Patrouille Maritime et Mouillage de MinesLes prémicesFocke-Wulf Fw-200 Condor au solComme nous l'avons vu plus haut, la Luftwaffe à négligé une capacité de patrouille maritime et d'éclairage en haute mer. Pourtant la stratégie allemande intégrait clairement l'importance de la guerre de course et des sous-marins censés couper les lignes de communication de l'ennemi.
Alors que le Condor à commencé la guerre comme avion de transport (confere partie précédente de l'article), il devient évident que ce puissant quadrimoteur pourrait faire un excellent bombardier pu plutôt un appareil de patrouille et d'assaut maritime.
Une escadrille d'essais pour les vols à haute altitude (
Versuchsstelle fur Höhenfluge) appartenant au groupe de reconnaissance longue distance de l'armée de l'air (
Aufklärungsgruppe der Oberbefehl shabers der Luftwaffe) va mettre en œuvre quatre Condor pour mener des vols de reconnaissance à long rayon d'action notamment au dessus de Scapa Flow, le mouillage de la flotte britannique dans les Orcades.
Focke-Wulf Fw-200 Condor en volDurant toute sa carrière le Condor va connaître une disponibilité limitée et de sérieux problèmes techniques à l'origine comme nous le verrons de bien des pertes.
Cela commence dès le 23 novembre 1939 quand un Focke-Wulf Fw-200 Condor au décollage s'écrase après que les deux moteurs de l'aile droite soient tombés en panne. L'appareil est endommagé à 50% mais l'équipage s'en sort indemne.
Focke-Wulf Fw-200 Condor paré pour une mission ?Les premières missions se révélant positives, décision est prise de créer une unité opérationnelle baptisée Kurier-Staffel (escadron de liaison) pour détourner le regard des agents de renseignement ennemis. C'est l'acte de naissance du I./KG-40 basé à Brême avec deux appareils fin novembre-début décembre 1939.
Le 22 avril 1940, un nouveau Condor est perdu au large de Narvik. Les causes sont inconnues car l'épave de l'appareil n'à toujours pas été retrouvée.
Le 3 mai 1940, un Condor de la 1ère escadrille de la 40ème escadre de combat touche un cargo norvégien de 1000 tonnes à l'aide d'une bombe SC-250, l'attaque ayant eu lieu dans le fjord de Solberg.
Au 10 mai 1940 (jour du déclenchement de l'offensive allemande à l'ouest), le I./KG-40 possède quatre Condor mais deux seulement en état de vol. Ce ne sera hélas pas la dernière fois que l'unité connaitra une disponibilité aussi médiocre.
Le 17 mai 1940, un transport de 8/1000 tonnes est endommagé au nord de Hardstadt.
Le 24 mai 1940 un Condor du I./KG-40 effectue une mission de reconnaissance de 4h entre Tromso et Narvik.
Un Focke-Wulf Fw-200 Condor se posant en FinlandeIl repère un croiseur et deux destroyers ennemis au large de Narvik, un croiseur et huit transports dans le Lavangfjord, deux croiseurs deux destroyers et quatre transports au large de Hardstadt.
Quatre jours plus tard, le 28 mai 1940, deux bâteaux de pêche près de Doma, un cargo à l'entrée du Leinesfjord (Nda Comté de Nordland dont le chef-lieu est Bodo) et deux autres bâteaux de pêche dans le Vestfjord (NdA entre les Lofoten et la côte norvégienne) sont coulés par des Condor.
Le 9 juin 1940, un paquebot de 12000 tonnes le Vandyck (tonnage réel 13241 tonnes) est endommagé au nord d'Andoya (NdA comté de Nordland)
Ces victoires ne se font pas sans pertes. Au total trois Condor ont été perdus durant la Campagne de Norvège, un par accident et deux au combat.
Le 25 mai 1940, un Condor est abattu par un Gloster Gladiator du squadron 263, le quadrimoteur doit amerrir près de l'île de Dyroy mais l'équipage ne survit pas à l'impact.
Le Focke-Wulf Fw-200 Condor vole parfois en meuteLe 29 mai 1940, un autre Fw-200 est abattu par la chasse britannique cette fois par un Hawker Hurricane du squadron 46.
A cela s'ajoutait l'appareil perdu par accident à Berlin-Staaken et deux autres appareils endommagés à Oslo-Gardemoen (NdA depuis 1998 ce site situé à 35km au nord nord-est de la capitale norvégienne accueille l'aéroport international d'Oslo et remplace le précédent aéroport établit à Oslo-Fornebu).
