939 la marine française allait construire les trois unités de classe Duguay-Trouin, les deux unités de classe Duquesne, les quatre unités de classe Suffren, les six unités de classe La Galissonnière, le splendide Emile Bertin et les besogneux Jeanne d'Arc et Emile Bertin. La défaite de juin 1940 stoppe la construction du De Grasse (la construction de ces sister-ship Guichen et Chateaurenault avait été abandonnée) et le développement des croiseurs lourds de classe Saint Louis (trois unités dont les noms auraient du être choisis entre six propositions Saint-Louis, Henri IV,Charlemagne,Charles Martel,Vercingetorix et Brennus). Le second conflit mondial terminé, la flotte de croiseurs est sérieusement diminuée en quantité (nombre d'unités coulées) et en qualité (usure et déclassement en termes de performances). La reconstitution de la flotte prévoit la construction de nombreux croiseurs (jusqu'à six) mais hélas pour les fana-mili, pour les amateurs de la puissance navale française, le nombre de croiseurs neufs se réduira à deux avec l'achèvement du De Grasse et la construction d'une unité neuve baptisée Colbert. Les premiers croiseurs français C'est en 1873 que le croiseur fait une timide apparition au sein de la Royale. Jusqu'ici les navires étaient classés en trois catégories : vaisseaux,frégates et corvettes. Cette année là les navires sont classés selon leur mission principale et leur rôle. On trouve ainsi des bâtiments de combat, des bâtiments de défense et d'attaque des côtes mais aussi des bâtiments de course et de croisière, les mots «course» et «croisière» étant à l'origine du mot croiseur. Les deux premiers croiseurs français en service jusqu'en 1901 sont ainsi baptisés Duquesne et Tourville, des navires de 5700 tonnes armés de sept canons de 194mm et de quatorze de 138mm. Ils pouvaient filer à 17 nœuds. A côté de ses deux gros navires on construit également des navires plus petits, plus légers. On trouve ainsi le Duguay-Trouin (3480t), les quatre unités de classe Lapérouse (Lapérouse, Nielly,D'Estaing Primauguet) de 2360 tonnes ainsi que leurs cousins de classe Villars (Villars Magon, Rolland,Forfait) de 2380 tonnes. Ils sont suivis par des navires un peu plus gros mais dont le déplacement est en retrait par rapport aux Duquesne à savoir le duo Iphigénie/Naïade (environ 3300 tonnes) ou encore les Arethuse et Dubourdieu de 3490 et 3700 tonnes. Ces différents navires sont rapidement déclassés, leur carrière est particulièrement courte. Avec ses 4503 tonnes, le Sfax en service de 1887 à 1901 marque une rupture. Premier navire conçu par Emile Bertin, il sera le seul de son type. Le Tage lui détonne avec ses 7469 tonnes, ce navire en service de 1890 à 1895 étant arrmé de huit canons de 164mm et de dix canons de 138mm. Le croiseur Amiral CecilleL' Amiral Cecille en service jusqu'en 1911 est le dernier croiseur à batterie ce qui constitue pour ce cousin du précédent (même armement) le seul titre de gloire. Le Jean BartLes croiseurs français suivant se situent dans la tranche des 3-4000 tonnes avec tout d'abord les trois unités de type Alger (Alger,Isly,Jean Bart)en service de 1893 à respectivement 1911,1910 et 1907. Ils étaient armés de quatre canons de 164mm et de huit canons de 138mm ainsi que de cinq tubes lance-torpilles. Ils sont contemporains des croiseurs Davout et Suchet en service respectivement de 1892 à 1909 et de 1894 à 1906. Il s'agissait de navires de 3031 et 3362 tonne avec pour armement six canons de 164mm quatre canons de 100mm et huit canons-revolvers de 47mm. Dans une flotte nombreuse, on trouve également les trois unités de classe Friant (le terme classe peut être un poil abusif, les navires pouvant afficher de sérieuses différences d'un chantier à l'autre). Déplaçant 3800 tonnes, ils sont armés de six canons de 164mm et de quatre canons de 100mm, leur carrière commencée vers 1895 s'achevant en 1919 pour le Friant, en 1904 pour le Bugeaud et enfin en 1910 pour le Chasseloup Laubat. Le DescartesLes croiseurs Descartes et Pascal si ils déplacent 3900 tonnes affichent un armement plus léger avec quatre canons de 164mm et 10 canons de 100mm. Affectés dès l'origine outre-mer, ils connaissent une carrière longue, le Descartes étant en service de 1897 à 1918 et le Pascal de 1897 à 1909. Les trois unités de classe Cassard (Cassard D'Assas Du Chayla) sont semblables aux Friant, déplaçant 3962 tonnes avec un armement identique sauf les tubes lance-torpilles où des tubes de 457mm remplacent celles de 356mm. Ces navires sont en service respectivement de 1897 à 1924, de 1898 à 1908 et enfin de 1898 à 1921. Enfin on trouve également les deux navires type Catinat, les Catinat et Protet, des navires semblables aux Descartes avec un déplacement de 4048 tonnes. Ils sont en service respectivement de 1898 à 1910 et de 1899 à 1909. Aux côtés de ces croiseurs de 2ème classe que nous venons de voir on trouve des «croiseurs de 3ème classe». Une douzaine de navires va être construit entre 1880 et 1900 avec le duo D'Estrées/L'Infermet, les trois unités de classe Forbin (Forbin, Surcouf,Coëtlogon), leurs quasi-frères de classe Troude (Troude,Lalande,Cosmao) et enfin les trois unités du type Linois (Linois,Galilée,Lavoisier) On trouve encore plus petit avec les «croiseurs-torpilleurs» (ex-avisos torpilleurs et ex torpilleurs éclaireurs), des navires de 1200 tonnes. Ces navires qui seront reclasse contre-torpilleurs d'escadre en 1896 ont été baptisés Epervier,Vautour,Condor,Faucon,Wattignies et Fleurus. On trouve également un certain nombre de croiseurs isolés, des inclassables souvent issus de la fertile imagination de la Jeune Ecole. Le D'EntrecasteauxParmi ces isolés nous trouvons tout d'abord le D'Entrecasteaux, un croiseur pour station lointaine de 8399 tonnes armé de deux canons de 240mm et de quatorze canons de 138mm temporairement classé comme «croiseur cuirassé» avant que la marine française ne revienne à une plus saine conception. Mis en service en 1899, il participe après plusieurs passages en réserve à la première guerre mondiale, n'étant désarmé qu'en juin 1921 quand il est vendu à la Belgique puis à la Pologne, terminant sa carrière sous pavillon.....allemand, n'étant démoli qu'en 1942. Le GuichenLe Guichen est lui un «croiseur corsaire» (bien que la guerre de course à été abolie par le traité de Paris de 1856....). Navire de 8300 tonnes, il à la particularité de n'être signé par aucun ingénieur ce qui est un cas unique au sein de la Royale. Premier navire à recevoir des machines fractionnées, il est mis en service seulement en mars 1900 après des essais que nous qualifierions pudiquement de laborieux. Son armement est faible en rapport avec son déplacement avec seulement deux canons de 164mm sous masque, six canons de 138mm et des canons-revolvers de 47mm. On trouve également deux tubes lance-torpilles sous-marins de 450mm. Après avoir participé au premier conflit mondial, le navire est désarmé le 29 novembre 1921 et démoli en 1922. Le Jurien de la Gravière Le Jurien de La Gravière est un autre croiseur corsaire, un navire de 5595 tonnes armé de huit canons de 164mm mis en service seulement en juin 1903 après à nouveau des essais longs et difficiles. Il est désarmé le 27 juillet 1921 après une carrière marquée par un rôle inhabituel et mal défini de «répétiteur». La Jeune Ecole si elle eut raison de croire dans le sous-marin eut aussi des projets que l'ont pourrait pudiquement qualifier de «fumeux» ou de «délirant». Parmi ces projets figure le «croiseur porte-torpilleurs» Foudre. Le croiseur porte-torpilleurs FoudreSéduisante sur le papier cette idée de pouvoir transporter à destination de petites unités de combat se révéla impraticable avec les moyens de l'époque mais semble annoncer cette fameuse guerre en réseau, cette guerre en essaims qui fait le délice des partisans de la RMA (Revolution in Military Affairs) mais qui peine à se concrétiser en dehors des laboratoires de recherche car tout le monde sait la différence entre une simulation informatique et le champ de bataille. Armé définitivement en 1897, ce navire construit à Bordeaux montre très vite l'utopie de sa conception initiale. Le navire va devenir un véritable couteau suisse, devenant si l'on peut dire le premier porte-avions français avant de servir durant la guerre de bâtiment-base de sous-marins et de navire-atelier (Il à aussi été un temps mouilleur de mines). Le croiseur ChateaurenaultLe Chateaurenault était lui aussi un croiseur corsaire mais avec une vague silhouette de paquebot (dans le but de jouer le rôle de Q-Ship ou bateau-piège ?). Déplaçant 8300 tonnes, il était armé de deux canons de 194mm et de quatre canons de 164mm. Mis en service à l'automne 1902, il connait un sort tragique puisqu'il est torpillé par le sous-marin UC-38 alors qu'il servait de transport de troupes le 15 décembre 1917 mais les pertes humaines sont heureusement limitées. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
Dernière édition par clausewitz le Dim 27 Oct 2019, 16:06, édité 1 fois |
| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Mer 16 Oct 2019, 14:21 | |
| Les croiseurs cuirassés une passion françaiseEn 1877 la Royal Navy met en service le HMS Shanon considéré comme le premier armoured cruiser ou dans notre belle langue un croiseur cuirassé. Contrairement à ce que l'on à pu penser (et moi le premier), la France n'est pas l'inventeur de ce concept. Cette diffraction historique s'explique probablement par le zèle que la Royale déploya pour s'équiper de nombreux croiseurs cuirassés au point de se lancer (trop) tardivement dans la construction de croiseurs légers nettement plus efficaces pour l'éclairage d'une escadre. Pas moins de vingt-cinq navires de ce type vont être construits. Le croiseur cuirassé Dupuy de LômeLe premier du nom est le Dupuy de Lôme. Construit à l'Arsenal de Brest, ce navire de 6056 tonnes, filant à 19.7 nœuds et possédant un armement composé de deux canons de 194mm et six canons de 164mm est mis en service en mai 1895. Il est désarmé en mars 1910 et démoli en 1923. Le croiseur cuirassé Amiral CharnerA un navire unique succède la classe Amiral Charner composée de quatre navires baptisés Amiral Charner, Bruix,Chanzy et Latouche-Treville. Ces navires mis en service respectivement en septembre 1895, décembre 1896, juillet 1896 et mai 1895 déplaçaient 4700 tonnes, filant à 19 nœuds avec pour armement principal deux canons de 194mm et six canons de 164mm. Si le Bruix et le Latouche-Treville terminent leur carrière par un désarmement lié à l'âge et à l'usure (respectivement en juin 1920 et mai 1919), les deux autres sont perdus avant terme, l'Amiral Charner étant torpillé par l'U-21 le 8 février 1916 (un survivant) alors que le Chanzy est perdu par échouage au large de Saïgon le 20 mai 1907. Le croiseur cuirassé PothuauBien que proche des Amiral Charner, le Pothuau est considéré comme un navire à part. Mis en service en juin 1897, il déplaçait 5460 tonnes, pouvait atteindre la vitesse maximale de 19 nœuds avec un armement principalement composé de deux canons de 194mm et de dix canons de 138mm. Il est désarmé en juin 1926 et démoli trois ans plus tard. Le croiseur cuirassé Jeanne d'ArcLe croiseur cuirassé Jeanne d'Arc marque une nette rupture dans le domaine des croiseurs cuirassés puisque son déplacement double quasiment par rapport aux précédents avec 11600 tonnes. Il est également plus rapide avec 21.8 nœuds (23 nœuds prévus) avec un armement composé de deux canons de 194mm et de quatorze canons de 138mm. Mis en service en mai 1903, ce navire aux six cheminées (d'où son surnom de «paquet de cigarettes») servit à partir de mars 1912 comme navire-école devenant le premier des trois navires-écoles de La Royale à porter le nom de la «Pucelle d'Orléans» (si le dernier à été désarmé en 2010, le groupe-école porte le nom de «Groupe école Jeanne d'Arc»). Le croiseur cuirassé est désarmé en 1933 et démoli l'année suivante. Le croiseur cuirassé GueydonAu «paquet de cigarettes» succède les trois navires de la classe Gueydon, des navires baptisés Gueydon,Montcalm et Dupetit-Thouars. Ces navires mis en service respectivement en septembre 1903, mars 1902 et août 1905 déplaçaient 9500 tonnes, filaient à 21 nœuds avec un armement composé de deux canons de 194mm et de huit canons de 164mm. Si les deux premiers sont désarmés après guerre (respectivement en 1923 et 1926), le dernier navire est torpillé au large de Brest le 7 août 1918 par l'U-62. Le croiseur cuirassé Amiral Aube A la classe Gueydon succède la classe Sully composée de cinq navires baptisés Sully, Amiral Aube, Gloire, La Marseillaise et Condé. Il s'agissait de navires de 10376 tonnes filant à 21 nœuds avec un armement principal composé de deux canons de 194mm et de huit canons de 164mm. Si le premier navire est mis en service en janvier 1904, les deux suivants le sont en avril, le troisième en octobre 1903 et le dernier en août 1904. Si le Sully est perdu par échouage en baie d'Along le 2 février 1905, les autres sont désarmés après guerres (1920 pour l'Amiral Aube et le Gloire, 1932 pour La Marseillaise et en 1928 pour le Condé). Le croiseur cuirassé Dupleix en 1910Avec les trois navires de classe Dupleix (Dupleix Kléber Desaix), la marine française revient à des navires d'une taille plus modeste environ 7000 tonnes, une vitesse identique mais l'armement est plus léger avec huit canons de 164mm et dix canons de 100mm. Destinés aux stations lointaines, ces navires sont mis en service respectivement en septembre 1903, juillet 1904 et avril 1904. Le Dupleix est désarmé en mai 1919,le Kléber est coulé par une mine posée par l'UC-61 le 26 juin 1917 alors que le Desaix est désarmé en mars 1921. Le croiseur cuirassé Léon GambettaAvec les trois navires de la classe Léon Gambetta, la Royale revient à des gros navires puisqu'ils déplacent allègrement 12500 tonnes soit un tonnage proche d'un cuirassé type prédreadnought. Baptisés Léon Gambetta,Jules Ferry et Victor Hugo, ces navires filant à 22 nœuds étaient armés de quatre canons de 194mm et de vingt-deux canons de 164mm. Ils sont mis en service respectivement en juillet 1905, en juin 1907 et en avril 1907. Le Léon Gambetta est torpillé par le sous-marin austro-hongrois U-5 dans la nuit du 26 au 27 avril 1915 dans le canal d'Otrante, naufrage qui ne laisse que vingt-neuf survivants sur un équipage de 728 officiers et marins. Le Jules Ferry est désarmé fin 1925 alors que le Victor Hugo l'est en janvier 1928. Le croiseur cuirassé Jules MicheletInitialement le Jules Michelet devait être un quatrième Gambetta mais au final il se révéla suffisamment différent pour constituer une classe à lui tout seul. Il déplaçait 12600 tonnes, filait à 23 nœuds, son armement était plus léger avec quatre canons de 194mm et douze canons de 164mm. Mis en service en janvier 1909, il est désarmé en 1929. Le croiseur cuirassé Ernest Renan Comme si l'histoire se répétait, l' Ernest Renan devait être un sister-ship du Michelet mais il fût au final lui aussi «fils unique». Il déplaçait 13644 tonnes, filait à 23 nœuds avec un armement identique. Mis en service en février 1909, il est désarmé en 1924. Le croiseur cuirassé Edgard QuinetLes deux derniers croiseurs cuirassés français baptisés Edgar Quinet et Waldeck Rousseau sont mis en service en 1911 à une époque sont déjà apparus les cuirassés type dreadnought ainsi que les croiseurs de bataille, les battlecruiser qui sont vus comme les successeurs des armoured cruiser. Ces navires sont les plus gros croiseurs cuirassés construits par la France avec un déplacement de 14100 tonnes, une vitesse maximale de 23 nœuds et un armement composé de 14 canons de 194mm (ce qui peut sembler un peu faible au regard du tonnage). Si le premier est perdu par échouage au large du Cap Blanc le 4 janvier 1930, le second est mis en réserve en 1931, rayé en 1936 et démoli pendant la guerre par les allemands. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | DahliaBleue Amiral
Nombre de messages : 12881 Age : 43 Ville : Au septième Ciel… sous la dunette Emploi : Passagère du Vent Date d'inscription : 21/06/2010
| Sujet: L'Étui à cigarettes Mer 16 Oct 2019, 19:28 | |
| - Citation :
- […] Le croiseur cuirassé Jeanne d'Arc […] ce navire aux six cheminées (d'où son surnom de «paquet de cigarettes») […] Au «paquet de cigarettes» succède[nt] les trois navires de […]
En fait de " paquet", son surnom était " L'Étui à cigarettes". - Citation :
- […] Le croiseur cuirassé Ernest Renan […] Le croiseur cuirassé Edgard Quinet […]
Tout bien considéré, l' Ernest Renan et les deux E DGARD Q UINET n'avaient rien à envier à la Jeanne d'Arc en matière de contenu de leur étui (à cigarettes) à part, peut-être, le conduit de cheminée des cuisines (la septième) ? |
| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Sam 19 Oct 2019, 16:31 | |
| Genèse des Duguay-TrouinUne maturation longue et chaotiqueLa longue passion pour le croiseur cuirassé fût un des facteurs expliquant pourquoi la France ne possédait pas de croiseur léger quand le premier conflit mondial éclate en août 1914. Cette carence était connue, des projets sont étudiés, la construction imminente quand le début de la «Der des Ders» stoppe tout le processus. Les premiers vrais croiseurs légers français seront donc savoureuse ironie de l'histoire des croiseurs ayant auparavant servit sous le pavillon de la Kaiserliche Marine et de la Kaiserliche und Köningliche Kriegsmarine, les marines allemandes et austro-hongroises. Les croiseurs légers Metz et Thionville ont commencé leur carrière respectivement dans les marines allemandes et austro-hongroisesLes projets d'avant guerre, le retour d'expérience du premier conflit mondial et l'étude des croiseurs récupérés participera à l'élaboration des trois croiseurs légers de classe Duguay-Trouin. Le 17 mai 1909, le Conseil Supérieur de la Marine prend conscience de l'infériorité de la Royale dans le domaine des croiseurs légers. Cette lacune est à corriger de manière urgente alors que la volonté de construire des cuirassés modernes va imposer un certain nombre et un nombre certain d'éclaireurs. Schéma du convoyeur d'escadrillesC'est ainsi que le programme naval de 1912 prévoyait dix navires de ce type appelés «convoyeur d'escadrilles» puis éclaireur d'escadre. Les projets sont nombreux allant du gros éclaireur d'escadre de 4200 tonnes au croiseur de 6000 tonnes. Les longueurs vont de 138 à 145m entre perpendiculaires, les largeurs 13.80 à 15;20m, la vitesse 25 à 30 nœuds. L'artillerie est plutôt faible pour le tonnage avec des canons de 138mm là où les marines étrangères utilisaient le plus souvent un calibre voisin de 150mm. Le projet définitif est accepté le 10 juin 1914, le ministre de la Marine donnant son imprimatur six jours plus tard. Trois navires sont prévus, deux à commander à l'Industrie (les chantiers navals privés) et un à l'Arsenal de Toulon. Seul ce dernier est baptisé : Lamotte-Picquet. Ce dernier navire _ses sister-ship auraient été probablement identiques en dehors de points de détail_ aurait déplacé 4500 tonnes, affiché une longueur de 138m sur 13.80m de large et 4.80m de tirant d'eau arrière, une vitesse maximale de 29 nœuds, un rayon d'action de 3300 miles nautiques à 16 nœuds, un armement composé de huit canons de 138mm sous masque, deux canons de 47mm de salut et quatre tubes lance-torpilles de 450mm. La protection était symbolique avec 16 à 28mm de blindage. Ces indications sont purement théoriques car durant le conflit, le projet fût assez sensiblement modifié. De toute façon les Arsenaux étaient surchargés par l'entretien courant de la flotte sans compter la production d'armes et de munitions au profit de l'armée de terre. En attendant de construire des croiseurs légers neufs, la Royale va récupérer des navires de pays vaincus en l'occurence quatre croiseurs légers allemands et un croiseur austro-hongrois. Le croiseur léger StrasbourgC'est ainsi que le SMS Köninsberg (classe Köninsberg, 5440 tonnes, 27.5 nœuds, 8 canons de 150mm) devient le Metz (désarmé en 1936), que le SMS Regesnburg (classe Graundez, 4900 tonnes, 27.5 nœuds, 7 canons de 150mm) devient le Strasbourg (rayé en 1936). Le croiseur léger MulhouseLe SMS Stralsund (classe Magdeburg, 4362 tonnes, 27 nœuds, 7 canons de 150mm) devient le Mulhouse (rayé en 1933) alors que le SMS Kolberg (classe Kolberg, 4362 tonnes, 25.5 nœuds, 6 canons de 150mm) devient le Colmar (rayé en 1927). Le croiseur léger ColmarLe seul croiseur austro-hongrois récupéré est le SMS Novarra (3380 tonnes, 27 nœuds, neuf canons de 100mm) qui devient le Thionville et qui est désarmé en 1932. Les travaux sur le croiseur léger reprennent en septembre 1919. Un avant-projet est approuvé, prévoyant un navire de 5270 tonnes, mesurant 146.30m hors tout (145m entre perpendiculaires) sur 14.50m de large et 5.20m de tirant d'eau, une vitesse maximale de 30 nœuds, un armement composé de huit canons de 138mm en quatre tourelles doubles, quatre canons de 75mm contre-avions et douze tubes lance-torpilles de 550mm. Le projet est remanié, modifié, les autorités se montrant durant les années 1920 et 1921 d'une grande indécision sur le visage du futur croiseur léger français. Ce qui est certain c'est que le projet ne cesse de prendre du poids en raison du renforcement de l'armement et de la volonté de pouvoir disposer de navires ayant une vitesse maximale de 34 et non plus de 30 nœuds. Aux côtés des Duguay-Trouin, le contre-torpilleur Jaguar (ci-dessus) et le torpilleur d'escadre Bourrasque symbolisent la renaissance de la RoyaleLe projet de croiseur léger est intégré à une première tranche du programme naval, tranche définitivement validée par le Sénat le 18 mars 1922. Il prévoit trois croiseurs légers de 8000 tonnes, six contre-torpilleurs de classe Jaguar, douze torpilleurs d'escadre classe Bourrasque, douze sous-marins et la transformation du cuirassé inachevé Béarn (classe Normandie) en porte-avions. Et le Béarn devint porte-avionsSur le plan technique, les trois croiseurs légers de 8000 tonnes sont d'élégants navires avec un long gaillard d'avant, un bloc-passerelle de taille réduite, deux cheminées, un mât tripode à l'avant et un mât léger à l'arrière. L'armement se compose huit canons de 155mm en quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrière), quatre canons de 75mm, douze mitrailleuses de 8mm et douze tubes lance-torpilles de 550mm en quatre plate-formes triples avec vingt-quatre