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Sujet: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Mar 30 Juil 2019, 17:23
PETROLIERS-RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (ETATS-UNIS) Le USS Wichita (AOR-1) à la mer
AVANT-PROPOS
Une histoire du soutien logistique à la mer
Aux temps jadis
Aujourd'hui le soutien logistique représente un poids très important aux seins de forces armées qu'elles soient de l'air, de terre ou de mer. Les facteurs sont multiples entre la sophistication croissante des systèmes d'armes, l'intolérance croissante aux pertes et une notion de confort qui à évolué avec le temps.
Cela n'à pas toujours été le cas bien évidemment. Pour ne prendre que le volet naval, le soutien logistique naval dans l'Antiquité était très limité. On combattait à proximité des côtes, on remorquait sur les plages les galères et la charge logistique se limitait à fournir vin et nourriture pour les marins et les hoplites.
Au Moyen-Age la charge logistique augmente avec les croisades, premières véritables opérations expéditionnaires qui impose une charge logistique qui fera les délices des républiques maritimes italiennes incontournables pour le ravitaillement et la défense des Etats latins d'Orient.
Avec les Grandes Découvertes, la charge logistique augmente encore. On voit l'apparition des premiers ravitailleurs, des navires de charge qui étaient souvent sacrifiés quand ils étaient vides ou quand on manquait de bras pour armer les autres navires (Inutile de rappeler l'effroyable mortalité des marins à l'époque).
Cette charge de soutien logistique est une charge en mer mais aussi et surtout à terre. A une époque où le ravitaillement à la mer n'existait pas, le soutien logistique reposait surtout sur les bases navales et autres arsenaux.
On devait ravitailler et réparer les navires mais aussi assurer le soutien sanitaire des équipages avec plus ou moins de réussite.
Au XIXème siècle, la propulsion à voile cède progressivement la place à la vapeur, augmentant les servitudes logistiques puisque désormais il fallait prévoir du charbon pour alimenter les gourmandes et voraces machines à vapeur à la fiabilité limitée dans un premier temps.
Comme le ravitaillement à la mer n'existait pas encore, il fallait multiplier les points d'appui pour éviter qu'une flotte tombe en panne.
C'est d'ailleurs un des moteurs de la colonisation européenne de l'Afrique, chaque pays colonisateur aménageant des bases navales qui disposaient de défenses côtières, d'une station TSF, d'un Arsenal plus ou moins équipé et bien entendu d'une station de charbonnage.
L'arrivée du pétrole ne change pas fondamentalement les choses et facilite même le ravitaillement des navires, les corvées de charbonnage étant particulièrement lentes et fastidieuses.
Que le ravitaillement à la mer soit ! (Et le ravitaillement à la mer fut !)
C'est au début du vingtième siècle que les principales marines passèrent du charbon au mazout mais non sans hésitations.
En effet l'Europe était dépourvue de toutes ressources propres (le pétrole de la mer du Nord ne sera découvert que dans les années soixante) et les principales marines craignirent de tomber rapidement en panne sèche.
Cette crainte fût rapidement balayée par les avantages du mazout par rapport au charbon : une logistique simplifiée, un ravitaillement plus facile, un apport calorifique bien supérieur, une discrétion des panaches de fumée accrue.
C'est quasiment à la même époque qu'on s'interroge sur la possibilité de ravitailler les navires à la mer en marche. Les britanniques qui possèdent pourtant de nombreuses bases sont parmi les pionniers dans ces expérimentations.
Les allemands s'y intéressent après le premier conflit mondial. Réfléchissant au futur conflit, ils savaient qu'en l'absence de bases outre-mer, leur flotte risquerait d'être paralysée y compris si elle se lançait dans la guerre de course que le haut-commandement allemand privilégie dès les années vingt à la classique guerre d'Escadre.
Il fallait pouvoir la ravitailler en haute mer ce qui explique la présence au sein de la Kriegsmarine de nombreux ravitailleurs qui après guerre allaient beaucoup inspirer les américains notamment le concept du ravitailleur polyvalent (combustible, pièces détachées, vivres, munitions......).
Le Ditmarschen
Durant le second conflit mondial, les allemands allèrent même jusqu'aux sous-marins ravitailleurs (les célèbres type XIV « Milchkühe» «vache à lait») pour permettre à leurs U-Boot de durer sur zone alors que les type VII/type IX étaient moins adaptés à durer que les Fleet Submarine américains.
Un sous-marin ravitailleur type XIV
Les français sont vite éliminés suite à leur défaite (nous étions encore au niveau des timides expérimentations) et à ma connaissance, les italiens et les japonais ne se sont pas bousculés pour travailler sur le Ravitaillement à la Mer.
Essai de ravitaillement à la mer entre le croiseur lourd Algérie et un contre-torpilleur
Ce sont cependant les américains qui vont porter au pinacle le ravitaillement à la mer appelé en anglais replenishment at sea ou underway replenishment.
Le ravitaillement à la mer et le soutien logistique à l'américaine : big is beautiful
Aux Etats-Unis tout est grand, tout est gigantesque, démesuré. Pays-continent, les Etats-Unis d'Amérique sont bordés à l'est et à l'ouest par deux immenses océans, l'Océan Atlantique à l'est et l'Océan Pacifique à l'ouest.
Ces deux immenses étendues d'eau les mettent à l'abri d'une invasion mais rendent toute opération d'exploration, de colonisation et de combat bien compliquée. Les distances sont absolument colossales imposant de sérieuses servitudes logistiques.
Ces servitudes sont bien entendues prises en compte par les planificateurs américains dans les différentes moutures des plans ORANGE, les plans de bataille dressés pour un futur conflit contre le Japon, conflit qui devient une évidence dès la défaite russe en 1905.
La seule incertitude c'était quand. Dans l'immédiat c'était improbable puisque depuis 1902 Tokyo était alliée à la Grande-Bretagne à tel point que l'US Navy travailla sur certains scénarios qui nous paraissent bien chimériques à l'époque à savoir une guerre dans l'Atlantique entre l'US Navy et la Royal Navy pendant que 100000 soldats japonais débarquaient dans le Puget Sound.
Cette planification est d'autant plus délicate qu'à l'époque il n'y à pas de canal permettant de passer facilement de l'Atlantique au Pacifique et inversement.
L'ouverture du canal de Panama en 1914 bouleverse la planification militaire américaine mais impose in fine de nouvelles contraintes en l’occurrence une largeur limitée des coques des cuirassés américains (pour les Montana mort-nés les américains renoncèrent à cette largeur limitée ce qui aurait obligé ces cuirassés à rallier le Pacifique via le cap Horn ou le détroit de Magellan).
Le USS Wright (AV-1)
En dépit de ces contraintes, le nombre de navires de soutien est plutôt limité même en ce qui concerne l'US Navy. On trouve ainsi deux ravitailleurs d'aviation, huit ravitailleurs de destroyers, cinq ravitailleurs de sous-marins, trois navires-ateliers, deux transports de munitions, une vingtaine de pétroliers, un navire-hôpital et deux transports de troupes.
Sur le papier c'est en apparence important mais cela aurait été largement insuffisant pour combattre les japonais dans le Pacifique. C'est d'ailleurs ce qui fit la différence entre Tokyo et Washington.
Si les premiers n'ont jamais pu ni voulu développer une logistique puissante, bien organisée et bien équipée, les seconds l'ont anticipé dès avant guerre, préparant une montée en puissance vertigineuse de leurs navires de soutien.
Ce sont des dizaines de cargos et de pétroliers, souvent transformés en navires spécialisés qui vont suivre les Task Force de porte-avions, les Task Forces amphibies, les groupes de navires de surface pour fournir tout ce qu'une marine moderne à besoin.
On trouvait des pétroliers pour ravitailler les navires de combat, des pétroliers pour ravitailler les pétroliers, des pétroliers pour réalimenter les dépôts de l'arrière.
On trouvait également des cargos pour le transport des munitions, des vivres, des pièces détachées et autres fournitures. On trouvait également des navires spécialisés dans le soutien technique ou le soutien sanitaire.
De véritables bases navales mobiles sont aménagées dans différents atolls du Pacifique notamment à Ulithi et à Majuro, des bases permettant d'économiser les épuisants et chronophages aller et retour entre le «front» et la côte ouest.
Pour construire rapidement, les américains vont anticiper avec les travaux de la Maritime Commission, un organisme étatique chargé de financer la construction de navires marchands et éviter un déclassement profond de la marine marchande américaine.
Le 29 juin 1936 cette commission voit le jour. Le financement de navires doit permettre à la marine de guerre de disposer de navires réquisitionables, sauver les armateurs américains malmenés par la crise de 1929 et donner du travail à des chantiers navals qui n'avaient jamais été compétitifs en raison de coûts de production trop élevés par rapport à d'autres.
En 1937, la Commission Maritime prévoit la construction de cinquante navires par an pendant dix ans, des navires standardisés pour accélérer la production et faciliter réquisition et utilisation.
Le programme initial est doublé une première fois en 1939 (cent navires par an) puis une second fois en août 1940 (200 navires par an répartis entre 19 chantiers).
De ce programme massif sont issus les «Liberty Ship» et «Victory Ship» mais surtout les cargos C2 et C3 et une imposante flotte de pétroliers. Douze pétroliers type T3-S2-A1 sont commandés le 5 janvier 1938 pour des compagnies pétrolières mais ils vont en réalité être réquisitionnés par l'US Navy formant la classe Cimarron qui au final comptera 35 navires (quatre ultérieurement transformés en porte-avions d'escorte).
Le USS Hercules (cargo type C3) et ci-dessous le pétrolier USS Half Creek (pétrolier type T2)
Entre 1939 et 1945, la Commission Maritime à fait construire 4490 coques de cargos ou de paquebots soit 31629422 tonnes de jauge brut dont 2680 «Liberty Ship», 534 «Victory Ship», 60 cargos type Ocean pour les britanniques et 684 pétroliers (T1,T2 et T3). Les cargos type C3 sont construits à 258 exemplaires avec 28 modèles différents mis sur cale entre 1939 et 1951 dans douze chantiers.
Bien que le ravitaillement à la mer ait été développé avant guerre, le ravitaillement se fait souvent à flot à l'arrière et non en route sur le front.
Le ravitaillement en munitions se fait un temps au mouillage mais en février 1945 ont lieu les premiers ravitaillement en route de munitions et de charges solides. Le système est si bien huilé que la Fast Carrier Task Force (TF38/58) reste treize semaines sur seize à la mer entre le 6 octobre 1944 et le 26 janvier 1945.