La campagne de Norvège terminée, le KG-40 rejoint l'Allemagne, reevant un deuxième staffel suivit d'un troisième le 28 décembre 1940 à une époque où l'Angleterre se dressait seule devant l'Allemagne.
A cette époque et aussi incroyable que cela puisse paraître, le rôle exact du Condor n'est pas encore totalement définit. Doit-il être un simple transport ? Un avion de patrouille maritime ? Un avion d'attaque aéromaritime ? Un mouilleur de mines.
A la mi-juillet, le I./KG-40 opère depuis l'aérodrome de Marx situé au sud-ouest de Wilhelmshaven sous l'autorité de la 9.FliegerDivision qui elle même dépend de la Luftflotte 2 (QG à Soesterberg).
C'est alors que l'unité va être engagée dans des missions aussi dangereuses que controversées : le mouillage de mines. Cette mission est excessivement dangereuse car l'avion doit voler à très basse altitude, selon un plan de vol rectiligne ce qui en fait une cible de choix pour la chasse ou la DCA.
Dans la nuit du 18 au 19 juillet, un Condor est abattu au large d'Hartlepool après une mission de mouillage de mines dans le Firth of Forth. Quatre membres d'équipage sont tués mais deux sont faits prisonniers. En les interrogeant, les britanniques découvrent l'existence du Kampfgeschwader 40.
Quatre jours plus tard le 23 juillet 1940, un autre Condor en mission de mouillage de mines est abattu au large de Belfast. Trois membres d'équipage sont tués, trois faits prisonniers.
Avec deux avions perdus en quatre jours, il devient évident que confier le mouillage de mines au Condor est une mauvaise idée d'autant que le remplacement des avions était problématique puisque Focke-Wulf ne pouvait produire que trois Condor par mois. La décision est donc prise de retirer le Condor de cette mission.
Quand la décision est prise, le Focke-Wulf Fw-200 Condor à réalisé douze missions larguant à chaque fois quatre mines de 500kg (LMA-III) ou de 1 tonne (LMA-IIIB).
Aberdeen est ainsi touchée dans la nuit du 15 au 16 juillet 1940 (un appareil) et dans la nuit du 23 au 24 juillet (un appareil également), Hartlepool, Middlesborough et Newcastle dans la nuit du 16 au 17 juillet (trois avions), Belfast dans la nuit du 18 au 19 juillet (un avion), Newcastle et Hartlepool à nouveau dans la nuit du 26 au 27 juillet 1940 (deux avions).
Désomais les Condor vont mener uniquement des missions de patrouille maritime et d'assaut contre les cibles navales en profitant de la défaite française pour s'installer sur le littoral atlantique.
Et le Condor entra dans la légende : apogée et déclin du «Fléau de l'Atlantique»Nombre de Condor ont finit dans l'Atlantique sans jamais revoir leur tanièreLe 5 août 1940, les premiers Condor arrivent sur l'aérodrome de Bordeaux-Merignac. Avec celui de Cognac plus au nord, il va être le terrain de prédilection du Focke-Wulf Fw-200 Condor.
A cette époque sur les neuf avions du I./KG-40 seuls quatre étaient disponibles. Début septembre, on ne compte plus que sept avions dont quatre indisponibles.
En attendant de courir sus aux convois, le Condor va participer très modestement à la Bataille d'Angleterre. Là encore la mer n'est jamais loin, il s'agit davantage d'attaquer la navigation britannique encore mal protégée que d'écraser les aérodromes de la RAF sous les bombes, rôle exclusif des Ju-88, Ju-87, He-111 et Do-17.
Le 13 août 1940 à 14h00, un cargo de 8000 tonnes est attaqué par un Condor qui place deux bombes de 250kg alors que le navire naviguait à 50km au sud des Hébrides Extérieures (Ecosse). Le navire est lourdement endommagé (Mais j'ignore son identité et son sort final).
Un Focke-Wulf Fw-200 Condor en volLe 14 août 1940, un hydravion Short Sunderland du squadron 210 est endommagé par un Condor et doit rentrer à sa base d'Orban en Ecosse.
Le 18 août 1940, le cargo norvégien Svein Jarl est endommagé à 12.50 à 50km de l'île de Valentia (Irlande). Six bombes SC-250 sont largués endommagea lourdement le navire qui après avoir été mitraillé au canon de 20mm se traine péniblement à Londonderry (Nda ce navire sera finalement coulé le 24 février 1941 par le U-95).
Le 20 août 1940, un Condor percute une montagne près de Cloghane en Irlande. L'équipage est capturé et interné.
Le 25 août 1940, un Condor placé sous l'autorité du IV.Fliegerkorps (Luftflotte 3) décolle de l'aérodrome de Brest à 07.07 pour retrouver un convoi mais cette recherche restera à jamais infructueuse.
