Camouflages

bonjour
je me pose des questions à ce sujet.
en ce qui concerne l'armée de terre, cela tient, à peu près, la route.
pour ce qui est de l'aviation, c'est déjà nettement moins évident.
quand à la marine…
je ne sais pas.
existe-t'il des études confirmant ou infirmant leur efficacité ?
je veux bien croire que la fausse lame d'étrave de l'USS Northampton - par exemple- ait pu leurrer, ou que le camouflage de la Gloire ait pu causer quelques problèmes aux télémètres adverses (quoiqu'avec les radars…)
j'ai pu constater -en revanche- que le gris pâle du Maiilé-Brézé surgissant de la brume du petit matin…
cela surprend; et ce n'est pas vilain.

Le camouflage naval avait pour fonction de retarder l'identification du bâtiment en cassant ses lignes et, ainsi, "contrer" la télémétrie de l'adversaire. Pour acquérir la distance correcte de la "cible", le télémétreur a besoin de références précises, telles que la longueur et hauteur du bâtiment ennemi - informations généralement fournies par un carnet de silhouettes, une fois  qu'il a été identifié-. Ci-dessous, un extrait du Master File Drawings of German Naval Vessels, établi par la Division of Naval Intelligence, de la RN, en juillet 1942,  pour une classe de Zerstörer de la Kriegsmarine; à noter les "graduations" longueur et hauteur mentionnées...

Citation :

(quoiqu'avec les radars…)

La furtivité constitue, désormais, une forme de camouflage en retardant l'identification radar.

Loïc Charpentier a écrit:

Le camouflage naval avait pour fonction de retarder l'identification du bâtiment […]

Autres finalités du camouflage :

• Confusion (rendre difficile l'ident. (ou la retarder) avec des fausses silhouettes superposées, des fausses cheminées, des faux canons - sur ponts des PA nipponais)
  
  
• Diversion
  
  
• Déception
  

Citation :

[…] à noter les "graduations" longueur et hauteur mentionnées… […]

Les graduations, ici, sont en pieds (feet).
Ça me plaît bien !
Mais ça n'aide pas trop l'observateur (opticien-télémétriste).
Je suis en train d'exploiter cette donnée à partir de la grandeur observée en (= le millième des artilleurs), afin de mesurer la distance.
Soit par dépression de l'horizon (pas besoin des dimensions du bâtiment observé) soit par la longueur en vingtième, ou par la hauteur de sa mâture…
Cette dernière méthode est appliquée au moyen des micromètres (Fleuriais) soit des stadimètres (US Navy).

Il conviendra de vérifier mes dires auprès d'Alain (Starshiy), mais, si, à terre, l'artilleur utilise, à l'ancienne, des repères remarquables dont la distance est connue ou a été préalablement établie, ce n'est pas le cas en pleine mer. Le millième, mesure d'angle, vaut un segment de 1 m observé à 1000 m; cent millièmes à 1000 m, correspondent à 100 m, dix millièmes, à la même distance, valent la hauteur d'un arbre ou la largeur d'une maison, sauf qu'il n'y a pas d'arbre, ni de maison fixe en mer!
Je peux me tromper mais pour obtenir une mesure correcte en distance, il faut des repères de comparaison fiables; c'est là qu'entre en jeu l'identification de l'adversaire et, à partir de là, la connaissance de ses dimensions générales... encore, que çà va aussi dépendre de son "angle d'approche".

Loïc Charpentier a écrit:

encore, que çà va aussi dépendre de son "angle d'approche".

Je dirai "inclinaison" qui pour certains angles est difficile à déterminer. Il y a avait au CEF à Toulon un simulateur électromécanique à l'ancienne sur lequel nous avions passé un après-midi au cours de la formation de boum. Et l'appréciation de cette inclinaison est déjà quelque chose de très délicat à appréhender
Pour la distance, radar et laser sont les outils les plus fréquents aujourd'hui

Loïc Charpentier a écrit:

Service

Furtivité au sens large , camouflage dans ;

la SER ; dans le design lissé de la silhouette , pour éviter les points brillants

la SIR ; dans l’atténuation des sources chaudes , réfrigération des gaz d’échappement

la DESACO ; discrétion acoustique , le moins de bruits rayonnés possible

l'IMMU ; boucles d’immunisation , neutralisation signature magnétique (mines)

le SILLAGE ; le moins tourmenté possible , « affinage » carène et pales d’hélice

je dois en oublier

Pour voir régulièrement des bâtiments de l'US Navy en rade de Marseille je peux confirmer que leur camouflage gris bleu est particulièrement efficace notamment par beau temps avec la formation d'une légère brume de chaleur, c'est étonnant.

bonsoir
ce que je souhaitais savoir:
l'efficacité, et donc, l'utilité, des différents types de camouflage a-t'elle été étudiée, et démontrée ?
je pense surtout aux deux guerres mondiales. donc, la "furtivité"…

Bonsoir,

Bien que ne concernant pas spécialement les bâtiments, voici un lien sur le camouflage des batteries de côte réalisé par Pierre Gatier, peintre de la marine au début du 20ème.
Voir page pages 180 et suivantes de mon étude sur la batterie de 340 mm de Saint-Mandrier : https://www.calameo.com/books/006171915b22d99c3862c

Plusieurs numéros de Neptunia - 229 entre autres - ont consacrés quelques lignes à ce sujet.
Voir ici également pour une idée générale sur le travail de P. Gatier : https://www.academia.edu/38156475/Pierre_Gatier_et_le_camouflage

Sur le forum on trouve également des photographies de bâtiments camouflés : https://forummarine.forumactif.com/t6139-le-camouflage-dans-la-marine

Cordialement,
JFR

"Sur le forum on trouve également des photographies de bâtiments camouflés : https://forummarine.forumactif.com/t6139-le-camouflage-dans-la-marine"

Effectivement celà me disais quelque chose