La part la plus importante du ravitaillement est naturellement consacrée au carburant ce qui explique la construction de nombreux pétroliers.
Entre 1939 et 1946, 525 pétroliers type T2, 63 pétroliers T3 _plus grands que les précédents_ et 113 T1 plus petits que les T2 soit 701 navires plus 95 construits par des armateurs privés soit un total de 796 navires. Sur ces 796 navires, l'US Navy arme pour ses besoins propres 35 pétroliers T3 et 47 pétroliers T2.
La consommation de carburant est importante la 5ème flotte en avril 1945 consomme 26500 mètres cubes de mazout et 1750 mètres cubes d'essence d'aviation par jour !
Une véritable «route du pétrole» traverse le Pacifique. Les pétroliers de l'avant font la navette entre les groupes de combat et Ulithi aux Mariannes (principale base avancée de la marine américaine dans le Pacifique) où 16000 mètres cubes sont stockés en permanence.
Ce stock recomplété par d'autres pétroliers qui effectuent la navette entre Ulithi et les stocks de Saïpan, Guam, Kwajalein et Pearl Harbor (795000 mètres cubes), stocks eux même ravitaillés par des pétroliers depuis les Etats Unis.
On image aisément ce qui se serait passé si les japonais avaient pu et/ou avaient voulu se lancer dans une bataille du Pacifique comparable à celle de l'Atlantique. Il est évident que cela aurait sérieusement ralentit la contre-offensive américaine.
Les navires n'ont pas seulement besoin de carburant, il leur faut également des munitions, des pièces détachées, des vivres ce qui pousse les américains à aménager des cargos pour le ravitaillement à la mer. Des pétroliers sont même aménagés pour le ravitaillement et la distillation de l'eau.
Le destroyer USS Sigisbee (DD-502) sur le dock flottant ARD-26 à Guam
La logistique c'est aussi la réparation des navires ce qui implique la construction de docks flottant dont certains pouvaient caréner un porte-avions de type Midway (même si le USS Midway est arrivé trop tard pour participer au conflit).
Des bases avancées sont construites au fur et à mesure de l'avance, du «saut de puce» à travers le Pacifique : Majuro, Kwajalein, Eniwetok, Manus, Guam (où s'installe le commandement en chef de la flotte du Pacifique, l'amiral Chester Nimitz) Saïpan, Ulithi, Leyte et enfin Okinawa.
En ce qui concerne les groupes aériens, des porte-avions d'escorte officieusement appelés CVET (Carrier Vessel Escort Transport) sont chargés du transport d'appareils et d'équipages pour compléter les effectifs des groupes aériens embarqués.
Lors des ravitaillement à la mer, ces CVET transfèrent les équipages et des appareils neufs et récupèrent les appareils réparables (les britanniques auront le même objectif en construisant l'Unicorn bien vite utilisé comme porte-avions standard puis en transformant le Pioneer et le Perseus, deux porte-avions léger de classe Colossus en navires-ateliers pour l'aviation embarquée).
C'est ainsi qu'en mars 1945 est constitué à Ulithi, le Logistic Support Group 50.8 ou Servron 6 (Service Squadron 6) qui sous le commandement du contre-amiral Donald B. Beary (croiseur Détroit CL- comprend deux groupes composé de pétroliers, de transports de munitions et de vivres, de remorqueurs et bâtiments d'escorte et deux groupes de porte-avions d'escorte de soutien (CVET). Le LSG 50.8 devient le TG 30.8 le 27 mai 1945.
Le dock-flottant ABSD-1 supportant le USS West Virginia (BB-48)
_________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
Dernière édition par clausewitz le Sam 03 Aoû 2019, 14:47, édité 1 fois
clausewitz Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Mar 30 Juil 2019, 17:46
Les évolutions du soutien logistique à la mer
Les mutations de l'après guerre
Le second conflit mondial terminé, les Etats-Unis s'empressent de démobiliser pour permettre à l'économie de reprendre son cours «normal».
Les effectifs sous les drapeaux sont considérablement réduits, de nombreux navires sont soit désarmés et démolis (pour les plus anciens), mis en réserve sous cocon (pour les plus récents).
La logistique tire les leçons du second conflit mondial. Désormais le ravitaillement se fait en route pour le carburant mais aussi les charges solides.
Le USS Ditmarschen (AOR-110)
Ultérieurement, l'arrivée de l'hélicoptère permettra également le ravitaillement à la verticale. La capture du ravitailleur allemands KMS Dithmarschen devenu le USS Conecuh (AO-110) permet aux américains d'affiner les caractéristiques de leurs futurs ravitailleurs.
La logistique à la mer prend d'autant plus une importance capitale que les risques de voir les bases navales et les ports anéantis par des frappes nucléaires soviétiques sont importants. C'est la théorie des «reins brisés» qui doit permettre aux forces armées occidentales de pouvoir continuer à combattre même sans leurs bases (les britanniques se donnaient pour objectif de tenir six semaines sans s'appuyer sur leurs bases traditionnelles).
De nouveaux bâtiments-bases sont ainsi construits pour créer de véritables bases navales mobiles notamment pour les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins qui imposaient des servitudes logistiques particulièrement importantes entre le réacteur nucléaire et les missiles balistiques eux aussi nucléaire.
Le bâtiment-base de sous-marins (submarine tender) USS Proteus (AS-19)
Grâce à l'évaluation du ravitailleur allemand, les américains comprennent l'utilité de regrouper sur une même coque un pétrolier et un ravitailleur, donnant naissance au concept de pétrolier-ravitailleur, les premiers vrais navires de ce type étant les Sacramento et les Wichita.
Parallèlement est constitué un Military Sea Transportation Service (MSTS) destiné au transport de troupes et de matériel à l'aide de navires civils qu'ils appartiennent en propre au gouvernement américain ou qui auraient été réquisitionnés auprès d'armateurs américains.
C'est une rationalisation d'un dispositif plus complexe qui assurait cette mission. Pas moins de quatre agences s'occupaient de cette tâche : le Naval Ocean Transportation Service (NOTS) de la marine, le L'Army Transport Service (ATS) de l'armée de terre, le War Shipping Administration et le Fleet Support Service de la Maritime Commission.
Un Joint Military Transportation Command (JTMC) supervise en théorie l'ensemble mais cela devient rapidement une usine à gaz qui réclame une organisation centralisée.
Voilà pourquoi est créé le MSTS qui devient le 1er août 1970 le Military Sealift Command (MSC), un organisme civil avec des détachements militaires, un organisme destiné à assurer le transport et le ravitaillement des troupes américaines outre-mer notamment durant les conflits coréens et vietnamiens.
Outre les transports, le MSTS/MSC va gérer des navires prépositionnés outre-mer, navires stockant du matériel pour accélérer l'envoi de troupes qui arrivaient sur zone par avion ce qui permettait de gagner plusieurs jours.
Avec la fin de la guerre froide, l'US Navy se recentre sur ses missions de combat, transférant ses navires de soutien au MSC, navires qui perdent leur armement avant le transfert. Désormais la construction de navires de soutien se fait directement au profit du MSC.
Le USNS Bob Hope (T-AKR-300)
Les Sacramento, premiers pétroliers ravitailleurs américains Le USS Sacramento (AOE-1)
Juste après le second conflit mondial, les alliés se partagent les restes de la Kriegsmarine. Si la France les réutilisent comme navires de première ligne faute de mieux, les alliés occidentaux et soviétiques se contentent généralement de les tester pour en tirer des pistes de réflexion pour de futurs navires.
Les américains s'emparent du Dithmarschen qui est remis en service sous le nom de USS Conecuch (AO-110). Ce navire en service jusqu'en 1956 et démoli en 1960 va alimenter une réflexion plus ancienne sur un ravitailleur polyvalent.
Le USS Camden (AOE-2)
L'officier à l'origine de cette réflexion est pourtant pas vraiment connu pour ses connaissances en matière de soutien logistique puisqu'il s'agit de l'amiral Arleigh «31-knots Burke» Burke, plus connu pour son agressivité au combat à la tête des destroyers américains.
Durant le second conflit mondial il envisage un navire de soutien combinant les capacités d'un pétrolier de flotte (AO), d'un ravitailleur en munitions (AE) et d'un ravitailleur de vivres (AF). Outre réduire le nombre de navires, cette combinaison associée à une vitesse élevée permettait à ce navire de suivre les groupes de porte-avions.
Le USS Seattle (AOE-3)
A l'époque ce choix d'intégrer un ravitailleur au sein d'un Carrier Task Group n'était pas lié au nucléaire (en réduisant la vulnérabilité de la logistique à une frappe atomique) mais au retour d'expérience de la guerre du Pacifique.
Le USS Detroit (AOE-4)
A plusieurs reprises des problèmes de communication et des problèmes météos ont rendu impossible le ravitaillement avec les conséquences que l'on imagine facilement.
C'est l'acte de naissance de quatre unités de classe Sacramento, des navires classés AOE (Fast Combat Support Ship). Une cinquième unité non baptisée annulée en 1968.
Ces navires étaient bien plus gros que les ravitailleurs de génération précédente, embarquant beaucoup plus de munitions, de carburant, de vivres, de pièces détachées que la génération précédente.
Ils étaient bien plus rapides avec une vitesse de 26 nœuds pour leur permettre de suivre les porte-avions qui naviguaient à environ 30 nœuds.
A noter que les deux premiers navires (Sacramento Camden) se sont partagés l'appareil propulsif initialement destiné au cuirassé de classe Iowa Kentucky dont la construction fût abandonnée à la fin du second conflit mondial.
Le USS Sacramento (AOE-1) est en service de 1964 à 2004, le USS Camden (AOE-2) est en service de 1967 à 2005, le USS Seattle (AOE-3) est en service de 1969 à 2005 et enfin le USS Detroit (AOE-4) l'est entre 1970 et 2005.
Sur le plan techniques ces navires déplaçaient 53600tons, mesuraient 242.3m de long sur 32.6m de large avec un tirant d'eau de 11.9m, filaient à 26 nœuds avec un armement composé de missiles Sea Sparrrow et de systèmes anti-missiles Phalanx. Son équipage est de 600 hommes.
Genèse des Wichita Le USS Wichita (AOR-1)
Dans l'immédiat après guerre, le porte-avions n'est pas vraiment en odeur de sainteté au sein des forces armées américaines en dépit d'un rôle capital dans la guerre du Pacifique.