projectiles. La protection est cependant inexistante, la vitesse ayant été le paramètre dimensionnant au point que l'amiral Darlan dira de ces navires «qu'ils devaient dans la mesure du possible fuir tout endroit où l'on se bat». Les trois croiseurs légers sont baptisés Duguay-Trouin, Lamotte-Picquet et Primauguet, la construction attribuée comme c'est de coutume aux Arsenaux, l'Arsenal de Brest construisant le premier et le troisième, le deuxième étant attribué à l'Arsenal de Lorient. Les chantiers constructeursArsenal de BrestLes bases navales en particulier et les ports en général ne sont pas installés n'importe où mais généralement dans des lieux accessibles et aisément défendables. Dans ce cas, le site de Brest est remarquable. C'est comme si la nature avait tout fait que pour l'homme y implante une base ou un port important avec un vaste plan d'eau protégé des vents, un fleuve côtier pénétrant assez loin dans les terres ce qui facilite les communications avec son hinterland et surtout un accès très facile à défendre car le Goulet est non seulement étroit mais en plus, un haut fond oblige l'assaillant à serrer au nord ou au sud ce qui facilite l'action des batteries côtières. Les premiers travaux commencent au milieu du 17ème siècle sous l'impulsion de Richelieu dont l'oeuvre pour la marine est souvent éclipsée par celle de Colbert et ne cesseront jamais jusqu'au 20ème siècle. Un temps le grand ministre de Louis XIV privilégie le site de Rochefort sur Mer en Charente Maritime mais si ce site loin à l'intérieur des terres le met à l'abri d'une descente de la marine anglaise, l'envasement continuel de la Charente rend les manœuvres compliquées. C'était donc écrit que Brest allait devenir la principale base navale française sur la côte Atlantique ou du Ponnant comme on disait à l'époque. Le site de Brest est à la fois une base opérationnelle, un site d'entretien avec deux zones (le site de Laninon et la Penfeld) et une lieu de construction où sont généralement construites les plus grosses unités de la Royale comme les porte-avions, les cuirassés et les croiseurs (les unités plus légères étant généralement construites par les chantiers privées ou par l'Arsenal de Lorient). On compte ainsi jusqu'à huit bassins ou formes de radoub, un seul sur la rive gauche de la Penfeld (bassin Tourville ou n°1), cinq sur la Penfeld et deux au Laninon (n°8 et 9). Si vous comptez bien cela ne donne que huit tout simplement parce que le bassin n°5 n'à jamais existé (il aurait probablement été situé entre les bassins n°4 et n°7 dans la zone dite du Salou) En 1938 des travaux pour une forme n°10 sont entamés au nord du bassin n°8 mais sont interrompus par l'armistice tout comme celui d'un nouveau bassin (le futur n°11) au sud du bassin n°9. Ces travaux ne sont pas repris après guerre. Lancement d'un cargo à la Cale du Point du JourIl était également prévu deux cales (une de 220m et une de 175m) pour permettre la construction de croiseurs et de contre-torpilleurs normalement construits pour les premiers à cale du Point du et pour les seconds à Lorient. Es-ce que cela voulait signifier une désaffectation de la cale du Point du Jour ou une volonté d'augmenter les capacités de construction ? Personnellement je pencherai pour la seconde hypothèse. En effet durant la période 1939/40 les commandes sont nombreuses, les fonds ne manquent pas à la différence des goulets d'étranglement que constituent les faibles capacités des chantiers navals français qui n'ont su ou pu investir pour augmenter leurs capacités et réduire le délai entre la commande et la mise en service. Si le BPC Tonnerre à été le dernier navire construit à Brest (et encore avec la partie avant construite à Saint Nazaire), de nombreux navires l'ont précédé. Pour ne prendre que les croiseurs, on trouve au XIXème siècle les Isly, Chasseloup Laubat, Dupuy de Lôme, La Marseillaise, Leon Gambetta et Edgar Quinet (ces quatre derniers étant des croiseurs cuirassés). Ils sont suivis par les croiseurs légers dit de 8000 tonnes Duguay-Trouin et Primauguet, les croiseurs lourds Duquesne,Suffren,Colbert,Foch,Dupleix et Algérie avant de boucler la boucle les croiseurs légers La Galissonnière et Colbert, le dernier croiseur de la marine française. Arsenal de LorientBien que ce site ait été peuplé dès la préhistoire, la ville de Lorient à été fondée officiellement en 1666 sous le nom de L'Orient sous l'impulsion de Colbert qui voulait dôter la Compagnie Française pour le commerce des Indes Orientales créée le 27 août 1664 d'une base de départ. Une corderie est inaugurée en 1676. Lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697), le chantier naval implanté à L'Orient est réquisitionné par la marine royale, marquant le début de la présence de la marine nationale sur le site bientôt connu sous le nom d'Arsenal Royal de Lorient. Pendant longtemps cependant, le port vivote, reste chétif. Des travaux sont bien menés avec la création d'un avant port et d'un bassin à flot entre 1839 et 1848 qui suivent les travaux de modernisation menés dans l'enceinte de l'Arsenal avec une forme de radoub et une cale couverte. Il était cependant dit que Lorient, 26ème port commercial de France en 1860 ne serait jamais un port majeur en dépit des efforts de la chambre de commerce et l'essentiel (pour ne pas dire la totalité) de l'activité maritime serait celle de l'Arsenal. Longtemps, l'Arsenal de Lorient va mener des constructions neuves et des entretiens mais la loi du 3 avril 1926 fait de l'établissement morbihannais un établissement consacré aux constructions neuves. Il assure également les essais officiels des navires construits sur la façade atlantique (Bordeaux, Saint-Nazaire et Nantes). Le site original situé donc sur la confluence Scorff-Blavet dispose d'une forme de radoub (utilisée également pour l'armement des navires) de 240m de long sur 28m de large accompagnée de deux cales, les cales n°4 et n°7 qui mesurent 175m de long sur 20m de large. -Sur la rive orientale du Scorff nous trouvons la forme dite de Lanester, une forme de 240m de long sur 30m de large. Elle est accompagnée de trois cales. La cale n°1 (couverte) mesure 230m de long sur 32m de large pouvant donc construire tous les navires jusqu'au croiseur lourd. La cale n°2 mesure 195m de long sur 28m de large et la n°3 de 175m de long sur 25m de large. Durant le second conflit mondial, le site fût transformé par la construction d'une base sous-marine pour les U-Boot. La ville est rasée par les bombardements alliés laissant la base sous-marine quasiment intact. Le site à été reconstruit après guerre, Lorient étant à la fois un arsenal et une base opérationnelle avec notamment une escadrille de sous-marins. La base navale ferme en 1995 dans le cadre du programme OPTIMAR mais les installations d'entretien et de construction restent opérationnelles, étant actuellement le seul site de Naval Group à pouvoir produire des navires de surface avec actuellement la fin du programme FREMM et le début du programme FTI (Frégate de Taille Intermédiaire). A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Lun 21 Oct 2019, 14:34 | |
| CARRIERE OPERATIONNELLE Le Duguay-TrouinLe croiseur léger Duguay-Trouin en 1936PrésentationLe Duguay-Trouin en construction à Brest-Le Duguay-Trouin est mis sur cale à l'Arsenal de Brest le 4 août 1922 lancé le 14 août 1923 et armé pour essais le 1er août 1925. Après des essais au point fixe le 23 février 1926, il réalise des essais préliminaires les 11 et 20 mars 1926. Le 6 mai, l'essai de présentation en recette est acquis mais huit jours plus tard il est endommagé suite à un échouage. Il va être immobilisé jusqu'au 7 juillet après un passage au bassin. Les essais reprennent le 20 juillet avec un essai de consommation à 15 nœuds sur 8h ainsi que les premiers tirs d'artillerie. La consommation se montre inférieure aux prévisions. Le 23 juillet, le croiseur léger réalise un essai de puissance de 6h. Le navire atteint la vitesse de 33.602 nœuds avec une puissance maximale de 117800ch, la puissance moyenne étant de 116235ch. Le 28 juillet 1926, il réalise un essai d'endurance et de consommation sur 24h à 30 nœuds, la puissance moyenne développée étant de 63535ch. Le 4 août, le croiseur entre à l'Arsenal pour y effectuer les démontages réglementaires. Il entre en armement définitif le 10 septembre 1926, ressortant des démontages le 6 octobre suivant. La clôture d'armement est prononcée le 2 novembre 1926. Il est affecté à la 3ème Division Légère (3ème DL) en compagnie de ses sister-ship Lamotte-Picquet et Primauguet. Cette division est affectée à la 1ère Escadre légère, escadre légère intégrée à l'Escadre de la Manche et de la Mer du Nord. Le 25 novembre 1926, il appareille pour une croisière de propagande avec son sister-ship Lamotte-Picquet. Les conditions climatiques sont difficiles, obligeant les deux croiseurs à naviguer séparément. C'est ainsi que le Lamotte-Picquet appareillé de Lorient doit attendre son sister-ship à Port-Etienne (auj. Nouadhibou). Les deux navires rallient Dakar où ils sont rejoints le 3 décembre par des navires venus de Toulon en l’occurrence le contre-torpilleur Chacal, les torpilleurs d'escadre Tempête Simoun et Bourrasque ainsi que les sous-marins Souffleur et Narval. Les croiseurs font escale à Conakry pendant que les autres unités sont à Saint Vincent du Cap Vert, les navires légers étant à Las Palmas. Le groupe occasionnel fait escale à Agadir, Casablanca et Cadix. Les navires légers rallient alors à Toulon, le Lamotte-Picquet à Lorient et le Duguay-Trouin Brest où il arrive le 24 décembre 1926. Après une période d'entretien et de réparations, le croiseur léger effectue un nouvel essai le 3 février 1927, un essai de puissance sur 4h, un essai qui voit le croiseur atteindre la vitesse maximale de 33.75 nœuds avec une puissance développée de 116000ch. Le croiseur léger Duguay-Trouin est admis au service actif le 15 février 1927. Statue de Réné Duguay-Trouin à Saint-Malo. La cité corsaire peut s'enorgueillir d'être la ville natale de deux grands marins français, l'autre étant Robert SurcoufLe premier croiseur léger de 8000 tonnes rend hommage à René Trouin, sieur du Gué appelé usuellement René Duguay-Trouin (Saint Malo 10 juin 1673-27 septembre 1736). Originaire de la ville de Saint-Malo, il est issu d'une famille travaillant dans le négoce. Comme c'est de coutume à l'époque, il s'embarque dès 16 ans pour apprendre le métier sur le tas. Il est d'abord corsaire avant d'intégrer la marine royale en 1697 à l'âge de 24 ans et ce trois ans après avoir été brièvement capturé par les britanniques. Anobli en 1709, il captura seize navires de guerre et plus de trois cents navires marchands, expliquant sa devise nobiliaire " Dedit haec insigna virtus" (le courage lui a donné sa noblesse). Son plus haut d'arme fût la prise de Rio de Janeiro le 21 septembre 1711 avec sept navires et 3200 soldats face à sept navires portugais, sept forts et 12000 soldats. Débarquant après cet exploit, il termina sa vie comme lieutenant général de la Marine, commandant la marine à Saint-Malo, Brest, l'escadre du Levant et enfin le port de Toulon. Comme quoi avoir le mal de mer (une particularité qu'il partage avec Nelson) n'empêche pas de devenir un très grand marin. Pas moins de dix-neuf navires (en attendant un vingtième) ont porté son nom dans la Royale, le croiseur léger étant le dix-huitième. On trouve successivement un navire réquisitionné en 1777, une corvette capturée par les anglais en 1790, un vaisseau de 74 canons lancé en 1788 et incendié à Toulon en 1793, un navire anglais, le Princess Royal capturé le 27 septembre 1793 mais repris le 5 mai 1794, un corsaire de Saint-Malo de 1793 pris en juillet 1797. On trouve ensuite une corvette corsaire lancée en février 1971 à Lorient, réquisitionnée en mai 1794 sous le nom de Duguay-Trouin mais rebaptisée Calypso dès mai 1795, une tartane mise en chantier en 1796 mais rebaptisée Dangereuse avant son lancement, un brick corsaire nantais lancé en 1797 mais pris par les anglais en 1798, un corsaire de 1797 pris par les anglais encore en 1798, un bâtiment mamelouk capturé à Suez fin 1798 durant l'expédition d'Egypte, un vaisseau de 74 canons mis sur cale à Rochefort en 1794, lancé en 1800 et capturé par les anglais le 4 novembre 1805 après avoir participé le 21 octobre à la funeste bataille de Trafalgar. Lui succède un corsaire capturé par les anglais 1810, un vaisseau de 74 canons lancé à Cherbourg le 10 novembre 1813 et rayé en 1826, un vaisseau de 90 canons lancé à Lorient le 29 mars 1854 transformé en vaisseau mixte en 1856/57 puis désarmé en 1863. Rebaptisé Vétéran, il sert de caserne flottante jusqu'à sa démolition en 1875/76, un croiseur à batterie barbette lancé en 1877 à Cherbourg, désarmé à Saïgon et rayé des listes le 25 novembre 1899, un transport baptisé Tonkin lancé en 1878 utilisé pour l'école d'application sous le nom de Duguay-Trouin de 1900 à 1912 puis de navire-hôpital pendant la Grande Guerre. Rebaptisé Moselle en 1922, il est rayé en 1927 et un voilier réquisitionné en 1917. Au croiseur léger lui succède une corvette (puis frégate) anti-sous-marine de classe Tourville, la deuxième d'une série de trois (Tourville, Duguay-Trouin et De Grasse). La frégate anti-sous-marine Duguay-Trouin (D-611)La frégate Duguay-Trouin (D-611) est mise sur cale dans la forme de Lanester le 25 février 1971, mise à flot le 1er juin 1973 et admise au service actif le 17 septembre 1975. La frégate Duguay-Trouin est désarmée le 13 juillet 1999 pour des raisons budgétaires et mise en réserve spéciale le même jour après avoir parcouru 650000 miles, 177 escales et huit Iper. Elle est condamnée le 6 août 2004. La coque amarrée à un épi porte-avions, rejoint un temps la Penfeld en juillet 2006 avant d'être utilisée comme brise-lames à Lanveoc. En août 2014, il rallie le cimetière naval de Landevennec pour un futur démantèlement,étant remplacé à Lanvéoc-Poulmic par ses sister-ship Tourville et De Grasse. Il est vendu à la démolition en juin 2018 en compagnie d'autres unités au chantier belge de Galloo de Gand et démantelé. Un vingtième navire va porter ce nom en l’occurrence un sous-marin nucléaire d'attaque de classe Suffren, la deuxième unité du type Barracuda. Son admission au service actif est prévue pour 2025. Carrière opérationnelleLes croiseurs Duguay-Trouin et Primauguet en achèvement à flot dans la Penfeld1927-1928 : BrestLe 23 février 1927, le croiseur léger quitte Brest pour une croisière en Méditerranée orientale et en Mer Noire au cours de laquelle il portera la marque du contre-amiral Bouis, commandant la Division Navale du Levant (DNL). Pour cette croisière il sera accompagné de bâtiments légers et de sous-marins. Il fait escale à Casablanca du 26 février au 2 mars, appareillant pour Bizerte où il arrive le 5. Il y est rejoint par les contre-torpilleurs Tigre et Chacal, les torpilleurs d'escadre Simoun et Tempête. Le croiseur léger, les contre-torpilleurs et les torpilleurs d'escadre quittent la Tunisie le 7 pour rallier Phalère et Le Pirée en Grèce. Ils arrivent à Phalère le 10. Les sous-marins Requin et Souffleur ont quitté Bizerte le 7 et ont rallié le Pirée le 9. La petite escadre va y rester jusqu'au 14, les sous-marins ne partent que le 18 et rallieront directement Constanza en Roumanie. Les navires légers sont à Salonique du 16 au 18 mars avant de traverser les détroits le 19. Le croiseur et les navires légers arrivent à Constanza et Galaz le 20, y restant jusqu'au 25. Ils prennent ensuite le chemin du retour, faisant escale à Constantinople du 26 mars au 3 avril. Ils rallient ensuite la presqu’île de Gallipoli pour célébrer la mémoire des soldats français tombés dans l'expédition des Dardanelles. Alors que La Tempête se rend directement à Beyrouth, le Duguay-Trouin et le Simoun passent à Syra ke 5 avril puis à Alexandrette du 7 au 9 où ils retrouvent les contre-torpilleurs Tigre et Chacal. Le croiseur et le Simoun font ensuite escale à Lattakieh le 10, à Tripoli du Liban le 11 avant de rallier Beyrouth le 12. Ils y retrouvent les sous-marins Souffleur et Requin qui étaient présents dans la capitale du Liban depuis le 9. La petite escadre quitte le Liban le 19 avril pour rallier Alexandrie le lendemain. Ils vont y rester jusqu'au 25. Le Duguay-Trouin rallie Bizerte le 27 où le contre-amiral Bouis débarque pour rentrer à Beyrouth. Le Duguay-Trouin quitte Bizerte pour Alger le lendemain. Le croiseur léger quitte Alger le 4 mai pour rallier Brest le 8 mai après plus de deux mois loin de sa base opérationnelle. Du 30 mai au 4 juin 1927, le Duguay-Trouin se rend à Portsmouth en compagnie de son sister-ship Lamotte-Picquet, des contre-torpilleurs Jaguar Tigre Chacal ainsi que les torpilleurs d'escadre Bourrasque Orage et Ouragan. Du 27 juin au 25 juillet 1927, le croiseur participe à une croisière en Norvège, croisière marquée par des escales au Havre, à Rotterdam, à Bergen, à Hardangerfjord, à Stavanger et sur le chemin du retour une escale à Saint Malo. Après avoir été immobilisé pour réparations et installation de son télépointeur du 1er août 1927 au 12 avril 1928, le croiseur léger reprend son activité opérationnelle. Le 3 juillet 1928, le croiseur participe à la revue navale organisée en rade du Havre en présence du président de la république Gaston Doumergue. 1928-1932 : ToulonLe 23 juillet 1928, le Duguay-Trouin quitte Brest en compagnie de ses sister-ship pour la Méditerranée où il va être affecté à demeure. Il fait escale à Santander les 25 et 26, au Ferrol du 27 au 29 avant de rallier Oran le 1er août. Il est détaché aux Açores pour ramener à Toulon l'hydravion «La Frégate» du lieutenant de vaisseau Paris qui avait échoué dans sa tentative de traversée de l'Atlantique. Il arrive à Toulon le 11 après cinq jours de traversée depuis l'île portugaise. Du 4 au 20 décembre 1928, le Duguay-Trouin participe à la sortie de l'escadre sur les côtes de Provence. Il fait escale à aux Salins d'Hyères et à Golfe Juan. Le 16 mai 1929, il effectue des essais de catapulte qui sont jugés satisfaisants. Le lendemain il appareille en compagnie d'une bonne partie de la 1ère Escadre pour des exercices. Il fait escale à Barcelone le 28 mai pour l'ouverture de l'Exposition internationale de cette ville. Il fait ensuite escale à Alger (30 mai au 4 juin), Casablanca (8 au 10 juin et 14 au 17), Agadir (11 au 13 juin),Tanger (18 juin), Oran (19 au 22 juin), Port Vendres (25-26 juin), Sète (26 juin au 2 juillet), Port de Bouc (2 au 5 juillet) et Marseille du 5 au 10 juillet avant de rentrer à Toulon. Le 22 août 1929, un grave accident à lieu à bord. Au moment où le Duguay-Trouin réchauffe ses machines pour rallier les appontements du Milhaud, une turbopompe d'alimentation d'eau fait explosion. Deux quartiers-maîtres mécaniciens sont tués, un troisième succombant à ses blessures, deux autres étant blessés. Placé dans la position de disponibilité armée le 1er octobre, le croiseur est conduit dans l'Arsenal pour réparations. Victime d'un incendie le 18 mars, le croiseur léger ne va être réarmé à effectifs complet que le 1er septembre 1930. Il passe le mois de septembre en essais et remise en condition opérationnelle. Le croiseur léger Duguay-Trouin est alors désigné pour accompagner le croiseur léger Colbert qui amène le président de la République Gaston Doumergue au Maroc. La division appareille de Toulon le 13 octobre avec à son bord le ministre de la Guerre et différentes personnalités politiques. La division composite arrive à Casablanca le 15 octobre. Les deux croiseurs quittent le Maroc le 21 pour rentrer à Toulon le 23. Le 8 novembre 1930, il appareille pour Malte en compagnie du contre-torpilleur Verdun. Il embarque le vice-amiral Durand-Viel qui allait rendre visite au chef de la flotte de la Méditerranée. Les deux navires sont à Malte du 10 au 14, rentrant à Toulon le 17 après une brève escale à Bizerte les 14 et 15 novembre. Après trois sorties avec l'escadre (20 au 23 et 26 au 30 janvier, 9 au 20 février), le Duguay-Trouin est immobilisé au bassin du 21 février au 2 mars. Après plusieurs exercices au large des côtes provençales, le Duguay-Trouin est à nouveau mobilisé pour un voyage présidentiel, cette fois en Tunisie. Comme au Maroc, c'est le Colbert qui allait transporter le président de la république. Les deux croiseurs partent de Toulon le 8 avril pour Villefrancher où le président Doumergue embarque le lendemain sur le croiseur lourd, le croiseur léger accueillant à son bord le ministre de la Justice Léon Bérard. Les deux croiseurs bénéficient de l'escorte des torpilleurs Forbin, Foudroyant et Brestois (9ème DT), la petite escadre effectuant la traversée par très beau temps à la vitesse de 25 nœuds. Ils arrivent à Bizerte le 10 avril 1931. Les croiseurs quittent la Tunisie le 16 pour rentrer à Toulon le lendemain en fin d'après midi. Le croiseur léger Duguay-Trouin quitte Toulon le 12 mai pour une série d'exercices en compagnie d'autres navires de la 1ère Escadre au large des côtes marocaines et nord-africaines. En compagnie du croiseur léger Primauguet et de contre-torpilleurs, le Duguay-Trouin mouille devant Rabat du 16 au 18 puis devant Casablanca du 18 au 25. Le Duguay-Trouin est ensuite à Safi du 26 mai au 1er juin. Il retrouve le reste de l'Escadre à Mers-El-Kébir les 3 et 4 juin pour un ravitaillement collectif. Il est ensuite à Arzew les 4 et 5 juin puis à Alger du 6 au 10 avec les cuirassés Provence et Paris, les croiseurs Primauguet et Colbert, le contre-torpilleur Jaguar, la 5ème Division de Torpilleurs ainsi que la 3ème Escadrille de sous-marrins. Le Duguay-Trouin est ensuite à Bizerte du 11 au 22 juin avec l'escadre avant de rentrer dans le Var le 24. Le Duguay-Trouin au mouillage en baie d'Along en 1931Du 29 juillet au 5 septembre 1931, le croiseur léger passe au bassin pour préparer un long voyage en Indochine où le ministre des colonies Paul Reynaud réalise un voyage d'étude. Il appareille de Toulon le 5 à 10h, faisant escale à Port Saïd du 9 au 11, à Aden du 15 au 17, à Colombo du 23 au 26, arrivant à Singapour le 30 septembre. Le 4 octobre, le paquebot D'Artagnan (Messageries Maritimes) arrive dans la colonie britannique avec le ministre à son bord. Une réception est organisée à bord du croiseur léger en l'honneur du gouverneur britannique. Le Duguay-Trouin reprend la mer le lendemain pour rallier Batavia. Il reprend la mer le 8 direction Soerabaya où le ministre rembarque. Il part dans la soirée pour Bali où il arrive le lendemain matin pour appareiller dans la journée pour Saigon où il arrive le 16. Il quitte Saigon le 26 pour le mouillage de Cam Ranh où il est présent du 27 au 29 avant de rallier la baie d'Along où il mouille le 1er novembre pour une période d'exercices. Il quitte la baie le 12 avec le ministre des Colonies qu'il ramène deux jours plus tard à Saigon. Il reprend la mer pour l'embouchure de Meinam du 18 au 20 avec son prestigieux passager. Paul Reynaud rallie ensuite Bangkok mais rentrera en France par avion. Le croiseur léger met aussi cap à l'ouest pour rentrer au pays. Il fait escale les 22 et 23 novembre à Singapour, à Colombo du 28 novembre au 1er décembre, à Aden les 7 et 8 décembre, à Djibouti du 8 au 11, à Suez le 15, à Port Saïd le 17 avant de rentrer à Toulon le 22. Rentré dans le Var avec ses condenseurs principaux en mauvais état, le croiseur léger entre à l'Arsenal le 28 décembre pour des travaux qui doivent s'achever le 1er mars 1932 date de sa disponibilité. Il doit alors être affecté à la 2ème Escadre et retrouver son chantier constructeur puisque cette escadre est stationnée à Brest. C'est finalement le 24 juin 1932 que le croiseur léger quitte Toulon avec un équipage au niveau de la disponibilité armée plus le personnel strictement nécessaire à la traversée. Il arrive à Brest le 29 juillet. 