ROYAL NAVY CUIRASSES CLASSE BELLEROPHON

INTRODUCTION

Les pré-dreadnought de la Royal Navy

Dès que l'homme commença à combattre sur les océans, il à cherché à posséder des navires toujours plus puissants. Dès l'Antiquité, il y eut de véritables mastodontes navals comme des galères à 11 rangs de rameurs (!) dans les marines des royaumes hellenistiques. Les galères longtemps souverraine furent peu à peu dépassées durant la fin du moyen âge avec notament les galléases vénitiennes qui jouèrent un grand rôle à la bataille de Lépante.

A l'époque moderne, les galères cédèrent la place aux navires de ligne et aux gallions, à la voilure imposante et aux batteries toujours plus importantes, parfois jusqu'à l'excès comme le Vasa suédois qui chavira peut après son lancement en 1621.

Les progrès de la Révolution Industrielle (propulsion à vapeur, métallurgie) eurent bientôt un impact dans le domaine des armements navals avec d'abord la naissance du cuirassé (le Gloire et le Warrior notament) puis l'abandon de la propulsion à voile au profit de la propulsion vapeur, des canons à chargement par la bouche au profit du chargement par la culasse, des canons en sabord pour des canons en tourelle.

«Britannia rules the wave», ce slogan n'eut jamais autant de saveur et de réalité qu'au 19ème siècle avec une marine britannique omnipotente aux escadres impressionantes déployées sur tous les océans du monde, fidèle auxiliaire de la diplomatie britannique avec la «politique de la cannonière» qui imposa le pavillon ou au moins l'influence britannique avec l'empire réel (Canada, Indes) et l'empire informel (Amérique Latine où l'influence britannique était particulièrement forte).

Après une succession de cuirassés à coque en fer, la Grande Bretagne passa à une autre génération de cuirassés connus à partir de 1905 sous le nom de «pré-dreadnought».


Les premiers navires de ce type furent les deux navires de la classe Colossus (Colossus et Edimburgh) mis en service respectivement en octobre 1886 et en juillet 1907 et désarmés en 1908 et 1910. C'était des navires de 9420 tonnes, filant à 16 noeuds et qui alignaient comme armement 4 canons de 305mm et 5 canons de 152mm à chargement par la culasse plus 20 canons à tir rapide et deux lance-torpilles de 356mm.


Les Colossus furent ensuite suivis par les six cuirassés de la classe Admiral (Collingwood, Rodney, Howe, Benbow,Camperdown et Anson), des navires admis au service actif en 1887 pour le Collingwood, 1888 pour le Rodney et le Benbow et 1889 pour le Howe, le Camperdown et l'Anson qui déplaçaient 9500 tonnes et pouvaient filer à 16.9 noeuds.

Ils se caractérisaient par un armement différent : 4 canons de 305mm pour le Collingwood, 2 canons de 413mm pour le Benbow et 4 canons de 343mm pour les autres avec pour armement secondaire 4 canons de 152mm. Le Camperdown s'illustra d'une bien triste façon puisque son éperon coula en 1893 le Victoria. Ils furent vendus à la démolition en 1909 (Collingwood, Benbow Rodney Anson) en 1910 (Howe) et en 1911 (Camperdown).


Aux six cuirassés de classe Admiral, succédèrent les Victoria (Victoria et Sans Pareil), des navires de 10470 tonnes, filant à 16.75 noeuds qui étaient armés pour le Victoria d'un canon de 412mm, d'un canon 254mm et de 12 canons de 152mm alors que son sister-ship se différenciait par un deuxième canon de 254mm. Il disposait également de 21 canons à tir rapide et de 6 tubes lance-torpilles. Si le Sans Pareil effectua une carrière normale (désarmé en 1907), le Victoria fût coulé au large du Liban lors d'un abordage avec le Camperdown en 1893.


Les Victoria furent suivis par une autre classe de deux navires, la classe Trafalgar (Trafalgar mis en service en avril 1890 et Nile mis en service en juin 1891), des navires de 12000 tonnes filant à 16.7 noeuds mais qui revenaient à un armement plus cohérent avec quatre canons de 343mm et 12 de 152mm plus 17 canons à tir rapide et 6 tubes lance-torpilles. Ces navires connurent une carrière normale jusqu'à leur vente à la démolition en 1912.


