Le souvenir de la Marine Impériale

Le 19 décembre 2021 a eu lieu l’ultime cérémonie à la mémoire du porte-avions UNRYŪ de la Marine Impériale, torpillé par un sous-marin américain et coulé le 19 décembre 1944. Le naufrage avait fait environ 3000 morts, membres d’équipage, marins ou fantassins en transit.


Le service commémoratif a réuni d’anciens marins et des membres des familles venus des préfectures de Kanagawa, Aichi et Akita. Compte tenu de leur âge, les membres de l’association du porte-avions UNRYŪ ont décidé que cette cérémonie serait la dernière.

La Marine Impériale s'était équipée de machines à coudre de la marque américaine Singer

Paul-Émile a écrit:

N'est-il pas dommage que cette maquette du Fusō ait été détruite ? Elle était à Etajima pour l'instruction des cadets dans les années 30.

DahliaBleue a écrit:

Mais détruite par quoi, par qui ? Bombardements étasuniens ?

La maquette du Fusō précédemment mentionnée. Ici, elle arrive en Nouvelle-Zélande en 1946. Elle y a apparemment été détruite dans les années d’après-guerre. Toujours est-il que toute trace en a été perdue !



Quand je pense aux heures de boulot que les maquettistes avaient passées dessus...

Citation :

[…] La maquette du Fusō précédemment mentionnée. Ici, elle arrive en Nouvelle-Zélande en 1946. Elle y a apparemment été détruite dans les années d’après-guerre. Toujours est-il que toute trace en a été perdue ! Quand je pense aux heures de boulot que les maquettistes avaient passées dessus…

Je compatis de même… Sic transit…

Paul-Émile a écrit:

Quand je pense aux heures de boulot que les maquettistes avaient passées dessus...

DahliaBleue a écrit:

Je compatis de même… Sic transit…

Ceci dit, les maquettistes de Kure n'ont pas été les seuls à voir leur travail ignoré et réduit à néant en ces temps-là. Quand je vois ce qui se passe en Ukraine en ce moment, je relativise.

Bien que le site Combined Fleet n’en fasse pas mention, le croiseur léger SENDAI a effectué un arrêt technique à Maizuru en 1942. Une de ses ancres y a été remplacée. Celle qui a été déposée a été conservée dans un parc à chaînes jusqu’en mars 1977, date à laquelle elle a été remise au Centre d’Entraînement de la Force Maritime d’Autodéfense de la ville, à l’occasion du 25^e anniversaire de sa fondation. Depuis, on peut l’y admirer dans un espace vert du centre, sur un sobre piédestal de granite.


La plaque commémorative explique :
« Ancre du croiseur Sendai
Déposée du croiseur Sendai (5400 t.) à l’occasion de son passage à l’arsenal naval de Maizuru en 1942, cette ancre a été installée ici à l’occasion du 25^e anniversaire du Centre d’Entraînement de Maizuru en mars 1977. »

La maquette du Fusō précédemment mentionnée. Ici, elle sert à l'instruction des cadets.


Il y a une manivelle avec plusieurs pignons sous la flottaison, ça semble indiquer que des parties de la maquette étaient mobiles.

Citation :

La maquette du Fusō précédemment mentionnée. Ici, elle sert à l'instruction des cadets.
Il y a une manivelle avec plusieurs pignons sous la flottaison, ça semble indiquer que des parties de la maquette étaient mobiles.

… les cabestans, possiblement ?

DahliaBleue a écrit:

Citation :

La maquette du Fusō précédemment mentionnée. Ici, elle sert à l'instruction des cadets.
Il y a une manivelle avec plusieurs pignons sous la flottaison, ça semble indiquer que des parties de la maquette étaient mobiles.

… les cabestans, possiblement ?

une manivelle mais trois sortie carre pour mètre la manivelle !!

Depuis 1846, l’ancien collège jésuite devenu l’université Fordham dresse son architecture néo-gothique dans le quartier new-yorkais du Bronx. Là, sur la terrasse du gymnase qu’est le Keating Hall, se dresse un petit monument qui porte une Cloche de la Victoire, installée là à l’occasion du centième anniversaire du collège en « gage de gratitude » (a token of gratitude) envers les 228 étudiant de l’établissement morts pendant le conflit de 1941-45.