1932-1936 : retour à BrestA partir du 7 juillet 1932, le croiseur léger est placé sous l'autorité de la 2ème Région Maritime pour grandes réparations. Il était alors prévu que le croiseur soit de nouveau disponible le 16 août mais cette date ne peut être tenue et le retour opérationnel du 8000 tonnes est prévu pour le 25. Après d'ultimes travaux et différentes sorties pour essais, le croiseur peut enfin intégrer la 2ème Escadre comme prévu le 25 août. Il devient navire-amiral de la 2ème Escadre. Le Duguay-Trouin passe de nouveau au bassin du 26 août au 5 septembre avant d'être en travaux à l'Arsenal jusqu'au 19 octobre. Il peut reprendre l'entrainement après cette longue indisponibilité le 24. Après quasiment trois mois d'entrainement en mer d'Iroise mais aussi en Manche, le croiseur léger est en petit carénage du 15 au 30 mars 1934. Après des exercices limités, la 2ème Escadre et donc son navire-amiral va manœuvrer du 30 avril au 8 juin avec notamment la 1ère DL venue de Toulon avec les croiseurs lourds Foch, Colbert,Tourville et Dupleix mais aussi une phase avec les armées de terre et de l'air du 30 mai au 8 juin. Le 29 juin 1934, le croiseur léger Duguay-Trouin appareille pour une «tournée des plages» en compagnie d'autres navires. Le 8000 tonnes est au Croisic du 29 juin au 1er juillet en compagnie des contre-torpilleurs Maillé-Brézé,Kersaint et Vauquelin, à Royan du 2 au 4 juillet, à Bordeaux du 5 au 9 où il retrouve les trois navires de la 6ème DL cités plus haut mais aussi des sous-marins et le ravitailleur de submersibles Jules Verne. Il mouille en baie de Quiberon à Port Haliguen du 10 au 12 juillet avec cette fois la 8ème DL (Chacal Lynx Léopard) puis la 6ème DL quelques heures plus tard. La 2ème Escadre se regroupe à Saint-Quay-Portrieux du 13 au 15 puis à Cherbourg du 18 au 20. Dans la nuit du 20 au 21, il appareille pour Le Havre avec à son bord le ministre de la Marine François Piétri. Il est pour cela accompagné des contre-torpilleurs Maillé-Brézé et Léopard. Il quitte le Havre le 23 au soir pour Dunkerque où il fait escale du 24 au 27 juillet. Il est de retour à Brest le lendemain. Le Duguay-Trouin en escale à Bordeaux en 1934Avec les permissions d'été, l'activité de la 2ème Escadre est nulle en août et en septembre 1934. Le 3 octobre 1934, le vice-amiral Drujon cesse d'être commandant de la 2ème Escadre. Il est remplacé le lendemain par «l'officier le plus pistonné de la flotte» le vice-amiral Darlan qui lève sa marque sur le cuirassé Provence qui à achevé sa refonte mais dont les essais ne sont pas terminés, le changement de navire-amiral de la 2ème Escadre étant effectif le 21 décembre. Le 1er janvier 1935, le Duguay-Trouin est placé dans le groupe de complément de la 2ème Escadre avec un effectif de Disponibilité Armée. Il entre en grand carénage le 5 mars 1935, les travaux s'achevant dans le courant du mois de mai. Il sort de l'Arsenal le 30 avril et repasse au bassin du 6 au 27 mai. Après de nouveaux exercices, le Duguay-Trouin et le Lamotte-Picquet rallie la baie de Douarnenez devant Morgat quand le ministre, François Piétri passe en revue les navires des 1ère et 2ème Escadre. Le croiseur léger rentre à Brest le 28 juin. Il va y rester jusqu'au 22 octobre. Il termine l'année par des exercices en mer d'Iroise et en Manche. Le 30 mai 1936, il participe à la cérémonie d'inauguration de la nouvelle Ecole Navale, bâtiments inaugurés par le président de la république Albert Lebrun, un défilé naval clôturant cette journée de fête. Ces bâtiments seront hélas gravement endommagés durant la guerre par les bombardements alliés et non reconstruits après guerre. Le 1er juillet 1936, la 2ème DL est dissoute puisqu'il est prévu d'affecter le croiseur léger Duguay-Trouin à la Division d'instruction de la 1ère Escadre en Méditerranée. Il quitte Brest le 24 août et rallie Toulon cinq jours plus tard. Retour à Toulon (1937-1939)Le Duguay-Trouin en 1936Devenu navire-école de canonnage, il est armé en effectifs réduits, inférieur à celui de disponibilité armée. Il subit tout d'abord des travaux qui se prolongent jusqu'au 12 octobre. Après des sorties d'entrainement et des écoles à feux, Il est ensuite indisponible du 20 décembre 1936 au 20 janvier 1937. Du 2 février au 20 mars, le croiseur léger n'effectue que des allées et venues entre Toulon et les Salins d'Hyères, la seule exception étant une escale à Port de Bouc du 17 au 20 mars. Le 31 mars 1937, le Duguay-Trouin quitte Toulon en compagnie des contre-torpilleurs Guépard et Valmy ainsi que des torpilleurs La Railleuse et Le Fortuné. Il remplace le croiseur lourd Suffren dans les eaux espagnoles alors que la patrie de Cervantès est frappée depuis juillet 1936 par une terrible guerre, guerre civile devenue une guerre internationale avec l'engagement de l'Italie, de l'Allemagne et de l'URSS notamment. Le Duguay-Trouin y est déployé du 1er au 14 avril avec des escales à Palma de Majorque, Valence, Barcelone et Alicante. Il reprend alors sa mission de navire-école en compagnie notamment du cuirassé Paris, le navire-amiral de la Division d'Instruction. Il subit un grand carénage du 15 septembre au 15 novembre 1937 puis du 15 décembre 1937 au 19 février 1938. Il reprend sa mission de navire-école avec des sorties locales uniquement. Il est immobilisé pour réparations du 3 au 20 avril. Le 1er octobre 1938, la Division d'instruction devient Escadre d'instruction. Au sein de cette escadre est mise sur pied une Division de canonnage dont le Duguay-Trouin fait partie. Le grand carénage est un temps suspendu en raison de la crise des Sudètes mais il est finalement réalisé du 5 octobre 1938 au 16 janvier 1939. Après essais et remise en condition, le croiseur est vraiment disponible le 13 février 1939. Après des missions d'entrainement, il subit un nouveau petit carénage du 2 au 9 juin 1939. Le lendemain, 10 juin 1939, l'Escadre d'instruction est dissoute remplacée par une 5ème Escadre installée à Lorient. Elle va regrouper tous les navires d'instruction à l'exception de la 2ème Division de Croiseurs qui intègre la 3ème Escadre. Le Duguay-Trouin va donc suivre les vieux cuirassés Paris et Courbet jusqu'en Bretagne, quittant Toulon le 14 pour arriver à destination le 25 après des escales à Oran et Casablanca. Le 25 août, la 5ème Escadre se concentre à Brest alors que la guerre semble imminente. Le 30, le contre-amiral Moreau transfère sa marque du cuirassé Paris au croiseur léger Duguay-Trouin qui pour l'occasion reçoit une troisième vedette de 9m venue du Paris et destinée uniquement au service de l'amiral. Le croiseur léger Duguay-Trouin quitte Brest le 30 août 1939 pour Casablanca où il fait escale les 1er et 2 septembre. Il arrive à Dakar le 5, deux jours après la déclaration de la guerre de la France et de la Grande-Bretagne à l'Allemagne. Le Duguay-Trouin en guerre (1) : drôle guerre et campagne de FranceDepuis la capitale de l'AOF, le croiseur léger va assurer des missions d'escorte et de lutte contre les raiders allemands qui s'étaient lancés dans une guerre de course contre le trafic commercial allié. Le 10 septembre, il quitte Dakar pour rallier Freetown le 12. Il reprend la mer le lendemain pour prendre en charge le paquebot Canada de la Compagnie Fabre venue de Cotonou. Il va l'escorter jusqu'à Dakar où les deux navires arrivent le 18 après une escale à Conakry. A leur arrivée, ils y retrouvent le Primauguet, les deux croiseurs légers formant la 6ème DC depuis le 28 août, division rattachée à la 5ème Escadre. Le 26 octobre, le Duguay-Trouin quitte Dakar pour couvrir le convoi britannique SL.6 venu du sud pour l'escorter en direction du nord. Il assure cette mission du 27 au 31, rentrant à Dakar le 2 novembre. Le 18 novembre, la 5ème Escadre est dissoute, le Duguay-Trouin est mis à la disposition du Commandant de la Marine en AOF (Afrique Occidentale Française). Les opérations ordonnées par ce dernier devront être approuvées par «l'Amiral Afrique» à partir du 14 décembre, date de la prise de fonction à Casablanca du titulaire du poste, l'amiral Ollive. Du 22 novembre au 1er décembre, le croiseur léger participe à une opération destinée à capturer le paquebot allemand Windhuk partit de Lobito le 16 mais le navire allemand va passer au travers des mailles du filet, arrivant à Santos (Brésil) le 7 décembre. Du 19 au 23 décembre, il participe avec les sous-marins Acheron,Fresnel,Le Héros et Le Redoutable à la recherche du plus célèbre pétrolier allemand l'Altmark. Ce pétrolier transportait des prisonniers alliés venant de navires coulés par le cuirassé de poche Admiral Graf Spee. Le pétrolier parviendra à échapper aux navires alliés, se réfugiant dans les eaux norvégiennes alors que Oslo est neutre. Le 16 février, le destroyer HMS Cossack abordera le pétrolier et tel des flibustiers des temps anciens donnera l'assaut au cri de «Navy's here !», libérant les prisonniers alliés, le pétrolier rentrant en Allemagne le 27 mars 1940 quelques jours seulement avant l'invasion allemande. Le 30 décembre 1939, le Duguay-Trouin hisse la marque de l'amiral Ollive (Commandant les Forces Maritimes d'Atlantique Sud et d'Afrique) à titre (très) provisoire. Il appareille le lendemain pour Conakry et Freetown. Arrivé le 1er janvier 1940 à Conakry, il part le 2 pour Freetown où il ne reste que quelques heures, retournant immédiatement à Dakar, séjournant dans ce port du 3 au 10. Il appareille le 10 janvier 1940 pour subir un carénage à Lorient. Son transit vers le Sud-Bretagne est l'occasion pour lui d'escorter le convoi 10.D.F. (paquebots El Djezaïr, El Mansour,Brazza,Touareg) jusqu'à Casablanca où tous les navires arrivent le 14. Il y laisse le convoi pour appareiller le 16 au matin pour Lorient, escorté par deux appareils de l'Aéronautique Navale du Maroc et par le torpilleur La Railleuse. Il arrive le 18 à destination. Le grand carénage commence le 22 janvier et s'achève le 15 mai 1940 quand il commence ses essais de bon fonctionnement. Affecté depuis le 1er mai à la Division Navale du Levant (DNL), il quitte Brest le 17 mai, faisant escale à Bizerte le 21 avant de rallier Alexandrie le 24 mai. L'amiral Godfroy, commandant la force X (Escare française de Méditerranée orientale) y pose alors sa marque. Deux jours plus tard, les croiseurs Duguay-Trouin et Duquesne quitte l'Egypte pour rallier Beyrouth où ils retrouvent les croiseurs lourds Tourville et Suffren ainsi que le torpilleur Forbin, ces trois navires étant arrivés le 21 mai. Après un entrainement du 3 au 6 juin, le croiseur léger opère avec la force X pour un raid infructeux dans le Dodécanèse _alors possession italienne_ , raid exécuté à partir du 11 juin, les navires ralliant Alexandrie le 13. La situation militaire de la France est alors désespérée ce qui à un impact sur les relations entre français et britanniques. Une reconnaissance aérienne ayant pu laisser supposer la présence de croiseurs italiens à Tobrouk _l'Italie est entrée en guerre le 10 juin 1940_ le Duguay-Trouin, le Suffren et trois destroyers britanniques appareillent en fin d'après midi le 21 juin mais cette information est fausse et les navires font demi-tour. Le 22 juin 1940, les forces franco-britanniques devaient appareiller pour une opération conjointe au large de la Sicile mais au dernier moment l'opération est annulée, les navires reprenant leur place au mouillage. Cela signifiait une chose : l'armistice était signé sortant la France de la guerre. Le Duguay-Trouin en guerre (2) : immobilisation, inaction et retour au combatLe 3 juillet 1940, les britanniques déclenchent l'opération CATAPULT. Cette opération tout aussi bien militaire que politique voit la neutralisation des navires français dans les ports britanniques (sans problèmes dans l'ensemble avec tout de même quelques affrontements avec hélas trois hélas des victimes), à Mers-El-Kébir et à Alexandrie. Pour de multiples raisons cela se passe très mal à Mers-El-Kébir mais heureusement à Alexandrie, les amiraux Godefroy et Cunningham parviennent à un gentleman's agreement qui neutralise la flotte française dans la base égyptienne, méprisant les consignes venant de Vichy («Appareillez sous le feu ennemi !») et de Londres («Coulez les navires au mouillage !»). Le croiseur léger Duguay-Trouin va rester bloqué dans les eaux égyptiennes jusqu'au 17 mai 1943 quand l'amiral Godfroy se rallie (enfin) à la Marine Nationale, six mois après le débarquement allié en Afrique du Nord (opération TORCH). Il rallie Dakar via le cap de Bonne Espérance. Il fait un court passage pour monter sur le dock du 17 au 22 mai pour préparer le long transit vers Dakar. Successivement le cuirassé Lorraine, les croiseurs lourds Tourville et Suffren et le croiseur Duguay-Trouin appareillent, escortés par les torpilleurs d'escadre Le Fortuné,Basque et Forbin. Ces derniers recevront la liberté de manœuvre à l'arrivée des grands bâtiments à Port-Saïd. Ils rejoindront ultérieurement l'Afrique du Nord en traversant la Méditerranée. Après quelques jours supplémentaires à recevoir des équipements et à s’entraîner, le croiseur léger Duguay-Trouin appareille le 4 juillet en compagnie du Suffren soit vingt-quatre heures après le départ du Lorraine, du Duquesne et du Tourville. Les croiseurs Duguay-Trouin et Suffren mouillent à Aden les 7 et 8 juillet, attendant le Lorraine qui avait connu une avarie. Ils rallient Monbassa le 15 juillet dans une mer particulièrement difficile y retrouvant les croiseurs lourds Duquesne et Tourville. Des réparations sont nécessaires ce qui explique la prolongation de l'escale jusqu'au 21. Ils reprennent alors la mer direction Durban où ils arrivent cinq jours plus tard le 26 juillet. Le chef de l'escadre doit laisser le cuirassé Lorraine sur place en raison d'avaries qui nécessite sept semaines de travaux au bas mot. Le Duguay-Trouin ne quitte Durban que le 6 août 1943, arrivant au Cap le 8 où il retrouve le Suffren partit dès le 31. Le départ est à nouveau retardé suite à la destruction du pétrolier britannique qui devait les ravitailler au mouillage à Pointe-Noire. Après deux jours d'exercices à Saldanah Bay (baie situé au nord-nord ouest du Cap) du 20 au 22 août, les deux croiseurs appareillent, faisant escale à Pointe-Noire les 26 et 27 et à Takoradi (Côte de l'Or auj. Ghana) du 30 au 31 août, arrivant finalement à Dakar le 3 septembre. Une semaine plus tard, la force X est officiellement dissoute. Le 11 septembre 1943, le Duguay-Trouin appareille pour Casablanca où il arrive le 14 non sans connaître au mouillage une avarie importante (entrée d'eau massive au condenseur principal avant). Cela explique pourquoi le croiseur léger ne va appareiller pour Oran que le 12 octobre et le lendemain nouvelle avarie au niveau des condenseurs ! Il effectue quelques travaux à Mers-El-Kébir puis passe sur le dock flottant à Oran du 30 octobre au 9 novembre 1943. Il retourne à «MEK» le 9 novembre pour y rester jusqu'au 1er décembre. Il retourne à Oran le lendemain pour y rester jusqu'au 15 janvier 1944 pour installation d'une DCA moderne. Le croiseur léger va alors servir de transport de troupes entre l'Afrique du Nord et Naples. Il effectue une première rotation entre le 16 et 20 janvier suivit d'une seconde entre le 24 et le 28 janvier où dans une mer difficile (brise de force 5 une houle de 2.50m) il fait preuve d'une dangereuse instabilité. Le commandant du navire demande la pose de 400 tonnes de gueuse dans le fond du navire. Une troisième mission à lieu du 29 janvier au 3 février, une mission VIP puisque sont embarqués Louis Jacquinot, commissaire à la Marine du Comité de Libération Nationale ainsi que les amiraux Lemonnier et Auboyneay, respectivement chef et sous-chef d'état-major général. Il effectue une nouvelle rotation du 9 au 11 février puis du 16 au 18 février avec cette fois une petite variante puisqu'il rallie Bizerte et non Alger. Il effectue une traversée Bizerte-Naples-Bizerte du 21 au 23 février puis une traversée Bizerte-Naples-Alger du 24 au 27. Il passe ensuite le mois de mars à l'entrainement alors que son état technique est pour le moins préoccupant avec un dernier grand-carénage réalisé en 1939 et certaines chaudières pas retubées depuis 1933 ! Il entre en grandes réparations à l'Arsenal de Sidi Abdallah le 29 mars, ne le quittant que le 5 mai pour essais. Il reprend ses rotations de transport entre les ports algériens et tunisiens, se rendant aussi à Ajaccio et Naples. Il effectue une rotation Oran-Ajaccio les 30 juin et 1er juillet pour transporter des troupes avant de regagner l'Algérie le 3. Il va ensuite rester dans ce port pendant quasiment tout le mois de juillet, étant mis au sec sur le dock flottant du 6 au 12 pour quelques travaux. Il quitte Oran le 27 juillet, fait escale à Gibraltar du 28 juillet au 1er août avant de rallier Palerme pour une ultime série d'exercices (3 au 6 août), le croiseur léger devant participer à l'opération DRAGOON, le débarquement de Provence. Depuis le 1er août 1944, le Duguay-Trouin forme la 3ème division de croiseur avec l'Emile Bertin (navire-amiral) et la Jeanne d'Arc. Le Duguay-Trouin appareille le 13 août pour arriver dans la zone opérationnelle le 15 à 2h00 du matin. Il intègre le Bombardement Group du contre-amiral Morton L. Deyo qui comprend également le cuirassé Arkansas, le croiseur lourd et navire-amiral Tuscaloosa, les croiseurs légers Brooklyn et Marblehead, le croiseur léger britannique Argonaut, le croiseur léger français Emile Bertin sans oublier des destroyers et des dragueurs de mines. Le Duguay-Trouin va assurer l'appui-feu des troupes au sol, tirant rien que pour le premier jour un total de 94 coups de 155mm. Le lendemain il ne tire pas mais le 17 il ouvre le feu sur un blockhaus installé sur la jetée de Cannes qui explose après la dernière salve sur les 24 coups de 155mm tirés. Ce ne sont pas les seuls tirs de la journée puisqu'il tire 40 coups de 155mm. Il rallie alors Propriano pour se ravitailler en munitions, restant en corse jusqu'au 20. Il est de retour à Propriano le 22 pour revenir au combat le 25 août 1944 au soir. Le 27 août 1944, il participe à des bombardements dans la région de Toulon contre des cibles fixes mais aussi des troupes en mouvement. Il mouille en rade Saint-Tropez du 28 au 30 août avant de rallier Mers-El-Kébir le 31 y restant jusqu'au 3 septembre, ralliant pour quelques heures Alger avant de retourner à Saint-Tropez du 4 au 7 septembre. Le 8 septembre 1944, il protège des dragueurs de mines américains et bombarde la côte italienne avec ses canons de 75 et de 155mm. De nombreuses explosions sont enregistrées. Du 11 au 12 septembre, il transporte 220 commandos français d'Ajaccio à Saint-Tropez avant de mouiller en rade des Vignettes le 13 revenant à Toulon le 15 plus de cinq ans après avoir quitté sa base varoise ! Il mouille à Saint-Tropez du 22 au 25 avant de rallier Toulon le lendemain. Le 30 septembre il rallie Mers-El-Kébir et Oran pour des réparations qui l'y immobilise jusqu'au 10 octobre. D'autres missions le conduise à Saint-Tropez du 16 au 20 puis à Oran du 29 octobre au 2 novembre 1944. Il passe à Gibraltar le 3 novembre pour vérification de sa démagnétisation avant de rallier Casablanca le lendemain. Il reste dans le grand port marocain jusqu'au 12 quand il appareille avec la marque du contre-amiral Auboyneau avec à bord un important matériel et 500 permissionnaires du Richelieu. Il arrive à Brest le 14, repartant une semaine plus tard pour une escale de ravitaillement à Plymouth, le croiseur léger rentrant à Casablanca le 25 avec du personnel de l'arsenal de Brest appelé à travailler sur le Richelieu. Il quitte Casablanca le 30 novembre pour une mission de surveillance des côtes africaines, faisant escale à Dakar du 3 au 6 décembre, à Freetown (7-8 décembre), à Port-Bouet (10 décembre), à Lagos du 12 au 14 décembre, à Cotonou les 14 et 15, à Douala le 16, à Libreville les 17 et 18, Pointe-Noire du 19 au 25 décembre 1944. Sur le transit retour il fait à nouveau escale à Freetown les 29 et 30 décembre avant de rentrer à Dakar le 31 décembre 1944. Il quitte Dakar le 6 janvier, fait escale à Casablanca du 9 au 12 avant de retourner à Toulon le 14 janvier 1945. Il reprend la mer le 22 pour rallier Bizerte via Alger, arrivant à destination le 24. Il entre aussitôt à l'Arsenal de Sidi-Abdallah pour réparations et remplacement des tubes de 155mm arrivés en limite d'usure. Le 1er mars 1944 il est victime d'un grave incendie qui provoque la mort de quatre marins et de sérieux dégâts notamment au niveau du câblage électrique. Il quitte l'Arsenal le 22 mars, fait escale à Alger du 23 au 28, à Mers-El-Kébir et Oran (29-31 mars), effectuant des exercices ainsi que des écoles à feu. Il est à Gibraltar du 1er au 3 avril pour vérifier d'immunisation magnétique avant de rallier Toulon via Oran le 5 avril 1945. Il est temporairement affecté à la Flank Force, un groupe occasionnel pour affronter les allemands et les fascistes italiens occupant toujours la Riviera. Le 9 avril 1945, il bombarde en compagnie du croiseur