A 14.30 pourtant le cargo britannique Goathland est répéré par le Condor. Ce navire chargé de minerai de fer venant de Pepel (Sierra Leone) direction Belfast se trouvait alors à 630km à l'ouest de Lands End (Cornouailles).
Un Focke-Wulf Fw-200 Condor dans une élégante position mais qui fatiguait énormément la structure entrainant nombre d'accidentsTrois passes de bombardement sont réalisées. A la troisième, une bombe touche le cargo qui finit par couler. Les trente-six marins sont mitraillés par le Fw-200 mais peuvent embarquer dans les canots de sauvetage.
Le Focke-Wulf Fw-200 Condor mène aussi quelques raids nocturnes, participant à la Bataille d'Angleterre.
C'est ainsi que dans la nuit du 28 au 29 août 1940, quatre Condor décollent pour attaquer la ville de Newport au Pays-Bas. La nuit suivante ce sont trois avions qui visent Liverpool et dans la nuit du 30 au 31 août, trois avions attaquent à nouveau Liverpool.
Après cette incursion dans le domaine du bombardement, le Condor reprend ses missions de patrouille et d'assaut maritime.
A l'époque les Condor sont hors de portée des chasseurs de la RAF, l'Atlantique est clairement une chasse gardée pour le ci-devant «Fléau de l'Atlantique». Les Condor vont mener des missions de reconnaissance et de bombardement au profit du Marine Gruppe West avec toutes les limites de la coopération interarmée.
Le 25 septembre 1940, un Short Sunderland du squadron 10 de la RAAF rencontre un Focke-Wulf Fw-200 Condor mais le combat se termine par un match nul, chacun rentrant chez soi.
Le 2 octobre 1940, le cargo Leymer (2218 tonnes) est endommagé.
Le 11 octobre 1940 un nouveau duel infructueux à lieu opposant un Avro Anson du squadron 48 à un Condor.
Le 14 octobre 1940, le Focke-Wulf Fw-200 Condor renoue avec sa courte carrière de bombardier terrestre en attendant l'usine Rolls-Royce de Hillig près de Glasgow. Cette attaque est réussie à la différence de celle du 21 qui est avortée à cause de la météo.
Le 22 octobre 1940, un Condo est perdu à l'ouest de l'Irlande.
Le 24 octobre 1940, un Focke-Wulf Fw-200 Condor affronte un Lockheed Hudson du squadron 269. C'est là que cela se complique car si les britanniques annoncent la perte de l'avion allemand, la Luftwaffe le nie.
Le 26 octobre 1940, le paquebot Empress of Britain (42500 tonnes) est endommagé par un Focke-Wulf Fw-200 Condor qui avait décollé de Bordeaux-Merignac à 04.09 du matin. Il le surprend à 10.30 à 140km à l'ouest de l'île d'Aran (
NdA baie de Galway, sur la côte occidentale de la verte Erin).
Ce paquebot mis en service en 1931 avait appareille de Capetown (Afrique du Sud) le 12 octobre direction Liverpool avec 416 hommes d'équipage, deux canonniers et 205 passagers. Il n'était pas seul, son escorte étant assurée par deux destroyers, le HMS Echo et l'ORP Burza.
Le Condor largue six bombes. Deux touchent le navire et comme cadeau d'adieu, le Fw-200 prévient les U-Boot. C'est le U-32 qui achevera le travail du Condor deux jours plus tard. Le pilote du Condor, l'oberleutnant Bernard Jope reçoit la Ritterkreuze (croix de fer).
Le 23 novembre 1940, l'aérodrome de Bordeaux-Merignac est attaqué par le Bomber Command qui envoie dix-neuf Wellington, onze Armstrong Whitworth Whitley et quatorze Handley-Page Hampden. Soixante-cinq tonnes de bombes sont larguées entrainant la destruction de quatre hangars, de six avions dont deux Condor et de six morts.
Le 29 novembre 1940, trois Condor attaquent Glasgow (
NdA j'ignore les résultats de cette attaque).
Le 3 décembre 1940, un Saro Lerwick du squadron 209 affronte un Condor à 400km au nord-west de l'Irlande mais là encore sans résultats tangibles.
Le 23 décembre 1940, des bateaux mouillés dans le Loch Linnhe sur la côte ouest de l'Ecosse près de Fort Williams. Le Breda (6941 tonnes) est coulé en eaux peu profondes après avoir reçu quatre bombes de 250kg. Le navire est finalement échoué en baie d'Ardmucknish mais le lendemain une tempêe le ramène en eaux plus profondes. Cette fois son naufrage est définitif.