Avant d’être installée là en 1946, cette cloche avait eu une autre vie. C’était celle du porte-avions JUNYŌ, commencé en 1939 comme paquebot de luxe KASHIWARA MARU, réquisitionné pendant sa construction par la Marine Impériale Japonaise et converti en porte-avions auxiliaire. Après avoir été torpillé en décembre 1944, le JUNYŌ est resté immobilisé à Sasebo sans être complètement réparé. Les Américains l’ont saisi à la fin de la guerre. C’est l’amiral Nimitz qui a fait en sorte que sa cloche soit récupérée avant qu’il soit ferraillé et qui l’a fait donner à Fordham en récompense des sacrifices de guerre de l'université du Bronx. Le 11 décembre 1945, le cardinal Francis Spellman a béni la cloche après une grand-messe solennelle militaire. Le 11 mai 1946, le président Harry Truman, venu à Fordham célébrer le centième anniversaire de l’université, l’a sonnée pour la première fois. Le souvenir de la guerre était encore béant. Le passage du président à Fordham avait été organisé par son conseiller Matthew Connelly, membre de la promotion 1930 de l’établissement. Un an presque jour pour jour après la victoire des Alliés en Europe, Harry Truman préparait une loi pour tous les GI qui avaient participé au conflit.


Une plaque à côté de la cloche indique qu'elle est dédiée aux hommes qui ont perdu la vie dans une guerre. La Victory Bell sonne lors de la remise des diplômes, après les victoires de l’équipe de football américain et lors de certaines cérémonies officielles. Elle est toujours là.

Les photos du Yamato, ou du Musashi sont rares.
Surtout celles prises à bord, sur le pont.


Ici, le Musashi en mai 1943.

On y remarque la tonture Hiraga Yuzuru.

DahliaBleue a écrit:

Les photos du Yamato, ou du Musashi sont rares.
Surtout celles prises à bord, sur le pont.

Ici, le Musashi en mai 1943.

On y remarque la tonture Hiraga Yuzuru.

Photo connue prise à l'occasion du transfert des cendres de Yamamoto Isoroku je pense que le personnage au centre est son successeur Koga Mineichi

Takagi a écrit:

Depuis 1846, l’ancien collège jésuite devenu l’université Fordham dresse son architecture néo-gothique dans le quartier new-yorkais du Bronx. Là, sur la terrasse du gymnase qu’est le Keating Hall, se dresse un petit monument qui porte une Cloche de la Victoire, installée là à l’occasion du centième anniversaire du collège en « gage de gratitude » (a token of gratitude) envers les 228 étudiant de l’établissement morts pendant le conflit de 1941-45.

Avant d’être installée là en 1946, cette cloche avait eu une autre vie. C’était celle du porte-avions JUNYŌ, commencé en 1939 comme paquebot de luxe KASHIWARA MARU, réquisitionné pendant sa construction par la Marine Impériale Japonaise et converti en porte-avions auxiliaire. Après avoir été torpillé en décembre 1944, le JUNYŌ est resté immobilisé à Sasebo sans être complètement réparé. Les Américains l’ont saisi à la fin de la guerre. C’est l’amiral Nimitz qui a fait en sorte que sa cloche soit récupérée avant qu’il soit ferraillé et qui l’a fait donner à Fordham en récompense des sacrifices de guerre de l'université du Bronx. Le 11 décembre 1945, le cardinal Francis Spellman a béni la cloche après une grand-messe solennelle militaire. Le 11 mai 1946, le président Harry Truman, venu à Fordham célébrer le centième anniversaire de l’université, l’a sonnée pour la première fois. Le souvenir de la guerre était encore béant. Le passage du président à Fordham avait été organisé par son conseiller Matthew Connelly, membre de la promotion 1930 de l’établissement. Un an presque jour pour jour après la victoire des Alliés en Europe, Harry Truman préparait une loi pour tous les GI qui avaient participé au conflit.

Une plaque à côté de la cloche indique qu'elle est dédiée aux hommes qui ont perdu la vie dans une guerre. La Victory Bell sonne lors de la remise des diplômes, après les victoires de l’équipe de football américain et lors de certaines cérémonies officielles. Elle est toujours là.