Les Deux Trafalgar furent suivis par les huit navires de classe Royal Sovereign. Ces navires (Royal Sovereign, Hood,Empress of India,Ramilles, Repulse, Resolution,Revenge puis Redoutable et Royal Oak) des navires admis au service actif en 1892 pour le Royal Sovereign, en 1893 pour le Hood l'Empress of India, le Ramillies et le Resolution, en 1894 pour le Repulse et en 1896 pour le Revenge et le Royal Oak.

Ce sont des navires de 15830 tonnes à pleine charge, pouvant filer à 17.5 noeuds et armés de 4 canons de 343mm en deux tourelles doubles, 10 canons de 152mm, 28 canons à tir rapide et 7 tubes lance-torpilles de 450mm (cinq surface et deux sous-marin) qui furent démolis ou coulés comme cible en 1909 pour le Royal Sovereign, Hood et Repulse en 1911, Empress of India et Ramillies en 1913, Resolution et Royal Oak en 1914 et enfin Revenge en 1919.


A cette classe pléthorique succéda une classe plus réduite de trois navires, la classe Centurion (Centurion, Barfleur et Renown), des cuirassés de 10500 tonnes (12500 pour le Renown), filant à 17 noeuds (17.5 pour le Renown) avec un armement composé de 4 canons de 254mm et de 10 canons de 120mm pour les deux premiers et de 152mm pour le Renown. Le Centurion est en service de 1894 à 1909, le Barfleur de 1894 à 1909 et le Renown de 1897 à 1913.


Les Centurion cédèrent bientôt la place à la classe Majestic composée de 9 navires (Caesar, Hannibal, Illustrious, Jupiter, Magnificent, Majestic Mars, Prince George et Victorious). Ce sont des navires de 16000 tonnes, filant à 17 noeuds et étant armés de 4 canons de 305mm en deux tourelles doubles, 12 canons de 152mm, 32 canons à tir rapide et 5 tubes lance-torpilles de 450mm (un surface et quatre sous-marins).

Le Majestic est en service 1895 à sa destruction par le sous-marin U21 le 27 mai 1915 au large de la Turquie, le Magnificent de 1895 à 1921, le Prince George de 1896 à 1921, le Jupiter de 1897 à 1920, le Mars de 1897 à 1921, le Victorious de 1897 à 1923, l'Hannibal et l'Illustrious de 1898 à 1920 et le Caesar de 1898 à 1921.


Les six navires de classe Canopus (Albion Canopus Glory Goliath Ocean et Vengeance) étaient des cuirassés adaptés pour le service outre-mer. Devant la montée en puissance du Japon, ils furent conçus pour franchir aisement le canal de Suez.

Ce sont des navires de 13150 tonnes filant à 18 noeuds armés de 4 canons de 305mm (deux tourelles doubles) 12 canons de 152mm, 16 canons à tir rapide et 4 tubes lance-torpilles de 450mm.

Le Canopus est en service de 1899 à 1920, le Goliath de 1900 à sa destruction par une torpille turque le 13 mai 1915, l'Ocean de 1900 à sa destruction par les batteries turques le 18 mars 1915, le Glory de 1900 à 1922, l'Albion de 1901 à 1920 et le Vengeance de 1902 à 1922.


Les Six Canopus furent suivis par les huit Formidable (Formidable mis en service en 1904, Irresistible en 1902, Implacable en 1901,London en 1902, Bulwark en 1902, Venerable en 1902, Queen et Prince of Wales en 1904) qui n'avaient pas de vrais différences avec leurs prédecesseurs puisqu'ils étaient armés de 4 canons de 305mm et 12 canons de 152mm.

Sur ces huit navires, trois furent coulés (Formidable par le U24 dans la Manche le 1er janvier 1915, l'Irresistible par une mine dans les Dardanelles le 18 mars 1915 et le Bulwark par une explosion interne le 26 novembre 1914). Les autres furent désarmés et démolis après guerre.


Les six Duncan qui suivirent étaient adaptés à la Méditerranée avec un tirant d'eau plus faible que des cuirassés classiques. Ces navires (Albermale, Cornwallis, Duncan, Exmouth, Montagu et Russell) entrés en service en 1903 (1904 pour le Cornwallis) déplaçaient 15200 tonnes, filant à 19 noeuds étaient armés de 4 canons de 305mm,de 12 canons de 152mm, de 18 canons à tir rapide et 4 tubes lance-torpilles de 450mm.