Trois autres navires sont endommagés à savoir le vapeur Flynderborg, le chalutier Lurina et un autre vapeur le Tuva.
Le lendemain 24 décembre 1940, le Peteria (5221 tonnes) est attaqué et endommagé à 350km à l'ouest de l'Irlande avec deux bombes de 250kg et deux bombes de 500kg.
L'automne et l'hiver 1940-41 sont des périodes dorées pour les Condor qui au 31 décembre 1940 ont coulé 800000 tonnes de navires pour deux navires perdus. A la même époque le I./KG-40 possède douze avions.
Le 11 janvier 1941, un Condor est endommagé par les mitrailleuses d'un Short Sunderland du squadron 201 au nord-ouest de Rockall.
Le 16 janvier 1941, un Condor du I./KG-40 et un autre du II./KG-40 attaquent le convoi OB-274. Deux navires les Onoba et Meandros sont coulés.
Le 28 janvier 1941, le Clytoneus est visé par un Condor du III./KG-40 qui largue six bombes. Deux projectiles seulement touche le navire mais c'est suffisant pour l'envoyer par le fond. Le même jour cinq autres Condor attaquent le convoi HX-102 et si plusieurs navires sont endommagés, aucun n'est coulé.
Le 29 janvier 1941, un nouvel affrontement oppose un Sunderland et un Condor. Les deux avions sont endommagés mais peuvent rentrer à la base bien que le Focke-Wulf ait été touché à quinze reprises avec un moteur extérieur droit endommagé tout comme l'équipement de navigation.
Pour le seul mois de janvier 1941, le I./KG-40 à coulé 17 navires. Un appareil est abattu par la DCA ennemie le 10 janvier 1941.
Le mois de février 1941 est encore meilleur pour les Condor. Par exemple le 9 février, cinq Condor attaquent le convoi HG-53 au sud-ouest du Portugal. Un appareil est touché par la DCA du sloop HMS Deptford et doit se poser en catastrophe à Moura. Les alliés confirment la destruction de cinq navires, deux autres étant coulés par le U-37 après le signalement des Condor.
Deux nouveaux navires sont coulés le 19 février 1941 en l'occurence le pétrolier Gracia et le cargo Housatonic.
Deux jours plus tard, plusieurs navires sont coulés par les U-Boot suite au signalement des Condor. Cinq sont coulés le 26 février, trois le 27. Au total le convoi OB-290 à perdu treize navires et cinq autres endommagés soit 18 sur 40.
Durant le mois de février deux Condor sont perdus. Outre celui qui s'est écrasé au Portugal on trouve un deuxième qui s'est écrasé dans le sud de l'Irlande après avoir été endommagé par la DCA et avoir tenté un atterrissage d'urgence.
Plus généralement durant le premier semestre 1941, neuf Condor vont être perdus : cinq sous les coups de la DCA, un en combat aérien et trois de causes inconnues.
Au printemps 1941 se pose toujours la question de la coopération entre les Condor et les U-Boot, une coopération toujours entravée par le «Gros Herman» qui ne voulait pas entendre parler d'une aéronavale.
En mars 1941 pourtant est créé le poste de
Fliegerführer Atlantik, un état-major censé coordonner les missions de reconnaissance et d'assaut aéromaritime au profit des U-Boot plus précisément du
Befehlshaber der U-Boote.
A cette époque le I./KG-40 possède en théorie 21 Condor mais le nombre d'appareils réellement disponible est bien inférieur. A plusieurs reprises, Goering va bloquer le ravitaillement en pièces détachées
Toujours à cette époque, le Fw-200C-3 est la principale version en service. Les pertes augmentent entre mars et juillet avec notamment deux appareils perdus sur accident en mars.
Le 2 mars 1941, un Condor est endommagé par deux Hawker Hurricane du squadron 3 de la RAF, le combat ayant eu lieu au large de Sunburgh (Iles Shetland). L'appareil se posse en catastrophe à Varhaudg au sud de Stavanger.
Trois navires sont coulés durant ce troisième fois de l'année 1941 : le Benvolich le 19, le Boaverbrae le 25 et l'Empire Mermaid le 26.
Dans la nuit du 12 au 13 et dans celle du 13 au 14, le Bomber Command tente de neutraliser le Condor au nid en bombardant l'aérodrome de Bordeaux-Merignac. Trois Condor sont détruits au sol.
Le 16 avril 1941, un Focke-Wulf Fw-200C Condor ddu I./KG-40 est abattu par un Bristol Beaufighter du squadron 252 au large de la baie de Blacksad au nord de l'Irlande. Le lendemain c'est un autre Condor qui est porté disparu.
