Janmary Matelot de 2ème classe
Nombre de messages : 20 Age : 82 Ville : JOUE LES TOURS - 37300 Emploi : Retraité Date d'inscription : 26/10/2023
| Sujet: Le FRAPPEUR Ven 17 Nov 2023, 11:28 | |
| LE FRAPPEURI° - GenéralitéC’est en consultant un article de Science et Vie, que j’ai lu un projet dit "le Frappeur" dont l'auteur – un Français, à savoir René Loire - à présenté et à été soutenu aux USA par l’Amiral Metcalf ainsi que dans notre pays, le projet d'un nouveau type de bâtiment, compte tenu des enseignements antérieurs, appelé « Frappeur ». Son ouvrage a été édité aux USA, puis traduit en édition très limité en Français, que j'ai acquis.1° - Science et Vie N° 927 de décembre 1994Cette revue décrit le projet et les conceptions de l’Auteur agrémenté d’une planche en couleur du Frappeur basé sur l’ouvrage =§ - Le FRAPPEUR - Pour une autre Marine - par René LoireEditions A .GHOSH – Publisher (Houston) – 19955720 W. Little York, Houston, Texas 77091. § - Il était disponible en Français, en 2000, en édition limitée, à la LIBRAIRIE MARITIME OUTREMER17 rue Jacob – 75 006 – PARIS 2° - Un auteur, historien naval, Alain Guillerm, à publié un fascicule =La marine de guerre moderne (1915-2015) - (Ainsi que son pendant le fascicule 2, « La marine à voile »).Editions PUF, collection Que sais-je – 1996 § - Un extrait de ce fascicule d’Alain Guillerm est présenté sur Internet par la Bibliothèque de France par deux chapitres au format PDF. Le premier chapitre, relatif à l’Introduction avec « De la bataille du Jutland (1916) au traité de Washington (1922) » et le dernier chapitre, en Conclusion, « Les navires du futur » relatif aux thèmes et concepts de René Loire.La Marine de guerre moderne (1915-2015) (numilog.com) II° - LE « FRAPPEUR », MISSILEUR POUR L’ÂGE DES RÉSEAUX ET DES MISSILES GUIDÉSDSI Hors-Série - 1 Oct 2017 - Entretien avec René LOIRE, ingénieur français
Photo ci-dessus : L'usage de silos de lancement verticaux offre une salve importante de types de missiles diversifiés, et tirée plus rapidement. ( US Navy) La conception du «Frappeur» est très simple : semi-submersible et bénéficiant de ce fait d’une réduction de sa signature radar, il ne dispose que d’un radar de navigation et nécessite peu de personnel pour sa conduite. Sa puissance de feu potentielle est, en revanche, phénoménale. Comment l’idée de concevoir un tel bâtiment vous est-elle venue ? René Loire : Elle m’est venue tout d’abord à la lecture d’un article «historique» du vice-amiral Joseph Metcalf, ancien chef des opérations navales «surface» de la marine des États-unis, dans le numéro de janvier 1988 de US Naval Institute Proceedings, intitulé « A Revolution at Sea ». Il y exposait sa «vision» d’un navire de combat contrôlé et piloté par le moyen des réseaux. Ayant reçu un avant-projet dans lequel j’essayais d’illustrer son concept, Metcalf m’invita à venir le voir et m’introduisit au Pentagone. J’y livrai deux campagnes de «planches» en 1995 et 2001. Elles furent bien accueillies, mais le Striker, dans sa version américaine Arsenal Ship, objet d’un appel d’offres conjoint entre la Navy et la DARPA, rencontra l’opposition des aviateurs, partisans du seul porte-avions, et des « lobbies » de l’industrie aéronautique au Congrès. Cette opposition persiste aujourd’hui, mais devrait être surmontée pour des raisons économiques et de bon sens. Ensuite, à l’annonce de l’exploit du destroyer USS Fife (DD-991) qui, dans l’opération « Desert Storm » contre l’irak, en janvier 1991, lança à lui seul 60 missiles Tomahawk Land Attack Missile (TLAM) sur les 282 tirés par un total de 20 navires. Les engins avaient été guidés « cartographiquement » par Terrain Contour Matching (TERCOM) – dans les opérations suivantes, ils le furent surtout par GPS –, et le luxueux gréement électronique du Fife n’avait pas servi. D’autre part, on constata que la plupart des 133 tankers atteints par Exocet (pour 193 engins lancés) au cours de la guerre Iran-irak (1981-1988) avaient beaucoup mieux résisté à ces tirs que les HMS Sheffield (incendié en 1982 aux Malouines) et USS Stark (mis hors de combat en 1987 dans le golfe Persique). De plus, à l’occasion de «Desert Storm», on avait vu le croiseur USS Princeton ravagé par l’explosion d’une mine de fond à influence, dont les effets avaient été aggravés par l’hétérogénéité de la structure, mêlant acier et aluminium. On était