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 CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)

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MessageSujet: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyLun 20 Jan 2020, 20:01

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE
(FRANCE)

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras27
Le cuirassé Bretagne le 2 août 1939 à Toulon

AVANT-PROPOS

Dreadnought ? No sir ! Superdreadnought !

Le HMS Dreadnought, ses successeurs et les réponses étrangères
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Hms_dr12
Le HMS Dreadnought

Peu de systèmes d'armes peuvent dire «A moi tout seul j'ai révolutionné la guerre !». Le cuirassé HMS Dreadnought de la marine britannique peut se targuer d'avoir ringardiser d'un coup des dizaines de cuirassés qui avaient pris un sérieux coup de vieux.

Ce n'était pas forcément une bonne nouvelle pour la Royal Navy car non seulement toutes les grandes puissances allaient l'imiter mais en plus cela imposait de nouveaux investissements massifs même si à l'époque les budgets étaient généreux («L'amirauté voulait six cuirassés, le ministre des Finances quatre. Finalement tout le monde s'est accordé sur le chiffre huit»).

Le HMS Dreadnought est mis en service le 2 décembre 1906 après seulement quatorze mois de construction. Il va participer à la première guerre mondiale, étant désarmé en février 1919 puis démantelé en 1923.

Le Dreadnought était un navire de 16420 tonnes, mesurant 160.60m de long sur 25m de large pour un tirant d'eau de 9m, une vitesse maximale de 21 nœuds et un armement composé de dix canons de 305mm en cinq tourelles doubles (une avant une arrière une centrale et deux latérales) et de 24 canons de 76.2mm.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Hms_be10
Le HMS Bellerophon

Après l'unique «qui ne craint rien», la marine britannique rassurée par la validité du concept décide de passer à la production en série avec les trois unités de la Classe Bellerophon (Bellerophon, Superb Temeraire) qui se distinguaient notamment par une artillerie secondaire plus puissante (102mm au lieu de 76.2mm).

Le Bellerophon est en service de 1909 à 1919 (démoli en 1923), le Superb de 1909 à 1919 (démoli en 1923) et le Temeraire de 1909 à 1918 (démoli en 1921)

Les Bellerophon étaient des navires de 18800 tonnes, mesurant 160.3ém de long sur 25.2m de large et un tirant d'eau de 9m, une vitesse maximale de 21/22 nœuds avec un armement principal identique à celui du Dreadnought mais une artillerie secondaire composée de 16 canons de 102mm.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Hms_st10
Le HMS Saint Vincent

La classe Saint Vincent est pour ainsi dire la copie, le décalque des Bellerophon, la course aux armements entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne de Guillaume II, petit-fils de la reine Victoria («bon sang ne saurait mentir») interdisait tout aventurisme technique et technologique.

Il y à tout de même des différences : canons de 305mm plus longs (50 calibres au lieu de 45), quatre canons de 102mm de plus, des machines plus puissantes et une coque légèrement plus longue pour compenser l'augmentation de poids.

Le Saint Vincent est en service de 1910 à 1921 (vendu à la démolition et démantelé), le Collingwood est en service de 1910 à 1921 et le Vanguard est en service du 1er mars 1910 au 9 juillet 1917, jour où il explosa accidentellement en rade de Scapa Flow provoquant la mort de 804 hommes ne laissant que deux survivants.

Les Saint Vincent étaient des navires de 19454 tonnes standard, mesurant 163.4m de long sur 25.6m de large et un tirant d'eau de 8.5m, une vitesse maximale de 21 nœuds et un armement constitué de dix canons de 305mm en cinq tourelles doubles et vingt canons de 102mm.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Hms_ne10
Le HMS Neptune

Les Saint Vincent sont suivis par l'unique HMS Neptune mis en service en janvier 1911 et qui se distinguait par une nouvelle organisation de l'artillerie principale avec deux tourelles arrières superposées, deux tourelles latérales décalées et une tourelle avant ce qui permettait sur le papier de tirer une bordée complète. Il est désarmé en septembre 1922 et démoli.

Le HMS Neptune était un navire de 20298 tonnes standard mesurant 166m de long sur 26m de large et un tirant d'eau de 8.2m, une vitesse maximale de 21 nœuds et un armement composé de dix canons de 305mm en cinq tourelles doubles et douze canons de 102mm.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Hms_co12
Le HMS Colossus

Initialement le Neptune devait être le premier d'une classe de trois mais finalement les architectes navals britanniques décidèrent de remettre l'ouvrage sur le métier. C'est l'acte de naissance de la Classe Colossus dont les deux unités (HMS Colossus et HMS Neptune) ont pour seul titre de gloire d'être les derniers dreadnought de la marine britannique, les quatre Orion étant d'ailleurs financés en même temps.

Le Colossus est en service de 1911 à 1921, devient ponton en 1923 avant d'être démoli en 1928 alors que son sister-ship est en service de 1911 à 1919, étant ironie de l'histoire vendu à un chantier de démolition allemand en 1921.

Les Colossus étaient des navires de 17853 tonnes standard, mesurant 166m de long sur 25.9m de large pour un tirant d'eau de 8.20m, une vitesse maximale de 21 nœuds  et un armement composé de dix canons de 305mm en cinq tourelles doubles  (une avant, deux latérales et deux arrières) et 16 canons de 102mm.

Si les britanniques espéraient décourager les autres pays par la construction du HMS Dreadnought, ils se trompent lourdement puisque très vite, les grandes marines vont mettre elles aussi sur cale des cuirassés à artillerie principale monocalibre (All Big Gun Battleship).

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Uss_mi24
Le USS Michigan (BB-27)

Les américains vont suivre en 1910 avec la mise en service des USS South Carolina (BB-26) et Michigan (BB-27). Les allemands complètent le podium avec les quatre unités de classe Nassau mis en service en 1909 et 1910.

Le Japon va mettre en service deux navires, les Kawachi et Settsu en 1912 suivis par l'Italie qui va donc précéder la France avec le Dante Alighieri conçu par Vittorio Cuniberti et mis en service en janvier 1913.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras28
Le cuirassé russe Gangut

La Russie va elle mettre en service en 1914 quatre navires de classe Gangut (Gangut Petropavlovsk Sevastopol et Poltava)

L'Autriche-Hongrie modernisa sa marine de guerre (Königliche und Kaiserliche Marine) en construisant une classe de quatre dreadnought, la classe Tegetthoff (Tegetthoff, Szent Istvan, Prinz Eugen et Viribus Unitis) mis en service entre 1912 et 1915.  

La France va donc boucler la boucle en 1913/14 avec les Courbet considérés souvent comme les moins bons des cuirassés type dreadnought. Auraient-ils pour autant démérité au combat ? C'est bien entendu difficile à dire tant une bataille navale est peuplée d'impondérables («A la guerre la première victime c'est le plan» selon l'axiome de Clausewitz), tant un navire est un élément d'un ensemble bien plus vaste. Sans oublier le traditionnel amour vache des historiens anglo-saxons pour le matériel venu de France (à croire que c'est nous qui avons gagné à Trafalgar  Mr. Green )

La classe Orion ou les premiers superdreadnought de la marine britannique
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Hms_or10
Le HMS Orion en 1918

Avant le premier conflit mondial la marine britannique avait une maxime, le Two Pounder plus ten ce qui signifiait que la marine britannique devait avoir un tonnage équivalent aux deux marines la suivant plus une marge de sécurité de 10%.

C'était un investissement colossal et seul le caractère insulaire du pays le permettait, Londres n'ayant pas à investir dans une grande armée de terre comme devait le faire son rival allemand.

Face à la concurrence étrangère, il fallait que la Royal Navy sortit de son statut de Belle Endormie par l'énergique John Arbutnot Fisher garde une longueur d'avance.

Comme le cuirassé était le capital ship des marines de l'époque, il fallait construire des navires plus gros, mieux protégés et surtout mieux armés.

Seulement voilà on ne pouvait pas augmenter indéfiniment le nombre de pièces surtout avec des tourelles doubles. Sans oublier qu'on évitait de superposer les tourelles à cause de l'effet de souffle.

La tourelle triple aurait pu être une solution mais elle n'était pas vraiment en odeur de sainteté en Grande-Bretagne, les seuls cuirassés britanniques à ne pas posséder des tourelles doubles étant les Nelson avec trois tourelles triples et les King George V de 1936 qui disposaient de deux tourelles quadruples et d'une tourelle double.

Augmenter le nombre de tourelles était problématique en raison de plusieurs facteurs : augmentation excessive du déplacement, nécessité d'une protection toujours plus longue et surtout des champs de tir trop limités.

Très vite les britanniques choisirent d'augmenter le calibre, passant du 305 au 243mm, pardon du 12 au 13.5 pouces, les cuirassés concernés _la classe Orion_ disposant de cinq tourelles doubles de 343mm (deux avant, une centrale et deux arrières).

Le HMS Orion est en service de 1912 à 1922 (démoli en 1923), le HMS Monarch est en service de 1912 à 1921 (coulé comme cible en 1925), le HMS Conqueror est en service de 1912 à 1922 (démoli en 1922) et enfin le HMS Thunderer de 1912 à 1921 (navire-école jusqu'en 1926 puis démoli), cette carrière très courte s'expliquant par l'usure du premier conflit mondial et le traité de Washington qui imposa à la RN une réduction de sa flotte cuirassée.

Les Orion étaient des cuirassés de 22000 tonnes standard, mesurant 177.1m de long sur 27m de largeur et un tirant d'eau de 7.6m, une vitesse maximale de 21 nœuds et un armement composé de dix canons de 343mm en cinq tourelles doubles et 16 canons de 102mm

Les autres marines vont suivre l'exemple britannique en choisissant un calibre approchant de celui des Orion à l'exception des allemands qui passèrent du 280 au 305mm.

C'est ainsi que les américains passèrent du 305 au 356mm, les russes du 305 au 356mm, les japonais du 305 au 356mm, les austro-hongrois du 305 au 350mm (même si les cuirassés concernés ne verront pas le jour) et les français du 305 au 340mm pour nos unités de classe Bretagne.

A SUIVRE

_________________
"Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")


Dernière édition par clausewitz le Jeu 30 Jan 2020, 15:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMer 22 Jan 2020, 15:05

Le Programme naval de 1912
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Progra13
Schéma du programme naval 1912. Comme souvent ce genre de programme en France ne sera pas mené à son terme

Une puissante flotte cuirassée pour la France

Si la France à été la nation initiatrice du cuirassé avec La Gloire d'Henri Dupuy de Lôme, elle à été rapidement déclassée par d'autres nations notamment la perfide Albion.

Ce déclassement à de multiples raisons qu'elles soient géographiques, idéologiques ou encore industrielles.

Géographiques car la France par son histoire n'est ni une puissance insulaire comme la Grande-Bretagne ni comme une puissance continentale comme la Russie. De plus la menace vient de l'est, une frontière sans obstacle naturel majeur et infranchissable comme au sud (Pyrénées) et au sud-est (Alpes) sans oublier l'Atlantique à l'ouest. Impossible donc de «sacrifier» son armée de terre pour investir massivement dans une marine de guerre.

Politiques car nos élites n'ont que rarement compris l'importance d'une puissante marine de guerre capable de rivaliser avec les puissances majeures du moment. Certes la France à posséder à plusieurs reprises des marines numériquement très fortes mais leur utilisation à été obérée par une stratégie absente ou déficiente voir un personnel plus attaché à l'apparence qu'à l'efficacité (notamment sous l'Ancien Régime).

Stratégiques en raison d'une géographie délicate à gérer qui rendait difficile une stratégie claire et cohérente de l'emploi des forces navales.

Idéologiques avec notamment la «Jeune Ecole» qui considérait le cuirassé comme une création du passé et qu'il fallait privilégier le torpilleur. Les navires de ligne français étaient toujours plus petits et la construction très lente les rendaient obsolètes au moment de la mise en service. Quand la France abandonna cette idéologie contestable et contestée, il était trop tard pour redresser totalement la barre.

Techniques enfin car l'industrie française à toujours souffert de faiblesses pour produire vite, bien et en grande quantité du matériel militaire. Certes la France ce n'était pas les Etats-Unis mais notre pays à souvent peiné à produire les armes nécessaires.

Dans le domaine des constructions navales, l'absence de formes de grande taille rendait impossible la construction de cuirassés aussi imposants que ceux alignés par les anglais ou par les allemands. Des efforts seront menés mais ils seront insuffisants.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les Courbet on été parmi les derniers dreadnought construits et surtout parmi ceux considérés comme les moins bons encore que ce jugement est probablement biaisé par l'historiographie anglo-saxonne qui à tendance à être plutôt peau de vache qu'amour vis à vis des navires français.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras29
Le cuirassé Patrie et ci-dessous le cuirassé Danton
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Danton11

Après les errements de la jeune école, la France revient à de plus saines conceptions en matière de cuirassés avec des pré-dreadnought qui n'avaient rien à envier avec leurs homologues étrangers (classe Patrie/Republique et classe Danton) puis des cuirassés à artillerie monocalibre, les Courbet,les Bretagne en attendant les Normandie et les Lyon sans oublier les projets encore dans les limbes.

Partie en retard, la France doit donc mettre les bouchées double pour peut être pas rattrapé la Grande-Bretagne ou l'Allemagne mais faire bonne figure sur le papier alors qu'en théorie l'Italie doit joindre ses forces à l'Autriche-Hongrie en Méditerranée.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) August11
L'amiral Boué de Lapeyrère

Le 24 juillet 1909, l'amiral Boué de Lapeyrère est nomé ministre de la Marine et s'attache aussitôt à préparer les instruments nécessaires à la formidable montée en puissance de la marine nationale, montée en puissance rendue nécessaire par la course aux armements navals entre la Grande Bretagne et l'Allemagne.

Quittant le ministère le 3 novembre 1910, c'est en temps que commandant en chef de l'Armée Navale (août 1911-1916) que l'amiral allait voir le vote le 30 mars 1912 de la loi-programme qui définissait le format que la Royale devait atteindre au début des années vingt :

-28 cuirassés d'escadre
-10 éclaireurs d'escadre
-52 torpilleurs de «haute mer»
-10 bâtiments pour divisions lointaines
-94 sous marins.

Sur les 28 cuirassés d'escadre (chiffre qui aurait pu être porté à 36 si l'amendement d'un député M. de Lanessan avait été accepté), 11 étaient déjà en service, de tous de type prédreadnought : les deux Patrie, les quatre Liberté et les six Danton.

Il restait donc 17 cuirassés type dreadnought à construire : deux devaient être mis en chantier en 1910 et 1911, trois en 1912, deux en 1913 et 1914, quatre en 1915 et deux en 1917.

Très vite, les tensions internationales et la crainte d'un déclassement poussa les autorités politiques à accélérer la construction de ces navires.

C'est ainsi qu'en 1913, la marine fût autorisé à mettre en chantier quatre cuirassés et si un seul navire devait être mis en chantier en 1914, il le serait dès le 1er janvier et non le 1er octobre.

4 cuirassés auraient été mis en chantier en 1915, 2 en 1917, 2 en 1919, 2 en 1920, 4 en 1921 et 2 en 1922 ce qui aurait donné en 1925, une marine composée de 24 cuirassés type superdreadnought (3 Bretagne, 5 Normandie, 4 Lyon soit 12 navires plus cinq navires d'un type non identifié, peut être des croiseurs de bataille) auxquels se seraient ajoutés les quatre dreadnought type Courbet.

Malheureusement pour la France, la réalisation de ce programme est bouleversé par le début du premier conflit mondial. A cette époque, les trois Bretagne étaient sur le point d'être mis en service (1915 pour le Bretagne et le Provence, 1916 pour le Lorraine) et les Normandie en construction mais mis à part le Béarn transformé en porte-avions, aucun Normandie n'allait être mis en service.

Les quatre Lyon (Lyon,Lille,Tourville,Duquesne) ne seront même pas mis sur cale et les autres projets pour arriver à vingt-huit navires sont fauchés en plein vol.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Classe48
Plan d'un cuirassé type Normandie et ci-dessous un plan général d'un cuirassé type Lyon
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bb_lyo12

Classe Courbet

Les cuirassés de classe Courbet ont été conçus sous la direction de l'ingénieur en chef H. Lyasse qui en 1910 à succédé à la tête de la Section Technique des Constructions Navales (STCN) à l'ingénieur L'Homme.

Les nouveaux cuirassés français marquent une nette rupture avec les navires précédents en terme de tonnage. Aux 18000 tonnes des Danton les nouveaux navires affichent un tonnage de 23500 tonnes soit un gain de 30%.

Le schéma de coque est classique et l'armement ressemble à celui du cuirassé brésilien Minas Gerais. Le calibre de l'artillerie principale reste classique pour la Royale avec le 305mm déjà présent sur les derniers pré-dreadnought.

Les douze canons sont répartis en six tourelles doubles installées à l'avant (deux), à l'arrière (deux) _à chaque fois superposées_ et deux installées latéralement au milieu. L'armement secondaire est composé de 22 canons de 138mm installés classiquement en casemates. On trouve également quatre canons de 47mm et quatre tubes lance-torpilles de 450mm, des tubes lance-torpilles sous-marins.

En ce qui concerne la protection, elle est étendue pour protéger de l'effet des obus explosant au dessus mais aussi sous l'eau. Elle est revanche moins épaisse que sur les cuirassés américains et britanniques qui avaient eu une ceinture qui s'étendait moins sous la flottaison.