La série noire continue le 18 avril quand un Condor du III./KG-40 doit amerrir en catastrophe devant l'île de Schull dans le comté de Cork. L'équipage est interné en Irlande.
Le même jour un autre Condor est abattu dans les Shetland par la DCA de la Royal Navy.
En cette fin de printemps 1941 on assiste à une baisse sensible du nombre de navires coulés. En mai seulement trois navires sont coulés tandis qu'un Condor est abattu.
Au moins de juin, aucun condor n'est perdu au combat mais ne signfie pas qu'il n'y à pas eu d'appareils perdus, le Focke-Wulf Fw-200 Condor subissant des pertes accidentelles aussi élevées que les pertes au combat. Deux navires sont coulés, le premier le 6 et le second le 19 juin.
Un Focke-Wulf F-200 A-01 est perdu accidentellement à Aalborg tandis que deux sont endommagés par la DCA du convoi HS-65, un appareil se pose en Espagne et un autre se brise près d'Amaeleja au Portugal. Un autre amerit dans le Golfe de Gascogne (24 juin 1941).
Le 30 juin 1941, un Condor s'oppose à un Short Sunderland dans un combat aérien, les deux appareils sont endommagés. Le même jour, un Condor disparaît en mer.
Le 17 juillet 1941, un Focke-Wulf Fw-200 abat un Armstrong-Whitworth Whitley du squadron 502 (stationné à RAF Limavady près de Londonderry en Irlande du Nord), un bombardier bimoteur britannique totalement obsolète mais encore utile pour des missions de patrouille maritime.
Le lendemain 18 juillet, un Condor repère le convoi OB-346. Avant même qu'un chasseur par un FCS (Fighter Catapult Ship), le quadrimoteur est touché par la DCA du convoi et s'écrase en mer ne laissant aucune chance à son équipage.
Le 23 juillet 1941, un Condor est abattu par un Lockheed Hudson du squadron 223 alors qu'il attaquait le convoi OG-69 au large d'Achilhead en Irlande. L'avion se pose en catastrophe et l'équipage est capturé. Le lendemain un autre Condor disparaît à l'ouest de l'Irlande.
Quand se termine l'année 1941, les Condor ont coulé ou ont endommagé soixante navires ce qui montre ses limites. D'ailleurs fin 1941, les attaques à basse altitude sont abandonnées en raison du renforcement de la DCA ennemie.
Un temps démunis, les britanniques ont très vite multiplié les parades face au «Fléau de l'Atlantique».
Un Fighter Catapult Ship (FCS) et ci-dessous un CAM-ShipParmi ces parades figure donc les Fighter Catapult Ship (FCS) en l'occurrence les Pegasus, Ariceani, Springbank, Patia et Maylini. Ces navires sont munis d'une catapulte sur laquelle est installée soit un Fairey Fulmar soit un Hawker Sea Hurricane, des appareils regroupés au sein du squadron 804.
Ces appareils une fois en vol doivent soit tenter de rejoindre la terre ou de se poser sur les flots dans l'espoir que le pilote soit rapidement récupéré par un navire du convoi.
Le premier succès d'un chasseur catapulté à lieu le 11 mai 1941 mais la première victoire confirmée à lieu le 3 août 1941 quand un Hurricane du Mamplin abat un Condor. En réalité, on apprendra par la suite que l'appareil va réussir à se trainer jusqu'en France.
Huit catapultages vont être réalisés pour une seule victoire. Es-ce un échec ? Sur le plan numérique oui mais leur simple présence à peut être rendu les Condor plus prudents un peu comme le renforcement de la DCA des convois à rendu caduques les attaques à basse altitude.
Sur les cinq FCS mis en ligne, deux vont être coulés (le Patia le 27 avril 1941 par un He-111, le Springbank torpillé le 27 septembre 1941 par me U-201) et un troisième endommagé. Il s'agit en l'occurence de l'Ariguani endommagé par le U-83 le 26 octobre 1941.
Aux côtés de ces FCS qui dépendaient de la Royal Navy, on trouve également 19 CAM-Ship (qui dépendaient de la RAF) et rapidement les premiers porte-avions d'escorte qui vont jouer un rôle capital dans la Bataille de l'Atlantique en permettant avec le Liberator d'éliminer un trou dans la couverture de l'Atlantique et aussi en créant des groupes de chasse pour traquer les meutes de sous-marins. En clair le prédateur devenait la proie.