ainsi conduit à s’inspirer de la structure compartimentée et exempte d’aluminium inflammable des navires pétroliers si l’on voulait dessiner un navire de guerre solide. Le recours aux réseaux la détection des objectifs et leur traitement par les engins emportés en puits-lanceurs « universels » noyés dans la coque permet de supprimer les classiques senseurs de combat de bord et donc les superstructures.D’un point de vue opérationnel, comment mettre en œuvre le bâtiment, dans sa conduite comme durant les opérations de frappe ? Il s’agit d’une solide plate-forme flottante de lancement vertical de missiles guidés. Le recours aux réseaux pour la détection des objectifs et leur traitement par les engins emportés en puits-lanceurs « universels » noyés dans la coque permet de supprimer les classiques senseurs de combat de bord et donc les superstructures. Afin de placer le pont en dessous de l’altitude minimale de vol de l’exocet en mer ouverte, soit 1,50 m, le franc-bord est maintenu à cette valeur par ballastage, à mesure de la consommation de carburant. Le navire est ainsi rendu naturellement furtif au radar (stealthy without really trying). Seule superstructure permanente : une prise d’air pour les moteurs Diesel tartinée à l’antiréfléchissant d’ondes radars. Un mât-radar de navigation courante et une petite passerelle sont escamotables en configuration de furtivité maximale. Une certaine furtivité sonore résulte du fait que le bruit émis par la machine Diesel ne peut être distingué par les sous-marins de celui provenant de la plupart des motorships de commerce, alors que les navires de guerre fonctionnent avec des turbines à gaz qui émettent un son spécifique. Des rideaux d’eau latéraux alimentés par écopage en marche – au prix d’une faible réduction de la vitesse maximale par prélèvement sur la puissance de la machine – sont actionnés à volonté en zones hostiles et protègent le navire des engins rase-mer (sea-skimming) programmés pour échapper aux crêtes de vagues, les obligeant à «sauter» par-dessus le pont (une fusée de proximité pouvant néanmoins les faire détoner, il existe un léger blindage pare-éclats du pont). On pourrait essayer de brouiller la vue des engins plongeants par la projection d’une nappe d’eau par-dessus le pont. Parce que la coque est de largeur constante, à bordés plans parallèles de proue à poupe, elle peut être constituée de modules prismatiques, identiques par la forme et les dimensions extérieures, mais individuellement affectés à une fonction spécifique (armes, commandement, quartier de vie, machine). On peut faire varier le nombre de modules de chaque type suivant les missions prévues, en fonction de la puissance de feu, de la vitesse et de l’autonomie désirées, soit au stade du dessin, soit en cours de vie. Ainsi, on peut échanger très rapidement un module de commandement devenu obsolète contre un module «en état de l’art», déjà testé et «recetté» (terme synonyme d’acceptation du matériel proposé aux utilisateurs). Un tel module en attente d’incorporation dans une coque peut servir à «recertifier» un équipage sur des instruments de bord nouveaux et prendre part à des exercices avec des navires en mer. La charge de guerre varie suivant le nombre de modules de coque qui lui sont affectés (de 1 à 5), soit de 120 à 600 engins pouvant être de tous types (anti-terre, antinavires, anti-air, anti-sous-marins, leurres, etc.), en lots homogènes ou en «assortiments», ce qui permet d’adapter le frappeur à ses missions du moment. L’équipage comprend 20 hommes (effectif approuvé par l’amiral Boorda, lorsqu’il était chef des opérations navales de la marine américaine. De sensibilité « surfacière », il fut chaud partisan du concept. Malheureusement, il devait disparaître par un suicide bizarre et fut remplacé par un « fana » des porte-avions. Le prix d’acquisition «coque nue» d’un Striker est de 100 millions d’euros, soit le coût programmé d’un seul avion Rafale. En ordre de marche, avec 480 missiles à 0,4 million d’euros et 20 hommes à un million d’euros, le coût en capital exposé, soit 312 millions d’euros, est la moitié de celui, armement compris, d’une frégate de 5 000 tonnes et le quart de celui d’un destroyer Arleigh Burke de 10 000 tonnes. La puissance de feu «instantanée» (tous les engins tirés en peu de temps) d’un frappeur, exprimée en poids d’explosif est, à portée supérieure (1 