Destroyers antiaériens 13DDX

Je corrige une bévue précédemment parue dans la rubrique des nouveaux bâtiments AEGIS…

L'ATLA (Acquisition, Technology & Logistics Agency ou 防衛装備庁) a annoncé que la définition générale d'un futur destroyer à vocation antiaérienne a commencé. Le programme porte le nom 13DDX. Cela signifie qu'il devrait être mis en service en l'an 13 de l'ère Reiwa, soit dans l'année fiscale 2031. Il devrait ultérieurement perdre son X. L'agence précise qu'il devra s'intégrer dans un système antiaérien de force, grâce à des capacités de transmissions très développées. Son système de gestion des informations de combat s'inspirera de ceux des ASAHI et des MOGAMI avec des capacités étendues. L’intention affichée est d’avoir un destroyer aussi compact que lesdits ASAHI, aussi furtif que les MOGAMI antiaériennes (nouvelle version des frégates appelées à succéder à la première série de douze), avec des capacités équivalentes au 25DD (classe ASAHI) et un équipage réduit.

La déclaration que le contre-amiral Imayoshi, directeur du service de planification des acquisitions du matériel de l’état-major de la marine, a prononcée le 24 juin à Farnborough, permet d’en savoir un peu plus sur les 13DDX.

Bien que cela n’ait pas été clairement dit, cette classe devrait logiquement remplacer les DD de la classe MURASAME.

Le 13DDX devrait permettre de faire face à de nouvelles menaces russes, chinoises et nord-coréennes : attaques massives de drones, de missiles de croisière, de missiles balistiques dont certains hypersoniques, cyberguerre, guerre électronique, opérations asymétriques et utilisation d’engins sans pilotes.

Pour y faire face, le 13DDX doit améliorer la résilience et la durabilité des réseaux de communication, essentiels aux systèmes DMO (Distributed Maritime Operations qui coordonnent les moyens d’action et les répartissent entre les différents composants impliqués), et pouvoir s’intégrer aux futurs systèmes de force combinant drones (navals, aériens, sous-marins). La défense aérienne de ces systèmes de force sera multicouche (missiles surface-air longue, moyenne et courte portée, missiles air-air des chasseurs connectés au système, armes à courte portée), création d’une capacité A2/AD (Anti-Access / Area Denial, interdiction d’accès / déni de secteur), participation à une dissuasion non nucléaire anti-agression basée sur l’augmentation des coûts d’une attaque contre le Japon.

Les améliorations attendues portent sur la défense antiaérienne et antimissile, la guerre de l’information et du renseignement électronique, et la survivabilité des systèmes de force. On y trouve le développement d’un NSAM (New Surface to Air Missile, nouveau missile surface-air), des capacités IAMD (Integrated Antiaircraft / Missile Defense, défense intégrée antiaérienne et antimissile), de nouveaux systèmes de gestion des informations de combat permettant entre autres la prise en compte des changements de cinématique et de vitesse des missiles attaquants afin de re-prioriser les cibles à défendre, et les 13DDX. Le système de combat des 13DDX intègrera l’Intelligence Artificielle à ses restitutions de situation de manière à améliorer la SA (Situation Awareness, appréciation des situations) et des systèmes de communication reconfigurables automatiquement ; outre le NASM, il pourra faire usage de DEW (Directed Energy Weapons, armes à énergie dirigée) telles que le Railgun actuellement en essais.

Les autres attendus du 13DDX sont moins innovants : amélioration de la furtivité des navires, automatisation de plusieurs tâches dont la navigation et la télécommande d’installations, mise en œuvre de drones, réduction des équipages, tous déjà mis en œuvre sur les MOGAMI.

L’amélioration par rapport aux MURASAME devrait faire changer la Force Maritime d’Autodéfense de dimension face aux menaces à venir.

J’ai essayé de traduire tous les sigles et de décrire les concepts pour les profanes dont je suis. Je me suis peut-être trompé. Merci aux spécialistes du forum de rajouter ou corriger ce qu’ils jugent utile.

Le premier exemplaire de la classe 13DDX doit être inscrit au budget 2024 de la Défense. De ce fait, son projet s’appellera 24DDX. Le 13 fait référence à l'année du règne impérial, le 24 à l'année budgétaire dans le calendrier occidental.

Il se confirme que les 13DDX embarqueront un laser de 100kW et un Railgun électromagnétique. Ces nouvelles armes seront intégrées au système de combat pour lutter contre les missiles hypersoniques et les essaims de drones. Les 13DDX recevront aussi un nouveau radar capable de suivre et d’engager des cibles opérant à des vitesses hypersoniques à haute et très haute altitude. Le système de combat décidera lesquelles de ces cibles seront traitées par des missiles de la force navale et lesquelles seront engagées au laser ou par Railgun.

Côté flotteur, un accent sera mis sur la survivabilité avec des systèmes automatisés de gestion des avaries de combat : l’enjeu n’est pas mince car ces systèmes sont consommateurs d’énergie, ce qui signifie que leur mise en œuvre sera indissociable de la gestion automatisée de l’appareil propulsif qui gèrera la propulsion et la production électrique (y compris celle des armes électromagnétiques).