Le HMS AudacityLe premier porte-avions d'escorte est ironie de l'histoire un bananier allemand saisi aux Antilles, le Hannover devenant le HMS Audacity. Plusieurs Condor vont être victimes des Martlet de l'Audacity en l'occurence trois quadrimoteurs, le premier étant abattu le 21 septembre 1941 alors qu'il surveillait le convoi OG-74, le second le 8 novembre 1941 (convoi OG-76) et le troisième le 19 décembre soit deux jours avant sa destruction.
Entre août et novembre 1941, on enregistre treize contacts avec les avions de la RAF. C'est ainsi que le 4 octobre 1941 à lieu le premier contact entre un Condor et un Liberator. Le 14 novembre 1941 à lieu un nouveau duel entre un Condor et un hydravion Short Sunderland.
D'autres navires sont coulés à l'été et l'automne 1941 comme le Tunisia le 4 août 1941, l'Empire Hurst une semaine plus tard le 11 août, le Wolmer Castle le 21 septembre et enfin le Sarastae le 29 octobre 1941.
Le 21 décembre 1941 un Condor s'écrase à Ramales (Espagne). A cette époque alors que les américains sont entrés en guerre, la carrière de bombardier du Condor s'achève au profit de missions de reconnaissance au profit des U-Boot.
En mars 1942, le I./KG-40 rallie Trondheim-Vaernes. Entre-temps d'autres unités vont utiliser le Focke-Wulf Fw-200 comme le III./KG-40 qui commence sa conversion sur Condor en octobre 1941.
Le VIII./KG-40 commence sa conversion en mars 1942 à Rennes, le IX./KG-40 à Orléans à la fin du mois d'avril.
En théorie le nombre de Condor atteint des sommets mais en pratique la disponibilité est bien plus faible.
Le 2 janvier 1942, un Condor du III./KG-40 doit amerrir d'urgence dans le Ria de Canarinas en Galice.
Le 31 janvier 1942 la corvette HMS Genistra abat un Condor du I./KG-40.
De janvier à avril 1942, le Coastal Command ne signale qu'un contact avec le Condor. Le 21 février 1942, un Condor du III./KG-40 est abattu.
Le 1er mai 1942, un autre Condor de la même unité est abattu par la DCA de l'Imperialist.
Le 9 mai 1942, un Condor est porté disparu avec son équipage. Durant le premier semestre 1942, treize Fw-200 sont endommagés à des degrés divers. Plus que jamais les Condor se tiennent à l'écart de la DCA alliée.
Le 8 juillet 1942, un Condor est perdu alors qu'il suivait le convoi PQ-17 au funeste destin. Quatre jours plus tard, un Condor du IX./KG-40 s'écrase dans le Ria de Muros (Espagne).
Le 7 août 1942, un Condor est abattu dans l'Océan Glacial Arctique au large de l'île de Jan Mayen.
Le «Fléau de l'Atlantique» fait face à de plus en plus de menaces. Outre la DCA des convois et les chasseurs embarqués sur les porte-avions d'escorte il doit faire face à des chasseurs basés à terre notamment des chasseurs américains basés en Islande où les américains ont relevé les britanniques.
Le 14 août 1942, des Lockheed P-38 du 27th FS (Ast FG) et des Bell P-39 Airacobra du 33rd FS abattent un Condor du II./KG-40 au large de l'Islande suivit d'un second au nord-ouest de Reykjavik.
Pour toute l'année 1942, les I. et III./KG-40 perdirent 26 avions dont deux le 31 décembre 1942 sur les sept engagés contre le convoi UGS-3. Le même jour, un autre appareil du II./KG-40 ne rentre pas d'une mission de surveillance en Arctique contre le convoi JW-51B.
Le Condor se fait plus rare au dessus de l'Atlantique. C'est ainsi que le Coastal Command ne recense aucun contact avec le Condor entre le 22 novembre 1942 et le 26 février 1943.
Le 12 mars 1943, un Condor du VII./KG-40 est abattu par un Bristol Beaufighter du squadron 248.
Un autre appareil est perdu au decollage à Trondheim-Vaernes, un autre est abattu à l'ouest à Royan alors qu'un autre s'écrase au décollage à Cognac sur une panne de moteur (
NdA dates inconnues pour ces différents incidents).
Le 19 mars 1943, un Focke-Wulf Fw-200 Condor du II./KG-40 qui suivait le convoi KMS-11 est abattu par la DCA de l'aviso colonial Savorgnan de Brazza.
Le 24 mars 1943, un autre Condor disparaît au dessus de l'Atlantique. En avril, un Focke-Wulf Fw-200 Condor est perdu au décollage.
