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| DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS | |
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clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13208 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Sam 30 Nov 2024, 14:54 | |
| DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS AVANT PROPOSIl y à de ça quelques années j'ai écris deux articles concernant des projets avortés de porte-avions et de navires de ligne. Je pensai qu'aucun autre domaine ne soit suffisamment riche pour justifier un tel article jusqu'à ce que..... . Jusqu'à ce que quoi ? Jusqu'à ce que mes recherches concernant les croiseurs légers de classe Minotaur mettent à jour des projets de croiseurs dont j'ignorai l'existence. Résultat avec quinze projets inaboutits je peux tranquillement écrire un article sur le sujet. A la différence des articles précédents je vais me concentrer sur les projets en question, délaissant un peu le côté historique même si bien entendu j'aborderai le contexte de leur réalisation. Je m'excuse par avance de la médiocrité des illustrations je n'ai pas trouvé grand chose sur internet. MARINE NATIONALEConvoyeur d'escadrille de 4500 tonnesContexte historiqueAu cours du 19ème siècle la Marine Nationale (qui fût successivement impériale, royale, impériale à nouveau puis nationale) alterna périodes d'expansion et de repli. Elle donne parfois des sueurs froides à la Perfide Albion (les fameuses invasion scares) mais hélas à la fin du 19ème siècle elle se fourvoie dans un mouvement plus politique et idéologique que technique la Jeune Ecole. L'Amiral AubeAlors certes oui dans certains domaines l'amiral Aube et ses disciples ont eu une certaine préscience notamment dans le domaine de la torpille et du sous-marin mais dans beaucoup de domaines ils ont emprunté des impasses. Parmi les impasses figure un corps de bataille longtemps inférieur et un manque criant de navires d'éclairage, les croiseurs cuirassés étant trop gros et trop lents pour cette mission. Après pouvions-nous faire les choses différemment ? Si les britanniques pouvaient se contenter d'une armée de terre symbolique et tout investir dans les cuirassés et les croiseurs de bataille la France menacée à l'est devait maintenir une puissante armée de terre. Le 17 mai 1909, le Conseil Supérieur de la Marine prend (enfin ?) conscience de l'infériorité de la Royale dans le domaine des croiseurs légers. Cette lacune est à corriger de manière urgente alors que la volonté de construire des cuirassés modernes va imposer un certain nombre et un nombre certain d'éclaireurs. C'est ainsi que le programme naval de 1912 prévoyait dix navires de ce type appelés «convoyeur d'escadrilles» ( NdA car devant opérer avec des torpilleurs ?) puis éclaireur d'escadre. Les projets sont nombreux allant du gros éclaireur d'escadre de 4200 tonnes au croiseur de 6000 tonnes. Les longueurs vont de 138 à 145m entre perpendiculaires, les largeurs 13.80 à 15.20m, la vitesse 25 à 30 nœuds. L'artillerie est plutôt faible pour le tonnage avec des canons de 138mm là où les marines étrangères utilisaient le plus souvent un calibre voisin de 150mm. Le projet définitif est accepté le 10 juin 1914, le ministre de la Marine donnant son imprimatur six jours plus tard. Trois navires sont prévus, deux à commander à l'Industrie (les chantiers navals privés) et un à l'Arsenal de Toulon. Seul ce dernier est baptisé : Lamotte-Picquet. La suite est connue : le déclenchement de la première guerre mondiale suspend les constructions neuves et très vite les besoins pour le front terrestre sans oublier la mobilisation d'une partie du personnel des arsenaux et des chantiers navals obère les capacités de la construction navale. La construction ne reprendra pas durant le conflit, les chantiers français se contentant de construire de petites unités pour l'escorte de convois, reportant à des jours meilleurs la construction de grandes unités de combat en l'occurence les années 20. De haut en bas : croiseur léger Duguay Trouin, contre-torpilleur Tigre et torpilleur d'escadre BourrasqueSi le projet de convoyeur d'escadrilles/éclaireur d'escadres ne fût pas repris dans le programme naval de 1922 il allait servir de base pour la mise au point des «8000 tonnes», les croiseurs légers de classe Duguay-Trouin qui symbolisent avec les contre-torpilleurs de classe Jaguar et les torpilleurs d'escadre de classe Bourrasque la renaissance de la Royale. Caractéristiques Techniques théoriquesDéplacement : standard 4500 tonnes pleine charge 6000 tonnes Dimensions : longueur 138m largeur 13.80m tirant d'eau 4.80m Propulsion : quatre turbines à engrenages alimentées en vapeur par douze chaudières (huit fonctionnant au charbon et quatre mixtes charbon/fioul) développant 30 à 4000ch et entrainant quatre hélices. Performances : vitesse maximale 29 nœuds distance franchissable 3300 miles nautiques à 16 noeuds Protection : ceinture 28mm au niveau des machines bulkheads 14-16mm boucliers artillerie principale 5-10mm, ponts et bloc-passerelle nc Canon de 138mm modèle 1910Armement : huit canons de 138mm modèle 1910 sous masque (deux avant deux arrière quatre latéraux), deux canons de 47mm de salut et quatre tubes lance-torpilles de 450mm installés sur le pont principal au niveau des machines Equipage : 17 officiers et 340 officiers mariniers et marins Croiseurs type C-5 (classe Saint Louis)Une belle flotte Comme nous venons de le voir la Marine Nationale entre dans le premier conflit mondial dans un net état d'infériorité notamment dans le domaine des forces d'éclairage sans compter que le corps de bataille était en plein renouvellement avec la construction des Courbet, des Bretagne et des Normandie (en attendant les Lyon et de potentiels croiseurs de bataille qui n'ont pas dépassé le stade de l'étude). Avec un pays obsédé et obnubilé par la guerre à terre, la marine ne put poursuivre la construction des navires prévus et fit un conflit avec les moyens du bord. La situation matérielle et morale de la Royale est critique au moment du retour de la Paix. Des efforts colossaux vont être menés pour redonner à la France une marine digne de ce nom. En dépit des critiques de l'époque, le Traité de Washington permis à la France de renouveler sa marine de façon cohérente avec de splendides unités de surface qu'il s'agisse de torpilleurs d'escadre, de contre-torpilleurs et de croiseurs en attendant de nouveaux et splendides navires de ligne. Certes cette marine ne manque pas de défauts (DCA, rayon d'action, protection, systèmes de détection) mais son allure splendide fait vibrer la corde sensible chez tout amateur de marine. A la fin des années trente cette marine renouvelée dans les années vingt doit être modernisée pour remplacer des navires usés et âgés par des navires plus modernes, mieux armés, mieux protégés. Parmi les navires à remplacer figure les trois unités de classe Duguay-Trouin, les fameux «8000 tonnes» armés de huit canons de 155mm en tourelles doubles. Ces navires sont splendides, rapides mais sans protection. Ces navires devant d'être désarmés et remplacés en 1946 et 1947. Cette absence de protection pouvait passer dans les années vingt mais à la fin des années trente cela ne passe plus. Pour les remplacer le Service Technique des Constructions Navales (STCN) planche sur des plans pour des croiseurs lourds dérivés du splendide Algérie, le septième et dernier croiseur lourd construit par la France. Les ingénieurs du Génie Maritime peuvent travailler dans de bonnes conditions avec des investissements importants et surtout la fin des limitations imposés par les différents traités. A cela s'ajoute la nécessité d'affronter également la marine allemande qui à entamé la construction de croiseurs lourds dépassant allegrément les 10000 tonnes, les Amiral Hipper déplaçant 14 à 15000 tonnes. Le croiseur lourd Algérie à Naples en mai 1935L'Algérie ayant été originellement connu sous le nom de croiseur type C-4 ses potentiels successeurs sont initialement connus sous la désignation de type C-5. Hélas trois fois hélas ces navires resteront des projets. Ces projets peuvent être regroupés en deux sous-type : un type A (avec aviation) et un type SA (Sans Aviation), la mise en œuvre des hydravions imposant d'importantes contraintes sur l'architecture des navires. Une note en date du 12 mai 1939 sélectionne deux projets pour une évaluation : le type A-3 et le type SA-1. C5A3Le type A-3 aurait été armé de neuf canons de 203mm en trois tourelles triples (marquant une rupture avec les croiseurs précédents armés de tourelles doubles), de dix canons de 100mm, de huit canons de 37mm ACAD modèle 1935, de deux plate-formes triples lance-torpilles de 550mm et de trois hydravions Loire 130 avec deux catapultes implantées derrière l'unique cheminée, celle-ci étant écartée du bloc-passerelle. C5SA1Le type SA-1 se distinguait par l'absence d'installation d'hydraviation mais aussi par un armement différent. Si l'artillerie principale reste inchangée, l'armement secondaire est plus puissant avec quatorze canons de 100mm en affûts doubles (les deux affûts supplémentaires étant installés de part et d'autre de la cheminée), de douze canons de 37mm ACAD modèle 1935 (les deux affûts supplémentaires sont implantés à l'arrière des catapultes disparues), de seize mitrailleuses de 13.2mm en affûts quadruples et de six tubes lance-torpilles de 550mm. Suite au déclenchement du second conflit mondial en septembre 1939 la construction de tous les navires ne pouvant être achevés rapidement est suspendue le temps qu'on y voit plus clair. Le 23 janvier 1940 l'état-major autorise le STCN à reprendre les études pour un croiseur lourd de 13000 tonnes. cuirassés classe AlsaceUn décret du 1er avril 1940 prévoit la construction de trois de ces navires en compagnie de deux cuirassés de 40000 tonnes (classe Province ou classe Alsace), un croiseur léger, six contre-torpilleurs, seize torpilleurs d'escadre et six sous-marins. Le 27 mai 1940 alors que la situation militaire française est critique le programme est modifié avec deux cuirassés, trois croiseurs lourds mais douze contre-torpilleurs, six CT ayant remplacé l'unique croiseur léger, seize torpilleurs d'escadre (qu'on envisage de commander aux Etats-Unis, la marine s'intéressant surtout au type Benson-Livermore) et six sous-marins. Le déplacement des croiseurs est porté à 14770 tonnes ce qui les rapproche des croiseurs lourds allemands en construction ou encore de projets britanniques morts-nés d'heavy cruiser. Le projet évolue avec un dernier projet en date du 15 avril 1940 alors qu'une note du 15 mai propose des noms pour les cuirassés et les croiseurs lourds. Pour les navires de ligne on envisage les noms Alsace Normandie Flandre et Bourgogne (à part Alsace la reprise des noms des cuirassés de classe Normandie abandonnés suite au début du premier conflit mondial) alors que pour les cuirassés on propose Saint Louis Henri IV Charlemagne Brennus Charles Martel Vercingetorix soit pour cinq sur six des noms précédemment portés par des cuirassés pré-dreadnought, le Henri IV ayant été porté par un cuirassé garde-côtes. Bien entendu rien n'ira plus loin et à ma connaissance il n'y à eu aucune volonté de reprendre le projet à la Libération. Caractéristiques Techniques Théoriques -C-5A3Déplacement : standard 9295 tonnes charge normal 10859 tonnes Dimensions : longueur entre perpendiculaires 185m largeur hors tout 21.8m tirant d'eau 5.55m Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières Indret (35kg/cm² 385°) dévellopant 100000ch et entrainant deux hélices. Le système propulsif est fractionné (machines arrière, chaufferie arrière, machines avant et chaufferie avant) Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds Protection : ceinture 100mm (inclinée à 20°), ponts blindés 38 à 80mm tourelles 100mm avant 70mm côtés 50 à 85mm arrière 70mm plafond 50mm plancher 100mm surbau 70mm assise 30mm pare-éclats Armement : neuf canons de 203mm en trois tourelles triples (deux avant une arrière), dix canons de 100mm modèle 1933 (cinq affûts doubles deux à l'avant de part et d'autre du bloc-passerelle, trois à l'arrière juste au dessus de la tourelle III de 203mm _une axiale et deux latérales_), huit canons de 37mm ACAD modèle 1935 (deux derrière les affûts doubles de 100mm arrières et deux à l'avant sur le pont principal au niveau de la tourelle II de 203mm) et six tubes lance-torpilles en deux plate-formes triples lance-torpilles installés latéralement. Aviation : deux catapultes axiales avec trois hydravions Loire 130 Equipage : non connu -C-5SA1Déplacement : standard 9388 tonnes charge normal 10949 tonnes Dimensions : longueur entre perpendiculaires 185m largeur hors tout 21.8m tirant d'eau 5.55m Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières Indret (35kg/cm² 385°) dévellopant 100000ch et entrainant deux hélices. Le système propulsif est fractionné (machines arrière, chaufferie arrière, machines avant et chaufferie avant) Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds Protection : ceinture 100mm (inclinée à 20°), ponts blindés 38 à 80mm tourelles 100mm avant 70mm côtés 50 à 85mm arrière 70mm plafond 50mm plancher 100mm surbau 70mm assise 30mm pare-éclats Armement : neuf canons de 203mm en trois tourelles triples (deux avant une arrière), quatorze canons de 100mm modèle 1933 (cinq affûts doubles deux à l'avant de part et d'autre du bloc-passerelle, deux au milieu de part et d'autre de la cheminée, trois à l'arrière juste au dessus de la tourelle III de 203mm _une axiale et deux latérales_), douze canons de 37mm ACAD modèle 1935 (quatre derrière les affûts doubles de 100mm arrières et deux à l'avant sur le pont principal au niveau de la tourelle II de 203mm), seize mitrailleuses de 13.2mm (quatre affûts quadruples installés devant les affûts doubles de 100mm avant pour les deux premiers et les deux derniers devant les canons de 37mm arrière) et six tubes lance-torpilles en deux plate-formes triples lance-torpilles installés latéralement. Aviation : aucune Equipage : non connu -Saint LouisDéplacement : standard 13187 tonnes charge normale 14514 tonnes Dimensions : longueur entre perpendiculaires 202m autres données inconnues Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières Indret (35kg/cm² 385°) dévellopant 120000ch et entrainant deux hélices. Le système propulsif est fractionné (machines arrière, chaufferie arrière, machines avant et chaufferie avant) Performances : vitesse maximale 33 noeuds Protection : ceinture 100mm (inclinée à 20°), ponts blindés 38 à 80mm tourelles 100mm avant 70mm côtés 50 à 85mm arrière 70mm plafond 50mm plancher 100mm surbau 70mm assise 30mm pare-éclats Armement : neuf canons de 203mm en trois tourelles triples (deux avant une arrière), douze canons de 100mm modèle 1933 (quatre installés latéralement à l'avant de part et d'autre du bloc-passerelle pour les deux premiers, deux autres juste en arrière des catapultes et les deux derniers dans l'axe), douze canons de 37mm ACAD modèle 1935 (quatre à l'avant latéralement installés devant les affûts doubles dee 100mm et deux autres à l'arrière juste au dessus de la tourelle III de 203mm) et six tubes lance-torpilles en deux plate-formes triples lance-torpilles installés latéralement. Aviation : deux catapultes axiales avec trois hydravions Loire 130 Equipage : non connu A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Dim 01 Déc 2024, 15:52 | |
| KAISERLICHE MARINE & KRIEGSMARINEFK class cruiserContexteLe croiseur léger MagdeburgEn 1916 la marine impériale avait déjà perdu treize croiseurs légers depuis le début du premier conflit mondial (Ariadne Leipzig Nurnberg Emden Mainz Coln Magdeburg Karlsruhe en 1914, Undine Bremen Köningsberg Dresden en 1915, Frauenlob Rostock Elbing Wiesbaden en 1916) et décide de commander dix nouveaux croiseurs de classe Cöln. Sur ces dix navires seulement deux seront achevés (Cöln Dresden), cinq autres lancés ne seront jamais achevés (Wiesbaden Magdeburg Leipzig Rostock Frauenlob) et les trois derniers mis sur cale mais non baptisés ne seront jamais lancés et demantelés sur cale. Bien entendu à l'époque Berlin ne pouvait imaginer qu'en 1918 la guerre serait perdue. Voilà pourquoi de nouveaux projets de croiseurs légers sont étudiés pour succéder aux unités de classe Cöln. FK-1Le premier projet est logiquement baptisé Flottenkreuzer 1 (Croiseur de Flotte n°1) privilégie la vitesse sur la puissance de feu s'inspirant des croiseurs britanniques de classe C. Par la suite, un modèle modifié est apparu et logiquement baptisé FK-1a. La coque disposait d'un double fond sur 52% de la longueur du navire (plus pour les FK-1a), quinze cloisons étanches et une construction longitudinale. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 3000 tonnes (4025 tonnes pour le FK-1a) pleine charge 3800 tonnes (4850 tonnes pour le FK-1a) Dimensions : longueur hors tout 130m (136m pour FK-1a) longueur entre perpendiculaires 128m (131m pour FK-1a) largeur 11.6m (12.4m pour le FK-1a) tirant d'eau 4.1 à 4.9m (4.6m pour les FK-1a) Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par cinq chaudières dévellopant 48000ch (52000ch pour le FK-1a) entrainant deux hélices tripales de 3.5m de diamètre Performances : vitesse maximale 32 nœuds (33 nœuds pour le FK-1a) distance franchissable 2800 miles nautiques à 17 nœuds Protection : nc Canon de 150mm SK L/45Armement : cinq canons de 150mm SK L/45 en affûts simples sous masque (un avant, deux au niveau du bloc-passerelle et deux superposés à l'arrière) (500 obus par canon pour le modèle original 650 pour le modèle amélioré), deux canons de 88mm SK L/45 au centre du navire (100 coups par affût), quatre tubes lance-torpilles de 600mm sur le pont principal, 100 mines Equipage : 15 officiers et 342 officiers mariniers et marins FK-2 FK-3 et FK-4Ces projets sont issus des FK-1/FK-1a mais avec un déplacement et des dimensions accrues suite à de nouvelles demandes de l'état-major. Caractéristiques Techniques Déplacement : standard 4500 tonnes pleine charge 5350 tonnes (FK-2) standard 6000 tonnes pleine charge 6900 tonnes (FK-3) standard 7500 tonnes pleine charge 8650 tonnes (FK-4) Dimensions : longueur hors tout 144m (FK-2) 159m (FK-3) longueur entre perpendiculaires 139m (FK-2) 155m (FK-3) 170m (FK-4) largeur 13m (FK-2) 14.2m (FK-3) 15.4m (FK-4) tirant d'eau 5.5m (FK-2) 6m (FK-4) Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par cinq chaudières dévellopant 60000ch entrainant deux hélices tripales de 3.5m de diamètre (FK-2) trois groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par treize chaudières dévellopant 70000ch (FK-3) trois groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quinze chaudières (six au charbon et neuf au fioul) dévellopant 70000ch Performances : vitesse maximale 32 nœuds distance franchissable 2800 miles nautiques à 17 noeuds Protection : nc Armement : cinq canons de 150mm SK L/45, deux canons antiaériens de 88mm, quatre tubes lance-torpilles de 600mm (FK-2) sept canons de 150mm SK L/45, trois canons antiaériens de 88mm, quatre tubes lance-torpilles de 600mm (FK-3) huit canons de 150mm, trois canons antiaériens de 88mm, quatre tubes lance-torpilles de 600mm (FK-4) Equipage : nc SpähkreuzerContexteComme nous l'avons vu plus haut les grosses unités de surface ont besoin de navires légers pour les escorter et pour les éclairer. Alors que le radar est naissant, le meilleur moyen de répéré l'ennemi est encore le navire de surface véloce et puissant, navire dont l'action peut être relayée par un ou plusieurs hydravions embarqués même si sa mise en œuvre pose de nombreux problèmes, problèmes qui ne seront jamais résolus de manière satisfaisante notamment la récupération, le tapis d'amerissage imaginé en France se révélant à l'usage une fausse bonne idée. C'est l'acte de naissance du croiseur-éclaireur soit dans la langue de Goethe Spähkreuzer, un navire à mi-chemin entre le grand destroyer et le croiseur léger, ce concept allemand se rapprochant des Mogador français, des Capitani Romani italiens (conçus pour affronter les précédents) ainsi que des Arethusa et des Dido britanniques. Les allemands commencent à réfléchir sur ce projet dans le cadre de la mise au point des Zerstorer type 1937/1938A. Ces navires doivent escorter et éclairer les grandes unités mais aussi mener des missions autonomes ce qui impose une très grande autonomie ce qui à donc un impact sur les dimensions et le déplacement. Le premier projet baptisé Spähkreuzer model 1938 est proposé par Blohm & Voss. C'est un navire de 5000 tonnes, une propulsion mixte diesel/turbines à vapeur, une vitesse maximale de 35/36 nœuds, une distance franchissable de 8000 miles nautiques à 19 nœuds. Ce projet est jugé comme largement perfectible, la protection et la Flak étant jugées insuffisantes. Les ingénieurs allemands remettre l'ouvrage sur le métier et aboutissent au model 1939, un navire plus lourd (6300 tonnes), la prise de poids s'expliquant par un renforcement de la protection et une augmentation des dimensions. L'armement est également renforcé notamment au niveau antiaérien. Si la propulsion est toujours mixte, ce projet embarque une composante aviation et les tubes lance-torpilles sont déplacés. Comme le précédent ce projet reste à l'état de projet préliminaire. Apparaît alors le model 1940 qui affiche les mêmes dimensions que le précédent, la même propulsion que les croiseurs légers mais se distingue par l'absence de composante aviation, le retour des tubes lance-torpilles axiaux et une augmentation de la DCA légère au détriment des canons de 88mm. Un début d'éxecutionLe model 1940 est adopté en février 1941 à une époque où l'Allemagne qui n'à pas vaincu l'Angleterre mais qui n'à pas encore envahit l'URSS peut encore espérer gagner la guerre. Les trois premiers navires sont commandés chez Germaniawerft sous les désignation de SP-1 SP-2 et SP-3 remplaçant dans le plan de charge trois Zerstörer baptisés Z-40 Z-41 et Z-42. Seul le premier sera mis sur cale en 1941 mais en avril 1942 un bombardement aérien allié détruit les plans et la construction est arrêtée. Cela s'explique également par un changement de contexte : l'Allemagne n'à pas réussit à vaincre l'URSS en une campagne, les américains sont officiellement entrés en guerre et la perte du Bismarck en mai 1941 dissuade désormais la Kriegsmarine d'envoyer ses grandes unités dans l'Atlantique. Les deux Spähkreuzer suivants ne sont pas mis sur cale à la différence de leur ainé. Pire pour les SP-4 à 6 les contrats n'ont même pas été attribués. Seuls les moteurs ont été commandés chez MAN et finiront sur le Zerstorer Z-51. Caractéristiques TechniquesSpähkreuzer model 1938Déplacement : standard 5037 tonnes pleine charge 5900 tonnes Dimensions : longueur hors tout 152.2m longueur entre perpendiculaires 145m largeur 14.6m tirant d'eau 4.66m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages de 38750ch et quatre moteurs diesels de 3625ch entrainant trois lignes d'arbre Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 8000 miles nautiques à 17 noeuds Protection : aucune ceinture blindé pont blindés 10mm pont 15mm cloisons anti-torpilles 18mm cloisons pare-éclats 12mm blockhaus 20-30mm Armement : trois tourelles doubles de 150mm (une avant et deux arrières), un affût double de 88mm, cinq affûts doubles de 37mm, trois affûts quadruples de 20mm, deux affûts quintuples de tubes lance-torpilles de 533mm et jusqu'à cinquante mines Aviation : aucune Equipage : 520 officiers et marins Spähkreuzer model 1939Déplacement : standard 6300 tonnes pleine charge 7550 tonnes Dimensions : longueur hors tout 169m longueur entre perpendiculaires 162m largeur 16m tirant d'eau 4.9m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages de 30000ch et quatre moteurs diesels de 12500ch entrainant trois lignes d'arbre (diesel sur les externes, turbines sur la ligne d'arbre axiale). Performances : vitesse maximale 33 nœuds distance franchissable 11000 miles nautiques à 17 noeuds Protection : aucune ceinture blindé ponts blindés 15mm pont 10-12mm cloisons anti-torpilles 12mm blockhaus 20-30mm Armement : trois tourelles doubles de 150mm (une avant et deux arrières), trois affûts doubles de 88mm, cinq affûts doubles de 37mm, trois affûts quadruples de 20mm, deux affûts quintuples de tubes lance-torpilles de 533mm et jusqu'à cinquante mines Aviation : une catapulte pivotante axiale. Nombre d'hydravions embarqué inconnu Equipage : 520 officiers et marins Spähkreuzer model 1940Déplacement : standard 6500 tonnes pleine charge 7500 tonnes Dimensions : longueur hors tout 169m longueur entre perpendiculaires 162m largeur 16m tirant d'eau 4.9m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages (puissance totale 80000ch) et quatre moteurs diesels (puissance totale 30000ch) entrainant trois lignes d'arbre (diesel sur les externes, turbines sur la ligne d'arbre axiale). Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 17 noeuds Protection : ceinture blindée 40mm ponts blindés 15mm pont 10-12mm cloisons anti-torpilles 12mm blockhaus 20-30mm Armement : trois tourelles doubles de 150mm (une avant et deux arrières),5 canons de 40mm, trois affûts quadruples et huit affûts doubles de 20mm, deux affûts quintuples de tubes lance-torpilles de 533mm et jusqu'à cinquante mines Aviation : une catapulte pivotante axiale. Nombre d'hydravions embarqué inconnu Equipage : 520 officiers et marins Sp-1 à 3Déplacement : standard 6500 tonnes pleine charge 7500 tonnes Dimensions : longueur hors tout 169m longueur entre perpendiculaires 162m largeur 16m tirant d'eau 4.9m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages (puissance totale 80000ch) et quatre moteurs diesels (puissance totale 30000ch) entrainant trois lignes d'arbre (diesel sur les externes, turbines sur la ligne d'arbre axiale). Performances : vitesse maximale 36.2 nœuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 19 noeuds Protection : ceinture blindée 40mm ponts blindés 20-25mm pont 10-15mm cloisons anti-torpilles 12mm blockhaus 20-30mm Armement : trois tourelles doubles de 150mm (une avant et deux arrières),5 canons de 40mm, trois affûts quadruples et huit affûts doubles de 20mm, deux affûts quintuples de tubes lance-torpilles de 533mm et jusqu'à cinquante mines Aviation : une catapulte pivotante axiale. Nombre d'hydravions embarqué inconnu Equipage : 520 officiers et marins Croiseurs type MContexteSous la désignation de Kreuzer M figure un projet d'un croiseur léger qui doit succéder aux derniers croiseurs légers construits par la marine allemande. Son rôle opérationnel est d'opérer au sein de groupes de combat (Kampfgruppen) ou opérer en soutien des grands raiders de surface. On demande donc une endurance et une vitesse élevée (35 nœuds). Pourquoi M ? Tout simplement parce qu'il s'agit du douzième croiseur conçu depuis 1923 (le I n'est pas attribué pour ne pas être confondu avec le 1). les premières études du K-Amt sont lancées en 1936, l'objectif étant de construire douze navires mais les demandes de l'OKM sont trop ambitieuses. Les chantiers navals privés («L'Industrie») sont invités à proposer des projets (juillet 1937) mais pour rien car c'est finalement le projet K-Amt qui est retenu et ce en dépit de ses insuffisances. Quatre bâtiments sont commandés en mai 1938 mais aucun ne sera achevé. Deux autres le sont en août 1939, navires qui auraient du être plus grands, plus lourds (+1000 tonnes), quatre lignes au lieu de trois et une DCA renforcée. -Le Kreuzer M est commandé le 28 mai 1938 aux chantiers navals Deutsche Werke de Kiel. Les travaux sont lancés le 1er novembre 1938 la mise sur cale est effectuée le 1er novembre 1939 mais les travaux sont très vite arrêtés. La construction est annulée officiellement le 1er décembre 1943 et les éléments mis sur cale démantelés. -Le Kreuzer N est commandé le 28 mai 1938 au KriegsmarineWerft de Wilhemshaven le 28 mai 1938 et les travaux sont lancés le 1er décembre 1938. La mise sur cale était prévue pour le 1er février 1940 mais elle n'aura jamais lieu, la construction étant annulée au final le 1er octobre 1942. -Le Kreuzer O est commandé au KriegsmarineWerft de Kiel le 28 mai 1938, les travaux commencent le 10 mars 1939 mais la mise sur cale prévue le 1er février 1940 n'aura jamais lieu. La construction est annulée le 1er août 1942. -Le Kreuzer P est commandé aux chantiers navals Germaniawerft (initialement il devait l'être aux chantiers navals Blohm & Voss) le 28 mai 1938. Les travaux commencent le 1er avril 1940 mais la mise sur cale prévue initialement le 1er août 1940 n'aura jamais lieu. -Le Kreuzer Q est commandé aux chantiers navals Schichau de Dantzig (NdA initialement il devait être construit par les chantiers navals Germaniawerft) le 8 août 1939 mais il n'y aura (et pour cause) aucun début d'éxécution. -Le Kreuzer R est commandé aux chantiers navals Deutsche Werke le 8 août 1939 mais il n'y aura aucun début d'éxécution, la mise sur cale étant prévue le 1er octobre 1941. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 7925 tonnes pleine charge 9200 tonnes Dimensions : longueur hors tout 183m longueur entre les perpendiculaires 178m largeur 17m tirant d'eau 5.4 à 7.3m Propulsion : deux turbines à vapeur Brown-Boveri alimentées en vapeur par quatre chaudières Wagner développant 100000ch et quatre moteurs diesels MAN développant au total 16500ch, le tout répartit sur trois lignes d'arbre. 1080 tonnes de fioul lourd et 600 tonnes de diesel étaient embarqués Performances : vitesse maximale 35.5 nœuds vitesse de croisière 19 nœuds distance franchissable 8000 miles nautiques à 19 nœuds Protection : ceinture 30mm (supérieure) à 50mm (inférieure) pont supérieur 20mm pont principal 20 à 35mm, tourelles 80/35/20mm barbettes 60mm blockhaus 20/50/100mm Armement : quatre tourelles doubles de 150mm (deux avant deux arrières), deux affûts doubles de 88mmn quatre affûts doubles de 37mm, huit canons de 20mm, deux affûts lance-torpilles quadruples de 533mm Aviation : une catapulte axiale, un ou deux hydravions Arado Ar196 Equipage : nc Croiseurs type PContexteEn 1935 l'OberKommando der Marine (l'état-major de la marine allemande) commence à travailler sur les successeurs des Deutschland et même des Admiral Hipper dont la construction venait de commencer. Il s'agit de construire des croiseurs lourds plus lourds avec quatre tourelles doubles de 280mm et un déplacement de 19000 tonnes. On est clairement là plus proche du croiseur de bataille ou du cuirassé de poche que du croiseur lourd. Etudiant le retour d'expérience des pocket battleship, les allemands planchent en octobre 1938 sur un bâtiment de 20000 tonnes, filant à 34 nœuds avec deux tourelles triples de 280mm et un blindage vertical de 100 à 150mm. Par rapport aux unités de class Deutschland, on cherche à améliorer la vitesse et la protection ce qui ne peut qu'avoir une incidence sur le déplacement et donc le coût. Pas moins de vingt projets sont étudiés pour s'équiper d'un navire capable de mener la guerre de course et forcer le blocus franco-britannique. Le 29 octobre 1938 on envisage douze Panzerschiffe de type P à construire au rythme de quatre exemplaires tous les deux ans. On peut s'interroger sur le réalisme d'un tel programme avec des chantiers aux capacités limitées et déjà bien occupés avec d'autres constructions, sachant qu'il fallait 36 à 48 mois pour construire un tel navire. Pas moins de six chantiers doivent être engagés dans ce programme : DeutscheWerke de Kiel, Blohm & Voss, Marinewerft, Howaldtwerke, Krupp Germaniawerft et Deschimag. DWK aurait du construire les P-1 et P-7 pour des mises sur cale prévues pour le 1er mai 1940 et le 1er mai 1942 avec une livraison pour le 1er octobre 1943 et le 1er octobre 1945. Blohm & Voss aurait du construire les P-2, P-5, P-9 et P-11 avec des mises sur cale prévues pour le 1er mai 1940, le 1er mai 1942, le 1er mai 1944 et le 1er mai 1944 pour des livraisons prévues pour le 1er octobre 1943, le 1er octobre 1945, le 1er octobre 1947 et le 1er octobre 1947. Marinewerft aurait du construire les P-3 et P-8 qui auraient du être mis sur cale respectivement les 1er juillet 1940 et 1er mai 1942 pour des livraisons prévues pour le 1er décembre 1943 et le 1er octobre 1945. Howaldtwerke aurait du construire le P-4 mis sur cale le 1er juillet 1940 pour une livraison pour le 1er décembre 1943. Krupp Germaniawerft aurait du construire les P-6 et P-12 pour des mises sur cale prévues pour le 1er mai 1942 et le 1er mai 1944 avec des livraisons prévues pour les 1er octobre 1945 et 1947 respectivement. Deschimag aurait du construire le P-10 (mise sur cale prévue le 1er mai 1944 livraison planifiée pour le 1er octobre 1947). Ce projet qui fait clairement redondance avec d'autres projets se heurte à de sérieuses limites politiques, stratégiques et industrielles. A l'été 1939 la construction des douze Kreuzer type P est ajournée au profit de croiseurs de bataille type O jugés plus à même de lutter contre la Royal Navy (décision prise le 27 juillet). De plus avec la volonté d'armer ses navires de canons de 380mm clairement les deux projets se chevauchent. Le projet déjà bien menacé ne survivra au déclenchement du second conflit mondial et aucune mise en chantier ne sera réalisée. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 22145 tonnes pleine charge 25689 tonnes Dimensions : longueur hors tout 230m longueur entre perpendiculaires 223m largeur 26m tirant d'eau 7.2 à 8m Propulsion : douze diesels MAN développant 165000ch et entrainant trois hélices de 4.3m de diamètre. 5000 tonnes de combustible diesel sont embarquées. Performances : vitesse maximale 34 nœuds distance franchissable 25000 miles nautiques à 13 noeuds Protection : ceinture 40 à 120mm (supérieure/inférieure respectivement) pont supérieur 20mm pont principal/talus 70-100mm barbettes 80 à 100mm tourelles secondaires 14mm cloison anti-torpilles 30mm Armement : deux tourelles triples de 280mm, deux affûts doubles de 150mm, quatre affûts doubles de 105mm, quatre affûts doubles de 37mm, nombre inconnu de canons de 20mm, six tubes lance-torpilles fixes. Aviation : deux catapultes fixes, deux hangars, deux grues et jusqu'à quatre Arado Ar196 Equipage : nc A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | Loïc Charpentier Capitaine de vaisseau
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Dim 01 Déc 2024, 17:48 | |
| Coucou, en ce qui concerne ton intervention précédente, où tu précises... - Citation :
- Avec un pays obsédé et obnubilé par la guerre à terre, la marine ne put poursuivre la construction des navires prévus et fit un conflit avec les moyens du bord.
Il n'y avait aucune"obsession" particulière dans la "démarche militaire française" à la fin du XIXème et au début du XXème siècles, sauf qu'il y avait une priorité, après la fessée monumentale de 1870, devoir constituer une force armée terrestre suffisante, au moins en matière d'effectifs, afin s'opposer à une éventuelle attaque allemande, en mettant sur pied sur une armée de "800 000 hommes" (personnels d'actifs et pioupious effectuant leur service sous les drapeaux), force que le Ministère de La Guerre était parvenu à "aligner" +/- entre 1908 et 1910. Le gag - tout est relatif! - avait été que, à la même époque, pour des diverses raisons, dont ses investissements navals, l'Allemagne impériale s'était alors retrouvée à aligner, au mieux, une armée de 650 000 hommes! D'où un accroissement des budgets attribués et votés alors par le Reichstag pour la Kaiserliche Armee! Dans ton récent post de ce jour, tu précises... - Citation :
- En 1916 la marine impériale avait déjà perdu treize croiseurs légers depuis le début du premier conflit mondial (Ariadne Leipzig Nurnberg Emden Mainz Coln Magdeburg Karlsruhe en 1914, Undine Bremen Köningsberg Dresden en 1915, Frauenlob Rostock Elbing Wiesbaden en 1916) et décide de commander dix nouveaux croiseurs de classe Cöln.
