SSBN CLASSE LA FAYETTE

AVANT PROPOS

Une brève histoire de la force de frappe américaine

Now we 're son of a bitch

A l'orée des années trente (alors que les bombardiers lourds n'avaient pas encore fait leurs preuves), les scientifiques travaillèrent sur des explosifs d'une puissance jamais vue, utilisant les travaux sur la relativité et la radioactivité de personnes aussi célèbres que Niels Bohr ou Pierre et Marie Curie.

Ce sont les allemands qui en 1938 franchissent un pas décisif vers la bombe atomique. A l'institut Kaiser Wilhelm de Berlin, le physicien Fritz Strassman finalise le principe de la réaction en chaine dont on imaginait le dégagement colossal d'énergie et une capacité de destruction sans précédent.

La plupart des grandes puissances se lancèrent dans la recherche atomique militaire qu'il s'agisse de la France, de la Grande Bretagne et même de l'Allemagne même si cette dernière par idéologie s'était privée du concours de nombreux physiciens, nombre de ces derniers étant de confession juive. C'est cependant les américains qui allaient dévelloper la première arme atomique de l'histoire, faisant entrer le monde dans une nouvelle ère.

Le dévellopement de l'arme atomique par les allemands ne tarda pas à inquiéter les opposants au troisième Reich. Le 2 août 1939, Albert Einstein et Léo Silzard écrirent une lettre au président Roosevelt le pressant de dévelloper une arme atomique afin de contrer les nazis. Ce dernier accepta de favoriser les recherches qui allaient aboutir aux bombes d'Hiroshima et de Nagasaki et Einstein de dire qu'il voulait brûler les doigts qui avaient écrit cette lettre.

Néanmoins jusqu'à l'entrée en guerre des américains, les recherches n'avancèrent guère. Le 6 décembre 1941, Vannevar Bush, directeur de l'Office de la recherche et du développement scientifique, décide de créer un comité chargé de réaliser une bombe atomique.

A l'été 1942, le général Leslie Groves,adjoint au commandant du Corps des Ingénieurs de l'Armée (US. Engineers) et qui venait de superviser la construction du Pentagone est nommé à la tête de ce comité qu'il rebaptise Manhattan District d'où le projet Manhattan.

Le 2 décembre 1942, sous les gradins du Stagg Fields à l'Université de Chicago eut lieu la première réaction en chaine auto-entrenue.

Le projet bénéficie d'une très haute priorité employant près de 130000 personnes en 1945 répartis sur une trentaine de sites notament le labo de Hanford dans l'Etat de Washington, le laboratoire de Oak Ridge dans le Tennessee et un centre d'essais à Los Alamos au Nouveau-Mexique.

Le projet Manhattan aboutit le 16 juillet 1945 à la première explosion nucléaire de l'histoire, nom de code Trinity.


Photo de la première explosion atomique de l'histoire

Ce jour là, une bombe placé sur un pylone dans le désert Jornado del Muerto  sur la base aérienne d'Alamogordo explosant, dégageant une puissance phénoménale équivalente à 21000 tonnes de TNT.

Si Robert Oppenheimer réagit en citant un poème hindouiste («Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes» citation extraite de la Bhagavad-Gita) , son adjoint Kenneth Bainbridge à une réaction nettement plus prosaïque «Now we 're all sons of bitch» ce qui se passe de traduction.  

Entre-temps, les militaires s'interrogèrent sur le meilleur vecteur pour une telle puissance de destruction. Einstein estimait qu'une bombe atomique était bien trop grosse pour un avion de l'époque et préconisa une mine navale. Néanmoins après des recherches poussées, la bombe atomique se révéla suffisamment compacte pour pouvoir entrer dans la soute d'un Boeing B-29 Superfortress.

Le 509th Composite Group est créé le 9 décembre 1944 et activé le 17 décembre 1944 sur l'aérodrome de Wendover dans l'Utah, s'entrainant au largage de bombes de 5000kg, le poids approximatif de la futur bombe atomique. Fin mai 1945, un comité de huit personnalités est mis en place pour étudier l'emploi éventuel de l'arme. Le 509th Composite Group sous le commandement du colonel Paul W. Tibbets Jr et ses quinze B-29 modifiés sont basés à North Field à Tinian le 29 mai 1945.

Les 10 et 11 mai 1945, le Target comitee se réunit pour sélectionner les cibles des futures bombes atomiques. Six cibles sont choisies : Kyoto, Hiroshima, Nagasaki Yokohama et Kokura où se trouvent deux arsenaux importants, Niigata et Tokyo. Tokyo est rapidement écarté : il faut préserver un pouvoir légal au Japon pour gérer l'après guerre. Kyoto est également abandonné pour des motifs d'ordre architectural. Finalement c'est Hiroshima et Kokura qui sont choisies.

Le 31 mai 1945, une dernière réunion envisagea un bombardement atomique d'avertissement mais on renonça à cette attitude à la fois à cause de la crainte d'un fiasco mais aussi parce que les japonais avaient montré que la menace ne leur faisait ni chaud ni froid.

Les éléments de deux bombes sont embarqués sur le croiseur lourd USS Indianapolis (CA-35) qui sort tout juste de réparation de l'Arsenal de Mare Island. Appareillant de San Francisco le 16 juillet 1945, le croiseur lourd arrive à Tinian le 26 juillet, dix jours après l'expérimentation «Trinity». Le président Truman informé des pertes potentielles lors des futurs débarquements au Japon (500000 à 1 million de morts) prit la décision d'employer l'arme atomique le 25 juillet 1945.


Boeing B-29 Superfortress "Enola Gay" et si dessous son commandant de bord, Paul W. Tibbets


Le 6 août 1945, le B-29 piloté par Paul Tibbets et baptisé Enola Gay en hommage à sa mère décolla de Tinian chargé d'une bombe Mk I à l'uranium 235 baptisée «Little Boy» qu'il largua au dessus d'Hiroshima. La bombe dégagea une puissance estimée à 17000 tonnes de TNT provoquant la mort de plusieurs milliers d'habitants (70 à 140000 morts) sur le coup sans parler des irradiés.

Trois jours plus tard, le B-29 Bockscar du commandant Sweeney lâcha sur Nagasaki (Kokura étant couvert par les nuages) une bombe Mk III au plutonium baptisée Fat Man dont l'explosion dégagea une puissance estimée à 20000 tonnes de TNT provoquant la mort de 60 à 80000 personnes.


Boeing B-29 Superfortress "Bockscar" avec à côté une réplique de la bombe Fatman

Une troisième bombe aurait été disponible au 1er septembre (certaines sources citent le 21 août et quand à la cible, il semble que ce soit la ville de Sapporo qui ait été choisie même si certains militaires réclamaient une bombe sur Tokyo) mais le 15 août, le Japon selon les mots d'Hiro Hito se résout à «accepter l'inacceptable» et décide de capituler, la capitulation étant signée en baie de Tokyo à bord du cuirassé Missouri.


Photographie de l'explosion Baker lors de l'opération Crossroads

Le projet Manhattan ne s'arrête pas aux deux seuls bombardements atomiques de l'histoire, l'opération Crossroads _les deux essais à Bikini durant l'été 1946_ sont organisés sous son hauspice avant que l'Atomic Energy Act du 1er août 1946 ne transfère l'ensemble des activités nucléaires américaines à la commission de l'énergie atomique des Etats Unis le 1er janvier 1947 et que le Manhattan District ne soit dissous le 15 août 1947.

Des avions en attendant mieux

Jusqu'en 1947, les américains ont le monopole de l'arme atomique, arme qui se résume à des bombes à gravitation lancées par des bombardiers lourds en attendant la mise au point des premiers missiles balistiques issus des recherches menés par les allemands durant le second conflit mondial.

Boeing B-29 et B-50

Boeing B-29 Superfortress

Naturellement, le premier bombardier nucléaire de l'histoire, le Boeing B-29 Superfortress fût en premier ligne durant l'immédiat après guerre pour dissuader l'URSS d'envahir l'Europe de l'Ouest.

Cet élégant quadrimoteur avait effectué son premier vol le 21 septembre 1942. A la différence du Flying Fortress qui opéra aussi bien dans le Pacifique qu'en Europe, le dernier né des bombardiers américains n'opéra que dans le Pacifique au sein de la 20th Air Force qui envoyait ses avions depuis la Chine puis les Mariannes anéantir le Japon et les territoires conquis par l'armée nippone.

Ce bombardier n'opéra pourtant à grand échelle qu'à partir de novembre 1944 depuis les Mariannes, entamant une campagne massive de bombardements sur le Japon qui allait progressivement affaiblir la résistance japonaise.

Le 9 mars 1945, les B-29 entamèrent une campagne contre Tokyo, utilisant des bombes explosives et des projectiles incendiaires qui provoquèrent des pertes abominables supérieures à celles des deux bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki.

L'appareil bien que chargé de la dissuasion nucléaire fût également engagé en Corée (1950-1953) d'abord dans des raids de jour et de nuit puis devant les pertes causées par les Mig 15, les superfortress limitèrent leurs attaques à la nuit.

Le B-29 fût retiré des unités de premières lignes après le conflit coréen mais resta en service jusqu'en 1960 pour des missions de soutien notamment le ravitaillement en vol. Au total 3960 B-29 ont été construits.

Caractéristiques Techniques du B-29 Superfortress

Masse : à vide 31816kg maximale au décollage 56246kg (64000kg pour le B-29B)

Dimensions : longueur 30.18m envergure 43.05m hauteur 9.02m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Wright R-3350-57 Duplex Cyclone 18 cylndres en étoile de 2200ch chacun

Performances : vitesse maximale à haute altitude 576 km/h distance franchissable avec la charge de bombes maximale 5230km plafond pratique 9750m

Armement : 10 mitrailleuses de 12.7mm et 1 canons de 20mm 9070kg de charge de bombe

Equipage : 10 hommes


Boeing B-50A Superfortress

Le B-29 était un excellent appareil mais encore perfectible. Aussi la firme de Seattle remotorisa un B-29 avec des moteurs offrant 60% de puissance en plus. Cette version d'abord baptisée B-29D fût rebaptisée B-50 à la fin de l'année 1945.

Le B-50 effectua son premier vol le 25 juin 1947, la production aussitôt lancée pour des premières livraisons en 1948. Un total de 371 B-50 furent construits en différentes versions, la plupart recevant ensuite un système de ravitaillement en vol.

En 1956, le B-47 remplaça le B-50 dans les unités du Strategic air Command chargées de délivrer le feu nucléaire contre l'URSS et la Chine et le dérivé du B-29 remplaça son ainé dans les unités de ravitaillement en vol et pour pouvoir ravitailler des avions à réaction, il reçut deux turboréacteurs General Electric J47 pour augmenter la vitesse maximale et réduire le temps de montée à l'altitude de ravitaillement. Les KB-50 furent retirés du service en 1963 et quelques versions spéciales du B-50 restèrent en service quelques années de plus jusqu'en 1965.

Caractéristiques Techniques du Boeing B-50D Superfortress

Masse : à vide 38506kg en charge 55270kg maximale au décollage 78470kg

Dimensions : longueur 30.2m envergure 43.1m hauteur 10.0m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Pratt & Whitney R-4360 de 3500ch chacun

Performances : vitesse maximale 635 km/h vitesse de croisière 393 km/h distance franchissable 12478km rayon d'action de combat 3855km plafond opérationnel 11250m

Armement : 13 mitrailleuses de 12.7mm en cinq tourelles automatiques. 9100kg de bombe en soute interne et 3600kg en points d'appui externes

Equipage : pilote, copilote, ingénieur de vol, opérateur radio et contre-mesures, quatre mitrailleurs.

Convair B-36 Peacemaker

Convair B-36D Peacemaker

En 1941, les américains lancent une étude pour un bombardier intercontinental pouvant attendre l'Allemagne depuis les Etats Unis au cas où la Grande Bretagne serait envahie et succomberait à l'ordre noir.

L'hypothèse d'une invasion allemande des Iles Britanniques devenant de moins en moins crédible, le programme fût mené à un train de senateur et ce n'est que le 8 août 1946 que le prototype du Peacemaker effectua son premier vol.

384 exemplaires furent produits, les premiers avec leurs six moteurs à piston et les derniers appareils de série avec les six moteurs à piston et quatre turboréacteurs J-47 pour augmenter vitesse et plafond opérationnel

Bien que conçu indépendament de la bombe atomique, le B-36 devint l'un des principaux bombardiers nucléaires américains, devant anéantir l'URSS en cas d'attaque en Europe ou en Asie.