Entre-temps la flotte de Condor avait connu une certaine évolution, certaines unités étant transformées sur de nouveaux appareils. C'est le cas du I./KG-40 qui en septembre 1942 avait rallié Fassberg en Allemagne pour commencer sa transformation sur Heinkel He-177.
Cet appareil était un quadrimoteur mais comme les allemands ne font jamais les choses comme il faut ils se compliquèrent la tâche en regroupant les moteurs dans deux nacelles ce qui entraina un nombre tel d'incendies qu'il fût surnommé le briquet de la Luftwaffe (
Luftwaffenfeuerzeug).
Le VIII./KG-40 retrouve son unité-soeur en mars 1940. le KG-40 est réduit à quatre Staffeln de Condor basés à Bordeaux et à Trondheim.
En raison de problèmes techniques récurrents, le He-177 n'entre en action au dessus des flots que le 21 novembre 1943.
Junkers Ju-88C6Le 3 juin 1943, les U-Boot reçoivent l'ordre de traverser le Golfe de Gascogne en groupes de deux ou trois pour se couvrir mutuellement. Si ils sont attaqués en surface, ils doivent se défendre avec leur DCA. Ils doivent être protégés par les Junkers Ju-88C-6 du V./KG-40 qui doivent combattre les Mosquito et Beaufighter engagés dans ce que les britanniques appellent «The Bay of Biscaye».
Le 13 juin 1943, un Condor du VII./KG-40 est abattu par des Mosquito du squadron 151 à 400km à l'ouest de Bordeaux.
Le lendemain, deux Condor interceptent un Handley-Page Halifax remorquant un planeur Horsa. Le bombardier largue le planeur au large de l'Espagne avant d'être abattu.
Supermarine Seafire à bord du HMS BattlerLe 24 juin 1943, un Condor du VII./KG-40 est abattu par des Supermarine Seafire du squadron 808 embarqué sur le porte-avions d'escorte HMS Battler.
Le 8 juillet 1943, le convoi Faith (paquebots California Duchess of York et Port Farray et quatre navires d'escorte) quittent l'estuaire de la Clyde direction Freetown dans l'actuelle Sierra Leone. Il est repéré le 11 par un avion allemand.
Trois Condor sont envoyés à la poursuite du convoi avec un copieux chargement de bombes. Pas moins de quatorze bombes sont larguées en six passages, quatre tombant au but et dix à proximité ce qui génère son lot de dégâts et d'avaries.
Si le Port Farray est simplement endommagé et peut continuer sa course, les deux premiers sévèrement endommagés sont achevés par un escorteur afin d'éviter d'attirer les U-Boot.
Le 28 juillet 1943, un Condor du II./KG-40 est abattu par un Consolidated B-24 Liberator. Trois jours plus tard, un autre Condor du VII./KG-40.
Le 13 août 1943, un Condor endommagé tente de se réfugier en Espagne mais s'écrasant en arrivant dans la péninsule ibérique.
Le 17 août 1943, un Condor est abattu par un B-24 mais ce dernier est abattu dans la foulée par un autre Condor.
Le 28 août 1943, un Condor endommage un B-24 et le quadrimoteur d'origine américaine doit se poser en Espagne.
Le 9 juillet 1943, un Bristol Beaufighter du squadron 248 descend un Condor. Bis repetita le lendemain. A la même époque, deux Condors sont perdus par accident.
Au mois d'août, six avions sont perdus au combat dont deux se posèrent en Espagne et un autre devant amerrir en catastrophe.
Le 5 août 1943, deux Lockheed P-38 endommagent un Condor qui doit se poser en Islande.
Le 15 août 1943, 21 Condor (!) du III./KG-40 décollèrent pour attaquer les convois OS-53/KMS-23 qui se trouvaient à 350km au nord-ouest de Lisbonne. Un navire est coulé et deux endommagés.
En septembre deux appareils sont perdus au combat et trois sur accident en octobre 1943.
A la fin du mois de novembre 1943, le I./KG-40 rallie Fassberg pour être transformé sur Heinkel He-177.
Le 14 novembre 1943, un Condor est perdu.
Le 20 novembre 1943, un Condor est perdu au dessus de l'Atlantique par un Bristol Beaufighter du squadron 248.
Le 24 novembre 1943, le VIII./KG-40 devient le II./KG-40 sur Heinkel He-177. Seul le III./KG-40 continue à voler sur Condor.
Le 26 novembre 1943, un autre Condor s'écrase près de Stuttgart lors d'un vol de convoyage.
Le 1er décembre 1943, un Supermarine Seafire Mk IB descend un Focke-Wulf Fw-200 Condor du VIII./KG-40.