Derrière Truman on voit l'Amiral Leahy chef d'état major particulier

pascal a écrit:

Photo connue prise à l'occasion du transfert des cendres de Yamamoto Isoroku je pense que le personnage au centre est son successeur Koga Mineichi

La photo à bord du Musashi a été prise le 23 mai 1943. Koga a été nommé commandant-en-chef de la flotte le 21 avril, trois jours après la mort de Yamamoto, et a mis sa marque sur le Musashi. L’officier qui précède les cendres de Yamamoto ne ressemble pas à Koga et il porte beaucoup moins de décorations qu’en avait l’amiral, lequel n’aurait d’ailleurs pas eu sa place en tête du cortège. Koga est plus probablement parmi les officiers qui saluent sur la gauche de la photo ; c’est peut-être celui isolé au bout de la rangée.


Je profite qu’on parle de Koga pour publier deux cartes postales qu’il a écrites.

On ignore souvent que Koga Mineichi était un francophone accompli, ce qui lui a permis d’obtenir un poste en France de 1920 à 1922, puis d’y revenir comme attaché naval de l’ambassade du Japon à Paris du 1^er décembre 1926 au 1^er novembre 1928. Il resta ensuite plusieurs mois en France pour participer à la commission préparatoire à la Conférence de la SDN sur le désarmement de Genève. La conférence ouvrira en 1932, bien après son départ.

Rappelé au Japon en 1930, il y écrivit une carte à son ami le capitaine de vaisseau Fernet à bord du croiseur-cuirassé Waldeck-Rousseau, alors navire-amiral des Forces Maritimes d’Extrême-Orient depuis 1929. Koga était alors en poste à Yokosuka, et en apprenant que Fernet allait rester sur le Waldeck-Rousseau jusqu’à son départ d’Extrême-Orient, il écrivit à son ami son espoir de le rencontrer à « Tokio ».

 
Promu vice-amiral le 31 décembre 1936, Koga profite d’un passage à Djibouti pour envoyer une autre carte, datée du 31 juillet 1937, à l’amiral Fernet, commandant la Flotte du Levant à Beyrouth, dans laquelle il regrette de ne pas avoir le temps d’aller lui rendre visite.


Une collection privée de lettres et de cartes adressées par M. et Mme. Koga à M. et Mme. Le Marchand, de 1932 à 1937, a été récemment mise en vente chez Drouot. L’amiral a laissé une abondante correspondance francophone derrière lui.

Takagi a écrit:

[…] Je profite qu’on parle de Koga pour publier deux cartes postales qu’il a écrites. […]
Promu vice-amiral le 31 décembre 1936, Koga profite d’un passage à Djibouti pour envoyer une autre carte […]
La carte postale de Djibouti […] : study:

Très plaisante carte postale, montrant le boutre Altaïr de Henry de Monfreid !
Remarquable qualité du cliché (s'il n'a pas été arrangé, retouché, photoshopé)

DahliaRose a écrit:

Remarquable qualité du cliché (s'il n'a pas été arrangé, retouché, photoshopé)

Juste enregistré en noir & blanc parce que je ne suis pas amateur de bistre et autres couleurs de chocolat...

Takagi a écrit:

[…] Je profite qu’on parle de Koga pour publier deux cartes postales qu’il a écrites. […] […]
La carte postale de Djibouti […] : study:

Après sa signature, on lit (ou on devine) quelque chose comme "Gurate", ou bien "Gwate".
Serait-ce son surnom ?

Politesse exquise, en tout cas !

on note deux étrangetés sur l'adresse
Beyrouth"e" le "e" semble rajouté après coup et le pays Syrie à l’époque le Liban n'existait pas

pascal a écrit:

on note deux étrangetés sur l'adresse
Beyrouth"e" le "e" semble rajouté après coup et le pays Syrie à l’époque le Liban n'existait pas

C'est peut-être à cause de sa graphie ancienne Béryte ?

DahliaBleue a écrit:

(...)
Après sa signature, on lit (ou on devine) quelque chose comme "Gurate", ou bien "Gwate".
Serait-ce son surnom ?

Politesse exquise, en tout cas !

Iwate, c'était probablement un surnom.
Le "i" majuscule cursif est écrit comme le faisait mon arrière-grand-père à l'époque de la plume Sergent-Major.

pascal a écrit:

on note deux étrangetés sur l'adresse
Beyrouth"e" le "e" semble rajouté après coup et le pays Syrie à l’époque le Liban n'existait pas

Pour le "e" à la fin de Beyrouth, j'imagine que c'est suite une hésitation sur le fait qu'on prononce le "t". Faute d'orthographe, le "h" ayant été remplacé tardivement par un "e" pour forcer la prononciation du "t".