Trois navires connurent une carrière abrégée : Le Russell par mines le 27 avril 1916, le Montagu s'échouant en Méditerranée le 30 mai 1906 et le Cornwallis coulé au large de Malte par le sous marin U32 le 9 janvier 1917. Les trois survivants furent démolis après guerre en 1919 pour l'Albermale et 1920 pour le Duncan et l'Exmouth.


Les huit cuirassés de classe King Edward VII (Africa mis en service en 1906, Britannia en 1906, Commonwealth en 1905, Dominion en 1905, Hibernia en 1906, Hindustan en 1905, King Edward VII en 1905 et New Zealand _rebaptisé Zélandia_ en 1911 en 1905) marquèrent une nette rupture avec les navires précédents car ils étant bien plus gros (17000 tonnes contre 13000 tonnes), filant à 18.5 noeuds et bien mieux armés avec 4 canons de 305mm, 4 canons de 234mm et 12 canons de 152mm plus 30 canons à tir rapide et 4 tubes lance-torpilles de 450mm.

Deux navires furent perdus durant le premier conflit mondial : le Britannia coulé le 9 novembre 1918 par le sous marin UB50 au large du Cap Trafalgar et le King Edward VII qui ayant heurté une mine le 6 janvier 1916 au large du Cap Wrath (Ecosse) mais mettant 9h à couler, il ne perdit aucun marin.


Les deux Swiftsure (Swiftsureet Triumph) étaient à l'origine des cuirassés destinés au Chili baptisés Constitucion et Libertad d'où leur armement particulier : 4 canons de 254mm et 14 canons de 190mm, ils déplaçaient 11900 tonnes et pouvaient filer à 19 noeuds. Ils sont mis en service en 1904 et si le Swiftsure survécu à la guerre (désarmé en 1920), le Triumph fût coulé le 25 mai 1915 par le sous marin U21 au large des Dardanelles.


Enfin la longue série des pré-dreadnought des britanniques s'acheva avec les Lord Nelson (Lord Nelson et Agamemnon) entrés en service en 1908. Ils connaissent une carrière sans histoire, ils sont mis en réserve en 1919 et démoli en 1920 pour le Lord Nelson et en 1927 pour l'Agamemnon après que ce dernier eut servi de bâtiment cible radiocommandé de 1921 à 1926.

Sur le plan technique, il s'agissait de navires de 18000 tonnes, filant à 18 noeuds et ayant un armement composé de 4 canons de 305mm en deux tourelles doubles, 10 canons de 234mm (4 tourelles doubles et 2 affûts simples), 26 canons à tir rapide et 5 tubes lance-torpilles de 450mm.

«Celui qui ne craint rien» : la naissance du HMS Dreadnought

Schéma du HMS Dreadnought

Alors que le vingtième siècle vit ses premières années, les architectes navals de tous les pays s'intéressent aux cuirassés du futur. Les systèmes de conduite de tir naissant promettent d'atteindre des portées jamais atteintes mais se heurte au problème de l'hétérogénéité des calibres qui devient un obstacle pour la conduite de tir et gêne la manutention et le stockage des obus.

Aux Etats Unis en 1901, le capitaine de corvette H.C Poundstone de l'US Navy attire l'attention de Théodore Roosevelt sur l'utilité du «All big gun ship», l'amiral Fisher futur premier lord de l'amirauté affirma plus tard qu'il y pensait depuis 1900 tandis qu'en 1903, Vittorio Cuniberti décrit le cuirassé idéal : 15000 tonnes, 12 canons de 300mm, une ceinture blindée de 300mm (rapidement s'imposera l'idée qu'un cuirassé doit être protégé contre le calibre de sa propre artillerie) et une vitesse de 24 noeuds, le choix de cette vitesse s'expliqua par la volonté du théoricien italien de permettre au navire de choisir ou non d'engager le combat, utilisant une métaphore taurine pour expliquer ce choix («Le taureau dans la vaste arène s'abuse en pensant que, plus puissant que l'agile torero, il à la maïtrise complète de la scène du combat»).

S'impose alors l'idée d'un navire bien protégé avec une artillerie principale à calibre unique et une artillerie légère suffisante pour repousser les torpilleurs. Reste à savoir quel pays va être le premier à mettre en oeuvre ce navire.