000 milles et plus), plusieurs fois celle d’un porte-avions moyen de type Charles de Gaulle (la charge de guerre d’une «pontée» de 30 avions). Sa longévité « économique » est de dix ans (il ne nécessite pas d’entretien lourd). En guerre, l’amortissement « comptable » peut s’effectuer en une seule « sortie » (croisière) avec tir de tous les engins emportés, « le plus bas coût par coup » (the least cost per round) ayant été réalisé. Ce qui justifie le choquant concept d’un frappeur éventuellement « jetable » (disposable striker). Le coût des réseaux est certes élevé, mais, loin d’être imputable aux seuls frappeurs, car les réseaux sont dorénavant utilisés par l’ensemble des forces armées.La puissance de feu « instantanée » (tous les engins tirés en peu de temps) d'un frappeur, exprimée en poids d'explosif est, à portée supérieure (1000 milles et plus), plusieurs fois celle d'un porte-avions moyen de type Charles de Gaulle. Propos recueillis par Joseph Henrotin, le 19 septembre 2017 Extrait d’un entretien paru dans Défense & Sécurité Internationale-technologies, no 16, mars-avril 2009. III° - Je rajoute trois photographies d’artistes concernant le projet du Frappeur. IV° - Du Frappeur aux DDG-1000 de classe ZumwaltPublié par Pierre-Marie Meunier le 12 Février 2013 L'assemblage de la coque du premier croiseur DDG-1000 de classe Zumwalt vient d'être achevé. Cette première étape symbolique de la construction d'un navire donne déjà un aperçu très concret du design hors norme du bâtiment.
Les commentateurs ont raison d’insister sur le côté surnaturel ou surréaliste de la vision du premier DDG-1000 assemblé. Tout droit sorti des rêves fous d’un ingénieur, il dégage néanmoins une grande impression de puissance, ceci alors qu’aucune arme n’est encore montée. Mais il est vrai qu’à l’inverse des croiseurs d’antan hérissés de canons de tous calibres, les destroyers furtifs DDG-1000 de classe Zumwalt cacheront la plupart de leurs armements en silos verticaux ou sous des revêtements furtifs destinés à réduire la surface équivalente radar (SER). Sur les 32 unités prévues dans les années 1990 (avant que General Dynamics ne présente la facture de 3,2 milliards de $ pièce et jusqu’à environ 7 en incluant la R&D) seules 3 seront finalement construites. L’équipement aura tout de même de quoi impressionner, avec 80 cellules Mk 57 de lancement vertical (VLS), réparties en 20 modules de 4 VLS chacun et disposés de manière inhabituelle sur toute la périphérie du bâtiment. Ces silos pourront accueillir des RIM-162 Evolved Sea Sparrow Missile (ESSM), des missiles de croisière Tactical Tomahawk, des missiles de défense anti-aérienne Standard Missile SM-2, SM-3 ou SM-6, et des roquettes anti sous-marins Vertical Launch Anti-Submarine Rocket (ASROC). A l’exception des ESSM, qui tiennent à 4 dans une seule cellule, on ne fait tenir normalement qu’une seule arme par silo. Deux bémols de taille malgré tout à cette liste à la Prévert : les DDG-1000 ne peuvent pas être intégrées au sein de la Ballistic Missile Defense, en raison d’incompatibilités radar qui devraient être corrigées par des rétrofits ultérieurs. Cette mission sera dévolue en attendant aux destroyers lance-missiles DDG-51 de classe Arleigh Burke (systèmes de combat Aegis). De plus, les DDG-1000 n’emportent pas de missiles antinavires AGM-84 Harpoon. Ce missile ne sera compatible avec le système VLS qu’à partir du standard Block 3, qui est prévu mais n'est pas encore développé par Boeing. Pour la protection contre les autres bâtiments ils devront compter sur les Tomahawk Anti-Ship Missile (RGM/UGM-109B TASM) et sur les tourelles canons. Ces tourelles seront au nombre de quatre (sans compter deux possibles canons mitrailleurs de 30 mm) : 2 tourelles de 57 mm Mk110 et 2 tourelles de 155 mm Advanced Gun Systems de BAe Systems, approvisionnées à 920 coups (les 3/4 en chargement automatique) et conçues pour tirer des obus Long Range Land Attack Projectile de Lockheed Martin à une cadence unitaire de 10 coups/minutes et à 83 nautiques de distance en théorie (soit 153 kilomètres !). Ces tourelles, encore en phase d’expérimentation (en particulier les obus) pourraient être remplacées lors de la refonte à mi-vie par les premiers rail-gun opérationnels. De la même façon, les tourelles de 57 mm, plus spécifiquement dédiées à la défense rapprochée, pourraient être remplacées par des