Ce scepticisme était en grande partie lié à la bombe atomique qui était vue comme une arme décisive qui rendait le porte-avions inutile. Rassemblant sur une coque réduite du carburant, des munitions et des produits combustibles, il était considéré comme particulièrement vulnérable aux coups.
A cela s'ajoute la rivalité entre la marine et la jeune armée de l'air indépendante dont l’appétit inquiétait l'US Navy et l'USMC qui se voyaient déjà privés de toute aviation au profit d'une USAF rassemblant tout ce qui vole.
La guerre de Corée comme plus tard la guerre du Vietnam allaient montré aux autorités politiques et militaires l'utilité d'une base mobile d'aviation capable de se déplacer de plusieurs centaines de miles en 24h. Durant le conflit coréen, on verra un porte-avions frapper depuis la mer Jaune sur la côte occidentale de la péninsule coréenne, traverser le détroit de Tsushima pour rapidement frapper la côte orientale depuis la mer du Japon.
De nouveaux porte-avions vont être commandés quelques années après l'échec du United States tandis que les porte-avions existants sont transformés pour accueillir plus facilement des avions à réaction.
Des Essex sont ainsi transformés en porte-avions anti-sous-marins, intégrant des groupes de chasse pour traquer les loups gris de l'amiral Gorshkov. Pour soutenir ces porte-avions, on à besoin de navires semblables aux Sacramento mais pouvant avoir des performances moins élevées que les navires décrits plus haut.
Sept navires vont donc être construits, des navires classés AOR (Replenishment Fleet Tanker) qui étaient donc initialement destinés au soutien des porte-avions ASM (CVS) alors que les Sacramento étaient destinés au soutien des porte-avions d'attaque (CVA).
Cette distinction va devenir caduque en 1975 quand tous les porte-avions deviennent polyvalents (CV) suite au désarmement progressif des Essex et l'échec de la mise en service de leurs successeurs en l’occurrence le projet de Sea Control Ship (SCS) et des différentes variantes plus ou moins grandes.
Ces navires intègrent des moyens de transbordement mais aussi des moyens aériens pour le transfert de matériels par hélicoptère. Les six premiers ne disposaient que d'une plate-forme alors que le dernier disposait d'une plate-forme et d'un hangar, hangar ajouté ultérieurement sur les autres navires.
Boeing UH-46D Sea Knight au dessus du USS Kiska (AE-35) (classe Kilauea)
Ces navires sont baptisés Wichita, Milwaukee,Kansas City,Savannah,Wabash,Kalamazoo et Roanoke.
A SUIVRE
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clausewitz Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Mer 31 Juil 2019, 17:25
CARRIERE OPERATIONNELLE
Le USS Wichita (AOR-1) Le USS Wichita (AOR-1) à la mer
Présentation 16 mars 1968 : le futur AOR-1 prend contact avec son élément
-Le USS Wichita (AOR-1) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics Quincy Shipbuilding Division sis à Quincy (Massachussetts) le 16 juin 1966 lancé le 16 mars 1968 et commissioned le 7 juin 1969.
Photo de la ville de Wichita
L'AOR-1 est le deuxième navire de l'US Navy à porter le nom de cette ville du Kansas, un état du Midwest. Peuplée de 389255 habitants en 2018 (644 888 habitants en comptant l'agglomération), c'est la plus grande ville de l'état.
Arrosée par la rivière Arkansas, elle fût longtemps une ville de fermiers et de cowboys mais depuis les années vingt sa richesse repose essentiellement sur l'industrie aéronautique.
Le USS Wichita (CA-45)
L'AOR-1 succède à un croiseur lourd, le CA-45, un croiseur associant la coque des Brooklyn avec l'armement annonçant les croiseurs lourds de classe Baltimore (neuf canons de 203mm en trois tourelles triples).
Mis sur cale le 28 octobre 1935, il est lancé le 16 novembre 1937 et commissioned le 16 février 1939. Survivant au second conflit mondial, il est désarmé le 3 février 1947 et mis sous cocon jusqu'au 1er mars 1959 quand il est rayé du Naval Vessel Register puis vendus à la démolition.
Depuis un troisième navire à été baptisé. Il s'agit d'une navire de combat léger, un Light Combat Ship (LCS), une unité de classe Freedom, la LCS-13. Construit par les chantiers navals Marinette Marine, il à été mis sur cale le 9 février 2015 lancé le 17 septembre 2016 et commissioned le 12 janvier 2019, ayant Mayport pour port d'attache.
Carrière opérationnelle Le USS Wichita (AOR-1) à la mer
Achevé au Boston Naval Shipyard (site historique de la marine américaine qui vit ses dernières heures à l’époque), le pétrolier-ravitailleur quitte le Massachussetts le 17 juin 1966 pour rallier la côte ouest, faisant escale à San Juan (Porto Rico) et en baie de Guantanamo (Cuba). Il franchit le canal de Panama puis rallie Long Beach (Californie) le 19 juillet.
Jusqu'au mois de novembre, il resta dans les eaux californiennes pour différents essais et mise en condition opérationnelle.
En février 1970, il connait une nouvelle période d'entretien qui fait suite à une longue période d'utilisation. Il reprend du service au mois d'avril, affinant sa préparation en entrainant notamment son équipage au contrôle des avaries de combat.
Le USS Wichita (AOR-1) ravitaillant le USS Sterett (CG-31)
Le 22 juin 1970, le USS Wichita (AOR-1) appareille pour son premier déploiement en Extrême-Orient (Westpac deployment). Il passe sous le contrôle de la 7ème flotte le 4 juillet et arrive à Subic Bay une semaine plus tard.
Après avoir complété ses stocks aux Philippines, le pétrolier-ravitailleur reprend la mer pour soutenir les navires engagés dans la guerre du Vietnam notamment les porte-avions qui bombardaient le Nord-Vietnami depuis Yankee Station, une coordonnée géographique située dans le Golfe du Tonkin.
Il effectua cinq tour of duty avant de rallier Subic Bay pour remplir ses stocks avant de retourner «au boulot». Il y eut quelques exceptions notamment deux escales de détente à Hong Kong. Il rentre à Long Beach le 2 février 1971.
Jusqu'au mois d'août, le Wichita resta à proximité _tout est relatif_ de son port d'attache puisqu'il effectua une remise en condition, des ravitaillements au profit des navires dans les eaux californiennes ainsi que des escales dans les ports américains et canadiens. Il assura également le soutien logistique des tests d'une nouvelle torpille, la Mark 48 toujours en service actuellement dans ses dernières versions.
Le 7 août 1971, le Wichita reprend la mer pour son deuxième déploiement au sein de la 7ème flotte, arrivant à Subic Bay le 24, effectuant son premier ravitaillement à la mer le 31. Après deux périodes de présence au large du Vietnam, le pétrolier-ravitailleur fait escale dans le port thaïlandais de Sattahip à la fin du mois d'octobre.
Après deux autres périodes de présence à cheval sur les mois de novembre et de début de décembre, le Wichita reçut l'ordre le 10 décembre 1971 de rallier la Task Force 74, un groupe occasionnel mis sur pied pour éviter que la deuxième guerre indo-pakistanaise ne dégénère et ne s'étende à toute la région.
La TF-74 reste sur zone jusqu'au début du mois de janvier 1972 avant que tous les navires participant à cette Task Force ne retournent au large du Vietnam. Le Wichita ne s'attarda pas dans les eaux vietnamiens, ralliant Subic Bay pour une période consacrée au repos de l'équipage et à l'entretien du navire. Il retourne brièvement à Yankee Station en février avant de mettre cap à l'est, rentrant à Long Beach le 31 mars 1972.
Il est immobilisé pour entretien puis carénage au Hunters Point Naval Shipyard en baie de San Francisco. Le 17 juillet, il reprend la mer pour un troisième déploiement sous l'autorité de la 7ème flotte en Extrême-Orient.
Le USS Wichita (AOR-1) à la mer
Arrivé à Subic Bay le 4 août, il passa six mois, effectuant six tours of duty pour fournir aux navires présents sur zone carburant, munitions, vivres, pièces détachées, équipement divers. Il fit également escale à Hong Kong et à Sattahip. Il est de retour en Californie le 16 mars 1973. C'est la fin du troisième et dernier déploiement lié à la guerre du Vietnam. Ce ne sera cependant pas la fin des Westpac Deployment.
En septembre 1973, le pétrolier-ravitailleur retourne en Extrême-Orient pour son quatrième déploiement, son premier de temps de paix. Il assure un soutien régulier au profit des navires de la 7ème flotte mais aussi aux navires d'un groupe de porte-avions déployés dans l'Océan Indien. Il est de retour à Long Beach le 26 mars 1974.
Le 28 juin 1974, il est confié aux bons soins du Long Beach Naval Shipyard pour son premier grand carénage. Ce grand carénage va s'achever en janvier 1975.
Le 24 janvier 1975, il change de porte d'attache, Long Beach étant remplacé par San Francisco, son carénage s’achève quatre jours plus tard. Après des essais, il effectue un voyage en direction d'Acapulco (Mexique) avant de réaliser sa remise en condition au large de San Diego. Il arrive finalement dans son nouveau port d'attache le 4 avril 1975.
Après un mois de préparation, il appareille de Frisco le 6 mai pour un déploiement de sept mois sous l'autorité de la 7ème flotte. Arrivé à Subic Bay le 24 mai, il alterna entre exercices, ravitaillement et escales à Hong Kong, Sasebo et Yokosuka sans compter la base navale implantée en baie de Subic. Le 26 novembre 1975, il quitte les Philippines pour rallier San Francisco le 15 décembre via Pearl Harbor.
Le USS Wichita (AOR-1) passe toute l'année 1976 au large de San Francisco pour un entretien de routine, achevant l'année en préparant son sixième déploiement en Extrême-Orient.
Ce déploiement commence lorsqu'il appareille le 12 avril 1977 après une période de remise en condition. Arrivé à Subic Bay le 4 mai, il reste d'abord à proximité de la grande base navale américaine de la région avant d'opérer en mer de Chine méridionale et la mer du Japon, opérant depuis notamment les ports de Sasebo et de Yokosuka.
Le 6 novembre 1977, il quitte Yokosuka pour rentrer aux Etats-Unis rentrant à San Francisco le 21 novembre.
