[JCG] Garde-Côtes du Japon

Face-à-face tendu en mer du Japon : le jeudi 22 novembre 2018, un patrouilleur des garde-côtes sud-coréens a tenté de s’opposer à l’entrée dans la Zone Économique Exclusive sud-coréenne de chalutiers japonais. Un patrouilleur des Garde-Côtes du Japon qui se trouvait non loin de là est alors intervenu pour rappeler à son homologue coréen qu’un accord bilatéral autorisait les pêcheurs japonais à opérer dans la zone (et vice-versa dans une partie de la ZEE japonaise). Les deux patrouilleurs sont restés à moins de 1000m l’un de l’autre, chacun dans sa ZEE, pendant 2h20mn avant que le coréen se retire.

24 et 25 novembre : voilà deux jours que quatre patrouilleurs chinois astiquent la Zone Contiguë autour des îles Senkaku.
Le patrouilleur japonais de permanence les suit depuis les eaux territoriales et leur a fait les rappels d'usage.

Le 24 novembre 2018, une barque nord-coréenne en bois s’est échouée sur la côte de péninsule d’Ishikawa près de la ville de Suzu. L’épave s’est brisée sur les récifs en touchant terre. Les garde-côtes qui l’ont inspectée ont trouvé un filet, une toile et une cuillère encore présents à bord.

Takagi a écrit:

Le 24 novembre 2018, une barque nord-coréenne en bois s’est échouée sur la côte de péninsule d’Ishikawa près de la ville de Suzu. L’épave s’est brisée sur les récifs en touchant terre. Les garde-côtes qui l’ont inspectée ont trouvé un filet, une toile et une cuillère encore présents à bord.

le filet je comprend pour un bateau de pêche , mais un toile et une cuillère ?

valdechalvagne a écrit:

le filet je comprends pour un bateau de pêche , mais une toile et une cuillère ?

La cuillère, je comprends pour un pêcheur qui veut manger sa gamelle en mer.
La toile, je pense qu'il s'agit de la toile jaune qu'on voit sur la photo. Elle servait de protection.

Les garde-côtes japonais font toujours un inventaire précis de ce qu'ils trouvent. Là, la présence de la toile jaune et de la cuillère pourraient indiquer que le bateau n'était pas abandonné depuis longtemps, ou du moins qu'il n'a pas traversé de grosse tempête depuis qu'il a été abandonné.

Le vendredi 30 novembre 2018, le patrouilleur FUSAKAZE (CL-179) a été livré aux Garde-Côtes du Japon. Déplaçant 26 tonnes et construit par le chantier Kiso de Mukaihigashi à Onomichi dans la préfecture de Hiroshima, le FUSAKAZE doit être déployé à Tateyama dans la préfecture de Chiba.


Son nom signifie "le vent de la chênaie", ou "vent dans les chênes" si l'on préfère.

À partir du 11 décembre 2018, les Garde-Côtes du Japon et la Force Maritime d’Autodéfense mèneront un exercice conjoint au sud de Kagoshima. Les garde-côtes aligneront les patrouilleurs TOKARA (PM-21), KAIMON (PS-204) et TAKACHIHO (PS-17). Ll’armée de mer fournira le patrouilleur lance-missiles SHIRATAKA (PG-289) et un hélicoptère SH-60K. Le thème de l’exercice est la gestion de crise et l’intervention contre des bateaux suspects s’approchant d’une centrale nucléaire.

C’est la seizième édition de cet entraînement conjoint, mis en œuvre depuis 1999 en application du « Manuel de gestion conjointe des navires suspects ».

Le mercredi 5 décembre 2018 vers 1h40 du matin, un F/A-18 biplace des U.S.Marines et un ravitailleur KC-130 sont entrés en collision et se sont écrasés au large des côtes japonaises avec sept hommes à bord. Partis de la base d’Iwakuni près de Hiroshima, ils étaient en train de s’entraîner au ravitaillement nocturne en vol. Les autorités américaines ont d’abord indiqué que le crash avait eu lieu à 170Nq des côtes, mais pour les Japonais il avait eu lieu plus près de la côte, à une cinquantaine de milles.


Un patrouilleur des Garde-Côtes du Japon ainsi que plusieurs avions américains et japonais ont été dépêchés sur zone. À l’endroit où les Japonais pensaient que l’accident avait eu lieu, le patrouilleur a repêché deux survivants, dont l’un décèdera plus tard à l’hôpital. Les cinq autres aviateurs sont portés disparus. Les causes de la collision ne sont pas encore connues.