lasers de défense rapprochée. Comme sur les porte-avions de classe Gerald Ford, la génération électrique des Zumwalt est d’ores et déjà prévue pour encaisser la charge supplémentaire. Même en l’état, les destroyers de classe Zumwalt dispose d’une puissance de feu plus que conséquente, bien que les concepteurs se soient considérablement éloignés de l’idée d’origine d’Arsenal Ship de l’amiral américain Joseph Metcalf. Ce concept est lui-même issu d’un projet français : le Frappeur, dont l’idée a été développée par René Loire. A l’heure où nombre de spécialistes dénoncent le sous-armement chronique des navires européens en général, et français en particulier, il ne serait pas inopportun de reconsidérer l’idée. Loin du prestige de l’aéronavale, du mystère des sous-marins ou du charme des coques grises traditionnelles, le Frappeur est un navire au design unique, conçu autour de la puissance de feu, de la furtivité et de la résistance aux coups. Sa silhouette, plus proche de la barge que du bâtiment de ligne, est extrêmement basse sur l’eau, pas plus d’1m50 au dessus de la surface pour échapper aux missiles rase-mer, sa structure est conçue selon les mêmes principes que celles de pétroliers, avec une double coque au sein de laquelle s’intercalent ballasts et réservoir de carburant. Sa conception est modulaire, les modules indépendants s’ajoutant bout à bout pour une construction simplifiée. Il serait prévu pour accueillir un équipage réduit à quelques dizaines de personnes, surtout chargées de la navigation et de l’entretien. Le bateau contiendrait par contre plusieurs centaines de missiles de tous types dans des blocs VLS. Inséré au sein d’un réseau de communication, de décision et de désignation, le Frappeur serait une plateforme mobile d’appui-feu massif. Son coût de construction (armements compris) est estimé quelques centaines de millions d’euros, soit le prix de deux à quatre Rafale. Ce concept aurait été « amorti », par exemple, dans les premières heures de l’opération Harmattan, lorsque plusieurs salves de missiles de croisière américains ont été tirées. Car ce que nous économisons à laisser agir les navires américains, nous le perdons au Centuple en autonomie stratégique. Tags : Armement, DDG, Etats-Unis, Frappeur, Furtif, Furtivité, Marine, Navy, Zumwalt V° - René Loire (1923-2011)Français, ingénieur des travaux publics. Œuvres = Des armes contre la chute, rêveries guerrières (2004)La mer pour vaincre, et le ciel aussi, des idées navalement incorrectes (1999)Le dessinateur d’abord, l’ingénieurerie expliquée (1993)Place au dessinateur ! (1990) VI° - Pour d’autres questions ou approfondir le sujet, je conseille de lire et / ou acquérir les livres cités en référence ci-dessus qui mérite la lecture.Au commencement de ce sujet, je voulais un écrit résumé de l’ouvrage de Mr René Loire, aujourd’hui décédé, avec toutes les figures et tableaux y figurant. J’ai trouvé plus simple le raccourci ici même présenté. Le petit ouvrage de cet auteur présente nombre de schémas et d’explication. Il mériterait d’être connu. Janmary
Dernière édition par Janmary le Sam 18 Nov 2023, 17:16, édité 1 fois |
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Janmary Matelot de 2ème classe
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| Sujet: Re: Le FRAPPEUR Sam 18 Nov 2023, 10:14 | |
| Bonjour ClaudeJ
En effet. Dans l'ouvrage de l'auteur René Loire, le projet du Frappeur est constitué par - des modules - interchangeable - VMS containerisés pouvant armer des navires non dédiés et spécialisés à la demande. Des modules missiles, artillerie et même des aéronefs à décollages et atterrissages verticaux.
L'auteur à explicité dans son ouvrage avec force schémas tout ces particularités. De même que le bâtiment - comme les pétroliers lors de la guerre du golf - ont gérés et émis des murs d'eau de part et d'autre des pétroliers pour annuler les détections des missiles rasants. Le bateau est bas sur l'eau et les transmissions sont essentiellement satellitaires.
Il faudrait, en fait, réaliser une copie de l'ouvrage pour connaitre toutes les subtilités et les pensées de l'auteur quand à ce projet. Je pense que c'est faisable. Un peu long pour scanner toutes les pages, mais faisable.
Bien à vous ClaudeJ.
Dernière édition par Janmary le Sam 18 Nov 2023, 17:17, édité 2 fois |
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