Après entretien et remise en condition, visite des ports de la région et entrainement des réservistes, le pétrolier-ravitailleur participe aux phases initiales de l'exercice RIMPAC 78, faisant escale à Pearl Harbbor les 5 et 6 avril 1978 pour remplir ses stocks et permettre à son équipage de souffler brièvement. Il revient à Pearl Harbor à la fin du mois après la fin de l'exercice.
De novembre 1978 à septembre 1979, le pétrolier-ravitailleur subit une refonte de neuf mois au chantier navals de Hunters Point. Il effectue ensuite une remise en condition jusqu'en mars 1980, faisant escale à Vancouver, Mazatlan et San Diego.
L'année 1980 le vit participer à un nouveau déploiement en Extrême-Orient, déploiement sans autre événement saillant que la perte d'un CH-46 dans le golfe d'Oman le 16 juillet 1980 avec la mort de trois membres d'équipage. Il fit escale à Hawaï, à Subic Bay, à Singapour, à Diego Garcia, Misrah (Oman) et à Pattaya (Thaïlande) ;
Durant la traversée du golfe de Thaïlande, le pétrolier-ravitailleur repêcha des boat-people qui venaient d'être rançonnés par des pirates. Ils furent débarqués à Pattaya, rejoignant un camp de réfugié. Pour cette action, l'équipage reçut l'Humanitarian Service Medal. Victime d'une avarie, il effectua la traversée jusqu'en Californie sur une seule hélice.
Le 15 juillet 1983, le Wichita et bien d'autres navires dont le groupe de combat du porte-avions Ranger appareilla pour un déploiement en Extrême-Orient mais cinq jours plus tard cette flotte fût déroutée pour un exercice militaire prévu au large des côtes d'Amérique Centrale.
Outre le pétrolier-ravitailleur et le porte-avions, on trouvait le croiseur lance-missiles USS Horne (CG-30) de classe Belknap, les destroyer lance-missiles USS Lynde McCorrmick (DD-958/DDG- (classe Charles F. Adams) Fletcher (DD-992) et Fife (DD-991) (classe Spruance), la frégate de classe Knox USS Marvin Shield (FF-1066) (classe Knox) et le USS Camden (AOE-2) de classe Sacramento.
Durant le premier ravitaillement, le Wichita entra en collision avec le Ranger étant assez sérieusement endommagé. Il du passer trois semaines en réparations à Subic Bay pendant que le reste de la petite escadre continuait son déploiement dans l'Océan Indien et le Golfe Persique.
A peine réparé, le pétrolier-ravitailleur du participer aux recherches du Boeing 747 immatriculé KAL-007 de la Korean Airliner qui avait été abattu par les soviétiques au large de l'île de Sakhalline, visiblement suite à une méprise entre cet appareil et un RC-135 Rivet Joint de renseignement électronique.
Il passa 45 jours en mer au large du Japon pour cette mission à laquelle participe également le USS Sterett (CG-31), le USS Callaghan (DDG-994), le USS Badger (FF-1031), le USS Brooke (FFG-1), le USS Conservor (ARS-39), le USS Narrangansett (ATF-197) et le USCG Munro (WHEC-724).
Ce déploiement fût marqué par des escales à Panama, à Pearl Harbor, à Guam, à Subic Bay, à Singapour, à Chin Hae en Corée du Sud, à Pattaya en Thaïlande, à Hong Kong, à Yokosuka et à Nagasaki.
Le dernier déploiement en Extrême-Orient du pétrolier-ravitailleur commença en septembre 1989 quand il quitte la Californie, cap à l'ouest. Il participe à l'exercice PACEX 89, exercice qui rassembla le plus grand nombre de navires depuis 1945 !
Au cours d'un exercice d'entrainement à la navigation, on vit ainsi cinq groupes de combat et une flottille japonaise répartis sur six colonnes. Entre deux phases de cet exercice, le Wichita fit escale à Hong Kong en octobre, à Subic Bay en novembre, à Pattaya et à Singapour en décembre, Diego Garcia en janvier, pas moins de cinq escales à Mascate (Oman) en février, Ko Phuket en Thaïlande et à nouveau Subic Bay en février. La dernière escale du déploiement eut lieu à Pearl Harbor où les familles des marins furent embarqués pour la vie de la traversée qui vit le ravitailleur soutenir le porte-avions USS Entreprise (CVN-65) et ses escorteurs.
Jusqu'à son désarmement, le pétrolier-ravitailleur n'effectua plus que de courtes sorties et des escales pas trop éloignées de son port d'attache. Ce n'était pourtant pas les vacances puisque le Wichita embarqua à plusieurs reprises des gardes-côtes pour lutter contre un narcotrafic endémique. Fin 1990, au cours de travaux, il reçut deux systèmes antimissiles Phalanx.
Le USS Wichita (AOR-1) désarmé et stocké en attendant qu'on décide de son sort final
Le USS Wichita (AOR-1) est decommissioned le 12 mars 1993. Rayé du Naval Vessel Register le 15 février 1995, il est transféré à l'United States Maritime Administration le 18 décembre 1998 et mouillé à Suisun Bay (Californie), l'un des trois mouillages de la National Defense Reserve Fleet (les autres étant la rivière James en Virginie et Beaumont au Texas). Il à été vendu à la démolition en 2013 et démantelé à Brownsville au Texas.
L'ex-Wichita quittant Mare Island après nettoyage de la coque et préparation pour le long remorquage en direction du Texas
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Mer 31 Juil 2019, 17:39
Le USS Milwaukee (AOR-2) Le USS Milwaukee (AOR-2) à la mer
Présentation 1er janvier 1969 : lancement du futur AOR-2
-Le USS Milwaukee (AOR-2) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics Corporation de Quincy (Massachussetts) le 29 novembre 1966 lancé le 1er janvier 1969 et commissioned le 1er novembre 1969.
Montage photo sur la ville de Milwaukee
La deuxième unité de classe Wichita est le quatrième navire à porté le nom de cette ville du Wisconsin. Peuplée en 2014 de plus de deux millions d'habitants, c'est la 31ème ville la plus peuplée des Etats-Unis, la première du Wisconsin et la cinquième du Midwest. Située sur la rive occidentale du lac Michigan, elle tire sa richesse des services.
Le pétrolier-ravitailleur succède à un monitor de la marine nordiste en service de 1864 à sa destruction en 1865, un croiseur protégé de classe Saint Louis, le C-21 en service de 1906 à 1917 et un croiseur léger de classe Omaha, le CL-5 en service du 20 juin 1923 au 20 avril 1944 date à laquelle il est loué à la marine soviétique, devenant le Murmansk. Rendu aux Etats-Unis le 16 mars 1949, il est vendu à la démolition le 10 décembre de la même année.
Le USS Milwaukee (LCS-5)
Depuis un cinquième navire à porté ce nom. Il s'agit d'un navire léger de combat de classe Freedom, le LCS-5. Construit par les chantiers Marinette Marine situé dans l'état du Wisconsin, il à été mis en service le 21 novembre 2015 avec pour base Mayport en Floride.
Carrière opérationnelle Le Milwaukee à la mer
Après un déploiement en Méditerranée (février à juillet 1971) suvit par un déploiement en Atlantique Nord (août à novembre 1971) et par un second déploiement en Méditerranée (juin à octobre 1972), le Milwaukee participe à la guerre du Vietnam entre le 12 novembre 1972 et le 20 février 1973.
De septembre 1973 à février 1974, le pétrolier-ravitailleur est immobilisé pour un grand carénage. Il effectue ensuite sa remise en condition, mouillant en avril 1974 en baie de Guantanamo.
Le Milwaukee en ravitaillement en compagnie d'un porte-avions
En septembre 1976 au retour d'un déploiement de routine il transporte avec le USS Sylvania (AFS-2) les éléments de l'exposition sur le célèbre pharaon Toutankhamon, exposition qui allait être organisée à New York.
En juin et juillet 1977, il est présent dans les eaux britanniques pour participer notamment aux célébrations du jubilé d'argent (vingt-cinq ans de règne) de la reine Elizabeth II.
En septembre et octobre 1977, le Milwaukee effectue deux déploiements en mer des Caraïbes en soutien d'exercices de la flotte de l'Atlantique. Il en profite pour faire escale à Roosevelt Roads (Porto Rico) et à Saint Thomas (Iles Vierges Américaines).
Le USS Milwaukee (AOR-2) à la mer
De mars à mai 1978, le pétrolier-ravitailleur subit un petit carénage puis enchaîne par un déploiement en Méditerranée sous l'autorité de la 6ème flotte jusqu'en septembre 1979.
Le USS Milwaukee (AOR-2)
Le 1er mars 1980, il est percuté par le pétrolier malaisien Santo Prestige victime d'une panne totale de propulsion alors que le pétrolier-ravitailleur était mouillé à Norfolk. Cette collision provoque une brèche de 12m de long sur 4.5m de large.
Il est à nouveau déployé en Méditerranée de janvier à août 1982, enchainant par des déploiements dans l'Océan Indien et l'Atlantique Nord et ce jusqu'à la fin de l'année. Il retourne à nouveau dans l'Atlantique Nord d'avril à juillet 1984. En 1985, il participe à l'exercice anti-sous-marin ARCTIC SHAREM.
Le USS Milwaukee (AOR-2) opère à nouveau en Méditerranée de juin à novembre 1986 avant d’enchaîner par un déploiement au long cours de février à août 1988 puisque le pétrolier-ravitailleur traine ses hélices en Méditerranée, dans l'Océan Indien et dans le Golfe Persique. Il retourne en Méditerranée d'octobre 1989 à avril 1990.
Le USS Milwaukee (AOR-2) (bis)
Sa dernière expérience opérationnelle est une participation d'août 1990 à décembre 1991 aux opérationq DESERT SHIELD/STORM soit la première guerre du Golfe.
Le USS Milwaukee (AOR-2) est désarmé le 27 janvier 1994 et rayé du Naval Vessel Register le 8 avril 1997.
Il est transféré à la Maritime Administration (MARAD) le 24 février 2001 et mouillé dans l'estuaire de la rivière James sur le site de Fort Eustis en Virginie. Il est vendu à la démolition à la société Bay Bridge de Chesapeake (Virginie) le 14 janvier 2009 pour la somme de 56410 $. Il est arrivé à Bay Bridge le 10 février 2009 et démantelé dans la foulée.