Le USS Michigan

Les américains semblaient devoir être les premiers, le congrès ayant autorisé la construction le 3 mars 1905 de deux navires de 16000 tonnes filant à 18.5 noeuds avec pour armement 8 canons de 305mm en 4 tourelles doubles et 22 pièces de 76mm en casemates pour lutter contre les torpilleurs, bientôt baptisés Michigan et South Carolina.

Inacceptable pour le bouillant John Arbutnot Fisher, premier lord de l'amirauté depuis le 21 octobre 1904 et qui avait commencé à reveiller la Royal Navy de la léthargie de la «Pax britannica» avec notament le désarmement de 154 navires obsolètes, 90 étant envoyés à la casse et 64 étant mis en réserve, le chef de la marine britannique justifiant cette décision par un aphorisme so british «too weak to fight and too slow to run away» («Trop faible pour combattre et trop lent pour s'enfuir»).

Il accélère également le choix de la turbine pour la propulsion des futurs navires alors les américains resteront longtemps fidèles à la machine à triple expansion fiable peu gourmande en combustible mais au potentiel d'évolution limité.

Ce navire est issu du comité des plans mis en place au début de 1905 par Jacky Fisher pour dessiner la marine britannique du futur. Cette commision était composée aussi bien de militaires que d'ingénieurs avec des gens à la future carrière brillante comme le capitaine de vaisseau John Jellicoe et le prince Louis de Battenberg, directeur des service de renseignement de la marine.

La commission ne partait pas dans l'inconnu car Fisher y pensait depuis 1900 à ce navire qu'il avait baptisé «The Unteakable» (L'Imprénable) et dont il avait étudié la faisabilité avec l'aide du directeur de l'Arsenal de Malte W.H Hard mais personne ne sait pourquoi il à été au final baptisé Dreadnought pour «Who Dread Nothing» (qui ne craint rien), un nom déjà employé par le passé.

Fisher brûla les étapes. Prévoyant, il avait fait amassé des plaques d'acier et de blindage en attendant qu'une cale se libère. C'était l'acte de naissance du HMS Dreadnought (de who dread nought «qui ne craint rien». Outre une pression phénoménale sur les ouvriers et les ingénieurs, Fisher multiplia les innnovations pour accélerer la production, standardisant par exemple les plaques de métal et pour accélerer la construction, récupéra 8 canons de 305mm destinés aux deux Lord Nelson alors en construction.


Le HMS Dreadnought

-Le HMS Dreadnought fût mis sur cale à l'Arsenal de Porsmouth le 2 octobre 1905 lancé le 10 avril 1906 et admis au service actif le 2 décembre 1906 et affecté à la Home Fleet en janvier 1907 après une croisière de mise en condition aux Antilles. Il participa à la première guerre mondiale sans s'illustrer avant d'être placé en indisponibilité en juillet 1918 puis en réserve à Rosyth en février 1919. Vendu à la démolition le 9 mai 1921 et démantelé à partir du 2 janvier 1923 à Inverkeithing en Ecosse.

Caractéristiques Techniques du HMS Dreadnought

Déplacement : standard 16420 tonnes pleine charge 19817 tonnes

Dimensions : longueur : (hors tout) 160.60m (perpendiculaires) 149.44m largeur : 25m tirant d'eau : 9m

Propulsion : 4 turbines à engrenage Parson alimentées par 18 chaudières Babcock & Wilcox dévellopant une puissance totale de 23000ch et entrainant 4 hélices

Performances : vitesse maximale : 21 noeuds distance franchissable : 6620 miles nautiques à 10 noeuds

Protection : ceinture blindée 102 à 279mm barbettes face avant de la tourelle et tour de commandement 279mm ponts blindés 38 ou 79mm

Armement : 10 canons de 305mm (12 inch) Mark X en 5 tourelles doubles (une avant une arrière une centrale et deux latérales); 24 canons de 76.2mm (3 pouces) Ordnance QF-12 anti-torpilleurs installés pour 14 d'entre eux sur le pont et 10 d'entre eux répartis en cinq affûts doubles installés sur les tourelles de l'artillerie principale; 5 puis 4 (1916) tubes lance-torpilles de 457mm pour torpilles Mark VII et Mark VIII