Gloire la région de Vintimille, notamment des routes et des voies ferrées à l'est de la ville frontalière. Il rentre à Toulon le 11. Après des exercices à Golfe Juan le 19, le croiseur léger repart de Toulon le 23 avril pour des missions de bombardement en compagnie du Montcalm, bombardements qui visent les ports italiens d'Oneglia et de Porto-Maurizio. Il tire respectivement 54 et 52 coups de 155mm avant de rentrer à Toulon dans la soirée. Ce sera sa dernière mission avant la fin de la guerre en Europe le 8 mai 1945. Trois jours plutôt il avait cessé d'appartenir à la Flank Force. Un après guerre mouvementéLe Duguay-Trouin à Toulon le 14 août 1945Le croiseur léger Duguay-Trouin n'à guère le temps de souffler. Au lendemain de la capitulation allemande, une rébellion éclate à Sétif en Algérie, rébellion réprimée de manière impitoyable avec utilisation de l'aviation et de l'artillerie de la flotte. Le Duguay-trouin est présent sur zone du 9 au 16 mai. Les chiffres des victimes sont encore controversées mais le général Duval dira «Je vous ai donné dix ans de tranquillité, à vous de trouver une solution pour réconcilier les deux communauté». Il ne croyait pas si bien dire puisque la guerre d'Algérie allait éclater le 1er novembre 1954. De mai à août 1945, le croiseur effectue des missions de transport entre les ports de métropole (Toulon et Marseille), d'Afrique du Nord (Alger,Oran,Bizerte) ou encore d'Italie (Naples). Du 15 au 19 août 1945, il participe aux cérémonies célébrant le premier anniversaire du débarquement de Provence. Le 20 septembre, la 3ème Division de croiseurs (Emile Bertin, Duguay-Trouin, Jeanne d'Arc) est dissoute. Rentré à Toulon le 23 octobre après plusieurs missions de transport _les navires civils font cruellement défaut à l'époque_ il doit subir une sérieuse remise en état même si déjà à l'époque il n'est plus qu'une unité de seconde ligne. Dès son arrivée à Toulon, le croiseur léger passe sous l'autorité du préfet de la 3ème Région Maritime. Les travaux vont être particulièrement longs puisqu'ils vont durer dix-sept mois d'octobre 1945 à mars 1947, les cinq premiers mois à une vitesse normale mais par la suite des pénuries diverses vont ralentir les travaux qui vont se poursuivre à une vitesse proprement désespérante. Il passe ainsi au bassin (zone du Missiessy) du 2 janvier au 11 février 1946, le bilan est plutôt bon si on prend en compte que le navire est ancien (quasiment vingt ans de service) et qu'il n'à pas subit d'entretien approfondi depuis 1939, date de son dernier grand carénage. Il effectue une première sortie le 10 mars 1947 puis repasse au bassin du 11 au 20. Il sort à nouveau pour essais le 21. Il réalise ensuite des essais officiels pour valider les différentes réparations. Initialement il était prévu que le croiseur léger appareille pour l'Indochine afin d'y relever le croiseur lourd Tourville mais si il appareille bien le 9 mai 1947 c'est pour rallier Madagascar où une grave rébellion anti-française à éclaté. Cette rébellion à ensanglanté la grande île du 29 mars 1947 à novembre 1948. Elle à provoqué la mort de 590 français dont 350 soldats coloniaux auxquels il faut ajouter 1900 partisans malgaches pro-avancée. De l'autre côté le bilan est incertain puisque variant selon les sources de 11342 à 89000 tués (civils et combattants confondus). Cette insurrection est commémorée par un jour de deuil national le 29 mars et ce depuis 1967. Cette révolte éclate suite à l'exaspération des malgaches liées aux réquisitions du second conflit mondial. De multiples jacqueries coagulent pour donner une révolte générale contre l'ordre colonial. Les insurgés sont 2000 puis leur nombre passe à 20000 attaquant de nuit les colons français et ceux considérés comme des traîtres à savoir des malgaches travaillant pour les français. Les troupes françaises sont environ 8000 au début de la révolte mais des renforts sont envoyés, portant les effectifs à 18000 hommes avec des légionnaires, des tirailleurs sénégalais et marocains notamment. Dès mai 1947, la révolte recule mais il faudra encore de nombreux mois pour ramener le calme, la Grande Ile devenant indépendante en 1960. Le Duguay-Trouin brûle donc les étapes, faisant escale à Port-Saïd les 14 et 15 mai, à Djibouti du 19 au 22 mai avant d'arriver à Diego Suarez où il mouille jusqu'au 31. Il mouille devant le récif de Sanganeb le 1er juin puis mouille à Tamatave du 2 au 4 juin, débarquant le commando de marine «François». Le sabotage de l'usine électrique est déjoué, la garnison dégagée. Durant ce déploiement malgache, le Duguay-Trouin va tirer contre la terre et débarquer des troupes qu'il s'agisse de commandos marine, de troupes de l'armée de terre ou de son propre équipage sous la forme de sa compagnie de débarquement. Ce déploiement se termine le 7 octobre quand il rallie Diego Suarez pour un petit carénage après cinq mois d'activite intense. Il quitte Madagascar le 27 pour rallier Indochine via Colombo (3 au 6 novembre), arrivant à Saigon le 14. Le lendemain, il devient navire-amiral de la Division Navale en Extrême-Orient (DNEO) en remplacement du Tourville. Tout comme à Madagascar, le vénérable croiseur partage son temps opérationnel en missions de transport, de débarquement de troupes et d'appui-feu. Le 5 mai 1948 est signé une convention consacrant l'indépendance du Vietnam dans le cadre de l'Union Française. Une revue navale est organisée en baie d'Along avec le croiseur léger Duguay-Trouin, l'aviso colonial Savorgnan de Brazza, les avisos Gazelle, Bison,Commandant de Pimodan,Commandant Amyot d'Inville,Annamite,La Gracieuse et La Capricieuse. Le 22 septembre 1948, il quitte l'Indochine pour rallier Singapour où il arrive le 25. Il passe sur le dock flottant du 27 septembre au 2 octobre. Les travaux terminés, il quitte l'arsenal le 6 pour le port de Singapour où des réceptions ont lieu. Il quitte le «Gibraltar d'Extrême-Orient» le 11 octobre pour rentrer à Saigon deux jours plus tard. Le 16 octobre 1948 alors qu'il était 72h d'appareillage, le Duguay-Trouin reçoit l'ordre d'appareiller en urgence pour Mahé, l'un de nos comptoirs indiens avec Pondichery, Chandernaghor,Karikal et Yanaon. Dans ce territoire, des troubles sérieux ont éclaté. En passant par le cap Saint-Jacques, il embarque le commando «François», arrivant à Mahé le 30 octobre après des escales à Trincomalee, Pondichery et Karikal. Il retrouve l'aviso Commandant Bory présent sur place dès le 26. Le 27, la compagnie de débarquement de l'aviso avait rétablit les couleurs tricolores. Le Duguay-Trouin quitte Mahé le 31 octobre, faisant escale à Colombo du 2 au 4 novembre avant de retourner à Pondichery du 6 au 7 pour ramener le Haut-Commissaire pour les Territoires français de l'Inde. Il fait escale à Singapour les 12 et 13 pour se faire ravitailler avant de mouiller en début d'après midi à Saigon le 15. Il reprend ses missions traditionnelles de transport et d'appui-feu, tirant contre terre avec ses canons de 75 et de 155mm. Le 13 mai 1949, le croiseur léger s'échoue près du cap Batagan. Il endommage son hélice tribord externe mais parvient à s'en sortir seul. De retour à Saigon le 18, il met cap sur Singapour le 1er juillet en compagnie du pétrolier ravitailleur La Charente, arrivant à la base navale de Johore le 4 pour examen de coque et carénage. Il est mis au bassin du 5 au 19 juillet, repartant le 20 avec seulement trois hélices, l'hélice tribord externe avariée étant retirée, posée sur le pont et remplacée par l'hélice tribord interne. Il rentre à Saigon deux jours plus tard. Après plusieurs mois à opérer au large des côtes indochinoises, le croiseur léger quitte Saigon le 16 mai pour mettre cap sur Singapour. Il arrive à l'Arsenal de Johore le 19, étant mis sur le dock flottant du 22 au 27. Il quitte la colonie britannique le 31 mai pour le cap Saint-Jacques. Le croiseur léger est encore en bon état mais le Duguay-Trouin est un vieux monsieur qui doit être ménagé. La vitesse courante est comprise entre 12 et 15 nœuds, le Duguay-Trouin pouvant encore effectuer des pointes à 25.5 nœuds mais pour une durée très limitée. Le croiseur léger Duguay-Trouin de retour d'Indochine à Toulon le 22 octobre 1951 Le 6 février 1951, il quitte Saigon pour rallier Singapour afin de subir un nouveau carénage. Arrivé sur place le 8, il est au bassin du 12 au 19 où une hélice différente des autres est mise en place (trois pales au lieu de quatre, pas de 4.90m au lieu de 4.60m). Il quitte Singapour le 20 pour retrouver l'Indochine deux jours plus tard pour reprendre sa mission de tir contre-terre et d'appui-feu. Il quitte définitivement l'Indochine le 22 septembre 1951 après avoir été remplacé par le porte-avions Arromanches et le croiseur léger (ex-contre-torpilleur) Le Malin. Il fait escale à Singapour du 24 au 26 septembre, embarquant une surcharge de mazout en raison de la crise Mossadegh en Iran. Il est à Colombo du 1er au 5 octobre, à Djibouti les 11 et 12, arrivant à Suez le 16, franchissant le canal dans la nuit du 16 au 17, arrivant à Toulon le 22 après un mois de traversée. CrépusculeInitialement il était prévu que le croiseur léger soit envoyé à Lorient pour servir de caserne au profit des escorteurs d'escadre alors en construction mais ce projet est abandonné et le 8000 tonnes est confié au préfet de la 3ème région maritime. Les opérations de désarmement commencent le 1er novembre 1951. Le 15 décembre, le Duguay-Trouin est mis en réserve spéciale B. Du 29 janvier au 21 février 1952, il est mis au sec dans un des bassins Vauban où les quatre hélices sont récupérées. Condamné le 29 mars, il est vendu à la démolition le 27 mars 1953 par les Domaines à la COFA, un groupement de récupérateurs de métaux. Le démantèlement doit se faire dans la région toulonnaise, le laiton et le cuivre doivent être rendus à la Marine Nationale pour réemploi. A noter que si la seconde guerre mondiale n'avait pas éclaté en 1939, le Duguay-Trouin aurait du être désarmé en 1946 et remplacé par un croiseur lourd type C-5 (trois navires autorisés le 1er avril 1940, noms à choisir entre Saint Louis Henri IV Charlemagne Brennus Vercingetorix Charles Martel). A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Mer 23 Oct 2019, 18:34 | |
| Le Lamotte-PicquetLe croiseur léger Lamotte-Picquet en mars 1932Présentation-Le croiseur léger Lamotte-Piquet est mis en chantier à l'Arsenal de Lorient dans la «fosse aux mâts» ( NdA actuelle forme de Lanester) le 17 janvier 1923, mise à flot le 21 mars 1924. Il entre en armement pour essais le 1er février 1926. Le 22 juin 1926, il réalise son essai préliminaire de bon fonctionnement. Sur une mer calme et par beau temps, il atteint la vitesse maximale 32.1 nœuds, ses turbines produisant 94000ch. L'essai est interrompu dans l'après midi (fuite d'huile, marche incertaine des auxiliaires). L'essai préliminaire ne reprend que le 2 juillet, l'essai de présentation en recette est acquis. L'essai de marche à toute puissance est réalisé le 16 juillet de 11h à 17h. Le 20 est réalisé l'essai officiel de consommation en route libre à 15 nœuds pendant 8h.L'épreuve est acquise et le croiseur rentre au port le lendemain. Les 24 et 25 juillet 1926, il réalise l'essai d'endurance et de consommation pendant 24h, la vitesse moyenne obtenue étant de 30 nœuds. Les essais officiels ont lieu en un temps record du 16 au 25 juillet 1926. Si la puissance dévellopée à été supérieure à celle imaginée en théorie (115 contre 102000ch), la vitesse maximale atteinte ne fût que de 33 nœuds au lieu des 34 escomptés. Le Lamotte-Piquet entre en armement définitif le 1er septembre 1926. Il passe au bassin où il reste jusqu'au 22. Après une période de démontage, une épreuve de bon fonctionnement en route libre à lieu le 29 octobre. L'essai dure 4h et permet au croiseur d'atteindre la vitesse de 30 nœuds. Les travaux sont validés, le croiseur ralliant Brest le 11 novembre 1926. Le 19 novembre 1926, le croiseur léger devient navire-amiral de la 1ère Escadre légère intégrée au sein d'une Escadre de la Manche et de la Mer du Nord, le tout alors que le navire n'est pas encore en service ! Le 25 novembre 1926, le croiseur léger appareille en compagnie du Duguay-Trouin pour une croisière dite de l'Atlantique-Est. Les deux croiseurs cités forment une 3ème DL avec leur sister-ship Primauguet qui lui ne participe pas à la dite croisière. Le Lamotte-Piquet mouille à Port-Etienne le 29 pour attendre le Duguay-Trouin, les deux croiseurs arrivant le lendemain à Dakar. Ils sont rejoints le 3 décembre par un groupe léger composé du contre-torpilleur Chacal, des torpilleurs d'escadre Tempête Simoun Bourrasque ainsi que des sous-marins Souffleur et Narval. Ce groupement était parti dès le 11 et le 12 novembre de Brest et de Lorient mais en raison du très mauvais temps ils avaient du se réfugier dans le Tage. Reprennant la mer, cette petite escadre va faire escale à Casabianca du 24 au 27, à Agadir le 27 puis à Santa Cruz de Ténérife du 29 novembre au 1er décembre. Toutes les unités vont rester dans la capitale de l'AOF jusqu'au 5 décembre. Les deux croiseurs quittent Dakar pour Conakry où ils sont présents du 6 au 9. Ils mettent cap sur Las Palmas où ils retrouvent les autres navires engagés dans cette croisière. Les Lamotte-Piquet et Duguay-Trouin font relâche le 14 décembre à Agadir avant de rallier Casabianca le 15 après des exercices de tir. Ils y sont rejoints par le groupe du Chacal le 18, l'escadre repartant le soir même et mouille le lendemain à Cadix. Le 22, le groupe occasionel met cap sur la France, le Lamotte-Piquet et Duguay-Trouin mettant cap respectivement pour Lorient et Brest où ils arrivent le 24, les autres navires ralliant Toulon et l'Escadre de la Méditerranée. A Lorient, le Lamotte-Piquet est rentré dans l'arsenal pour recevoir ses appareils définitifs de direction de tir. Le 1er février 1927, la Division de la Manche et de la Mer du Nord est dissoute. Simultanément est mise sur sur pied la 2ème Escadre qui intègre une 1ère Escadre légère sous l'autorité de laquelle est placée la 3ème DL. La clôture d'armement est prononcée le 5 mars 1927. Il passe au bassin du 4 au 16 mars. Le Lamotte-Piquet et le Duguay-Trouin quittent Brest le 28 mai 1927 pour rallier Cherbourg où ils retrouvent les contre-torpilleurs Jaguar Tigre Chacal et les torpilleurs Bourrasque Orage et Ouragan qui le 16 mai avaient accompagné l'Invicta à bord duquel se trouvait le président Doumergue qui se rendait à Londres. La division appareille pour Portsmouth le 30 mai, faisant escale jusqu'au 4 juin, rentrant le soir-même après une traversée à 24 nœuds. Le Lamotte-Piquet et le contre-torpilleur Jaguar appareillent de Brest le 9 juin au soir pour une croisière navale aux Antilles et en Amérique du Sud. Ils font escale du 15 au 18 à Porto-Grande, à Basse-Terre du 24 au 28, les Saintes et Fort de France du 1er au 8 juillet, Trinidad du 9 au 11 juillet, Cayenne du 13 au 15 juillet, Pernambouc du 20 au 24, les îles Abrholos 24 au 26, Rio de Janeiro du 28 juillet au 5 août, Buenos Aires du 10 au 18, Montevideo du 18 au 26, Santos du 28 août au 1er septembre, Pernambouc du 6 au 8 septembre, Saint Vincent du Cap Vert du 12 au 13, Madère du 16 au 18 septembre, Tanger le 20 avant de rallier Toulon le 23 septembre 1927. Le 20 octobre 1927, le croiseur léger représente le gouvernement français aux cérémonies de commémoration de la bataille de Navarin (1827). Il est de retour à Toulon le 25 octobre après une semaine d'absence. Il se rend ensuite en Sicile pour inaugurer un monument réalisé pour célébrer la mémoire des victimes du dirigeable Dixmude disparu dans la nuit du 21 décembre 1923. Le 7 novembre 1927, il se rend à Bizerte et trois jours plus tard, le roi d'Espagne Alphonse XIII monte à bord après être arrivé à bord du Principe Alfonso. Après une rapide escale à Tanger le 14, le croiseur léger arrive à Lorient où il est amarré dans l'arsenal et devient indisponible. La date de sa mise en service est incertaine, la date du 15 novembre 1927 étant la plus communément admise. Les travaux vont s'achever le 8 juin 1928. Il quitte définitivement Lorient le 24 juillet pour rallier Toulon le 4 août, intégrant la 1ère Escadre. Le deuxième croiseur léger de classe Duguay-Trouin rend hommage à Toussaint-Guillaume Picquet de La Motte dit La Motte-Picquet (Rennes 1er novembre 1720- Brest 10 juin 1791). Entré aux gardes marines en 1735, il fait carrière sur de nombreuses mers, démontrant de solides qualités manœuvrières. Chef d'escadre en 1778, il participe à la bataille d'Ouessant du 27 juillet 1778 avant de s'illustrer dans la guerre d'indépendance américaine qu'il s'agisse de Grenade ou de l'expédition de Savannah. Il s'illustre le 18 décembre 1778 contre l'escadre de l'amiral Hyde-Parker à tel point que l'amiral anglais lui enverra une lettre de félicitations ! Le 1er mai, c'est autour du convoi de l'amiral Rodney de faire les frais de l'habileté de l'amiral français. Il termine sa carrière comme lieutenant général des armées navales en 1782. Le «8000 tonnes» est le troisième navire à lui rendre hommage après un aviso à hélice en service de 1859 à 1881 et un transport côtier lancé en 1920 mais rebaptisé dès 1922 pour libérer ce nom au profit du croiseur léger. La frégate ASM La Motte-Picquet (D-645)Au croiseur léger succède une frégate ASM de classe Georges Leygues (type F-70 ASM) en service de février 1988 au 26 juillet 2019. Elle est actuellement en plein processus de désarmement dans l'enceinte de l'Arsenal de Brest. Carrière opérationnelleLa Métropole pour commencerLe croiseur léger Lamotte-Picquet en 1927Le Lamotte-Piquet accompagne la 1ère Escadre au cours de sa sortie du 8 octobre au 7 novembre en Corse, en Algérie et en Tunisie. Il fait escale à Philippeville du 19 au 22 octobre en compagnie des contre-torpilleurs de la 5ème DL (Panthère Chacal Tigre) et des torpilleurs d'escadre Simoun Siroco Cyclone et Mistral. L'année 1929 commence par une série d’entraînements au large de Toulon. Du 25 au 28 mai, il fait escale à Barcelone à l'occasion de l'exposition internationale. Le Lamotte-Piquet quitte Toulon pour une croisière au Levant. Il fait escale à Bizerte le 14 arrivant à Beyrouth le 18. Il fait ensuite escale à Latakieh et Alexandrette avant de revenir à Beyrouth le 25. Il est à Rhodes et à Phalère en septembre, rentrant à Toulon le 17. Le Lamotte-Piquet quitte Toulon le 6 janvier pour Oran où le lendemain il embarque pour les ramener à Toulon. 128 officiers-élèves et 150 hommes d'équipage évacués du croiseur Edgar Quinet qui venait de s'échouer. Cette mission du Lamotte-Piquet retarde de deux jours son départ pour une croisière sur la côte d'Afrique avec les contre-torpilleurs Panthère et Guépard (5ème DL) ainsi que du Primauguet qui lui doit rallier les Antilles. Les navire quittent Toulon le 17 janvier, faisant escale à Casablanca du 20 au 22 et à Dakar le 26 où le Primauguet quitte la division pour mettre cap sur les Antilles et la Guyane. Le croiseur léger et les contre-torpilleurs visitent la Guinée et la Côte d'Ivoire, faisant escale à Conakry du 7 au 9 février et à Grand-Bassam le 11. Le croiseur se rend seul à Cotonou le 20 pendant que les deux contre-torpilleurs vont à Grand-Popo. Les trois navires sont réunis à Cotonou le lendemain. Les trois navires quittent Cotonou le 25 février pour rallier Douala le 27 pour une longue escale jusqu'au 7 mars quand ils rallient Libreville le 9 mars. Ils sont à Port Gentil du 10 au 12, à Pointe-Noire du 13 au 15, à Conakry du 21 au 25 mars et à Dakar où ils font escale du 26 mars au 7 avril. Le 13 avril 1930, le croiseur léger se trouve à Safi qu'il quitte le lendemain pour Casablanca où les deux contre-torpilleurs le retrouve le 15. Après une escale à Port-Say, le croiseur léger et les contre-torpilleurs jettent l'ancre à Mers-El-Kébir puis rallient Alger le 29 avril, participant le 10 mai à une revue navale célébrant le centième anniversaire de l'expédition d'Alger et de la création de l'Algérie. Ils rentrent à Toulon le 25 mai après une brève escale à Ajaccio. Le Lamotte-Picquet en 1930Le 19 août à 13.45, deux explosions se produisent dans un compartiment situé sous le carré des officiers. Un matelot est tué sur le coup et il y à trois blessés atteints de graves brûlures dont un décédera des suites de ses blessures. L'incendie provoqué par ces explosions qui avaient été provoquées par une fuite d'essence dont les vapeurs s'étaient répandues dans les locaux est éteint à 15h. Les dégâts sont assez sérieux. Le Lamotte-Piquet est envoyé à Bizerte pour réparations, arrivant à destination le 3 septembre. Il est placé en disponibilité armé et les réparations de l'incendie sont l'occasion d'avancer le grand carénage. Les travaux terminés, le croiseur léger rentre à Toulon le 23 décembre 1930. Le Lamotte-Piquet reste en disponibilité armée jusqu'au 1er septembre 1931. Il participe aux sorties de l'escadre du 13 octobre et du mois de novembre. Décision est alors prise d'envoyer deux croiseurs légers à Brest pour renforcer la 2ème Escadre. Le Lamotte-Piquet quitte Toulon le 19 juillet pour rallier Brest le 24. Depuis le 29 juin, le Duguay-Trouin était présent à Brest mais était indisponible pour réparations. Le croiseur léger se montre actif, assistant notamment au lancement du paquebot Normandie à Saint-Nazaire. Il multiplie les exercices au large de Brest et dans le Golfe de Gascogne et ce jusqu'à la fin de l'année 1932. Après des exercices au large de la Bretagne du 25 au 29 avril, le Lamotte-Piquet et la 2ème Escadre quittent Brest le 8 mai pour rallier le Maroc et participer à des manœuvres communes avec la 1ère escadre venue de Toulon. Pour cette assez longue croisière, le navire-amiral est accompagné par le croiseur Dupleix (qui doit à terme rallier Toulon), le ravitailleur de sous-marins Jules Vernes, les contre-torpilleurs des 4ème et 6ème DL, les torpilleurs d'escadre de la 1ère DT et les sous-marins de la 4ème ESM. L'escadre est à Santander le 9 mai, au Ferrol le 15 sauf la 6ème DL à La Corogne, division qui sera rejointe par le croiseur léger à la demande du gouverneur de la province. Après des exercices de nuit, l'escadre regroupées rentre à Vigo où elle séjourne du 19 au 22. La 2ème Escadre à l'exception du Dupleix qui rallie La Pallice met donc cap aus sud pour retrouver la 1ère Escadre. Entre deux exercices, des escales ont lieu à Casablanca, Kenitra, Mazagan, Safi,Mogador et à