Avant de rallier l'estuaire de la rivière James, l'ex-Milwaukee était amarré dans l'enceinte de l'ancien Philadelphia Navy Yard
A SUIVRE
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Jeu 01 Aoû 2019, 13:35
Le USS Kansas City (AOR-3) Le Kansas City ravitaillant le USS Coral Sea (CV-43) et le USS John Paul Jones (DDG-32)
Présentation Deux photos de la construction du Kansas City
-Le USS Kansas City (AOR-3) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics de Quincy (Massachussetts) le 20 avril 1969 lancé le 28 juin 1969 et commissioned le 6 juin 1970.
Montage photo sur cette grande ville du Midwest
La troisième unité de classe Wichita est le premier navire à porter le nom de cette autre ville du Midwest. Fondée dans les années trente à la confluence des fleuves Missouri et Kansas, la ville initialement baptisée Kansas devient Kansas City suite à la création du Territoire du Kansas en 1850.
Peuplée en 2018 de 491 918 habitants (trente-huitième ville la plus peuplée des Etats-Unis), elle tire sa richesse à la fois d'industries mais aussi de services et d'emplois publics.
La ville à été marquée le 17 juillet 1981 par l'effondrement de deux passerelles dans l'hôtel Hyatt Regency, catastrophe qui fit 114 morts et 216 blessés. Ce sera le pire bilan d'un effondrement jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001.
Si l'AOR-3 est le premier navire de la marine américaine, cela n'aurait pas du être le cas puisqu'il aurait du être précédé par un croiseur lourd, le CA-128 de classe Oregon City.
Dix unités de cette évolution des Baltimore étaient prévues mais seulement quatre furent achevés dont un en navire de commandement.
Le CA-128 fût mis sur cale aux chantiers navals Bethlehem Steel de Quincy le 9 juillet 1945 mais la construction est annulée dès le 12 août suite à la capitulation japonaise et les éléments mis sur cale sont feraillés.
Le PCU (Pre-Commissioned Unit) Kansas City (LCS-22)
Le pétrolier-ravitailleur va être suivit par un navire léger de combat de classe Independence, le LCS-22. Lancé le 19 octobre 2018, il se prépare à l'heure actuelle à mener ses essais à la mer.
Carrière opérationnelle Base navale d'Alameda (San Francisco). A quai, leUSS Enterprise (CVN-65), le USS Coral Sea (CV-43),le USS Kansas City (AOR-3),le USS Wabash (AOR-5) et le USS Oriskany (CV-34)
Le Kansas City est dès sa mise en service engagé dans la guerre du Vietnam, conflit qui vit ses dernières heures.
Il est ainsi déployé en 1971, participant à ce que les américains ont appelé la phase VII de la contre-offensive (Counter Offensive Phase Seven) du 12 au 27 juin 1971. Il participe ensuite à la phase 1 de la Consolidation, étant déployé en première ligne du 9 au 26 juillet, du 6 au 30 août, du 6 au 8 septembre, du 26 septembre au 13 octobre et enfin du 21 octobre au 3 novembre 1971, mettant alors cap sur les Etats-Unis.
Le USS Kansas City (AOR-3) quittant San Francisco, passant sous le mythique Golden Gate Bridge
L'année suivante il participe au soutien des navires américains alors que règne un cessez-le-feu précaire, cessez-le-feu qui fait suite à l'échec de l'offensive de printemps.
Le Kansas City est ainsi déployé du 5 au 28 mai, du 9 au 24 juin, du 4 au 19 juillet, du 28 juillet au 15 août, du 29 août au 8 septembre, du 27 septembre au 18 octobre et enfin du 1er au 26 novembre 1972. Il retournera ensuite au Vietnam d'avril à novembre 1973.
Le USS Kansas City (AOR-3)
Stationné à Alameda en baie de San Francisco, le pétrolier-ravitailleur était régulièrement déployé en Extrême-Orient sous l'autorité de la 7ème flotte, flotte d'abord destinée à défendre Formose avant d'être à la pointe des interventions américaines en Corée et au Vietnam.
Le Kansas City est ainsi déployé en Extrême-Orient de septembre 1974 à mars 1975. Le 24 février 1975 à Subic Bay , il entre en collision avec le destroyer lance-missiles USS Henry B. Wilson (DDG-7) mais les dégâts sont limités.
Le USS Kansas City (AOR-3) dans la Colombia River
Après un carénage de juin 1975 à janvier 1976, le pétrolier-ravitailleur effectue un nouveau déploiement au profit de la 7ème flotte de juin 1976 à avril 1977. En octobre, il participe à l'opération KANGAROO II à Kwajalein.
Il effectue un nouveau déploiement entre août 1978 et mai 1979, une croisière opérationnelle qui le conduit à trainer ses hélices dans le Pacifique, dans l'Océan Indien et dans le Golfe Persique. Il est immobilisé pour petit carénage au bassin de février à juillet 1980.
Les déploiements en Extrême-Orient (WestPac Deployment) s'enchainent avec une croisière de février à juillet 1981, d'octobre 1984 à octobre 1985 et de juillet 1987 à janvier 1988.
Durant ce dernier déploiement, le pétrolier-ravitailleur est intégré au Missouri Battle Group, le groupe de combat organisé autour du cuirassé USS Missouri (BB-63). Outre le «cuirassé de la victoire» et le pétrolier-ravitailleur, il comprend le croiseur lance-missiles USS Long Beach (CGN-9), le destroyer USS Hoel (DDG-13) et la frégate USS Curts (FFG-38). Ce groupe de combat va participer à l'opération EARNEST WILL, la protection des pétroliers koweïtiens contre les irakiens. Il subit un nouveau carénage d'octobre 1988 à février 1989.
Le USS Kansas City (AOR-3) à la mer
Le USS Kansas City (AOR-3) est ensuite engagé dans DESERT SHIELD (Bouclier du Désert) puis dans DESERT STORM (Tempête du Desert), l'intervention alliée (en grande partie américaine) suite à l'invasion du Koweit par l'Irak le 2 août 1990.
L'opération DESERT SHIELD est destinée à protéger l'Arabie Saoudite et ses précieux puits de pétrole contre une invasion irakienne, l'armée de Saddam Hussein étant considérée à l'époque comme la quatrième armée du monde. Ce n'est qu'à partir du 17 janvier 1991 que Bouclier du Désert se transforme en Tempête du Désert.
Le 14 janvier 1991, le pétrolier-ravitailleur est percuté par le destroyer USS Harry W. Hill (DD-986) et si le Kansas City passe trois semaines en réparations à Dubai, le destroyer plus sérieusement endommagé va passer trois mois en réparations sur le dock flottant de la base navale de Subic Bay.
Rentré aux Etats-Unis en juin 1991, le USS Kansas City (AOR-3) subit un grand carénage de novembre 1991 à mars 1992. Il effectue un nouveau déploiement dans l'Océan Indien et le Golfe Persique d'avril 1992 à juillet 1992 puis à nouveau de février à juillet 1993 avec notamment un déploiement au large de la Somalie en avril 1993 lors de l'opération RESTORE HOPE.
Le USS Kansas City (AOR-3) est désarmé le 7 octobre 1994. Il est rayé du Naval Vessel Register (NVR) en juillet 1997 et transféré sous l'autorité de la Maritime Administration (MARAD). Il est mouillé à Suisun Bay en Californie au sein d'un des trous dépôts de la National Defense Reserve Fleet.
Deux photos de l'ex-Kansas City mouillé à Suisun Bay
Après plus de quinze ans sous cocon, l'ex-pétrolier ravitailleur est vendu à la démolition le 11 juin 2013 à la société All Star Metals sis à Brownsville (Texas). Il rallie le site de l'ancien arsenal de Mare Island Navy Yard où sa coque est inspectée, nettoyée et préparée pour le remorquage. Il quitte la Californie le 16 août 2013 et rallie le Texas le 20 octobre 2013. Il est immédiatement déconstruit.
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Jeu 01 Aoû 2019, 13:50
Le USS Savannah (AOR-4)
Présentation
-Le USS Savannah (AOR-4) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics de Quincy (Massachussetts) le 22 janvier 1969 lancé le 23 avril 1970 et commissioned le 5 décembre 1970.
L'AOR-4 est le cinquième navire baptisé du nom de la principale ville de l'Etat de Georgie et ancienne capitale (c'est aujourd'hui Atlanta).
Le premier fût une galère armé d'un canon utilisé de 1799 à 1802 suivi par une frégate en service de 1842 à 1862 mais vendu à la démolition seulement en 1883 puis par un ravitailleur de sous marins, ancien navire allemand de 1899 saisi en 1917 et utilisé jusqu'à son désarmement en 1934. Vendu à un armateur de Seattle, il ne fût vendu à la démolition qu'en 1954 et enfin par un croiseur léger de classe Brooklyn.
Le USS Savannah (CL-42) lors du Navy Day (21 octobre 1945)
Ce dernier est mis en service le 10 mars 1938, combattant durant le second conflit mondial étant sérieusement endommagé lors de l'opération AVALANCHE à Salerne. Voilà pourquoi ce croiseur ne sera pas transféré à une marine sud-américaine.
Mis en réserve le 22 avril 1946 à l'Arsenal de Philadelphie, il est désarmé le 3 février 1947, rayé du Naval Vessel Register le 1er mars 1959 et vendu à la démolition le 25 janvier 1966 à Bethlehem Steel Company.
Succédant à l'AOR-4, un cinquième navire à été baptisé de ce nom. Il s'agit du LCS-28 de classe Independence. Il est toujours en cours de construction à l'été 2019.
Carrière opérationnelle Le USS Savannah (AOR-4) à la mer
Après sa croisière de mise en condition en baie de Guantanamo, le pétrolier-ravitailleur rallie Norfolk son port d'attache où il arrive le 12 mai. Pleinement opérationnel le 9 août 1971, il se prépare à son premier déploiement en Méditerranée.
Le USS Savannah (AOR-4) quitte la Virginie le 20 septembre, ralliant Rota où il passe sous commandement de la 6ème flotte le 6 octobre. A noter que durant le transit, le pétrolier-ravitailleur à transféré mazout et charges solides à des navires en manœuvres dans les Caraïbes.
Ravitaillement à la mer du porte-avions USS Independence (CV-62) par le Savannah
Opérant au seien du Task Group 60-1, il va ravitailler 178 navires durant ce déploiement qui s'achève le 9 mars 1972 quand il met cap vers l'ouest, direction Norfolk où il arrive huit jours plus tard le 17.
Sa période de repos et d'entretien est abrégée par l'urgence du conflit vietnamien. Au printemps 1972, les nord-vietnamiens ont lancé une offensive dite de printemps, imposant une énergique réaction américaine en soutien de leur allié sud-vietnamien.