De fait, la Kaiserliche Marine, dès les premiers engagements de 1914, avait vite pigé que, si, ses croiseurs "légers" disposaient de bonnes qualités "nautiques", ils souffraient, tous, armés de pièces de 10,5 cm, d'un manque de portée et de puissance "létale" de leurs munitions, face à leurs adversaires britanniques, eux, armés, à dater de 1909 et de la classe "Bristol", de canons de 6 inches (152 mm). Très vite, dès le second semestre 1914, ils avaient renforcé l'armement de ces croiseurs, en y remplaçant un certain nombre de pièces de 10 cm, par des canons de 15 cm, sauf que la décision officielle d'armer systématiquement cette classe de bâtiments de canons de 15 cm n'avait, elle, été édictée que courant 1915, dans le cadre de la production de nouveaux bâtiments à mettre en service... en 1916! Dans ton énumération... - Citation :
- Ariadne, Leipzig, Nurnberg, Emden, Mainz, Coln, Magdeburg, Karlsruhe, en 1914, Undine, Bremen, Köningsberg, Dresden en 1915...
... Il n'y a là que les bâtiments, qui, début août 1914, au moment des "Déclarations de Guerre", étaient, tous, pour la plupart, en station dans des affectations lointaines (Océan Indien, Pacifique, Atlantique Sud), qui n'avaient dès lors pas pu rallier les ports allemands, pour y "bénéficier" de la "modif 15 cm", elle-même, rapidement effectuée sur les bâtiments mouillées en Atlantique Nord et en Mer Baltique. Là, il n'y a aucun doute, la Kaiserliche Marine s'était "plantée", avant-guerre, sur le choix de leur armement principal, mais çà n'avait pu être constaté qu'à la lecture des très rares et premiers rapports de combats, entre autres, ceux qui étaient parvenus à propos des opérations menées dans l'Océan Pacifique par "l'escadre", Ostasiengeschwader, de l'Amiral Graf von Spee. Les communications TSF à longue distance n'existant pas, il fallait, pour transmettre les rapports, expédier une unité dans un port "neutre", où il y avait un consulat ou une antenne diplomatique allemande, raccordé au réseau téléphonique filaire "international"... et, dans le Pacifique, en dehors de quelques grandes villes côtières chiliennes et péruviennes, ben, il n'y en avait pas des masses! ... Tout en notant, au passage, que les missions attribuées, dès le début du conflit, dans l'Océan Indien et le Pacifique, à certains croiseurs allemands, comme celle confiée, par exemple, au SMS Emden, avaient pour intention première d'aller "détruire" les principaux centraux téléphoniques "britanniques", installés, par nécessité technique, sur des rivages bien souvent "paumés", voire totalement "incompréhensibles" - comme dans Iles Cocos! -, si on ne tient pas compte des performances de relayage du réseau téléphonique sous-marin et des limites de portée de la TSF, qui existaient à l'époque! |
| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13208 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Lun 02 Déc 2024, 15:45 | |
| - Loïc Charpentier a écrit:
- Coucou, en ce qui concerne ton intervention précédente, où tu précises...
- Citation :
- Avec un pays obsédé et obnubilé par la guerre à terre, la marine ne put poursuivre la construction des navires prévus et fit un conflit avec les moyens du bord.
Il n'y avait aucune"obsession" particulière dans la "démarche militaire française" à la fin du XIXème et au début du XXème siècles, sauf qu'il y avait une priorité, après la fessée monumentale de 1870, devoir constituer une force armée terrestre suffisante, au moins en matière d'effectifs, afin s'opposer à une éventuelle attaque allemande, en mettant sur pied sur une armée de "800 000 hommes" (personnels d'actifs et pioupious effectuant leur service sous les drapeaux), force que le Ministère de La Guerre était parvenu à "aligner" +/- entre 1908 et 1910.
Le gag - tout est relatif! - avait été que, à la même époque, pour des diverses raisons, dont ses investissements navals, l'Allemagne impériale s'était alors retrouvée à aligner, au mieux, une armée de 650 000 hommes! D'où un accroissement des budgets attribués et votés alors par le Reichstag pour la Kaiserliche Armee!
Dans ton récent post de ce jour, tu précises...
- Citation :
- En 1916 la marine impériale avait déjà perdu treize croiseurs légers depuis le début du premier conflit mondial (Ariadne Leipzig Nurnberg Emden Mainz Coln Magdeburg Karlsruhe en 1914, Undine Bremen Köningsberg Dresden en 1915, Frauenlob Rostock Elbing Wiesbaden en 1916) et décide de commander dix nouveaux croiseurs de classe Cöln.
De fait, la Kaiserliche Marine, dès les premiers engagements de 1914, avait vite pigé que, si, ses croiseurs "légers" disposaient de bonnes qualités "nautiques", ils souffraient, tous, armés de pièces de 10,5 cm, d'un manque de portée et de puissance "létale" de leurs munitions, face à leurs adversaires britanniques, eux, armés, à dater de 1909 et de la classe "Bristol", de canons de 6 inches (152 mm).
Très vite, dès le second semestre 1914, ils avaient renforcé l'armement de ces croiseurs, en y remplaçant un certain nombre de pièces de 10 cm, par des canons de 15 cm, sauf que la décision officielle d'armer systématiquement cette classe de bâtiments de canons de 15 cm n'avait, elle, été édictée que courant 1915, dans le cadre de la production de nouveaux bâtiments à mettre en service... en 1916!
Dans ton énumération...
- Citation :
- Ariadne, Leipzig, Nurnberg, Emden, Mainz, Coln, Magdeburg, Karlsruhe, en 1914, Undine, Bremen, Köningsberg, Dresden en 1915...
... Il n'y a là que les bâtiments, qui, début août 1914, au moment des "Déclarations de Guerre", étaient, tous, pour la plupart, en station dans des affectations lointaines (Océan Indien, Pacifique, Atlantique Sud), qui n'avaient dès lors pas pu rallier les ports allemands, pour y "bénéficier" de la "modif 15 cm", elle-même, rapidement effectuée sur les bâtiments mouillées en Atlantique Nord et en Mer Baltique.
Là, il n'y a aucun doute, la Kaiserliche Marine s'était "plantée", avant-guerre, sur le choix de leur armement principal, mais çà n'avait pu être constaté qu'à la lecture des très rares et premiers rapports de combats, entre autres, ceux qui étaient parvenus à propos des opérations menées dans l'Océan Pacifique par "l'escadre", Ostasiengeschwader, de l'Amiral Graf von Spee.
Les communications TSF à longue distance n'existant pas, il fallait, pour transmettre les rapports, expédier une unité dans un port "neutre", où il y avait un consulat ou une antenne diplomatique allemande, raccordé au réseau téléphonique filaire "international"... et, dans le Pacifique, en dehors de quelques grandes villes côtières chiliennes et péruviennes, ben, il n'y en avait pas des masses! ... Tout en notant, au passage, que les missions attribuées, dès le début du conflit, dans l'Océan Indien et le Pacifique, à certains croiseurs allemands, comme celle confiée, par exemple, au SMS Emden, avaient pour intention première d'aller "détruire" les principaux centraux téléphoniques "britanniques", installés, par nécessité technique, sur des rivages bien souvent "paumés", voire totalement "incompréhensibles" - comme dans Iles Cocos! -, si on ne tient pas compte des performances de relayage du réseau téléphonique sous-marin et des limites de portée de la TSF, qui existaient à l'époque! Merci pour ces compléments/corrections. La suite ce soir normalement _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Lun 02 Déc 2024, 17:18 | |
| ROYAL NAVYAvant-proposLe HMS Belfast, croiseur léger de classe Southampton (ou classe Town)En septembre 1939 la flotte de croiseurs britanniques est plutôt moderne notamment dans le domaine des croiseurs légers avec les Leander (dont une partie servira sous pavillon néo-zélandais), les Arethusa, les Dido et les Town (conçus pour répondre aux Mogami japonais) en attendant les Crown Colony qui ne vont entrer en service qu'après le déclenchement du second conflit mondial. C'est là que les choses vont se compliquer avec plusieurs programmes de construction, des mises sur cale tardives, des priorités plus importantes (notamment liées à la Bataille de l'Atlantique puis aux différentes opérations amphibies) et une saturation de chantiers vieillisants explique que les programmes de croiseurs envisagés ne vont pas être achevés en totalité. Le HMS FijiLe programme de 1937 planifie la construction des HMS Fiji Kenya Mauritius Nigeria Trinidad(commandés les 20 décembre 1937 sauf le dernier commandé le 1er décembre 1937). Le HMS CeylonLe Programme de 1938 planifie la construction des HMS Ceylon Gambia Jamaica Uganda (commandés le 1er mars 1939) mais le programme de 1939 qui prévoyait la construction de deux unités est mort-né puisque les deux unités commandées le 1er août 1939 seront annulées dès le 28 septembre 1939. Le HMS BermudaLe second conflit mondial bouscule donc toutes les prévisions puisque le 4 septembre 1939 deux nouvelles unités sont commandées, les futurs HMS Bermuda et Newfoundland. Le HMS SwiftsureLe programme de 1941 planifie la construction des futurs HMS Swiftsure Bellerophon Minotaur commandés respectivement les 19 (deux premiers) et 27 mai 1941. Un programme 1941 supplémentaire prévoit trois nouveaux croiseurs baptisé HMS Defence Superb Tiger tous commandés le 18 décembre 1941. Enfin le programme 1942 prévoit la construction de sept nouveaux croiseurs mais ce programme ne va être que très partiellement réalisé. En effet seulement deux vont être commandés ( Blake Hawke) mais aucun ne sera achevé ainsi seul le premier le sera sous la forme d'un croiseur de classe Tiger. En clair les ambitions de la Royal Navy en terme de croiseurs légers ont été clairement freinées par un manque de temps, de moyens, de budgets et d'autres priorités. En dépit de la construction laborieuse des croiseurs de classe Minotaur et de classe Tiger d'autres projets de croiseurs légers vont être étudiés mais bien entendu n'aboutiront pas. Bah oui sinon ils ne seraient pas dans cet article. Neptune class cruiserContexteEn 1944 la Royal Navy sait que la guerre contre l'Allemagne est gagnée ou peu s'en faut. Il faut déjà penser à la guerre contre le Japon qu'on imagine durer jusqu'en 1946/47. On connait la suite..... . Les leçons du conflit sont rapidement tirées et les amiraux britanniques veulent renforcer leurs capacités de Défense Aérienne à la Mer (DAM). Voilà pourquoi les cinq unités prévues devaient disposer de douze canons de 152mm à double usage (DP = Dual Purpose) pouvant frapper aussi bien des navires de surface que des avions. L'armement secondaire était également puissant avec 20 canons de 40mm et 28 canons de 20mm. Les travaux concernant la classe Neptune commencent en 1942 pour mettre au point un nouveau modèle de croiseur destiné à succéder aux Minotaur qui étaient des dérivés de la classe Fiji. On étudia d'abord un petit croiseur léger antiaérien avec six ou huit canons de 133mm à double usage. Le Design N2 datant de juillet 1943 aurait été un navire de 8790 tonnes avec quatre tourelles doubles de 133mm. Ce projet est approuvé pour être intégré dans le programme de construction de 1944. En octobre 1943, le premier lord de l'Amirauté, Dudley Pound démissione pour raison de santé et son remplaçant Andrew Cunningham n'aime pas les petits croiseurs et préfère un croiseur plus gros, une sorte de Belfast agrandit avec douze canons de 152mm. Ces navires sont bien plus gros que les croiseurs précédents (nul doute que la surcharge des classes précédentes construites au chausse-pied à joué) avec une vitesse supérieure pour suivre les porte-avions même par mer formée. Signe des temps aucune aviation embarquée n'était prévue. Les cinq navires auraient du être baptisés Neptune Centurion Edgar Mars et Minotaur. A cela s'ajoute le fait que le Bellerophon (dont la construction était à l'époque suspendue) aurait du être achevé sur le modèle des Neptune. A l'époque il est prévu d'achever le programme en 1950..... . On envisage novembre 1945 pour la mise sur cale des premières unités mais aucun travail ne sera mené, le programme étant annulé en février/mars 1946 quand les Lords de la Mer décident de ne pas inclure ce projet dans le programme de construction de 1947. La construction du Bellerophon est également annulée. En 1956 la Royal Navy envisage de commander trois croiseurs lance-missiles en s'aspirant des réalisations américains