Plusieurs plans de bombardement stratégiques sont dressés comme le plan Trojan approuvé en janvier 1949 qui prévoit 133 bombardements nucléaires par des B-29 et B-50 décollant de Grande Bretagne et d'Egypte ainsi que des B-36 décollant d'Alaska ou le plan Pfftackle approuvé en décembre 1949 avec 220 bombardements et une réserve de 72 bombes.

Le «faiseur de paix» qui expérimenta également l'emport d'un chasseur pour assurer sa protection ou même un avion de reconnaissance pour servir de «vaisseau-mère» fût retiré du service en 1959 à une époque où la propulsion à piston avait mis bas les armes face à la réaction. Des missions de cinquante heures sans ravitaillement en vol étaient du domaine du possible.

Caractéristiques Techniques du Convair B-36J Peacemaker

Masse : à vide 77580km maximale au décollage 185975kg

Dimensions : longueur 49.40m envergure 70.10m hauteur 14.33m

Motorisation : six moteurs radiaux Pratt & Whitney R-4360-53 Wasp Major de 28 cylindres en étoile avec hélice propulsive de 3800ch chacun et quatres turboréacteurs General Electric J47-GE-19 de 2360kg de poussée

Performances : vitesse maximale à 11095m : 660 km/h altitude de bombardement 12160m distance franchissable avec 4990kg de bombes : 10945km

Armement : 16 canons de 20mm répartis en huit tourelles, 32688kg de bombes

Equipage : 15 hommes

North American B-45 Tornado

North American B-45C Tornado

Le B-36 avait été développé à une période où le moteur à piston atteignait ses limites en terme de poids et de puissance. Alors que la propulsion à piston vivait ses dernières années, un nouveau mode de propulsion, apparu la propulsion à réaction.
Les premiers «jets» étaient des chasseurs mais bien vite cette propulsion fût utilisée pour des bombardiers.

Le dévellopement du North American NA-130 commença en 1943 quand les américains apprirent l'existence du premier bombardier à réaction de l'histoire, l'Arado Ar234. Plusieurs constructeurs firent des propositions et c'est le projet de North American qui fût choisi le 8 septembre 1944, l'USAAF commandant trois prototypes.

La fin du conflit ralentit le dévellopement de l'appareil connu maintenant sous le nom de XB-45 qui etait en compétition avec le Convair XB-46. Le XB-45 qui effectua son premier vol le 17 avril 1947 fût sélectionné pour équiper cinq groupes de bombardement et trois de reconnaissance mais l'apparition du Boeing B-47 Stratojet mit en danger l'existence de l'appareil qui ne fût produit qu'à 143 au lieu des 294 exemplaires prévus.  

Les premiers Tornado entrèrent en service en 1948 et servirent au sein de l'USAF jusqu'en 1959 sauf quelques appareils maintenus en service pour des tests jusqu'au début des années soixante-dix, participant au conflit coréen comme bombardier conventionnel ainsi qu'à des missions de dissuasion nucléaire pour 40 d'entre-eux. Une partie de la flotte fût transformée en appareils de reconnaissance.

Caractéristiques Techniques du North American B-45A Tornado

Masse : à vide 20726kg en charge 36930kg maximale au décollage 50000kg

Dimensions : longueur 22.9m envergure 27.1m hauteur 7.7m

Motorisation : quatre turboréacteurs General Electric J47-GE-13 de 2360kg de poussée

Performances : vitesse maximale à basse altitude 932 km/h plafond pratique 13165m distance franchissable 3075km

Armement : deux mitrailleuses de 12.7mm dans la tourelle de queue, 9980kg de bombes en soute

Equipage : un pilote, un copilote sous la verrière principale, un opérateur de bombardement dans le nez et un mitrailleur à l'arrière

Boeing B-47 Stratojet

Boeing B-47 Stratojet

La firme de Seattle produisait déjà les B-17 et les B-29 quand en 1943 elle fût sollicitée par l'USAAF pour un bombardier à réaction suite aux informations venues d'Allemagne sur le développement du Arado Ar234. Quatre constructeurs soumirent aux aviateurs américains des projets, North American avec le XB-45, Convair avec le XB-46, Martin avec le XB-48 et Boeing avec le XB-47.

Le premier projet de Boeing était une simple version à réaction du B-29 mais le projet évolua énormément jusqu'à son premier vol le 17 décembre 1947 puisque quand le XB-47 quitta le plancher des vaches, c'était un hexaréacteur à ailes en flèche avec une verrière unique abritant les trois membres d'équipage. Le deuxième prototype effectua son premier vol le 21 juin 1948 avec des moteurs plus puissants qui équipèrent ensuite le premier prototype.

Les premiers Stratojet entrèrent en service au sein de l'USAF et plus précisément au sein du Strategic Air Command (SAC) en 1951 et cinq ans plus tard, en 1956, 28 wings de bombardement et 5 wings de reconnaissance stratégiques étaient équipés de Stratojet.

La production cessa en 1957 après la production de 2032 exemplaires en de multiples versions. En 1959, le B-52 Stratofortress commença à entrer en service, relevant progressive le B-47 qui fût retiré du service en 1965 bien que les derniers B-47 restèrent en état de vol jusqu'en 1969. Les derniers RB-47 furent retirés du service en 1967. L'US Navy utilisa un B-47 comme appareil d'essais jusqu'en 1976 et le dernier vol d'un Stratojet eut lieu en 1986.  

Caractéristiques Techniques du Boeing B-47E

Masse : à vide 35867kg en charge 60340kg maximale au décollage 60340kg

Dimensions : longueur 32.65m envergure 35.37m hauteur 8.54m

Motorisation : six turboréacteurs General Electric J47-GE-25 de 2722kg de poussée chacun

Performances : vitesse maximale 977 km/h vitesse de croisière 896 km/h rayon d'action de combat 3240km avec 9000kg de bombes, distance franchissable 6494km plafond opérationnel 10100m

Armement : deux canons de 20mm M24A1 dans une tourelle arrière automatisée avec radar AN/APG-39. 11000kg de bombes soit deux bombes nucléaires Mk15 ou 28 bombes de 230kg

Boeing B-52 Stratofortress

Image iconique de la Guerre du Vietnam : un Boeing B-52D larguant sa charge de bombes sur le Vietnam

Par son action durant le conflit vietnamien où il déversa des tonnes de bombes pour des résultats médiocres, le B-52 est probablement le bombardier américain le plus connu avec ses glorieux prédécesseurs du second conflit mondial.

Il peut même être considéré comme une légende de l'aéronautique puisque l'appareil va être le premier avion à être encore en service 100 ans après sa mise en service, le «papy» ayant enterré tous les avions censés le remplacer (Convair B-58 Hustler, North American B-1 Lancer notamment).

Le 23 novembre 1945, l'USAAF lança un appel à propositions pour un nouveau bombardier stratégique. Boeing proposa ainsi un appareil à aile droite propulsé par six turbopropulseurs Wright T35, le Boeing modèle 462 dont les dimensions refroidirent un peu les responsables militaires américains. Boeing travailla sur un appareil plus petit, le modèle 464 toujours propulsé par des turbopropulseurs.

En juin 1947, il devint évident qu'une fois produit et mis en service, le XB-52 serait aussi peu moderne que le B-36 Peacemaker. Le programme fût donc suspendu six mois et Boeing en profita pour revoir entièrement sa copie et l'appareil à aile droite turbopropulsé devant un appareil à aile en flèches propulsé par huit turboréacteurs installés par paires dans quatre nacelles.

Le premier B-52 effectua son premier vol le 15 avril 1952 et jusqu'en 1962, 744 appareils furent produits en différentes versions à chaque fois plus modernes.

Le Stratofortress entra en service en 1955 avec pour mission la dissuasion nucléaire vis à vis de l'URSS et de la Chine. Son heure de gloire fût cependant la guerre du Vietnam où il s'illustra dans ses raids vis à vis du Nord et du Sud-Vietnam. Pas moins de 30 appareils furent perdus par accident ou à cause des tirs ennemis au cours du conflit dans le sud-est asiatique. A noter que deux Mig 21 furent abattus par les mitrailleurs de queue des B-52D.

La flotte de Stratofortress commença rapidement à décroitre, les B-52B étant retiré à la mi-1960, les B-52C à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix (1971 pour le dernier), les B-52E entre 1967 et 1970, les B-52F entre 1967 et 1978. les B-52D modernisés ne furent retirés du service entre 1978 et 1983.

La fin de la guerre froide entrena le retrait des B-52G (traité START) et seuls les B-52H sont encore en service et si 103 exemplaires ont été produits, 78 restent actuellement en service pour encore de nombreuses années puisque le Stratofortress participe à toutes les opérations américaines de ces dernières années qu'il s'agisse des deux guerres du Golfe ou de l'intervention en Afghanistan.

A noter que pour faire durer la flotte des appareils stockés à Davis-Monthan (AMARC) sont régulièrement remis en service pour remplacer des appareils qui sont mis sous cocon pour une potentielle remise en service. A l'heure actuelle l'USAF prévoit de conserver ses B-52 en service jusqu'en 2060 !

Caractéristiques Techniques du Boeing B-52H Stratofortress

Masse : à vide 88450kg maximale au décollage 229068kg après ravitaillement en vol 256738kg

Dimensions : longueur 49.05m envergure 56.39m hauteur 12.40m

Motorisation : huit turboréacteurs à double flux Pratt & Whitney TF33-P-1 de 7711kg de poussée

Performances : vitesse maximale 1011 km/h plafond de combat 14326m distance franchissable à haute altitude avec une charge de bombes normale 16300km

Armement : un canon de 20mm en tourelle de queue (débarqué en 1993/94) plus une charge de 8 bombes nucléaires ou 20 missiles SRAM AGM-69 ou bien de 20 ALCM AGM-86B

Equipage : un pilote, un copilote et deux opérateurs de missions

Des missiles c'est mieux !

Les bombardiers nucléaires étaient particulièrement efficaces mais encore vulnérables car par essence ils pouvaient se crasher ou être détruits par la DCA ou la chasse adverse.

D'où l'idée d'équiper des missiles de charges nucléaires, ces derniers invulnérables aux défenses adverses pouvaient atteindre leur cible avec pour seul défaut une précision largement perfectible.

Convair Atlas


Le Convair SM-65 Atlas n'est pas le premier missile balistique à capacité nucléaire américain mais il est à coup sur le premier ICBM et surtout le premier missile réellement fiable en des temps où l'électronique, la balistique, la propulsion étaient en progrès constants avec de nombreux tâtonnements.

Les premiers missiles Atlas (modèles B et C) entrèrent en service en 1958/59 suivis par les modèles E et F qui furent mis en service en 1960/61. A noter que dès l'origine, l'Atlas fût utilisé pour mettre en orbite des satellites, rôle qui allait devenir exclusif quand l'ICBM sera dépassé par les progrès techniques.

L'entrée en service du Minuteman, le premier ICBM à propulsion par combustible solide en 1963 provoqua le retrait du service de l'Atlas entre octobre 1964 et avril 1965. 350 missiles furent produits mais seulement un maximum de 129 missiles fût déployé simultanément.

Caractéristiques Techniques

Masse au lancement : 116 tonnes pour l'Atlas D, 118 tonnes pour les Atlas E et F

Longueur : 22.9m puis 25.2m Diamètre : 3.05m

Motorisation : deux moteurs fusées Rocketdyne LR89 de 670 kN et deux moteurs fusées Rocketdyne LR101 de 4.4 kN.

Charge militaire : véhicule de rentrée Mk4 avec une tête nucléaire W-38 de 4 mégatonnes (Atlas F)

Portée maximale : 16670km pour l'Atlas D et 18500km pour les Atlas E et F

Coefficient d'Erreur Probable : 1400m

Martin Titan


Le programme qui allait aboutir au missile Titan fût lancé en janvier 1955 à la fois pour disposer d'un lanceur spatial plus puissant et d'un missile alternatif en cas d'échec du missile Atlas dont le développement lancé en 1947 avait été brusquement accéléré mais qui était encore loin d'être opérationnel.

Le HGM-25A (initiallement connu sous le nom de SM-68) était un missile bi-étage à combustible liquide, un combustible si corrosif qu'il devait être chargé juste avant le lancement ce qui obligeait les américains à bénéficier d'un préavis de quinze minute pour pouvoir riposter à un tir soviétique.

Les Titan I furent retirés du service en 1965 quand le Minuteman le remplaça comme principal missile intercontinental américain.