Les quatre navires sont baptisés Courbet, Jean Bart,Paris et France. Leur construction est répartie entre quatre chantiers différents, deux arsenaux (Brest pour le Jean Bart, Lorient pour le Courbet) et deux chantiers privés appartenant à «l'industrie» (Forges et Chantiers de la Méditerranée [FCM] à La Seyne sur Mer pour le Paris et les Ateliers et Chantiers de la Loire [ACL] de Saint-Nazaire pour le France).

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Courbe20

-Le Courbet est mis sur cale à l'Arsenal de Lorient le 1er septembre 1910 lancé le 23 septembre 1911et  admis au service actif le 19 novembre 1913. Bloqué en Grande-Bretagne après la défaite de la France en juin 1940, il sert de ponton-caserne au profit des FNFL avant d'être sacrifié comme brise-lames pour protéger un port artificiel en Normandie.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Jean_b16

-Le Jean Bart est mis sur cale à l'Arsenal de Brest le 15 novembre 1910 lancé le 22 septembre 1911 et admis au service actif le 19 novembre 1913. Vite usé, il devient ponton-école dès 1936 et le 1er janvier 1937, il est rebaptisé Océan pour libérer ce nom au profit du Richelieu n°2. Non sabordé le 27 novembre 1942, il est démoli à partir du 14 décembre 1945.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Paris_16

-Le Paris est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) à La Seyne sur Mer le 10 novembre 1911 lancé le 28 septembre 1912 et admis en service le 1er août 1914.

Saisi par les britanniques le 3 juillet 1940, il est utilisé par la marine britannique comme bâtiment-base au profit des chalutiers et des petits bâtiments. Il est rendu à la France à la fin de la guerre et rentre au pays le 21 août 1945. Il continue d'être bâtiment-base mais cette fois à Brest au profit de la flottille de la 2ème Région. Condamné le 21 décembre 1955, il est démoli à la Seyne sur Mer.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) France14

-Le (cuirassé) France est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) de Saint-Nazaire le 30 novembre 1911 lancé le 7 novembre 1912 et admis au service actif le 10 octobre 1914. Il coule le 25 août 1922 après avoir heurté une roche sous-marine près de Quiberon. L'épave sera démolie sur place.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Classe49

Caractéristiques Techniques de la classe Courbet

Déplacement :  Charge normale 23475 tonnes En surcharge 25579 tonnes

Dimensions : Longueur hors tout 166m (165m entre perpendiculaires) Largeur maximale de la  carène 27m  Tirant d'eau en charge normale (moyenne) 8.66m à l'avant 9.04m à l'arrière

Propulsion :  Quatre turbines à attaque directe Parsons alimentées en vapeur par vingt-quatre chaudières Belleville (Niclause pour le Courbet) développant 28000ch et entraînant quatre hélices à quatre pales de 2.94m chacune. Les chaudières marchaient au charbon, la capacité pouvait varier de 906 à 2700 tonnes.

Performances : Vitesse maximale 21 nœuds Vitesse de croisière 14 nœuds Distance Franchissable 4200 miles nautiques à 10 nœuds 1140 miles nautiques à 20 nœuds

Protection :

-Ceinture cuirassée inférieure de 270mm d'épaisseur au milieu du navire mais de seulement 180mm aux extrémités, ceinture de 4m de hauteur.

-Ceinture cuirassée supérieure de 4.50m de haut montant jusqu'au deuxième pont de 180mm d'épaisseur protégeant toute la partie centrale du bâtiment entre les deux tourelles axiales inférieures (tourelle I à l'avant et tourelle VI à l'arrière) y compris les casemates de 138mm.

-Les ponts sont blindés avec de haut en bas le 2ème pont (30mm), le 1er pont (30mm également), le pont principal (12mm) et le 1er faux-pont (40mm)

-Les tourelles de 305mm étaient blindées à 320mm, les barbettes à 280mm et le blockhaus à 300mm

Direction de tir :

-Initialement deux télémètres à coïncidence de 2.74m de base sur pivot, disposés chacun au centre d'un petit abri blindé en forme de baignoire installé sur le toit du blockhaus.

-Chaque tourelle possédait un télémètre à coïncidence de 1.37m de base par tourelle pour permettre à chaque tourelle de tirer en autonomie. Ces télémètres étaient montés sous coupoles blindées sur l'arrière du toit de chaque tourelle de 305mm.

-La conduite de tir est moderne avec transmission électrique à recopie sans lecture Le Comte-Aubry, conjugateur graphique Le Prieur et correcteurs mécaniques de distance et de dérive.

-Deux projecteurs de 750mm (une sur la passerelle supérieure avant en arrière et au dessus du blockhaus et des télémètres d'artillerie principale, une sur une hune basse du mat arrière).

-Huit projecteurs de 900mm montés sur rails sur le 2ème pont

Armement : douze canons de 305mm en six tourelles doubles (deux à l'avant, deux latérales et deux à l'arrière), vingt-deux canons de 138mm en casemates latéraux, quatre canons de 47mm modèle 1902 (remplacés ultérieurement par des canons de 75mm antiaériens) et quatre tubes lance-torpilles de 450mm sous-marins

Equipage : En temps normal 1115 officiers et marins Avec Amiral et personnel de majorité : 1187 hommes


Genèse des Bretagne
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag10

Comme nous venons de le voir, les français ont pris beaucoup de retard dans la constitution d'une puissante flotte de cuirassés. Voilà une des raisons qui explique pourquoi après une seule classe, la France passe directement au superdreadnought sous la forme des cuirassés de classe Bretagne.

Ces derniers si ils avaient été allemands auraient d'abord été connus comme Ersatz Carnot, Ersatz Charles Martel et Ersatz Liberté puisqu'ils étaient destinés à remplacer ses trois cuirassés, le dernier ayant explosé dans le port de Toulon le 25 septembre 1911 (210 morts).

Sans le déclenchement du premier conflit mondial, la Royale aurait même pu mettre en ligne quelques uns des plus puissants cuirassés du monde avec les cinq Normandie à douze canons de 340mm en trois tourelles quadruples et que dire des Lyon qui disposaient de quatre tourelles quadruples de 340mm soit seize pièces.

Concevoir un cuirassé puissant c'est bien mais il faut tenir compte des infrastructures et dans ce domaine la France à toujours été handicapé par des cales trop petites ou des formes de radoub pas assez longues.

Il fallait donc ruser et cela explique le choix de la tourelle quadruple pour les Normandie (au nombre de cinq pour permettre de réaliser deux divisions homogènes sur le plan de l'artillerie avec les Bretagne) et les Lyon.

Pour les nouveaux cuirassés, le STCN et plus précisément l'ingénieur générale Doyère du Génie Maritime reprend la même coque et la même propulsion mais décide d'augmenter le calibre à 340mm ce qui nécessite de réduite à dix le nombre de pièces.

En effet si les Bretagne avaient conservé la même disposition que les Courbet, ils auraient déplacé 3000 tonnes de plus ce qui aurait nécessité d'agrandir la coque avec désormais un problème d’infrastructure. Voilà pourquoi l'artillerie principale à été réduite de douze à dix. Il fallut également réduire la protection de quelques millimètres.

La disposition de l'artillerie principale change avec une seule tourelle centrale au lieu de deux latérales ce qui permet de tirer une bordée complète à tribord ou à bâbord.

L'armement secondaire est identique avec des canons de 138mm en casemates mais aussi des canons de 47mm et de 75mm, ces derniers devant assurer la défense contre-avions.

Tout comme les Courbet, les Bretagne ont des défauts comme un appareil évaporatoire dépassé puisque marchant au charbon (alors que certains pays sont déjà passés au mazout), un avant trop lourd et une artillerie à l'élévation trop faible ce qui réduisait leur portée maximale.

Ces cuirassés sont donc baptisés du nom de régions françaises, belle tradition reprise par nos nouvelles frégates qui ont eu le bon goût d'avoir été baptisées avant les changements de nom (NdA vous imaginez sérieusement un communiqué commençant par «la frégate Grand Est à lancé ses missiles....»).

C'est ainsi que les trois seuls superdreadnought français ont été baptisés Bretagne, Provence et Lorraine. A notez que le cuirassé Provence à été mis sur cale avant son sister-ship Bretagne ce qui aurait du donner «classe Provence» mais l'histoire à retenu que ces trois navires forment la classe Bretagne.

Si les cuirassés Provence et Bretagne sont construits dans les Arsenaux (Lorient pour le premier et Brest pour le second), le Lorraine à été construire dans l'estuaire de la Loire, aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët.

Sans le déclenchement de la première guerre mondiale (qui perturba l'achèvement de ces navires en raison de la mobilisation d'ouvriers qualifiés et de l'utilisation des arsenaux pour produire au profit de l'armée de terre), les Bretagne auraient eu un frère grec.

Oui chers amis vous avez bien lu, la Grèce à faillit mettre en ligne un cuirassé identique au Bretagne qui aurait le premier cuirassé exporté par la France depuis les quelques navires de ligne vendus à la Russie au XIXème siècle.

Cette commande s'inscrit dans un contexte de course aux armements navals entre la Grèce et l'Empire ottoman, l'acquisition d'une marine entraînant la riposte de sa rivale.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Vasile10
Le Vasilefs Konstantinos

Suite à la commande du Resadiye par Constantinople, Athènes commanda le Salamis auprès d'un chantier naval allemand. Les ottomans décident de racheter aux brésiliens leur cuirassé Rio de Janeiro (rebaptisé  Sultân Osmân-ı Evvel), Les grecs commandent un cuirassé à la France, cuirassé baptisé Vasilefs Konstantinos (roi Constantin).

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Salami10
Le Salamis

Ni le Salamis ni le Vasilefs Konstantinos ne seront achevés, le second nommé mis sur cale à Saint Nazaire le 12 juin 1914 voyant ses travaux stoppés en août 1914. S'en suit une dispute entre le chantier et son client, dispute qui ne s'acheva qu'en 1925, les éléments mis sur cale étant envoyés à la ferraille.

Les chantiers constructeurs

-Arsenal de Lorient
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Lorien16
Lorient en 1910

Bien que ce site ait été peuplé dès la préhistoire, la ville de Lorient à été fondée officiellement en 1666 sous le nom de L'Orient sous l'impulsion de Colbert qui voulait dôter la Compagnie Française pour le commerce des Indes Orientales créée le 27 août 1664 d'une base de départ. Une corderie est inaugurée en 1676.

Lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697), le chantier naval implanté à L'Orient est réquisitionné par la marine royale, marquant le début de la présence de la marine nationale sur le site bientôt connu sous le nom d'Arsenal Royal de Lorient.

Pendant longtemps cependant, le port vivote, reste chétif. Des travaux sont bien menés avec la création d'un avant port et d'un bassin à flot entre 1839 et 1848 qui suivent les travaux de modernisation menés dans l'enceinte de l'Arsenal avec une forme de radoub et une cale couverte.

Il  était cependant dit que Lorient, 26ème port commercial de France en 1860 ne serait jamais un port majeur en dépit des efforts de la chambre de commerce et l'essentiel (pour ne pas dire la totalité) de l'activité maritime serait celle de l'Arsenal.

Longtemps, l'Arsenal de Lorient va mener des constructions neuves et des entretiens mais la loi du 3 avril 1926 fait de l'établissement morbihanais un établissement consacré aux constructions neuves. Il assure également les essais officiels des navires construits sur la façade atlantique (Bordeaux, Saint-Nazaire et Nantes).

Le site original situé donc sur la confluence Scorff-Blavet dispose d'une forme de radoub (utilisée également pour l'armement des navires) de 240m de long sur 28m de large accompagnée de  deux cales, les cales n°4 et n°7 qui mesurent 175m de long sur 20m de large. On trouve également deux autres bassins de carénage.

Sur la rive orientale du Scorff nous trouvons la forme dite de Lanester, une forme de 240m de long sur 30m de large. Elle est accompagnée de trois cales en l'occurence la n°1 (couverte 230m de long sur 32m de large), la n°2 de 195m de long sur 28m de large et la n°3 de 175m de long sur 25m de large.

Durant le second conflit mondial, le site fût transformé par la construction d'une base sous-marine pour les U-Boot. La ville est rasée par les bombardements alliés laissant la base sous-marine quasiment intact.

Le site à été reconstruit après guerre, Lorient étant à la fois un arsenal et une base opérationnelle avec notamment une escadrille de sous-marins.

La base navale ferme en 1995 dans le cadre du programme OPTIMAR mais les installations d'entretien et de construction restent opérationnelles, étant désormais le seul site de Naval Group à pouvoir produire des navires de surface avec actuellement la fin du programme FREMM et le début du programme FDI (Frégate de Défense et d'Intervention) composé de cinq frégates de classe Amiral Ronar'ch sans oublier des constructions pour l'export en l’occurrence les corvettes de classe Gowind.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras30
Le cuirassé Gascogne (classe Normandie) en 1921 en route vers la démolition

En ce qui concerne les cuirassés, le site morbihanais à construit successivement le Hoche, le Brennus, le Bouvet, le Saint Louis, le Mirabeau, le Courbet et le Provence. Le cuirassé Gascogne (classe Normandie) lancé le 20 septembre 1914 mais qui ne sera jamais achevé, la coque étant vendue le 14 septembre 1923 à la Société d'Entreprise et de Produits Métallurgiques de l'Ouest pour démantèlement.

-Arsenal de Brest
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Brest_12
La Penfeld en 1895

Les bases navales en particulier et les ports en général ne sont pas installés n'importe où mais généralement dans des lieux accessibles et aisément défendables. Dans ce cas, le site de Brest est remarquable.

C'est comme si la nature avait tout fait que pour l'homme y implante une base ou un port important avec un vaste plan d'eau protégé des vents, un fleuve côtier pénétrant assez loin dans les terres ce qui facilite les communications avec son hinterland et surtout un accès très facile à défendre car le Goulet est non seulement étroit mais en plus, un haut fond oblige l'assaillant à serrer au nord ou au sud ce qui facilite l'action des batteries côtières.

Les premiers travaux commencent au milieu du 17ème siècle sous l'impulsion de Richelieu dont l'oeuvre pour la marine est souvent éclipsée par celle de Colbert et ne cesseront jamais jusqu'au 20ème siècle.

Un temps le grand ministre de Louis XIV privilégie le site de Rochefort sur Mer en Charente Maritime mais si ce site loin à l'intérieur des terres le met à l'abri d'une descente de la marine anglaise, l'envasement continuel de la Charente rend les manœuvres compliquées.

C'était donc écrit que Brest allait devenir la principale base navale française sur la côte Atlantique ou du Ponnant comme on disait à l'époque.

Le site de Brest est à la fois une base opérationnelle, un site d'entretien avec deux zones (le site de Laninon et la Penfeld) et une lieu de construction où sont généralement construites les plus grosses unités de la Royale comme les porte-avions, les cuirassés et les croiseurs (les unités plus légères étant généralement construites par les chantiers privées ou par l'Arsenal de Lorient).

On compte ainsi jusqu'à huit bassins ou formes de radoub, un seul sur la rive gauche de la Penfeld (bassin Tourville ou n°1), cinq sur la Penfeld et deux au Laninon (n°8 et 9).

Si vous comptez bien cela ne donne que huit tout simplement parce que le bassin n°5 n'à jamais existé (il aurait probablement été situé entre les bassins n°4 et n°7 dans la zone dite du Salou)

En 1938 des travaux pour une forme n°10 sont entamés au nord du bassin n°8 mais sont interrompus par l'armistice tout comme celui d'un nouveau bassin (le futur n°11) au sud du bassin n°9. Ces travaux ne sont pas repris après guerre.

Il était également prévu deux cales (une de 220m et une de 175m) pour permettre la construction de croiseurs et de contre-torpilleurs normalement construits pour les premiers à cale du Point du et pour les seconds à Lorient. Es-ce que cela voulait signifier une désaffectation de la cale du Point du Jour ou une volonté d'augmenter les capacités de construction ?

Personnellement je pencherai pour la seconde hypothèse. En effet durant la période 1939/40 les commandes sont nombreuses, les fonds ne manquent pas à la différence des goulets d'étranglement que constituent les faibles capacités des chantiers navals français qui n'ont su ou pu investir pour augmenter leurs capacités et réduire le délai entre la commande et la mise en service.

Si le BPC Tonnerre à été le dernier navire construit à Brest (et encore avec la partie avant construite à Saint Nazaire), de nombreux navires l'ont précédé.

En ce qui concerne les cuirassés, l'Arsenal de Brest à construit successivement le Neptune, le Charles Martel, le Charlemagne, le Gaulois, le Iena, le Suffren, le République, le Démocratie, le Danton, le Jean Bart, le Bretagne, le Dunkerque et le Richelieu.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras31
Le cuirassé Richelieu

D'autres cuirassés n'ont jamais été achevés qu'il s'agisse du Flandre de classe Normandie (lancé le 20 octobre 1914, vendu à la démolition le 14 juin 1923 et démantelée), du Duquesne de classe Lyon (jamais mis sur cale) ou encore du Clemenceau, la troisième unité de classe Richelieu dont l'achèvement fût stoppée par notre défaite militaire en juin 1940.

Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Chanti14
Vue actuelle du site des Chantiers de l'Atlantique

Les Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët ont vu le jour une première fois de 1862 à 1866 sous l'impulsion du constructeur écossais John Scott qui construisait des navires au profit des frères Pereire, propriétaires de la Compagnie Générale Transatlantique.

