Fidji

La petite marine des îles Fidji compte deux ex-ravitailleurs de plateformes pétrolières de 100t construits en 1979-80 et convertis en patrouilleurs en 1987, les LEVUKA (PB 101) et LAUTOKA (PB-102).

Elle compte aussi trois patrouilleurs de conception australienne type ASI 315 de 197t, les KULA (PB-201), KIKAU (PB-202) et KIRO (PB-203). Mis en service en 1994-95, ils ont été modernisés en 2010-2012 pour rester en service jusqu’en 2024. Le KIKAU est actuellement en grand carénage à Cairns (Australie) ; il devait initialement rentrer aux Fidji en décembre 2017, date qui a ensuite été repoussée en avril ou mai 2018, puis encore à juillet. Son équipage s’est entraîné auprès de la Royal Australian Navy en 2017 en prévision de sa remise en service.


Le KIKAU a quitté Suva à bord du transporteur lourd THORCO ISADORA le 28 avril 2017. Pendant les travaux, la Nouvelle-Zélande a prêté son patrouilleur HAWEA aux Fidji. Le KULA devrait à son tour être réparé à Cairns quand le KIKAU sera rentré.

Le week-end des 3 et 4 mars 2018, le Centre de Recherche et Sauvetage de la Marine de la République des Fidji a coordonné les recherches pour retrouver trois pêcheurs originaires de Nuilakita (la plus méridionale des îles Tuvalu) qui étaient en perdition. Le samedi 3, les trois hommes ont envoyé un signal de détresse expliquant qu’ils étaient à la dérive et que leur moteur était en panne. Le centre de recherche et sauvetage a alors demandé au bateau de pêche TALAMOANA de la compagnie Tuvalu Fisheries de se dérouter pour se porter sur zone. Le dimanche 4, un avion de patrouille maritime P-3K2 de la force aérienne de Nouvelle-Zélande a été envoyé quadriller la zone. Il a survolé le TALAMOANA en train de porter assistance aux trois hommes, et le dimanche soir le TALAMOANA les a déposés à Funafiti.


La République des Îles Fidji n'a pas de moyens de reconnaissance aérienne.

Les îles Fidji devaient initialement recevoir deux patrouilleurs de la classe australienne GUARDIAN en 2020. Suite à une permutation dans les livraisons, elles n’en ont finalement reçu qu’un : il s’agit du SAVENACA (n° de coque 401), livré le 6 mars 2020, arrivé aux îles Fidji le 28 avril et admis officiellement au service le 6 mai 2020. Immédiatement après, il a servi à transporter du matériel contre le COVID-19 dans plusieurs îles de l’archipel.


Le SAVENACA a remplacé l’ancien patrouilleur KULA de 1994. Il porte le nom de Savenaca Naulumatua, un marin fidjien mort à bord du croiseur néo-zélandais LEANDER lors de la bataille de Kolombangara dans la nuit du 12 au 13 juillet 1943.

Le deuxième GUARDIAN est attendu aux Fidji pour 2023. Il devrait s'appeler PUAMAU.

La construction de la future base de la force de surveillance maritime des Fidji a commencé à Lami, dans la banlieue de la capitale Suva. Prévu être terminé en 2024, le site occupe l’emprise de l’ancienne batterie d’artillerie côtière de Fort Bilo, datant de la Guerre du Pacifique et qui a longtemps été l’unique infrastructure spécifiquement militaire des îles Fidji. Le site doit englober le centre de commandement de la police maritime, la station radio côtière de Suva, un centre de coordination des moyens de surveillance, un service hydrographique et une zone vie. Ses accès seront sécurisés. Le site, d’un coût de 83 millions de Dollars US financé par l’Australie, s’appellera le MESC (Maritime Essential Services Centre, centre des services maritimes essentiels).


D’après le gouvernement fidjien, le projet a été présenté en 2019 aux autorités locales qui l’ont entériné. Les habitants du secteur, cependant, se disent surpris du démarrage des travaux, se plaignent de n’avoir jamais entendu parler du MESC avant le début du mois de juillet 2022. Leurs préoccupations portent sur le fait que le MESC serait une cible prioritaire en cas de conflit, avec de possibles dégâts collatéraux dans la zone résidentielle huppée qui l’entoure, sur les restrictions de circulation et sur d’autres nuisances (notamment lors des exercices policiers). Une manifestation a eu lieu sur place le 11 août.
Parmi les locaux favorables à la création du centre, on trouve les pêcheurs de Suva, qui veulent que leurs zones de pêche soient protégées du braconnage international, et le propriétaire du restaurant côtier de Lami, qui espère un accroissement de son activité. Le gouvernement, quant à lui, met en avant la possibilité de coopérer efficacement à la politique sécuritaire de la région pacifique.

Le Broome australien (90) et le Savenaca fidjien (401) pendant l’exercice Kakadu 2022. L’exercice a lieu tous les deux ans depuis 2013 (avec une exception en 2020 à cause du COVID). Cette année, il a eu lieu en août au large des Northern Territories. C’était le plus important de tous ceux qui ont eu lieu : dix-neuf bateaux, trente-quatre aéronefs et trois mille personnes venus de vingt-cinq pays y ont participé.

