Papouasie Nouvelle-Guinée

Le patrouilleur RABAUL de la Force de Défense de Papouasie Nouvelle-Guinée a été retiré du service après 31 ans de service. Sa dernière traversée l’a emmené de la base navale de Lombrun sur l’île Manus jusqu’à Port Macquarie en Nouvelles-Galles du Sud (Australie) où il est arrivé le lundi 22 octobre 2018.


Le RABAUL avait été offert par l’Australie à la Papouasie Nouvelle-Guinée en mai 1987 au titre du Pacific Patrol Boat Program. Son équipage va désormais suivre un entraînement pour prendre en mains un des quatre nouveaux patrouilleurs de la classe GUARDIAN, qui portera le nom du brigadier général Ted Diro, premier commandant en chef de la Force de Défense de Papouasie Nouvelle-Guinée et aujourd’hui retraité. Ce nouveau patrouilleur devrait être armé le mois prochain.

Les GUARDIAN sont construits par Austal au titre du Pacific Maritime Security Program qui va voir 19 patrouilleurs livrés à 12 nations du Pacifique.

Il y a un vent d'au moins force 7 là!

Citation :

Il y a un vent d'au moins force 7 là!

C'est exactement ce que je me disais au vu des traînées d'écume ...

Le vendredi 30 novembre 2018, le chantier naval australien a remis à la Force de Défense de Nouvelle-Guinée le TED DIRO, premier des patrouilleurs du programme de sécurité maritime du Commonwealth du Pacifique. Le navire porte le nom du premier commandant de ladite force après l’indépendance de la Nouvelle-Guinée. L’équipage du TED DIRO a passé six semaines auprès d’Austal pour prendre le navire en mains, se former aux instruments de navigation et au programme de maintenance.

 
En tout, ce programme va voir construire vingt-et-un patrouilleurs de 39,50m à coque en acier, livrables entre 2018 et 2023 à douze nations du Pacifique. La Nouvelle-Guinée en recevra quatre ; la prochaine unité de la classe sera remise aux îles Tuvalu, et la vingt-et-unième et dernière au Timor-Leste en octobre 2023. Pour construire ces 21 patrouilleurs en 30 mois, Austal a bâti un nouveau chantier appliquant les dernières méthodes de conception et de production.

Le TED DIRO devrait prochainement être admis officiellement au service dans la Force de Défense de Nouvelle-Guinée.

Je rapatrie deux anciens articles égarés dans un autre dossier

Les autorités de Papouasie - Nouvelle Guinée ont été obligées de surseoir à la destruction de deux bateaux de pêche vietnamiens arraisonnés le 22 décembre 2016 près de l’île Budibidi dans la baie de Milne. Leur destruction, ordonnée par le tribunal de Port Moresby, devait avoir lieu par sabordage à l’explosif devant Fairfax Harbour au dit Port-Moresby. Le 13 juin 2017, le HMPNGS BUNA (L-32) les a remorqués sur le lieu de sabordage, mais le mauvais temps et des creux de cinq mètres ont empêché les plongeurs-démineurs de procéder à l’opération. Ce n’est que partie remise : la marine de Papouasie - Nouvelle Guinée attend le retour du beau temps dans les heures qui viennent. Les deux bateaux restent à l’ancre en attendant.


Les deux navires avaient été surpris en train de pratiquer la pêche en toute illégalité dans la baie de Milne. Une cinquantaine de marins vietnamiens avaient été arrêtés. Ils sont passés un par un en jugement en mars dernier devant le tribunal du district de Bomana en mars 2017 et ont été reconnus coupables d’infraction à la Loi sur les Pêches de 1998. Quelque soixante-dix-sept barils de bèches de mer (concombres de mer) avaient été retrouvés à bord des bateaux.


Le BUNA est l’ancien HMAS BUNA (L-132), LSM de la classe BALIKPAPAN de la marine australienne transféré à la Papouasie - Nouvelle Guinée en 1974.

Le mardi 20 juin 2017, les deux bateaux de pêche vietnamiens que les autorités de Papouasie Nouvelle-Guinée voulaient détruire étaient toujours là où le BUNA les a remorqués près d’un récif à côté de l’île de Fisherman.

Une équipe constituée de personnel de la marine, de fonctionnaires des pêches et de la société de remorquage Pacific Towing s’est rendue à bord dès que le temps s’est calmé. Les agents des pêches y sont revenus chaque jour. Un des bateaux n’a pas tenu son mouillage à cause des forts courants dans cette zone et a dérapé de plusieurs centaines de mètres avant de s’échouer sur le récif. Des habitants du coin se sont manifestement rendus à bord des deux bateaux et y ont prélevé un certain nombre d’équipements, rendant un nouveau remorquage plus compliqué.