Une version améliorée, le LGM-25C Titan II fût ensuite mise en service. A la différence du premier, il était propulsé par un combustible liquide moins corrosif qui pouvait donc être maintenu dans le missile ce qui réduisait le délai nécessaire pour lancement.

Le contrat de dévellopement fût signé en juin 1960 et le premier vol eut lieu en décembre 1961 avant d'entrer en service en octobre 1963. En dépit de l'entrée en service du Minuteman plus moderne, le Titan II à la charge nucléaire mégatonnique resta en service jusqu'en 1987, la puissance de sa charge nucléaire étant un missile adapté à une stratégie anti-cité.  

De 1962 à 2003, le Titan fût utilisé par la Nasa comme lanceur spatial. L'USAF utilisa un total de 63 Titan I et de 59 Titan II soit 122 missiles.

Caractéristiques Techniques du Martin Titan II

Poids maximal au lancement : 149.690 tonnes

Longueur : 31.40m Diamètre : 3.50m

Motorisation : deux moteurs-fusées Aerojet LR87-AJ-5 de 97975kg et deux moteurs-fusées Aerojet LR91-AJ-5 de 45360kg

Charge militaire : une ogive thermonucléaire de 9 mégatonnes

Portée maximale : 15000km

CEP : 1300m

Boeing Minuteman


Comme nous l'avons vu plus haut, les missiles à propulsion liquide n'étaient pas d'une utilisation très souple, il fallait du temps pour les remplir et les lancer. Cela s'ajoutait la dangerosité des dits combustibles qui mal utilisés pouvaient provoquer de terrifiantes explosions comme le 24 octobre 1960 à Baïkonour où une fusée R-16 explosa provoquant la mort de 92 personnes dont le maréchal Nedelin, chef des forces stratégiques soviétiques.

Les progrès de la chimie permirent la mise au point de combustibles solides qui supprimait le besoin de remplir le missile avant le lancement.

Le premier ICBM à propulsion solide fût le Boeing Minuteman dont le premier exemplaire fût lancé le 1er février 1961 et prit l'alerte nucléaire en 1962. Pas moins de 800 Minuteman-I furent construits et livrés entre 1962 et juin 1965.

Le dévellopement du Minuteman-II commença en 1962 et les missiles correspondant au nombre de 450 furent livrés et mis en service entre 1965 et 1967. Il fût suivit d'une ultime version, le Minuteman-III qui entra en service en 1970 (Minuteman-III mod 1) et 1979 (Minuteman-III mod 2) versions produites à 250 et 300 exemplaires.

Au total ce sont 1350 missiles Minuteman qui furent construits. Ils ont un temps été complétés par le Peacekeeper, un missile plus perfectionné mais ce dernier à été retiré du service en 2005 pour respecter le traité de limitations des armements stratégiques.

Actuellement, 450 LGM-30G Minuteman-III sont encore en service sur la base aérienne de Warren dans le Wyoming (90th Missile Wing), sur la base aérienne de Minot dans le Dakota du Nord (91st Missile Wing) et sur la base aérienne de Malmstron dans le Montana (341st Missile Wing).

Les missiles sont testés depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie, les derniers lancements ayant eut lieu le 4 août 2020, le 2 septembre 2020 et le 29 octobre 2020.  

Caractéristiques Techniques du Boeing Minuteman-III

Poids au lancement : 34500kg

Longueur : 18.20m Diamètre : 1.85m

Motorisation : trois moteurs-fusées

Charge militaire : trois ogives MIRV de 165 ou de 335 kt.

Portée maximale : 14000km

Coefficient d'Erreur Probable : 220 à 280m selon l'ogive

LGM-118 Peacekeeper


Le LGM-118A Peacekeeper est le dernier missile balistique intercontinental (ICBM InterContinental Balistic Missile) mis au point aux Etats-Unis. Les premières études ont été lancées dès les années soixante mais cela n'à aboutit qu'en 1986 quand le missile est mis en service.

Produit à 102 exemplaires, il n'à été déployé qu'à 50 exemplaires en même temps sur la base aérienne Francis E. Warren située dans le Wyoming.

Missile Mirvé (têtes multiples mobiles), ce missile était considéré comme le pendant du SS-18 «Satan» soviétique.

Devant la memace de ce dernier (clairement mis au point pour permettre d'éliminer la capacité de riposte américaine), les américains envisagèrent une dispersion maximale des Peacekeeper en préservant sur des bases du Strategic Air Command (SAC) une partie des missiles. Ce projet à été cependant abandonné avec la fin de la guerre froide en 1991.

Suite à la signature du traité START II, le missile est retiré du service en 2005. Une partie est transformée en fusée civile Minotaur IV et la moitie des têtes nucléaires ont été réinstallées sur des Minuteman III.

Caractéristiques Techniques du LGM-118A Peacekeeper

Poids au lancement : 87750 tonnes

Longueur : 21.8m Diamètre : 2.34m

Motorisation : trois moteurs-fusées
Charge militaire : onze ou douze têtes nucléaires

Portée maximale : 9600km Vitesse maximale Mach 20

Coefficient d'Erreur Probable (CEP) : 90m

Des léviathans pour des temps modernes : une histoire des SNLE américains

Le USS George Washington (SSBN-598), premier SNLE pardon SSBN américain

Avant propos

Les bombardiers comme les missiles balistiques avaient un vulnérabilité majeure : dépendre de bases terrestres pour leur mise en œuvre ou leur lancement.


Opération Chrome Dome. Le maintien en vol de bombardiers chargés d'armes nucléaires pose très vite de sérieux problèmes

Comment disposer d'une capacité de dissuasion ou de riposte à l'abri de l'ennemi ? Très vite l'option d'avions en vol en permanence comme les B-52 se heurtent à de sérieux problèmes (nécessité de disposer de ravitailleurs en vol, possibilité d'accidents graves qui deviennent réalité comme à Palomarès le 17 janvier 1966 ou encore à Thulé le 21 janvier 1968) et à des limitations évidentes.


Palomarès 17 janvier 1966

Alors que faire ? Planquer des missiles sous la mer pour permettre le lancement depuis une zone que l'ennemi ne pourrai contrôler.

C'est l'acte de naissance du SNLE (Sous-Marin Nucléaire Lanceurs d'Engins) qui représente le Leviathan des temps modernes, une bête surpuissante tapie dans les profondeurs pouvant agir à tout moment. Dans la langue de Shakespeare, c'est SSBN pour Strike Submarine Balistic Nuclear soit sous-marin d'attaque à propulsion nucléaire équipé de missiles balistiques.

Les défis techniques sont inombrables. Il faut permettre au sous-marin de naviguer sous l'eau sans remonter à la surface, s'assurer de sa position et pouvoir lancer sous l'eau des missiles à plusieurs centaines voir milliers de kilomètres.

Autant dire que ce n'était pas gagné. Voilà pourquoi dans un premier temps, les missiles étaient mis en œuvre depuis la surface.

Côté américain l'utilisation du sous-marin pour lancer des missiles remonte aux années cinquantes avec notamment la découverte du projet nazi de remorquer au large des Etats-Unis des modules disposant de missiles V-2 pour les lancer sur les villes de la côte est (opération Schwimmweste).


USS Tunny (SSG-282)

En 1957 des sous-marins américains assurent déjà la dissuasion nucléaire à l'aide de missiles nucléaires mais les USS Tunny (SSG-282) (classe Gato) et Barbero (SSG-317) (classe Balao) devaient faire surface pour lancer leurs missiles de croisière Regulus ce qui les rendait hautement vulnérables. Même chose pour les Grayback (SSG-574) et Growler (SSG-577) (classe Grayback) et Halibut (SSGN-587) même si ce dernier était à propulsion nucléaire.


USS Halibut (SSGN-587)

Pour ne rien arranger le Regulus était subsonique (donc interceptable par l'aviation) et sa portée inférieure à 1000km plaçait le sous-marin à portée d'une interception de la part de la marine soviétique. Certes cette dernière possédait peu de navires de surface modernes mais elle construisait de nombreux sous-marins qui pouvaient très bien placer une torpille dans le sous-marin lanceur.

Le missile de croisière semblant une solution sans avenir dans le domaine de la frappe nucléaire, l'US Navy se tourne vers le missile balistique.

Elle travaille d'abord sur une version adaptée du missile Jupiter avant de préférer finalement le Polaris (décembre 1956). Qui dit missile balistique sous-marin dit sous-marin lanceur.


UGM-27 Polaris

Classe George Washington

C'est à la fin des années cinquante que les américains sont en mesure de mettre au point un premier sous-marin nucléaire lanceurs d'engins. C'est l'acte de naissance de la classe George Washington.

Pour accélérer les travaux General Electric propose à l'US Navy de convertir les coques de deux sous-marins nucléaires d'attaque (SSN Strike Submarine Nuclear) que l'entreprise doit construire sur son site de Groton. Si le premier baptisé Scorpion (SSN-589) était déjà sur cale le second baptisé Sculpin (SSN-590) était encore au stade l'approvisionement.

Le 12 février 1958 le président Eisenhower donne son imprimatur au déblocage des fonds nécessaires à la construction des trois premiers SSBN américains. La proposition de General Electric est également acceptée.

Pour simplifier les cinq unités de classe George Washington sont des Skipjack sur lesquels on à greffé un compartiment missile de 40m, compartiment inserré entre la zone contrôle/navigation et le réacteur nucléaire.

Si l'ex-Scorpion et futur George Washington fût effectivement découpé pour insérer le compartiment en revanche les deux suivants furent construits dès leur mise sur cale comme SSBN.

Au final ce sont cinq SSBN qui vont former la classe George Washington, des sous-marins construits dans quatre chantiers différents, des sous-marins baptisés George Washington Patrick Henry Theodore Roosevelt Robert E. Lee et Abraham Lincoln soit trois présidents, un général sudiste et l'un des Pères Fondateurs.



-Le USS George Washington (SSBN-589) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics Electric Boat sis à Groton (Connecticut) le 1er novembre 1957 lancé le 9 juin 1959 et comissioned le 30 décembre 1959. Il est désarmé le 24 janvier 1985. Rayé du Naval Vessel Register le 30 avril 1986. Il est recyclé à Bremerton, recyclage terminé le 30 septembre 1998. Son kiosque à été préservé à Groton.



-Le USS Patrick Henry (SSBN-590) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics Electric Boat sis à Groton (Connecticut) le 27 mai 1958 lancé le 22 septembre 1959 et comissioned le 11 avril 1960. Il est désarmé le 25 mai 1984, rayé le 16 décembre 1985 puis recyclé, le recyclage étant achevé le 21 août 1997.



-Le USS Theodore Roosevelt (SSBN-600) est mis sur cale au Mare Island Naval Shipyard le 20 mai 1958 lancé le 3 octobre 1959 et comissioned le 13 février 1961. Il est désarmé le 28 février 1981, rayé des registres le 1er décembre 1982 et recyclé à Bremerton, recyclage achevé le 24 mars 1995 après deux ans de travaux.



-Le USS Robert E. Lee (SSBN-601) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & DryDock Company sis à Newport News le 25 août 1958 lancé le 18 décembre 1959 et comissioned le 15 septembre 1960. Il est désarmé le 1er décembre 1983,  rayé des registres le 30 avril 1986 et recyclé au début des années quatre-vingt dix, les travaux s'achevant le 30 septembre 1991.



-Le USS Abraham Lincoln (SSBN-602) est mis sur cale au Portsmouth Naval Shipyard le 1er novembre 1958 lancé le 14 mai 1960 et comissioned le 11 mars 1961. Il est désarmé le 28 février 1981 rayé le 1er décembre 1982 et  recyclé au début des années quatre-vingt dix, les travaux se terminant le 10 mai 1994.



Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 6055 tonnes plongée 6817 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 116.3m largeur 10m tirant d'eau 8.8m

Propulsion : un réacteur nucléaire à eau pressurisée S5W fournissant la vapeur à deux turbines à engrenages qui développent une puissance maximale de 15000ch et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale 16 nœuds en surface 22 nœuds en plongée Immersion maximale 210m

Electronique : nc

Armement : seize missiles Polaris A-1/A-3 en silos verticaux individuels derrière le kiosque, six tubes lance-torpilles de 533mm à l'avant avec douze projectiles

Equipage : 112 officiers et marins (deux équipages Bleu et Or)

Classe Ethan Allen

La classe Ethan Allen est une simple évolution de la classe George Washington, mettant en oeuvre des Polaris A2 en attendant des A-3. Comme la précédente, il ne pouvait embarquer des missiles Poseidon plus gros et le traité Salt I obligea les américains à débarquer les missiles balistiques et à utiliser ses submersibles comme sous-marins d'attaque ou pour deux d'entre-eux, sous-marin pour opérations spéciales.