Le Kakadu est un parc naturel des Territoires du Nord qui se situe à l’est de Darwin.

La Marine des Fidji a annoncé que le patrouilleur PUAMAU (PG 402) de la classe GUARDIAN s’est échoué sur un récif le lundi 10 juin 2024. Ce patrouilleur, deuxième de la classe à être livré aux Fidji, avait été transféré au mois de mars et n’avait été mis en service qu’il y a un mois ; arrivé à Suva en mai, il était en train d’effectuer sa première mission et devait rester deux semaines en mer. L’accident a eu lieu dans l’archipel des îles Nau, à l’est des Fidji et au sud de Wallis et Futuna.


Selon les autorités de la marine, l’endroit où a eu lieu l’accident est traître au point que les ferries desservant les Nau n’y passent jamais. L’archipel, constitué d’une soixantaine d’îles dont la moitié sont habitées, est volcanique près des grandes Fidji et constitué d’atolls coralliens dans sa partie extérieure. Ses eaux sont souvent pavées de récifs. Les circonstances de l’accident n’ont pas été détaillées ; tout ce qu’on sait est qu’un fort vent d’ouest soufflait.

Le PUAMAU est resté planté sur son récif. Un autre patrouilleur fidjien s’est rendu sur place pour aider l’équipage à pomper l’eau qui a envahi la salle des machines. Une cellule de crise a été mise en place. Des équipes d’intervention ont été constituées et mises à sa disposition. Une équipe australienne a également été dépêchée. La marine n’a pas communiqué sur l’étendue des dégâts mis a expliqué que tout retard à intervenir pourrait aggraver ceux-ci.

Pas de chance, échoué un mois après etre mis en service;   on peut se demander pourquoi il est passé par là puisque l'endroit est connu pour etre dangereux 

NIALA a écrit:

(...) on peut se demander pourquoi il est passé par là puisque l'endroit est connu pour etre dangereux 

D'autant qu'il me semble que ces navires sont dotés de moyens modernes de navigation et de suivi des cartes - sans vouloir m'avancer en terre inconnue.

(Sans rapport avec le début de la réponse) Aux dernières nouvelles, l'équipage du PUAMAU a été évacué et ramené sain et sauf à sa base. L'épave est toujours coincée sur son récif près de l'île de Fulaga, gardiennée et sécurisé par les équipes d'intervention qui se relaient à bord. Ces équipes s'attachent à pomper l'eau des cales et le carburant qui reste à bord. Elles restent en attente de moyens de renflouement qui viendront probablement d'Australie.

L'atoll de Fulaga est connu des amateurs de biodiversité et de paradis tropicaux.

Il y a peut etre un manque de compétence des marins fidjiens, ils sont peut etre de bons navigateurs sur des pirogues, mais conduire un navire moderne n'est pas tout à fait la meme chose.

Ça ne doit pas être évident de garder ses connaissances à jour quand on ne change de bateau que tous les trente ans...

Takagi a écrit:

NIALA a écrit:

(...) on peut se demander pourquoi il est passé par là puisque l'endroit est connu pour être dangereux

D'autant qu'il me semble que ces navires sont dotés de moyens modernes de navigation et de suivi des cartes - sans vouloir m'avancer en terre inconnue.

(Sans rapport avec le début de la réponse) Aux dernières nouvelles, l'équipage du PUAMAU a été évacué et ramené sain et sauf à sa base. L'épave est toujours coincée sur son récif près de l'île de Fulaga, gardiennée et sécurisé par les équipes d'intervention qui se relaient à bord. Ces équipes s'attachent à pomper l'eau des cales et le carburant qui reste à bord. Elles restent en attente de moyens de renflouement qui viendront probablement d'Australie.

Ramené sain et sauf à sa base, OK. Mais par qui ou par quel moyens ? Un autre bateau (fidjien) qui aurait bravé ces risques désormais connus ?
L'épave est gardiennée et sécurisée par les équipes d'intervention qui se relaient à bord ; OK.
Donc ces dangereux parages sont désormais (et audacieusement) affrontés.

DraniBrut a écrit:

Ramené sain et sauf à sa base, OK. Mais par qui ou par quel moyens ? Un autre bateau (fidjien) qui aurait bravé ces risques désormais connus ?
L'épave est gardiennée et sécurisée par les équipes d'intervention qui se relaient à bord ; OK.
Donc ces dangereux parages sont désormais (et audacieusement) affrontés.

Pour ce qui est d’accéder au PUAMAU, j’imagine qu’il s’agit des mêmes moyens que ceux qui ont permis d’acheminer les moyens de pompage (zodiac depuis un bateau resté à distance ?)

La presse locale précise que l’équipage a été ramené à sa base pas le patrouilleur SAVENACA (401, sister -ship du précédent) mais ne dit pas que c’est lui qui les a évacués du PUAMAU.

Du matériel de sauvetage est arrivé par avion aux Fidji, en provenance d’Australie. Transféré sur un navire de sauvetage, ce matériel va servir à la récupération du PUAMAU, toujours planté sur son récif près de Fulaga.