Equipage : 695 à 773 officiers et marins


Schéma du Bellerophon, un quasi clone du Dreadnought

Rassurés par les essais du Dreadnought, les britanniques décident d'améliorer le modèle initial et de le produire en série. C'est l'acte de naissance de la classe Bellerophon qui par rapport au premier «All Big Gun Battleship» se différenciait par une légère modification de la disposition de l'artillerie principale, un second mat tripode à l'arrière et surtout une artillerie secondaire plus puissante, les canons de 76.2mm (3 pouces) se révèlent trop faibles en terme de puissance et de portée pour contrer les torpilleurs et des canons de 102mm (4 pouces) les remplacent, ces canons formant l'armement secondaire des cuirassés britanniques jusqu'à la classe Iron Duke qui vit l'introduction du canon de 6 pouces (152mm)

Le Bellerophon est ainsi financé au budget 1906 et ses sister-ship baptisés Superb et Temeraire sont financés au budget 1907.

HISTORIQUE

Le Bellerophon

Le Bellerophon en 1909

Présentation

-Le Bellerophon est mis sur cale au Portsmouth Royal Dockyard le 6 décembre 1906 lancé le 27 juillet 1907 et admis au service actif en mars 1909.

Bellerophon est un héros issu de la mythologie grecque, fils de Poséidon et de la reine de Corinthe et connu comme un tueur de monstre célèbre.

Le deuxième cuirassé à artillerie monocalibre de la Royal Navy est le quatrième navire à avoir porté ce nom après un navire de ligne de 3ème classe armé de 74 canons lancé en 1786, devenu navire prison en 1815, rebaptisé HMS Captivity en 1824 et vendu en 1836; un navire de ligne de 3ème classe armé de 80 canons rebaptisé Bellerophon en 1824 six ans après son lancement, relégué au statut d'auxiliaire portuaire en 1848 et vendu à la démolition en 1892; un monitor lancé en 1865 rebaptisé Indus III en 1904 et utilisé pour entrainement jusqu'à sa démolition en 1922.


Le Bellerophon de 1865

Il est le dernier à l'heure actuelle mais deux navires reçurent ce nom à titre provisoire, deux croiseurs légers de classe Minotaur, le premier commandé en 1942 mais fût rebaptisé HMS Blake avant sa mise sur cale en 1944 et le second rebaptisé HMS Tiger en 1945 alors qu'il était encore sur cale.

Carrière opérationnelle

Le Bellerophon au mouillage

A son admission au service actif, le Bellerophon est affecté à la 1ère escadre de la Home Fleet. Le 26 mai 1911, il entre en collision avec le croiseur de bataille HMS Inflexible ce qui provoqua des dégâts assez importants puisqu'il fût immobilisé pour réparations jusqu'au mois de novembre 1911.

Quand éclata le premier conflit mondial, le Bellerophon fût affecté au 4th Battle Squadron, passant le plus clair de son temps à l'ancre à Scapa Flow, les sorties étant rares qu'il s'agisse d'entrainement au tir ou d'alertes lancées par la Room 40, le service de décryptage de la Royal Navy.


Le Bellerophon en 1914

Loi des séries, le Bellerophon fût endommagé par une nouvelle collision avec le cargo SS St Clair le 27 août 1914 au large des Orcades mais les dégâts furent négligeables. Il gagna l'Arsenal de Devonport en mai 1915 pour subir un carénage.

Un an plus tard, en mai 1916, il participa à la bataille du Jutland comme navire-amiral. Il ne joua aucun rôle décisif dans cette bataille, tirant tout de même 62 coups de 305mm sans recevoir un seul obus.

A la différence de ces deux sister-ship, il ne fût pas déployé en Méditerranée orientale à partir d'octobre 1918.

Placé en réserve en 1919, il fût utilisé avec son sister-ship Superb comme navire-école de canonnage jusqu'à sa vente à la démolition le 8 novembre 1921. Il est démantelé en 1923.

Le HMS Superb

Le HMS Superb à la tête d'une ligne de bataille

Présentation

-Le Superb est mis sur cale aux chantiers navals Armstrong Whitworth sis à Newcastle le 6 février 1907 lancé le 7 novembre 1907 et admis au service actif le 29 mai 1909.

le sister-ship du Bellerophon est le huitième navire de la Royal Navy à avoir porté ce nom. Le premier fût un navire français de 3ème ligne de 64 canons, le Superbe capturé par le HMS Kent en 1710 et vendu à la démolition en 1732. Il est suivit par un navire de 4ème classe armés de 60 canons lancé en 1736 et vendu à la démolition en 1757.