Le jeudi 6 décembre 2018, le patrouilleur KINUKAZE (CL-28) a été retiré du service après vingt-cinq années de service. Il était basé à Handa dans la préfecture d’Aichi, sur la baie de Kinu. Mis en service en 1993, ce patrouilleur de 19 mètres et 24 tonnes aura parcouru environ 140 000 Nq et porté assistance à 253 personnes dans les baies de Kinu et de Mikawa.




Son remplaçant, également appelé KINUKAZE, sera admis au service le 20 décembre.

Du 4 au 7 décembre 2018, trois instructeurs des Garde-Côtes du Japon se sont rendus à Manille pour y former quinze de leurs homologues philippins à la manœuvre des petites embarcations rapides. La formation comprenait trois volets : entraînement à la manœuvre (entrée et sortie de port, démarrages et arrêts brusques) à la mise à l’eau et récupération depuis un patrouilleur, maintenance des moteurs hors-bords. Les trois japonais font partie de la « Mobile Coporation Team » (MCT) mise en place pour aider à la formation des garde-côtes des pays alliés.

Depuis le mois de mai 2018 qui a marqué le début des patrouilles des Garde-Côtes du Japon sur le banc de Yamato en mer du Japon, lesdits garde-côtes ont effectué 1624 rappels à la loi à l’encontre de bateaux de pêche nord-coréens illégalement entrés dans la Zone Économique Exclusive pour y pêcher le calmar. À 513 reprises, ils ont dû utiliser leurs canons à eau pour convaincre les récalcitrants d'obtempérer.


S’il est évident que les pêcheurs nord-coréens n’ont pas l’intention de mettre un terme à leurs incursions, qui se poursuivent et qui s'inscrivent apparemment dans le cadre d'une campagne programmée, les pêcheurs japonais sont satisfaits de l’action des garde-côtes : une vingtaine de navires des coopératives nippones de pêche ont pu effectuer leur campagne de pêche au calmar sur le banc et les prises ont été conformes à leurs espérances, contrairement à ce qu’il s’était passé l’année dernière.

Les Garde-Côtes du Japon ont révélé le 16 décembre 2018 qu’un de leurs patrouilleurs avait été endommagé par abordage lors d’un incident avec un pêcheur nord-coréen sur le banc de Yamato. Le nord-coréen est un bateau à coque métallique que le patrouilleur, basé à Shimoda dans la préfecture de Shizuoka, a intercepté alors qu’il était en train de pêcher illégalement dans la Zone Économique Exclusive du Japon. Dans des circonstances qui n’ont pas été communiquées, les deux navires se sont heurtés. Le patrouilleur n’a eu que des dégâts au bastingage et son commandant n’a pas jugé utile d’interrompre son déploiement.


Ce n’est pas le seul incident que les garde-côtes signalent cette année. En particulier, une vingtaine de caillassages ont été perpétrés par les pêcheurs nord-coréens. C’est nettement plus que l’année dernière où il n’y en avait eu qu’un, qui avait brisé une vitre de passerelle ; cet incident avait d’ailleurs servi de leçon et toutes les passerelles sont désormais équipées de grillages métalliques, ce qui explique qu’aucune vitre n’ait été brisée cette année.

Comme ces caillassages en nombre croissant, l’abordage du 16 décembre pourrait relever d’une escalade de la part des pêcheurs nord-coréens. La campagne de pêche au calmar touche à sa fin, mais les garde-côtes envisagent d’ores et déjà de se doter de moyens supplémentaires l’année prochaine. Parmi les mesures à l’étude figure l’utilisation de « canons à son » directifs qui émettent un son assourdissant en direction du navire à intercepter, empêchant l’équipage de celui-ci de communiquer et, pense-t-on, l’obligeant à se boucher les oreilles sans pouvoir utiliser ses mains à quelque lapidation que ce soit. Pour l’instant, ces équipements n’ont pas été utilisés.


Non, les cailloux ne font pas partie de l'attirail habituel du pêcheur. Ils ont été embarqués à dessein.

