[JCG] Garde-Côtes du Japon

Les Garde-Côtes du Japon n’avaient pas effectué de patrouille dans le secteur des îles Ogasawara (anciennement : archipel des Bonin) depuis 2014. À la suite de la découverte et de l’arraisonnement de trois braconniers chinois à l’est de l’archipel le 29 janvier, deux patrouilleurs ont été envoyés quadriller la zone pendant quelques jours. L’un des deux est un PLH et embarque un hélicoptère, bien commode pour établir la situation surface et identifier rapidement les échos. L’autre est un PL et peut lui aussi tenir la mer plusieurs jours. les deux navires patrouillent séparément pour augmenter la couverture de la zone. Des avions de patrouille complètent le dispositif mais ne peuvent assurer une permanence en l’air.
Bilan : le 7 février, pas moins de dix pêcheurs chinois ont été photographiés en flagrant délit de braconnage à l’intérieur de la Zone Économique Exclusive japonaise. Ils pillaient les bancs de corail. L’un d’entre eux au moins a été arraisonné et son capitaine mis sous séquestre. Il encourt une amende de 30 millions de Yens (un peu plus de 240 000 €).


L’archipel des Ogasawara relève administrativement de Tōkyō, distante d’un millier de kilomètres, et donc du 3^e district des garde-côtes dont le siège est à Yokohama. Les moyens de la base des garde-côtes d’Ogasawara sont en cours de renforcement, et la base elle-même est en travaux pour être agrandie. Lors de la grande intrusion de centaines de braconniers chinois en octobre-novembre 2014, les moyens des garde-côtes avaient été quelque peu dépassés, alors même que les Chinois opéraient en vue des côtes. En particulier, le nombre d’officiers habilités à dresser les procès-verbaux s’était avéré notoirement insuffisant et il avait fallu faire venir des officiers de police de la métropole. Depuis, les Garde-Côtes du Japon ont formé des dizaines d’officiers à ces fonctions et il y en a au moins un sur chaque navire de patrouille. Le flagrant délit et la mise en détention préventive devraient devenir la norme.

Alors que s’ouvraient à Beijing les discussions sino-américaines sur un moratoire dans la guerre économique que se livrent les deux géants, et alors que les destroyers de la 7^e flotte U.S. SPRUANCE et PREBLE effectuaient une mission « Freedom of navigation » à moins de 12Nq du récif de Mischief dedans les îles Spratley, quatre patrouilleurs chinois se sont livrés à une incursion dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku le lundi 11 février 2019. Les HǍI JǏNG 1306, 2306, 2501 et 33103 ont franchi la ligne des 12Nq au nord-ouest d’Uotsurijima l’un après l’autre entre 10h05 et 10h20. Ils sont ressortis de la zone par le sud-ouest de la même île entre 11h45 et 12h05, toujours en ligne de file et toujours accompagnés du patrouilleur japonais de permanence.

Le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui assure la permanence aux Senkaku a repéré et identifié un patrouilleur chinois dans la zone contiguë autour de l’archipel le 21 février 2019 vers 20h. Ce dernier s’est cependant éloigné pendant la nuit. Le 22 à 9h du matin, il avait disparu des écrans radar.

Le 23 mars 2019, dans l’après-midi, le navire chinois de recherches 嘉庚 (Jiā Gēng ? photo) a été repéré par les garde-côtes du 3^e district à moins de 200 Nq  de l’îlot d’Okinotorishima. Les Japonais clament la zone comme faisant partie de leur Zone Économique Exclusive, ce que la République Populaire de Chine ne reconnaît pas.
Vers 23h30, le navire n’était qu’à 85 Nq au nord-est de l’îlot et en route à l’ouest avec une antenne remorquée derrière lui. Un avions des Garde-Côtes du Japon l’a survolé et lui a demandé de mettre un terme à ses mesures mais le chinois a gardé son antenne à l’eau. Le patrouilleur des garde-côtes qui était d’alerte a appareillé.

Le patrouilleur japonais de permanence aux Senkaku a vu arriver quatre navires des garde-côtes chinois le 27 mars 2019. Le 30, ils n'étaient pas (encore) entrés dans les eaux territoriales japonaises. Le patrouilleur japonais leur a fait les rappels d'usage, ce qui semble indiquer qu'ils sont entrés ou passés dans la Zone Contiguë.

Les patrouilleurs chinois précédemment signalés se sont éloignés des Senkaku. Le 4 avril 2019, ils ont été remplacés par quatre autres. Ceux-ci ont croisé à proximité de l’archipel et à portée radar du patrouilleur japonais de permanence avant d’effectuer leur habituelle virée dans les eaux territoriales japonaises. Cette fois, ils se sont scindés en deux groupes : un groupe de trois patrouilleurs a effectué son intrusion le vendredi 5 avril, le quatrième l’a effectuée le 6.