Dans son communiqué, la Marine de la République des Îles Fidji remercie l’Australie, le Programme de Sécurité Maritime du Pacifique et les professionnels de la mer des îles Vanua et Fulaga qui ont apporté tout leur soutien à la marine. Le communiqué rappelle également que les opérations de sauvetage s’attacheront à préserver l’environnement.

Le sauvetage du PUAMAU se poursuit à partir du SAVENACA qui a amené sur site la première équipe d’intervention. Le carburant et les lubrifiants ont été intégralement pompés et transférés sur un autre bateau à Fulaga. Des bouées ont été mouillées autour de l’épave. Un autre navire de sauvetage est attendu sous 48h, météo permettant, avec du matériel spécialisé.


La marine explique que le compartiment arrière du PUAMAU est endommagé et qu’il a été partiellement envahi d’eau entrée par des déchirures. L’épave est posée par l’arrière sur le bord d’un récif. Le compartiment arrière a été isolé du reste du bord.

Le brigadier général Ro Jone Kalouniwai, commandant de la Force Maritime de la République des Fidji, annoce qu’une commission d’enquête indépendante va être nommée pour établir les causes de l’accident et préconiser des mesures pour éviter qu’il se reproduise.

Le Puamau est en bien mauvaise posture, il est urgent de le remettre à flot, avant qu'il ne glisse du récif dans les profondeurs parce qu'alors celà risque d'etre la fin.

Fidji !

http://moserm.free.fr/moulinsart/chroniques43.html

Le patrouilleur PUAMAU (402) a pu être retiré de son récif par le remorqueur de sauvetage RATU RABICI le 1^er juillet 2024. Le SAVANECA (401) a assisté à l’opération en assurant la police du plan d’eau. Après une réparation de fortune, le PUAMAU flotte et a été ramené à proximité de l’île d’Ogea où des inspections complémentaires vont être menées, à l’issue desquelles une décision sera prise.

La commission d’enquête sur l’échouement du patrouilleur fidjien PUAMAU vient de rendre ses conclusions. Elles ne sont pas tendres avec le commandant et le personnel de quart. Plusieurs règles et habitudes de la marine fidjienne en matière de navigation n’ont pas été respectées : pas de briefing de patrouille, pas de dossier de navigation, pas d’ordres clairs pour la navigation en eaux resserrées, pas d’exploitation des instructions nautiques, désinvolture vis-à-vis des risques encourus, défaut de coordination de l’équipe de passerelle, non-utilisation de certains équipements de navigation…

Le major général Ro Jone Kalouniwai, commandant en chef de la Force Maritime de la République des Fidji, a déclaré que la marine devait appliquer les meilleures règles de sécurité et de navigation, et qu’il allait faire en sorte que ce soit à nouveau le cas.

Les îles Fidji ont réceptionné un troisième patrouilleur de la classe GUARDIAN. Une cérémonie de transfert a eu lieu à Henderson près de Perth en Australie Occidentale.

Le patrouilleur de la classe GUARDIAN que l’Australie a transféré aux îles Fidji est le vingt-deuxième de la classe. Il a été baptisé TE MATAILI III (numéro de coque 803) et a transité sans tarder vers Tuvalu où il est arrivé le 25 novembre 2024.


Son équipage était en formation en Australie depuis le mois de juin.

Des nouvelles du patrouilleur fidjien PUAMAU, avec un certain retard.

Après plus de deux semaines d’efforts, les équipes de secours ont réussi début juillet à prendre le patrouilleur en remorque PUAMAU qui s’était échoué le 10 juin 2024 lors de sa première traversée (photo du haut). Auparavant, les plongeurs avaient réussi à colmater la brèche dans la coque.
Assisté du patrouilleur SAVANECA, le remorqueur RATU RABICI a ramené le PUAMAU à l’île d’Ogea (photo du bas) où des investigations complémentaires ont été menées. L’équipe de sauvetage était constituée de spécialistes australiens, de plongeurs fidjiens et de mécaniciens également fidjiens.


Le 11 octobre 2024, le PUAMAU a été déclaré irréparable ; la décision a été prise de le retirer du service.

Pour le remplacer, un autre patrouilleur de la classe GUARDIAN a été transféré à la République des Îles Fidji : il a été baptisé TIMO. La photo ci-dessous montre Pio Tikoduadua, ministre fidjien des Affaires étrangères, lors de la cérémonie de transfert le 21 novembre 2024 en Australie.



Avant d’être rebaptisé TIMO et repavillonné, le patrouilleur s’appelait AITANA et aurait dû être livré au Timor-Leste, qui en a avait ajourné la livraison sine die en octobre.

TIMO est le prénom du matelot breveté Timo Puamau, mort au combat pendant la deuxième guerre mondiale et qui avait déjà donné son patronyme au patrouilleur perdu.

Un mois à peine après avoir été transféré aux îles Fidji, le patrouilleur TIMO (n° de coque 403 de la classe GUARDIAN) a été endommagé en accostant à Suva le 23 décembre 2024. Les autorités fidjiennes mènent l’enquête.