Le 25 avril 1972, il quitte la baie de Chesapeake et dès le 29 franchit le canal de Panama, arrivant à Subic Bay le 20 mai, entamant un déploiement de cinq mois en soutien des navires américains déployés au large du Vietnam.
Le USS Savannah (AOR-4) à Marseille
Ce déploiement se divisa en six passages dans le golfe de Tonkin, chaque passage (appelé swing) étant suivit de quatre à six jours d'entretien et de repos à Subic. Il quitte les Philippines le 5 novembre pour Norfolk, franchissant le canal de Panama le 4 décembre, arrivant dans son port d'attache le 8.
Après avoir opérer au large de Norfolk, de la côte est et dans les Caraïbes, le pétrolier-ravitailleur quitte son port d'attache le 3 décembre 1973, mettant cap à l'est direction la Méditerranée. Il va y rester déployé du 12 décembre 1973 jusqu'à la fin du mois de mai 1974, rentrant à Norfolk le 3 juin. Il retourne en Méditerranée de mars à octobre 1975 en soutien du groupe de combat du porte-avions USS John F. Kennedy (CV-67).
A la mer, les porte-avions Nimitz (CVN-68) et John F. Kennedy (CVN-68) en compagnie de la frégate USS W.S Sims (FF-059), du destroyer USS Richard E. Byrd (DDG-23) et des pétroliers ravitailleurs Savannah et Kalamazoo (AOR-6)
De décembre 1976 à août 1977, le Savannah est immobilisé pour refonte au Brooklyn Navy Yard sur les rives de l'Hudson. Parmi les principaux figurent le déplacement de l'affût double de 76mm arrière par un hangar pour deux CH-46 utilisés pour le ravitaillement vertical. Il retournera dans ce même chantier (aujourd'hui fermé) en 1980/81 pour recevoir des missiles Sea Sparrow et des systèmes anti-missiles Phalanx.
De janvier à juillet 1978 et de février à juillet 1979, le pétrolier-ravitailleur est déployé en Méditerranée. En revanche de septembre à décembre 1980 il opère dans l'Atlantique Nord en soutien de navires engagés dans les exercices menés dans le cadre OTAN.
De janvier 1982 à février 1983, le pétrolier-ravitailleur est déployé en Méditerranée (janvier-juillet 1982 puis février 1983) et dans l'Océan Indien (juillet 1982-janvier 1983). Il est de retour en Méditerranée pour un nouveau déploiement au profit de la 6ème flotte d'octobre 1984 à avril 1985 puis de septembre 1986 à mars 1987.
Le Savannah fréquente aussi les eaux froides de l'Atlantique comme d'août à novembre 1985 et de janvier à mars 1989. Il retourne en Méditerranée pour un nouveau déploiement au sein de la 6ème flotte et ce de mars à septembre 1990.
Du 2 décembre 1991 au 6 juin 1992, le pétrolier-ravitailleur est déployé en Méditerranée et dans l'Océan Indien en soutien du groupe de combat du porte-avions USS America (CV-66). Il est ensuite déployé au large de l'Afrique de l'ouest jusqu'en juin 1992.
Du 11 août 1993 au 5 février 1994, il est à nouveau déployé en Méditerranée et dans l'Océan Indien, soutenant les casques bleus de l'UNSOM déployés en Somalie dans une veine tentative de ramener la paix et l'ordre dans ce pays.
Le Savannah désarmé à Philadelphie
Le USS Savannah (AOR-4) est désarmé le 28 juillet 1995 à Norfolk avant de remorqué à Philadelphie sur l'emprise de l'ancien arsenal qui depuis sa fermeture sert de lieu de stockage des navires désarmés.
Il est ensuite remorqué à Fort Eustis, le nom officiel par lequel est connu le dépôt de la National Defense Reserve Fleet occupant l'estuaire de la rivière James. Il est rayé du NVR le 29 octobre 1998 et confiés aux bons soins de la Maritime Administration.
Le 27 janvier 2009, il est vendu à la démolition, la coque étant acheté pour 515.726 dollars par ESCO Marine qui dispose d'un chantier à Brownsville au Texas. L'ex-Savannah est remorqué dans le Lone Star State et démantelé et ce en cinq mois.
A SUIVRE
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Loïc Charpentier Capitaine de vaisseau
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Jeu 01 Aoû 2019, 15:13
Bonjour,
Tu abats un superbe boulot, en déclinant ces différents types de bâtiments.
Néanmoins, j'ai juste un petit problème , avec la photo insérée et intitulée "Le PCU (Pre-Commissioned Unit) Kansas City (LCS-22)", dans ton post du jour (11H35). A mon humble avis, le dessin de sa coque n'a pas grand-chose à voir avec celui d'un pétrolier.
....Ah, ladite photo semble avoir disparu!
Tout le monde peut se tromper comme disait le hérisson mâle en "descendant" de la brosse à habit!
DahliaBleue Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Jeu 01 Aoû 2019, 16:46
Citation :
[…] avec la photo insérée et intitulée "Le PCU (Pre-Commissioned Unit) Kansas City (LCS-22)", dans ton post du jour (11H35). A mon humble avis, le dessin de sa coque n'a pas grand-chose à voir avec celui d'un pétrolier.
....Ah, ladite photo semble avoir disparu! : lol!: […]
Non, non, pas disparue. Elle est toujours là. Il ne s'agit pas d'un pétrolier, en effet, mais de l'héritier du nom.
clausewitz Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Jeu 01 Aoû 2019, 17:48
Loïc Charpentier a écrit:
Bonjour,
Tu abats un superbe boulot, en déclinant ces différents types de bâtiments.
Néanmoins, j'ai juste un petit problème , avec la photo insérée et intitulée "Le PCU (Pre-Commissioned Unit) Kansas City (LCS-22)", dans ton post du jour (11H35). A mon humble avis, le dessin de sa coque n'a pas grand-chose à voir avec celui d'un pétrolier.
....Ah, ladite photo semble avoir disparu!
Tout le monde peut se tromper comme disait le hérisson mâle en "descendant" de la brosse à habit!
Oui c'est normal. Quand je présente un navire, je présente le nom qu'il s'agisse d'une ville, d'un homme ou d'une bataille. Ensuite je présente les navires précédents et les navires suivants.
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Ven 02 Aoû 2019, 10:47
Le USS Wabash (AOR-5) Le USS Wabash (AOR-5) ravitaillant la frégate USS Duncan (FFG-10)
Présentation
-Le USS Wabash (AOR-5) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics de Quincy (Massachussetts) le 21 janvier 1970 lancé le 6 février 1971 et commissioned le 20 novembre 1971.
La rivière Wabash passant dans la ville de La Fayette
L'AOR-5 est le quatrième navire de l'US Navy à porter le nom de la Wabash River, une rivière de l'Indiana, de l'Ohio et de l'Illinois.
Mesurant 810km de long, c'est la 38ème plus grande rivière des Etats-Unis (la 24ème par son débit).
Principal affluent du fleuve Ohio, il est lui même alimenté par d'autres rivières dont les principales sont la Tippecanoe, la White River, la Embarras et la Petite Wabash. Son nom signifie en langue indienne illini «eaux au dessus de pierres blanches».
Le premier navire à porter ce nom est une frégate à hélice en service de 1856 à 1874, survivant jusqu'en 1912 comme barge (receiving ship).
Elle est suivie par un cargo ex-allemand, le S.S Wartburg de la Norddeutscher Lloyd datant de 1900 et immobilisé aux Etats-Unis en août 1914. Saisi à Hoboken (New Jersey) le 9 avril 1917, il est en service sous les couleurs américaines du 9 février 1918 au 21 avril 1919, rendu à un usage civil en 1919 et utilisé sous pavillon américain jusqu'en 1924 quand il passe sous pavillon italien.
Le USS Wabash (AOG-4)
Le troisième est un pétrolier de classe Patapsco, l'AOG-4. Il est en service au sein de l'US Navy du 10 mai 1943 au 29 juillet 1946. Rayé du Naval Vessel Register le 23 avril 1947, il est transféré à l'US Army Transportation Corps.
Réarmé le 1er juin 1950, il devient le T-AOG-4 et participe à la guerre de Corée. Désarmé à nouveau le 10 septembre 1957, il est rayé le 8 mai 1958 et transféré à la Maritime Administration, étant mouillé jusqu'en.....2005 à Suisun Bay (Californie).
Le 22 juin 2005 est signé un contrat de démolition avec la société Esco Marine qui le remorque à partir du 7 septembre 2005 jusqu'à Brownsville au Texas à la frontière mexicaine. Le démantèlement s'est achevé le 27 janvier 2006.
Carrière opérationnelle Un Sea Knight transportant une charge lourde sous élingue au cours d'un ravitaillement vertical
Le 5 janvier 1972, le pétrolier-ravitailleur appareille pour la côte ouest. Il fait escale à Rio de Janeiro, franchit le détroit de Magellan, relâchant à Valparaíso (Chili), à Callao (Pérou) et à Acapulco (Mexique) avant d'arriver à Long Beach (Californie), son port d'attache le 3 mars.
Après une série d'entrainement et de ravitaillement au large des côtes sud de la Californie, le Wabash appareille le 9 novembre 1972 pour son premier déploiement en Extrême-Orient. Il fait escale à Pearl Harbor puis arrive à Subic Bay le 1er décembre.
Base navale d'Alameda (San Francisco). A quai, leUSS Enterprise (CVN-65), le USS Coral Sea (CV-43),le USS Kansas City (AOR-3),le USS Wabash (AOR-5) et le USS Oriskany (CV-34)
Affecté au Service Squadron 9, il devient navire-amiral au profit du commandant du Task Group 73.5. Après quelques jours de relâche, le pétrolier-ravitailleur appareille le 7 décembre pour le Golfe du Tonkin.
Durant ce premier tour of duty, le Wabash effectue quarante-six ravitaillement à la mer, célébrant Noël à la mer avant de rentrer aux Philippines, arrivant à Subic Bay le 28 décembre 1972.
Le USS Wabash (AOR-5) en compagnie du destroyer USS Chandler (DDG-996) (classe Spruance)
La coupure est brève puisque dès le 2 janvier 1973, il est de nouveau à la mer pour une série importante de ravitaillements, en effectuant deux à trois par jours soit bien plus in fine que durant le premier tour.