Agadir. Sur le chemin du retour, la 2ème Escadre fait escale à Lisbonne du 9 au 16 juin. L'escadre est à Lorient le 17 avant de rentrer à Brest le 24. Le 30 juillet 1933, à l'occasion de l'inauguration de la gare maritime par le président Lebrun à lieu à Cherbourg une revue de la 2ème Escadre. En raison du mauvais temps, le président de la République Albert Lebrun à bord du contre-torpilleur Vauban se contente de passer devant les navires mouillés en grande rade. Le croiseur léger à besoin d'un grand carénage. Il cesse d'être navire-amiral, remplacé par le Duguay-Trouin qui reçoit un ensemble démontable pour améliorer les conditions de confort et de travail de l'amiral. Le 16 août 1933, il est remis à la 2ème Région pour de grandes réparations. Il est placé en Disponibilité Armée (DA). Il rallie Lorient le 1er septembre, l'arsenal morbihanais s'occupant des travaux. Le croiseur léger Lamotte-PicquetLes travaux vont durer plus d'un an puisque le croiseur n'entame ses essais qu'à partir du 15 décembre 1934. Les travaux réalisés sont semblables à ceux menés sur le Duguay-Trouin par l'Arsenal de Brest. Les essais sont menés en janvier 1935 (fonctionnement général) et en février pour l'artillerie. Il est de retour à Brest le 7 mars. Il est incorporé à la 2ème Escadre le 15 mars 1935. Avec le Duguay-Trouin, il forme une 2ème DL qui intègre un groupe de complément à effectif réduit. Il participe le 27 juin 1935 à une revue navale exécutée en baie de Douarnenez où le ministre de la Marine, François Piétri passe en revue les 1ère et 2ème Escadre qui venaient de manœuvrer ensemble dans l'Atlantique. Il passe le mois de juillet en réparations. Le 1er août 1935, il cesse de faire partie de la 2ème Escadre. Rattaché à la 2ème Région, on parle déjà de son affectation possible en Extrême-Orient. Les 8000 tonnes comme nombre de navires français de l'époque ne manquent pas d'éléganceAprès un passage par l'Arsenal du 17 au 25 septembre, le croiseur léger est armé à effectifs complets le 15 octobre pour remplacer le Primauguet au sein des Forces Navales en Extrême-Orient (FNEO). Le croiseur léger quitte Brest le 2 novembre 1935. Il ignore bien entendu qu'à l'époque il ne dit pas au revoir à la France mais adieu. Le croiseur léger qui embarque le capitaine de vaisseau Pavie (ce dernier doit prendre en charge le Primauguet et ainsi le ramener en métropole) fait escale à Bizerte du 8 au 12 novembre, à Port Said du 16 au 18, à Djibouti du 30 novembre au 3 décembre _où il transfère à l'aviso colonial Dumont d'Urville un hydravion Gordou-Lesseure GL.832_ , à Aden du 3 au 5 décembre, à Colombo du 12 au 18, à Singapour du 23 au 27, arrivant à Saigon le 30 décembre 1936. Divine IndochineLe Lamotte-Picquet à ShanghaiLe 8 janvier 1936, le vice-amiral Esteva, commandant en chef des FNEO transfère son pavillon du Primauguet au Lamotte-Piquet. Le croiseur léger comme navire-amiral sert à la fois de véritable navire militaire mais aussi d'ambassade flottante. C'est aussi un excellent moyen de montrer le pavillon et de maintenir en apparence un ordre colonial dont les premières fissures sont déjà apparues même si à l'époque l'idée même d'indépendance des pays de l'Union Indochinoise est vue comme une chimère. Après avoir présenté le pavillon le long des côtes indochinoises, le croiseur se rend à Hong Kong le 27 février. Il y reste jusqu'au 5 mars quand il appareille pour Shanghai où il arrive le 9 mars. Ce n'est cependant que le 18 que l'amiral Esteva retrouve le croiseur après avoir été sur l'aviso colonial Amiral Charner. Il y reste jusqu'au 23 avril, ralliant Tsing-Tao où le lendemain il est rallié par les avisos Rigault de Genouilly,Amiral Charner et Tahure. Il y reste jusqu'au 14 mai. Le Lamotte-Piquet est à Dairen du 15 au 19 mai, à Wei-Hai-Wei le 1er juin, Chemulpo du 4 au 12 juin, Fusan du 13 au 18 avant de mettre cap sur le Japon. Il est à Miyajima (siège de l'Ecole Navale japonaise) le 19, à Takamatsu le 26 avant d'être à Kobé du 29 juin au 14 juillet, à Yokohama du 16 au 30 juillet en compagnie de l'Amiral Charner, à Muroran le 1er août, Hakodaté le 6, à Omori le 11, à Tsuruga le 19, à Hamanochasdate du 28 au 30 août, Nagasaki du 1er au 21 septembre (avec passage au bassin), à Tsin-Tao du 23 septembre au 5 octobre, à Shanghai du 6 octobre au 4 novembre, à Hong-Kong du 6 au 17 novembre, mettant cap sur Sandakan avant d'arriver le 24 novembre à Balikpapan, à Makassar à partir du 27 novembre, Sanoer (île de Bali) du 1er au 5 décembre, à Batavia du 7 au 13 avant de rentrer à Saigon le 16 décembre 1936. Le Lamotte-Picquet remontant la rivière Saigon en 1937Le 18 mai 1937, le vice-amiral Esteva est remplacé à la tête des FNEO par le vice-amiral Bigot alors que le croiseur léger était à Tsing-Tao pour l'une de ses nombreuses croisières dans les ports de la région. En effet le Lamotte-Piquet avait quitté Saigon pour les Philippines, le croiseur faisant escale à Manille du 2 au 10 mars avant d'être à Hong Kong du 12 au 20, à Keelung (Formose) du 21 au 25 mars, à Kagoshima et à Beppu du 27 au 30 mars, à Fukuoka le 4 avril, à Nagasaki du 9 au 14, Tsing-Tao du 17 au 23, à Shanghai du 25 au 31 mai, Nagasaki du 1er au 12 juin, à Miyajima le 13, à Kobé du 19 au 28, à Yokohama du 30 juin au 10 juillet, à Shanghai à nouveau du 13 au 15, à Wei-Hai-Wei le 16, à Chefoo du 23 au 27 juillet, à Chin-Wang-Tao le 27, au mouillage de Shan Kai Kwan dans la nuit du 2 au 3 août avant de revenir à Chin-Wang-Tao où il reste jusqu'au 6 avant de revenir à Chefoo dans la nuit. Le 9 août 1937, il appareille pour Shanghaï, arrivant à destination deux jours plus tard. Le 13, des combats éclatent entre chinois et japonais suite au débarquement d'un corps expéditionnaire japonais alors que les combats font déjà rage dans le nord. Des navires français sont déployés pour protéger la concession installée sur le Wang-Poo au sud de l' International Settlement. On trouve le croiseur léger près de la pointe de Pootung, les avisos Dumont d'Urville, Savorgnan de Brazza ainsi que la canonnière fluviale Doudart de Lagrée. Le 14 août, des bombes tombent près de nos navires mais sans dégâts. Le croiseur léger ne va quitter Shanghai que le 26 décembre, ralliant Haiphong où il arrive le 31 avec le Savorgnan de Brazza. Le croiseur léger est en baie d'Along le 4, à Tourane le 8, Nhattang du 13 au 15 avant de rentrer à Saigon le 16 janvier 1938 et de passer les trois mois suivants en réparations et remise en état. Présent à Hong-Kong du 3 au 15 mai, il y subit un petit carénage. Il mouille devant l'île de Putu le 18 y retrouvant le croiseur léger Primauguet venu de Shanghai. Le lendemain, le Lamotte-Picquet met cap sur Shanghaï pendant que son sister-ship rallie Hong-Kong. Il est présent à Shanghaï du 20 mai au 28 juin 1938 avant de rallier Tourane le 1er juillet. Il est à Chefoo le 12 et à Wei-Hai-Wei le 15, à Tsing-Tao les 20 et 21 juillet avant de retrouver Shanghaï le 23. Il arrive en baie d'Along le 27, étant rejoint par le Primauguet dans la nuit du 31 juillet. Après quelques jours d'exercices, les croiseurs se séparent, le Lamotte-Picquet après une escale à Port-Dayot le 8 rentre le lendemain à Saigon. Le 17 août 1938, le croiseur léger uitte Saigon pour rallier Singapour. Après une escale dans la colonie britannique du 19 au 23, le Lamotte-Picquet se rend aux Indes Néerlandaises _la future Indonésie_ , faisant escale à Soerabaya (26 août au 6 septembre), Bali (7 au 13), Makassar (14 et 15) et enfin à Port Kudar au nord-est de Bornéo du 18 au 21 septembre 1938. Il rallie Manille le 23 où il est informé de la tension régnant en Europe avec la crise des Sudètes qui allait débouché sur les accords de Munich. La crise passée, le croiseur léger rallie Hong-Kong le 10, Port-Dayot le 11, Tourane le 12, Hong-Kong à nouveau le 15, Shanghai du 22 octobre au 22 novembre, Hong-Kong à partir du 27 novembre, baie d'Along le 2 décembre avec le Primauguet, Haiphong le 16 avant de mouiller à Tourane le 29 décembre 1938. Il commence l'année 1939 par un mouillage sur Port-Dayot du 4 au 6 suivit d'un autre mouillage au cap Saint-Jacques les 7-8 et à Réam les 10 et 11. Il est de retour à Saigon le 13. A partir du 15 janvier 1939, le croiseur léger est immobilisé pour un grand carénage qui va durer deux mois jusqu'au mois de mars. Il est disponible le 15 mars 1939 comme prévu. Il réalise ses essais en mer dans la foulée, reprenant sa mission de présence. Le Lamotte-Picquet à Shanghai en 1939Il rallie ensuite Hong-Kong où suite à des problèmes techniques il passe au bassin du 2 au 8 avril. Le 19 avril alors que les tensions ont repris en Europe (invasion de la Tchécoslovaquie et indépendance de la partie slovaque), le croiseur léger reçoit l'ordre de rentrer à Saigon ce qui est fait le 23. Il va rester à Saigon jusqu'au 19 mai. Une semaine plus tôt, l'amiral Le Bigot est remplacé par le vice-amiral Decoux. Un nouveau commandant est aussi nommé, le capitaine de vaisseau Bérenger. Le croiseur reprend la mer, ralliant Cam-Ranh puis la baie d'Along. Il est ensuite à Amoy les 23 et 24 mai, à Shanghaï du 26 mai au 5 juin, Haiphong du 9 au 13 juin. Le 15 juin, le sous-marin Phenix disparaît au cours d'un exercice. Le croiseur léger participe aux recherches qui vont rester infructueuses. Le Lamotte-Picquet rentre à Saigon le 17 juin, y restant deux jours seulement. Il reprend la mer le 19 en direction de Singapour où il fait escale du 21 au 29 juin. Il est au cap Saint-Jacques le 1er juillet, à Nha Trang le 4, à Cam-Ranh le 5 où il participe à une cérémonie en mémoire du sous-marin Phenix et de son équipage. Il rentre à Saigon le 6 et va y rester jusqu'au 1er août. Le 23 juillet, le croiseur lourd Suffren était arrivé à Saigon. Il reprend la mer début août pour une mission de présence dans les eaux indochinoises et chinoises mais les nouvelles alarmantes venues d'Europe encourage l'amiral Decoux à rentrer dès le 28 août 1939 à Saigon. Le Lamotte-Picquet en guerre (1939-40)Le Lamotte-Picquet en mer de ChineLe 2 septembre 1939 à la veille de la déclaration de guerre, le Lamotte-Picquet appareille pour Hong-Kong où il arrive le 5. Il est à Cam-Ranh le 9 avant de rentrer à Saigon le 12. Il reprend la mer le 17 pour couvrir le passage d'un navire français transportant des tirailleurs et des travailleurs indochinois à destination de la métropole. Au cours de cette mission, il fait escale à Singapour (20-21), à Colombo (28 septembre au 3 octobre), à Penang (7 au avant de retrouver Saigon le 11. Il est immobilisé du 12 au 25 octobre 1939 pour entretien, restant néanmoins à quatre jours d'appareillage. Il est passé de Saigon du 27 octobre au 27 novembre avec des escales à Hong-Kong, Cam-Ranh et Haiphong. Le 7 décembre 1939, le Lamotte-Picquet appareille en direction Singapour où il est présent les 9 et 10. Du 12 au 31 décembre, il effectue une croisière sur les côtes de Java et de Sumatra à la recherche de cargos allemands réfugiés dans les ports néerlandais de la région, les Pays-Bas étant à l'époque neutres. Il est à Saigon du 1er au 11 janvier, à Singapour du 13 au 14 avant une nouvelle croisière de surveillance aux Indes Néerlandaises. Il est à Java du 15 au 31 janvier puis du 1er au 7 février à Sumatra. De retour à Saigon le 8, il est immobilisé pour un grand carénage du 13 février au 15 mars 1940. Il est à Hong-Kong du 19 au 27 où il passe au bassin. Il longe les côtes indochinoises du 27 au 31 mars avant de retrouver Saigon du 1er au 6 avril. Il reprend la mer pour une nouvelle croisière avant de retrouver Saigon du 17 au 22 avril puis après repos et entretien de retrouver les eaux indochinoises. Du 1er au 9 mai, il est à Hong-Kong avant de retrouver les eaux indochinoises. Les nouvelles venant de France sont de plus en plus mauvaises, mettant l'Indochine dans une situation délicate et difficile. Le 20 juillet 1940, l'amiral Decoux devient gouverneur général de l'Indochine en remplacement du général Catroux qui avait démissionné pour rejoindre le général De Gaulle et la France libre. Le 12 août 1940, les Forces Navales en Extrême Orient (FNEO) sont dissoutes et tous les bâtiments dépendent désormais du commandant de la Marine en Indochine, le contre-amiral Terraux. Le croiseur léger limite ses sorties. Son état matériel est préoccupant mais la situation générale ne le permet pas en raison des tensions avec la Thaïlande. Guerre franco-thaïlandaises et bataille de Koh Chang : victoire pour le Lamotte-PicquetCarte de la bataille de Koh ChangD'octobre 1940 au 9 mai 1941 à lieu une guerre entre la France et la Thaïlande. Bangkok et son premier ministre Plaek Pibulsonggram veulent profiter de la défaite française de juin 1940 pour récupérer les territoires perdus au 19ème et au 20ème siècle. Le 12 juin 1940, le gouvernement thaïlandais signe un pacte de non-agression avec la France mais quinze jours plus tard l'armistice change entièrement la donne et Phibun décide de profiter de la situation pour récupérer les territoires perdus sous le règne de Chulalongkorn. On trouve ainsi les provinces de Melou Prei et de Tonlé Repou en 1904, les provinces de Battambang, Sisophon et Siem Reap en 1907 sans oublier les humiliations subies en 1893 et 1904. Du 22 au 25 septembre 1940, les japonais avaient attaqué la France pour obtenir un certain nombre d'avantages en terme logistique. C'est ainsi que c'est des aérodromes indochinois que décollèrent le 11 décembre 1941, les bombardiers qui allaient envoyer par le fond le cuirassé HMS Prince of Wales et le croiseur de bataille HMS Repulse. Les thaïlandais sont persuadés que leur armée mieux équipée que les forces françaises en Indochine (qui ne peuvent recevoir des renforts) peuvent l'emporter sans l'aide japonaise. On trouve côté français 60000 hommes dont à peine 12000 métropolitains, à l'équipement faible et dépassé avec seulement vingt Renault FT (contre 134 côté thaïlandais). Les moyens aériens étaient également très faibles avec des avions dépassés (Farman 221, Potez 25) ou en voie de déclassement (Loire 130, Morane-Saulnier MS-406). Les forces thaïlandaises avaient des effectifs similaires (environ 60000 hommes) mais leur équipement était dans l'ensemble plus moderne. L'armée de l'air et la marine disposaient de moyens plus modernes que ceux alignés par les forces françaises. Après des manifestations nationalistes et anti-françaises à Bangkok, des escarmouches frontalières eurent lieu entre français et thaïlandais. Les combats à terre tournent rapidement à l'avantage des thaïs qui occupent rapidement le Laos alors qu'au Cambodge la résistance françaises est plus efficace. La France contre-attaque le 16 janvier 1941 mais l'action française est vite bloquée, les forces françaises devant se replier sur leurs positions de départ. Le seul moyen d'alléger la pression c'est d'opérer sur mer. Pour cela un groupe occasionnel à été constitué le 9 décembre 1940 avec une flotte hétéroclite composée du croiseur léger Lamotte-Picquet, des avisos coloniaux Dumont d'Urville et Amiral Charner ainsi que des vieux avisos Tahure et Marne. Ce groupe va s’entraîner intensivement en baie de Cam-Ranh pour obtenir la meilleure cohésion possible. Le 16 janvier 1941, des reconnaissances aériennes sont lancées dans le golfe de Thaïlande notamment à Sattahip et à Koh Chang. La veille, le groupe occasionnel n°7 avait appareillé de Poulo-Condore pour attaquer la flotte siamoise mouillée à Koh Chang. Dans ce mouillage, les reconnaissances aériennes ont localisé la présence d'un cuirassé garde-côte (il y en aura en réalité deux) et trois torpilleurs tandis qu'à Sattahib on trouve une canonnière, quatre torpilleurs et deux sous-marins. Koh Chang plus facilement accessible est choisie pour une attaque qui doit être menée à l'aube en venant du SW. Le croiseur léger couvrira l'est pour empêcher toute fuite, les avisos coloniaux fixeront les unités thaïlandaises au centre, les vieux avisos garderont la sortie ouest. A 05.30, le 17 janvier 1941, le branle-bas de combat retentit à bord des navires français. A 05.45, la force française se sépare, formant les trois groupes cités plus haut. A 06.05, un hydravion venu de Réam (la catapulte du Lamotte-Picquet était en avarie) repère deux gardes-côtes cuirassés qu'il tente d'attaquer à la bombe après avoir signalé leur présence mais une vigoureuse DCA l'encadre. Non seulement l'hydravion échoue à mettre au but mais en plus la flotte siamoise était sur ses gardes. Le soleil n'est pas encore levé, la lune pas encore couchée. La visibilité est pour les siamois qui ouvrent le feu à 06.14. Les français ripostent aussitôt, les cibles se trouvant en moyenne à 9000m. A 06.20, le croiseur léger Lamotte-Picquet lance une gerbe de trois torpilles _ on est loin de la tactique japonaise_ . A 06.30, une torpille touche le cuirassé garde-côte SriAyuthia qui doit s'échouer pour ne pas couler. Le torpilleur n°11 est touché par les obus de 155mm du Lamotte-Picquet. Son sort est ensuite incertain, il disparaît derrière un îlot et ne sera plus revu. Les torpilleurs n°32 et 33 sont gravement touchés au point que les équipages doivent les abandonner. Après une courte suspension de feu, nos avisos mes achèvent à environ 3000m vers 06.55. Dès 06.38, le Lamotte-Picquet repère le garde-côtes cuirassé Domburi à environ 10000m dans le N, route au NE. Les deux navires s'engagent dans un duel mais le but est régulièrement masqué par le dédale d'île. A partir de 07.15, les avisos coloniaux prennent également à partie le garde-côtes dont une salve tombe à 07.20 à 100m de l'Amiral Charner. La tourelle arrière est mise hors de combat, seule la tourelle double avant de 203mm étant encore opérationnelle. Trois salves tombent à une cinquantaine de mètres. Pour ne pas s'échouer, le croiseur (à 07.40) et les avisos (à 07.48) doivent faire demi-tour alors que le cuirassé garde-côtes est en feu. A 07.50, le croiseur léger lance une nouvelle salve de torpilles mais sans pouvoir vérifier l'impact éventuel puisque l'ennemi disparaît derrière les îles à environ 15000m. Le Lamotte-Picquet cesse le tir à 08.00, tous les bâtiments français parviennent à s'éloigner. Les thaïlandais ripostent par des attaques aériennes mais leur impact est très faible. Le bilan pour la marine royale thaïlandaise est lourd. Trois torpilleurs (N°11, N°32 et N°33) sont coulés, les deux garde-côtes sont gravement endommagés, s'échouant et n'étant pas réparés. Le Lamotte-Picquet à tiré 454 obus de 155mm et 280 obus de 75mm dont 117 contre-avions. Il rentre à Saigon le lendemain. Cette victoire navale mal connue en France (probablement parce qu'elle à été menée par la Marine de Vichy) n'à hélas qu'un impact limité sur le cours de la guerre. Le 24 janvier 1941, l'aviation thaïlandaise bombarde l'aérodrome de Siem Reap, le bilan est incertain et varie selon les sources. Le Japon intervient alors comme médiateur dans le conflit, un médiateur pour le moins partiel. Un armistice est proclamé le 28 janvier et le 9 mai un traité de paix est signé, obligeant la France à céder les provinces de Battambang et de Siem Reap (prises au Cambodge), provinces de Champassak et de Sayaburi (prises au Laos qui perd tous les territoires sur la rive droite du Mékong) soit un territoire de plus de 97600 km² peuplé de seulement 420000 personnes. Fin de carrièreAprès un mois de repos bien mérité, le croiseur léger reprend des sorties limitées aux eaux indochinoises. Il passe les mois de juin et de juillet en entretien à l'Arsenal d'Indochine à Saigon mais tous les travaux ne peuvent être menés notamment concernant la coque, le bassin n'étant pas assez long pour le recevoir ! ( NdA un symbole du dramatique sous-investissement français dans ses infrastructures outre-mer). Le 8 septembre 1941, le croiseur léger met cap sur Osaka où il arrive le 15. Il y effectue un rapide carénage avec notamment un passage au bassin du 17 au 22. Il repart pour Saigon le 27 en compagnie du cargo français Kindia des Chargeurs Reunis qui embarquaient les tubes pour les chaudières. Les deux navires sont pris dans un violent typhon du 30 septembre au 2 octobre. A leur arrivée le 9 octobre, plus de peur que de mal, les deux navires ne sont que très légèrement endommagés. Le Lamotte-Picquet est indisponible du 10 octobre au 17 novembre 1941. En réalité le croiseur léger ne pourra plus reprendre la mer, restant mouillé à différents endroits de la côte indochinoise. Fin 1943, le croiseur léger est mouillé dans la rivière Donnai, devant la pyrotechnie de Than-Tya-Ha, les réserves de mazout empêchant tout nouvel appareillage. Le croiseur léger Lamotte-Picquet est mis en réserve spéciale le 1er janvier 1944. Il sert de ponton au profit de l'Ecole des marins annamites. Camouflé, il ne peut échapper aux avions de la TF-38 qui mènent depuis plusieurs jours un raid en mer de Chine méridionale pour détruire tout navire japonais ou potentiellement ennemi. Normalement le croiseur léger aurait du être épargné mais ce ne sera pas le cas. Le 12 janvier 1945, il est Mitraillé, touché par plusieurs bombes, incendié, finissant par chavirer sur bâbord. Entre 1947 et 1949, les plongeurs du Duguay-Trouin iront récupérer des pièces et accessoires divers pour prolonger la durée de vie de son sister-ship. L'épave est toujours là et pour de nombreuses années encore. A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Ven 25 Oct 2019, 13:23 | |