-Le USS Ethan Allen (SSBN-608) est mis sur cale aux chantiers navals de la Electric Boat Division of General Dynamics Corporation installés à Groton dans le Connecticut le 14 septembre 1959 lancé le 22 novembre 1960 et admis au service actif le 8 août 1961. Reclassé sous-marin d'attaque (SSN-608) le 1er septembre 1980, il est désarmé le 31 mars 1983 rayé des registres le 2 avril 1983 puis confié au programme NPSSRP le 30 juillet 1999 pour recyclage et démantelement.  



-Le USS Sam Houston (SSBN-609) est mis sur cale aux chantiers navals de la Newport News Shipbuilding and Dry Dock Company de Newports News (Virginie) le 28 décembre 1959 lancé le 2 février 1961 et admis au service actif le 6 mars 1962. Reclassé sous-marin d'attaque (SSN-609) le 10 novembre 1980, il est désarmé et rayé des registres le 6 septembre 1991 puis confié au programme NPSSRP le 3 février 1992 pour recyclage et démantèlement.



-Le USS Thomas A. Edison (SSBN-610) est mis sur cale aux chantiers navals de la Electric Boat Division of General Dynamics Corporation installés à Groton dans le Connecticut le 15 mars 1960 lancé le 15 juin 1961 et admis au service le 10 mars 1962. Reclassé (SSN-610) le 6 octobre 1980, il est désarmé le 1er décembre 1983 et rayé des registres le 30 avril 1986. Il est confié au programme NPSSRP le 1er octobre 1996 pour recyclage et démantelement.



-Le USS John Marshall (SSBN-611) est mis sur cale aux chantiers navals de la Electric Boat Division of General Dynamics Corporation installés à Groton dans le Connecticut le 4 avril 1960 lancé le 15 juillet 1961 et admis au service actif le 21 mai 1962. Reclassé (SSN-611) le 1er mai 1981, il est désarmé et rayé des registres le 22 juillet 1992 puis confié au programme NPSSRP le 29 mars 1993 pour recyclage et démantèlement.



-Le USS Thomas Jefferson (SSBN-618) est mis sur cale aux chantiers navals de la Newport News Shipbuilding and Dry Dock Company de Newport News en Virginie le 3 février 1961 lancé le 24 février 1962 et admis au service actif le 4 janvier 1963. Reclassé (SSN-618) le 11 mars 1981, il est désarmé le 24 janvier 1985 et rayé des registres le 30 avril 1986. Il est confié au programme NPSSRP le 6 mars 1998 pour recyclage et démantelement.



Caracteristiques Techniques de la classe  Ethan Allen

Déplacement : plongée 7900 tonnes

Longueur : 125.1m Largeur : 10.1m Tirant d'eau : 9.1m

Propulsion : un réacteur nucléaire S5W, deux turbines à engrenages dévellopant une puissance totale de 15000ch et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale surface 16 noeuds vitesse maximale plongée 21 noeuds Immersion maximale : 400m

Armement : 4 tubes lance-torpilles de 533mm et 16 missiles Polaris A2 puis A3

Equipage : deux équipages (Blue et Gold) de 12 officiers et 128 marins

Genèse des La Fayette

41 for Freedom


Comme vous avez pu le voir les premiers SNLE américains ont été mis en service dans un délai très court, guerre froide et course aux armement oblige. Il faut aligner le plus de têtes nucléaires le plus vite possible.

Es-ce à dire que désormais les américains vont prendre le temps ou chercher la rupture technologique dans l'espoir de distancer définitivement l'URSS ? Pas vraiment.


USS La Fayette (SSBN-616)

En effet les unités de classe La Fayette sont des évolutions des classes précédentes. Ils sont cependant plus silencieux et armés de Polaris A2 plus évolués que les A1. Le Daniel Webster sera armé dès son neuvage de Polaris A3 tout comme les sous-marins suivants, les sous-marins les plus anciens étant ensuite réarmés de ce missile. Les James Madison, Daniel Boone, John C. Calhoun, Von Steuben, Casimir Pulaski et Stonewall Jackson ont été réarmés de Trident I C4.

Ces neuf sous-marins de classe La Fayette font partie de ce que les américains ont appelé les 41 for Freedom (les 41 pour la liberté) en l'occurrence les quarante et un sous-marins nucléaires lanceurs d'engins censés maintenir la liberté face au totalitarisme communiste.


Le USS James Madison (SSBN-627) et ci-dessous le USS Benjamin Franklin (SSBN-640)


Sous ce vocable un peu pompeux on trouve les SSBN de classe George Washington, Ethan Allen, La Fayette, James Madison et Benjamin Franklin, des navires mis en service entre le 30 décembre 1959 (commissionnement du George Washington) et le 1er avril 1967 (commissionnement du Will Rogers).

En 1972 les américains et les soviétiques signent le traité SALT I de limitation des armements nucléaires. Les américains ayant obtenu 656 missiles soit le nombre de SLBM compris dans les 41 sous-marins.

Ces sous-marins furent peu à peu remplacer par des unités de classe Ohio permettant le désarmement des unités les plus anciennes, certaines devenant des sous-marins d'attaque après débarquement de leurs missiles stratégiques.


Le USS Kamehameha (SSBN-642)

Le dernier sous-marin retiré du service fût le USS Kamehameha utilisé durant les dernières années de sa carrière comme plate-forme pour les SEAL Il est désarmé le 2 avril 2002.


Le USS Daniel Webster (MSTS-626) en compagnie du Sam Rayburn

Deux unités sont toujours là, les USS Daniel Webster et Sam Rayburn qui sont utilisés comme bâtiment d'entrainement à quai à Charleston du moins jusqu'en 2021 quand le second cité à été envoyé à la casse.

Maintenant nous allons voir les chantiers constructeurs. Je dis bien les car si le programme française de SNLE peut se contenter d'un seul chantier à savoir à l'Arsenal de Cherbourg l'ampleur du programme américaine ne peut aboutir qu'à une chose : plusieurs chantiers constructeurs pour des navires aussi complexes qu'un SNLE.

Les chantiers constructeurs

General Dynamics Electric Boat


L'Electric Boat Company est créée en 1899 par Isaac Rice pour construire les sous-marins imaginés par John Philip Holland, le premier sous-marin construit étant le Holland VI devenu le USS Holland quand il est mis en service dans la marine américaine le 11 avril 1900.

Le succès deveint rapide notamment à l'exportation, Electric Boat exportant ses modèles en Grande-Bretagne, au Japon, en Russie et aux Pays-Bas.

Durant le premier conflit mondial, Electric Boat et ses filiales vont construitrent 85 sous-marins , 722 chasseurs de sous-marins et 580 vedettes pour la Royal Navy.

Durant le second conflit mondial, il produit 74 sous-marins  et 400 vedettes lance-torpilles. En 1952, Electric Boat est réorganisé et devient la General Dynamics Corporation. En 1953, General Dynamics absorbe Convair, le chantier naval reprennant son nom d'origine.

De nombreux sous-marins sont construits dont le premier sous-marin nucléaire, le USS Nautilus (SSN-571). Depuis de nombreux sous-marins nucléaires ont été construits sur ce site situé à Groton dans le Connecticut.

En ce qui concerne les sous-marins d'attaque on trouve les isolés Mackerel Seawolf et Skate les deux unités de classe Skipjack (Skipjack Scorpion), l'unique Triton, les trois unités de classe Thresher-Permit Flasher Greenling Gato; les unités de classe Sturgeon (Sturgeon Pargo Bergall Seahorse Flying Fish Trepang Bluefish Billfish Archerfish Silversides Batfish) en attendant les unités de classe Los Angeles (Philadelphia Omaha Groton New York City Indianapolis Bremerton Jacksonville Dallas La Jolla Phoenix Boston Baltimore City of Corpus Christi Albuquerque Portsmouth Minneapolis-Saint Paul Hyman G. Rickover Augusta Providence Pittsburgh Louisville Helena San Juan Pasadena Topeka Miami Alexandria Annapolis Springfield Columbus Santa Fe Hartford Columbia)

Après avoir construit les trois unités de classe Seawolf (Seawolf Connecticut Jimmy Carter) Electric Boat est naturellement engagé dans le programme Virginia en attendant peut être la construction de sous-marins nucléaires pour l'Australie.

Aux (nombreux) sous-marins d'attaque s'ajoutent des sous-marins nucléaires lanceurs d'engin comme les La Fayette Alexander Hamilton Nathan Hale et Daniel Webster de classe La Fayette, les Tecumseh, Ulysses S. Grant et Casimir Pulaski de classe James Madison ou encore des Ohio, Michigan, Florida, Georgia,Henry M. Jackson, Alabama,Alaska,Nevada,Tennessee, Pennsylvania West Virginia, Kentucky, Maryland, Nebraska, Rhode Island,Maine,Wyoming,Louisiana de classe Ohio. Il est actuellement engagé dans la construction du Columbia, le premier sous-marin d'une nouvelle classe destinée à remplacer les Ohio.

A noter qu'outre son site historique de Groton, Electric Boat à aménagé une annexe à Quonset Point (Rhode Island) pour l'assemblage des blocs destinés aux Virginia. Nul doute que ce site va avoir sa part du programme de nouveaux SSBN de classe Columbia.

Mare Island Naval Shipyard


C'est une lapalissade de le dire mais la géographie impose à un état sa stratégie qu'elle soit terrestre, navale ou un mélange des deux. Pays-continent, les Etats-Unis d'Amérique atteignent en quelques décennies les rives du Pacifique.

Problèmes les bases et les installations d'entretien sont concentrées sur la côte est et à l'époque, le canal de Panama n'existe encore qu'en songe.

Impossible de déployer des navires dans le Pacifique sans base de ravitaillement et de réparations, sans une rade pour s'abriter.

Suite à la guerre américano-mexicaine, les américains s'emparent de la Californie qui ne manque pas de sites où implanter une base navale. En janvier 1852, une demande officielle est faite pour trouver une base navale sur la côte Pacifique. Le site de Vallejo est choisit six mois plus tard.

Le Mare Island Naval Shipyard situé à 25 miles au nord-est de San Francisco à Vallejo (séparé de la ville par la Napa River) entre en fonction en 1854.

Cet arsenal dispose d'un hôpital, de dépôts de munitions, de dépôts de charbons, de laboratoires et d'école. Outre l'entretien, le Mare Island Naval Shipyard construit des navires y compris un cuirassé, le USS California (BB-44) qui sera d'ailleurs le seul cuirassé construit sur la côte ouest.

En mars 1917, une explosion de barges de munitions provoque la mort de six personnes et de 31 blessés. Durant le premier conflit mondial, il s'illustre en construisant un destroyer en dix-sept jours et demi. Ce navire, le USS Ward (DD-139) allait s'illustrer en ouvrant le feu sur un sous-marin de poche japonais un certain 7 décembre 1941.

Peu à peu le site se spécialise dans la construction de sous-marins. C'est dans les années vingt que le site va ainsi se spécialiser, relayant l'action du Puget Sound Navy Yard.

Durant le second conflit mondial, 50000 personnes vont y travailler. Dix-sept sous-marins et quatre ravitailleurs de sous-marins vont être construits.

A son apogée, le site possède trois cales de construction, deux formes de radoub et reçoit des docks flottants que le site construit sous forme d'éléments de 50m de long et de 10000 tonnes, éléments assemblés en fonction des besoins.

Le Base Realignment and closure Comitee (BARC) 1993 recommande la fermeture du site qui est effective le 1er avril 1996. Aujourd'hui les bassins encore présents sont utilisés pour préparer les navires désarmés et stockés sur la côte ouest à leur remorquage jusqu'au Texas et la ville de Brownsville où nombre de vieilles coques succombent sous les chalumeaux des démolisseurs.

En ce qui concerne les sous-marins nucléaires, le site à construit les sous-marins d'attaque Sargo, Halibut, Scamp, Permit, Plunger, Gurnard, Guitarro, Hawkbill, Pintado et Drum ainsi que les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins Theodore Roosevelt,Andrew Jackson,Woodrow Wilson,Daniel Boone,Stonewall Jackson,Kamehameha et Mariano G. Vallejo.