Pour les Japonais (et d'autres pays), la langue française est compliquée à écrire parce que toutes les lettres ne se prononcent pas (le "s" à la fin de "Japonais" par exemple). Après avoir réalisé que "Beyrout" devrait se prononcer comme l'actuel président du MODEM, l'amiral a peut-être ajouté le "e" sans savoir qu'il fallait un "h".

Dans le même ordre d'idée orthographique, on note sur la première carte que "allongé" est écrit avec un seul "l". L'écriture syllabaire japonaise ne s'encombre pas des subtilités qui veulent qu'un mot dérivé de "long" voit le "l" doublé...

Takagi a écrit:

[…] Dans le même ordre d'idée orthographique, on note sur la première carte que "allongé" est écrit avec un seul "l". L'écriture syllabaire japonaise ne s'encombre pas des subtilités qui veulent qu'un mot dérivé de "long" voit le "l" doublé... : study:

J'avais interprété cette omission comme un mélange (de pinceaux) entre allongé et prolongé… (ce qui semble être l'idée sous-tendue).

DahliaRose a écrit:

Citation :

[…] Dans le même ordre d'idée orthographique, on note sur la première carte que "allongé" est écrit avec un seul "l". L'écriture syllabaire japonaise ne s'encombre pas des subtilités qui veulent qu'un mot dérivé de "long" voit le "l" doublé...

J'avais interprété cette omission comme un mélange (de pinceaux) entre allongé et prolongé… (ce qui semble être l'idée sous-tendue).

On double le L de "long" dans "allongé" mais pas dans "prolongé"... Peu de Japonais francophones que je fréquente s'y retrouvent...
Mais on s'égare...

Takagi a écrit:

pascal a écrit:

on note deux étrangetés sur l'adresse
Beyrouth"e" le "e" semble rajouté après coup et le pays Syrie à l’époque le Liban n'existait pas

Pour le "e" à la fin de Beyrouth, j'imagine que c'est suite une hésitation sur le fait qu'on prononce le "t". Faute d'orthographe, le "h" ayant été remplacé tardivement par un "e" pour forcer la prononciation du "t".

Pour les Japonais (et d'autres pays), la langue française est compliquée à écrire parce que toutes les lettres ne se prononcent pas (le "s" à la fin de "Japonais" par exemple). Après avoir réalisé que "Beyrout" devrait se prononcer comme l'actuel président du MODEM, l'amiral a peut-être ajouté le "e" sans savoir qu'il fallait un "h".

Bonjour,

Sans oublier que Beyrouth, en français, correspond en arabe à بيروت, phonétiquement Bayrūt, qu'en allemand,  çà s'écrit Beirut, mais comme le "e" est devant le "i", se prononce phonétiquement, "Bailrout" et en anglais, Beirut.

Le Saturn soviétique est l’ancien transport n°13 du Type 1 de l’ancienne marine impériale japonaise.


Le Type 1 avait été conçu après la campagne de Guadalcanal pour effectuer les missions d’Express de Tōkyō à la place des destroyers, plus utiles ailleurs. Ces navires de 1500 tonnes pouvaient mettre des barges à l’eau sans s’arrêter grâce à leur rampe arrière. Ils pouvaient embarquer jusqu’à quatre grandes barges, permettant ainsi la mise à terre de véhicules et de canons, ce dont les destroyers étaient incapables. Ils étaient armés d’un double de 127 mm et de cinq affûts triples de 25mm (auxquels d’autres affûts simples ont été ajoutés en service). En mission secondaire, ils pouvaient servir de mouilleurs de mines. Ils pouvaient également mettre à l’eau des tanks amphibies et des sous-marins de poche. Certains ont reçu un sonar actif Type 93 et ont servi d’escorteurs ASM.


Construit par Mitsubishi à Yokohama, le n°13 a été mis sur cale le 05/07/1944, lancé le 30/09/1944 et livré le 01/11/1944, il a été un des cinq navires de la classe à survivre à la guerre. Il a été transféré à l’URSS le 08/08/1947. D’abord numéroté A612 puis baptisé САТУРН (Saturn), il a servi plusieurs années en Extrême-Orient russe comme navire-atelier. Il n’a été retiré du service (après plusieurs années sans naviguer à la fin de sa vie) qu’à la fin des années 1970.