Son successeur est un navire de ligne de 3ème classe armé de 74 canons lancé en 1760 mais perdu par échouage en 1783. Il est suivit par le HMS Superbe, un navire de 6ème classe armés de 22 canons qui était français avant sa capture en 1795 par le HMS Vanguard, utilisé comme navire prison de 1796 à sa destruction en 1798.

Le cinquième navire fût un navire de ligne de 3ème classe de 74 canons lancé en 1798 et vendu à la démolition en 1826 suivit par un navire de ligne de deuxième classe armés de 80 canons lancé en 1842 et vendu à la démolition en 1869. Il aurait du être suivit par un cuirassé à coque en fer mais il fût rebaptisé HMS Alexandra en 1874 avant son lancement en 1875, il est vendu à la démolition en 1908.

Le septième Superb est un cuirassé lancé en 1875. Construit pour la marine ottomane sous le nom de Hamidiyeh mais la Turquie ne pouvant l'acheter et devant la crainte de le voir racheter par la Russie (la Grande Bretagne et la Russie faillirent entrer en guerre en 1878), la Royal le racheta en 1873 et l'utilisa jusqu'à sa vente à la démolition en 1906.


Le sous-marin nucléaire d'attaque HMS Superb de classe Swiftsure

Depuis le cuirassé de 1907, deux navires ont porté ce nom. Il s'agit d'un croiseur léger de classe Minotaur admis au service actif en novembre 1945 et utilisé jusqu'en 1957 et d'un sous-marin nucléaire d'attaque de classe Swiftsure admis au service actif le 13 novembre 1976 et désarmé le 26 septembre 2008.

Carrière opérationnelle

Aspect du HMS Superb en 1918

A sa mise en service (retardée à cause d'un conflit social), le Superb fût affecté à la 1ère division de cuirassés de la Grand Fleet. Outre l'entrainement de base de tout bon cuirassé qui se respecte, il participa le 24 juin 1911 à la revue navale célébrant le couronnement du roi George V qui venait de succéder à son père Edouard VII. Entre temps, le 1er mai 1911, la 1ère division était devenu le 1er escadron de la Grande Fleet.

Basé en temps de paix à Portsmouth, il gagna Scapa Flow le 29 juillet 1914, un mouillage bien protégé dans les Orcades, un archipel situé au nord de l'Ecosse. Le 10 novembre 1915, il fût affecté au 4th Battle Squadron mais resta basé à Scapa Flow.

A la bataille du Jutland le 31 mai 1916, il était le navire-amiral de sa division, ressortant indmene de cette bataille. Le reste de la guerre fût avare d'événements exceptionnels, les patrouilles et les exercices de routine continuèrent jusqu'à la fin de la guerre.

En octobre 1918, il fût affeté en Méditerranée en compagnie de son sister-ship le Temeraire, franchissant le détroit des Dardanelles et mouillant au large d'Istanbul après la signature de l'armistice entre les Alliés et l'Empire Ottoman.

Le HMS Temeraire

Le HMS Temeraire

Présentation


-Le Temeraire est mis sur cale au Devonport Royal Dockyard le 1er janvier 1907 lancé le 24 août 1907 et admis au service actif le 1er mai 1909.

Le troisième et dernier cuirassé de classe Bellerophon est le quatrième navire à avoir porté ce nom dans la Royal Navy après un navire de ligne de 3ème classe armé de 74 canons français capturé en 1759 et vendu en 1784, un navire de ligne de 2ème classe armé de 98 canons lancé en 1798 converti en bâtiment prison en 1813, en bâtiment dépôt en 1820 et démoli en 1839, un navire de combat à hellice lancé en 1876 devenant l'Indus II en 1904 alors qu'il servait de navire école avant d'être rebaptisé Akbar en 1915 et vendu à la démolition en 1921.


Schéma des cuirassés de classe Lion

Il aurait du être suivi par un cuirassé de classe Lion. Le Temeraire est commandé aux chantiers Cammell Laird de Birnkenhead le 2 février 1939 et mis sur cale le 1er juin 1939 mais jamais lancé et les élements mis sur cale démantelés en 1942/43.