Portsmouth Naval Shipyard


Installé à Kittery dans le Maine (mais à proximité de Portsmouth dans le New Hampshire), il est officiellement ouvert le 12 juin 1800. C'est l'un des six arsenaux historiques de l'US Navy avec  Norfolk, New York (Brooklyn), Washington D.C, Philadelphie et Boston.

Dès l'époque coloniale (premier navire lancé en 1696), le site est utilisé pour les constructions navales en profitant des forêts généreuses du Maine, site maintenu à l'indépendance comme on l'à vu. Un hôpital est installé en 1834 suivit d'une prison en 1905, prison qui allait accueillir saboteurs et espions allemands et italiens, prison fermée en 1974.

Durant la guerre de Sécession, le site est fortifié et devient un important site de recrutement et d'entrainement pour l'US Navy et les Marines.

En 1905 il accueille les négociations de paix entre le Japon et la Russie ce qui valut au président Théodore Roosevelt le prix Nobel de la paix en 1906. Les installations sont régulièrement modernisées et agrandies pour faire face à l'évolution technique des navires qui y sont entretenus.

En ce qui concerne les constructions navales, l'Arsenal de Portsmouth était un peu le Cherbourg de la marine américaine puisqu'à partir de la première guerre mondiale, il se spécialisa dans la construction de sous-marins mais à la différence de notre port normand, il continuait à entretenir et à réparer des navires de surface.

5000 hommes travaillaient avant le conflit passant à 25000 durant le second conflit mondial. Plus de 70 sous-marins furent construits, quatre étant lancés le même jour.

A la fin du second conflit mondial, l'US Navy recentra cet arsenal sur la construction de sous-marins.

Le dernier sous-marin construit est le USS Sand Lance (SSN-660), une unité de classe Sturgeon. Désormais le site était destiné à l'entretien, au rechargement du réacteur et à la modernisation. Un temps le site à été menacé de fermeture mais finalement le projet à été abandonné en 2008.

En ce qui concerne les sous-marins nucléaires, le Portsmouth Navy Yard à construit les sous-marins d'attaque Swordfish, Sea Dragon, Thresher, Jack, Tinosa ,Grayling et Sand Lance mais aussi les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins Abraham Lincoln, John Adams et Nathanael Greene.

Newport News Naval Shipbuilding & Drydock Company

Un Virginia en construction à Newport News

Les chantiers navals de Newport News est une division de Huntington Ingalls Industries, le plus gros employeur industriel de Virginie et le seul chantier capable de mettre au point, construire et ravitailler (en combustible nucléaire) un porte-avions.

Le dernier porte-avions à ne pas avoir été construit à Newport News est le USS Constellation (CV-64) qui à été construit sur les rives de l'Hudson au Brooklyn Naval Shipyard.

Fondé sous le nom de Chesapeake Dry Dock & Construction Co en 1886, le chantier naval virginien à depuis construit plus de 800 navires, essentiellement des navires militaires mais aussi quelques navires marchands dont les deux derniers liners américains, le S.S America et le S.S United States, le premier ayant disparu sous les coups de boutoir de la mer aux Canaries après son échouage en 1994 alors que le second attend depuis des années à Philadelphie une hypothétique remise en service.

Il occupe une superficie colossale de 2.2 km² . Le premier navire est livré en 1891, il s'agit d'un remorqueur, le Dorothy. En 1897, le chantier naval à déjà construit trois navires pour l'US Navy, les USS Nashville, Wilmington et Helena. Plusieurs cuirassés sont également construits.

De 1918 à 1920, les Newport News Shipbuilding vont livrer 25 destroyers. Les années trente sont marquées par les premières construction de porte-avions notamment le premier vrai porte-avions américain (c'est à dire construit dès l'origine pour ce rôle) le USS Ranger (CV-4) en attendant deux légendes du second conflit mondial, les USS Yorktown (CV-5) et Enterprise (CV-6).

A la même époque plusieurs paquebots sont construits notamment les S.S California, Virginia et Pennsylvania, le chantier naval s'étant fait les dents en transformant le S.S Vaterland qui devient le Leviathan. On trouve ensuite la construction des S.S President Hoover et President Coolidge.

En 1940, les chantiers navals de Newport News reçoivent une série de commandes importantes à savoir un cuirassé de classe South Dakota (Indiana), sept porte-avions de classe Essex (Essex, Yorktown, Intrepid,Hornet,Franklin,Randolph, Boxer et Leyte) et quatre croiseurs.

Durant le second conflit mondial, des Liberty Ship sont également construits notamment par un chantier naval mis sur pied pour le conflit, le North Carolina Shipbuilding Company (243 navires construits dont 186 liberty ships).

Les années cinquante marquent l'entrée du chantier naval dans l'ère nucléaire avec d'abord la construction de sous-marins en attendant les porte-avions nucléaires avec d'abord l'unique Enterprise en attendant la série des Nimitz (dix navires tous construits à Newport News). Depuis 1999, les chantiers navals virginiens n'ont construit que des navires militaires pour l'US Navy !

En 1968, Newport News avaient fusionné avec Tenneco Corporation. En 1996, Tenneco se sépare de son chantier naval pour former une compagnie indépendante appelée Newport News Shipbuilding.

Le 7 novembre 2001, Northrop Grumman achète NNS pour 2.6 milliards de dollars. C'est la naissance d'un groupe d'une valeur de 4 milliards de dollars appelé Northrop Grumman Newport News

Le 28 janvier 2008, Northrop Grumman Corporation regroupe ses deux entités construction navale (Northrop Grumman Newport News et Northrop Grumman Ship Systems) en une unique entité appelée Northrop Grumman Shipbuilding.

Le 15 mars 2011, Northrop Grumman se sépare de cette division navale qui devient Huntington Ingalls Industries et qui entre en bourse au New-York Stock Exchange le 31 mars de la même année.

Actuellement HII est organisé en trois divisions : Newport News Shipbuilding (porte-avions, sous-marins, rechargement des réacteurs nucléaires et dénucléarisation des porte-avions), Ingalls Shipbuilding sis à Pascagoula (navires de surface _combat et amphibies_ , cutters des gardes côtes) et Technical Solution (soutien technique et logistique, recherche et dévellopement).

CARRIERE OPERATIONNELLE

Le USS La Fayette (SSBN-616)

Le USS La Fayette (SSBN-616) à la mer

Présentation

8 mai 1962 : le futur SSBN prend contact avec son élément

-Le USS La Fayette (SSBN-616) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics Electric Boat sis à Groton (Connecticut) le 17 janvier 1961 lancé le 8 mai 1962 en présence de sa marraine, une certaine Jacqueline Kennedy et commisioned le 23 avril 1963.



Le SSBN-616 rend hommage au «Héros des deux mondes», Gilbert du Motier Marquis de La Fayette (château de Chavaniac, Auvergne 6 septembre 1757 Paris 20 mai 1834).

Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Mortier, Marquis de La Fayette est un aristocrate, franc maçon et militaire français rendu célèbre par son action dans la guerre indépendance américaine et dans les premières années de la Révolution Française.

Officier à 13 ans, il est major général à 19 ans après avoir franchit l'Atlantique pour soutenir la cause des insurgents.

Dans un premier temps, il ne reçoit aucun commandement, son action la plus efficace étant un travail d'influence pour convaincre la France de Louis XVI d'entrer en guerre contre l'Angleterre.

En 1780 il reçoit enfin un vrai commandement au sein de la Continental Army et joue un rôle clé l'année suivante dans la Bataille de Yorktown.

Rentré en France couvert de gloire, il représente la noblesse libérale avide des Lumières et de réformes. Il participe à l'Assemblée des Notables en 1787 puis aux Etats Généraux en 1789.

Tentant de rester modéré, il ne peut suivre la radicalité croissante de la Révolution. En 1792 il s'enfuit aux Pays-Bas autrichiens. Il va passer cinq années dans les geôles autrichiennes avant qu'un échange de prisonniers ne permettre son retour en France en 1797.

Se tenant à l'écart des choses politiques sous le Premier Empire, il assume son libéralisme sous la Restauration.

En 1824 à l'invitation du président James Monroe, il effectue une tournée triomphale dans les vingt-quatre états qui composaient alors les Etats-Unis d'Amérique.

En 1830 suite aux Trois Glorieuses, Charles X doit abdiquer. Tout le monde cherche à se placer que ce soit les orléanistes sous la forme de Louis-Philippe 1er, les républicains et toujours les légitimistes qui défendent les droits d'Henri V, petit-fils de Charles X.

Après avoir décliné un poste de dictateur (à la mode romaine), le héros des deux mondes se rallie à Louis-Philippe 1er. Il ne tarde pas à s'éloigner du fils du régicide Philippe Egalité suite à un tournant autoritaire.

Marié à Adriennes de Noailles en 1774. Son épouse décédée en 1807 lui donna quatre enfants dont un George Washington La Fayette ! Il est enterré au cimetière de Picpus où se rendra le général Pershing à son arrivée en France en 1917. Son aide de camp le colonel Stanton prononcera son célèbre «La Fayette nous voilà !».

Le SSBN-616 est le deuxième navire à porter ce nom au sein de l'US Navy et hélas le dernier. Il succède à un vapeur à roues à aube de 1848 acquis par la marine nordiste le 18 mai 1862. Vendu le 23 juillet 1865, il est démoli dès le 28 mars 1866.

Il aurait du être suvit par le transport de troupes AP-53 mais le paquebot Normandie ne quitta jamais le port de New York foudroyé par un incendie.


Le porte-avions léger La Fayette ex-USS Langley (CVL-27)

De son côté la marine française à donné son nom à un porte-avions léger de classe Independence loué aux américains, le USS Langley (CVL-27) et à une frégate furtive de classe La Fayette en service depuis 1995.

Carrière opérationnelle

Vue aérienne du USS La Fayette (SSBN-616)

Après une mise en condition opérationnelle en mer des Caraïbes, le sous-marin nucléaire lanceurs d'engin charge ses missiles Polaris à Charleston avant de rallier Cap Canaveral (Floride) pour des tirs de missiles balistiques. Quatre Polaris sont tirés, deux par l'équipage Bleu et deux autres par l'équipage Or. De retour à Groton le 2 août 1963, il passe la fin de l'année à s'entrainer avec les deux équipages.

Le USS La Fayette (SSBN-616) appareille de Charleston le 4  janvier 1964 pour sa première patrouille de dissuasion. Jusqu'en 1967, il va réaliser seize patrouilles depuis la base avancée de Rota (Espagne). Sa quinzième patrouille est également la 400ème d'un sous-marin Polaris.

Le 23 août 1967 il rentre à Charleston après sa seizième patrouille. Une semaine plus tard, il arrive à Newport News pour son premier carénage aux chantiers navals bien connus pour ses porte-avions nucléaires. Les travaux se terminent le 28 décembre 1968 et en janvier 1969, il reprend sa place au sein de la flotte.


Le USS La Fayette (SSBN-616) au sec sur un dock-flottant

Le 18 mai 1969, il appareille, laissant derrière lui Charleston pour sa dix-septième patrouille de dissuasion. Quand l'année chère à Jane Birkin se termine, le sous-marin à réalisé deux autres patrouilles. En 1970 il réalise pas moins de quatre patrouilles.

En 1971, l'équipage Or réalise la patrouille n°24, l'équipage Bleu la patrouille n°25, l'équipage Or réalise la patrouille n°26, l'équipage Bleu enchainant par la patrouille n°27, l'équipage or terminant l'année en partant en décembre pour la patrouille n°28,  chaque patrouille durant deux mois soit des patrouilles bien plus courtes que celles de nos SNLE. Le 1er septembre 1971 il lance cinq Polaris A-2.

Après un premier semestre passé à réalisé trois patrouilles Polaris depuis Rota, le sous-marin nucléaire lanceur d'engins rallie New London pour participer à une croisière d'instruction au profit d'aspirants officiers et ce jusqu'au mois de septembre.

Après avoir réalisé ses essais sons, le sous-marin nucléaire lanceurs d'engins débarque ses missiles et ses torpilles avant de rallier les chantiers navals Electric Boat pour un grand carénage d'une durée de 18 mois.

La durée de ces travaux s'explique par la nécessité d'adapter les tubes à la mise en œuvre du Poseidon. Les travaix commencent le 13 octobre 1972 pour des travaux qui vont durer jusqu'en avril 1974.

Il va passer le reste de l'année 1974 à s'entrainer et à s'adapter à de nouveaux missiles. Le 16 décembre 1974 justement, le La Fayette est le premier sous-marin de sa classe à lancer un Poseidon C-3. Il reprend les patrouilles en 1975.