Après une tentative de reprise sans succès (Chantiers de l'Océan 1869-1870), l'histoire reprend définitivement en 1881 sous le nom de Chantiers et Ateliers de Penhoët. En 1900, les chantiers prennent le nom de Société des Chantiers et Ateliers de Saint-Nazaire – Penhoët.

En 1955, ils fusionnent avec les Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) voisins donnant naissance aux Chantiers de l'Atlantique, un nom historique repris en 2019 après une parenthèse de quelques années sous un nom norvégien (Aker Yards) puis sud-coréen (STX).

Le chantier de Penhoët va construire essentiellement des paquebots (qui fait encore la fortune de Saint-Nazaire mais qui inquiète aussi car une telle dépendance pourrait provoquer une perte de savoir faire et rend le chantier vulnérable à un brusque retournement du marché de la croisière) mais aussi des navires militaires.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras32
Le cuirassé Jean Bart est le dernier cuirassé construit en France presque un siècle après La Gloire

On trouve par exemple des torpilleurs, des contre-torpilleurs, des croiseurs et même des cuirassés puisque le chantier nazairien à construit le Diderot, le Lorraine et le Jean Bart en liaison avec les ACL.

A SUIVRE

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MessageSujet: Vent debout   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMer 22 Jan 2020, 15:47

Citation :
Le Programme naval de 1912 CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Progra13 Schéma du programme naval 1912. Comme souvent ce genre de programme en France ne sera pas mené à son terme […]

-Arsenal de Brest CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Brest_12 La Penfeld en 1895

Les bases navales en particulier et les ports en général ne sont pas installés n'importe où mais généralement dans des lieux accessibles et aisément défendables. Dans ce cas, le site de Brest est remarquable.

C'est comme si la nature avait tout fait que pour l'homme y implante une base ou un port important avec un vaste plan d'eau protégé des vents, un fleuve côtier pénétrant assez loin dans les terres ce qui facilite les communications avec son hinterland et surtout un accès très facile à défendre car le Goulet est non seulement étroit mais en plus, un haut fond oblige l'assaillant à serrer au nord ou au sud ce qui facilite l'action des batteries côtières. […]
La rade de Brest est en effet accessible et très facile à défendre.
Mais ce n'est pas là, la (seule) finalité d'un port de guerre. Il doit aussi et surtout permettre la rapide mise en ligne de la Flotte qui s'y trouve abritée. Et donc sa sortie tactique et opérationnelle.

Et, à cet égard, à l'époque de la marine à voile, la position de Brest n'était pas idéale. La sortie du Goulet est en effet exposée aux vents dominants. L'appareillage de la Flotte se faisait donc, les trois quarts du temps avec le vent debout, obligeant alors à tirer des bords, en allures vulnérables. Cependant que l'ennemi (héréditaire…  affraid ) pouvait nous attendre tranquillement à la sortie, avec l'avantage du vent et de la mer. Et celui de pouvoir dégommer tout à loisir chaque unité de la ligne de file sortante.
Ces inconvénients ont toutefois été bien atténués avec l'apparition de la propulsion mécanique.


Dernière édition par DahliaBleue le Mer 22 Jan 2020, 16:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMer 22 Jan 2020, 16:05

DahliaBleue a écrit:
Citation :
[justify]Le Programme naval de 1912 CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Progra13 Schéma du programme naval 1912. Comme souvent ce genre de programme en France ne sera pas mené à son terme […]

-Arsenal de Brest CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Brest_12 La Penfeld en 1895

Les bases navales en particulier et les ports en général ne sont pas installés n'importe où mais généralement dans des lieux accessibles et aisément défendables. Dans ce cas, le site de Brest est remarquable.

C'est comme si la nature avait tout fait que pour l'homme y implante une base ou un port important avec un vaste plan d'eau protégé des vents, un fleuve côtier pénétrant assez loin dans les terres ce qui facilite les communications avec son hinterland et surtout un accès très facile à défendre car le Goulet est non seulement étroit mais en plus, un haut fond oblige l'assaillant à serrer au nord ou au sud ce qui facilite l'action des batteries côtières. […]
La rade de Brest est en effet accessible et très facile à défendre.
Mais ce n'est pas là, la (seule) finalité d'un port de guerre. Il doit aussi et surtout permettre la rapide mise en ligne de la Flotte qui s'y trouve abrité. Et donc sa sortie tactique et opérationnelle.

Et, à cet égard, à l'époque de la marine à voile, la position de Brest n'était pas idéale. La sortie du Goulet est en effet exposée aux vents dominants. L'appareillage de la Flotte se faisait donc, les trois quarts du temps avec le vent debout, obligeant alors à tirer des bords, en allures vulnérables. Cependant que l'ennemi (héréditaire…  affraid ) pouvait nous attendre tranquillement à la sortie, avec l'avantage du vent et de la mer. Et celui de pouvoir dégommer tout à loisir chaque unité de la ligne de file sortante.
Ces inconvénients ont toutefois été bien atténués avec l'apparition de la propulsion mécanique.

Merci de cette précision. J'ignorai totalement. En parlant de vents, le pire c'est en Manche où l'absence d'un port bien abrité à été un handicap durable pour la Royale, les anglais ayant les meilleurs ports sur leur côte méridionale.

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMer 22 Jan 2020, 19:05

clausewitz a écrit:
En parlant de vents, le pire c'est en Manche où l'absence d'un port bien abrité à été un handicap durable pour la Royale, les anglais ayant les meilleurs ports sur leur côte méridionale.

Bonsoir,
En fait, les Godons n'étaient pas, aussi, gâtés que çà, hormis Portsmouth et l'estuaire de la Tamise, en aval de Londres, le reste était constitué de mouillages abrités. La sortie de l'estuaire de la Tamise était, elle-aussi, tributaire des vents, du flux et du reflux  et, si on en sortait assez facilement, le retour s'avérait souvent beaucoup plus compliqué. Durant le Blocus de Brest,  le retour (à la voile!) au mouillage pouvait, selon les vents favorables ou non, allègrement varier de 5 jours à 3 semaines! CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Coscorro

En plus, durant les Guerres de la Révolution & l'Empire, en raison de la méthode de recrutement de la RN, la "Presse", il ne valait mieux pas que les bâtiments viennent accoster à un quai "grand-briton", car, dans les heures qui suivaient, la moitié de leurs équipage se seraient égayés comme des volées de moineaux, d'où, par exemple, les mouillages "paumés" du Nore ou de Spithead, où les désertions pouvaient être contrôlées. La désertion a, certes, elle-aussi, existé, de manière assez mineure, dans la Marine Française, mais le risque (permanent) n'avait eu, en aucun cas, l'importance de celui qui pouvait menacer la RN.

Cà explique, aussi, au passage, l'importance, pour les Brits, en Europe, de Gibraltar et de Mahon (Ile de Minorque, dans les Baléares), avec, en Méditerranée, l'épouvantail que pouvait constituer notre superbe port militaire de Toulon.

Une fois débarrassée des contraintes de la voile, grâce à la vapeur, la RN avait retenu Scapa Flow pour le mouillage de la Home Fleet. Précédemment, la baie avait, déjà, servi de mouillage, mais elle était, tellement paumée qu'elle n'avait eu guère d'utilité, jusqu'à ce que la Kaiserliche Marine ne devienne une menace.

En France, il n'y avait pas que Brest ou Toulon, car Rochefort, Lorient, Nantes & Bordeaux étaient, eux-aussi, des ports de guerre, sans oublier Saint-Malo et autres ports "secondaires", même si, pour ces derniers, il y avait, souvent, un problème de tirant d'eau (à marée basse!). Cherbourg était un vieux projet de Colbert, réactivé par Napoléon, et, surtout, un majeur dressé pour narguer la Perfide Albion, car, hormis, peut-être, nos ports de La Manche, entre le Havre et Dunkerque, il était le plus proche des grands mouillages militaires britanniques. CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Drapeau2
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyVen 24 Jan 2020, 18:49

CARRIERE OPERATIONNELLE

Le Bretagne
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras33
Le cuirassé Bretagne en 1925

Présentation

-Le cuirassé Bretagne est mis sur cale à l'Arsenal de Brest le 22 juillet 1912 lancé le 21 avril 1913, armé pour essais le 1er mars 1915.

Il quitte alors Brest pour Toulon où il doit réaliser ses essais. Il appareille le 6 juin 1915, fait escale à Gibraltar du 9 au 13 avant d'arriver dans le Var le 15.

Entre le 20 juillet et le 30 août 1915, le cuirassé Bretagne effectue des essais de machine. Les essais de l'artillerie débutent le 15 novembre 1915.

La clôture d'armement est prononcée le 29 novembre 1915 et le cuirassé est mis en service le 10 février 1916.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag11
Le Gwen ha Du ou le drapeau breton moderne (le drapeau historique est identique à celui de l'Angleterre à l'exception de la couleur, du noir en lieu et place du rouge)

Le premier superdreadnought français est le cinquième navire à porter le nom de cette région de l'ouest de la France. Territoire péninsulaire, cette région à d'abord été un royaume au IXème siècle puis un duché qui est rattaché à la France en 1532.

Devenue province du royaume de France, la Bretagne est divisée en cinq départements en 1790 : Finistère, Morbihan, Côtes du Nord (puis Côtes d'Armor), Ile et Vilaine et Loire Inférieure (puis Loire Atlantique).

L'actuelle région Bretagne ne regroupe que les quatre premiers départements, la Loire Atlantique appartenant à la Région Pays de la Loire en dépit du fait que Nantes à été la capitale du Duché de Bretagne, le château des Ducs de Bretagne se trouvant à Nantes et non à Rennes ou à Brest.

Depuis des décennies, des gens se battent pour obtenir la réunification de la Bretagne, sans succès jusqu'à présent.

Le cuirassé à canons de 340mm succède à un navire de ligne trois ponts de 110 canons datant de 1766 (rebaptisé Révolutionnaire en 1793 démoli en 1796), un navire à voile et à vapeur de 130 canons datant de 1855 (utilisé comme navire opérationnel jusqu'en 1865, transformé ensuite comme navire-école jusqu'en 1880).

Un navire de ligne de 90 canons, le Ville de Bordeaux (classe Ville de Nantes) est rebaptisé Bretagne quand il remplace le navire précédent comme navire-école en 1880, assumant ce rôle jusqu'en 1894 quand il est remplacé par un navire de ligne de 90 canons de classe Suffren,  le Fontenoy, un navire de 1858 qui est rebaptisé Bretagne, ce dernier nommé étant désarmé en 1892 et démoli en 1911.

Si un temps les porte-avions Clemenceau et Foch devaient être remplacés par deux porte-avions  à propulsion nucléaire baptisés Provence et Bretagne, si le sous-marin nucléaire d'attaque Saphir devait initialement être baptisé Bretagne, finalement le successeur de l'infortuné cuirassé sera une frégate anti-sous-marine de classe Aquitaine mise en service le 18 juillet 2018 et tout naturellement basée à Brest. De plus la région Bretagne est la marraine de la frégate.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Frzoga13
La frégate ASM Bretagne

Tout comme ses deux sister-ship, l'habitant de cette fière région à aussi eu le droit à un navire en l’occurrence non pas à un torpilleur de classe Le Fier dont la construction fût stoppée par notre défaite de juin 1940 (il était prévu quatorze torpilleurs de 1010 tonnes dont un baptisé Le Breton et un autre baptisé Le Provençal) mais à un escorteur rapide type....Le Breton, la troisième sous-série de classe Le Corse.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Er_le_10
L'escorteur rapide Le Breton

Le F-772 est mis sur cale à l'Arsenal de Lorient le 2 novembre 1954 lancé le 23 avril 1955 et mis en service le 20 août 1957. Désarmé le 23 décembre 1976, il est condamné le 29 novembre 1977 et après quasiment deux décennies comme brise-lames, il est coulé comme cible en compagnie de son sister-ship Le Vendéen lors de l'exercice Suroi-Nominex le 9 mai 1995.

Carrière opérationnelle

Premières années
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag10
Le cuirassé Bretagne au début de sa carrière opérationnelle. La preuve tous les canons de 138mm sont en place

Le cuirassé Bretagne s’entraîne intensivement à partir de Toulon du 20 janvier au 1er mai 1916. Le 4 mai 1916, le cuirassé quitte Toulon pour rallier l'Armée Navale mouillée en rade d'Argostoli le 7.

Le 10 mai 1916, le cuirassé Bretagne intègre la 1ère division de la 1ère escadre de ligne. Tout comme les Courbet, le Bretagne reste au mouillage en attendant une hypothétique sortie de la Köningliche und Kaiserliche Kriegsmarine, l'entrainement se faisant sur rade.

Suite à un problème mécanique, le cuirassé quitte Argostoli le 3 octobre pour Toulon où il arrive trois jours plus tard. Il est en réparations jusqu'au 19 quand il reprend la mer direction Corfou _nouveau mouillage de l'Armée Navale_ où il s’entraîne jusqu'à la fin de l'année.

L'année 1917 est aussi monotone que la précédente. L'entrainement sur rade se poursuit avec des difficultés en matière de personnel, les équipages des cuirassés fournissant officiers, officiers mariniers et matelots pour armer les navires ASM nécessaires ce qui à un impact moral sur les marins restants qui ont l'impression d'être des marins de deuxième zone. Du 12 novembre au 6 décembre 1917,il subit un petit carénage à Malte avant de rentrer à Corfou.

Le 28 novembre 1918, le cuirassé Bretagne arrive à Toulon et entre à l'Arsenal de Toulon pour entretien. Le 15 février 1919, le cuirassé est placé en disponibilité armée préparatoire à une grande refonte, les travaux débutant le 12 juin 1919.

Cette refonte va l'immobiliser durant toute l'année 1920, le cuirassé n'effectuant que deux sorties aux Salins d'Hyères et une à Golfe Juan, ces trois sorties ayant lieu au printemps.

Il entame ses essais à la mer à partir du 14 janvier 1921, l'entrainement ayant lieu de mars à mai au large de Provence.

Le 6 juin 1921, le vice-amiral Salaün met sa marque sur le Bretagne pour une croisière de l'escadre dans l'Atlantique et en Manche du 28 juin au 16 septembre. De nombreux escales ont lieu que ce soit à Mers-El-Kebir du 30 juin au 1er juillet, à Saint-Nazaire du 7 au 9, à Port Haliguen du 9 au 10, à Brest du 11 au 20, à Saint-Vaast-La Hougue du 21 au 22, au Havre du 22 au 28 avec une revue navale en baie de Seine le 25, revue navale à laquelle participent les croiseurs Pittsburg et Dauntless, le premier étant américain et le second britannique.

Les escales de courtoisie se poursuivent : Dunkerque (29 juillet au 1er août), Calais (1er au 2), Boulogne (2 au 3), Cherbourg (4 au Cool, Saint-Malo (9 au 11), Saint-Quay-Portrieux (11 au 12), Brest (13 au 26), Lorient (27 au 29), les Sables d'Olonnes du 29 au 31,La Pallice du 1er au 3 septembre, Royan (3 au 5), Tanger (9 au 11), Oran (12 au 14), l'Escadre étant de retour à Toulon le 16 septembre 1921.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag11
Le cuirassé à Bretagne à perdu ses canons de 138mm avant débarqués car inutilisables par mer un peu formée

L'année 1922 commence par un entrainement de routine, routine perturbée si l'on peut dire par une visite d'une escadre britannique dans la superbe rade naturelle de Villefranche du 18 février au 2 mars, le Bretagne rentrant à Toulon le 6 mars pour un petit carénage qui se termine le 27.

Du 29 mars au 5 mai, le premier superdreadnought français prend la tête de l'Escadre pour la traditionnelle croisière de printemps qui conduit les navires français en Afrique du Nord et en Corse. Ce n'est pas une simple croisière d'agrément, c'est une croisière d'entrainement avec des escales de repos mais aussi de promotion de la Royale.

Les navires français font ainsi escale à Oran du 31 mars au 2 avril, Casablanca du 5 au 9, Rabat le 9, Oran du 11 au 17, Alger du 18 au 24 avec le 19, une revue navale en présence du président de la République Alexandre Millerand, Philippeville du 25 au 26, Bône le 26, Bizerte du 27 avril au 3 mai et enfin Ajaccio le 4 mai avant de rentrer à Toulon le lendemain.

Dès le 6, l'escadre reprend la mer pour des exercices au large des côtes provençales et des côtes corses, la sortie se terminant le 30 juin, le cuirassé Bretagne et les navires sous ses ordres participant dans les ports de l'île de Beauté à la semaine de la Ligue Maritime du 14 au 23 juin.

Le 28 juin, il effectue son école à feu en compagnie du France avec pour cible la coque de l'ancien cuirassé austro-hongrois Prinz Eugen (classe Viribus Unitis).

Décidément actif, le Bretagne quitte à nouveau Toulon le 18 juillet en compagnie des cuirassés Paris et France (3ème division de ligne) direction La Manche et l'Atlantique. Les trois cuirassés font escale à Oran les 20 et 21 juillet, à Brest du 26 juillet au 4 août, à Saint-Quay-Portrieux du 5 au 7, Cherbourg du 8 au 10, Saint-Vaast-La-Hougue du 10 au 11, Quiberon du 23 au 31 (au cours de laquelle le France est perdu sur une roche sous-marine inconnue le 26), Oran du 4 au 6 septembre avant de rentrer trois jours plus tard à Toulon.