Depuis aucun navire de la Royal Navy n'à porté ce nom mais deux établissements à terre ont été baptisés ainsi, le Upper Yardmen Training Establishment de Port Edgar en Ecosse entre 1955 et 1960 et le Directorate of Naval Physical Training and Sport (DNPTS) créé en 1910 et rebaptisé ainsi en 1971.

Carrière opérationnelle

Le HMS Temeraire au mouillage

Durant la majeure partie du conflit, le Temeraire fût affecté au 4th Battle Squadron de la Grand Fleet avec pour base Scapa Flow. Lors d'une patrouille en mer du Nord le 18 mars 1915, il échoua à aborder le sous-marin U-29 qui venait d'attaquer le cuirassé Neptune. Il subit ensuite à l'été 1915 un carénage dans son chantier constructeur.


Autre photo du HMS Temeraire

Le 31 mai et 1er juin 1916, il participa à la bataille du Jutland, tirant 54 obus de 305mm sans recevoir aucun dommage de la part des allemands. La guerre quasiment terminée, il gagna la Méditerranée orientale en compagnie du Superb.

A la fin des hostilités, le Temeraire est converti comme navire-école pour les cadets, étant jugé obsolète pour continuer à servir de cuirassé de première ligne. Il est désarmé et vendu à la démolition le 7 décembre 1921.


Le HMS Temeraire avec un destroyer à couple

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

Le HMS Bellerophon en 1918

Déplacement : standard 18800 tonnes pleine charge 22100 tonnes

Dimensions : longueur 160.32m largeur 25.2m tirant d'eau 8.3m

Propulsion : 4 turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par 18 chaudières Babcock & Wilcox ou Yarrow dévellopant 23000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 21.25 noeuds pour le Bellerophon, 21.56 noeuds pour le Superb et 21.55 noeuds pour le Temeraire distance franchissable 5720 miles nautiques à 10 noeuds

Protection : ceinture blindée 130 à 250mm ponts blindés 15 à 100mm barbettes 130 à 230mm tourelles de 305mm 280mm bloc-passerelle 200 à 280mm

Armement :

Tourelle latérale de 305mm du HMS Dreadnought

-10 canons de 305mm (12 inch) Mark X en 5 tourelles doubles (une avant une arrière une centrale et deux latérales). Ce canon de 45 calibres tire des obus de 389kg à une distance maximale de 17236m et ce à raison de 1.5 coups par minute.

Les tourelles doubles sont désignées modèles BIX ou BX et pèsent 457 tonnes à vide et 508 tonnes en ordre de combat. Elles peuvent pointer en site de -3° à +13.5° à raison de 3° par seconde et en azimut sur 150° (tourelles avant et arrière) et de 30 à 150° pour les tourelles latérales P et Q raison de 4° par seconde. La dotation en munitions est de 80 obus par canon soit un total de 800 obus.

-16 canons de 102mm (4inch) Mark VII. Ce canon de 40 calibres tire des obus de 14kg à une distance maximale de 8780m à raison de 8 à 10 coups par minute. Ce canon monté sur affût simple ou en casemates pouvait pointer de -10° à +20° et en azimut sur 360°. La dotation en munitions est inconnue.

-4 canons à tir rapide de 3 livres

-Trois tubes lance-torpilles de 450mm

Equipage : 733 officiers et marins

SOURCES

-Encyclopédie des armes Edition Atlas tome 6 p1341-60 «Les cuirassés de la première guerre mondiale» (naissance du Dreadnought p1343 et Classe Bellerophon p1352-53)

-Ressources internet diverses

-Photos et documents de l'ami Vautour

Merci Claus

De rien mon cher. Je suis en plein dans les Suffren que je devrais poster vendredi

Bel article comme toujours, bien detaillé

Merci les gars. Je suis en examen demain et vendredi mais vendredi soir, je poste les Suffren, un article bien détaillé comme vous les aimez.

Quoi tu as posté alors que tu devait réviser...................

Je revise je revise d'ailleurs c'est demain le jour J. Je suis dans un état bizzare à la fois stressé mais en même temps, pas inquiet, c'est vraiment spécial. Bref comme disait l'ami Jules, alea jacta est.