Le 21, les autorités de Port Moresby attendaient toujours le rapport de l’équipe qui s’est rendue à bord le 14. Elles décideront de la suite à donner au vu de ce rapport. Selon la presse locale, ce rapport serait presque prêt. Si un nouveau remorquage vers un site de pétardage s’avérait impossible, l’avis du tribunal qui a ordonné la destruction des deux bateaux serait sollicité.

L’entraînement de l’équipage du TED DIRO s’est achevé le 24 décembre 2018, une semaine après la fin des essais à la mer. Cet équipage est formé de celui de l’ancien patrouilleur RABAUL, désarmé le 25 octobre 2018 ; il a bénéficié d’un programme d’entraînement complet de la part de la Sea Training Unit – Defence Cooperation Program de la Marine Australienne, programme qui s’est conclu par l’obtention du certificat de navigabilité initiale de la Marine Australienne (photo).


Après son transit retour vers la Papouasie Nouvelle-Guinée, le TED DIRO gagnera la base navale de Lombrun à la pointe orientale de l’île de Manus, qui sera son port de base.

Citation :

[…] l’équipage du TED DIRO […] a bénéficié d’un programme d’entraînement […] qui s’est conclu par l’obtention du certificat de navigabilité initiale de la Marine Australienne (photo). […] : thumleft:

En tout cas, les Australiens (dont une Australienne ?) ont le sourire ! (et une belle barbe de Père Noël ; de circonstance !  ).

Le patrouilleur TED DIRO a été admis au service le dimanche 6 janvier 2019.

Après le TED DIRO (P401) admis au service le 1^er février 2019, la Papouasie Nouvelle-Guinée a reçu deux autres patrouilleurs de la classe GUARDIAN. Il s’agit du ROCHUS LOKINAP (P402) remis le 17 mars 2021 et du FRANCIS AGWI (P403) remis en octobre 2021. La quatrième et dernière unité est actuellement en construction.

Rochus Lokinap était commandant en chef des forces armées de Papouasie Nouvelle Guinée dans les années 1990. Avec Ted Diro, il a fait échouer le coup d’état de mars 1990.

Francis Wanji Agwi était le neuvième commandant des forces armées, dans les années 2010-2013.

Les États-Unis ont pris en charge la remise en état de la base navale de Lombrun sur l’île de Los Negros. La base est exploitée la Force de Défense de Papouasie Nouvelle Guinée. Elle reçoit les quatre patrouilleurs de la classe GUARDIAN.

Sa modernisation avait été annoncée en 2018 par l’administration Trump mais le financement américain vient à peine d’être débloqué. Il porte sur la création d’un centre de formation maritime et d’un atelier de réparation pour petites embarcations, et sur la réfection du débarcadère de 36 m pour lesdites embarcations. La modernisation d’une partie plus importante de la base a été entrepris par l’Australie en 2020 et devrait s’achever en septembre 2024 ; création d’une base-vie, d’un atelier d’entretien des patrouilleurs GUARDIAN et deux débarcadères de 125 m et de 35 m respectivement. Quand elle sera terminée, la base pourra accueillir temporairement à quai des patrouilleurs de la classe SENTINEL des US Coast Guards, habituellement basés à Guam. Les plus grands navires (notamment ceux de l’US Navy) devront rester au mouillage sur rade.


Lombrun est une des six infrastructures de Papouasie Nouvelle Guinée que les Américains pourront utiliser : les aérodromes de Momote (Los Negros) et de Nadzab (Lae), bases navales de Port Moresby, de Lae et de Lombrun, en plus de l’aéroport international de Jackson (Port Moresby). Ces infrastructures bénéficient d’un Accord de Coopération en matière de Défense signé entre Washington et Port Moresby en 2023, accord qui ne prévoit pas de présence permanente américaine.


En dehors de la Papouasie Nouvelle Guinée, d’autres lieux profitent des budgets US pour se moderniser : bases aériennes de Base (Philippines) et de Darwin (Australie), infrastructures navales sur Tinian (Mariannes), Yap (Micronésie) et Koror (Palaos). Partout, il s’agit principalement d’aider à lutter contre les trafics illégaux et le braconnage halieutique, plaies des états insulaires de la région.