Le 20 avril 2019, le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui assure la permanence aux Senkaku a confirmé que les quatre patrouilleurs chinois arrivés dans les parages il y a neuf jours sont toujours dans le secteur. Ils ne sont encore pas entrés dans la Zone Contiguë mais pourraient le faire dans les jours qui viennent.

Japan Coast Guard New 6,000 Tons Patrol Vessel PLH-41 ‘Mizuho’ Fitted with 40Mk4 Main Gun

Citation :

Recent ship spotter pictures show that Japan Coast Guard's (JCG) future large patrol vessel PLH-41 "Mizuho" has been fitted with a BAE Systems Bofors 40Mk4 40mm main gun.

https://www.navalnews.com/naval-news/2019/04/japan-coast-guard-new-6000-tons-patrol-vessel-plh-41-mizuho-fitted-with-40mk4-main-gun/

xav a écrit:

Japan Coast Guard New 6,000 Tons Patrol Vessel PLH-41 ‘Mizuho’ Fitted with 40Mk4 Main Gun

(source Wikioedia) Ce MIZUHO de 2^e génération a été lancé le 9 novembre 2018 et est prévu être achevé en 2019. Déplacement 6000 t., longueur 134m, largeur 15,80m. Propulsion CODAD, quatre diesels, deux hélices à pales orientables, 25 nd. Armement 1x40mm en tourelle protégée (blindée), 2x20mm multitubes. Deux hélicoptères Sikorsky S-76D. Coût de construction 15,4 milliards de Yens.

Le 6 juin 2019, le patrouilleur japonais assurant la permanence autour des Senkaku a signalé que quatre patrouilleurs chinois étaient entrés dans la Zone Contiguë des 24Nq. Il leur a fait les rappels d'usage.

Cela fait cinquante-six jours d'affilée que les garde-côtes japonais repèrent et suivent les mouvements de patrouilleurs chinois dans ce secteur de la Mer de Chine Orientale. C'est la plus longue période de présence chinoise ininterrompue depuis 2012.

Le 10 juin 2019, les quatre patrouilleurs chinois continuent à errer dans les parages des Senkaku, y compris dans la Zone Contiguë mais sans entrer dans les eaux territoriales.
Selon les médias japonais, cela semble marquer un changement dans la politique chinoise de harcèlement : après des incursions sporadiques, menées souvent en l'absence des garde-côtes japonais, puis en présence de ceux-ci quand ils ont renforcé leurs moyens, après une augmentation progressive du rythme des incursions (deux puis trois par mois, plus quelques-unes pour marquer des dates particulières) et du nombre de patrouilleurs (qui sont systématiquement quatre depuis que les Garde-Côtes du Japon assurent une permanence), voici que pourrait s'ouvrir une nouvelle étape, marquée par moins de vaines intrusions dans les eaux territoriales mais par plus de présence sur zone. Tant pis pour le flash info de CCTV qui montrait chaque fois les patrouilleurs chinois passer devant les rochers.

Le dimanche 9 juin 2019, un bateau de pêche chinois a refusé de se laisser inspecter par les Garde-Côtes du Japon alors qu’il avait été repéré dans la Zone Économique Exclusive du Japon à 74 Nq à l’ouest de l’île de Mukojima dans l’archipel des Ogasawara. Mal lui en prit : pris en chasse par le patrouilleur AKITSUSHIMA (PLH-32), il n’a cherché à fuir que sur une douzaine de nautiques avant de mettre en panne. Son capitaine a été arrêté. Il aurait déclaré être venu pêcher du thon mais n’avait aucune autorisation de le faire dans la ZEE japonaise.


Les garde-côtes de Yokohama (dont relèvent les Ogasawara) ont renforcé leurs moyens de veille et sont en train de renforcer ceux d’intervention, suite aux intrusions aussi massives qu’illégales de pêcheurs chinois dans cet archipel isolé à un millier de kilomètres au sud de la métropole nippone.

Le gouvernement japonais a annoncé qu’un des grands patrouilleurs porte-hélicoptères actuellement en achèvement pour le compte des Garde-Côtes du Japon sera déployé sur la base avancée d’Ishigaki, construite spécialement pour faciliter la surveillance des Senkaku et relevant du 11^e district des garde-côtes. D’un tonnage de 6500 tonnes et d’une longueur d’environ 150m, ce nouveau PLH est prévu entrer en service dans l’an 3 du règne de l’empereur actuel, soit dans environ deux à trois ans. Les infrastructures de la base d’Ishigaki vont être modifiées pour l’accueillir : un quai de 180m et de nouvelles installations à terre vont voir le jour.