| Le PrimauguetLe PrimauguetPrésentationLe Primauguet en construction. -Le croiseur léger Primauguet est mis sur cale à l'Arsenal de Brest le 16 août 1923 sur la cale libérée par le lancement de son sister-ship Duguay-Trouin. Il est lancé le 21 mai 1924 et armé pour essais le 1er février 1926. Après des essais au point fixe à partir du 1er juin, le croiseur léger appareille de Brest le 8 juin pour le début de ses essais à la mer. Cela commence par un essai préliminaire en route libre, essai au cours duquel pendant deux heures le 8000 tonnes développe une puissance de 90 à 100000ch. Un nouvel essai identique à lieu le 16 au cours duquel il maintient une puissance supérieure à 90000ch avec des pointes à 115000ch. L'essai officiel de présentation en recette est donc acquis. Il passe au bassin de Laninon du 18 au 23 juin avant de reprendre la mer le lendemain pour ses essais officiels sur la base des Glenans. La moyenne des trois essais est de 116305ch et 33.04 nœuds. Le 29 juin il réalise l'épreuve d'avance par tour qui lui permet d'atteindre la vitesse maximale de 31.166 nœuds. Le 30 juin, il réalise des essais de consommation puis un essai en route libre d'une durée de huit heures. Le 3 juillet 1926 il prend la mer pour un essai d'endurance et de consommation sur 24h. La moyenne est excellente _30.124 noeuds_ , les machines fonctionnent très bien et la consommation inférieure aux prévisions. Après la période des essais, vient la traditionnelle période des visites réglementaires ainsi que des démontages. Il est au bassin du 5 au 9 juillet, perdant ses hélices bâbord pour les installer sur le Duguay-Trouin. Il reste sur rade jusqu'au 7 octobre. Depuis le 1er octobre, le croiseur léger est entré en armement définitif. Du 7 au 13 octobre 1926 il est au bassin du Salou. Le 19 octobre, il reprend la mer pour des essais afin de vérifier si tout fonctionne parfaitement bien. Le 19 novembre 1926, il est affecté à la 3ème Division Légère (3ème DL). Il passe à nouveau bassin du 10 au 13 mars, reprend ensuite la mer pour essais et entrainement au tir (lancement de torpilles notamment). Le 1er avril 1927, la clôture d'armement est prononcée. Le 5, il reste sa catapulte hydraulique Penhoët avec un hydravion FBA. Le 20 avril 1927, il appareille pour une croisière autour du monde. Il doit notamment renforcer notre présence en Indochine et en Chine alors que ds affrontements ont éclaté entre nationalistes et communistes. Le Primauguet fait escale à Bizerte le 25 avril. Le même jour le croiseur léger est admis au service actif. Buste d'Hervé de Portzmoguer dit PrimauguetLe troisième et dernière croiseur de classe Duguay-Trouin rend hommage à Herve de Portzmoguer dit Primauguet (1470-10 août 1512). Homme de guerre et marin français, il s'illustre à bord de la nef La Cordelière en abordant le navire britannique Régent qui après un combat au corps à corps est victime de l'explosion du navire. C'est le cinquième navire à lui rendre hommage, le 8000 tonnes succédant à un brick-aviso en service de 1830 à 1854 (rebaptisé Sylphe dès 1831), une corvette à hélice lancée en 1852, désarmée en 1871 et démolie en 1882, un croiseur baptisé Monge à l'origine rebaptisé avant son lancenent en 1882, il est désarmé en 1897 et sert de ponton en 1907 et un transport frigorifique lancé en 1919 mais rebaptisé en 1922. La frégate Primauguet (D-644) au mouillageUn sixième navire lui à rendu hommage en l’occurrence une frégate type F-70 (classe Georges Leygues), la D-644 en service du 5 novembre 1986 au printemps 2019. Carrière opérationnelleL'Extrême-Orient pour commencer Le Primauguet désormais officiellement un croiseur de la Royale quitte la Tunisie le 29 avril. Il est à Port Saïd du 3 au 8 mai, à Djibouti du 13 au 16, à Aden du 17 au 20, à Colombo du 28 mai au 4 juin (après avoir participé aux cérémonies données en l'honneur de l'anniversaire du roi d'Angleterre George V), à Singapour du 9 au 15 mai avant d'arriver à Saigon le 17 mai. Le 30 juin 1927, il reprend la mer pour une croisière le long des côtes indochinoises. Il est à Cam Ranh les 1er et 2 juillet, Nha Trang du 2 au 4, Qui Nhon les 5 et 6 et Tourane du 6 au 10. Après avoir mouillé à Culao Cham près de Vinh les 11 et 12 juillet, le nouveau croiseur léger est à Haïphong du 13 au 26, en baie d'Along le 27, Hoi-Hao le 28, Kouang-Tcheou-Wan du 29 juillet au 1er août. Il est ensuite à Hong Kong du 2 au 6 août, à Shanghai le 9. Il va y rester quasiment un mois, mettant à terme sa compagnie de débarquement pour renforcer la défense de la légation de France. Il reprend la mer le 6 septembre comme navire-amiral des FNEO à titre provisoire, le titulaire du titre, le croiseur cuirassé Jules Michelet étant en carénage à Tokyo. Il est ensuite à Hankéou à plus de 1000km à l'intérieur du territoire chinois du 9 au 17 avant de retrouver Shanghai le 19. Il est ensuite à Tsingtao du 24 au 27 septembre avant de mettre cap sur le Japon. Il arrive à Yokohama le 30 septembre. Il en repart le 6 octobre. Le même jour, l'amiral Stotz, commandant des FNEO avait repris place à bord du Jules Michelet qui venait de passer deux mois en carénage à Nagasaki. Il est temps pour le croiseur léger de rentrer en métropole. Il est à Honolulu du 17 au 23 octobre, à San Francisco du 29 octobre au 5 novembre, à San Diego du 7 au 13, à Balboa du 22 au 26, à Colon du 27 au 29 novembre, à Saint Thomas du 2 au 7 décembre, à Las Palmas du 16 au 18 avant de retrouver Brest le 22 décembre. Retour en métropoleL'année 1928 voit le croiseur être placée en disponibilité armée. Le 15 août, il quitte la 3ème DL de la 2ème Escadre et est placé à cette date en réparations sous l'autorité du préfet maritime de la 2ème Region Maritime. Il est réarmé à effectifs complets le 1er mars 1929 mais les travaux ne sont pas encore achevés. Il reprend la mer le 16 août pour essais et entrainement. Le 25 août, le Primauguet quitte Brest pour Halifax où il est présent du 2 au 10 septembre pour représenter la France à la cérémonie d'inauguration d'une stèle à la mémoire des français morts en 1746 lors d'une tentative infructueuse de reprendre Louisbourg aux anglais. Il est ensuite à Ponta Delgada aux açores du 14 au 16, à Casablanca du 18 au 22 (depuis ce port l'hydravion du bord participe aux recherches d'un avion postal perdu au sud de Larache), à Tanger du 23 au 25 avant d'arriver à Toulon le 27 septembre 1929, intégrant la 3ème DL qui elle même dépend de la 1ère Escadre. Le croiseur léger Primauguet en 1929Du 16 octobre au 15 novembre 1929, le Primauguet participe à la croisière d'entrainement de la 1ère Escadre, croisière qui comme de coutume alterne entre entrainement à la mer et escales de courtoisie dans les ports de la région notamment ceux d'Algérie et de Tunisie. Il sort à nouveau avec la 1ère Escadre du 2 au 13 décembre 1929. Le 17 janvier 1930, le croiseur léger Primauguet largue les amarres, quittant Toulon pour mettre cap à l'ouest afin de réaliser une croisière en Guyane et aux Antilles. Il n'est pas seul, étant accompagné par son sister-ship Lamotte-Picquet et par les contre-torpilleurs Panthère et Guépard. Après es escales communes à Casablanca (20 au 22) et à Dakar (26 janvier), les navires séparent, le Lamotte-Picquet et les contre-torpilleurs continuant le long des côtes africaines, laissant le Primauguet seul pour la croisière Antilles-Guyane. Il quitte Dakar le 7 février, traversant l'Atlantique direction les îles du Salut où il mouille le 12. Il reprend la mer le 16 direction Curaçao, une île néerlandaise des Antilles où il arrive le 20. Il repart le 22 pour Fort de France où il est présent du 23 février au 12 mars 1930. Il rallie ensuite les Saintes, étant rejoint le lendemain par l'aviso Aldebaran qui à l'époque servait de stationnaire aux Antilles, une tâche nettement moins dangereuse que celle qui avait présidé à sa conception : l'escorte et la lutte anti-sous-marine. Les deux navires vont naviguer ensemble pendant quelques jours, faisant escale à Basse-Terre du 14 au 17 et à Pointe à Pitre du 17 au 19. Ils retournent aux Saintes le 19 où le Primauguet reste jusqu'au 27. Il est à Saint-Martin du 28 au 31 mars puis à Saint-Barthelemy les 31 mars et 1er avril 1930. Après une nouvelle escale à Fort de France du 2 au 13 avril et une escale à Saint Thomas les 14 et 15, le croiseur léger retraverse l'Atlantique, faisant escale à La Luz (Canaries) du 22 au 24 avril, à Mers-El-Kébir le 26. Il y retrouve le 28 la 1ère Escadre légère et son sister-ship Lamotte-Picquet. Le Primauguet participe le 10 mai à Alger (où il se trouvait depuis le 30 avril) à une imposante revue navale célébrant le centenaire de la conquête de l'Algérie. Il rentre à Toulon le 22 mai après de nouvelles escales à Mers-El-Kébir et à Alger. Après un grand carénage à partir du 31 juillet 1930, le croiseur reprend la mer avec la 1ère Escadre à partir du 14 octobre. Le croiseur léger Primauguet reprend la mer en compagnie de son sister-ship Duguay-Trouin pour participer du 8 au 19 décembre 1930 à la sortie de la 1ère Escadre. Le 13 janvier 1931, le Primauguet appareille en compagnie des contre-torpilleurs Tigre et Chacal pour une croisière sur les côtes occidentales de l'Afrique. Les trois navires arrivent à Dakar le 20 janvier en compagnie du pétrolier Mékong qui était chargé du ravitaillement. La petite escadre reprend la mer le 28 direction Douala où ils arrivent le 3 février. Ils y passent une semaine, repartant le 10 direction Suelaba où ils arrivent en fin de journée. Le Primauguet et le Chacal arrivent à Libreville le 12 rejoints le lendemain par le Tigre et le Mékong. Ils repartent tous le 14 direction Pointe-Noire où ils font escale du 15 au 17 février. Ils enchainent par une escale à Port-Gentil du 18 au 20, à Cotonou du 22 au 25, Lomé du 25 au 27, Grand Bassam du 28 février au 1er mars et à Conakry du 3 au 10. Il quitte la future capitale de la Guinée le 10 en compagnie des deux contre-torpilleurs, faisant escale à Dakar le 12 pour une longue escale puisqu'elle va se prolonger jusqu'au 25. Si le Chacal appareille directement pour Casablanca le 25, le Primauguet et le Tigre partent le soir même mais font escale à Port-Etienne avant d'arriver à Casablanca le 30 mars. La division reste au Maroc jusqu'au 7 avril, arrivant à Toulon le 10. Il participe à des exercices avec la 1ère Escadre du 12 mai au 24 juin avec des escales à Rabat, Casablanca, Agadir, Mers-El-Kébir, Arzew, Alger et Bizerte. Le 2 octobre 1931, il quitte Toulon pour Bizerte où il arrive deux jours plus tard. Il entre à l'Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage. Il est alors placé en disponibilité armée. Il quitte Bizerte le 15 décembre et rentre à Toulon deux jours plus tard. Décision est alors prise de l'envoyer en Indochine pour remplacer le vieux croiseur cuirassé Waldeck Rousseau. L'Arsenal de Toulon procède à des travaux complémentaires notamment en ouvrant et en inspectant les turbines principales (seules les turbines de croisière ont été inspectées à Bizerte). Le 1er mars 1932, le croiseur léger est armé à effectif complet. Des essais au point fixe ont lieu le 25 mars, l'amiral Berthelot nouveau commandant des FNEO mettant son pavillon le 29. Les essais à la mer ont lieu les 31 mars et 2 avril. De nouveaux essais doivent avoir lieu les 4 et 5 avril mais ils sont interrompus suite à un problème technique. De nouveaux essais ont lieu les 8 et 9 et donnent cette fois satisfaction. L'Extrême-Orient pour continuer........Le 15 avril 1932, le croiseur léger Primauguet appareille de Toulon direction l'Extrême-Orient. Il à Port-Saïd les 20 et 21 avril, à Ismaila le 22, à Djibouti du 26 au 27, à Aden les 28 et 29, Colombo du 5 au 10 mai, Sabang les 13 et 14, mouillant en rivière Saigon le 18 mai où il retrouve le Waldeck Rousseau. Le 21 mai, l'amiral Berthelot devient officiellement commandant en chef des FNEO remplaçant l'amiral Herr qui va rentrer en France à bord du Waldeck Rousseau. Le 4 juin 1932, le croiseur léger appareille pour une croisière diplomatique dans les eaux chinoises, étant à Shanghai du 9 au 14 juin, remontant ensuite le Yangtsé, mouillant à Kinkiang le 19 mai en compagnie de la canonnière fluviale Francis Garnier puis rallie Hankéou le 21. Il reprend la mer au début du mois d'août pour mouiller dans le golfe de Pe-Tchi-Li. Il quitte Dairen le 8 pour une longue tournée au Japon. Le croiseur léger est à Tsuruga le 13 puis à Aomori, à Yokohama du 1er au 9 septembre, est à Kobé le 10, à Kagoshima le 24, à Nagasaki le 28. Il quitte la future victime de la deuxième bombe atomique le 13 octobre pour mouiller à Shanghai deux jours plus tard. Il est à Hong-Kong du 2 au 9 novembre, rentrant à Saigon quatre jours plus tard le 13. Le Primauguet mouille en baie d'Along le 15 janvier 1933 avant de rallier Tourane le 24. Il est ensuite à Manille le 4 février, à nouveau en baie d'Along le 13 avant de rallier Port-Dayot le 24. Il retrouve ensuite Saigon. Le 17 mars 1933, il quitte Saigon pour Hong Kong où il arrive trois jours plus tard en compagnie de l'aviso colonial Dumont d'Urville. Il quitte la colonie britannique le 28 pour mouiller à la Pagode du 31 mars au 3 avril. Il rallie ensuite le Japon, arrivantà Nagasaki le 5 avril. Il est ensuite à Takamatsu le 21, à Kobé le 24, retournant ensuite à Nagasaki qu'il quitte à nouveau pour rallier Kagoshima le 24 mai. Il est ensuite à Shanghai du 28 mai au 15 juillet. Après un exercice aux îles Chusan, le croiseur léger est à Tsaruga le 23 juillet, à Nagasaki du 17 au 20 août, à Tsing-Tao le 21 et à Chin-Wang-Tao le 1er septembre. Du 24 septembre au 25 octobre, le croiseur est en réparations et en carénage à Nagasaki. Il est à Shanghai du 27 octobre au 23 novembre. Il s'entraine à nouveau dans les îles Chusan le 24 avant de rallier Keelung (Formose) où il est présent du 27 novembre au 8 décembre. Il est à Hong Kong le 10 avant de rallier Manille le 28 décembre 1933 en compagnie du Dumont d'Urville. Il mouille à Polloc (île de Mindanao) le 13 janvier, à Makassar (îles de Célèbes) le 19 et à Bali le 25 avec l'aviso colonial. Il se rend à Batavia le 1er février. Il rentre à Saigon le 21 après des exercices à Port-Dayot du 12 au 18. Après avoir mouillé à Cam Ranh du 9 au 13 avril, le Primauguet reprend la mer direction Shanghai, traversée marquée par la mort du commandant des FNEO, l'amiral Descortes-Genon. Il sera enterré en Chine selon ses volontés. Le «8000 tonnes» rallie Saigon le 1er mai 1934. Du 19 au 26 mai 1934, le Primauguet est à Cam-Ranh. Il rallie Hong Kong où il apprend le 1er juin la mort de l'amiral Tojo, le vainqueur de Tsushima. Le croiseur léger appareille pour Yokohama où il arrive le 4. L'amiral Richard commandant des FNEO représente la France aux obsèques du «Nelson japonais» qui ont lieu le 5 juin. Il est à Kobé le 13 puis à Shanghai le 21. Il est à Beppu du 30 juin au 2 juillet puis à nouveau à Shanghai du 4 juillet au 4 août 1934. Ils rallient les îles Chusan le 6 mais appareille dès le lendemain pour ne pas être surpris au mouillage par un typhon. Les deux jours suivants sont pénibles mais le 8 août il peut mouiller au nord de l'île de Putu. Il est à Tsingtao le 13 puis à Nagasaki le 31 août 1934. Il passe alors un mois et demi en carénage. Les travaux terminés, le croiseur léger est à Yokohama le 18 octobre 1934. Il est ensuite à Hong Kong du 29 octobre au 13 novembre puis à Manille du 16 au 23, Sandakan (Bornéo) le 25 novembre, Balikpapan le 2 décembre, Bali du 5 au 11 décembre, Batavia du 13 au 19, rentrant à Saigon le 22 décembre 1934. Le Primauguet à Shanghai en 1935Après plusieurs mois d'indisponibilité pour réparations, le Primauguet reprend la mer le 4 avril 1935, étant à Port-Dayot le 4, à Tourane le 8, en baie d'Along du 14 au 23 puis à Hong-Kong à partir du 24 avril. Arrivant à Shanghai le 8 mai, le croiseur léger y accueille le nouveau chef des FNEO, l'amiral Esteva qui innovation pour l'époque arrive à sa nouvelle affectation par la voie des airs. Il quitte Shanghai le 23 pour Nankin, est à Hankéou le 31 avant de retrouver Shanghai le 8 juin. Il repart le 4 juillet pour Wei-Hai-Wei où il fait escale du 6 au 10. Il est ensuite à Ching-Wan-Tao du 11 au 15, à Tchéfou du 26 au 29, à Dairen le 30, à Tsingtao le 7 août, à Shimonosheki du 31 août au 3 septembre. Après une escale à Tsuruga, le croiseur léger est à Nagasaki le 13 septembre 1935 pour son carénage annuel. Il repart le 1er octobre pour Kobé où il fait escale du 2 au 13. Il est ensuite à Yokohama du 13 au 28 octobre où l'amiral Esteva (qui alternait entre le croiseur et un aviso colonial) est reçu par le ministre de la Marine l'amiral Osumi et l'empereur Showa plus connu en Occident sous le nom de Hiro-Hito. Reprenant la mer, le Primauguet est à Shanghai du 31 octobre au 16 novembre, à Hong Kong du 19 au 26, à Manille du 29 novembre au 9 décembre, à nouveau à Hong Kong du 11 au 18 avant de rentrer à Saigon le 21 décembre 1935. Le 30 décembre 1935, le capitaine de vaisseau Pavie devient commandant du Primauguet. Il est chargé de ramener le croiseur en France. Il est remplacé au sein des FNEO par on sister-ship Lamotte-Picquet. C'est sur croiseur que le CV Pavie était arrivé à Saigon. 1936-1939Le Primauguet filant à bonne vitesseLe 10 janvier 1936, le Primauguet quitte Saigon pour retourner en France. Il relâche à Colombo du 16 au 20, passant à son départ de Ceylan de l'autorité des FNEO à celle directe du Ministre de la Marine qui est alors François Pietri (1er juin 1935-4 juin 1936). Il fait escale à Aden les 27 et 28, à Djibouti du 28 janvier au 2 février, à Suez le 6, à Port Saïd jusqu'au 11 avant de rallier Bizerte le 15. Reprenant la mer le 18, il est à Alger du 19 au 21 avant d'arriver à Lorient le 26 février 1936. Le 20 mars il est placé en position disponibilité armée «réparations». C'est le début d'un grand carénage qui va se prolonger durant une bonne partie de l'année 1937. Il doit ensuite retourner en Méditerranée dans la division d'instruction pour remplacer le Duguay-Trouin durant sa période d'indisponibilité. Mis sur rade le 24 août, il réalise d'abord des essais au point fixe avant de reprendre la mer le 30 août pour les essais à la mer. Il repasse le 4 septembre à effectif complet, effectue un entrainement du 4 au 6. Il quitte Brest le 7 pour rallier la Méditerranée, faisant escale à Tanger du 10 au 12 avant d'arriver à Toulon le 14 septembre 1937. Finalement le croiseur léger va retourner temporairement en Indochine. Il quitte Toulon le 4 octobre, fait escale à Bizerte du 5 au 7, à Port Saïd le 11, à Suez le 14, à Djibouti du 19 au 22, Aden du 23 au 25, Colombo du 1er au 7 novembre. Passé sous l'autorité des FNEO, il arrive à Saigon le 21 après une escale à Singapour du 16 au 19 novembre. Il reprend la mer le 14 décembre pour rallier Shanghai le 23. Il reprend la mer le 14 mars, mouillant dans l'archipel des Chusan le 15. Il est devant l'île Hall le 16 et l'île Putu le 17. Il est à nouveau à Shanghai du 18 mars au 23 avril. Il est à Wei-Hai-Wei le 24, à Chefoo du 26 au 29 avril, à Chin-Wang-Tao jusqu'au 5 mai, à Woosung le 7, le croiseur étant à nouveau à Shanghai du 8 au 17 mai. Il part alors pour Tsushan puis mouille devant l'île Putu le 18 où il retrouve le Lamotte-Picquet. Il appareille le 19 pour Hong Kong y stationnant pour carénage du 21 au 31 mai. Il mouille à Cam Ranh le 2 juin avant de rentrer le lendemain à Saigon. Le 14 juin, le croiseur retourne à Cam Ranh en compagnie de l'aviso colonial Savorgnan de Brazza avec lequel il se rend à Tourane le 18. Ils appareillent le 21 pour la baie d'Along y arrivant deux jours plus tard. Le croiseur est à Haïphong le 25 avant de revenir à Tourane le 1er juillet. Le 4, il mouille en baie de Vanfong, rentrant à Saigon à l'aube le 9 juillet. Il reprend la mer à la fin du mois de juillet, faisant notamment escale à Hong Kong le 8 août, à Shanghai le 11, étant à Manille au moment de la crise des Sudètes, y retrouvant le Lamotte-Picquet ainsi que les sous-marins Le Tonnant et Le Conquérant. Repartant le 28, il fait escale à Saigon du 1er au 5 juillet, à Hong Kong du 9 au 27, à Tourane du 3& octobre au 2 novembre, à Cam Ranh le 3 avant de rentrer à Saigon le 4. Il repart le 23 novembre pour une nouvelle croisière qui après des escales à Port-Dayot et à Haïphong le conduise à Hong-Kong le 18 décembre puis à Shanghai le 23 où il reste jusqu'au 19 janvier 1939, date de son appareille pour Saigon où il arrive le 24. Il reprend la mer le 30 janvier direction le Proche-Orient. Il est à Colombo du 4 au 7 février et à son départ tout en restant nominalement rattaché aux FNEO est temporairement placé sous l'autorité de la Division Navale du Levant (DNL). Il arrive à Djibouti le 14 février 1939. Il quitte Djibouti le 25 avril après avoir mené une mission de surveillance de l'île de Maskali à l'aide de ses deux hydravions embarqués. Ce séjour djiboutien ne résume pas à un mouillage de deux mois puisqu'il sort les 8 et 30 mars ainsi que les 2 et 18 avril. Il fait également escale à Aden du 2 au 6 avril. Remplacé par l'aviso colonial Bougainville, il repart pour l'Extrême-Orient, faisant escale à Colombo du 2 au 5 mai. Le lendemain, il redevient une unité pleinement placée sous l'autorité de l'amiral commandant les FNEO. Il appartient désormais à la 5ème Division de Croiseurs, division qui regroupe les croiseurs quelque soit leur type déployé au sein des FNEO. Cette division créée suite à une Dépêche Ministérielle du 2 mars comprend donc à l'époque deux «8000 tonnes», les Lamotte-Picquet et Primauguet. Arrivé à Singapour le 10 mai, il passe rapidement au bassin puisqu'il repart dès le 17. Il mouille au cap Saint Jacques le 18 puis arrive à Saigon le 20 où il retrouve le vice-amiral Decoux, nouveau commandant des FNEO, le vice-amiral Decoux avait commandé le Primauguet du 12 août 1929 au 20 avril 1931. Il reprend la mer le 1er juin pour une croisière le long des côtes chinoises avant une longue escale à Shanghai du du 21 juin au 17 juillet. Il rentre à Saigon quatre jours plus tard. C'est sa dernière croisière en Extrême-Orient, son retour en France étant iminent Le Primauguet en guerreLe croiseur léger Primauguet appareille le 28 juillet 1939 direction la France. Il doit entrer en grandes réparations à Lorient. Il fait escale à Colombo du 4 au 8 août, passant alors sous les ordres direct du ministre de la Marine. Il relâche à Diego Suarez du 14 au 21 août, à Capetown les 28 et 29 et se trouvait en mer quand éclate le second conflit mondial. Il est ensuite à Takoradi (Côte de l'Or) du 6 au 8 septembre, à Freetown les 11 et 12, ralliant Dakar le 14 avec à son bord soixante français mobilisables qui rejoignent ainsi la capitale de l'AOF. Il est placé sous les ordres de la 5ème Escadre. Placée sous les ordres du contre-amiral Moreau, cette escadre comprend notamment les croiseurs Duguay-Trouin, Primauguet,Jeanne d'Arc et Pluton. Le Primauguet passe au bassin à Dakar du 15 au 19 septembre avant d'appareiller pour escorter un convoi venant de Casablanca. Il patrouille ensuite entre les Canaries et les îles du Cap Vert à la recherche de bâtiments marchands allemands. Il est de retour à Dakar le 27. Il effectue une nouvelle mission de surveillance du 3 au 11 octobre avant une école à feu en baie de Rufisque à partir du 13. Le 15 octobre, une fuite de vapeur dans la chaufferie (rue 3) provoque la mort de cinq marins. Il rallie Dakar puis reprend la mer le 19 en compagnie des contre-torpilleurs Vauquelin et Maillé-Brézé. Ils assurent à partir du 20 l'escorte d'un convoi d'une vingtaine de bâtiments de commerce, mission interrompue pour le croiseur le 25 quand il met cap sur Lorient où il arrive le 28 en compagnie du Chevalier Paul. Les travaux du grand carénage commencent dès le 31 octobre. Le croiseur léger est placé en disponibilité armée, rattaché à la 5ème Région Maritime. Alors qu'il était encore en travaux, il apprend que la 5ème Escadre est dissoute le 18 novembre. Les travaux s'achèvent le 5 février 1940. Les essais ont lieu en baie de Quiberon du 16 au 24. Le commandant du croiseur est informé d'une menace de torpillage lancée sur Radio Stuttgart par un français traitre à son pays mais cette menace ne débouche sur rien d'autre qu'une brève frayeur. Le 2 mars 1940, il quitte Lorient pour Brest. Arrivé dans la soirée dans le grand port du Ponnant, il reprend la mer dès le lendemain en compagnie du croiseur léger La Galissonnière mais aussi des torpilleurs Forbin et La Railleuse. Le Primauguet abandonne ses compères à la hauteur du détroit de Gibraltar pour rallier Casablanca le 6 mars. Il repart après un ravitaillement de quelques heures pour arriver à Oran le 7 où il retrouve La Galissonnière. Les deux croiseurs embarquent chacun un bataille du 10ème RTM (10ème Régiment de Tirailleurs de Marocains). Ils appareillent le lendemain et débarquent les troupes à Marseille le 9. Le Primauguet repart seul en direction de Toulon où il arrive en fin d'après midi. Il rallie Casablanca le 13 mars où il passe sous les ordres de l'amiral Afrique. Il effectue des missions de patrouille et de surveillance jusqu'au 1er avril quand il quitte le Maroc pour Fort de France où il doit remplacer la Jeanne d'Arc pendant son carénage. Durant son transit en compagnie de l'aviso D'Iberville et des sous-marins Protée et Redoutable, il intercepte le pétrolier norvégien Jaris dont la destination finale était estimée comme suspecte. Il est intercepté avant d'arriver à Ténériffe. Il passe ensuite le relais à l'aviso avant de continuer sa route jusqu'à Fort de France où il arrive le 10 avril 1940. Il passe alors sous l'autorité d'amiral Antilles. Il effectue une croisière du 19 au 27 avril, arraisonnant une vingtaine de navires marchands. Le 4 mai, il reprend la mer pour une nouvelle croisière destinée notamment à surveiller les huit navires allemands réfugiés dans les eaux néerlandaises. Le 6, il relève l'aviso Dundee qui surveillait Curaçao. A l'aube du 9 mai il s'approche au plus près pour repérer sept cargos allemands notamment l'Antilla qui est mouillé en baie d'Aruba. Il revient le lendemain, le 10 mai. Déjà informé de l'attaque allemande à l'ouest, le croiseur léger pénètre dans les eaux néerlandaises, prenant contact avec le sous-marin néerlandais O-15. 