Le 12 décembre 1943, un Condor s'écrase près de Limoges après un contact inopiné avec une ligne électrique. Deux jours plus tard, un Condor du VII./KG-40 doit se poser en urgence en Irlande du Sud.
Le 28 décembre 1943 pour couvrir le retour des forceurs de blocus Alstefurer et Osorio les Condor vont mener un maximum de mission en tenant compte d'une disponibilité toujours limitée. Un Condor est perdu suite à une panne de moteur, l'équipage étant capturé. Un autre appareil est perdu le lendemain.
En janvier 1944, l'aérodrome de Bordeaux-Merignac est à nouveau bombardé par le Bomber Command. Huit Condor sont perdus et trois endommagés.
Le 17 janvier 1944 un Condor est perdu lors d'un vol de reconnaissance entre la Norvège et l'Islande.
Le 27 janvier 1944, un Condor du IX./KG-40 est abattu par un De Havilland Mosquito près d'Avord, les avions allemands devant faire face à une nouvelle menace, les Intruders, des bimoteurs de chasse _essentiellement des Beaufighter et des Mosquito_ qui volaient loin à l'intérieur du territoire français pour surprendre des Condor tout juste décollés.
Deux jours plus tard, quatre Hawker Typhoon du squadron 247 descendent un Condor du XII./KG-40 au sud de Chateaudun.
Le 5 février 1944 un Condor est abattu par un Lockheed P-38 Lightning du 77th FS (20th FG USAAF).
Une semaine plus tard, le 12 février 1944, six Condor avaient décollé pour retrouver les convois OS-67/KMS-41. Le convoi est bien retrouvé à 650km à l'ouest du Cap Finisterre mais ils sont interceptés par trois Mosquito du squadron 157. Un appareil est intercepté et un autre est endommagé, le premier appartenant au VII./KG-40, le second au III./KG-40.
Le 27 mars 1944, les convois JW-88/RA-58 quittent l'Ecosse direction l'URSS. Ils bénéficient de la couverture assurée par deux porte-avions d'escorte les HMS Tracker et Activity qui disposaient à leur bord de Grumman Wildcat des squadron 846 et 819.
Quatre jours plus tard, un Wildcat descend un Condor au large de l'île aux Ours. Un autre est abattu un peu plus tard dans la journée et un troisième au crépuscule. Trois en un jour qui dit mieux !
Une chose qui ne change pas c'est la faible disponibilité générale de l'appareil. Le 20 mars, sur les 35 avions du III./KG-40 seulement huit sont en état de vol. En juin, c'est 23 et 12 respectivement.
Le 1er avril 1944, le Fliegerführer Atlantik est dissous, le KG-40 passe sous le commandement du X.Fliegerkorps.
A partir d'avril 1944 aucune perte au combat mais des pertes accidentelles ou sous les coups des Intruders. C'est ainsi qu'on recense deux accidents mortels en mai et deux autres au mois de juin.
Le 5 juillet 1944, un Condor est abattu près de Cognac par l'aviation alliée. Suite au débarquement de Normandie, les Condor quittent la France pour l'Allemagne, la Norvège et l'Autriche.
Le 9 juillet 1944, un Condor s'écrase près de Clermont Ferrand, un autre le 18 entre Libourne et Mirabeau et un dernier le 14 août 1944 au décollage à Trondheim.
Le Condor en MéditerranéeLe Focke-Wulf Fw-200 Condor à également opéré en Méditerranée pour opérer contre la navigation ennemie dans le Golfe de Suez et la Mer Rouge.
Six appareils sont placés sous l'autorité du X. Fliegerkorps, appareils formant le Kommando Petersen avec neuf Heinkel He-111. Ce déploiement est éphémère _quelques jours seulement_ et son impact est pour le moins limité.
CrépusculeEn novembre 1944, le KG-40 est dissous. Cela marque un tournant dans l'histoire du Condor qui désormais mène davantage des missions de transport que de patrouille maritime.
Au total ce sont 275 Condor qui ont été produits, 252 étant livrés à la Luftwaffe.
Que retenir du Condor ? Clairement son surnom de «Fléau de l'Atlantique» est une exagération digne de son auteur, un certain Winston Churchill.
Avec le recul son impact à certes été non négligeable mais n'à pas été décisif non plus et ce pour plusieurs raisons :
-Nombre insuffisant d'appareils
-Disponibilité toujours problématique
-Coopération Luftwaffe/Kriegsmarine imparfaite
-Renforcement constant des défenses alliées.
Résultat si les Condor ont coulé 99 navires pour 450230 tonnes, les U-Boot on détruit 2779 navires pour 14119413 tonnes. Sans commentaire..... .