Le 18 décembre 2018, les Garde-Côtes du Japon ont observé le navire chinois de recherches XIÀNGYÁNG HÓNG en train d’effectuer des relevés à moins de 200 Nq d’Okinotorishima, avec deux antennes linéaires à l’eau. Contacté par radio, le navire a répondu de ne pas s’inquiéter parce qu’il ne faisait qu’effectuer des recherches en haute mer. Le Japon revendique une Zone Économique Exclusive autour d’Okinotorishima (récif inhabité sur lequel il n’y a qu’une station météo et les infrastructures nécessaires à son entretien) mais la République Populaire de Chine ne reconnaît pas cette ZEE.

La précédente visite chinoise dans ce secteur remontait à mars 2016 (voir Lun 14 Mar 2016, 18:38 ainsi que Sam 19 Mar 2016, 05:09).
Ceux qui pourraient être tentés de me demander une carte d'Okinotorishima voudront bien se reporter par exemple à mon précédent article dans cette rubrique (Mer 11 Mai 2016, 15:40).

Le samedi 5 janvier, quatre patrouilleurs chinois ont effectué leur première intrusion de l’année dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku. Ils se sont ensuite retirés. Le 6, il n’en restait qu’un à croiser dans la Zone Contiguë. Il y était toujours le lundi 9.

Étrange affaire : le 5 novembre 2018, un navire de pêche chinois s’est introduit dans la Zone Économique Exclusive japonaise au sud-ouest de la préfecture de Kagoshima. Dix agents de l’agence japonaise des pêches sont montés à bord pour inspection. Le bateau en a profité pour leur offrir une promenade de douze heures en mer en remettant le cap sur la Chine et en échappant du même coup à l’internement. Les otages n’ont été libérés que lorsque le bateau a été sorti de la ZEE. Tōkyō a protesté par voie diplomatique. L'affaire n'est parue dans la presse qu'à la fin décembre.

Citation :

Étrange affaire : le 5 novembre 2018, […] Le bateau en a profité pour leur offrir une promenade de douze heures en mer en remettant le cap sur la Chine et en échappant du même coup à l’internement. Les otages n’ont été libérés que lorsque le bateau a été sorti de la ZEE.[…]
: scratch:

Les Tinois ne sont décidément pas à court d'idées pour faire des farces !… pendantes ; à leur (trop) cher voisin.

L'agence des pêches n'a pas le pouvoir d'interner un navire, seuls les garde-côtes l'ont. La première doit appeler les seconds pour qu'il y ait internement. L'agence des pêches ne peut que contrôler le respect des quotas autorisés. Les Chinois semblent avoir compris le truc...

Le dimanche 13 janvier 2019, une nouvelle épave de barque de pêche nord-coréenne a été retrouvée à la dérive au large de Fukaura dans la préfecture d’Aomori au nord de Honshū.


L'année 2019 commence...

私 a écrit:

Le dimanche 13 janvier 2019, une nouvelle épave de barque de pêche nord-coréenne a été retrouvée à la dérive au large de Fukaura dans la préfecture d’Aomori au nord de Honshū. (...)

À bord de la barque se trouvaient deux hommes qui ont confirmé leur nationalité nord-coréenne et qui ont donné leur identité. Ils ont demandé à être rapatriés dans leur pays. En attendant, ils sont logés dans les locaux des services de l'immigration de Sendai où ils sont arrivés le 18 janvier.

Le nombre de touristes étrangers visitant le Japon augmente : en 2018, ils ont été 31 191 900. Parmi eux, il y avait 8,38 millions de Chinois continentaux et 1,13 millions de Thaïlandais – deux nombres record.

Parallèlement, le nombre de cas de trafic ou de contrebande est logiquement en augmentation, donnant du travail supplémentaire aux garde-côtes.
En septembre, une tentative d’importation de drogues a été déjouée. Deux Taiwanais ont été arrêtés à bord d’un navire de croisière en escale à Naha (Okinawa). Dans le port de Fukuoka, ce sont 100kg de drogue qui ont été découverts dans un conteneur maritime en mai ; quatre Hongkongais et deux Japonais ont été interpellés. À une plus modeste échelle, de nombreuses infractions ont été enregistrées : possession de cannabis ou autres produits à usage personnel ou destinés à la revente à petite échelle à bord de ferrys, tentative d’importation d’espèces protégées en provenance d’Asie du Sud-Est, falsification de titres de séjour en vue d’une immigration illégale pour laquelle deux Chinois ont été arrêtés.