Durant le premier semestre 1976, il réalise depuis Holy Loch (Ecosse) les patrouilles 33 à 36 (33 et 35 pour l'équipage Gold, 34 et 36 pour l'équipage Blue). En 1977 ce sont les patrouilles 37 à 40 qui sont au menu de l'activité opérationnelle du sous-marin nucléaire lanceurs d'engins.

Le premier semestre 1978 est consacré aux patrouilles 41 et 42, la première patrouille incluant des exercices sur la côte est et un test de la nouvelle torpille Mark 48. Cela enchaine par un carénage et par la patrouille 43.


Holy Loch avec un ravitailleur de sous-marins, un dock flottant et un sous-marin en travaux

En 1979 il réalise quatre nouvelles patrouilles (44 à 46) et entre chaque patrouille, des travaux sont menés depuis le mouillage forrain écossais.

De janvier à novembre 1980, le USS La Fayette (SSBN-616) mène les patrouilles 48, 49 et 50 entrecoupés de travaux à Holy Loch. En décembre, l'équipage combiné (Blue et Gold) ramène le sous-marin à Groton.

Début janvier 1981, il effectue une croisière entre New London et Norfolk. Il effectue ensuite sa 51ème patrouille. En février 1981, il débarque ses missiles à Charleston avant de rallier le 2 mars 1981 les chantiers navals de Newport News pour un carénage doublé d'un rechargement du réacteur. Il est immobilisé durant toute l'année 1982 par les dits travaux.


Le USS La Fayette (SSBN-616) à la mer

Fêtant ses vingt années de service le 23 avril 1983, il est remis en service le 20 mai 1983 mais doit atteindre 1984 pour réaliser sa patrouille de dissuasion n°52. L'année de ma naissance (NdA quoi comment ça on s'en fout ?) voit le SSBN-616 réaliser les patrouilles 52, 53, 54 et 55.

En 1985, la patrouille n°56 est réalisée par l'équipage Or suivit de travaux menés par l'équipage Bleu qui va exécuter la patrouille n°57. L'équipage Or effectue les traditionnels travaux entre patrouilles avant la patrouille n°58, la patrouille n°59 étant réalisée par l'équipage Bleu.

Le 30 janvier 1986 alors qu'il était mouillé à proximité du dock flottant le sous-marin est sérieusement endommagé suite à un coup de vent. Le sous-marin est mis au sec sur le dock flottant en moins de 24h pour des réparations qui vont l'y immobiliser du 1er au 25 février 1986.

L'équipage Or prend ensuite la mer pour réaliser la patrouille n°60, l'équipage Bleu exécutant la patrouille n°61 avant que l'équipage Or ne réalise la patrouille n°62. Le La Fayette termine l'année par la patrouille n°63.

Cette patrouille terminée, le USS La Fayette (SSBN-616) rallie la Charleston Weapons Station le 20 février 1987 pour des travaux avant que le SSBN n'appareille pour sa patrouille n°64.

Il exécute successivement la patrouille n°64 (20 février-27 mai), n°65 (28 mai au 5 septembre) et n)66 (6 septembre au 15 décembre) avant de rallier Holy Loch pour les travaux.

Il appareille le 16 décembre 1987 pour la patrouille n°67 durant laquelle il fait escale à Lisbonne (24-29 février 1988). La patrouille n°68 à lieu du 25 mars au 1er juillet 1988, la patrouille n°69 du 2 juillet au 11 octobre et la patrouille n°70 du 12 octobre 1988 au 19 janvier 1989.

La patrouille n°71 à lieu du 20 janvier au 28 avril, la patrouille n°72 commençant le 29 avril, le sous-marin terminant sa patrouille par une escale à Brest pour participer aux commémorations du 14 juillet (Bastille Day).


Le USS La Fayette (SSBn-616) à la mer

De retour à Holy loch le 6 août, le sous-marin commence sa patrouille n°73 le 7 août 1989, patrouille terminée le 8 novembre. La patrouille n°74 va s'achever elle le 22 février 1990 alors que la patrouille n°75 s'achève le 12 mai 1990. La 76ème et dernière patrouille se termine le 20 septembre 1990.  

Ralliant Bremerton, il est désactivé le 1er mars 1991, désarmé et rayé du Naval Vessel Register le 12 août 1991. Il entre alors au Nuclear Powered Ship and Submarine Recycling Program dont les installations sises à Bremerton s'occupent de tous les navires militaires américains à propulsion nucléaire en fin de vie. Le recyclage du SSBN-616 s'achève le 25 février 1992.

Le USS Alexander Hamilton (SSBN-617)

Le USS Alexander Hamilton (SSBN-617) à la mer

Présentation

Trois mois après le La Fayette, les chantiers navals de Groton lancent leur deuxième SSBN de classe La Fayette

-Le USS Alexander Hamilton (SSBN-617) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics Electric Boat sis à Groton le 26 juin 1961 lancé le 18 août 1962 et comissioned le 27 juin 1963.



Le deuxième SSBN de classe La Fayette rend hommage à Alexander Hamilton (Charlestown, Nevis British Leeward Islands 11 janvier 1755 Manhattan, New York 12 juillet 1804) un militaire et homme d'état américain, l'un des Pères Fondateurs (Founding Father) et premier Secrétaire d'Etat au Trésor de 1789 à 1795 donc créateur du USCG et par dérivation de l'USN.

Après avoir été l'aide de camp de George Washington pendant la guerre d'indépendance américaine, il entame une carrière politique interrompu un temps par une carrière dans les affaires, il fonde la Bank of New York.

Figure de proue du parti fédéraliste, il meurt des suites d'un duel contre un adversaire politique Aaron Burr.


Le cotre (cutter) USCGC Hamilton (WHEC-715)

Le Leviathan des temps modernes succède à un cutter en service de 1871 à 1906 qui participa à la guerre hispano-américaine en 1898, un cutter des gardes-côtes de classe Treasury mis en service le 4 mars 1937 et perdu le 29 janvier 1942 quand il est torpillé au large de l'Islande par le U-132, chavirant et coulant le lendemain, un cutter de classe Hamilton en service du 18 mars 1967 au 28 mars 1911 (transféré à la marine phillipine le 13 mai 2011 devenant le BRP Gregorio del Pilar) et un cutter de classe Legend mis en service le 6 décembre 2014 et actuellement basé à Charleston.

Carrière opérationnelle

Cérémonie à bord du USS Alexander Hamilton (SSBN-617) (NdA je serais pas étonné qu'il y ait à bord les deux équipages Blue et Gold)

Du 28 juin au 18 octobre 1963, le nouveau sous-marin nucléaire lanceur d'engins américains effectuent deux croisières de mise en condition, une pour l'équipage Or et une pour l'équipage Bleu.

A l'issue de ces entrainements, il subit des travaux de remise en état et de modifications qui vont l'immobiliser jusqu'au début de l'année suivante.

Le 16 mars 1964 il quitte la côte est des Etats-Unis direction Rota, sa base opérationnelle. Il est ainsi rattaché au SubRon 16 (SubmarineSquadron Sixteen). Dès janvier 1965, il est transféré au SubRon 14 (SubmarineSquadron Fourteen) et redéployé à Holy Loch en Ecosse.

Il rentre aux Etats-Unis le 2 juin 1967 plus précisément à Charleston où il débarque ses missiles nucléaires. Il rallie le 18 juin son chantier constructeur pour un grand carénage doublé d'un rechargement du réacteur en combustible nucléaire neuf. Les travaux sont terminés le 28 juin 1968 et le navire est à nouveau disponible en octobre.


Le USS Alexander Hamilton (SSBN-616) à la mer

En novembre, il reprend ses patrouilles de dissuasion tout en ralliant Rota où il s'amarre le 30 décembre 1968. De 1968 à 1972, il opère depuis la base navale américaine sis près de Cadix, toujours sous l'autorité du SubRon 16.

Après avoir achevé sa 31ème patrouille de dissuasion, le SSBN retourne à Charleston en novembre 1972 et en janvier 1973 entame sa deuxième refonte doublée d'un nouveau rechargement du réacteur en combustible neuf. A la remise en état et au rechargement s'ajoute la modification des tubes pour embarquer des missiles Poseidon en remplacement des Polaris. Les travaux n'ont pas lieu à Charleston mais à Newport News.

Il entame sa remise en condition en avril 1975 ce qui va l'occuper jusqu'à la fin de l'année. Il reprend ses patrouilles de dissuasion (patrouilles 32 et 33) début 1976, la 33ème se terminant en mai 1976 lors de son retour à Holy Loch. Il va réaliser trois autres patrouilles depuis le mouillage forrain écossais et durant la 35ème patrouille, il visite Port Canaveral (Floride) et New London (Connecticut), cette patrouille s'achevant à Charleston en mars 1977.

Après un petit carénage en mars et avril 1977, le sous-marin effectue essais et remise en condition avant de quitter la Caroline du Sud en juillet pour une nouvelle patrouille qui s'achève en septembre 1977 quand il arrive à Holy Loch. Il va réaliser les patrouilles 39 à 41, cette dernière s'achève à Charleston en juillet 1978.


Holy Loch, le Alexander Hamilton à couple avec le ravitailleur de sous-marins USS Hunley (AS-31)

En août 1978 il appareille direction New London où il arrive au début du mois de septembre. Il effectue un échange d'équipage et entame sa 42ème patrouille qui s'achève à Holy Loch en octobre 1978.

En 1979 il réalise les patrouilles 43 à 46, cette dernière se terminant à Charleston le 7 décembre 1979 (il avait appareillé d'Ecosse le 31 octobre 1979).

Il reprend la mer en janvier 1980 pour réaliser ses patrouilles. En mai 1982, il entame sa 56ème patrouille et deux mois plus tard l'équipage franchit le cercle polaire arctique ce qui est l'occasion de cérémonies faisant de tous des Blue Nose (nez bleus). Cette patrouille s'achève à Holy Loch en août 1982.

Durant la 58ème patrouille (décembre 1982-mars 1983), le sous-marin fait une escale à Plymouth dans le sud de l'Angleterre. La 60ème patrouille à lieu de juin à octobre 1983 et la 62ème de janvier à avril 1984.

En 1986 le sous-marin était menacé d'être désarmé pour réduire la force de frappe américaine dans le cadre du traité SALT II. L'échouage du Nathanael Greene (sous-marin de classe James Madison) offre un sursis au vieux guerrier.

Résultat le processus de désactivation se transforme en une période de maintenance de quatre semaines. Il reste en service mais mène surtout des missions de formation et d'entrainement.

Le 1er octobre 1986  il quitte Groton pour rallier Bremerton arrivant fin novembre 1986 après un passage par le canal de Panama. Il entame un carénage et un rechargement du réacteur le 30 novembre 1987. Le 28 avril 1992, il réalise sa 1000ème plongée, un record pour un SSBN.

Le USS Alexander Hamilton (SSBN-617) est désarmé le 23 février 1993. Rayé des registres le même jour, il entre aussitôt dans le processus de dénucléarisation et de démantèlement, processus terminé le 28 février 1994.

Le USS Andrew Jackson (SSBN-619)

Le USS Andrew Jackson (SSBN-619) à la mer

Présentation

Californie 15 septembre 1962, un SSBN prend contact avec son élément

-Le USS Andrew Jackson (SSBN-619) est mis sur cale au Mare Island Naval Shipyard le 26 avril 1961 lancé le 15 septembre 1962 et comissioned le 3 juillet 1963.



Le troisième sous-marin de classe La Fayette rend hommage à Andrew Jackson (Waxhaw Settlement 15 mars 1767 Nashville, Tennessee 8 juin 1845), un avocat, planteur, général et homme d'état américain surtout connu pour avoir été le septième président des Etats-Unis de 1829 à 1837 succédant à John Quincy Adams et précédant Martin van Buren.

Parmi les principales mesures qu'il à prise figure l'Indian Removal Act de 1830 qui entraina le déplacement forcé des populations indiennes à l'est du Mississippi, le remboursement de la dette en 1835 et la reconnaissance de la République du Texas.

Le SSBN-619 est le premier et actuellement le seul navire à avoir porté ce nom. On trouve néanmoins un côtre des Gardes-Côtes en service de 1832 à 1865.

Carrière opérationnelle

Un nouveau né pris en charge.....

Une fois armé (comissioned) le sous-marin nucléaire lanceur d'engins quitte la Californie direction la côte est via le Canal de Panama.