Après deux courtes sorties aux salins d'Hyères, le cuirassé est immobilisé pour un petit carénage du 12 décembre 1922 au 8 janvier 1923.

Du 16 janvier au 18 avril 1923, les cuirassés Bretagne et Lorraine s’entraînent au large des côtes provençales et corses.

Le 8 mai 1923, les cuirassés Bretagne, Courbet et Jean Bart appareillent de Toulon pour une croisière qui doit les conduire en Algérie et en Tunisie. Les trois navires de ligne font escale à Ajaccio du 9 au 11 mai, à Sousse du 13 au 16, à Bizerte du 17 au 22, à Bône du 23 au 24, à Philippeville du 24 au 26, à Bougie du 26 au 28, à Alger du 28 mai au 4 juin, à Mers-El-Kebir du 5 au 7 avant de rentrer à Toulon le 9 juin.

Du 20 au 26 juin, une partie de l'escadre sort de Toulon pour tenter d'intercepter un raider en l’occurrence le Lorraine rentrant du Levant.

Le 22 juin, le cuirassé Bretagne s'échoue sur une barre de sable dans le canal de Bizerte. Il à besoin de l'assistance de deux remorqueurs pour se sortir de cet embarras. L'inspection de la coque ne montrera aucune avarie.

Après une série de sorties locales jusqu'au 12 novembre, le cuirassé Bretagne appareille pour une croisière en compagnie de ses sister-ship avec lesquels ils forment la 1ère division de ligne. Les trois plus puissants cuirassés de notre marine font escale à Sfax du 15 au 17 novembre, à Sousse du 17 au 19 et à Bizerte du 19 au 22. ils sont de retour à Toulon le 24.

Après un premier semestre consacré à des sorties locales, le cuirassé qui avait été mis en disponibilité armée le 1er avril entre à l'Arsenal pour refonte le 2 juin.

Il va y être immobilisé jusqu'au 28 septembre et le 1er octobre repasse à effectifs complets. Du 7 octobre au 18 décembre, il sort mais uniquement pour des sorties locales.

En mars 1926, le cuirassé se rend en Corse, retrouvant l'escadre à Porto-Vecchio pour des tirs contre la terre.

Du 16 avril au 6 mai, il participe à des manœuvres navales qui le conduise à Alger du 16 au 19 avril, Bône du 20 au 21, Bizerte du 22 au 26, Malte du 27 avril au 1er mai et Ajaccio du 3 au 5 avant de rentrer le lendemain à Toulon.

L'inamovible ministre de la marine Georges Leygues, inspecte l'escadre et rend en Tunisie et à Malte à bord du Bretagne.

Du 8 mai au 15 juin 1926, il mouille aux Salins d'Hyères avant de participer du 17 au 22 juin à la Semaine Maritime et Coloniale de Sète.

Il sort pour entrainement à plusieurs reprises en juillet, en août et du 17 novembre au 17 décembre, des sorties locales d'entrainement sans événements saillants.

Le 1er janvier 1927, l'Escadre de la Méditerranée devient la 1ère Escadre (elle portait ce nom depuis sa création le 20 juillet 1921).

Après cinq premiers mois consacrés à l'entrainement local, le cuirassé Bretagne quitte Toulon en compagnie de l'Escadre du 2 juin au 28 juillet pour une croisière d'entrainement au large de l'Afrique du Nord.

Entre deux exercices, il fait escale à Mers-El-Kebir du 4 au 8 juin, à Rabat du 10 au 14, Casablanca du 14 au 20, Agadir du 21 au 22, Safi du 23 au 25, Tanger du 26 au 29, Mers-El-Kebir du 30 juin au 4 juillet, Alger du 6 au 15, La Goulette (le port de Tunis) du 17 au 19, Bizerte du 20 au 25 et enfin Porto-Vecchio le 27, l'Escadre et le Bretagne rentrant à Toulon le lendemain.

Le 10 octobre 1927, le cuirassé Bretagne appareille pour une nouvelle croisière direction la Tunisie, l'Algérie et la Corse. Le navire fait escale à Bizerte (14 au 19 octobre), Sousse (20 au 23), Philippeville (25 au 28), Ajaccio (30 octobre au 3 novembre) avant de rentrer le lendemain à Toulon.

Le 15 novembre 1927, il entre en refonte à l'Arsenal de Toulon. Cette refonte s'achève le 15 mai 1928 quand le cuirassé sort de l'Arsenal afin d'entreprendre différents essais et ce jusqu'au 12 juin. Le 13, il quitte Toulon pour retrouver le reste de l'escadre à Brest le 22 après une escale à Mers-El-Kebir du 15 au 16. Il est à nouveau à l'Arsenal de Toulon du 17 août au 9 octobre.

Après un entrainement élémentaire avec les autres cuirassés de sa division du 9 janvier au 29 avril, le cuirassé Bretagne participe à la sortie de la 1ère Escadre du 27 mai au 9 août avec des escales dans les ports nord-africains : Mers-El-Kebir du 30 mai au 5 juin et du 19 au 22 juin, Casablanca du 7 au 17 juin, Sète du 26 au 29, le Grau-du-Roi du 29 juin au 2 juillet (ces deux dernières escales s'inscrivant dans la «semaine maritime et coloniale»). Les navires français font ensuite escale à Port-de-Bouc du 2 au 4 juillet, L'Estaque du 10 au 16, Saint-Tropez du 16 au 18 et Golfe-Juan du 19 juillet au 9 août.

Du 16 octobre au 15 novembre 1929, il participe à la croisière d'automne de l'Escadre qui voit les navires français faire escale à Brégançon du 16 au 18, à Ajaccio du 19 au 23, à Bizerte du 25 octobre au 7 novembre, à Ajaccio à nouveau du 9 au 12 et à Golfe-Juan du 12 au 14. L'année se termine par trois sorties dans les eaux entourant Toulon entre le 2 et 13 décembre.

Un cuirassé dans les années trente
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag12
Ecole à feu pour notre cuirassé

Du 14 janvier au 19 mars, le cuirassé s'entraine au large des côtes provençales. Le 1er mai, il appareille de Toulon en compagnie des autres navires de la 1ère Escadre pour la croisière de printemps le long des côtes nord-africaines.

Comme un an sur deux, la 2ème Escadre venue de Brest participe à cet entrainement (les autres années c'est la 1ère Escadre qui se rend dans l'Atlantique). Après la première phase des exercices, le cuirassé relâche à Alger du 3 au 10 mai, une revue navale célébrant le centième anniversaire de l'expédition d'Alger est organisée au large de la capitale de l'Algérie.

Le cuirassé Bretagne rentre à Toulon le 14 juin après des escales à Mers-El-Kebir du 11 au 17 mai, à Bougie du 19 au 21), à Oran (le 22), à Fedala (25 au 27), Casablanca (27 mai au 9 juin).

Du 24 juin au 24 juillet, des sorties pour tirs réduits et divers exercices ont lieu. Le 1er octobre 1930, il est placé en disponibilité armée pour préparer une grande refonte.

Il passe l'année 1931 à préparer la grande refonte qui commence le 1er juillet 1932, les travaux étant menés à l'Arsenal de Toulon (artillerie) et pour les FCM de la Seyne sur Mer pour le reste des travaux à partir du 24 octobre.

Les travaux aux FCM se terminent le 1er novembre 1934 et le cuirassé retourne à Toulon pour terminer les travaux. Le navire est à nouveau disponible le 1er mai et affecté à la 2ème division de ligne de la 2ème escadre.

Atlantique plutôt que Méditerranée
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag13
Après l'avant, l'arrière à aussi perdu ses canons de 138mm

Le cuirassé quitte Toulon le 11 mai pour retrouver sa formation en manœuvre au large des Açores, faisant escale à Angra do Heroismo (17 au 20 mai), Funchal (22 au 27 mai), Casablanca (29 mai au 12 juin). Le cuirassé arrive à Brest avec le reste de l'escadre le 16 juin.

Le 27 juin 1935, il participe à une revue navale en présence du ministre de la Marine François Piétri et du vice-amiral Durand-Viel, chef d'état-major général. Les cinquante-six navires mouillés en cinq rangs en baie de Douarnenez sont passés en revue par les autorités embarquées sur le contre-torpilleur Gerfaut suivis par ses sister-ship Aigle et Vautour.

On trouve ainsi les cuirassés Bretagne et Provence, les croiseurs lourds Algérie Dupleix Duquesne Foch et Tourville, les croiseurs légers Duguay-Trouin et Lamotte-Picquet, les contre-torpilleurs Milan Epervier Valmy Bison Lion Jaguar Vauban Tartu Albatros Chevalier Paul Maillé-Brézé Vauquelin et Kersaint.

On trouve également les torpilleurs d'escadre L'Adroit Basque Foudroyant Orage Ouragan Bourrasque Tramontane Trombe Tornade Cyclone Simoun Mistral La Palme La Railleuse Forbin Brestois

Des Sous-marins participent également à cette revue navale en l’occurrence les Amphitrite Antiope Ariane Méduse Oréade Orphée La Psyché La Sibylle Pascal Henri Poincaré Poncelet Pasteur Persée Argo Achille et Centaure en compagnie du ravitailleur de sous-marins Jules Verne.

Les exercices d'entrainement au large de la Bretagne ont lieu jusqu'au 29 octobre quand il entre à l'Arsenal de Brest pour un grand carénage jusqu'au 3 décembre.

Le 16 janvier 1936, le cuirassé Bretagne et les autres unités de la 2ème division de ligne appareillent de Brest direction l'Atlantique central, arrivant à Dakar le 26. Le 7 février, les navires reprennent la mer pour rentrer à Brest, faisant escale à Casablanca du 12 au 18 puis à Vigo du 21 au 25, rentrant à Brest deux jours plus tard soit le 27 février 1936.

Le cuirassé s’entraîne en Manche du 17 au 31 mars puis au sud de la Bretagne du 4 au 15 mai avant de revenir en Manche du 8 au 23 juin. Entre ces exercices, le cuirassé fait escale dans les ports de la région.

Après trois sorties du 22 au 23 juin, du 21 au 24 juillet et du 15 au 23 octobre, le cuirassé va entrer en carénage à l'Arsenal de Brest.

Le 15 août 1936, la 2ème Escadre devient l'Escadre de l'Atlantique, les trois cuirassés Bretagne Provence Lorraine y formant la 2ème division de ligne.

Le cuirassé Bretagne reprend la mer le 9 janvier 1937 pour ses essais avant de participer à une croisière d'hiver dans un triangle Maroc-Sénégal-Cap Vert. La traversée se fait dans un temps très mauvais ce qui soumet les navires et leurs équipages à rude épreuve.

Il fait escale à Funchal du 19 au 22 janvier puis à Porto Praya du 27 au 28 janvier et à Dakar du 30 janvier au 9 février. Entre les escales les navires naturellement s’entraînent. Les navires remontent vers le nord, faisant escale à Casablanca du 15 au 19 février, Tanger du 20 au 22 février avant de rentrer à Brest le 26.

Après le reste de l'année consacrée à des entraînements locaux, le cuirassé Bretagne est mis en position de complément, entrant en grand carénage à l'Arsenal de Brest à partir du 17 décembre 1937.

Les travaux se terminent le 6 mai 1938 quand il revient sur rade. Le cuirassé est réarmé à effectifs complets le 1er octobre, sortant en mer à plusieurs reprises avant de retourner à l'arsenal pour des travaux complémentaires du 15 au 28 décembre 1938.

Du 18 janvier au 18 février 1939, le cuirassé Bretagne participe à la croisière d'hiver de l'Escadre de l'Atlantique, les navires faisant escale à Punta Delgada aux Açores du 23 au 27 janvier, Casablanca du 31 janvier au 8 février et à Oran du 10 au 13 février.

Une nouvelle croisière d'entrainement est exécutée du 12 avril au 8 mai en compagnie de son sister-ship Lorraine, les deux cuirassés relâchant à Tanger le 16 avril, à Gibraltar du 16 avril au 3 mai  et à Tanger du 4 au 5 mai.

Le 1er juillet 1939, la 2ème division de ligne quitte la 1ère Escadre de la Flotte de l'Atlantique pour la 2ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée, le cuirassé Bretagne quittant Brest le 3 juillet pour Toulon où il arrive le 22 après des escales à Casablanca du 6 au 12 juillet, à Tanger du 13 au 15 et à Mers-El-Kébir du 16 au 20.

Dès le mois d'août, les cuirassés de la 2ème division participent à des missions d'escorte du trafic commercial.

Une Seconde Guerre Mondiale aussi courte que tragique (septembre 1939-juillet 1940)
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag14
Le cuirassé Bretagne en Normandie

Le 3 septembre 1939, la seconde guerre mondiale éclate. Bien entendu le cuirassé Bretagne ignore qu'il ne lui reste que dix mois à vivre jour pour jour, moins d'un an avant de venir au fond de la rade de Mers-El-Kébir sous les obus de l'allié d'hier.

Après plusieurs séjours aux Salins d'Hyères, le Bretagne entre en grand carénage à Toulon à partir du 2 décembre 1939 et ce jusqu'au 3 mars 1940.

Le 10 mars 1940, il appareille au sein du groupe occasionnel baptisé Force X direction Halifax pour un transport d'or destiné à la fois à garantir le paiement des commandes d'armes et le mettre à l'abri des convoitises allemandes même bien entendu à l'époque personne n'imagine que dans à peine trois mois, la France va connaître la pire défaite militaire de son histoire.

Le cuirassé arrive à Halifax le 22 mars après avoir fait escale à Mers-El-Kébir. Il repart le 29 escortant des cargos transportant des avions en direction de Casablanca. Le cuirassé regagne Toulon le 10 avril 1940.

Le 15 avril 1940, les cuirassés Bretagne et Lorraine quittent Toulon pour rallier Oran où ils retrouvent le 18 leur sister-ship Provence. La 2ème division quitte l'Algérie le 26, fait escale à Alger du 27 au 29, mouillant en rade d'Alexandrie le 3 mai 1940.

Ils vont intégrer une nouvelle Force X destinée à attaquer les intérêts italiens en Méditerranée orientale. Cette force est placée sous le commandement du vice-amiral Godefroy.

Le cuirassé Bretagne ne va cependant pas s'attarder en Egypte. Dès le 20 mai, il quitte l'Egypte en compagnie de son sister-ship Provence laissant seul le cuirassé Lorraine.

Ce dernier, cadet de la fratrie ignore qu'il dit là adieu à ses ainés. Le Bretagne et le Provence arrivent à Mers-El-Kébir le 27 mai après une escale de ravitaillement à Bizertr du 23 au 25 mai, étant depuis le 24 placées sous les ordres du vice-amiral Gensoul, présent dans la future grande base navale française avec la flotte de l'Atlantique.

Les deux vétérans intègrent la Force de Raid qui initialement regroupait les navires les plus modernes de la flotte de l'Atlantique pour donner la chasse aux raiders allemands.

Elle était composée des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg, les croiseurs légers Marseillaise Jean de Vienne La Galissonnière (3ème DC) Georges Leygues Montcalm Gloire (4ème DC) ainsi que les contre-torpilleurs Lynx et Tigre (4ème DCT) Mogador et Volta (6ème DCT) L'Indomptable et Le Malin (8ème DCT) Le Fantasque L'Audacieux et Le Terrible (10ème DCT).

A noter que l'organisation tactique voyait ces navires organisés entre quatre groupes : Le Groupe Dunkerque composé de la 1ère Division de Ligne (1ère DL croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg) et de la 6ème DCT; Le Groupe Provence composé de la 2ème DL (cuirassés Provence et Bretagne) et de la 4ème DCT; Le Groupe Marseillaise composé de la 3ème Division de croiseurs et de la 8ème DCT et enfin du Groupe Georges Leygues composé de la 4ème DC et de la 10ème DCT.

Les Alliés reçurent alors des informations inquiétantes annonçant que la Kriegsmarine pourrait tenter d'envoyer ses cuirassés en Méditerranée après avoir forcé le détroit de Gibraltar et renforcer la Regia Marina (entre parenthèse, cela aurait pu être crédible si Hitler avait suivi la stratégie Méditerranéenne prônée par l'amiral Raeder).

La totalité de la Force de Raid soit 19 navires appareilla de Mers El Kebir le 12 juin 1940 et se rassembla à l'aube du 13 juin au sud de Carthagène avant de filer cap à l'ouest à 18 noeuds pour intercepter les navires allemands.

A 5.40, un appareil de reconnaissance repéra des navires au sud-ouest de la force française et la Force de Raid accéléra à 24 noeuds, pensant intercepter les navires italiens chargés de couvrir l'arrivée des navires allemands mais une reconnaissance plus attentive doucha les espoirs français : l'avion français avait en fait repéré la Force de Raid qui n'avait fait que traquer sa propre ombre, restant dans les annales sous le nom de «bataille de l'armoire à glace».

A l'époque, la situation militaire de la France est désespérée. Le 22 juin 1940, dans la clairière de Rethondes, un armistice est signé entre la France et l'Allemagne. Il entre en vigueur à 0.30 marquant le début d'une période noire, un passé qui encore aujourd'hui ne passe pas.

La Grande-Bretagne se retrouve seule face à la machine de guerre hitlérienne. Winston Churchill n'à qu'une hantise :  que la flotte française ne rallie la flotte allemande rendant la position britannique intenable. La neutralisation de la Royale devient une priorité.