Les garde-côtes chinois alignent quelque 145 patrouilleurs de plus de 1000 tonnes, déployés dans tous les secteurs que Pékin a déclaré comme ses propriétés inaliénables. Le Japon, qui lui aussi doit déployer ses patrouilleurs sur plusieurs théâtres, en aligne aujourd’hui 67 et devrait en avoir 71 dans quatre ans grâce à la mise en service de quatre nouveaux PLH et de quatre nouveaux PL qui feront plus que compenser le retrait de quatre unités en fin de vie. Six avions biréacteurs de patrouille devraient également être réceptionnés dans ce laps de temps de quatre ans qui est le reliquat du plan d’investissement à cinq ans lancé l’année dernière.

Le patrouilleur KOJIMA des Garde-Côtes du Japon est arrivé en escale à Danang au Vietnam le 25 juillet 2019. Il y restera jusqu’au 28. Au programme de cette escale de courtoisie : rencontre avec les autorités civiles et militaires, échanges sportifs, excursions.

Le KOJIMA (PL-21) est un patrouilleur de 3200 tonnes construit en 1993. Il est doté d’une plateforme d’appontage pour un hélicoptère mais n’a pas de hangar. Pour sa mission au Vietnam, il n’a pas d’hélicoptère.

Le 26 juillet 2019 aux alentours de 02h40 locales, deux patrouilleurs chinois ont pénétré dans les eaux territoriales japonaises à l’ouvert du détroit de Tsugaru dans la préfecture d’Aomori. Un patrouilleur du 2^e district des Garde-Côtes du Japon qui les suivait au radar leur a demandé de quitter la zone, ce qu’ils ont fait vers 03h15. Ils se sont ensuite éloignés comme si de rien n’était.

La raison de cette intrusion nocturne reste obscure.

Ce 29 juillet 2019, quatre patrouilleurs chinois sont entrés dans la Zone Contiguë autour des Senkaku. Ils erraient dans les parages de l'archipel depuis neuf jours. Le patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui assure la permanence s'est rapproché et leur a fait les rappels d'usage.

Le 10 août 2019, les Garde-Côtes du Japon ont immergé une station d’observation tectonique à proximité de la fosse de Nankai, au large de la péninsule de Kii et par 3000m de fond. C’est la troisième station de ce genre immergée dans le secteur qui court de la préfecture de Shizuoka jusqu’à celle de Miyazaki ; en tout, une quinzaine sont prévues. Ces stations servent à observer les déplacements et les déformations des plaques du fond marin à proximité des zones de fracture ou de subduction sur une échelle de temps longue. Trois à cinq fois l’an, un navire hydrographique vient les repositionner très précisément au sonar, ce qui permet au service hydrographique des garde-côtes de mesurer les déplacements du fond sur les trois axes. Les mesures sont ensuite exploitées pour calculer les probabilités d’occurrence d’un séisme sous-marin et pour faire prendre, si besoin, des mesures de sécurité.


D’ici la fin de la prochaine année fiscale (le 31 mars 2021), huit autres de ces stations sont prévues être installées.

Le 14 août 2019, les quatre patrouilleurs chinois qui erraient dans les parages des Senkaku depuis le lundi 12 sont entrés dans la Zone Contiguë de l'archipel. Le patrouilleur japonais de permanence leur a fait les rappels d'usage. Ces rappels sont tellement systématiques qu'ils sont désormais enregistrés...

Le 20 août 2019, les quatre patrouilleurs chinois qui croisent dans le secteur des Senkaku depuis une dizaine de jours sont revenus dans la Zone Contiguë. Le patrouilleur japonais leur a fait les rappels habituels.
La semaine dernière, les autorités chinoises ont enjoint aux pêcheurs de deux provinces de ne pas s'approcher des « secteurs sensibles ». La presse nippone interprète cette demande comme une volonté de ne pas compromettre la prochaine visite de Xi Jinping au Japon.

Les Garde-Côtes du Japon ont révélé un bizarre incident survenu en août sur le banc de Yamato, partie de la Zone Économique Exclusive japonaise objet de fréquentes intrusions de pêcheurs nord-coréens. Le 23 août vers 09h30 du matin, un patrouilleur des garde-côtes a repéré une embarcation rapide – trop rapide pour un navire de pêche – dépourvue d’immatriculation et qui s’approchait de lui. L’engin s’est ensuite éloigné. Le lendemain, toujours vers 09h30, le patrouilleur est retombé sur la même embarcation qui avait apparemment passé la nuit sur place. Il s’est approché d’elle à une trentaine de mètres ; les agents des garde-côtes ont alors vu trois hommes à bord, vêtus de treillis camouflés, qui pointaient une arme vers le patrouilleur. Trente minutes plus tard, les deux navires se sont écartés l’un de l’autre sans que la situation ait dégénéré.