contemporaines, la livraison étant prévue pour 1962. L'amiral Mountbatten devenu chef d'état-major de la marine en 1957 est cependant sceptique sur la capacité d'une Grande-Bretagne appauvrie et épuisée par le second conflit mondial à mettre en œuvre des croiseurs. Le 16 janvier 1957 le bureau des croiseurs est fermé et les trois croiseurs lance-missiles envisagés sont annulés en avril 1957 tout comme la conversion du HMS Superb (classe Minotaur) en quatrième croiseur de classe Tiger. L'ère du croiseur-canon touchait à sa fin et l'arrivée des destroyers lance-missiles de classe County marquait le début d'une nouvelle ère pour la marine de Sa Majesté. Caractéristiques TechniquesDéplacement : déplacement standard 15600 tonnes en charge 19000 tonnes Dimensions : longueur hors tout 202m longueur entre perpendiculaires 200m largeur 23.2m tirant d'eau 7.54m Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières à trois tubes Amirauté développant 108000ch et entrainant quatre hélices Performances : vitesse maximale 33 nœuds distance franchissable 7000 miles nautiques à 20 noeuds Protection : ceinture 38-102mm, bulkheads 100mm tourelles 25-51mm Electronique : deux directeur low-angle pour le tir antisurface, quatre directeurs de barrage pour le tir antiaérien, trois directeurs de tir combiné pour l'artillerie secondaire. Chaque affût double de 40mm dispose d'un directeur de tir autonome. Armement : -Douze canons de 152mm (QF 6 Inch Mark V) en quatre tourelles triples Mark XXV (deux avant deux arrières) tirant jusqu'à 22860m dix à douze coups par minute. -Douze canons de 114mm (QF 4.5 Inch) en six affûts doubles -Dix affûts doubles de 40mm Bofors -Quatorze affûts doubles de 20mm Oerlikon -Quatre plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm Equipage : 1351 officiers et marins Minotaur class Cruiser (1947)ContexteAppelé également Design Z ce projet est imaginé après l'abandon des unités de classe Neptune. Il était prévu six unités mais le projet fût abandonné pour des raisons à la fois économiques (la Grande-Bretagne est ruinée) et militaires (changement de priorité). Ces navires devaient permettre de tirer le maximum des capacités des nouveaux canons à double usage de 76mm et de 152mm. Il s'agissait aussi d'effacer les erreurs d'avant-guerre avec des navires surchargés rendant leur usage pénible pour ne pas dire plus. En juin 1946 on étudie les plans de feu la classe Neptune avec ceux du design Z déclinées en plusieurs sous-variantes. En 1957 les plans du Design Z furent également comparés à ceux du USS Worcester. Le programme de construction des croiseurs est suspendu en 1947 en raison de l'absence de menace, de l'austérité budgétaire et tout simplement d'interrogations sur l'utilité de continuer de construire des croiseurs. La guerre de Corée et l'apparition des Sverdlov soviétiques relança l'intérêt de la Royal Navy pour le croiseur. Cela ne dura cependant pas et en 1956 lord Mountbatten siffla la fin de la recré. Evénement symbolique si l'en est en avril 1957 le bureau de conception des croiseurs est fermé, le chef d'état-major de la marine et cousin de la reine préférant des navires plus petits de la catégorie destroyers armés de missiles Sea Slug conventionnels (l'option nucléaire fût envisagée). Les six navires auraient du être baptisés Minotaur Neptune Centurion Edgar Mars et Bellerophon pour une construction au rythme de deux navires mis sur cale en 1951, deux en 1952 et deux en 1953 pour des mises en service prévues respectivement pour 1954, 1955 et 1956. Caractéristiques TechniquesDéplacement :(ZD) standard 15525 tonnes pleine charge 18711 tonnes (ZA) standard 14093 tonnes pleine charge 17029 tonnes Dimensions : (ZD) longueur 197m largeur 23m tirant d'eau 7.32m (ZA) longueur 188m largeur 22m tirant d'eau 7.16m Propulsion(ZD) quatre groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières à trois tubes Amirauté développant 100000ch et entrainant quatre hélices (ZA) quatre groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières à trois tubes Amirauté développant 110000ch et entrainant quatre hélices Performances :(ZD & ZA) vitesse maximale 33.5 nœuds (31.5 nœuds en service courant) distance franchissable 6000 miles nautiques à 20 noeuds Protection :(ZD) ceinture 89mm bulkheads 51-89mm tourelles 38-102mm ponts blindés 38mm Electronique : nc Armement :(ZD) cinq tourelles doubles à double usage de six pouces (152mm), huit affûts doubles de 76mm QF Mk VI, quatre affûts quadruples lance-torpilles de 533mm. Equipage :(ZA & ZD) 1090 officiers et marins A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | LE BRETON Amiral de la Flotte
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Lun 02 Déc 2024, 19:03 | |
| Quelque petites corrections :
Les deux Fidji du programme 39 ont été commandés dans des arsenaux - ils sont annulés uniquement à cause de la déclaration de guerre pour libérer des cales de constructions.
et ils sont remplacés dans le programme par la commande du 4 septembre 39 (Bermuda et Newfoundland).
Il y a eu pas moins de 10 projet de croiseurs envisagés durant la guerre - je compléterais plus tard si tu est d'accord en faisant un synthèse rapide de ces différents projets.
_________________ kentoc'h mervel eget bezañ saotret (plutôt la mort que la souillure) devise de la Bretagne.
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Lun 02 Déc 2024, 19:05 | |
| - LE BRETON a écrit:
- Quelque petites corrections :
Les deux Fidji du programme 39 ont été commandés dans des arsenaux - ils sont annulés uniquement à cause de la déclaration de guerre pour libérer des cales de constructions.
et ils sont remplacés dans le programme par la commande du 4 septembre 39 (Bermuda et Newfoundland).
Il y a eu pas moins de 10 projet de croiseurs envisagés durant la guerre - je compléterais plus tard si tu est d'accord en faisant un synthèse rapide de ces différents projets.
Pas de problème pour les compléments plus il y à d'infos mieux c'est _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Mar 03 Déc 2024, 13:43 | |
| US NAVYAvant-proposA la différence de la marine britannique la marine américaine va continuer à construire des croiseurs. USS Boston (CA-69) et ci-dessous le USS Boston (CAG-1)Après avoir convertit des croiseurs-canons en croiseurs lance-missiles la marine américaine va produire des croiseurs neufs certains à propulsion nucléaire dans l'espoir de créer des escadres fonctionnant grâce à l'énergie atomique. Le USS California (CGN-36)Le USS Bunker Hill (CG-52)Les derniers croiseurs construits par les Etats-Unis furent les vingt-sept unités de classe Ticonderoga et encore ils reprennaient la coque des destroyers de classe Spruance. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé avec plusieurs projets de croiseurs lance-missiles mais il semble désormais acquis que l'US Navy ne va plus aligner de croiseurs au sein de ses forces. CL-154 Class CruiserContexteContrairement à une idée reçue la puissance aérienne avait été parfaitement prise en compte par les grandes marines même si certains amiraux doutaient de la capacité de l'aviation à interdire une zone à des navires de surface. Certaines marines vont construire des croiseurs spécialisés dans la lutte antiaérienne, des navires généralement plus légers que les croiseurs standard avec une artillerie médiane polyvalente même si il y eut parfois des critiques sur la puissance insuffisante de la bordée pour le tir antisurface (cela explique peut être pourquoi les croiseurs d'après guerre disposaient souvent de canons de 6 pouces polyvalents pouvant être aussi bien à l'aise en combat ASF comme en combat antiaérien). Le USS Atlanta (CL-51) et ci-dessous le USS Spokane (CL-120)Les américains vont construire les navires de classe Atlanta puis les navires de classe Juneau, des navires destinés à conduire au combat des destroyers et à assurer la mission de DAM (Défense Aérienne à la Mer). Le USS Des Moines (CA-134) et ci-dessous le USS Worcester (CL-144)Durant le conflit le BuShips va étudier de nouveaux projets de CLAA pour compléter les derniers nés des croiseurs américains à savoir les Worcester et les Des Moines. Parmi ces projets figure le projet CL-154 qui aurait du aboutir à la production de six unités immatriculées CL-154 à CL-159. Ce projet n'aboutira pas probablement parce que leur utilité ne sautait pas immédiatement aux yeux. A noter que si les navires avaient été construits ils auraient reclassés CLAA (décision du 18 mars 1949). Le projet CL-154 était l'ultime projet issue d'une volonté de produire un «Super Atlanta» avec pour principale différence le remplacement des canons de 38 calibres par des canons de 54 calibres tirant des obus plus lourds et plus puissants, des canons utilisés par les porte-avions lourds de classe Midway et qui auraient constitué l'armement secondaire des puissants cuirassés de classe Montana. Un premier projet est imaginé en 1938 sous la forme du Cruiser-Destroyer (CLD de 1938) mais n'aboutit pas étant abandonné en 1940 en raison de priorités plus importantes. Quand les Etats-Unis rentrent en guerre les Atlanta sont encore en construction et le RETEX montre que ces navires sont largement perfectibles. Cependant de telles modifications ne se faisant sans un certain délai, l'US Navy décide de produire une version aux modifications moins profondes en attendant de remettre l'ouvrage sur le métier. Rien ne se passera comme prévu. Si les Atlanta seront tous construits, leurs successeurs les Juneau ne seront que trois signe que le besoin était déjà largement couvert, les Juneau arrivant d'ailleurs trop tard pour participer au second conflit mondial. Les projets de croiseurs légers antiaériens ne sont cependant abandonnés car de nouvelles menaces sont apparues à la fin du second conflit mondial sous la forme d'armes guidées (bombes planantes allemandes) ou non (kamikazes), des armes qui rendaient obsolète la DCA légère type Oerlikon et Bofors. D'où la volonté d'équiper ces navires d'armes à plus longue portée. Les projets de missiles surface-air ont été lancés mais ils sont loin d'être arrivés à maturité. En revanche des canons d'un calibre supérieur et/ou à double usage cela peut encore être pertinent. Les américains vont ainsi construire des croiseurs légers mais aussi des croiseurs lourds disposant d'une artillerie principale à double usage même si on peut s'interroger sur l'efficacité du canon de 8 pouces en tir antiaérien. De toute façon seulement trois Des Moines et deux Worcester seront construits et les CL-154 ne verront jamais le jour. Le BuOrd (Bureau of Ordnances) propose un croiseur disposant de canons de 127mm de 54 calibres (tube de 6.858m au lieu de 4.826m pour les 38 calibres) en juin 1942 et le BuShips propose de transformer les deux coques de type Atlanta mais cela imposait trop de modifications pour que le General Board donne son accord. Le projet est réétudié au printemps 1944 mais les problèmes commencent : les Juneau sont déjà surchargés en dépit des efforts d'amaigrissement menés. Il fallait donc repartir de zéro ce qui ne pouvait que retarder la mise en service. Des plans sont présentés en octobre et en décembre 1944 mais leurs concepteurs ne cachent pas les difficultés de rentrer des canons plus gros dans une coque aux dimensions limitées avec une vitesse élevée (35 nœuds) sur deux hélices car plus d'hélices impose une coque plus large et donc plus lourde. Le projet n'ira pas plus loin. En effet le 27 mars 1945 le projet est annulé dans un contexte de baisse des crédits militaires alors que la fin de la guerre semble proche. Coup de théâtre le 10 mai 1945 le Secrétaire à la Marine James Forrestal rétablit le programme pour saluer le rôle des Atlanta dans la protection des porte-avions contre les attaques aériennes japonaises. En septembre 1945 le projet commence à émerger et se distingue de projets précédents en abandonnant les canons de 20 et de 40mm pour des canons automatiques de 76mm capable de désintégrer un kamikaze là où un Bofors ou un Oerlikon ne faisait que l'endommager. Malheureusement pour les partisans de ce navire, le nouveau Ship Characteristics Board (SCB) recommande l'annulation du projet pour des raisons de coût par rapport aux futures unités de classe Mitscher. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 10840 tonnes Dimensions : longueurs hors tout 185.9m largeur nc tirant d'eau nc Propulsion : deux groupes de turbines à engrenage alimentées en vapeur par des chaudières à vapeur développant 110000ch et entrainant deux hélices. Performances : vitesse maximale 34.5 noeuds Protection : nc Electronique : nc Armement : six ou huit tourelles doubles de 127mm Mark 16 et six ou huit tourelles doubles de 76mm Mark 26. Equipage : nc Strike CruiserContexteEn 1964 Khrouchtchev est remplacé à la tête de l'URSS par Leonid Brejnev. L'impact sur la marine soviétique est important puisqu'elle passe d'une monogamie sous-marine à une flotte plus équilibrée qui devait lui permettre de faire face à l'USN après l'humiliation de la Crise des Missiles de Cuba où la flotte soviétique se révélera incapable de menacer le blocus mis en place par les américains autour de l'île dominée par Fidel Castro. Cette montée en puissance va inquiéter les américains qui vont craindre des attaques saturantes engageant des bombardiers lance-missiles, des sous-marins armés de missiles de croisière et des navires de surface eux aussi armés de missiles. Pour faire face à cette attaque il faut pouvoir déjouer des attaques multiples et simultanées c'est-à-dire prendre en charge plusieurs cibles et pouvoir y diriger de nombreux missiles pour les neutraliser. Cela aboutit au système Aegis (bouclier en grec) après un premier échec avec le système Typhon dont les idées étaient trop en avance par rapport aux technologies disponibles (ce programme lancé en 1959 est annulé en 1963). Le programme est lancé en 1964 sous le nom d' ASMS (Advanced Surface Missile System) avant de devenir Aegis en décembre 1969. Les premiers essais sont menés en 1970, les premiers tests embarqués en 1973. Le bouclier doit disposer d'un bâtiment porteur. Les américains ont de grandes ambitions et imaginent un nouveau type croiseur, le Strike Cruiser en français le croiseur de frappe ou le croiseur d'attaque. Classe CSGN, ce navire était une proposition de la DARPA, l'agence chargée de la recherche et du dévellopement au sein des forces armées américaines. Il aurait déplacé 17500 tonnes et aurait été particulièrement bien armé avec le système Aegis, des missiles SM-2, des Harpoon, des Tomahawk et le canon de 203mm Mk71. Le USS Long Beach (CGN-9) dans sa configuration d'origine et ci-dessous sa version reconstruite mort-néePour valider le concept il fût envisagé de refondre en profondeur le USS Long Beach (CGN-9) mais le coût de tels travaux atteignait la somme astronomique de 800 millions de dollars. CGN-42Le projet fût donc abandonné tout comme la construction de huit à douze CSGN. Une nouvelle tentative fût faire avec un CGN-42 c'est à dire un type Virginia équipé de l'Aegis mais là encore ce fût un échec, l'administration Ford annulant le projet peu avant son départ en 1976. Comme ces navires ne pouvaient être partout à la fois, ils devaient être accompagnés par des destroyers d'un nouveau type, les DDG-47 qui pouvaient être présentés comme des Spruance avec le système Aegis. Suite à l'annulation du Strike Cruiser et du CGN-42, les capacités et les missions des DDG-47 augmentèrent ce qui entraina son reclassement dans la catégorie croiseur, les DDG-47 devenant les CG-47. Les futurs Ticonderoga allaient donc devenir les premiers bâtiments portant ce système révolutionnaire aujourd'hui apte à la défense aérienne à la mer et à la lutte anti-missiles balistique. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 16292 tonnes pleine charge 17561 tonnes Dimensions : longueur 216.28m largeur 23.29m tirant d'eau 6.81m Propulsion : deux réacteurs nucléaires D2G entrainant des turbines à engrenages développant une puissance totale de 60000ch et entrainant deux hélices. Deux générateurs diesels de 2700ch chacun. Performances : vitesse maximale 30 nœuds distance franchissable : illimitée Electronique : radar multifonction AN/SPY-1A, un radar de veille air AN/SPS-49, un radar de veille surface AN/SPS-10E, un radar de navigation AN/SPS-64, quatre radars de conduite de tir AN/SPG-62, un sonar d'étrave AN/SQS-53, suite électronique AN/SLQ-32,processeur informatique AN/UYK-7 Armement : un canon de 203mm Mk71 installé à l'avant, deux rampes de lancement Mk26 pour un total de 128 missiles (2x64) Standard et ASROC, deux lanceurs ABL pour missiles de croisière Tomahawk, quatre lanceurs quadruples pour missiles antinavires Harpoon, deux systèmes de défense rapprochée Phalanx, deux plate-formes triples lance-torpilles Mk32 pour torpilles Mk46 Aviation : plate-forme et hangar pour deux hélicoptères Kaman SH-2F Seasprite Equipage : 454 officiers, officiers mariniers et marins CG(X)/Next Generation CruiserContexte Les croiseurs lance-missiles de classe Ticonderoga atteignent actuellement leur crépuscule après une très longue carrière faute d'un remplacement arrivé en temps et en heure. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé avec un programme lancé au début des années 2000 avant le début de la «guerre mondiale contre le terrorisme». Tout commence au début des années quatre-vingt dix quand avec la fin de la guerre froide l'US Navy doit réorganiser ses forces. La possibilité d'une guerre anti-sous-marine de haute intensité devenant peu probable avec l'implosion de l'URSS la marine américaine doit augmenter ses capacité d'appui-feu et de défense anti-missiles balistique. C'est le programme SC-21 ( Surface Combatant for the 21st Century) qui prévoit de suivre un modèle déjà utilisé par le passé avec le duo Spruance/Ticonderoga à savoir un destroyer le DD-21 et un croiseur le CG-21. En novembre 2001 le SC-21 devient le [ b]Future Surface Combatant program[/b]. Le DD-21 devient le DD(X) puis la classe Zumwalt. Dix-huit navires furent envisagés mais en raison d'un coût prohibitif seulement trois unités ont été construites, des unités qui à ma connaissance n'ont pas été engagées en opérations. En avril 2002 on envisage que le CG-21 devenu le CG (X) soit à la base d'une famille de navires et pour faire la soudure la durée de vie des Ticonderoga est prolongée de 35 à 40 ans. Le programme CG (X) est annoncé le 1er novembre 2001 pour 18 puis 19 navires afin de respecter l'objectif de 313 navires en 2005 (nous sommes loin de l'objectif d'une marine à 600 navires envisagée par l'Administration Reagan). Le programme évolue en 2007 avec quatorze croiseurs d'escorte proche des Zumwalt et cinq croiseurs de défense anti-missiles balistique de 23000 tonnes, certains pouvant être à propulsion nucléaire. Il était prévu de financer une première unité en 2011 et une seconde en 2013. cependant le 1er février 2010 le budget annule le programme CG(X) et à la place la marine américaine décide de produire une nouvelle variante des Arleigh Burke le Flight III. Caractéristiques TechniquesDéplacement : 20 à 25000 tonnes Dimensions : longueur 182.88 à 243.84m selon les versions largeur 24.38 à 27.43m selon les versions, tirant d'eau 8.53 à 9.14m selon les versions Propulsion : propulsion à base de turbines à gaz et de moteurs électriques ou propulsion nucléaire Performances : vitesse maximale 30 noeuds Electronique : un radar AN/SPY-3, radar AMDR (Air & Missile Defense Radar), un radar HPDR (High-Power Discriminator Radar) Armement : un canon de 155mm type AGS (Advanced Gun System) 128 à 256 cellules VLS. Certaines sources donnent 200 cellules pour notamment des KEI (Kinetic Energy Interceptor) Aviation : deux hélicos et des drones Equipage : 150 hommes A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Mer 04 Déc 2024, 13:56 | |
| MARINE CHINOISEAvant-proposMême si son rythme de croissance à quelque peut ralentit force est de constater que la marine de la république populaire de Chine à connu depuis les années quatre-vingt dix une impressionnante croissance qu'elle soit quantitative ou qualitative. Si on se concentre souvent sur la montée en puissance de son aéronavale (deux porte-avions en service, un troisième en essais et un quatrième en construction) on oublie parfois qu'elle est actuellement la seule à construire des croiseurs lance-missiles sous la forme des Type 055 de 12000 tonnes même si officiellement il s'agit de destroyers. Ce n'est cependant pas les premiers croiseurs battant pavillon chinois.... . Number 64 Class Cruiser (Chine)Le croiseur numéro 64 sur caleContexte Au début du vingtième siècle la Chine est «l'homme malade de l'Asie», un pays dans un déclin constant depuis le 19ème siècle et qui est victime des prédations des grandes puissances occidentales mais aussi du Japon voisin qui depuis une trentaine d'années monte en puissance, ayant vaincu la Chine en 1894/95. Et la marine chinoise dans tout cela ? Elle est loin d'être une marine de premier plan mais dispose de plusieurs classes de croiseurs protégés : Hai Yung-Trois croiseurs de classe Hai Yung (Hai Yung en service de 1898 à 1937, Hai Chou en service de 1898 à 1937 et Hai Chen en service de 1898 à 1937), des navires de 2950 tonnes mesurant 99.97m de long pour 12.42m de long et un tirant d'eau de 5.79m, une vitesse maximale de 19.5 nœuds avec un armement composé de trois canons de 150mm, huit canons de 105mm, six canons de 50mm et trois tubes lance-torpilles de 356mm. Hai Qi-Deux croiseurs de classe Hai Qi (Hai Chi en service de 1899 à 1937 et Hai Tien mis en service en 1899 et perdu par échouage en 1904), des navires de 4515 tonnes, mesurant 129m de long pour 14.2m de large et un tirant d'eau de 5.45m, une vitesse maximale de 24.15 nœuds, un armement composé de deux canons de 203mm, de dix canons de 120mm, de seize canons de 47mm et de cinq tubes lance-torpilles de 450mm. Chao Ho-Deux croiseurs de classe Chao Ho, le Chao Ho mis en service en 1912 et coulé par les japonais le 28 septembre 1937 alors que le Ying Rui mis en service en 1911 et coulé par les japonais le 25 octobre 1937. Une troisième unité baptisée Fei Hong à été revendue à la Grèce et rebaptisée Elli. C'était des navires de 2794 tonnes, mesurant 98m de long pour 12m de large et 4m de tirant d'eau, une vitesse maximale de 20 nœuds et un armement composé de deux canons de 152mm, quatre canons de 100mm, quatre canons de trois pouces, six canons de 47mm, deux canons de 37mm et deux tubes lance-torpilles de 450mm. Ces navires anciens devaient être complétés et remplacés par des unités plus modernes qui devaient être construites à l'étranger faute d'industrie navale suffisamment dévellopée en Chine. Les trois navires en question sont commandés aux Cantiere Navale Triestino (CNT) implanté à Montfalcone. Un chantier italien ? Non messieurs, un chantier austro-hongrois. N'ayant jamais été baptisés ces navires sont connus sous les numéros 64 65 et 66. Commandés par la République de Chine qui à succédé à l'empire Qing en 1911 ils ne seront jamais achevés en raison du déclenchement du premier conflit mondial. Les quelques éléments mis sur cale seront démantelés dans l'indifférence générale. Ces trois navires devaient être commandés dans le cadre d'un programme plus ambitieux avec notamment le projet pour construire six destroyers et douze torpilleurs. Toutes ces constructions étaient financées par des emprunts auprès de banques européennes. Le contrat pour les trois croiseurs approuvé par le gouvernement chinois le 26 août est signé en septembre 1913 pour un montant total de 1.2 millions de livres. Les croiseurs doivent être lancés en 1915 et mis en service en 1916. Le 20 octobre 1913 un croiseur plus lourd de 4800 tonnes est commandé le Numéro 68 (que l'on verra après). Des vingt-deux navires commandés par la Chine en 1913 aucun n'allait entrer en service en Chine en raison du déclenchement de la première guerre mondiale qui entraina la saisie des navires en construction au profit des marines concernées par le conflit même si tous les navires ne seront pas achevés. Le Numero 65 est mis sur cale le 2 avril 1914, le Numero 64 est mis sur cale le 15 avril 1914 et le Numero 66 le 30 mai 1914. Le numéro 64 aurait du être lancé en septembre 1915 et mis en service en août 1916 mais les travaux sont stoppés le 9 juin 1915 alors qu'il était achevé à 13%. Le numéro 65 aurait du être lancé en juillet 1915 pour une mise en service prévue pour avril 1916 et quand les travaux sont stoppés le 9 juin 1915 il était achevé à 17%. Le numéro 66 aurait du être lancé en avril 1916 pour une mise en service prévue pour septembre 1916. Quand la construction est stoppée le 9 juin 1915 le navire était achevé à 12%. Problème les chantiers navals austro-hongrois étaient situés sur le front entre l'Italie et l'Autriche-Hongrie suite à l'ouverture du conflit le 23 mai 1915. La ville est évacuée et les quatre croiseurs chinois sont laissés sur place, n'étant pas assez achevés pour être évacués vers le nord. Les chantiers navals sont capturés par l'armée italienne le 9 juin 1915. Ironie de l'histoire le numéro 65 aurait du être lancé quelques jours plus tard. Les italiens évacuent beaucoup de matériel mais les quatre croiseurs sont préservés. Le 27 octobre 1917 l'armée austro-hongroise reprend Montfalcone suite à la terrible défaite italienne de Caporetto. Les unités de la Double-Monarchie retrouvent les croiseurs chinois toujours sur cale en bon état. Il fut alors décidé d'achever le N°68 pour renforcer la marine royale et impériale mais d'abandonner la construction des trois autres. Bien entendu ce projet resta au stade du projet..... . Le premier conflit mondial terminé Skoda (devenue une entreprise tchécoslovaque) approche le gouvernement chinois pour lui proposer d'achever les croiseurs en construction. La Chine en pleine déconfiture financièe renonça à ces navires. Les croiseurs 64, 65 et 66 furent démolis sur cale entre février et mars 1921. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 1632.93 tonnes Dimensions : longueur hors tout 106m largeur 10.9m tirant d'eau 4m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages AEG alimentées en vapeur par quatre chaudières Yarrow développant 12500ch entrainant deux hélices. Deux cheminées et propulsion mixte charbon/mazout Performances : vitesse maximale 24.5 nœuds Protection : pont blindé 20è25mm bloc-passerelle 60mm tourelles : nc Armement : quatre canons de 120mm Skoda en deux affûts doubles, huit canons de 66mm en affûts simples, quatre canons de 47mm en quatre affûts affûts simples et deux affûts lance-torpilles de 450mm simples Equipage : nc Chinese Cruiser Number 68A gauche sur la photo, le croiseur numéro 68Contexte Comme nous l'avons vu dans la partie précédente la Chine véritable «homme malade» de l'Asie entame au début du vingtième siècle un processus de modernisation de ses forces navales dans l'espoir de restaurer la grandeur de l'Empire du milieu. Quand l'Empire Qing chute en 1911 et fait place à la République, la marine chinoise avait entame un programme dit de nouvelle flotte en 1910. Le nouveau gouvernement dirigé par Yuan Shikai contracte un emprunt de 125 millions de dollars (4.15 milliards de dollars en 2024) auprès de six grandes puissances pour stabiliser l'économie et pour réarmer la marine chinoise en sécurisant les navires déjà commandés. Des destroyers et des croiseurs légers seront ainsi financés, construits et livrés. Cependant une partie des navires doit être revendue alors qu'ils étaient encore en construction. En mars 1913 de nouveaux emprunts sont contractés auprès de la banque allemande Arnhold, Karberg & C. Un premier emprunt de 1.2 millions de livres (173.5 millions de livres en 2024) finance la construction de six destroyers auprès des chantiers navals AG Vulcan de Stettin et de douze torpilleurs auprès des chantiers Stabilimento Tecnico Triestino (STT). Un second emprunt de 2 millions de livres (289.2 millions de livres) doit financer la commande de canons auprès de Skoda. Cet emprunt à 6% dispose de clauses plus rudes que le précédent et doit être remboursé en quatre ans ! Dès le 13 juin 1913 le ministre de la marine Liu Guanxiong estime que les croiseurs seraient plus adaptés que les destroyers et demande trois croiseurs de 4900 tonnes armés de quatre canons de 203mm chacun. Le 27 juin 1913 le directeur général de Skoda informe le gouvernement chinois que le premier emprunt à été réduite à 870000 livres (125.8 millions de livres en 2024) soit de quoi commander un seul grand croiseur au lieu de trois croiseurs légers, Skoda recommandant la commande de croiseurs légers. Après des négociations pour augmenter l'emprunt, le 26 août 1913 un accord est signé pour trois croiseurs de 1829 tonnes, les futurs croiseurs n°64 65 et 66. Un deuxième accord sur l'emprunt signé le 20 octobre 1913 permet la commande de trente-six canons de campagne, soixante-douze canons de montagne et un croiseur de 4800 tonnes qui reçoit le numéro 68. Le navire est mis sur cale au chantiers navals le 15 avril 1915 pour un lancement prévu pour avril 1916 et une mise en service à l'automne 1917. La construction et les paiements vont se poursuivre jusqu'à l'entrée en guerre de l'Itallie le 23 mai 1915. Le chantier est abandonné et tombe aux mains des italiens le 9 juin 1915. Montfalcone retombe aux mains des austro-hongrois en octobre 1917 et va rester sous le contrôle de la Double-Monarchie jusqu'à la fin du premier conflit mondial. La Kaiserliche und Köningliche Kriegsmarine (KuK Kriegsmarine) décide de reprendre les travaux sur le croiseur lourd selon de nouveaux plans. Ces derniers sont sortis en avril 1918 avec un armement différent en l'occurence huit canons de 150mm en affuts simples, deux canons AA de 90mm et deux plate-formes doubles lance-torpilles de 450mm. Cependant aucun travail n'à été mené sur le croiseur et à la fin de la guerre la firme Skoda devenue tchécoslovaque relance le gouvernement chinois pour achever les quatre croiseurs. Très vite l'achèvement des trois croiseurs légers est abandonné en revanche achever le croiseur lourd selon des plans tenant compte des leçons du premier conflit mondial..... . Malheureusement la mort de Yuan Shikai en 1916 à fait basculer la Chine dans la chaos avec de nombreux seigneurs de guerre qui se partagent le territoire. Dans ces conditions, l'achèvement du navire est illusoire et les éléments sur cale sont demantelés en 1922. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 4800 tonnes Dimensions : longueur 41.6m largeur 4.47m tirant d'eau 1.49m Propulsion : deux turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par seize chaudières duales charbon/mazout développant 30000ch et entrainant deux hélices Performances : vitesse maximale 28 nœuds distance franchissable 3000 miles nautiques à 13 noeuds Protection : ceinture 60 à 100mm pont principal 25 à 65mm tourelles 100mm bloc-passerelle 100mm Armement : quatre canons de 203mm Skoda en deux tourelles doubles, douze canons de 120mm Skoda en affûts simples, dix canons de 47mm, quatre canons de 37mm, 16 mitrailleuses de 13.2mm et huit mitrailleuses de 7.9mm, deux tubes lance-torpilles de 450mm Equipage : nc A SUIVRE _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | JJMM Elève officier
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Jeu 05 Déc 2024, 16:44 | |
| Toujours aussi bien documentés tes articles ! |
| | | clausewitz Amiral
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| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Jeu 05 Déc 2024, 17:13 | |
| - JJMM a écrit:
- Toujours aussi bien documentés tes articles !
Merci beaucoup _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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| | | clausewitz Amiral
Nombre de messages : 13208 Age : 40 Ville : Nantes Emploi : Agent de sécurité Date d'inscription : 22/12/2005
| Sujet: Re: DES LIMBES DE L'HISTOIRE (3) : LES CROISEURS Jeu 05 Déc 2024, 18:07 | |
| AUTRES PAYS AUTRES MARINESCroiseurs légers classe Etna (Italie)ContexteA l'origine de ces navires morts-nés figure la volonté de la marine.....thaïlandaise de moderniser ses forces pour faire face aux puissances coloniales européennes présentes dans la région, dans l'espoir de récupérer les territoires perdus au 19ème siècle. Tout commence en 1926 par un mémorandum de l'amiral Phya Rajawangsan, chef d'état-major de la marine siamoise (NdA le Siam devient Thaïlande en juin 1939). Ce texte prévoyait d'améliorer la défense côtière et d'augmenter la capacité d'action en haute-mer. Bien entendu il ne s'agissait pas d'affronter à armes égales la France, la Grande-Bretagne voir les Pays-Bas mais plutôt de disposer d'une capacité de raid pour géner les mouvements de marines plus puissantes. Pour se faire il fallait disposer de navires légers de combat dirigés par des destroyers ou des croiseurs. Malheureusement pour les marins thaïlandais la crise de 1929 obère les budgets militaires et empêche l'acquisition de navires aussi onéreux que les croiseurs rêvés. Il va falloir attendre 1934 pour que tout se débloque. Le contexe à bien changé puisqu'en 1932 les militaires thaïlandais ont pris le pouvoir abolissant la monarchie absolue. Cette année la «loi sur le dévellopement naval B.E 2477» (2477 = 1934 selon le calendrier bouddhiste) est votée permettant une augmentation substantielle du budget de la marine. Les siamois commencent déjà par commander neuf grands torpilleurs de classe Trat (navires mis en service en 1936/37, deux coulés par la France à Koh Chang, derniers navires désarmés en 1977) avant de lancer en janvier 1937 un appel d'offres pour deux croiseurs légers de 3 à 4000 tonnes. Trois chantiers navals y répondent : le britannique Yarrow, le japonais Mitsui Bussan Kaisha et les italiens des CDRA (Cantieri Riuniti dell Adriatico). Ce sont les italiens qui décrochent la timbale pour un navire de 4000 tonnes filant à 30 nœuds avec un armement composé de six canons de 150mm en trois tourelles doubles, six canons de 75mm en affûts simples, quatre jumelages antiaériens de 40mm, deux plate-formes triples lance-torpilles de 450mm. Une capacité aviation est prévue et la protection atteint 60 à 70mm. Le contrat est signé en 1938 mais rien n'est simple. En effet alors que la construction avance rapidement à Trieste l'armement n'est toujours pas finalisé, les amiraux thaïlandais voulant un armement non-italien pour réduire les coûts et entretenir une forme de concurrence. La firme AB Bofors remporte le marché de l'artillerie principale, de l'artillerie secondaire et des armes antiaériennes mais Madsen reçoit le contrat des tubes lance-torpilles pour des raisons de communauté logistique. Les optiques doivent être fournies par la firme allemande Zeiss. Un tel choix n'est pas forcément le meilleur alors que la guerre menace en Europe avec son lot d'embargos et de réquisitions. Quand le second conflit mondial éclate les CRDA doivent tenir compte des restrictions imposées par Stockholm sur les livraisons d'armes. Alors que les coûts explosent, les marins thaïlandais doivent faire des sacrifices et décident d'abandonner les tubes lance-torpilles prévus. En ce qui concerne l'aviation on hésite, on traine et on finit par abandonner toute capacité aviation au profit d'un renforcement de la DCA. Depuis le début du second conflit mondial Bangkok ne craint qu'une chose : que les italiens ne réquisitionnent ces navires pour les utiliser. L'événement tant redouté arrive le 16 décembre 1941 : les deux croiseurs légers sont réquisitionnés. Les italiens promettent de rendre les croiseurs une fois le conflit terminé mais nul doute que peu de marins de la RTN ont cru à cette promesse d'ivrogne. Les italiens décident de transformer ces navires en croiseurs légers antiaériens avec trois tourelles doubles de 135mm et dix canons antiaériens de 65mm. Exit Taksin et Naresuan et place à Etna et Vesuvio. Les superstructures sont modifiées et quatre espaces de 600 mètres cubes pour permettre à ces navires de servir de transport rapide par exemple en direction de l'Afrique du Nord sont toujours là. Les travaux sur ces navires ne seront jamais achevés. Saisis par les allemands le 8 septembre 1943 les deux navires sont sabordés en mai 1945. Le conflit terminé les thaïlandais tentent de récupérer leurs croiseurs mais leur état est tel que le projet est abandonné le 16 août 1950. Rome voulant conserver de bonnes relations commerciales avec Bangkok propose un crédit valable uniquement auprès d'entreprises italiennes. Un projet de construire un cargo de 4000 tonnes est étudié puis abandonné. La marine royale thaïlandaise envisage de commander deux nouveaux croiseurs de 4000 tonnes mais les dévis italiens sont très, trop élevés. Finalement les indemnités versées seront utilisées pour moderniser les torpilleurs de classe Trat, des navires de fabrication italienne. La boucle est bouclée. Les dates !