Le 1er et le 11  octobre 1963 durant sa croisière de mise en condition opérationnelle il tire un missile Polaris A-2 au large de Cap Canaveral. Le 26  octobre 1963 il lance un Polaris A-3X dans l'espace tout en état en plongée (c'est le premier lancement de ce type), remettant ça le 11 novembre 1963. Le 16 novembre 1963, le président Kennedy embarqué sur le navire de mesure USS Observation Island assiste au lancement d'un autre Polaris A-2 depuis le SSBN-619.


Le USS Andrew Jackson (SSBN-619) probablement au cours de ses essais

De novembre 1963 à février 1964, il est immobilisé au Charleston Naval Shipyard pour les travaux qui suivent la mise en condition opérationnelle.

Stationné à Rota il va enchainer les patrouilles de dissuasion en Méditerranée, se préparant si besoin est à déclencher le feu de Wotan contre l'URSS.


Au bassin le USS Andrew Jackson (SSBN-619)

A la différence de certains de ses sister-ship, le SSBN-619 ne va opérer qu'en Méditerranée ne connaissant que Rota mais point Holy Loch.

Après vingt-six années de carrière le USS Andrew Jackson (SSBN-619) est désarmé le 31 août 1989 puis rayé des registres le même jour. Il entre aussitôt dans le programme de recyclage des navires nucléaires de l'US Navy, le recyclage était terminé le 30 août 1999.

Le USS John Adams (SSBN-620)

Le USS John Adams (SSBN-620) à la mer

Présentation

Lancement par l'avant pour un SSBN

-Le USS John Adams (SSBN-620) est mis sur cale au Portsmouth Naval Shipyard de Kittery (Maine) le 19 mai 1961 lancé le 12 janvier 1963 et commissioned le 12 mai 1964.



C'est le deuxième navire de l'US Navy à rendre hommage à John Adams (Braintree, Massachussetts 30 octobre 1735 Quincy, Massachussetts 4 juillet 1826), un avocat, diplomate, écrivain et homme d'Etat américain surtout connu pour avoir été le deuxième président des Etats-Unis après George Washington et avant Thomas Jefferson.

Marié à Abigail Smith en 1764, il eut six enfants dont un président des Etats-Unis, John Quincy Adams, une situation restée unique jusqu'en 2001 quand Bush fils succéda à Bush Père président de 1988 à 1992.

Père Fondateur, il fait partie des modérés qui à longtemps espéré une conciliation avec les britanniques. Durant la guerre il fût représentant des Etats-Unis en Grande-Bretagne (1er avril 1785 au 20 février 1788) et aux Pays-Bas (19 avril 1782 au 30 mars 1788). Il à également été envoyé des Etats-Unis en France du 28 novembre 1777 au 8 mars 1779.

Le premier navire à été mis en service du vivant de John Adams, une frégate mise en service en 1799 convertie en corvette en 1809 puis retransformée en frégate en 1830. Désarmé en septembre 1865, la frégate à été vendue à la démolition le 5 octobre 1867.

Carrière opérationnelle

Le USS John Adams (SSBN-620) quittant le port de Charleston

Après son commissionnement, le John Adams va effectuer seize patrouilles de dissuasion alors qu'il dépendait de la Flotte de l'Atlantique.

A l'issue de la patrouille n°16, il rallie le Puget Sound Naval Shipyard pour un carénage doublé d'une refonte et d'un rechargement du réacteur d'août 1968 à août 1969. Il est de retour en service en octobre de la même année.


Le USS John Adams (SSBN-620) à couple avec un ravitailleur de sous-marins probablement à Holy Loch

A l'issue de la 32ème patrouille de dissuasion, il rallie son chantier constructeur pour un carénage et un rechargement du réacteur, travaux immobilisant le sous-marin de janvier 1975 à janvier 1976. Le combustible du réacteur est changé et le système de lancement adapté au lancement du missile Poseidon.


Le USS John Adams (SSBN-620) immobilisé pour travaux

Après de deuxième carénage majeur, le SSBN-620 va effectuer quarante patrouilles de dissuasion supplémentaires. Il était toujours stationné à Charleston avec Holy Loch pour base avancée.

A l'issue de sa dernière patrouille le sous-marin rallie le Puget Sound Naval Shipyard pour être désarmé et recyclé.

Le USS John Adams (SSBN-620) est désarmé et rayé des registres le 24 mars 1989. Il est recyclé le 12 février 1996.

Le USS James Monroe (SSBN-622)

Le USS James Monroe (SSBN-622) à la mer

Présentation

Paré au lancement !

-Le USS James Monroe (SSBN-622) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & Drydock Company sis à Newport News (Virginie) le 31 juillet 1961 lancé le 4 août 1962 et commissioned le 7 décembre 1963.



C'est le premier et actuellement le seul navire à rendre hommage à James Monroe (Monroe Hall, Virginie 28 avril 1758 New-York le 4 juillet 1831), un avocat, diplomate et homme d'Etat américain.

Le cinquième président des Etats-Unis (4 mars 1817 au 4 mars 1825) est le dernier à être issu des Pères Fondateurs. Ce poste c'est la consécration d'une carrière brillante puisqu'il fût Secrétaire d'Etat (ministre des Affaires Etrangères) du 6 avril 1811 au 4 mars 1817, Secrétaire à la Guerre (27 septembre 1814 au 2 mars 1815), gouverneur de Virginie (28 décembre 1799 au 1er décembre 1802 et du 16 janvier au 2 avril 1811), ambassadeur de Grande-Bretagne (17 août 1803 au 7 octobre 1807) et en France (15 août 1794 au 9 décembre 1796).

L'auteur de la doctrine qui porte son nom et qui sanctuarise le continent américain face aux menées européennes à été marié de 1786 à 1830 à Elizabeth Kortrigh qui lui donna trois enfants.

Carrière opérationnelle

Le USS James Monroe (SSBN-622) à la mer

Après sa croisière de mise en condition opérationnelle au large de Cape Kennedy le nouveau sous-marin nucléaire lanceur d'engins  passe les premiers mois de l'année 1964 à réaliser des tests de missiles balistiques en vue de prendre sa part dans les patrouilles de dissuasion. La première à lieu en juin 1964, le SSBN opérant depuis Holy Loch et Rota. Entre juin 1964 et janvier 1967 il va réaliser douze patrouilles (six pour l'équipage Blue et six pour l'équipage Gold).


Le USS James Monroe (SSBN-622) immobilisé pour travaux

Il subit un premier carénage d'octobre 1968 à février 1969 avant d'opérer dans le Pacifique de 1971 à 1975. Il subit ensuite une refonte doublé d'un rechargement du réacteur en combustible de janvier 1975 à janvier 1977. Le reste de l'année est consacré à des tests divers et surtout à la remise en condition des deux équipages.


Le USS James Monroe (SSBN-622) à la mer

Déployé à nouveau dans l'Atlantique, il est le premier sous-marin à rallier la nouvelle base sous-marine de Kings Bay en Georgie inaugurée en 1978, cette base remplaçant celle de Rota.

Le USS James Monroe (SSBN-622) est désarmé et rayé des registres le 25 septembre 1990. Il rallie Bremerton pour être dénucléarisé et recyclé. Les travaux sont achevés le 10 janvier 1995.

Le USS Nathan Hale (SSBN-623)

Le USS Nathan Hale (SSBN-623) à la mer

Présentation

Un monstre prêt à être lancé à Groton

-Le USS Nathan Hale (SSBN-623) est mis sur cale aux chantiers navals General Dynamics Electric Boat de Groton (Connecticut) le 2 octobre 1961 lancé le 12 janvier 1963 et commissioned le 23 novembre 1963 dans une ambiance très lourde. En effet la veille, John F. Kennedy à été assassiné à Dallas.



Le SSBN-623 rend hommage à Nathan Hale (Coventry, Connecticut 6 juin 1755 New-York 22 septembre 1776), un soldat et espion américain durant la guerre d'indépendance. Capturé à New-York, il est jugé, condamné et pendu. Depuis 1985 il est le héros officiel de l'Etat du Connecticut.

Carrière opérationnelle

Le USS Nathan Hale (SSBN-623) à la mer

Après plusieurs mois d'essais, de tests et de mise en condition opérationnelle, le Nathan Hale est officiellement considéré comme opérationnel le 21 mai 1964. Il opèrait depuis Charleston avec Holy Loch et Rota comme bases avancées.

D'abord armé de missiles Polaris, il à ensuite été modifié pour embarquer des missiles Poseidon plus performants.

Cette modification réalisée dans les années soixante-dix faisait suite à son redéploiement en 1967/68 dans le Pacifique, le SSBN étant basé à Pearl Harbor avec Agana (Guam) comme base opérationnelle avancée. De 1964 à 1986 il va réaliser soixante-neuf patrouilles de dissuasion.


Le USS Nathan Hale (SSBN-623) à la mer (bis)

Le USS Nathan Hale (SSBN-623) est désarmé et rayé des registres le 31  janvier 1986. Il rallie Bremerton pour y être demantelé, ce processus prennant plus de deux ans du 2 octobre 1991 au 5 avril 1994.

Le USS Woodrow Wilson (SSBN-624)

Le USS Woodrow Wilson (SBN-624) à la mer

Présentation

Ready for launch !

-Le USS Woodrow Wilson (SSBN-624) est mis sur cale au Mare Island Naval Shipyard sis à Vallejo (Californie) le 13 septembre 1961 lancé le 22 février 1963 et commissioned le 27 décembre 1963.

C'est le premier et actuellement le seul navire de l'US Navy à avoir porté le nom du 28ème président des Etats-Unis.



Woodrow Wilson (Staunton, Virginie 28 décembre 1856 Washington D.C 3 février 1924) était un universitaire et homme politique étatsunien.

Président de l'université de Princeton du 25 octobre 1902 au 21 octobre 1910, il est ensuite gouverneur du New Jersey (34ème) du 17 janvier 1911 au 1er mars 1913 puis président des Etats-Unis du 4 mars 1913 au 4  mars 1921.

Appartenant au parti démocrate, il est considéré comme progressiste ce qui ne va pas l'empêcher probablement par atavisme sudiste (il est le premier sudiste président des Etats-Unis depuis 1848) d'étendre la ségrégation raciale au sein des institutions fédérales.

A l'origine de la création de la Fed (Federal Reserve) et d'une libéralisation des échanges, il mantient les Etats-Unis dans la neutralité suite au déclenchement de la première guerre mondiale. Réelu en 1916 avec la promesse de garder le pays hors du conflit, il n'à d'autre choix que de déclarer la guerre à l'Allemagne en avril 1917 suite au lancement par Berlin d'une guerre sous-marine sans restriction.

Les Etats-Unis vont peser de tout leur poids dans la guerre en envoyant près de deux millions de soldats même si leur impact sur le cours du conflit est selon moi à relativiser. En revanche en ce qui concerne les fournitures logistiques c'est probablement autre chose.

En janvier 1918, Woodrow Wilson propose une paix basée sur une déclaration en 14 points mais échoue à l'imposer aux alliés.

Le traité de Versailles signé en juin 1919 n'est pas ratifié par le Sénat américain et les Etats-Unis refusent d'intégrer la SDN.

Alors qu'il songeait à briguer un troisième mandat,  il est victime d'un AVC en octobre 1919 qui hypothèque toutes ses chances.

Marié à Ellen Axson en 1885, il eut trois enfants Margareth Jessie Eleanor. Suite au décès de son épouse en 1914, il se remarie l'année suivante avec Edith Bolling.

Carrière opérationnelle

Le USS Woodrow Wilson (SSBn-624) entrant au bassin

Le USS Woodrow Wilson (SSBN-624) quitte son chantier constructeur le 9 janvier 1964 direction la côte est. Après une brève escale à San Diego, il met cap au sud, franchissant le canal de Panama le 19 janvier 1964 dans un contexte tendu ce qui explique que sa traversée se passa avec l'équipage aux postes de combat pendant 7h10 minutes avec des G.I et des Marines gardant les écluses.

Arrivé à Charleston le 5 février 1964, le Woodrow Wilson effectue une croisière de mise en condition opérationnelle jusqu'en mars 1964 avant un mois d'immobilisation pour réparations et modifications. Il entame sa première patrouille de dissuasion depuis Charleston en juin 1964.

A l'automne 1968 après une série de patrouilles depuis Rota et Holy Loch, le sous-marin rallie Newport News pour subir un carénage de 13 mois destiné notamment à lui permettre de mettre en œuvre le Polaris A-3.