C'est l'objet de l'opération Catapult déclenchée le 3 juillet 1940. Elle se passe bien en Grande-Bretagne et en Egypte mais va tourner au drame à Mers-El-Kebir. Encore aujourd'hui cet événement fait l'objet d’innombrables polémiques. A la question qui est responsable ? On peut répondre comme dans les divorces : torts partagés.

Pour neutraliser la flotte française à Mers-El-Kebir, la Royal Navy à déployé une puissante escadre sous les ordres de l'amiral Somerville. Il se compose du croiseur de bataille Hood (navire amiral), des cuirassés Valiant et Resolution, du porte-avions Ark Royal (30 Swordfish et 24 Skua), des croiseurs légers Arethusa et Enterprise, de onze destroyers et des sous marins Proteus et Pandora.

Dans un premier temps on cherche à négocier pour aboutir à un gentleman's agreement un peu comme à Alexandrie entre les amiraux Godefroy et Cunningham pour éviter un combat mais cela ne sera pas possible.

A 16.55, le Hood ouvrit le feu et en apercevant les premiers flash des canons de 15 pouces du fleuron de la Royal Navy, Gensoul ordonna la riposte. Les contre-torpilleurs Volta Le Terrible Lynx et Tigre furent les premiers à appareiller bientôt suivis par le Strasbourg, le Dunkerque, le Bretagne et le Provence.

Le Dunkerque fût touché dès la quatrième salve britannique, deux des quatre obus de 15 pouces transpercèrent la ceinture blindée de 225mm au milieu du navire dans une zone particulièrement sensible, provoquant une chute rapide de la vitesse et une perte totale de puissance électrique obligeant le croiseur de bataille à s'échouer en face du village de Saint André.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag15
La fin d'un cuirassé

Il eut plus de chance que le vieux cuirassé Bretagne qui le suivait. Un premier obus de 381mm toucha le navire à l'arrière au niveau de la soute à obus de 340mm qui provoqua une violente explosion. Le Bretagne commença à s'enfoncer par l'arrière quand il fût touché par deux nouveaux obus de 381mm qui firent exploser les obus de 138mm. Le navire chavira et coula à 17.09, entraina 912 marins dans la mort (36 officiers, 151 officiers mariniers et 825 quartiers-maîtres et matelots).

L'épave du cuirassé sera relevée et démolie après guerre, les marins enterrés dans le cimetière de Mers-El-Kebir en compagnie notamment de l'amiral Darlan, un cimetière non entretenu et saccagé depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962.

A SUIVRE

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyVen 24 Jan 2020, 21:10

"Le cuirassé à Bretagne à perdu ses canons de 138mm avant débarqués car inutilisables par mer un peu formée"

"Après l'avant, l'arrière à aussi perdu ses canons de 138mm"

La raison principale est d'alléger les extrémités; ces cuirassés ont en outre pour la même raison  perdu le blindage des extrémités lors de la première refonte; en effet les Bretagne tout comme les Courbet d'ailleurs qui avaient la même coque, avaient à l'origine un gros défaut ils étaient trop courts à cause des bassins existants lors de leur constructions qui avaient limité leur longueur, ils étaient donc trop chargés aux extrémités ce qui les faisaient plonger exagérément lors d'une mer formée.
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptySam 25 Jan 2020, 13:38

bonjour , il y a un navire le A17 en projet sur l affiche du programme naval . que s ai t on de se projet ?moi je n est rien trouver !!
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptySam 25 Jan 2020, 17:59

Le programme de 1909 prévoyait 17 deadnought à construire après les 4 Courbet;, les 3 Bretagne, les 5 Normandie; et les 4 Lyon, il en manquait donc un 17 ém à construire, mais il est probable que le projet n'était pas encore arrêté, de toute façon on visait alors assez loin, et la guerre a arrêté ces beaux projets, puisque les 5 Normandie n'ont pas été terminés (sauf le Bearn comme porte-avions).
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyDim 26 Jan 2020, 14:12

Allez zou ! J'y vais de ma photo dudit BRETAGNE vu depuis un hydravion au printemps 1940 :

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyDim 26 Jan 2020, 14:32

NIALA a écrit:
Le programme de 1909 prévoyait 17 deadnought à construire  après les 4 Courbet;, les 3 Bretagne, les 5 Normandie; et les 4 Lyon, il en manquait donc un 17 ém à construire, mais il est probable que le projet n'était pas encore arrêté, de toute façon on visait alors assez loin, et la guerre a arrêté ces beaux projets, puisque les 5 Normandie n'ont pas été terminés (sauf le Bearn comme porte-avions).

Cela concernait peut être un croiseur de bataille, la France à étudié plusieurs projets au moment où ce type de navires était en vogue

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyDim 26 Jan 2020, 14:35

Takagi a écrit:
Allez zou ! J'y vais de ma photo dudit BRETAGNE vu depuis un hydravion au printemps 1940 :

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag11

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Marinos

Magnifique photo j'en suis jaloux ^^

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyDim 26 Jan 2020, 14:57

Le Provence

Présentation
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras34
Le cuirassé Provence dans les années vingt

-Le Provence est mis sur cale à l'Arsenal de Lorient le 21 mai 1912 lancé le 20 avril 1913 et armé pour essais le 10 mars 1915.

Les trois cuirassés appareillent pour Toulon où ils doivent poursuivre et terminer leurs essais. La deuxième unité de classe Bretagne quitte Lorient le 12 août 1915, arrivant dans le Var le 18. Les essais commencent par la propulsion à partir du 27 septembre et vont se poursuivre jusqu'à la fin de l'année.

La clôture d'armement est prononcée le 20 janvier 1916 et la mise en service actif est prononcée le 1er mars 1916.

Le deuxième superdreadnought français est le cinquième navire à porter le nom de cette région méridionale de la France.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Proven10
Le drapeau de la Provence

Venant du latin provincia (province), ce territoire dont les limites fluctuèrent énormément durant l'histoire à été rattaché à la France sous le règne de Louis XI en 1482.
A la révolution, la province de Provence disparaît comme tous les provinces du royaume de France suite à la départementalisation du pays.

Elle renaît si on peut dire avec la création en 1960 de la région Provence Alpes Côte d'Azur, région qui jusqu'en 1970 va inclure la Corse.

Le cuirassé succède à un navire de ligne de 64 canons de 1763, un vaisseau de 74 canons de classe Téméraire baptisé Hercule et qui fût rebaptisé au moment de la Restauration, un brick à vapeur de 1855 et un cuirassé à coque en fer de classe Provence lancé en 1863.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) F-asm_17
La frégate Provence alors en achèvement à flot à Lorient, son chantier constructeur comme son aîné

Depuis un sixième navire à été baptisé de ce nom, une frégate de classe Aquitaine mise en service le 9 juin 2016 et basée à Toulon. Elle est parrainée par la ville d'Aix-en-Provence depuis le 24 juin 2017.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Er_le_11
L'escorteur rapide Le Provençal (F-777)

La marine française à aussi utilisé un escorteur rapide baptisé Le Provençal (type E-52B «L'Alsacien»), le F-777 mis sur cale à l'Arsenal de Lorient le 1er février 1957, mis à flot le 5 octobre 1957 (en compagnie de trois escorteurs côtiers et un escorteur d'Union Française !) et mis en service le 6 novembre 1959 à Mers-El-Kebir. Il est désarmé le 1er novembre 1980, condamné le 11 mars 1981, servant de bâtiment-cible notamment pour la mise au point de l'Exocet avant d'être coulé lors d'un tir sur cible réel en 1995.

Carrière opérationnelle

Les jeunes années d'un cuirassé
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Le cuirassé Provence avec l'inimitable couleur des canons et des tourelles

Le cuirassé Provence s’entraîne en rade des Salins d'Hyères du 7 février au 9 mai 1916. Il quitte Toulon le 15 mai et rallie l'Armée Navale à Argostoli le 18. Le 23 mai, le cuirassé est placé hors rang, devenant navire-amiral de l'armée navale.

Après un passage à Luxuri du 18 au 21 juillet et un retour à Argostoli, le cuirassé Provence est à Malte du 16 au 26. Le vice-amiral Dartige va converser avec les britanniques pour intervenir en Grèce, le pays des hellènes étant officiellement neutre mais son roi était très germanophile.

Constantin 1er supporte de plus en plus mal la présence de l'Armée d'Orient à Salonique et des flottes alliées aux mouillages à Corfou, Argostoli, Lytilène et Milo. La marine française réalise plusieurs démonstrations navales pour ramener le roi grec à la raison.

Le 26 août 1916, le cuirassé Provence quitte Malte pour Milo où il arrive deux jours plus tard. Sept cuirassés français et un cuirassé britannique vont réaliser une démonstration navale. Cette force quitte Milo le 28 août et mouille en rade de Salamine le 1er septembre 1916.

Débute une période de négociations entre grecs et alliés, négociations dans un contexte difficile avec notamment des manifestations anti-françaises dans les villes grecques.

Le 12 octobre, le cuirassé Provence va mouiller au Pirée, le port d'Athènes. Un ultimatum est adressé aux grecs le 16 novembre. Suite à son rejet, les compagnies de débarquement sont mises à terre pour protéger la légation de France et prendre le contrôle des sites stratégiques.

Le 1er décembre 1916, de violents combats éclatent, le cuirassé Mirabeau tir même quatre coups de 305mm pour calmer les ardeurs des milices grecques. Les choses s'étant rapidement calmées, le cuirassé Provence peut retourner à Salamine le 5 décembre. Le 15, le vice-amiral Dartigue est sanctionné et remplacé par le vice-amiral Gauchet, le ministre de la Marine l'ayant jugé trop timide dans son action.

Le 13 janvier 1917, le Provence quitte la rade de Pirée (NdA j'ignore quand il est revenu de Salamine) pour gagner Corfou le lendemain. Il est à Toulon du 7 février au 11 mars pour des travaux d'entretien courant. Le reste du temps, il est mouillé à Corfou où le commandement tente tant bien que mal de maintenir le niveau des marins tant sur le plan technique que sur le plan tactique ou moral.

L'année 1918 est encore plus vide d'événements saillants puisque mis à part un séjour à Malte pour entretien du 8 au 16 février, le cuirassé reste mouillé à Corfou.

Le 12 février 1919, il quitte Corfou pour Toulon où il arrive le 15 pour des travaux d'entretien qui vont durer presque eux mois puisqu'il est à nouveau à Corfou du 15 avril au 18 mai. Il est de retour dans le Var le 21 pour un changement de commandement.

A l'annonce du départ du cuirassé pour Constantinople (prévu pour le 11 juin), une mutinerie éclate, mutinerie qui retarde le départ du navire, le commandant en chef, le vice-amiral de Bon transféra sa marque sur le croiseur cuirassé Waldeck Rousseau le 26 juin pour rejoindre son poste à Constantinople.

Cette mutinerie va durer deux jours jusqu'au 12 juin, les meneurs sont jugés et condamnés à des peines de prisons lors d'un conseil de guerre organisé à bord du cuirassé du 25 au 29 septembre.

A la mi-octobre, le cuirassé par pour Constantinople où il arrive le 22 octobre 1919.

Le 10 février 1920, l'Armée Navale est dissoute remplacée par les escadres de Méditerranée occidentale et de Méditerranée orientale, les cuirassés Provence et Lorraine étant à tour de rôle navire-amiral de cette dernière escadre.

Le cuirassé Provence va rester à Constantinople jusqu'au 2 mars 1920 pour faire respecter l'application des clauses de l'armistice signé à Moudros et qui seront remises en cause suite à un conflit que les turcs appellent guerre d'indépendance sous la direction de Mustapha Kemal.

Le Provence est à Toulon du 8 mars au 8 juillet 1920. Il repart pour Constantinople afin de relever son sister-ship Lorraine le 13 juillet. La région est en proie à de nombreux troubles et la présence d'un cuirassé est jugée nécessaire pour ramener la sécurité dans la région.

C'est ainsi que le cuirassé fait une tournée des ports de la région du 13 août au 4 octobre 1920, faisant escale à Castellorizo, Mersina, Alexandrette, Beyrouth, Haïfa, Sour,Saïda, Tripoli du Liban, Smyrne, Rhodes,Samos et Chio, certains ports étant visités plusieurs fois.

De retour à Constantinople le 6 octobre, le cuirassé Provence se rend à Sébastopol du 19 au 22 où il doit ramener la famille du général Wrangell, l'un des leaders du parti Blanc.

Il est à nouveau à Constantinople du 24 octobre au 15 décembre, reprend ensuite la mer pour faire escale à Moudros du 16 au 19, y embarquant les marins rescapés du naufrage de l'aviso Bar-le-Duc dans la nuit du 14 au 15. Le Provence est de retour à Toulon le 24 décembre 1920.

Un cuirassé en temps de paix
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Teinte uniforme pour le Provence

Le 18 avril 1921, le cuirassé Provence embarque le ministre de la marine Gabriel Guist'hau qui se rend à Alger pour en inaugurer la foire. Le cuirassé est à Alger du 20 au 25 avant de rentrer à Toulon avec le ministre à bord le 27.

Le 6 juin 1921,l'Escadre de la Méditerranée appareille pour une croisière dans l'Atlantique et en Manche du 28 juin au 16 septembre.

De nombreuses escales ont lieu que ce soit à Mers-El-Kebir du 30 juin au 1er juillet, à Saint-Nazaire du 7 au 9, à Port Haliguen du 9 au 10, à Brest du 11 au 20, à Saint-Vaast-La Hougue du 21 au 22, au Havre du 22 au 28 avec une revue navale en baie de Seine le 25, revue navale à laquelle participent les croiseurs Pittsburg et Dauntless, le premier étant américain et le second britannique.

Les escales de courtoisie se poursuivent : Dunkerque (29 juillet au 1er août), Calais (1er au 2), Boulogne (2 au 3), Cherbourg (4 au 8), Saint-Malo (9 au 11), Saint-Quay-Portrieux (11 au 12), Brest (13 au 26), Lorient (27 au 29), les Sables d'Olonnes du 29 au 31,La Pallice du 1er au 3 septembre, Royan (3 au 5), Tanger (9 au 11), Oran (12 au 14), l'Escadre étant de retour à Toulon le 16 septembre 1921.

Le 20 juillet 1921, les escadres de Méditerranée occidentale et de Méditerranée orientale ont été dissoutes remplacées par une escadre de la Méditerranée.

Du 22 au 24 septembre 1921, les cuirassés Provence et Bretagne sont en mer pour des écoles à feu et du 7 au 28 novembre, les deux cuirassés prêtent leur concours à des sous-marins et aux hydravions de la base de Saint-Raphaël.

Après un mois de janvier 1922 passé à s’entraîner, le cuirassé Provence rentre à l'Arsenal de Toulon le 1er février. Il en ressort le 4 juillet 1923 pour une période d'essais et d'entrainement et ce jusqu'au mois de novembre.

Le 1er septembre 1923, le vice-amiral Dumesnil, commandant en chef de l'escadre de la Méditerranée met sa marque sur le cuirassé qui devient donc navire-amiral de l'ESCMED.

Du 12 au 24 novembre 1923, il participe à une croisière avec ses compères de la 1ère division de ligne (Bretagne et Lorraine), faisant escale à Sfax, Tunis et Bizerte.

Du 9 janvier au 7 mai, le cuirassé s’entraîne avec l'Escadre et représente la marine lors du Carnaval de Nice. Du 12 au 14 mai, il est à Marseille avec le Lorraine pour accueillir le ras Taffari (futur Hailé Sélassié 1er) en visite en France.

Du 2 au 20 juin, il emmène en Afrique du Nord le président du Conseil Edouard Herriot et le ministre de la Marine, Jacques Dumesnil (NdA de la même famille que le vice-amiral commandant l'Escadre de la Méditerranée), le cuirassé faisant escale à Alger du 4 au 10, ç Philippeville du 11 au 12 et à Bizerte du 13 au 18.

Du 24 juillet au 30 août 1924, il est immobilisé à l'Arsenal de Toulon pour un grand carénage et pour modification de l'abri de majorité.

Du 9 septembre au 6 octobre, il sort à plusieurs reprises pour entrainement. Les 16 et 17 septembre, Edouard Herriot président du Conseil et le ministre de la Marine embarquent sur le cuirassé pour assister à des manœuvres de nuit entre Toulon et Marseille, le cuirassé étant suivit par le Lorraine, le Paris, le croiseur léger Metz ainsi que des bâtiments légers.

Le cuirassé Provence termine l'année par une croisière dans les eaux tunisiennes du 14 octobre au 14 novembre _croisière marquée par des escales à La Goulette du 16 au 20 octobre, à Sfax du 21 au 26, à Monastir du 27 au 29, Hammamet le 29 et Bizerte du 30 octobre et 6 novembre_ ainsi que part de nombreux exercices au large des côtes de Provence jusqu'au 18 décembre 1924.

Du 13 janvier au 24 avril 1925, le cuirassé s’entraîne au large des côtes de la Provence et de la Corse. Du 15 au 19 juin 1925, les cuirassés Provence et Courbet se rendent en visite de courtoisie à Naples avant de rallier le reste de l'Escadre de la Mers-El-Kebir pour des manœuvres dans l'Atlantique et en Manche.