En février 1973, les forces américaines cessent leur engagement au combat mais ce n'est pas la quille pour le Wabash qui effectue deux autres tours opérationnels au profit des navires qui restent prépositionnés au cas où....... .
Le USS Wabash (AOR-5)
Ce déploiement s'achève le 21 mai quand il quitte Yokosuka pour rallier Long Beach, la seule escale du transit retour étant Pearl Harbour.
Le 6 septembre 1973, son port d'attache change. Adieu Long Beach et bonjour Alameda en baie de San Francisco.
Quasiment six mois plus tard, le pétrolier-ravitailleur appareille d'Alameda le 2 mars 1974 pour son deuxième déploiement en Extrême-Orient. Ce déploiement va durer jusqu'au 25 septembre quand il retourne aux Etats-Unis après avoir soutenu les navires engagés dans des exercices aux Philippines et dans les eaux japonaises.
Du 1er au 13 mars 1976, le Wabash participe à l'exercice multinational «FleetEx 1-76» en compagnie de la Grande-Bretagne, du Canada et de la Nouvelle-Zélande.
Le 5 juin 1976, le USS Wabash (AOR-5) appareille pour son troisième déploiement en Extrême-Orient. Durant le transit aller, il entre en collision avec le transport de munitions USS Kilauea(AE-26) lors d'un exercice de remorquage mais les dégâts n'empêchent pas les deux navires de poursuivre leur mission. Quelques réparations sont cependant réalisées à Subic.
Le USS Wabash (AOR-5) à quai
Après quelques jours d'opérations de routine dans les eaux philippines, le pétrolier-ravitailleur retourne brièvement à Subic Bay le 9 juillet pour embarquer des charges et des pièces détachées afin de rallier le TG-77.7, un groupe de combat envoyé dans l'Océan Indien pour une mission de diplomatie navale d'une trentaine de jours.
Ce groupe de combat est organisé autour du porte-avions USS Ranger (CV-61) et comprend les destroyers USS Prebble (DDG-46) (classe Farragut) et USS Goldsborough (DDG-20) (classe Charles F. Adams) ainsi que la frégate de classe Knox, la USS Ouellett (FF-1077).
Durant le transit, le Wabash retrouve le USS Mars (AFS-1) pour compléter ses stocks, traversant le détroit de Malacca et entrant dans l'Océan Indien le 17 juillet 1976.
Ce déploiement est purement diplomatique puisqu'il s'agit de contrebalancer la présence massive de la marine soviétique qui depuis quelques années multipliaient les croisières de présence sur toutes les mers du monde. Le USS Wabash rentre à Subic Bay le 7 août, se ravitaille et reprend la mer le 16 pour retrouver le Ranger Carrier Group pour le ravitaillement et lui permettre de rentrer aux Etats-Unis.
Le pétrolier-ravitailleur rallie ensuite Guam pour recompléter ses stocks et être en mesure de ravitailler le groupe de combat du porte-avions USS Enterprise (CVN-65). Il participe ensuite à des opérations locales, effectuant des escales à Sasebo et à Pusan.
De retour à Sasebo le 25 octobre 1976, il rallie ensuite Yokosuka pour entretien et repos avant de mettre cap à l'est pour rentrer à la maison. Durant ce déploiement, le Wabash à parcouru plus de 35000 miles nautiques, effectuant plus de 100 ravitaillements à la mer et passa 65% de son temps en mer. Il quitte les eaux japonaises le 10 novembre pour rentrer à Alameda à la veille de Thanksgiving.
Passant la fin de l'année 1976 au port, le Wabash passe la première moitié de janvier 1977 en IPER à Alameda. Du 17 février au 1er mars 1977, le pétrolier-ravitailleur participe à RIMPAC 77, le plus important exercice multinational du monde, engageant cette année là des navires, des sous-marins, des avions et des hélicoptères américains, australiens, néo-zélandais et canadiens. Durant cet exercice, le pétrolier-ravitailleur effectua 28 ravitaillement à la mer.
Le 15 juin 1977, le pétrolier-ravitailleur est confié aux bons soins des chantiers navals Todd Shipyard situés à la Alameda pour un grand carénage qui va l'y immobiliser jusqu'au 9 juin 1978 quand il est à nouveau disponible.
En juillet 1979, il sauve des boat-people, ces vietnamiens qui fuyaient le régime communiste et sa poigne de fer. De novembre 1979 à mars 1980, il effectue un nouveau déploiement qui le conduit en Extrême-Orient, dans l'Océan Indien et le Golfe Persique.
D'avril à novembre 1981, il est à nouveau sous l'autorité de la 7ème flotte, le pétrolier-ravitailleur trainant ses hélices dans le Pacifique et l'Océan Indien.
Après avoir été immobilisé au bassin de février à septembre 1982, le Wabash connait une fortune de mer en l'occurence une collision avec le porte-avions USS Kitty Hawk (CV-63) (novembre 1983).
En 1983, le pétrolier-ravitailleur est de retour à Long Beach qui redevient son port d'attache pour la dizaine d'années de service qui lui reste.
Le USS Wabash (AOR-5) effectue de nouveaux déploiements en Extrême-Orient de janvier à juin 1984 (avec une incursion dans l'Océan Indien), de mai à novembre 1986, de janvier à septembre1988 (avec des incursions dans l'Océan Indien et le Golfe Persique) mais aussi de janvier à août 1990, rentrant avant de pouvoir être engagé dans DESERT SHIELD.
Le Wabash désarmé et mouillé à Suisun Bay
Le USS Wabash (AOR-5) est désarmé le 30 septembre 1994 et rayé du Naval Vessel Register le 8 avril 1997. Il est transféré à la Maritime Administration (MARAD) et mouillé à Suisun Bay (Californie), au sein de l'un des trois dépôts de la National Defense Reserve Fleet. Il est finalement vendu à la démolition et démantelé en 2005.
Le Wabash après un passage sur le site désaffecté de Mare Island Navy Yard est remorqué vers son chantier de démolition
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Ven 02 Aoû 2019, 11:00
Le USS Kalamazoo (AOR-6) Le USS Kalamazoo (AOR-6) à quai
Présentation
-Le USS Kalamazoo (AOR-6) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics de Quincy le 1er octobre 1970 lancé le 1er novembre 1972 et commissioned le 11 août 1973.
L'AOR-6 est le premier navire de l'US Navy à porter le nom de cette ville du sud-ouest du Michigan peuplée en 2010 de 74262 habitants sachant que son aire métropolitaine était peuplée en 2015 de 335340 habitants.
Carrière opérationnelle Le USS Kalamazoo (AOR-6) à quai (bis)
Stationné à Mayport, le pétrolier-ravitailleur effectue de novembre 1973 à janvier 1974 un premier déploiement en Méditerranée sous l'autorité de la 6ème flotte, l'entité regroupant tous les moyens navals américains déployés dans la Mare Nostrum, moyens détachés par l'Atlantic Fleet (2nd Fleet). Un deuxième déploiement méditerranéen à lieu de juin 1974 à février 1975.
D'avril à octobre 1975, le Kalamazoo est déployé en Atlantique Nord pour des exercices et des ravitaillement à la mer, cette série de manœuvres étant connue sous le nom de Blue Nose (nez bleu) (NdA inutile d'expliquer pourquoi I presume).
Le Kalamazoo ravitaillant le USS Nimitz (CVN-68), le destroyer USS Richard E. Byrd (DDG-23) le croiseur lance-missiles USS Josephus Daniels (CG-27)
En juillet 1976 il est mouillé dans le port de New-York pour participer aux commémorations du bicentenaire de la déclaration d'indépendance.
De janvier à août 1977, il est à nouveau en Méditerranée, subissant un grand carénage de avril 1978 à mai 1979. Après remise en condition et missions locales, le pétrolier-ravitailleur retourne en Méditerranée pour son troisième déploiement opérationnel, déploiement qui le conduit également dans l'Océan Indien (février-septembre 1980).
D'octobre 1981 à avril 1982, il est en Méditerranée mais aussi au large de l'Afrique de l'ouest, rentrant aux Etats-Unis pour entretien, repos de l'équipage et remise en condition pour un nouveau déploiement en Méditerranée, ce sixième déploiement dans la Mare Nostrum ayant lieu de novembre 1982 à mai 1983.
Après un nouveau grand carénage de décembre 1983 à juin 1984, le pétrolier-ravitailleur effectue remise en condition et missions de routine. De mai à décembre 1985 il est à nouveau en Méditerranée, soutenant les navires engagés dans la guerre civile libanaise qui avait coûté très cher aux américains puisque le 23 octobre 1983, 241 marines ont été tué dans un attentat au camion piégé, le même jour que l'attentat ayant visé l'immeuble Drakkar occupé par les parachutistes français (58 morts).
A la mer, les porte-avions USS John F. Kennedy (CV-67) et USS Nimitz (CVN-68) accompagnés par la frégate USS W.S. Sims (FF-1059) les pétroliers USS Savannah (AOR-4) et USS Kalamazoo (AOR-6) mais aussi le destroyer USS Richard E. Byrd (DDG-23).
D'août à octobre 1986, le Kalamazoo est à nouveau dans l'Atlantique Nord pour des exercices Blue Nose. Il est en Méditerranée de décembre 1986 à juin 1987, de décembre 1988 à juin 1989 et de décembre 1989 à mai 1990, ce dernier déploiement n'était initialement pas prévu mais l'AOR-6 remplaçant le USS Detroit (AOE-4) immobilisé suite à une avarie.
De décembre 1990 à juin 1991, le pétrolier-ravitailleur participe à DESERT SHIELD/STORM soit la première guerre du Golfe qui voit une coalition internationale menée par les américains libérer le Koweit envahit le 2 août 1990 par les irakiens.
Le onzième déploiement en Méditerranée du pétrolier-ravitailleur à lieu d'octobre 1992 à avril 1993 suivit d'un douzième et dernier de mai à novembre 1994, ce déploiement voyant l'AOR-6 effectuer des incursions dans l'Océan Indien et le Golfe Persique.
Le Kalamazoo en ravitaillement à la mer avec le porte-avions USS Saratoga (CV-60)
Le USS Kalamazoo (AOR-6) est désarmé le 16 août 1996. Il rayé le 29 octobre 1998 et mouillé dans l'estuaire de la rivière James suite à son transfert sous l'autorité de la Maritime Administration et son versement à la National Defense Reserve Fleet.