Le USS Woodrow Wilson (SSBN-624) à la mer ou presque car en arrière plan nous pouvons voir le célèbre Golden Gate

Les travaux terminés, il est redéployé dans le Pacifique, arrivant à Pearl Harbor le 19 novembre 1969. Comme dans l'Atlantique, les SSBN américains disposent d'une base arrière dans les eaux hawaïennes et une base avancée à Apra Harbor sur l'île de Guam.

En 1972 il retourne sur la côte est pour une nouvelle refonte et une transformation de ses tubes lance-missiles pour permettre la mise en œuvre du Poseidon C3. Comme lors de la refonte précédente, les travaux sont menés à Newport News.

Les travaux terminés, les essais et la remise en condition réalisés, le sous-marin va à nouveau opérer depuis Charleston sous l'autorité de la Flotte de l'Atlantique (United States Atlantic Fleet).

Le 4 juin 1979 en plein brouillard le sous-marin s'échoue sur Race Rock alors qu'il était en route pour New London (Connecticut). Il parvint à se dégager sans assistance mais doit rallier un port pour une inspection de sécurité.

En 1988 il réalise au Charleston Naval Shipyard le dernier rechargement de son réacteur nucléaire, le navire étant en fin de vie. Le 21 septembre 1989 l'ouragan Hugo frappe la région entrainant la fermeture du chantier naval pendant un mois. Durant cette immobilisation, l'équipage va aider les secours dans leurs opérations ce qui leur vaudra la médaille du service humanitaire (Humanitarian Service Medal).


Le USS Woodrow Wilson (SSN-624) à la mer lors de Ocean Venture 93

Suite à la signature du traité START, le sous-marin est privé de ses missiles balistiques et transformé en sous-marin d'attaque. Il est affecté aau Submarine Squadron Four (SubRon 4) basé à Charleston. Il va ainsi opérer jusqu'à son désarmement dans l'Atlantique, en Méditerranée et dans les Caraïbes.

-Le USS Woodrow Wilson (SSBN/SSN-624) désactivé en septembre 1993, est officiellement désarmé le 1er septembre 1994. Rayé le même jour, il est recyclé à Bremerton du 26 septembre 1997 au 27 octobre 1998.

Le USS Henry Clay (SSBN-625)

Le USS Henry Clay (SSBN-625) à la mer

Présentation

Lancement imminent !

-Le USS Henry Clay (SSBN-625) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & Drydock Company le 23 octobre 1961 lancé le 30 novembre 1962 et commissioned le 20 février 1964.



C'est le premier et actuellement le seul navire de l'US Navy à rendre hommage à Henry Clay (Hanover County, Virginie 12 avril 1777 Washington D.C 29 juin 1852), un avocat et homme d'Etat américain surnommé The Great Compromiser («Le grand faiseur de compromis»).

Fondateur du Parti National Républicain et du Parti Whig, il mène les Etats-Unis dans la guerre de 1812. Il négocie avec Londres,  aboutissant au traité de Gand. Il met au point le Compromis du Missouri en 1820 sur l'esclavage suivit d'un deuxième en 1850 qui allait aboutir dix ans plus tard à la guerre de Sécession. Il se présente à trois reprises aux élections présidentielles mais échoue à chaque fois (1824 1832 et 1844). Marié à Lucrecia Hart, il eut onze enfants.

Son C.V est éloquent avec de nombreux postes occupés durant sa carrière politique :

-Speaker de la Chambre : 4 mars 1811 au 19 janvier 1814, 4 mars 1815 au 28 octobre 1820 4 mars 1823 au 3 mars 1825.

-Secrétaire d'Etat (Ministre des Affaires Etrangères) : 4 mars 1825 au 4 mars 1829

-Sénateur des Etats-Unis (Représentant du Kentucky) : 29 décembre 1806 au 3 mars 1807, 4 janvier 1810 au 3 mars 1811, 10 novembre 1831 au 31 mars 1842, 4 mars 1849 au 29 juin 1852

-Chambre des Représentants (Kentucky) : 4 mars 1811 au 19 janvier 1814, 4 mars 1815 au 3 mars 1821, 4 mars 1823 au 6 mars 1825.

Carrière opérationnelle

Le USS Henry Clay (SSBN-625)

Le USS Henry Clay (SSBN-625) entame sa croisière de mise en condition opérationnelle au large des côtes de Floride. Il effectue son premier tir de missile Polaris en plongée le 6 avril 1964.

De retour à Newport News le 29 mai 1964, il rallie son port d'attache de Charleston et appareille pour sa première patrouille de dissuasion le 17 août 1964. Entre août 1964 et janvier 1967, il à réalise onze patrouilles de dissuasion. Au deuxième semestre 1967 il est affecté au Submarine Squadron 14 (SubRon 14).

De janvier 1968 à mai 1969 il est immobilisé (NdA chantier inconnu) pour sa première grande refonte, une remise en état complète doublée d'un rechargement du réacteur.

De mai 1969 à avril 1975 il est déployé dans le Pacifique avec Pearl Harbor comme base principale, Apra Harbor (Guam) comme base avancée.


Travaux nocturnes pour un SSBN

De mai 1975 à juillet 1977, il est immobilisé au Portsmouth Naval Shipyard pour une refonte qui comprend une remise en état complète, un rechargement du réacteur en combustible neuf et la modification des tubes et du système pour permettre la mise en œuvre du missile Poseidon.

De janvier 1978 à juin 1981 il est déployé à nouveau dans l'Atlantique depuis Charleston avec des escales régulières à Rota en Espagne et à Holy Loch en Ecosse.

De septembre à décembre 1985, il est déployé en Méditerranée.

En décembre 1986 il fait escale à Plymouth. De janvier à juin 1987 il réalise son dernier carénage.


Le USS Henry Clay (SSBN-625)

En 1989 pour préparer sa dernière patrouille de dissuasion il passe seulement trois jours à Holy Loch au lieu des trois semaines normalement prévues. Entre avril et août 1989 il passe 211 jours en mer avec seulement deux courtes escales à Plymouth et Portsmouth.

Cette patrouille terminée, le sous-marin nucléaire lanceur d'engins rallie Norfolk pour une courte escale et pour embarquer des proches de l'équipage pour une Tiger Cruise de trois jours, l'équivalent de la sortie des familles jusqu'à Charleston.

Le USS Henry Clay (SSBN-625) est désarmé et rayé des registres le 5 novembre 1990. Il est recyclé à Bremerton, les travaux s'achevant le 30 septembre 1997.

Le USS Daniel Webster (SSBN-626)

Le USS Daniel Webster (SSBN-626) à la mer

Présentation

Launch !

-Le USS Daniel Webster (SSBN-626) est mis sur cale aux chantiers navals de la General Dynamics Electric Boat sis à Grotton (Connecticut) le 28 décembre 1961 lancé le 27 avril 1963 et commissioned le 9 avril 1964.



C'est le premier et actuellement le seul navire de l'US Navy à rendre hommage à Daniel Webster (Salisbury, New Hampshire 18 janvier 1782, Marshfield Massachussetts 24 octobre 1852), un avocat et homme d'état américain.

Représentant le New Hampshire et le Massachussetts au Congrès des Etats-Unis, il fût également Secrétaire d'Etat sous les présidences Harrison, Tyler et Fillmore.

Il est menbre du parti Fédéraliste, du parti National Republicain et du parti Whig. Il est membre du Grand Triumvirat avec Henry Clay et le vice-président John C. Calhoun.

Il à été Secrétaire d'Etat du 6 mars 1841 au 8 mai 1843 et 23 juillet 1850 au 24 octobre 1852.

Il est chef du House Judiciary Commitee de 1823 à 1827.

Il est président de la Commission des Finances du Sénat du 2 décembre 1833 au 5 décembre 1836.

Sénateur Fédéral du Massachussetts du 8 juin 1827 au 22 février 1841 et du 4 mars 1845 au 22 juillet 1850.

Il représente le Massachussetts à la Chambre des Représentants du 4 mars 1813 au 3 mars 1817 et du 4 mars 1823 au 30 mai 1827.

Marié à Grace Fletcher puis à Caroline Leroy Webster, il à eut cinq enfants.

Carrière opérationnelle

Le USS Daniel Webster (SSBN-626) à quai

Durant sa carrière le dernier sous-marin de classe La Fayette (qui fût également le dernier à recevoir le missile Poseidon) va réaliser soixante-huit patrouilles toutes dans l'Atlantique et en Méditerranée.

Opérant depuis Charleston avec les bases avancées de Holy Loch et de Rota, le sous-marin va aussi faire escale à Groton et Kings Bay, à Naples et à Lisbonne.


Le USS Daniel Webster (MTS-626)

-Le USS Daniel Webster (SSBN-626) est désarmé le 30 août 1990. Il est transformé en ponton d'entrainement devenant le MTS-626 installé à la Naval Nuclear Power Training Unit de Charleston en compagnie de deux anciens sous-marins de classe Los Angeles, le La Jolla (MTS-710) et le San Francisco (MTS-711).

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES


Déplacement : surface 7443 tonnes plongée 8383 tonnes

Dimensions : longueur 130m largeur 103 tirant d'eau 8.69m


Hélice hélas c'est là qu'est l'os

Propulsion : un réacteur à eau pressurisée S5W fournissant de la vapeur pour deux turbines à engrenages (puissance développée 15000ch) entrainant une hélice à six pales

Performances : vitesse maximale 28 noeuds en surface 25 noeuds en plongée Immersion maximale 400m

Electronique : un radar de veille surface BPS-11A ou 15, un système ESM (Electronic Support Mesure), un sonar BQR-7, un sonar remorqué BQR-15, un sonar BQR-19, un sonar BQR-21, un sonar BQS-4, divers systèmes de communication et de navigation.


Tubes lance-missiles ouverts pour le USS Woodrow Wilson (SSBN-624)

Armement : quatre tubes lance-torpilles de 533mm avec 12 torpilles pour l'autodéfense, 16 missiles balistiques type Polaris puis Poseidon.



Le UGM-27 Polaris est un missile balistique à lancement sous-marin (Submarine Launching Balistic Missile) mis au point à partir de 1956 après l'abandon d'un projet d'une variante navalisée du missile balistique sol-sol Jupiter. Le programme est mené contexte oblige avec une célérité digne du temps de guerre car le premier tir à liueu dès février 1960.

Ce missile va équiper de nombreux SSBN américains avant d'être progressivement remplacé à partir de 1972 par le Poseidon plus moderne en attendant le Trident. Seuls les George Washington et Ethan Allen les ont conservés jusqu'à la fin en raison de tubes trop étroits. D'ailleurs quand les Ohio ont commencé à entrer en service, les derniers SSBN équipés de Polaris ont été privés de leurs missiles et transformés en SSN.

Outre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne à mis en œuvre le missile jusqu'en 1996. L'Italie à envisagé sa mise en œuvre depuis ses croiseurs lance-missiles (notamment le Vittorio Veneto) avant que le projet soit abandonné pour des raisons politiques.

Caracteristiques Techniques

Poids : 16.2 tonnes Longueur 9.86m Diamètre 1370mm Charge militaire : une tête W-47 ou trois W-58 de 200kT. Portée maximale 4600km Vitesse maximale 13000km Coefficient d'Erreur Probable 910m



Le UGM-73 Poseidon est le successeur du Polaris. Il est d'ailleurs connu sous le nom de Polaris B3 avant que le nom ne soit changé pour montrer la rupture technique entre les deux missiles. Si la différence sur le plan de la longueur n'est pas extraordinaire, en revanche en terme de diamètre et de poids c'est nettement plus clair.

Le premier lancement à lieu le 16 août 1968, le premier lancement depuis un sous-marin (en l'occurence le USS James Madison [SSBN-627]) le 3 août 1970 et la mise en service est prononcée le 31 mars 1971.

A partir de 1972 les Polaris embarqués sur les La Fayette, James Madison et Benjamin Franklin sont remplacés par le nouveau missile.

La Royal Navy envisage un temps d'acquérir le nouveau missile mais préfère finalement moderniser ses Polaris avant de passer directement au Trident D5 sur sa nouvelle génération de SSBN à savoir la classe Vanguard.

Dès 1979 le Poseidon commence à céder la place au Trident I. Il tire définitivement sa révérence en 1992 après la chute de l'URSS et l'entrée en vigueur du traité START I.

Caracteristiques Techniques

Poids : 29.2 tonnes Longueur 10.4m diamètre 1900m Charge militaire : 10 à 14 têtes nucléaires W-68 de 40kT chacune Portée maximale 4600 à 5900km selon la charge militaire Vitesse maximale en phase terminale 1300km/h

Equipage : deux équipages (Gold et Blue/Or et Bleu) de 140 hommes