Le 24 juin 1925, l'Escadre appareille en direction de l'Atlantique et alternent entraînements et escales dans les ports de la région. C'est Belle-Île du 30 juin au 1er juillet, Brest du 2 au 8, Saint-Malo du 9 au 11, Cherbourg du 11 au 16, Saint-Quay-Portrieux le 17, Brest du 18 au 23, Sables d'Olonnes du 24 au 26, Royan du 26 au 29, le ministre de la Marine Emile Borel y embarque pour rallier Oran où le cuirassé fait escale du 2 au 5 août. Après une escale du 6 au 10 août, l'Escadre rentre à Toulon le 12 août 1925.

A noter que le 16 juillet 1925, le président de la République Paul Doumergue  embarqué sur le sous-marin Souffleur passé en revue les unités de l'Escadre de la Méditerranée et de la division de la Manche et de la mer du Nord.

Le 15 septembre 1925, il est placé en disponibilité armée pour entrer en refonte. Le 12 décembre, il est confié aux bons soins de l'Arsenal de Toulon.

Cette refonte s'achève le 11 juillet 1927, les essais ont lieu jusqu'au 29 juillet. Il ne quitte pas Toulon entre le 29 juillet et le 10 octobre.

Du 10 octobre au 4 novembre, il participe à une croisière en compagnie de ses sister-ship en direction des côtes de Tunisie, d'Algérie et de Corse, faisant escale à Bizerte du 14 au 19, à Sousse du 20 au 23, Philippeville du 25 au 28, Ajaccio du 30 octobre au 3 novembre avant donc de rentrer le lendemain à Toulon.

Le 1er octobre 1927, le vice-amiral Docteur nouveau commandant en chef de la 1ère Escadre hisse sa marque sur le Provence.

En janvier 1928, le cuirassé transporte deux sommités de l'époque, le maréchal Foch qui va inaugurer à Nice le monument aux morts puis sur le chemin du retour, le maréchal Pétain qui visite les chantiers navals de la Ciotat et le port de Marseille. Du 26 mars au 5 avril, il se rend dans les eaux nord-africaines, faisant escale à Alger du 28 mars au 3 avril.

Du 30 mai au 4 août 1928, il est à la tête de la 1ère Escadre pour des manœuvres dans l'Atlantique et la Manche avec de nombreuses escales et surtout une revue navale au Havre le 3 juillet, revue navale présidée par le président de la République Gaston Doumergue embarqué sur le contre-torpilleur Jaguar. A Santander lors d'une escale du 25 au 29 juillet, le roi d'Espagne Alphonse XIII monte à bord du cuirassé-amiral.

Du 4 août au 9 octobre, il n'effectue que des sorties dans les eaux provençales avant d'effectuer jusqu'au 7 novembre, la croisière d'automne de la 1ère Escadre, croisière réalisée sur les côtes de Corse et de Tunisie. Les 3 et 4 novembre, le cuirassé fait escale à Malte pour permettre au vice-amiral Docteur de rendre la pareille à l'amiral Field qui était venu en juin à Toulon.

Du 22 janvier au 29 avril 1929, le Provence se contente de sorties locales pour entrainement. Le 17 mai il quitte Toulon en compagnie d'autres navires de l'Escadre pour une mission de représentation à Barcelone où les navires français font escale du 18 au 28 mai à l'occasion de l'exposition. Le roi d'Espagne Alphonse XIII est reçut à bord du Provence par le vice-amiral Docteur.

A l'issue de cette escale le groupe occasionnel organisé autour du Provence retrouve celui du Bretagne pour une croisière de printemps de l'escadre organisée du 27 mai au 10 juillet en Méditerranée. Le Provence est à Marseille du 5 au 10 avant de rentrer à Toulon.

Le 1er octobre 1929, le vice-amiral Durand-Viel remplace le vice-amiral Docteur à la tête de la 1ère Escadre, le nouveau commandant en chef de la 1ère Escadre conservant le Provence comme navire-amiral. Le cuirassé Provence termine l'année par une croisière d'automne du 16 octobre au 15 novembre et par une sortie individuelle du 2 au 13 décembre.

Un vénérable cuirassé dans les années trente
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Le cuirassé Provence au mouillage

Le cuirassé Provence entame la nouvelle décennie par des sorties locales du 14 janvier au 27 mars avant la traditionnelle croisière de printemps de l'Escadre, croisière exécutée en Méditerranée du 1er mai au 14 juin 1930. Cette croisière est notamment marquée par une revue navale organisée devant Alger le 10 mai pour célébrer le centième anniversaire de l'expédition d'Alger.

Du 24 juin au 11 juillet, le cuirassé est fort occupé ar des écoles à feu tout comme du 13 au 30 octobre avec des exercices en compagnie de son sister-ship Bretagne ou du 8 au 22 décembre avec son aîné Paris.

Le Provence est indisponible à Toulon jusqu'au mois de février, le vice-amiral Durand-Viel devant transféré sa marque sur le croiseur lourd Tourville pour les sorties à la mer. Le cuirassé sort pour essais les 29 et 30 janvier 1931.

Il reprend son activité en compagnie du Paris du 9 au 20 février puis du 3 au 13 mars avant de prendre la tête de l'Escadre pour la croisière de printemps du 12 mai au 24 juin. Il passe ensuite les deux mois d'été à être indisponible à Toulon.

Le 15 septembre 1931, il quitte Toulon pour Brest, rentrant à l'Arsenal le 22 septembre. Il est en disponibilité armée à partir du 15 décembre. Le vice-amiral Robert, commandant en chef de la 1ère escadre doit ainsi mettre sa marque sur le cuirassé Lorraine à partir du 10 septembre.

La refonte se termine le 30 juillet 1934 et le lendemain il commence ses essais à la mer. L'essai officiel le 20 août met en lumière un certain nombre de problèmes ce qui repousse l'armement définitif le 12 décembre. Pire, la recette de l'appareil évaporatoire ne sera prononcée que le 4 janvier 1935.

A compter du 21 décembre 1934, il est affecté à la 2ème Escadre et basé à Brest. Le même jour, un nouveau commandant prend la tête de l'ancienne et future Escadre de l'Atlantique, le vice-amiral François Darlan qui se définissait lui-même comme «l'officier le plus pistonné de la flotte». Il met sa marque sur le Provence.

Les essais se terminent finalement le 5 février 1935. Il est en mission à Cherbourg du 8 au 11 février puis sort avec d'autres navires de la 2ème Escadre du 6 au 15 mars et du 2 au 9 avril.

Il enchaîné par la croisière de printemps entre les Açores et le Maroc du 8 mai au 16 juin, faisant escale à La Horta du 12 au 17 mai, Angra do Heroismo du 17 au 20, escale au cours de laquelle l'amiral Darlan assiste à la prestation de serment des nouvelles recrues de la marine portugaise.

A Funchal du 22 au 27 mai, l'amiral Darlan assiste à une cérémonie célébrant la mémoire de l'équipage de la canonnière La Surprise coulée devant Madère par le U-38 le 3 décembre 1916. Après une longue escale à Casablanca du 29 mai au 12 juin, le cuirassé est de retour à Brest le 16.

Du 25 au 28 juin, les navires des 1ère et 2ème Escadre manœuvrent ensemble au large des côtes bretonnes, le ministre de la Marine François Piétri et le vice-amiral Durand-Viel, chef d'état-major général assistent depuis le cuirassé Provence à la dernière phase des exercices. Les navires se rassemblent sur cinq rangs en baie de Douarnenez pour être passés en revue par les autorités qui prennent place sur le contre-torpilleur Gerfaut.

Le Gerfaut est suivit comme son ombre par ses sister-ship Aigle et Vautour et passe en revue cinquante-cinq bâtiments sur cinq rangs.

Les trois contre-torpilleurs passent dans l'allée formée d'un côté par les cuirassés Provence et Bretagne, les croiseurs légers Lamotte-Picquet et Duguay Trouin ainsi que les contre-torpilleurs de la 2ème escadre et de l'autre par les croiseurs lourds Algérie,Dupleix,Tourville,Foch,Duquesne ainsi que les contre-torpilleurs de la 1ère escadre. Virant de bord les trois contre-torpilleurs passent entre les filles des torpilleurs et des sous-marins.

Le ministre de la Marine passe la nuit sur le Provence, assistant à un exercice de projecteur. Le lendemain François Pietri monte sur l'Algérie. Les cinquante-cinq navires qui forment une file de 12km rentre à Brest. Les navires toulonnais rentrent dans le Var le 12 juillet 1935.

Le cuirassé-amiral sort du 3 au 10 juillet, du 13 au 22 novembre et du 10 au 18 novembre et est en petit carénage du 8 au 29 octobre.

Du 16 janvier au 27 février 1936, le cuirassé effectue avec la 2ème Escadre une croisière d'entrainement dans l'Atlantique central, le cuirassé arrivant en premier à Dakar le 24 janvier.

Après l'entrainement, le cuirassé fait escale à Casablanca du 12 au 18 février (le sultan du Maroc est à bord le 17) puis à Vigo du 21 au 25 février avant de rentrer à Brest deux jours plus tard.

Il sort du 17 au 30 mars, étant à Cherbourg du 27 au 30 pour inaugurer le quai «Normandie» de la gare maritime. Du 6 au 15 mai, on expérimente la transmission d'ordre par télévision entre les cuirassés Provence et Bretagne avec des résultats satisfaisants à condition que la distance ne dépasse pas une dizaine de kilomètres. Hélas ces essais ne seront pas poursuivis..... .

Le 30 mai 1936, les splendides bâtiments de l'Ecole Navale sont inaugurés à Brest par le président Albert Lebrun. Ces bâtiments qui furent hélas rasés par les bombardements alliés durant la seconde guerre mondiale. Après cette cérémonie d'inauguration, le président de la République embarque à bord du Provence pour passer en revue l'Escadre rassemblée en grande rade.

Du 9 au 23 juin, le cuirassé Provence sort en compagnie de l'Escadre pour une croisière en Manche et en mer du Nord. Le reste de l'année sera consacré qu'à des sorties locales d'entrainement.

Le 15 août 1936, la 2ème Escadre devient l'Escadre de l'Atlantique. Cela ne change rien pour les cuirassés Provence, Bretagne et Lorraine qui continuent de former la 2ème division de ligne. Le Provence venait alors d'entrer en carénage pour six semaines de travaux jusqu'au 25 septembre.

Entre-temps le 1er juillet 1936, le vice-amiral Darlan à été remplacé par le vice-amiral De Laborde comme commandant en chef de la 2ème Escadre, le Provence restant cuirassé-amiral.

Le Provence participe à la croisière d'hiver de l'Escadre de l'Atlantique du 15 janvier au 26 février 1937 avant de limiter le reste de l'année à des sorties locales pour entrainement et écoles à feux. Il y à néanmoins des exercices avec l'Escadre de la Méditerranée du 23 mai au 8 juin et une revue navale le 27 mai 1937, le ministre de la Marine Gasnier-Duparc passant en revue les navires rassemblés à bord du nouveau fleuron de la Royale, le splendide croiseur de bataille Dunkerque.

Il est immobilisé pour grand carénage du 3 août au 1er octobre avec également un nouveau passage au bassin du 19 au 29 novembre 1937.

L'année 1938 commence par une sortie dans l'Atlantique jusqu'à la hauteur de La Pallice du 8 au 18 mars avant d'enchainer par la croisière de printemps entre le Portugal, le Maroc et les Açores du 10 mai au 14 juin.

Le deuxième semestre est consacré uniquement à des sorties locales dans les eaux bretonnes. Le 1er septembre 1938, le vice-amiral Gensoul remplace le vice-amiral de Laborde comme commandant en chef de l'Escadre de l'Atlantique. Changement d'époque, le Provence est remplacé comme navire-amiral par le croiseur de bataille Dunkerque.

Si je peux me permettre cette digression, remarquons que ce sont succedés à la tête de ce qu'on appelait jadis Escadre du Ponant, trois hommes qui allaient jouer un rôle politico-militaire contestable dans les années troubles qu'allait connaître notre pays même si bien entendu à l'époque personne ne peut imaginer que la France est à l'orée de la pire défaite militaire de son histoire.

A partir du 11 octobre 1938, le cuirassé Provence est placé en disponibilité armée ce qui limite ses capacités opérationnelles.

Le cuirassé Provence est en grand carénage du 20 janvier au 17 avril 1939. Il est armé à effectif de guerre à partir du 4 mai et pleinement réarmé le 17 mai.
Il est alors réaffecté en Méditerranée, quittant Brest le 1er juin, relâche à Quiberon du 1er au 3 pour des écoles à feu, est à Gibraltar du 6 au 8 et à Casablanca du 9 au 12. Le général Noguès y embarque pour rallier Toulon le 15 juin 1939.

Après des sorties locales, le Provence est placé hors rang le 1er juillet 1939 et quitte la 2ème division de ligne pour devenir le navire-amiral de la flotte de la Méditerranée, arborant la marque du vice-amiral d'escadre Ollive.  

Le Provence en guerre : d'une catastrophe à l'autre
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Mine de rien avec une coque un peu plus élancée, les Bretagne auraient eu une fière allure je trouve

Le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne et deux jours plus tard, le 3 septembre la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à Berlin. C'est le début d'un conflit de six ans (1er septembre 1939-2 septembre 1945) qui allait faire entre 50 et 60 millions de morts et bouleverser la planète.

Du 1er septembre au 5 octobre, le cuirassé Provence couvre les convois de transports de troupes venus d'Afrique du Nord contre une possible intervention de la Regia Marina même si l'Italie s'est très rapidement déclarée en situation de non-belligérance.

Le vénérable cuirassé opère avec ses deux sister-ship Bretagne et Lorraine mais aussi les torpilleurs d'escadre des 1ère, 3ème et 7ème Division de Torpilleurs.

Du 21 octobre au 2 décembre 1939, le Provence est immobilisé pour un grand carénage. Le 4 décembre, il quitte Toulon escorté par les contre-torpilleurs Vauban et Albatros pour transporter à Casablanca le vice-amiral d'escadre Ollive nommé à la tête des Forces Maritimes d'Atlantique Sud et d'Afrique.

Le cuirassé fait escale à Gibraltar du 6 au 8 mais au départ de la colonie britannique, le cuirassé engage son arbre tribord dans une haussière et est immobilisé. L'amiral Ollive monte à bord du ravitailleur de sous-marins Jules Verne afin de terminer son voyage. Le cuirassé quitte Gibraltar le 12 escorté par le torpilleur d'escadre Le Bordelais et rentre à Toulon le 15 décembre 1939. Une semaine plus tard, il devient navire-amiral de la 2ème division de ligne suite à la nomination du contre-amiral Bouxin.

Le 24 janvier 1940, le cuirassé Provence quitte Toulon en compagnie des croiseurs lourds Colbert et Duquesne pour former une nouvelle force Y destinée à donner la chasse aux raiders allemands qui attaquent les navires marchands alliés. Les trois navires se ravitaillent à Mers-El-Kébir le 25 et arrivent à Dakar le 30.

Cette mission s'achève le 11 avril quand il quitte Dakar pour rallier Oran où il arrive le 16. Il y attend l'arrivée de ses sister-ship Bretagne et Lorraine.

Les trois frangins (ou frangines ?) se retrouvent en Algérie le 18 avril 1940. La 2ème division de ligne quitte Oran le 26 avril, fait escale à Alger du 27 au 29 avril avant de rallier Alexandrie le 3 mai, intégrant une nouvelle force X sous les ordres du vice-amiral Godfroy.

Ce nouveau groupement occasionnel doit opérer en Méditerranée orientale contre les intérêts italiens alors que la position de Rome est chaque jour plus incertaine ou du moins laisse peu de doutes possible : Mussolini se tient prêt à entrer en guerre à court terme.

Du 15 au 19 mai, la 2ème division de ligne participe à des exercices avec la Mediterranean Fleet mais suite à l'entrée en guerre imminente de l'Italie, l'amirauté décide de regrouper l'essentiel de ses forces navales dans le bassin occidental de la Mare Nostrum.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras39
Le cuirassé Provence en compagnie d'un contre-torpilleur. Vu les marques sur les masques des canons du contre-torpilleur, cette photo à soit été prise durant la guerre d'Espagne
ou après l'Armistice


Les cuirassés Provence et Bretagne appareillent le 20 mai 1940 pour Mers-El-Kébir, disant sans le savoir adieu à leur petit frère (ou à leur petite sœur) Lorraine. Ils arrivent à destination le 27 mai après une escale de ravitaillement à Bizerte du 23 au 25 mai. Les deux cuirassés sont placés sous les ordres du vice-amiral d'escadre Gensoul qui était à Mers-El-Kébir avec la flotte de l'Atlantique et notamment ses deux fleurons, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg.

Les Alliés reçurent alors des informations inquiétantes annonçant que la Kriegsmarine pourrait tenter d'envoyer ses cuirassés en Méditerranée après avoir forcé le détroit de Gibraltar et renforcer la Regia Marina (entre parenthèse, cela aurait pu être crédible si Hitler avait suivi la stratégie Méditerranéenne pronée par l'amiral Raeder).

La totalité de la Force de Raid soit 19 navires appareilla de Mers El Kebir le 12 juin 1940 et se rassembla à l'aube du 13 juin au sud de Carthagène avant de filer cap à l'ouest à 18 noeuds pour intercepter les navires allemands.

