SOUS-MARIN ESPADON Salut à tous, ce mercredi 8 juin 2022 j'ai enfin visité le sous-marin
Espadon conservé comme musée à flot à Saint-Nazaire depuis 1987.
Après avoir été à Montoir de Bretagne il à rejoint un lieu ô combien symbolique : l'écluse bétonnée construite par les allemands pendant la deuxième guerre mondiale pour protéger les U-Boot lors de leur entrée dans le bassin à flot où ils pouvaient ensuite rejoindre l'un des alvéoles de la base sous-marine construite à l'emplacement du bassin d'évitement utilité par les paquebots de la Transat quand Saint-Nazaire était la tête de ligne de la liaison transatlantique. L'ironie c'est que cette écluse bétonnée à été assez peu utilisée par les allemands.
Espadon et DauphinAvant de passer aux photos rappelons quelques dates concernant l'Espadon. Sous-marin de classe Narval, sa construction est attribuée aux chantiers navals Augustin Normand du Havre. Il est mis sur cale en mars 1957, lancé le 15 septembre 1958 et mis en service le 2 avril 1960.
Affecté à Toulon, il rallie Lorient à la fin du mois de novembre 1961, Lorient-Kéroman devenant sa base pour plus de vingt ans.
Mission grand froidDu 28 avril au 16 mai 1964, le Marsouin et son sister-ship l'Espadon sont engagés dans une croisière en mer de Norvège pour préparer l'opération Sauna qui aura lieu en 1965, opération menée par le Dauphin et le Narval. Cette mission sert de base pour l'audioguide utilisé pour la visite.
De janvier 1966 à avril 1968, l'Espadon subit une grande refonte à la base de Lorient-Kéroman avec le remplacement des diesels Schneider (véritables bêtes à chagrin pour les bouchons gras du bord) par des SEMT-Pielstick, la suppression des tubes lance-torpilles arrière, un nouveau kiosque, la modification des ailerons et des barres de plongée ainsi que l'installation de nouveaux sonars.
L'Espadon effectua jusqu'à la fin de sa carrière des exercices et des missions opérationnelles dans l'Atlantique, aux Antilles, en Afrique occidentale et en Méditerranée.
Le 10 septembre 1985, l'Espadon effectue une dernière sortie à la mer avec quinze de ses seize anciens commandants. Désarmé le 11 septembre 1985, l'Espadon avait parcouru 360500 nautiques et cumulé 34000 heures en plongée.
Condamné le 13 décembre 1985 sous le numéro Q640, il est acheté un franc symbolique par la ville de Saint Nazaire qui souhaite le transformer en musée.
Le 22 août 1986, l'Espadon est remorqué de Lorient à Montoire de Bretagne puis installé dans l'ancienne base sous marine. Il est ouvert au public le 26 juin 1987.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : surface 1600 tonnes en plongée 1900 tonnes
Dimensions : longueur 78.37m largeur 7.82m tirant d'eau 5.21m
Propulsion : (Avant refonte) : deux diesels Schneider 7 cylindres deux temps de 2200ch pour la navigation en surface, moteurs électriques pour la propulsion en plongée.
(Après refonte) : Trois moteurs diesels SEMT Pielstick 12 PA 4 à 12 cylindres en V, deux moteurs électriques principaux de 1500ch et deux moteurs électriques de croisière de 35.5ch. Deux hélices.
Performances : vitesse maximale (plongée) 18 noeuds (surface) 16 noeuds rayon d'action : 15000 miles nautiques à 8 noeuds au schnorchel, 23000 miles nautiques à 10 noeuds en surface Immersion maximale : 200m (pratique) 400m (destruction) Autonomie : 90 jours (5 à 6 jours en plongée).
Electronique : un radar DRUA 31, un sonar d'étrave DUU A 2B, un groupement microphonique DSUV 2, un télémètre acoustique Nautilus, un détecteur de radar ARUR 10B
Armement : 8 tubes lance-torpilles de 550mm (six à l'avant et deux à l'arrière) de la mise en service à la grande refonte des années soixante puis six tubes lance-torpilles à l'avant avec un total de 20 torpilles (6 dans les tubes et 14 de réserve) E12 ou Z13.
L'Espadon et le Morse disposaient dès la construction de tubes lance-torpilles IS-54 à la place des IS-48. Les IS-54 montés en rattrapage sur les autres sous marins de la classe permettent un lancement entre 30 et 100m.
Equipage : 7 officiers, 32 officiers mariniers et 25 quartiers maitres et matelots soit un total de 64 hommes. J'ai donc visité le navire par un temps mi-figue mi-raisin. Déjà j'ai commencé en retard parce que je me suis trompé d'entrée ! Enfin arrivé sur place, je suis rentré dans le blockhaus puis dans le sous-marin.
La visite se fait via un autoguide. C'est pas trop mon truc mais le récit est vivant et agréable, on se sent imergé pleinement dedans. A la fin de la visite, on peut simuler un lancement de torpilles.
Bref une visite à faire !
Voici quelques photos de la visite :
Vue vers l'avant de l'EspadonCi-devant une bannette (chaude comme de coutume à l'époque)Voici des photos de la propulsion avec d'abord l'électrique puis les dieselsLe PC Radio. Dans l'audioguide le matelot qui nous sert de guide appelle l'opérateur radio Tac Tac pour une raison facile à imaginerDeux photos du Poste CentralPériscopeTrois photos de la coursive de l'EspadonA bord le confort était sommaire. Faut dire qu'à l'époque un sous-marin on mettait tous les équipements nécessaires et les hommes on les casaient où il restait de la placeLOS !