150 marins français sont mis à terre à Aruba. Le Primauguet et le O-15 rallient ensuite Orangestad pour sécuriser la raffinerie. La compagnie de débarquement est mise à terre pour la protéger, les réserves de pétrole étant destinées à la France soit plusieurs millions de barils. Le 11 mai, le croiseur et la compagnie de débarquement échangent des télégrammes en.....breton pour éviter toute indiscrétion de la part de l'ennemi. Dans la matinée arrive le croiseur britannique HMS Despatch et le lendemain le croiseur auxiliaire Barfleur (X19) avec des renforts qui sont débarqués à l'appontement Shell. Le 13 mai 1940, la compagnie de débarquement du croiseur est relevé par 150 hommes appartenant à l'infanterie coloniale. Le Primauguet appareille pour Fort de France où il arrive le 16 mai. Il met cap sur la France le 3 juin, faisant escale à Port of Spain les 4 et 5. Il est remis à la disposition de l'amiral Afrique, faisant une escale de quelques heures à Dakar le 12 pour Casablanca où il arrive le 16. il reprend la mer le lendemain direction Brest mais comme le port du Ponnant est sur le point de tomber aux mains des allemands il est détourné vers l'estuaire de la Gironde où il jette l'ancre le 19 juin. A l'époque la France est à l'agonie et s'apprête à signer l'armistice. Au cas où les négociations échoueraient, il est prévu que le Primauguet transporte le président Albert Lebrun en Algérie mais hélas pour l'honneur de la France ce fait ne se produira pas. Le 20 juin 1940, le Primauguet était à Royan. Il assiste au naufrage du paquebot Mexique qui saute sur une mine magnétique mouillée en rade du Verdon de l'autre côté de l'estuaire de la Gironde. D'autres navires sont perdus en dépit de l'intervention de la DCA du croiseur. Le croiseur lui-même est visé le 22 juin mais une réaction énergique de son artillerie antiaérienne dissuade les aviateurs allemands d'insister. Le lendemain, 23 juin 1940, il embarque vingt-trois caisses d'or et de platine plus des billets de banque. Appareillant à l'aube, il arrive à Casablanca le 25 juin ignorant que comme son sister-ship Lamotte-Picquet sa carrière allait s'arrêter ici. De l'Armistice à l'opération Torch : le PrimauguetLe Primauguet filant vers son destin lors de l'opération TorchLe 12 août 1940, le croiseur est officiellement affecté au Maroc. Il n'est alors pas disponible puisqu'il réalise des travaux depuis le 5 et jusqu'au 23 août. Il n'est d'ailleurs disponible que le 26 et encore avec un effectif de DA (Disponibilité Armée). Le 4 septembre 1940, le croiseur léger appareille en compagnie du pétrolier Tarn et des aviso-dragueurs La Surprise et Gazelle direction Dakar où ils arrivent le 9. Cet envoi s'explique par le ralliement de l'AEF (Afrique Equatoriale Française) à la France libre. Vichy qui souhaite donner des gages aux allemands veut maintenir l'ordre et l'unité de l'empire. Il obtiennent donc l'envoi en AOF des trois croiseurs légers modernes de la 4ème DC, les rutilants Georges Leygues Montcalm Gloire ignorant qu'ils vont ainsi préserver ces trois navires de l'infamie du sabordage, infamie qui allait frapper les trois navires de la classe (La Galissonnière, Jean de Vienne,La Marseillaise). Le Primauguet et Le Tarn appareillent direction Libreville où ils doivent préparer l'arrivée des trois «7600 tonnes». Le 18 ils sont survolés par des avions anglais ce qui annonce une interception prochaine. Elle à lieu le lendemain, 19 septembre quand le croiseur lourd HMS Cornwall et le croiseur léger HMS Delhi barre la route du croiseur léger et du pétrolier. Informé, l'amiral commandant la 4ème DC qui était en route ordonne au Primauguet et au Tarn de faire demi-tour sachant parfaitement qu'un combat contre l'ancien allié britannique ne pouvait qu'être défavorable à nos armes. Les anglais vont pister le repli des navires français jusqu'à la hauteur de Dakar le 26 septembre. Le 8000 tonnes est de retour à Casablanca le 1er octobre 1940. Le 29 novembre 1940 il quitte Casablanca pour rallier Dakar le 4 décembre. Il y embarque trois milliards d'or en lingots. Repartant le lendemain, il est de retour au Maroc trois jours plus tard. Il est en travaux du 24 décembre 1940 au 5 janvier 1941. Il sort à nouveau du 10 au 13 avril 1941 pour récupérer le bananier Fort de France arraisonné par les britanniques. Il est pour cela aidé par le contre-torpilleur Albatros ainsi que les torpilleurs d'escadre Frondeur et Simoun. Il est important de préciser que les britanniques n'ont pas opposé une résistance farouche à cette intervention de la marine que l'on qualifiera plus tard de «barbaresque» pour la différencier des autres marines françaises comme les FNFL. Il reste au port de mai à octobre 1941. il sort à nouveau du 15 au 17 octobre pour entrainement puis du 27 octobre au 2 novembre pour une mission d'escorte entre Casablanca et Dakar. Il passe quinze jours au bassin dans la capitale de l'AOF (2 au 17 novembre) avant de prendre le chemin du retour et de rentrer au Maroc le 21 novembre après trois jours de mer. A partir du 11 décembre 1942, il est immobilisé pour grand carénage dans un port pas vraiment outillé pour cela. Il est d'ailleurs totalement indisponible jusqu'au 11 janvier 1942. Le grand carénage effectué dans les difficiles conditions qu'on imagine s'achève le 15 mars 1942, il est placé à 24h d'appareillage. Quelques travaux complémentaires sont menés jusqu'au 28 mars. Le 19 avril 1942, le Primauguet devient le navire-amiral de la 2ème Escadre Légère composée de la 11ème DCT (contre-torpilleur Milan et Albatros), de la 2ème DT (Fougueux Frondeur L'Alcyon), de la 5ème DT (Brestois Boulonnais) et de la 6ème DT (Simoun Tempête). Cette nouvelle entité sort le 9 mai, le 11 juin, le 8 juillet, le 4 août et le 8 septembre. Aucune sortie n'à lieu en octobre, le Primauguet étant en carénage à partir du 4 octobre pour une date de disponibilité fixée au 25 novembre 1942. Ce calendrier va être totalement bouleversé par le déclenchement de l'opération TORCH, le débarquement américano-anglais en Afrique du Nord. Depuis le 22 juin 1941, Staline exhorte les alliés occidentaux d'ouvrir un deuxième front en Europe pour soulager la pression imposée aux russes par les allemands. Il n'hésite à menacer à mots feutrés d'une paix séparée avec Berlin. Les alliés aimeraient bien accéder au souhait de Staline mais les moyens manquent pour un débarquement sur les côtes européennes. De plus la Grande-Bretagne pour des raisons plus ou moins avouables souhaite privilégier l'option méditerranéenne puis balkanique. Tout en promettant pour 1943 un débarquement en Europe, les alliés décident de débarquer en Afrique du Nord pour accélérer la retraite de l'Afrikakorps puis d'en faire une base de départ pour de futures opérations contre l'Italie qu'elle soit insulaire ou péninsulaire. Ils renoncent à débarquer en Tunisie ce qui permettra aux germano-italiens de se replier et de tenir plusieurs mois supplémentaires. Les opérations amphibies vont concerner l'Algérie et le Maroc. Cette opération TORCH va être marquée des affrontements entre américains et français qu'il s'agisse d'un duel entre cuirassés (le Massachussetts et le Jean Bart) ou d'un affrontement naval lorsque la 2ème Escadre Légère couru au son du canon, subissant de lourdes pertes, une charge héroïque (l'US Navy baptise un porte-avions Casablanca) aux résultats symboliques mais au coût humain dramatiquement élevé. En ce 8 novembre, le Primauguet n'est pas encore prêt. Le contre-amiral Gervais de Lafont doit donc mettre sa marque sur le Milan avec lequel il sort en tout début de matinée. Après la mise hors de combat du contre-torpilleur, le commandant de la 2ème EL remettra sa marque sur le croiseur. Le croiseur avait auparavant appareillé non sans mal vers 10.00. Il engage le duel contre le croiseur lourd Augusta et le croiseur léger Brooklyn accompagnés par trois destroyers. Les navires français dépassés en terme de DCA et de radar ne peuvent atteindre les transports. Le Primauguet est touché par trois projectiles à 10.30 qui n'explosent pas ce qui limite l'étendue des dégâts. A 10.45 il à moins de chance puisqu'un projectile explose à l'arrière du croiseur qui perd une chaudière crevée par un obus à 11.30. Maigre consolation, un obus de 155mm touche le Massachussetts à 10.57. Dix-sept minutes plus tôt, à 10.40, il est touché par une bombe d'avion. A 13.05, le «8000 tonnes» mouille à l'entrée du port. Le contre-amiral Gervais de Lafont remet sa marque sur le croiseur léger après avoir été un temps sur le Brestois. A 14.40, des bombardiers en piqué Douglas SBD Dauntless attaquent le croiseur et les américains enregistrent plusieurs coups au but. Le chef de la 2ème EL ordonne de mouiller le croiseur au plus près de la terre mais à 15.30 la barre se bloque. A 15.53, il mouille enfin mais il sert désormais de cible aux américains. A 17.00 il s'échoue devant les Roches Noires, brûlant toute la nuit du 8 au 9 novembre 1942. Le navire est totalement irrécupérable. Son épave va rappeler pendant de longues années ce combat. Le 9 mai 1951, les Domaines vendent la coque à la démolition, le démantèlement s'effectuant sur place. Le Primauguet échoué à l'entrée du port de CasablancaA SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Dim 27 Oct 2019, 16:06 | |
| CARACTERISTIQUES TECHNIQUESDéplacement : théorique 7992 tonnes charge normale 8760 tonnes surcharge 9655 tonnes. Sur les 8760 tonnes de la charge normale, on compte 4730 tonnes pour la coque, 867 tonnes pour l'artillerie et les torpilles, 166 tonnes pour la protection, 2497 tonnes pour l'appareil moteur et évaporatoire et 500 tonnes pour le combustible Dimensions : Longueur hors tout 181.027m (175.3m entre perpendiculaires), largeur 17.2m tirant d'eau 5.189 à 5.86m Le Duguay Trouin en construction à une époque où la préfabrication n'était même pas envisagéeOrganisation interne :NdA informations prises dans un article sur le Duguay-Trouin mais l'organisation interne de ses sister-ship devaient être identiques ou très vraisemblable. -Le mât tripode au dessus du bloc-passerelle porte donc le télépointeur avec télémètre à coïncidence de 4m et un télémètre stéréoscopique de 3m. Les savants calculs nécessaires au pointage des pièces se font dans le poste de conduite de tir du blockhaus et dans le poste central sur le 1er faux pont. Un encorbellement sous le télépointeur porte un projecteur de 1.20m commandé depuis une petite passerelle accrochée au tube avant du tripode, immédiatement située sous le projecteur. Ce projecteur était censé être utilisé en cas de combat de nuit avec naturellement l'inconvénient de dévoiler la position du navire. Le sommet du bloc-passerelle est traversé par les pieds du tripode, est occupé sur l'avant par le blockhaus qui abrite la conduite de tir et le poste de manœuvre avec sur le devant l'abri de navigation juste protégé sur l'avant par des baies vitrées et ouvert sur l'arrière, de chaque bord du blockhaus. En théorie l'officier de quart se tient dans l'abri de navigation mais au poste de combat, le bâtiment doit être dirigé depuis le blockhaus. Sur l'arrière un petit rouf renferme la cabine des cartes et une chambre de veille pour le commandant. Les ailerons de chaque bord supportent un télépointeur contre avions. Ultérieurement le toit du rouf reçoit une petite passerelle de majorité avec un abri et deux petits ailerons pour accueillir l'amiral et son état-major. Il s'agit d'éviter la confusion et la gêne entre l'état-major de l'amiral et du commandant du navire. Sur l'arrière des ailerons, on trouve deux plate-formes de télépointage pour diriger le tir des quatre canons de 75mm. Le niveau appelé passerelle inférieure est occupé à l'avant une tourelle d'artillerie principale et un rouf. Le rouf placé sous la passerelle comporte à l'avant le central communication et le bureau du chiffre sous le blockhaus et sur l'arrière le poste de TSF ainsi que quatre chambres de veille. Les armoires à pavillons sont posées près des rambardes arrière. Toujours à ce niveau on à autour du pied du mât arrière, un petit rouf abritant un local des signaux et un local à cartes appelé local de correction des cartes. Au centre du bâtiment, juste sur l'arrière des cheminées de chaque bord, une petite superstructure supporte un projecteur de 1.20m. Le pont supérieur court de l'étrave à la troisième tourelle de 155mm. Sur la plage avant on trouve les lignes de mouillage. La tourelle I de 155mm est placée immédiatement sur l'arrière des barbotins. Un passage de chaque bord de la passerelle inférieure permet de gagner l'arrière. On arrive alors au niveau de la cheminée avant avec sur chaque bord deux canons de 75mm. Une tourelle de télémétrie pour l'artillerie principale est installée sur ce pont entre les deux canons de chaque bord. Entre les deux cheminées on à deux descentes pour l'équipage et quatre prise d'air frais pour les chaufferies situées plus bas. Sur l'arrière de la seconde cheminée on trouve une plate-forme support pour deux projecteurs de 1.20m. Une grande partie de la drome est installée entre cette plate-forme et le rouf du mât arrière. Au centre la grue permet la manipulation des embarcations puis après modification de l'hydravion qui est déposé sur un poste surélevé au dessus des embarcations appelé position de repos de l'hydravion. Le petit rouf au pied du mât arrière est occupé par un poste de TSF. Une passerelle de secours ouverte avec un compas est installée à ce niveau. Le mât arrière est déporté de 1.60m sur tribord. Le premier pont correspond sur les navires modernes au pont principal, le seul pont d'un navire allant de la proue à la poupe. Sous la plage avant, on à partir de l'étrave un coqueron (la cambuse des officiers et officiers mariniers) pour les maîtres, les lavabos et les douches pour les seconds-maîtres mécaniciens et les maîtres, le poste des seconds-maîtres mécaniciens à bâbord et la salle à manger des premiers-maîtres à tribord. Une coursive donne ensuite accès à des sanitaires et à un autre poste pour des seconds-maîtres mécaniciens sur bâbord, un office dans l'axe, deux chambres de premiers-maîtres et une chambre pour deux sergents-majors à tribord. Une descente permet d'accéder à la cambuse. Le compartiment suivant qui se situé autour du fût de la tourelle I de 155mm est le poste des sergents-majors qui disposent de 22 couchettes superposées par deux. On arrive alors dans l'hôpital (installé autour du fût de la tourelle II de 155mm) ainsi que du poste des exempts de service qui est plus en réalité une coursive reliant l'infirmerie, une salle de bain et une cabine d'isolement à bâbord, la chambre du maître infirmier, le local de l'étuve et à tribord, la salle de visite, la salle d'opération et la chambre du premier-maître. La tranche suivante peut être considérée comme le cœur battant du navire, l'Agora du croiseur. On trouve une vaste coursive occupée au centre par la coopérative et sur le côté le local du coiffeur et quatre angles par une chambre de premier-maître. Deux portes débouchent sur l'extérieur, devant le rouf qui entoure la cheminée avant, rouf traversé au milieu par des conduits d'évacuation des chaudières et des arrivées d'air frais. On trouve dans ce rouf sur l'avant la gamellerie puis la cuisine de l'équipage est à bâbord alors que sur tribord on trouve la cuisine des maîtres, la cuisine des seconds-maitres qui est aussi celle de l'hôpital et de la boulangerie. Une coupée est placée de chaque bord du rouf. Entre les deux cheminées, un autre petit rouf abrite le magasin de la TSF, le poste de chargement des accus ainsi que quatre arrivées d'air frais pour les chaufferies situées en dessous. Le rouf au pied de la cheminée arrière est occupée à bâbord par la cuisine de l'amiral et à tribord par la cuisine des officiers subalternes ainsi que celle des officiers supérieurs. On trouve donc six cuisines ce qui est normal sur un navire français de l'époque mais qui surprendra les américains quand ces derniers refondront les trois croiseurs de 7600 tonnes qui durent déplorer cette perte de place. Le local du tailleur est sur l'arrière de ce rouf entre deux arrivées d'air frais. On à sur l'arrière un autre rouf avec le poste de TSF avec de chaque bord une valise pour trois torpilles. Une plate-forme de tubes lance-torpilles est posée sur le pont de chaque bord. Dans l'axe un autre rouf abrite l'atelier des torpilles et des conduits d'air frais et d'air vicié, et une autre valise à torpilles de chaque bord. La grue est implantée dans l'axe, sur le toit du rouf, une plate-forme triple de tubes lance-torpilles est encore posée de chaque bord. Le rouf arrière qui supporte le mât arrière et la tourelle III (supérieure arrière) de 155mm est l'appartement de l'amiral avec une chambre, une salle de bain, une salle à manger avec office, d'un salon et d'un cabinet de travail. Une timonerie avec table à carte, est installée à l'avant du rouf sous la passerelle de secours. La plage arrière est occupée par la tourelle IV de 155mm (inférieure arrière), la descente des officiers, la catapulte et une ligne de mouillage qui trop faible ne sera jamais utilisée ! Le pont principal est la caserne du croiseur avec que des logements pour l'équipage. On trouve d'avant en arrière un coqueron, un poste de seconds-maitres de pont , un poste d'équipage pour trente hommes avec à tribord une chambre de distribution des vivres et un petit office pour les seconds-maitres de pont. La descente à la cambuse et à la cale à vin est au centre du compartiment. Les trois compartiments suivants sont des postes d'équipage qui occupent toute la largeur du navire pour respectivement 50,90 et 42 hommes. On trouve ensuite deux chambres de premier-maîtres occupent un angle du premier poste. La partie centrale est occupée par les conduits des chaufferies mais il y à sur chaque bord d'autres postes d'équipage. On trouve ainsi à tribord un poste pour 18 hommes avec le local du cordonnier, des lavabos et douches, des postes pour respectivement 30, 20 et 40 hommes. Le côté bâbord est identique à l'exception du local du cordonnier. Il y à ce niveau des portes pour permettre d'accéder aux autres compartiments. L'arrière du pont principal regroupe le logement des officiers. Deux coursives parallèles vont quasiment jusqu'à l'arrière. La partie centrale est occupée par les lavabos et les douches pour les mécaniciens ainsi que des bureaux (bureau administratif et bureau militaire), des sanitaires pour officiers et des locaux techniques. Le côté tribord est occupé par un poste et un petit carré pour les enseignes, un atelier pour l'artillerie, les logements du commandant (bureau,chambre, salle de bain) et du commandant en second (bureau et chambre), deux chambres pour officiers supérieurs et huit chambres pour officiers subalternes. Le côté bâbord on trouve un atelier pour les mécaniciens, le logement du chef d'état-major (bureau, chambre salle de bain), une chambre d'officier supérieur, le carré des officiers supérieurs avec un office et huit chambres pour des officiers subalternes. Les deux coursives débouchent dans le carré des officiers subalternes qui occupe toute la largeur du bâtiment vers la poupe. La pointe arrière abrite des soutes à essence pour les embarcations et l'hydravion et des fumigènes. Sous le pont principal le croiseur est divisé par des cloisons étanches et pour passer d'une tranche à l'autre il faut donc remonter jusqu'au pont supérieur. La pointe avant comporte un compartiment vide et une soute pour le maître canonnier au niveau du premier ffaux pont. Dessous, on n'à qu'une structure qui renforce l'étrave. Les deux tranches suivantes sont occupées par la cambuse et son annexe, les fonds sont