A 5.40, un appareil de reconnaissance repéra des navires au sud-ouest de la force française et la Force de Raid accéléra à 24 noeuds, pensant intercepter les navires italiens chargés de couvrir l'arrivée des navires allemands mais une reconnaissance plus attentive doucha les espoirs français : l'avion français avait en fait repéré la Force de Raid qui n'avait fait que traquer sa propre ombre, restant dans les annales sous le nom de «bataille de l'armoire à glace».

A l'époque, la situation militaire de la France est désespérée. Le 22 juin 1940, dans la clairière de Rethondes, un armistice est signé entre la France et l'Allemagne. Il entre en vigueur à 0.30 marquant le début d'une période noire, un passé qui encore aujourd'hui ne passe pas.

La Grande-Bretagne se retrouve seule face à la machine de guerre hitlérienne. Winston Churchill n'à qu'une hantise :  que la flotte française ne rallie la flotte allemande rendant la position britannique intenable. La neutralisation de la Royale devient une priorité.

C'est l'objet de l'opération Catapult déclenchée le 3 juillet 1940. Elle se passe bien en Grande-Bretagne et en Egypte mais va tourner au drame à Mers-El-Kebir. Encore aujourd'hui cet événement fait l'objet d’innombrables polémiques. A la question qui est responsable ? On peut répondre comme dans les divorces : torts partagés.

Pour neutraliser la flotte française à Mers-El-Kebir, la Royal Navy à déployé une puissante escadre sous les ordres de l'amiral Somerville. Il se compose du croiseur de bataille Hood (navire amiral), des cuirassés Valiant et Resolution, du porte-avions Ark Royal (30 Swordfish et 24 Skua), des croiseurs légers Arethusa et Enterprise, de onze destroyers et des sous marins Proteus et Pandora.

Dans un premier temps on cherche à négocier pour aboutir à un gentleman's agreement un peu comme à Alexandrie entre les amiraux Godefroy et Cunningham pour éviter un combat mais cela ne sera pas possible.

A 16.55, le Hood ouvrit le feu et en apercevant les premiers flash des canons de 15 pouces du fleuron de la Royal Navy, Gensoul ordonna la riposte. Les contre-torpilleurs Volta Le Terrible Lynx et Tigre furent les premiers à appareiller bientôt suivis par le Strasbourg, le Dunkerque, le Bretagne et le Provence.

Si le Dunkerque touché peut s'échouer ce qui préserve l'avenir, le Bretagne est touché par trois obus de 15 pouces qui provoque son chavirage et son naufrage.

Le cuirassé Provence est touché à l'arrière par un obus de 380mm qui provoque une voie d'eau importante et surtout coupe un collecteur de vapeur. La vapeur chauffe à blanc les soutes à munitions arrière ce qui impose leur noyage.

Le cuirassé est touché à plusieurs reprises pour éviter un nouveau naufrage, le contre-amiral Bouxin, commandant la 2ème division de ligne ordonne à son commandant, le capitaine de vaisseau Barois de s'échouer. Les pertes humaines sont heureusement limitées avec seulement trois morts.

A notez que le cuirassé ne s'est pas laissé faire puisqu'il à réussir à tirer vingt-trois coups de 340mm (cinq par la tourelle I, onze par la tourelle II et sept par la tourelle IV, les autres tourelles ne pouvant tirer soit en raison de problèmes techniques ou d'un obstacle en l’occurrence le bloc-passerelle du cuirassé Dunkerque).

Le cuirassé est déséchoué le 26 juillet 1940 puis conduit à Oran où des réparations sont conduites à partir du 23 août dans un contexte difficile. Entre-temps le 8 août 1940, la 2ème division de ligne est dissoute.

Le vénérable cuirassé quitte l'Oranie le 6 novembre 1940 escorté par cinq torpilleur de classe Le Hardi. Il arrive à Toulon le 8 et est aussitôt placé en gardiennage d'armistice.

Le 1er janvier 1942, il est affecté comme caserne flottante à la division des écoles. La commission d'armistice italienne le maintient en position désarmé. Le cuirassé est en petit carénage du 10 octobre au 9 novembre.

Le 27 novembre 1942, comme la totalité de la flotte française présente à Toulon, le cuirassé Provence se saborde pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. Le cuirassé coule droit. Il est renfloué par les italiens le 11 juillet 1943 pour être démolie.

Les travaux ne sont pas terminés quand l'Italie signe l'armistice et change de camp (NdA un hommage au duc de Savoie réputé «pour ne jamais terminer la guerre dans le camp de laquelle il l'avait commencé à moins qu'il n'ait déjà changé de camp»). L'épave est saisie par les allemands qui vont la saborder en 1944 avant d'évacuer Toulon. Renfloué une deuxième fois, l'ex-cuirassé Provence est vendu à la démolition en avril 1949 et démantelée.

A SUIVRE

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyDim 26 Jan 2020, 15:22

"Le cuirassé Provence en compagnie d'un contre-torpilleur. Vu les marques sur les masques des canons du contre-torpilleur, cette photo à soit été prise durant la guerre d'Espagne
ou après l'Armistice"
Selon les marques particulières de Jean Guiglini, il s'agit du torpilleur de 1500 t L'Alcyon en compagnie de la Provence, photo prise entre juin 1936 et septembre 1938 donc effectivement pendant la guerre d'Espagne.
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyDim 26 Jan 2020, 15:27

NIALA a écrit:
"Le cuirassé Provence en compagnie d'un contre-torpilleur. Vu les marques sur les masques des canons du contre-torpilleur, cette photo à soit été prise durant la guerre d'Espagne
ou après l'Armistice"
Selon les marques particulières de Jean Guiglini, il s'agit du torpilleur de 1500 t L'Alcyon en compagnie de la Provence, photo prise entre juin 1936 et septembre 1938 donc effectivement pendant la guerre d'Espagne.

Merci de la précision

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyDim 26 Jan 2020, 18:27

clausewitz a écrit:
Takagi a écrit:
Allez zou ! J'y vais de ma photo dudit BRETAGNE vu depuis un hydravion au printemps 1940 :

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag11

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Marinos

Magnifique photo j'en suis jaloux ^^

Bonsoir,

Tu connais, très probablement, le site archive photos de Getty...

https://www.gettyimages.fr/search/more-like-this/514866302?assettype=image&editorialproducts=archival&family=editorial&page=7&sort=mostpopular#license

...c'est plus que bordélique, un, pour finir par y accéder, deux, pour y trouver son bonheur, mais, en le feuilletant, j'ai constaté qu'il y roupille de superbes clichés de bâtiments, dont la définition est toute à fait satisfaisante (gratuitement!) - sinon, comme ils n'ont peur de rien (j'ai de gros doutes pour certaines sources officielles qu'ils indiquent!), c'est 475 roros la tofe! CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Doh - pour illustrer nos discussions. A la limite, la marque "Getty Images", sur les clichés, nous n'avons rien à secouer dans le cadre du forum. Wink

A peluche.

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMar 28 Jan 2020, 14:55

Le Lorraine
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras40
Le cuirassé Lorraine

Présentation

-Le cuirassé Lorraine est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers Navals de Saint-Nazaire-Penhoët le 7 novembre 1912 lancé le 30 septembre 1913 et armé pour essais le 1er septembre 1915.

Il quitte son chantier constructeur le 4 février pour Brest afin de subir quelques réglages avant de rallier Toulon où il doit réaliser ses tests et sa mise en condition opérationnelle. Il appareille le 14 février mais le temps se dégrade brusquement au large des côtes espagnoles obligeant le navire à réduire à dix nœuds. Le 16, le commandant décide de faire demi-tour et rentre à Brest le lendemain.

Le véritable départ à lieu le 14 mars, le cuirassé arrivant à Toulon le 20 mars 1916, le dernier des trois cuirassés type superdreadnought de la marine française étant mis en service dans la foulée.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Lorrai10
Le drapeau de la Lorraine ne manque pas d'allure

Le sister-ship du Bretagne et du Provence porte le nom d'une région de l'est de la France, une région tardivement intégrée au royaume de France puisqu'il fallu attendre le 18ème siècle et le règne de Louis XV.

Issu du partage de la Lotharingie en 959 en une Basse-Lotharingie et Haute-Lotharingie, seul le second parvint à survivre sur la durée. A son apogée il s'étendait jusqu'à Coblence et jusqu'à Bouillon, villes respectivement en Allemagne et Belgique actuelle.

Appartenant de jure puis à partir de 1542 de facto au Saint-Empire Romain Germanique, le duché de Lorraine est intégré en 1766 au royaume de France à la mort du duc Stanislas Leszczynski, ce dernier beau-père de Louis XV avait reçut la Lorraine  à titre viager en échange de sa renonciation à la couronne de Pologne, le duché de Lorraine devant revenir à la France à sa mort.

Le duché n'était pas pour autant sans duc puisqu'il s'agissait rien de moins que François-Etienne, époux de Marie-Thérèse d'Autriche. Alors que depuis le 17ème siècle, la France avait acquis l'Alsace et la Franche-Comté, il était hors de question qu'une enclave étrangère soit présente qui plus est sur la voie naturelle des invasions.

Les lorrains qui avaient espéré échapper à la France par ce mariage avec la maison d'Autriche vont perdre leur indépendance, François-Etienne recevant en dédommagement la Toscane. Louis XV en annexant à la mort d'un beau-père qu'il méprise la Lorraine et le Barois parachève quasiment les limites actuelles de la France.

A la Révolution, la Lorraine est départementalisée avec quatre départements appelés Meuse,Meurthe,Moselle et Vosges. En 1871, le traité de Francfort cède à l'Allemagne la plus grande partie de l'Alsace et le nord-est de la Lorraine. Cela explique la constitution du département de Meurthe-et-Moselle par regroupement des fragments des anciens départements de la Meurthe et de la Moselle.

Durant le premier conflit mondial, les lorrains se battent sous les deux uniformes mais si 95% se battent sous l'uniforme allemand, 5% se battent sous uniforme français. L'Alsace-Lorraine retourne dans le giron français suite au traité de Versailles en 1919 mais les départements ne sont pas rétablis dans leurs anciennes limites.

En 1940 suite à la défaite française, l'Alsace et la Moselle (ou l'Alsace-Lorraine) sont annexées par les allemands.

Suite à la mise en place des régions, une région Lorraine voit le jour en 1956, regroupant les départements de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges, la capitale de région qui devient collectivité territoriale en 1982 était Metz. Je dis bien était puisque depuis 2016, les régions Alsace, Champagne-Ardennes et Lorraine ont été regroupés dans une région au nom abominable de Grand Est, Strasbourg en étant la capitale.

A ma connaissance, le cuirassé de classe Bretagne est le premier à porter ce nom dans la marine nationale mais pas le dernier puisque la huitième et dernière frégate de classe Aquitaine va porter ce nom.

Deuxième FREDA après l'Alsace, cette FREMM aux capacités antiaériennes renforcées (pour compenser l'abandon des Horizon 3 et 4 et surtout relever des frégates Cassard et Jean Bart à bout de souffle), la D-657 ayant été mise sur cale en mai 2019, sa mise en service étant prévue pour 2022.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Er_le_12
L'escorteur rapide Le Lorrain (F-768)

On peut aussi parler d'un escorteur rapide de classe Le Corse, le F-768 qui appartenait à la deuxième sous-série, le type E-52A (type Le Picard).

Construits aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) à La Seyne sur Mer, il est mis sur cale le 24 février 1954 lancé le 19 juin 1954 et mis en service le 1er janvier 1957. Il est désarmé le 31 décembre 1975, mis en réserve spéciale B le 5 mars 1976, rendu aux américains qui avaient financé sa construction au titre du MDAP, ces derniers ne le coulant pas comme cible mais le faisant démolir à Vigo en 1979.

Carrière opérationnelle

Premières années
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras41
Le cuirassé Lorraine au bassin

Du 30 mars au 24 juillet, le dernier né des cuirassé français effectue ses essais et sa mise en condition opérationnelle. Entre-temps, le 1er juillet 1916, il est intégré à la 1ère division de la 1ère Escadre de ligne.

Il quitte Toulon le 6 août destination Argostoli où il arrive le 9. Le 19 octobre, avec le reste de l'Armée Navale il se rend à Corfou. Le 19 décembre, il quitte Corfou pour Toulon où il arrive le 22 afin de subir des réparations qui ne pouvaient être effectuées sur place.

Il reprend la mer le 8 février 1917 mais le temps est épouvantable et si il arrive à Corfou le 12, il à subit de nombreuses avaries. Il est à Corfou jusqu'au 13 juillet avant de rentrer à Toulon pour travaux et réparations du 16 juillet au 17 décembre, cette longue période d'entretien étant l'occasion de modifier la tourelle VI de 340mm pour lui permettre de pointer jusqu'à +18° et ainsi pouvoir tirer plus loin. Il est de retour à Corfou le 20 décembre 1917 après une brève escale à Messine.

L'année 1918 manque désespérément d'événements saillants. Seul événement sortant le Lorraine de la routine, un passage pour travaux à Malte du 23 novembre au 15 décembre 1918.

Il quitte Corfou le 2 février 1919, est à Cattaro (auj. Kotor) du 3 février au 9 mai pour surveillance la flotte autrichienne dans un contexte particulièrement tendu et troublé.

Après un nouveau passage à Corfou du 10 au 14 mai, le cuirassé mouille à Smyrne du 16 au 29 mai avant de rallier Toulon le 2 juin. Il est immédiatement placé en disponibilité armée, étant en travaux à l'Arsenal de Toulon du 3 au 29 juillet, passant le reste de l'année sur coffre en rade de Toulon.

Le 10 février 1920, l'Armée Navale est dissoute, remplacée par les escadres de Méditerranée occidentale et de Méditerranée orientale. Le même jour, le cuirassé Lorraine quitte Toulon direction Constantinople où il relève le Provence le 16.

Du 19 au 26 avril, il visite Gallipoli, Salamine et Phalère avant de mouiller dans l'ancienne capitale ottomane du 28 avril au 23 juillet. Il rentre à Toulon le 29 juillet, restant sur coffre jusqu'au 29 octobre.

Après deux courtes sorties en direction des Salins d'Hyères, le cuirassé appareille le 11 décembre 1920 pour un nouveau déploiement en Méditerranée orientale. Il est à Lemnos et Gallipoli avant de mouiller le 20 devant Constantinople.

Navire-amiral de l'Escadre de la Méditerranée orientale, le cuirassé Lorraine quitte Constantinople le 4 mai pour visiter les ports de la région et faire sentir sa présence. Il est ainsi au cap Hellès le 5 mai, à Beyrouth du 8 au 16, à Port-Said du 17 au 21, Haifa le  22, Beyrouth à nouveau du 22 mai au 3 juin. Il met alors directement cap sur Toulon où il arrive le 6.

le 20 juillet 1921, les escadres de Méditerranée occidentale et orientale sont dissoutes, remplacées par l'Escadre de la Méditerranée. Cela fait clairement suite au retrait français de la Mer Noire et même du bassin oriental de la Méditerranée qui ne rend plus nécessaire la présence de moyens navals justifiant la présence d'une Escadre particulière.

Le cuirassé Lorraine était oin de tout cela puis-qu’après quelques sorties locales, il entre à l'Arsenal de Toulon le 10 novembre 1921 pour refonte jusqu'au 4 décembre 1922, date de la fin des travaux, terminant l'an 1922 de notre ère par les essais et la remise en condition opérationnelle.

Du 16 janvier au 18 avril 1923, les cuirassés Lorraine et Bretagne s’entraîne au large des côtes provençales.

Le 4 mai 1923, il quitte Toulon direction Beyrouth afin d'y conduire le général Weygand, nouveau haut-commissaire de la France au Liban et en Syrie. Le cuirassé fait escale à Beyrouth du 9 au 10 mai, à Port-Saïd (11 au 12), Beyrouth (13 au 14), Lattaquié (le 15), Alexandrette du 16 au 19), Beyrouth à nouveau du 20 au 25, Mersina du 26 au 31, Alexandrette du 1er au 7 juin, Rhodes (8 au 9), Tripoli de Syrie (9 au 11) Beyrouth (11 au 15), Port-Saïd du 16 au 20 avant de rentrer à Toulon le 26, en faisant office de raider à intercepter.

Si il échappe aux cuirassés Jean Bart et Bretagne, il est «torpillé» par le sous-marin Léon Mignot au sud de la Sardaigne.

Du 3 au 8 juillet 1923, il effectue un trajet entre la France et la Tunisie (Toulon-Bizerte-Marseille) pour amener à Paris (puis le ramener en Tunisie) le bey de Tunis afin de lui permettre d'assister aux célébrations du 14 juillet à Paris. Le transit retour à  lieu depuis Port-Vendre direction Bizerte entre le 28 juillet et le 1er août, date à laquelle le cuirassé rentre à Toulon.

Il termine l'année par une croisière en Tunisie avec ses sister-ship du 12 au 24 novembre, le Lorraine faisant escale à Gabès du 15 au 17 novembre, à La Goulette du 18 au 19 et à Bizerte du 20 au 21 juillet.

Du 9 janvier au 7 juillet (exception faite d'un petit carénage du 14 au 29 avril), le cuirassé Lorraine s’entraîne avec les autres navires de l'Escadre. Du 12 au 14 mai, il est avec le Provence à Marseille pour saluer l'arrivée en France du ras Taffari (futur Haillé Sélassié 1er). Les deux navires sont ensuite en Afrique du Nord du 2 au 20 juin, transportant le président du conseil Edouard Herriot et le ministre de la Marine Jacques Dumesnil.