Cette vague de criminalité n’a cependant rien d’un tsunami. En tout, les Garde-Côtes du Japon ont comptabilisé quinze infractions de nature criminelle commises par des étrangers en 2018, dont neuf saisies de stupéfiants totalisant 310 kilos (dont 100 dans le conteneur de Kukuoka). Les garde-côtes ont conscience que cela ne pourrait être que la partie émergée de l’iceberg et que, même dans le cas contraire, ils doivent s’attendre à une recrudescence de cas. Les contrôles des passagers et des cargaisons vont être renforcés.

Au cours de l’année 2019, les Garde-Côtes du Japon vont recevoir cinq grands patrouilleurs neufs : un de 6500 tonnes, deux de 6000 tonnes, un de 3500 tonnes et un de 1500 tonnes. Cela portera à 62 le nombre de patrouilleurs océaniques de l’agence. Les trois plus gros pourront embarquer un hélicoptère en permanence ; les autres n’ont pas de hangar.

Le lundi 28 janvier 2019, le patrouilleur SHINZAN (しんざん, PS-01) a été retiré du service à Akita, son port de base. Construit à Shimonoseki, ce petit patrouilleur de 180 tonnes avait commencé sa carrière en septembre 1988 dans la préfecture de Shimane sous le nom de MIHASHI. Il a ensuite été basé dans les préfectures de Yamaguchi puis dans celle de Niigata. En janvier 2001, il a été transféré à Akita et rebaptisé SHINZAN. Au bout de trente années de service, il a donc été désarmé devant une soixantaine de personnes (dont beaucoup d’anciens membres d’équipage). Les participants et l’équipage ont assisté à la rentrée du pavillon des Garde-Côtes du Japon (à étoile blanche sur fond bleu), puis le nom du navire a été badigeonné de blanc.


La personne dont une partie du discours est reproduite dans la vidéo est Masaki Kazuhiko, commandant les garde-côtes à Akita. « Je n’oublierai jamais la silhouette familière de ce patrouilleur que toute la population a vu jouer un rôle actif en première ligne dans toute la région », a-t-il déclaré.

Citation :

[…] le patrouilleur SHINZAN (しんざん, PS-01) a été retiré du service […] Les participants et l’équipage ont assisté à la rentrée du pavillon des Garde-Côtes du Japon (à étoile blanche sur fond bleu), puis le nom du navire a été badigeonné de blanc.

La personne dont une partie du discours est reproduite dans la vidéo est Masaki Kazuhiko, commandant les garde-côtes à Akita. […]. : salut:

Y faisait froid et y avait du vent, dirait-on (les jugulaires de casquettes ont été utiles…)
En quoi consiste le geste de Masaki Kazuhiko, de verser le contenu d'une bouteille (de 酒 ?) sur le pavois ? Un baptême inverse du champagne ?

DahliaBleue a écrit:

Y faisait froid et y avait du vent, dirait-on (les jugulaires de casquettes ont été utiles…)

2°C et un vent d'ouest de 40km/h le 28 à 9h du matin, si j'en crois mon service météorologique favori. L'ouest, à Akita, c'est la mer du Japon, le Kraï de Primoriye, Vladivostok et la Sibérie. Ce n'est pas pour se camoufler sur la neige qu'on voit partout dans la vidéo que l'ex-SHINZAN est peint en blanc...

Citation :

En quoi consiste le geste de Masaki Kazuhiko, de verser le contenu d'une bouteille (de 酒 ?) sur le pavois ? Un baptême inverse du champagne ?

Une offrande shintō à l'esprit du bateau, I presume.

Vers 16h le 29 janvier 2019, un avion de patrouille des Garde-Côtes du Japon a découvert trois bateaux de pêche chinois en train d’opérer dans la Zone Économique Exclusive japonaise à l’est des îles Bonin. Un patrouilleur a été dépêché ; il est arrivé sur zone le 31 en début de journée. À 09h55, il a demandé aux intrus de mettre en panne à fin d’inspection. Les trois bateaux chinois ont alors tenté de s’échapper cap à l’est. Peine perdue : le patrouilleur les a rattrapés et arraisonnés. Les trois capitaines ont été incarcérés vers midi, et tout ce petit monde est rentré à la base.


La Chine s’étant engagée à payer la caution des trois capitaines, ils ont été libérés le 1^er février. Les trois bateaux et leurs équipages sont consignés au Japon ; apparemment, les autorités chinoises s’emploient à obtenir leur rapatriement.