pris par du lest liquide. Le compartiment du moteur de cabestan surmonte la cale à vin et le puits aux chaînes. On trouve ensuite le magasin général et son annexe au dessus du magasin d'habillement et d'une soute à matériel, les fonds étant occupés par la soute à obus éclairants de 75mm et une soute à obus de 155mm (320 projectiles). Autour du fût de la tourelle I de 155mm on trouve l'usine frigorifique, un local de ventilation, une soute à peinture et un local stockant les bouteilles d'air comprimé. Sur le 2ème faux pont on trouve une soute à biscuit et une soute à farine, le fond étant occupé par la chambre de distribution et la soute à gargousses pour la tourelle de 155mm. Dans la tranche suivante on trouve des douches et des lavabos pour l'équipage, un local de ventilation et les locaux disciplinaires. Plus bas on trouve des soutes (soute à matériel, soute médicale) et dans les fonds la soute à projectiles et la chambre de distribution de la tourelle II de 155mm (supérieure avant). Les deux tranches suivantes au niveau du premier faux pont forment l'usine électrique. On trouve légèrement à tribord le poste central artillerie. Au niveau inférieur on trouve les condenseurs des turbos dynamos, deux soutes à matériel, une citerne à eau non potable et une cale à eau de boisson, les fonds formant la soute à mazout. Les tranches suivantes sont occupées par la propulsion. On trouve successivement quatre compartiments occupés par les chaudières et les quatre compartiments occupés par les turbines à engrenages. Les tranches situées à l'arrière des compartiments propulsion sont occupés par des locaux techniques avec sur le premier faux pont, un atelier pour les mécaniciens, une usine frigorifique, un garde-manger, deux soutes à viande réfrigérées, deux soutes à voile, un stock de bouteilles d'air comprimé, une autre usine frigorifique, un atelier pour les électriciens, un atelier pour les armuriers, des soutes, deux chambres pour des agents civils, les coquerons des officiers, officiers supérieurs et de l'amiral. Le 2ème faux pont sur l'arrière des machines est occupé par une soute à mazout, le compartiment des caisses à huile, une cale à eau de boisson et encore des soutes, le coqueron des maîtres, les compartiments des roues à bras, du servo-moteur et de la barre. Dans les fonds on trouve les tunnels pour les lignes d'arbre, les soutes à munition des tourelles arrières de 155mm, une soute à munitions (armes portatives), une soute à munitions légères et une soute à poudre noire. Schéma de l'appareil propulsif des Duguay-TrouinPropulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Parsons (une turbine HP, une turbine BP une turbine de marche arrière dans le bâti d'échappement de la turbine BP, une turbine de croisière) alimentées en vapeur par huit chaudières Indret à petits tubes type Guyot du Temple (18.5kg/cm²), chaque groupe entrainant une ligne d'arbre et donc une hélice. La puissance maximale théorique développée est de 102000ch Les hélices sont tripales, chaque pale mesurant de 3.70m, les hélices étant supradivergentes c'est-à-dire que les hélices de chaque bord tournent dans le même sens. Le Duguay-Trouin reçoit des hélices quadripales dès 1926 mais j'ignore si ces deux sister-ship ont reçu les mêmes. Une chaudière auxiliaire Indret à deux collecteurs (18kg/cm²) 1521 mètres cubes de mazout (1400 tonnes dont 1200 tonnes utilisables). On trouve également 6.47 mètres cubes d'essence aviation (4.730 tonnes) et 42.2 mètres cubes de charbon pour les embarcations et les cuisines. L'Electricité est produite par quatre turbodynamos de 265 kW Performances : vitesse maximale 34 nœuds distance franchissable 800 miles nautiques à 34 nœuds 1300 miles nautiques à 19 nœuds 3600 miles nautiques à 14 nœuds Protection : ponts 14 à 20mm parois verticales soutes à munitions 20mm pont principal 10mm tourelles de 155mm 30mm Conduite de tir :-Télépointeur principal placé sur la hune supérieure du tripode à 26m au dessus de la flottaison, c'est le poste de travail de l'officier directeur du tir. La tourelle de télémétrie comprend un télémètre à coïncidence de 4m de base et un télémètre stéréoscopique Zeiss de 3m. -On compte également trois autres tourelles de télémétrie avec un télémètre à coïncidence de 4m de base. Un est implanté sur le toi du blockhaus, les deux autres sur le Spardeck, une de chaque bord à hauteur des ventilations machines entre les cheminées. Armement : Artillerie principale Tourelles doubles de 155mm du Duguay-TrouinLes Duguay-Trouin disposent de huit canons de 155mm modèle 1921 en quatre tourelles doubles installées à l'avant et à l'arrière. La hauteur de commandement est de 11.44m pour la tourelle n°1, 13.64m pour la n°2, 11.27m pour la n°3 et enfin 9.64m pour la n°4. Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 7.750m) est muni d'une culasse s'ouvrant vers le haut avec un tube auto-fretté et pesant 8.87 tonnes. Il tire des obus semi-perforants et des obus explosifs de 59kg à une distance maximale de 25000m pour les obus perforants et de 26100m pour les obus explosifs (+40°) à raison de 3 à 6 coups par minute La tourelle double pèse 80 tonnes et permet aux canons de 155mm abrités de pointer en site de -5° à +40° à raison de 6° par seconde et en azimut sur 280° (140° sur chaque bord) à raison de 6.4° par seconde. On compte 1000 obus explosifs, 30 coups éclairants (tourelles II et III) et 160 coups d'exercice (20 coups pour les tourelles n°2 et 3, 60 coups pour les tourelles n°1 et 4). Artillerie secondaire et antiaérienneCanon de 75mm à bord du torpilleur d'escadre Tempête (classe Bourrasque)Les Duguay-Trouin reçoivent quatre canons de 75mm modèle 1922 en quatre affûts simples sous masque. Ce canon de 50 calibres tir des obus de 6 kilos à 15000m avec un plafond de 7500m à raison de 8 à 15 coups par minute (douze le plus souvent). L'affût simple permet au canon de pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 150° de chaque côté. La dotation en munitions est de 540 explosifs, 120 éclairants et 96 exercices. Les «8000 tonnes» disposent également de douze mitrailleuses de 8mm Hotchkiss modèle 1914 en six affûts doubles remplacés au cours de leur carrière par six affûts contre-avions doubles de 13.2mm. La mitrailleuse de 8mm Hotchkiss modèle 1914 tire des cartouches de 13 grammes utilisés en bandes rigides de 24 cartouches ou en bandes articulées de 250 cartouches. La portée maximale est de 2400m. Elle est utilisé en affûts simples ou en affûts doubles modèle 1916, les deux mitrailleuses étant alors superposées. Affût double de 13.2mm Hotchkiss à bord du croiseur léger La Marseillaise (classe La Galissonnière)La mitrailleuse de 13.2mm Hochkiss modèle 1929 dispose d'un canon de 76 calibres ayant une portée maximale de 3500m, une cadence de tir pratique de 250 coups/minute (lié au système d'alimentation, des boitiers chargeurs de 30 cartouches). Elles sont montées en affûts simples, doubles ou quadruples. Torpilles Schémas d'affûts lance-torpilles françaisLes Duguay-Trouin disposent d'un armement en torpilles digne d'un destroyer ou d'un croiseur japonais avec douze tubes lance-torpilles de 533mm en quatre plate-formes triples modèle 1922T. Ces plate-formes peuvent pointer entre 40 et 140°. Outre les douze torpilles en position de tir on compte douze autres stockés dans des valises ce qui ne va pas sans poser des problèmes de sécurité. Torpille modèle 1923DTLes torpilles utilisées sont d'abord des modèle 1923D pesant 2068kg avec une charge militaire de 310kg. Mesurant 8.280m de long, elles peuvent atteindre des cibles entre 9000m à 39 noeuds et 13000m à 35 noeuds. Ils sont ensuite remplacés par des modèle 1924D. Le croiseur léger embarque également 15 grenades ASM de 35kg Installations diverses-Une grue axiale située entre la 2ème cheminée et le mât arrière. Sa flèche est rabattable avec une portée de 11.50 puis de 16m. -La drome initiale comprend deux canots à vapeur de 10m, deux vedettes à essence de 9m, une chaloupe de 11m, un canot à moteur à essence de 9m, un canot de service de 8.50m, deux youyous de 5m dont un à moteur, deux plates de 3.50m, un berthon de 5.60m. Les embarcations sont mises à l'eau par la grue sauf les baleinières qui sont mises à l'eau par des porte-manteaux doubles. -Deux tangons de 11m pour l'utilisation sur rade -Deux paravanes type C (une avant et une arrière) -Deux sondeurs Warluzel PeintureCoque peinte à l'origine en gris bleuté avec une bande de flottaison noire. Même chose pour les superstructures à l'exception des capots de cheminée qui sont noirs. Le Primauguet à eut durant une courte période (juillet-décembre 1929) son télépointeur et ses mats-flèche blancs. Les embarcations sont peintes en gris à l'extérieur et en blanc à l'intérieur. Les cadrans optiques sont noirs ou blanc. Le gris bleuté est remplacé à partir de 1930 par le gris clair n°1 Anneaux blancs ou rouges sur les cheminées Des marques de nationalité sont imposées sur les tourelles n°2 et 3, des marques tricolores avec le bleu vers l'avant. Le Primauguet est concerné en 1937 et en 1938-39 (Extrême-Orient), le Duguay-Trouin et le Primauguet après le 10 juillet 1940. Le Lamotte-Picquet est concerné en Extrême-Orient en 1937/38. Aviation EmbarquéeInstallationsLes Duguay-Trouin ne sont pas conçus avec des installations d'hydraviation. Les essais sont menés sur le Primauguet avec une catapulte à air comprimé de type Penhoët. Elle mesure 20.27m de long sr 1.064m de large, une hauteur de 0.903m. Le chariot mesure 1.12m de long sur 0.54m de largeur et 0.4(m de haut. Le pivot est haut de 2.50 puis de 1.23m. La catapulte qui peut pivoter sur 150° de par et d'autre de l'axe peut lancer à 93 km/h un hydravion de 1600kg est installée sur la plage arrière. Au repos l'hydravion est posé sur un socle orientable implanté à l'arrière du spardeck. La grue ne peut hisser l'hydravion de l'eau sur la catapulte, un mat tangon spécial permet de transférer l'hydravion de l'eau à la catapulte. Aéronefs utilisésPlusieurs modèles d'hydravions sont embarqués sur les trois «8000 tonnes» durant leur longue carrière. Le Duguay-Trouin embarque un Besson 35 en 1927, un FBA-17 entre 1929 et 1932, un GL-832 et un Potez 452 en 1935, un GL-832 à partir de 1939. Le Lamotte-Picquet embarque un Besson 35 puis de 1928 à 1935, un FBA-17, un GL-832 de 1935 à 1938 et en 1938/39 un Potez 452 Le Primauguet embarque un FBA-17 de 1929 à 1937, un GL-832 et un Potez 452 en 1937, deux GL-832 en 1938 et un GL-832 en 1939. Le Besson 35 était un petit hydravion biplace conçu pour pouvoir embarquer sur le croiseur sous-marin Surcouf ce qui ne se produira jamais. Les deux appareils commandés serviront sur les trois croiseurs de 8000 tonnes ainsi que sur le cuirassé Jules Michelet. Le Besson 35 était un petit hydravion biplace bi-flotteurs monoplan. Mesurant 7.30m de long sur 9.82m d'envergure pour une hauteur de 2.65m, il pesait 540kg à vide et 765kg à pleine charge sachant que sa charge utile était de 225kg. Non armé, il était propulsé par un moteur radial Salmson 9a de 9 cylindres en étoile développant 120ch. Il pouvait atteindre la vitesse maximale de 160km:H pour une autonomie de 3h30 en monoplace (1h40 seulement en monoplace), un plafond opérationnel de 4800m et une distance franchissable de 240km. Le FBA 17 est l'hydravion qui à été le plus embarqué sur les trois Duguay-Trouin. Il s'agissait d'un hydravion biplace biplan à coque et hélice propulsive produit à 18 exemplaires dans sa version catapultable et plus de 200 exemplaires dans une version non catapultable pour l'entrainement. Pesant 1150kg à vide et 1365kg à pleine charge, disposant d'une charge utile de 260kg, cet hydravions là aussi non armé mesurait 8.94m de long pour une envergure de 12.87m et une hauteur de 3.20m. Propulsé par un moteur en ligne Hispano-Suiza 41-8-AC de 180ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 152km/h pour un plafond opérationnel de 4500m avec une distance franchissable de 350km et une autonomie de 2h25. Le Gourdou-Lesseure GL.832HY était un hydravion monoplan monomoteur bi-flotteur produit à une trentaine d'exemplaire pour les croiseurs légers et les avisos coloniaux, le Loire 130 le remplaçant sur les premiers et le Potez 452 sur les seconds sans que cela soit strictement appliqué. Pesant 1108kg à vide et 1698kg en charge (charge utile de 590kg), cet hydravion biplace était armé d'une mitrailleuse Lewis de 7.7mm installée sur le poste observateur. Mesurant 8.75m de long pour une envergure de 13m et une hauteur de 2.78m, il était propulsé par un moteur radial Hispano-Suiza 9Qb ou Qa de 230 ou 250ch ce qui lui permettait d'atteindre la vitesse maximale de 135km/h. Son plafond opérationnel était de 4800m, son autonomie de 4h et sa distance franchissable était de 550km. Le Potez 452 était un hydravion à coque biplace, monomoteur à aile haute avec un moteur à hélice tractive. Pesant 1120kg à vide, il pouvait atteindre en charge les 1575kg sachant que sa charge utile était de 455kg. Mesurant 10.23m de long, affichant une envergure de 13m (5.75m ailes repliées) et une hauteur de 3.40m, il était propulsé par un moteur radial Hispano-Suiza 9Qd de 350ch ce qui lui permettait d'atteindre la vitesse maximale de 195km/h au niveau de la mer, un plafond opérationnel de 5500m, une autonomie de 4 à 5h avec une distance franchissable de 600 à 650km. Il était armé d'une mitrailleuse Darne de 7.5mm. Les Lamotte-Picquet et Primauguet ont disposé de leurs installations aéronautiques jusqu'à la fin mais le Duguay-Trouin les à perdus lors de sa remise en état en 1943/44 après sa longue immobilisation à Alexandrie au sein de la force X. Equipage : un contre-amiral, vingt-six officiers, cent-deux officiers 452 quartiers-maitres et matelots et 10 agents de service soit 591 hommes Modifications principalesLes trois croiseurs légers de 8000 tonnes sont mis en service sans posséder tous leurs équipements notamment au niveau de la conduite de tir en raison essentiellement de retards dans la fourniture d'équipement (un mal endémique de l'industrie de défense de l'entre-deux-guerre en France qui devait composer avec de nombreux goulets d'étranglement). Voilà pourquoi les modifications vont être nombreuses mais pour ne pas assomer le lecteur novice je me suis permis de faire un choix. Duguay-Trouin-Les mitrailleuses de 13.2mm sont installées à Brest entre le 1er juillet 1932 et le 9 août 1933 ou du moins quatre affûts doubles sur les six prévus. Ils remplacent les affûts doubles de 8mm, trois mitrailleuses de ce calibre restant à bord pour armer la compagnie de débarquement. Ces affûts doubles sont installés pour l'un sur le toit du blockhaus juste sur l'avant de la tourelle de télémétrie, pour un autre sur le toit du rouf à la base du mat arrière, deux sur le spardeck au niveau de la grue, les deux derniers devant être installés sur le rouf avant. A la même époque une passerelle de majorité est construite avec un abri pour l'amiral et son état-major et deux ailerons en abord. La drome s'enrichit d'une vedette de 9m et de deux vedettes de 7m, le tout au détriment d'un youyou. -En janvier 1935, la catapulte est modifiée pour lancer des GL-832 et des Potez 452, le mat de flèche avant est débarqué. En mars 1936, embarquement d'un télémétre stéréoscopique Zeiss de 3m. -En 1937, remplacement des télémètres à coïncidence par des télémètres stéréoscopiques. Dans le télépointeur principal le télémètre C de 4m est remplacé par un télémètre S de 8m de base. Dans les tourelles de télémétrie latérales, les télémètres C de 4m est remplacé par un télémètre S de même base. Il embarque également deux batteries de trente-deux microphones type CET. -Au 20 août 1939, la drome du croiseur se compose de deux canots à vapeur de 10m, de trois vedettes de 9m dont une réservée pour l'amiral, deux chaloupes de 11m dont une à moteur, un canot à moteur de 9m, un canot à aviron de 9.50m, deux baleinières de 8.50m et 8m, un youyou de 5m. -En 1940, deux citernes à mazout supplémentaires sont installées ainsi qu'un système de ravitaillement à la mer (à ma connaissance jamais le Duguay-Trouin n'à pas réalisé de ravitaillement à la mer avant l'armistice). Les deux tourelles de télémétrie du spardeck sont débarquées, leurs télémètres S de 4m sont conservés et gréés dans les télépointeurs contre-avions où ils remplacent les télémètres S de 3m. Installation de neuf fusils-mitrailleurs modèle 1924/29 pour renforcer (sic) la DCA. -1943 : Débarquement des installations d'hydraviation, des affûts lance-torpilles avant (et des valises associées), de quatre des six affûts doubles de 13.2mm, des fusils mitrailleurs modèle 1924/29. Installation temporaire de 15 canons de 20mm et deux mitrailleuses Browning de 13.2mm en affûts simples. -1943/44 : Débarquement des affûts lance-torpilles arrière, des deux affûts doubles de 13.2mm restants, de la tourelle de télémétrie sur le blockhaus, une vaste plate-forme est aménagée sur le rouf arrière pour regrouper une partie de la DCA. C'est ainsi qu'au 15 janvier 1944, la DCA du Duguay-Trouin comprend six canons de 40mm Bofors en affûts simples, vingt canons de 20mm Oerlikon et deux mitrailleuses de 13.2mm Browning. La drome se compose alors de deux vedettes moteurs à essence, d'une chaloupe à moteur à essence, d'une baleinière US à moteur diesel, de deux baleinières de 8.50m, d'une chaloupe à aviron, d'un youyou et de cinquante-sept radeaux de sauvetage. -Février 1944 : reçoit un radar de veille surface américain type SF-1 (bande S longueur d'onde de 10cm) -Mars à mai 1944 : 240 tonnes de geuse sont installées dans le fond pour améliorer la stabilité quand les soutes sont vides. -Juillet 1944 : installation d'une ceinture d'immunisation magniétique -Janvier-mars 1945 : remplacement des tubes de 155mm usés par sept tubes issus du porte-avions Bearn ainsi que d'un huitième fourni par le Primauguet. -Novembre 1945 à avril 1947 : Une pièce de 155mm de la tourelle IV (arrière inférieure) est remplacée par une pièce venant du Béarn, six Bofors de 40mm remplacés par des Bofors de 40mm d'origine allemande. Un radar SA est également embarquée. A cette époque la drome se compose de deux vedettes à moteur à essence, d'une chaloupe à moteur essence, d'une baleinière américaine à moteur diesel, de deux baleinières de 8.50m, d'un youyou, d'une plate, 39 radeaux. La DCA est repartie de façon différence. -En 1948/49, deux LCVP sont embarqués et en octobre 1950, le vénérable croiseur cède dix canons de 20mm pour armés les chalands des divisions d'assaut, les célèbres Dinassaut. Lamotte-Picquet -1933/35 : Débarquement des mitrailleuses de 8mm et embarquement de mitrailleuses de 13.2mm, du mat flèche avant, construction d'une passerelle de majorité au dessus du rouf de la passerelle de navigation. -1939/40 : remplacement du télémètre C de 4m du télépointeur principal par un télémètre S de 8m de base Primauguet-1934/35 : mat flèche avant débarqué. -1936/37 : débarquement des mitrailleuses de 8mm et mise en place de mitrailleuses de 13.2mm, remplacement de la tourelle de télépointage du tripode par une tourelle type «10000 tonnes» dotée d'un télémètre stéréoscopique de 8m de base et un télémètre stéréoscopique Zeiss de 3m pour l'observation du but, ma catapulte est modifié. On installe également un télémètre de 1m sur le toit de la tourelle de télémétrie avant. -1941/42 : suppression totale du mât arrière, démolition et suppression du rouf arrière à deux étages, débarquement du cadran optique avant (la plate-forme devait recevoir un télémètre de DCA), débarquement des deux affûts triples lance-torpilles arrière puis des valises à torpilles, nouvelle répartition de la DCA. A SUIVRE" />" /> _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | ecourtial Major
Nombre de messages : 928 Age : 40 Ville : Lyon, FRA Emploi : Ing. IT Date d'inscription : 07/03/2006
| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Dim 27 Oct 2019, 16:14 | |
| Il me semble avoir lu quelque part que la démolition du Primauguet fut stoppée au niveau du pont. La coque serait restée ainsi plusieurs années, les marocains croyant la coque bourrée de munitions, la contournant pour réaliser l'extension du port. Finalement ils l'auraient coulée dans du béton. Je crois que c'est ici d'ailleurs que j'avais lu cela |
| | | NIALA Amiral
Nombre de messages : 21232 Age : 81 Ville : MENTON Emploi : RETRAITE Date d'inscription : 12/07/2012
| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Dim 27 Oct 2019, 17:07 | |
| J'ai effectivement traité par le passé de l'épave du Primauget en voici un extrait: Le 9 mai 1951 l'administration française des Domaines a mis en vente les restes du croiseur;il semble que les superstructures aient été arasée à ce moment la; seule subsiste la partie submergée de la coque. Cependant l'épave fit parler d'elle bien plus tard lors de l'extension du port de Casablanca. Dans un article intitulé" Ignorance,Epaves et Ports du Maroc", Monsieur Najib Cherfaoui,Ingénieur des Ponts et Chaussées,expert maritime, donne quelques précisions sur cette épave, voici quelques extraits de son article, relatif à l'épave du Primauguet . L'épave se trouve à 150 mètres du trait de cote par des fonds de 4 mètres. Les responsables du port de Casablanca croient" naïvement" selon Monsieur Cherfaoui qu'il s'agit "d'un bateau plein de munitions",d’où cette épave qui va pendant 60 ans contrarier le développement du port. Un terminal est construit de 1991 à 1997 sur un terre plein qui englobe l'épave du Primauguet; mais craignant toujours de toucher celle ci, l'épave est laissée dans un "étang intouchable de 10 ha" au milieu du terre plein . Cette" tombe" comme l'appelle Monsieur Cherfaoui n'aurait été comblée qu'en 2008. Vu aérienne du port de Casablanca en 2001; on voit au centre cet espèce de trou en forme d'obus il s'agit de l'emplacement de l'épave du Primauguet, le terre plein l'a englobé tout en évitant alors de recouvrir l'épave ce qui ne sera fait qu'en 2008. |
| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13087 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) Lun 28 Oct 2019, 18:08 | |
| Merci pour ces précisions _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| Sujet: Re: CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) | |
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| | | | CROISEURS LEGERS CLASSE DUGUAY-TROUIN (FRANCE) (Terminé) | |
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