-L' Etna (ex-Taksin) est mis sur cale le 23 septembre 1939 et lancé le 28 mai 1943. Les allemands vont poursuivre un peu les travaux avant d'abandonner le projet. La coque est sabordée en mai 1945, relevée à la fin des années cinquante et démantelée. - Le Vesuvio (ex-Naresuan) est mis sur cale le 26 août 1939 lancé le 6 août 1941. Les allemands vont poursuivre un peu les travaux avant d'abandonner le projet. La coque est sabordée en mai 1945, relevée à la fin des années cinquante et démantelée. Caractéristiques Techniques Déplacement : standard 6000 tonnes Dimensions : longueur 153.8m largeur 14.47m tirant d'eau 5.95m Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par trois chaudières développant 40000ch et entrainant deux hélices Performances : vitesse maximale 28 nœuds distance franchissable : nc Protection : ceinture 60mm ponts blindés 20-35mm Armement : trois tourelles doubles de 135mm (canon de 135mm Oto-Ansaldo modèle 1938), dix canons de 65mm Ansaldo-Terni modèle 1939, dix affûts doubles de 20mm Breda modèle 1935 Aviation : aucune Equipage : 580 officiers et marins Ersatz Zenta (Autriche-Hongrie)ContexteLa marine austro-hongroise ( Kaiserliche und Kaiserliche Kriegsmarine KüK Kriegsmarine) connait au début du vingtième siècle une forte expansion même si sa géographie rend l'utilisation de cette flotte complexe et compliquée, les bases austro-hongroises étant situées en Adriatique, une expansion de la Méditerranée qui peut être bloquée par l'Italie au niveau du canal d'Otrante. L'avenir donnera raison aux partisans d'une marine réduite : la flotte austro-hongroise servira de Fleet-in-Being (flotte en attente), obligeant l'Italie à investir dans un puissant corps de bataille juste au cas ou..... . Parmi les navires qui devaient être construits figurent trois unités de la classe Ersatz Zenta ce qui signifie qu'ils doivent remplacer les croiseurs de classe Zenta. Ces trois navires baptisés Zenta Aspen Szigetvar ont été mis en service respectivement en 1899, 1900 et 1901, des navires de 2500 tonnes, mesurant 96.88m de long pour 11.73m de large et un tirant d'eau de 4.24m, une vitesse maximale de 20.8 nœuds, un armement composé de huit canons de 120mm, dix canons de 47mm, deux mitrailleuses de 8mm, deux tubes lance-torpilles de 533mm, le tout mis en œuvre par un équipage de 308 hommes. Les trois navires destinés à remplacer les Zenta (dont un à été coulé le 16 août 1914) sont uniquement connus sous les noms de Kreuzer K Kreuzer L & Kreuzer M et devaient être mis sur cale en 1914 et 1945, le premier devant remplacer le Zenta, le second l' Aspern et le troisième le Szigetvar. Seulement voilà le déclenchement du premier conflit mondial suspend toutes les constructions neuves pour permettre aux chantiers de se concentrer sur les navires en construction et ainsi hâter leur achèvement. Cela permet aux services techniques de travailler sur un design révisé mais le manque d'ouvriers et de matériaux fait que jamais ces trois navires ne verront le jour. Revenons un peu en arrière. La construction de ces navires se faisait dans le contexte d'une course aux armements entre deux alliés, l'Italie et l'Autriche-Hongrie. En 1909 Rome possède quatorze croiseurs, Vienne seulement neuf. C'est encore plus visible en termes de tonnages avec 74474 tonnes contre 35719. Cinq ans plus tard, en 1914, la marine italienne possède davantage de croiseurs avec 136053 tonnes contre 43990 tonnes. Le 5 octobre 1913 un programme de construction sur cinq ans est proposé par l'amiral Anton Haus, le commandant en chef de la marine austro-hongroise. Il prévoit la construction de quatre cuirassés type superdreadnought en remplacement des cuirassés garde-côtes de classe Monarch, trois croiseurs-éclaireurs, six destroyers, deux monitors fluviaux et un navire de soutien. Selon le calendrier le premier navire devait être mis sur cale le 1er juillet 1914 et deux autres le 1er juillet 1915 pour une mise en service prévue au plus tard pour.....1919. Deux d'entre-eux doivent servir comme navires actifs et le dernier comme navire de la force de réserve, composée essentiellement de navires anciens et déclassés. Les études commencent en mai 1913 avant même que le politique n'ait donné son accord à la construction des navires. Les navires devaient déplacer environ 4700 tonnes, une vitesse de 29.5 à 30 nœuds, des turbines à engrenages, une distance franchissable de 1200 miles nautiques à 24 nœuds, aucune protection sérieuse et un armement composé de douze canons de 120mm et de neuf canons de 90mm antiaériens ou quatorze canons de 120mm et quatre tubes lance-torpilles de 450mm. La recherche est rendue plus difficile quand l'héritier du trône, l'archiduc François Ferdinand demande qu'un des trois croiseurs soit un «yacht-croiseur». Le 12 septembre 1913 la marine lance une compétition en solicitant différents chantiers navals qui proposent différents projets aux capacités similaires. Le 14 avril 1914 c'est le design proposé par l'ingénieur Morin qui est sélectionné avec néanmoins un certain nombre de modifications ordonnées par la marine. Les fonds sont débloqués le 18 avril 1914 pour le programme naval 1915-1919 qui prévoit la construction de quatre cuirassés, de trois croiseurs et de six destroyers. Le 16 mai les chantiers STT ( Stabilimento Tecnico Triestino), Ganz-Danubius, CNT Monfalcone et San Rocco AG sont sollicités pour soumettre des offres pour construire les navires. L'autorisation de construction des navires est obtenue le 28 mai 1914 et le 2 août c'est le chantier Ganz-Danubius qui est choisit pour mener à bien la construction. A noter que le projet de croiseur-yacht» à été partiellement abandonné, la marine austro-hongroise préférant un programme séparé, programme qui sera définitivement abandonné après l'assassinat de François Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914. Les études vont continuer durant le conflit avec de sérieuses modifications notamment au niveau de l'armement et de la protection, la vitesse restant similaire alors que la distance franchissable avait été augmentée pour permettre un emploi en Méditérranée. De toute façon tant que le conflit était en cours, impossible de lancer la construction, les chantiers austro-hongrois ayant été dépouillés de leurs ouvriers mobilisés et d'un manque de matériel pour construire des navires neufs. Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 4950 tonnes pleine charge 5611 tonnes Dimensions : longueur hors tout 153.1m longueur entre perpendiculaires 151.2m largeur 13.7m tirant d'eau 6.4m Propulsion : deux turbines à engrenages AEG-Curtis alimentées en vapeur par seize chaudières Yarrow développant 40000ch et entrainant deux hélices Performances : vitesse maximale 30.1 nœuds Protection : (modèle d'origine)ceinture 20mm ponts 38mm (modèle 1915) ceinture 120 à 150mm Armement : (modèle d'origine) 14 canons de 120mm, un canon de 47mm, un canon de 66mm, deux tubes lance-torpilles de 533mm Equipage : nc Croiseurs lourds classe Ibuki (Japon)ContexteLe traité de Washington en 1922 à stoppé la course aux armements entre les Etats-Unis et le Japon, interdisant la construction de cuirassés et de croiseurs de bataille destinés à s'emparer du Pacifique. Faute de grives, on mange des merles. Exit les cuirassés et place aux croiseurs lourds, aux croiseurs type Washington, des navires d'environ 10000 tonnes avec pour armement des canons de 8 pouces (203mm). Le Japon et les Etats-Unis vont construire des croiseurs lourds en vue d'une potentielle «bataille décisive» censée décider du conflit en un seul affrontement. On connait la suite..... . La marine impériale japonaise se heurta très vite à un problème : elle avait épuisé son contingent attribué par les différents traités. Le MogamiAlors certes les traités n'étaient pas vraiment respectés, on jouait beaucoup sur les limites mais tout de même Tokyo ne pouvait pas encore les dénoncer ouvertement. D'où la construction des Mogami, des croiseurs légers armés de quinze (!) canons de 155mm, un subterfuge en attendant de pouvoir les remplacer par des canons de 200mm ce qui sera fait avant le conflit à la fin des années trente et au tout début des années quarante. En décembre 1941 la marine impériale japonaise dispose de dix-huit croiseurs lourds (deux Furutaka, deux Aoba, quatre Myoko, quatre Takao, quatre Mogami et deux Tone) contre.....dix-huit croiseurs lourds côté américain (deux Pensacola, six Northampton, sept New Orleans, deux Portland et un Wichita). Si les japonais ne vont pas construire de nouveaux croiseurs lourds en revanche les américains vont construire la prolifique classe Baltimore (quatorze unités) mais aussi les trois unités de classe Oregon City (sur les dix prévus sachant que le Northampton à été achevé comme bâtiment de commandement) et les trois unités de classe Des Moines (douze prévus). Le ToneLes Tone sont-ils les derniers croiseurs lourds japonais ? Eh bien non car ils auraient du être suivis par les Ibuki. En raison d'un calendrier contraint, les japonais ne se risquent pas à mettre au point un nouveau design et partent des Mogami. Deux navires sont prévus mais aucun ne sera achevé et encore celui qui était plus avancé l'Ibuki (le deuxième à conservé son numéro de construction le 301) devait l'être en porte-avions léger mais il était toujours en chantier quand le Japon à capitulé en août 1945. Parmi les modifications apportées aux plans originaux des Mogami figure le remplacement des affûts lance-torpilles triples par des affûts lance-torpilles quadruples. Ces derniers étaient au nombre de quatre avec seize torpilles en position de tir et huit en réserve. A noter que sur certains plans on remplaçait les installations d'hydraviation par un cinquième affût quadruple lance-torpilles. Les deux croiseurs lourds type Ibuki sont commandés en novembre 1941 sous les désignations de N°300 et N°301, le premier étant baptisé Ibuki le 5 avril 1943. L'Ibuki quasiment achevé et ci-dessous l'Ibuki en phase de démolition- L'Ibuki est mis sur cale à l'Arsenal de Kure le 24 avril 1942 lancé le 21 mai 1943 mais son achèvement est suspendu jusqu'au 25 août quand la décision est prise de le convertir en porte-avions léger mais il faut attendre le 21 décembre de la même année pour que la coque du désormais ex-croiseur ne soit remorquée à Sasebo. La mise en service était envisagée pour mars puis août 1945. Les travaux sont suspendus le 16 mars alors qu'il est achevé à 80% pour permettre la construction en masse de petits sous-marins. Le navire inachevé est envoyé à la démolition le 22 septembre 1946, les travaux s'achevant le 1er août 1947. -Le N°301 est mis sur cale aux chantiers navals Mitsubishi de Nagasaki le 1er juin 1942 mais les travaux sont très vite suspendus et les éléments démantelés le 30 juin pour libérer la cale et permettre la construction du porte-avions Amagi (mis en service en août 1944). Caractéristiques TechniquesDéplacement : standard 12220 tonnes pleine charge 14828 tonnes Dimensions : longueur 200.6m largeur 20.2m tirant d'eau 6.04m Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Kampon alimentées en vapeur par huit chaudières Kampon Ro-Go à trois tubes (22kg/cm² 300°) développant 152000ch et entrainant quatre hélices d'un diamètre de 3.9m. 2163 tonnes de fioul, puissance électrique produite par trois turbogénérateurs et deux diesels alternateurs. Performances : vitesse maximale 35 nœuds distance franchissable 6300 miles nautiques à 18 noeuds Protection : ponts blindés 35-60mm tourelles 25mm barbettes 25-100mm bloc-passerelle 100mm Electronique : un radar de veille aérienne type 2 Mark 2 model 1, un système d'hydrophones type 93 Armement : dix canons de 200mm en cinq tourelles doubles (trois avant deux arrières=, huit canons de 127mm en quatre affûts doubles, huit canons de 25mm en quatre affûts doubles, quatre mitrailleuses de 13.2mm en deux affûts doubles, quatre affûts lance-torpilles quadruples de 610mm Aviation : deux catapultes et cinq hydravions (trois Aichi E13A et deux Yokosuka E14Y) Equipage : 876 officiers et marins FIN _________________ "Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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