Les garde-côtes n’ont communiqué ni sur la nationalité de l’embarcation et des trois hommes en treillis, ni sur les raisons qui ont poussé le patrouilleur à ne pas poursuivre.

Le 15 septembre 2019, le patrouilleur japonais qui assure la permanence aux Senkaku a signalé que les quatre patrouilleurs chinois qui erraient dans les parages de l'archipel depuis neuf jours sont entrés dans la Zone Contiguë. Il leur a fait les rappels d'usage.

La décroissance démographique du Japon et l'attrait des grandes entreprises dans les régions urbaines se combinent à l’augmentation du nombre de grands patrouilleurs pour compliquer la tâche de la direction du personnel des Garde-Côtes du Japon.

Pour la première fois, le recrutement des garde-côtes va s’ouvrir aux diplômés universitaires l’année prochaine ; jusqu’ici, le service recrute à la sortie du lycée, c’est-à-dire aux alentours de 18 ans.

Première conséquence : les garde-côtes ont d’ores et déjà recruté une trentaine de diplômés d’université ; ils sont chargés de monter les dossiers d’inscription, de faire passer les entretiens et les examens d’aptitude physique de leurs futurs semblables.

C’est la première fois depuis leur création en 1948 que les Garde-Côtes du Japon recrutent ainsi des universitaires. Pour ces derniers, un des principaux attraits de la carrière est sa grande stabilité géographique : les agents sont affectés à vie à un district à moins qu’ils demandent à être mutés. Pour la direction du personnel, la diversification du recrutement vise à pallier au rétrécissement du vivier des lycéens.

Citation :

La décroissance démographique du Japon et l'attrait des grandes entreprises [… compliquent…]  la tâche de la direction du personnel des Garde-Côtes du Japon. […] C’est la première fois […] que les Garde-Côtes […] recrutent ainsi des universitaires. Pour ces derniers, un des principaux attraits de la carrière est […]. Pour la direction du personnel, la diversification du recrutement vise à pallier au rétrécissement du vivier des lycéens. : study:

Autrement dit, la direction du personnel tente de rattraper des candidats qui lui ont échappé lorsqu'ils étaient en fin de Lycée… et qui auraient fait fausse route dans leur orientation universitaire ? Ou qui ne trouveraient pas d'emploi correspondant à leur diplôme ?

Mais les métiers proposés maintenant à ces universitaires ne sont peut-être pas identiques (ou comparables) à ceux qui leur étaient ouverts en fin de lycée ?
L'extension du recrutement à un niveau plus élevé (lycée => université) permettra-t-il de répondre aux besoins du recrutement élémentaire ?  

Monter des dossiers d’inscription et faire passer entretiens et examens d’aptitude ne sont pas vraiment des tâches d'exécution et de mise en œuvre basique de l'outil Garde-Côtes.

DahliaBleue a écrit:

Autrement dit, la direction du personnel tente de rattraper des candidats qui lui ont échappés lorsqu'ils étaient en fin de Lycée… et qui auraient fait fausse route dans leur orientation universitaire ? Ou qui ne trouveraient pas d'emploi correspondant à leur diplôme ?

Mais les métiers proposés maintenant à ces universitaires ne sont peut-être pas identiques (ou comparables) à ceux qui leur étaient ouverts en fin de lycée ?
L'extension du recrutement à un niveau plus élevé (lycée => université) permettra-t-il de répondre aux besoins du recrutement élémentaire ?  

Monter des dossiers d’inscription et faire passer entretiens et examens d’aptitude ne sont pas vraiment des tâches d'exécution et de mise en œuvre basique de l'outil Garde-Côtes.

Je ne pense pas qu'il s'agisse de rattraper les candidats lui ayant échappé les années précédentes. C'est plutôt une diversification du recrutement pour faire face à une baisse prévisible du nombre de candidats. Quoi qu'il en soit, trente recrues supplémentaires ne représentent qu'une faible proportion des recrutements.

Et les personnes recrutées pour préparer et faire passer les examens ne devraient pas le passer elles-mêmes...

S'il y a bien pays qui -au vue de sa projection démographique- va devoir s'appuyer sur plus d'automatisation, des drones et des IA c'est bien le Japon.