Le 15 juillet 2008, il est vendu à la démolition à Esco Marime, le principal chantier de démolition américain situé à Brownsville au Texas. Il est remorqué à partir du 30 septembre 2008 et démantelé fin 2008/début 2009 (NdA le démantèlement du Savannah ayant pris cinq mois on peut imaginer que celui du Kalamazoo à duré à peu près le même temps).
A SUIVRE
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Sam 03 Aoû 2019, 14:09
Le USS Roanoke (AOR-7) Le pétrolier-ravitailleur USS Roanoke (AOR-7) ravitaillant le USS Gridley (CG-21) et un destroyer inconnu
Présentation
-Le USS Roanoke (AOR-7) est mis sur cale aux chantiers navals National Steel & Shipbuilding Company (NASSCO) sis à San Diego le 19 janvier 1974 lancé le 7 décembre 1974 et commissioned le 30 octobre 1976.
Photo nocturne de la ville de Roanoke
La septième et dernier unité de classe Wichita est le huitième navire à porter le nom de cette ville du sud-ouest de la Virginie peuplée de 97032 habitants (308707 pour son aire métropolitaine) et traversée par la rivière du même nom. Sur ces huis navires, seulement six ont connu un usage opérationnel.
Après un schooner de 7 canons transféré en 1814 par le Département d'Etat et utilisé jusqu'en 1816 par l'US Navy, on trouve une frégate à hélices mise en service en 1857, transformé en navire à tourelle en 1863 et utilisé de manière épisodique en 1882 puis un navire civil, le El Dia transformé en mouilleur de mines en 1917 et utilisé sous le nom de USS Roanoke (ID-1695) jusqu'en 1919.
Le suivant une frégate de classe Tacoma, la PF-93 qui est mise en chantier sous ce nom mais qui est rebaptisé Lorrain alors qu'elle était encore en construction. Même topo pour le CL-114, un croiseur léger de classe Fargo dont la construction est annulée le 5 octobre 1944 avant même la mise sur cale.
Le USS Roanoke (CL-145) lors d'une revue navale organisée le 13 mai 1957 pour le 350ème anniversaire de la fondation de Jamestown
En revanche le sixième va être construit. Il s'agit d'un croiseur léger de classe Worcester. Il est mis en service le 4 septembre 1949, désarmé le 31 octobre 1958, rayé le 1er décembre 1970 et vendu à la démolition le 22 février 1972. Le septième est un pétrolier-ravitailleur, le USNS Roanoke (T-AOR-155) en service en 1956/57 avant donc l'AOR-7.
Carrière opérationnelle Le Roanoke au mouillage
Son premier déploiement opérationnel à lieu à partir de janvier 1978, soutenant un groupe de combat «100% nucléaire» composé du porte-avions USS Enterprise (CVN-65) et des croiseurs lance-missiles USS Long Beach (CGN-9) et Truxtun (CGN-35) durant la partie australienne de leur déploiement. Il fait escale à Fremantle en Australie occidentale du 7 au 10 août 1978, rentrant à son port d'attache d'Alameda en octobre 1978 après dix mois loin de la Californie.
Le Roanoke passant sous le Golden Gate Bridge
De novembre 1979 à juin 1980, le pétrolier-ravitailleur retourne en Extrême-Orient pour un nouveau déploiement, déploiement qui le voit effectuer des incursions dans l'Océan Indien et le Golfe Persique. De février à octobre 1981, il effectue un nouveau déploiement en Extrême-Orient sous l'autorité de la 7ème flotte.
Le Roanoke au bassin
Après un nouveau déploiement en Extrême-Orient d'octobre 1982 à avril 1983, le Roanoke effectue un déploiement mixte Extrême-Orient/Océan Indien d'octobre 1984 à mai 1985. D'août 1986 à avril 1987, le pétrolier-ravitailleur effectue un autre déploiement mixte puisqu'il traine ses hélices en Méditerranée, dans l'Océan Indien et le Golfe Persique.
De juillet à décembre 1988, le Roanoke est déployé en Extrême-Orient et dans l'Océan Indien avant d''effectuer deux déploiements entre janvier 1991 et août 1993 en lien avec la première guerre du Golfe. Son dernier déploiement opérationnel à lieu de juin à décembre 1994 en Extrême-Orient.
Un pétrolier ravitailleur désarmé
Le USS Roanoke (AOR-7) est désarmé le 6 octobre 1995 après moins de vingt ans de carrière. Cela peut paraître peu pour un navire auxiliaire mais il faut se rappeler qu'à l'époque nous sommes dans la période post-guerre froide, celle des «dividendes de la paix». Les américains réduisent leur budget de la défense et dans ces moments là les navires et plus généralement les armes les plus anciennes sont les premières à être sacrifiées.
Rayé du Naval Vessel Register le même jour, il est transféré à la Maritime Administration le 18 décembre 1998 et mouillé à Suisun Bay au sein de la US National Defense Reserve Fleet. Jamais réarmé, l'ex-Roanoke est vendu à la démolition le 1er octobre 2012 et démantelé.
Avant de rallier son chantier de démolition, l'ex-Roanoke est passé par le bassin de feu l'Arsenal de Mare Island pour nettoyage de la coque et préparation
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Sam 03 Aoû 2019, 14:46
Electronique : (années 80) un radar de veille SPS-10, un radar de recherche aérienne SPS-58, un système de communication SATCOM, un ensemble SLQ-32(v)3 ESM, un lance-leurres Mk 36 RBOC
Affût double de 76mm Mk 33
Armement : (initial) quatre canons de 76mm en deux affûts doubles Mk33 (au désarmement) un affût octuple lance-missiles pour missiles Sea Sparrow et deux systèmes de défense antimissiles Phalanx
A la fin de leur carrière, les Wichita étaient armés de systèmes antimissiles Phalanx et de missiles surface-air courte portée Sea Sparrow
Capacités particulières : Portiques de ravitaillement à la mer sur le USS Roanoke (AOR-7)
-Le ravitaillement se fait par l'intermédiaire de portiques à tensionnement constant. A babord on trouve quatre points de ravitaillement en carburant et deux pour les charges solides alors qu'à tribord on en trouve respectivement trois et deux.
Ravitaillement à la mer depuis le Milwaukee
-Il embarque 25438000 litres de fioul (fuel oil) soit 175000 barils, 544 tonnes de munitions, 181 tonnes de charges sèches et 90.7 tonnes de charges réfrigérées
Charges sèches stockées sur le pont du USS Savannah (AOR-4)
Un CH-46 opérant depuis le USS Wabash (AOR-5)
Aviation : une plate-forme et un hangar (d'origine sur le Roanoke, ajouté ultérieurement pour les autres) pour deux Boeing CH-46 Vertol.
Equipage : 34 officiers et 463 marins.
FIN
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DahliaBleue Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Dim 04 Aoû 2019, 10:04
Citation :
Le USS Roanoke (AOR-7) Le pétrolier-ravitailleur USS Roanoke (AOR-7) ravitaillant le USS Gridley (CG-21) et un destroyer inconnu […]
Inconnu ? Certainement pas de tout le monde… non identifié, sans doute. Il s'agit probablement d'un DD de la classe GEARING, refondu (reconstruit) "Fram 1"
valdechalvagne Enseigne de vaisseau 1ère classe
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Dim 04 Aoû 2019, 12:39
bonjour juste une question , sur les deux photos identique indiquer :
Avant de rallier l'estuaire de la rivière James, l'ex-Milwaukee était amarré dans l'enceinte de l'ancien Philadelphia Navy Yard
ont aperçois sur le coté gauche de la photos, ou bien , deux croiseur lourd ou bien deux des croiseur de bataille classe Alaska . j arrive pas les identifier ! si qu elle qu un le sait merci avance !
clausewitz Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Mar 13 Aoû 2019, 10:33
DahliaBleue a écrit:
Citation :
Le USS Roanoke (AOR-7) Le pétrolier-ravitailleur USS Roanoke (AOR-7) ravitaillant le USS Gridley (CG-21) et un destroyer inconnu […]
Inconnu ? Certainement pas de tout le monde… non identifié, sans doute. Il s'agit probablement d'un DD de la classe GEARING, refondu (reconstruit) "Fram 1"
C'est la légende sur Navsource que j'ai recopié mot à mot
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clausewitz Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Mar 13 Aoû 2019, 10:35
valdechalvagne a écrit:
bonjour juste une question , sur les deux photos identique indiquer :
Avant de rallier l'estuaire de la rivière James, l'ex-Milwaukee était amarré dans l'enceinte de l'ancien Philadelphia Navy Yard
ont aperçois sur le coté gauche de la photos, ou bien , deux croiseur lourd ou bien deux des croiseur de bataille classe Alaska . j arrive pas les identifier ! si qu elle qu un le sait merci avance !
Voilà la légende donnée par Navsource
An aerial view of the Philadelphia Naval Shipyard looking west/northwest, 30 October 1995. The shipyard closed, 30 September 1995, but the Navy Intermediate Ship Maintenance Facility (NISMF) continues to store decommissioned ships. Vessels visible , left to right: the battleships USS Iowa (BB-61), and USS Wisconsin (BB-64) at the DD wharf; USS Sylvania (AFS-2), USS Milwaukee (AOR-2) and USS Savannah (AOR-4) at pier 5; the aircraft carriers USS Forrestal (CV-59) and USS Saratoga (CV-60); at pier 4; the amphibious assault ships USS Iwo Jima (LPH-2) and USS Guadalcanal (LPH-7) at pier 2. In the back pool is the heavy cruiser USS Des Moines (CA-134) and numerous destroyers and frigates.DOD photo # DN-SC-97-00422 PHILADELPHIA, Pa. (30 October 1995), a US Navy photo by Robert J. Sitar, now in the collections of Defense Imagery.mil.
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Mer 14 Aoû 2019, 21:12
merci !!
DahliaBleue Amiral
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé) Jeu 15 Aoû 2019, 22:04
clausewitz a écrit:
moi-même a écrit:
[…] Inconnu ? Certainement pas de tout le monde… non identifié, sans doute. […]
C'est la légende sur Navsource que j'ai recopiée mot à mot
Effectivement, NavSource écrit : « USS Roanoke (AOR-7) refueling USS Gridley (CG-21) and an unidentified destroyer […] », ce que l'on doit pouvoir traduire sans grand risque d'erreur par : « L'USS Roanoke ravitaillant l'USS Gridley et un destroyer non identifié. »
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Sujet: Re: PETROLIERS RAVITAILLEURS CLASSE WICHITA (Terminé)