Après plusieurs sorties d'entrainement au large de Toulon, le cuirassé Lorraine entre le 15 novembre 1924 à l'Arsenal de Toulon pour refonte. Il en ressort le 4 août 1926, étant armée à effectifs complet le 16, passant les mois d'août et de septembre en essais.

Le 1er janvier 1927, l'Escadre de la Méditerranée devient la 1ère Escadre. Le cuirassé Lorraine entame l'année par entrainement et remise en condition.

Le 27 mai 1927, il quitte Toulon pour représenter la Marine à la Semaine Maritime et Coloniale, événement marqué par des escales à Port-la-Nouvelle du 28 au 30 mai, à Port-Vendres du 30 mai au 1er juin, à Sète du 1er au 2 avant de rejoindre l'escadre à Oran le 4 juin pour effectuer la croisière d'entrainement dans les eaux nord-africaines, croisière entamée le 2 juin et qui allait s'achever le 28 juillet, la 1ère Escadre rentrant à Toulon le 30 juillet.

Après quelques sorties locales, le cuirassé Lorraine effectue en compagnie de son sister-ship Bretagne une croisière au large de l'Algérie, de la Tunisie et de la Corse et ce du 10 octobre au 4 novembre.

Du 13 février au 26 mars 1928, il n'effectue que des sorties locales. Il se rend ensuite à Alger, y faisant escale du 28 mars au 3 avril. Il enchaîne par la traditionnelle croisière d'entrainement dans l'Atlantique et en Manche et ce du 30 mai au 4 août, date de son retour à Toulon.

Après des sorties locales du 4 octobre au 9 novembre, il participe à la croisière d'automne de la 1ère Escadre du 9 octobre au 7 novembre, croisière menée au large de la Corse et de la Tunisie.

Du 22 janvier au 29 avril, le cuirassé Provence n'effectue que des sorties locales, les trois cuirassés de la division faisant relâche à Ajaccio du 25 au 28 avril. Il participe ensuite à la croisière de printemps de l'Escadre du 27 mai au 10 juillet  puis effectue une sortie au large des côtes de Corse et de Provence du 4 au 16 novembre, le cuirassé relâchant à Ajaccio pour les cérémonies du 11 novembre.

Le 10 décembre 1929, il quitte Toulon pour Brest où il arrive le 17, entrant immédiatement en refonte à l'Arsenal de Brest

Un cuirassé dans la nouvelle décennie
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras42
Le cuirassé Lorraine après 1935

La refonte se termine le 6 juin 1931. Il effectue ses essais à la mer à partir du 20 juin, quittant Brest le 17 août direction Toulon où elle est de retour le 24. Le 10 septembre 1931, il arbore la marque du vice-amiral Robert, commandant en chef de la 1ère flotte. Il termine l'année par de nombreuses sorties locales.

Le début de l'année 1932 commence normalement avec une série d'exercices dans les eaux provençales du 19 janvier au 18 mars. Il est ensuite en réparations à l'Arsenal du 22 mars au 25 avril.

Le 29 avril 1932, il appareille de Toulon pour une croisière en Méditerranée orientale. Il fait escale à Bizerte du 1er au 3 mai, à La Sude (Crète) du 6 au 9, à Alexandrie du 12 au 17, à Beyrouth du 19 au 26, à Phalère du 29 mai au 6 juin, à Naples du 9 au 13 où il effectue une visite de courtoisie en compagnie des torpilleurs Fougueux et Frondeur.

Le 14 juin 1932, les unités des 1ère et 2ème escadres font leur jonction au sud de la Sicile pour des manœuvres conjointes. Après une dernière escale à Bizerte du 17 au 22 juin, le cuirassé rentre à Toulon deux jours plus tard le 24. Il est à l'Arsenal du 1er août au 2 novembre.

Le cuirassé Lorraine s’entraîne avec l'Escadre du 12 au 26 janvier, du 31 janvier au 3 février, du 22 février au 10 mars et du 3 au 5 avril 1933. Il passe au bassin à l'Arsenal de Toulon du 13 au 22 avril.

Du 3 mai au 24 juin 1933, il participe à la croisière de printemps au large des côtes nord-africaines aussi bien en Méditerranée et dans l'Atlantique. Le cuirassé fait escale à Alger du 5 au 11 mai, à Arzew le 13, à Oran du 13 au 18, Tanger du 20 au 22, Casablanca du 24 mai au 6 juin, Cadix du 8 au 12 juin, Oran du 14 au 16 et enfin Palma de Majorque du 18 au 22. Il termine l'année par des sorties au large des côtes provençales et par un passage au bassin du 17 août au 5 octobre.

L'année 1934 commence comme l'année précédente avec des sorties locales (16 au 26 janvier, 5 au 23 février, 13 au 15 mars) avant un petit carénage du 20 au 30 mars. Comme de coutume, c'est ensuite la croisière de printemps du 19 avril au 29 juin, le cuirassé Lorraine menant la croisière qui à lieu dans les eaux nord-africaines.

Le 2 août 1934, le vice-amiral Dubois, commandant en chef de la 1ère Escadre transfère son pavillon du cuirassé Lorraine au Jean Bart. Le cuirassé quitte Toulon le 6 août à destination de Brest où il arrive le 12. Il est placé en disponibilité armée le 19 septembre au lendemain de son entrée dans l'Arsenal.

Il achève les travaux le 20 novembre 1935 et entame dans la foulée ses essais notamment de propulsion. Le 28, il atteint la vitesse honorable de 21.41 nœuds. Les essais vont se poursuivre en janvier et février 1936 marqué le 27 février par le premier lancement d'un hydravion, un Loire 130 lancé depuis une catapulte qui à pris la place de la tourelle centrale de 340mm.

Le 1er mars 1936, le cuirassé Lorraine est affecté à la 2ème division de ligne, unité de la 2ème Escadre (qui redevient Escadre de l'Atlantique le 15 août 1936) composée également des cuirassés Bretagne et Provence.

Il s’entraîne en mer d'Iroise et en Manche. Le 11 juin 1936, le torpilleur Foudroyant victime d'une avarie de barre aborde le cuirassé par tribord milieu juste en avant de la deuxième cheminée mais le Lorraine en sort quasiment indemne alors que le torpilleur d'escadre est sérieusement endommagé. Néanmoins si l'étrave est écrasée jusqu'à la cloison de choc, les voies d'eau sont minimes et le navire peut rentrer seul pour être réparé.

Du 7 au 11 juillet 1936, les trois cuirassés de classe Bretagne effectuent une école à feu au large de l'île de Groix. C'est ensuite un entrainement d'escadre dans l'Atlantique et la Manche du 15 au 23 octobre et du 12 au 20 novembre. L'année 1936 se termine pour le Lorraine par un grand carénage.

Du 15 janvier au 26 février 1937, il participe à la croisière d'hiver de l'Escadre. Il opère en Manche du 23 avril au 5 mai et dans le Golfe du Gascogne du 7 au 13 mai. Cette patrouille est destinée à protéger les navires évacuant les réfugiés de la guerre d'Espagne. L'année se termine par différents exercices en Manche et dans l'Atlantique.

Après quelques sorties locales, le Lorraine participe à la croisière de printemps de l'Escadre de l'Atlantique du 10 mai au 14 juin. Il sort à nouveau avec l'Escadre du 4 au 11 juillet avant d'être immobilisé pour un grand carénage du 6 octobre au 16 novembre. Il participe à une partie de la dernière sortie de l'Escadre de l'année (21 au 29 novembre).

Navire-amiral de la 2ème division de ligne, le cuirassé Lorraine effectue deux croisières d'entrainement, la première du 18 janvier au 18 février et la second du 12 avril au 8 mai. Du 20 mai au 15 juin, le cuirassé passe au bassin pour changer ses hélices.

Le 1er juillet 1939, la 2ème division de ligne est affectée à la 2ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée. Deux jours plus tard, le cuirassé Lorraine quitte Brest direction Toulon où ils arrivent le 22 juillet après avoir fait escale à Casablanca du 6 au 12 juillet, à Tanger du 13 au 15 et Mers-El-Kébir du 16 au 20.

Dès la fin du mois d'août, la guerre devenant chaque jour plus probable, les cuirassé de la 2ème division de ligne escortent des convois entre Marseille, Ajaccio, Oran et Gibraltar. Si les cuirassés ne peuvent rien faire contre des sous-marins ils peuvent repousser des navires de surface. Cette mission va se poursuivre jusqu'en octobre 1939. Entre-temps la seconde guerre mondiale à éclaté.

Le Lorraine en guerre ou le dernier des mohicans
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras44
Le cuirassé Lorraine en 1939

Le 3 septembre 1939, la seconde guerre mondiale débute officiellement suite à la déclaration de guerre de la France et de la Grande-Bretagne à l'Allemagne après l'invasion de la Pologne par cette dernière.

Du 14 novembre au 1er décembre, le cuirassé Lorraine qui n'est plus navire-amiral assure le transport de l'or de la Banque de France direction d'Halifax pour garantir les paiements des achats d'armes aux Etats-Unis.

Il forme pour cela une force Z qui après avoir déposé son précieux chargement protègent quatre cargos amenant à Casablanca des avions qui une fois démontés gagneront la France (il s'agit essentiellement de bombardiers Glenn Martin et Douglas). Le cuirassé rentre à Toulon le 27 décembre 1939.

Le cuirassé Lorraine est en grand carénage à l'Arsenal de Toulon du 30 janvier au 3 avril 1940. Il fait ses essais sur rade jusqu'au 12.

Le 15 avril 1940, les cuirassés Lorraine et Bretagne quittent Toulon pour Oran où ils arrivent le 18, retrouvant le cuirassé Provence. Les trois cuirassés quittent Oran le 26 avril, font escale à Alger du 27 au 29 avant d'arriver à Alexandrie le 3 mai 1940.

Les trois cuirassés forment une nouvelle Force X destinée à opérer en Méditerranée orientale en compagnie de la Mediterranean Fleet. Elle comprend également les croiseurs lourds Duquesne, Tourville, Suffren mais aussi les contre-torpilleurs Tigre et Lynx ainsi que le torpilleur d'escadre Forbin.

Cette force est rassemblée sous cette forme le 18 mai, cette force s'entrainant avec les britanniques du 15 au 19. Le lendemain, les cuirassés Provence et Bretagne disent adieu à leur petit frère (ou petite sœur c'est selon) qui lui reste à Alexandrie. Il est intégré à une division britannique composée des cuirassés britanniques Royal Sovereign et Ramillies, deux vénérables cuirassés qui avaient déjà combattu durant le premier conflit mondial.

Les 20 et 21 juin 1940, le cuirassé Lorraine déclenche le feu de Wotan sur Bardia, un port de la Libye italienne.

Le lendemain l'Armistice est signé à Rethondes, armistice qui entre en vigueur trois jours plus tard, plaçant les navires français dans une situation très inconfortable, cet armistice ayant annulé un raid prévu sur les côtes siciliennes du 23 au 26.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras43
Le cuirassé Lorraine à Alexandrie

Le 3 juillet 1940, les britanniques déclenchent l'opération CATAPULT pour neutraliser les navires français.

En Grande-Bretagne les navires français sont pris d'assaut, générant affrontements et échauffourées voir pire comme à Mers-El-Kébir où plus d'un millier de marins français sont tués par leurs alliés d'hier.

A Alexandrie, cela passe tranquillement. Les amiraux Godefroy et Cunningham passent un gentleman's agreement qui permet l'internement et le désarmement des navires français dans le port égyptien et ce en dépit des pressions de leurs supérieurs.

Les deux amiraux passent outre les ordres de leurs supérieurs respectifs,  «Coulez les navires» avait ordonné Churchill «Appareillez sous le feu ennemi» avait ordonné Darlan. L'accord est signé le 7 juillet 1940 et évite une redite des funestes événements de Mers-El-Kébir.

Les navires sont donc désarmés, une partie des équipages est rapatriée en France tandis que d'autres désertent pour rejoindre les Forces Navales Françaises Libres (FNFL) notamment le lieutenant de vaisseau Honoré d'Estiennes d'Orves, futur martyr de la résistance.

Le cuirassé reste mouillé dans le port fondé par Alexandre le Grand. En novembre 1942, alors que son sister-ship Bretagne est au fond de la rade de Mers-El-Kebir et que le Provence est sabordé à Toulon, le Lorraine subit un petit carénage sur le grand dock d'Alexandre.

Le 8 novembre 1942 les alliés débarquent en Afrique du Nord qui rallient le camp allié après quelques combats. La zone libre est envahie par les allemands et le 27 novembre la flotte française se saborde à Toulon, un événement qui encore aujourd'hui fait débat.

La force X va attendre le 17 mai 1943 soit plus de six mois pour enfin rallier les alliés et reprendre la lutte. Le cuirassé Lorraine appareille le 22 juin après avoir complété son équipage, le navire devant rallier Oran par le Cap de Bonne Espérance, la Méditerranée n'étant pas encore assez sure pour une liaison directe entre l'Algérie et l'Egypte.

Des navires anciens peu entretenus pendant trois ans, c'est une véritable odyssée que va réaliser le dernier cuirassé de classe Bretagne encore à flot.

Il fait escale à Suez du 24 juin au 3 juillet après avoir franchit le canal du même nom, est à Aden du 6 au 8 puis à Mombassa du 15 au 17. Il fait une escale non prévue à Durban du 24 juillet au 12 septembre pour régler des problèmes de coussinets de chaise d'hélice.

Il est à Capetown du 15 au 25 septembre, à Pointe-Noire du 3 au 4 octobre, à Freetown du 9 au 10, Dakar du 12 octobre au 7 novembre, Casablanca du 11 au 13 avant d'arriver à Mers-El-Kebir le 2 décembre après cinq mois de navigation ! Probablement en raison de son mauvais temps, le navire devient bâtiment-école avec donc un effectif réduit.

Cette situation ne dure pas car le navire à été remis en état et il dispose d'un bon potentiel pour des missions opérationnelles. L'entrainement reprend avec de nombreuses écoles à feu pour préparer le vénérable cuirassé à sa future mission à savoir l'appui-feu lors des opérations amphibies.

Le 28 juillet 1944, il quitte Alger pour Malte où il arrive le 2 août. Il va alors se préparer à l'opération DRAGOON, le débarquement de Provence prévu pour le 15 août 1944.

Après une escale à Naples du 7 au 13 août, le cuirassé appareille pour se mettre en position au large des côtes provençales en l’occurrence au large du cap Camarrat. Comme son intervention n'est pas nécessaire dans l'immédiat, le cuirassé mouille à Propriano du 16 au 18 août. Enfin il va pouvoir faire parler ses huit canons de 340mm.

Il bombarde Porquerolles et la batterie des Mèdes le 18 août, la tourelle de 340mm de la batterie du cap Cépet le 19, Sainte-Elme et sa région les 20 et 21, Porquerolles et Cépet le 22,Sainte-Marguerite le 23, Saint-Mandrier et sa région le 25, le cap Cépet et Saint-Elme le 26.

Le 27 août 1944, il mouille à Cavalaire, recevant le lendemain l'amiral Lemonnier, commandant en chef de le marine nationale.Il enmène son passager à Saint-Tropez. Le 11 septembre, il bombarde les forts de Sospel et du Castillon près de Menton. Le 13 septembre 1944, il participe à la rentrée officielle de l'Escadre à Toulon qui mouille en grande rade, les quais étant encore encombrés par les épaves du sabordage.

Le 17, il quitte Toulon pour rallier Mers-El-Kebir où il arrive le 19 pour ravitaillement. Il quitte Mers-El-Kebir le 12 octobre, est à Alger du 13 au 17, à Gibraltar du 19 au 22, à Toulon du 26 octobre au 20 novembre, à Plymouth le 5 décembre où se forme la French Naval Task Force (FNTF) qui sous le commandement du contre-amiral Rue aura pour mission de réduire les poches allemandes de l'Atlantique comme Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle-La Pallice et Royan/Pointe de Grave. Il rentre à Cherbourg le 21 décembre 1944.

Le 24 janvier 1945, le cuirassé Lorraine quitte Cherbourg pour Portsmouth pour un grand carénage au Royal Dockyard, rentrant à Cherbourg le 23 février. Il reste dans le port haut-normand jusqu'au 3 avril 1945 date à laquelle il part pour Plymouth pour onze jours jusqu'au 14.

Le 15 avril, le cuirassé appareille en compagnie d'autres navires de la FNTF pour bombardr la pointe de Grave où une garnison allemande retranchée résistait toujours. Les opérations se terminent le 16 et le lendemain il rallie Brest où il reste jusqu'au 10 juin 1945.

L'Ecolage pour terminer une carrière bien remplie
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras45
Le cuirassé Lorraine après la seconde guerre mondiale

Le cuirassé Lorraine quitte la Bretagne le 10 juin 1945 direction Toulon où il doit devenir école de canonnage. Il fait escale à Gibraltar le 15, à Oran du 17 au 20 juin avant d'arriver dans le Var le 22 juin 1945. L'année 1945 se poursuit et se termine par des écoles à feu entre les côtes varoises et la Corse.

Il subit un grand carénage du 16 décembre 1945 au 12 juin 1946, reprenant son activité de navire-école. Il est à Alger du 13 au 21 juin, Calvi du 5 au 10 octobre et à nouveau à Alger du 15 au 24 novembre.

Après un petit carénage en janvier 1947, le cuirassé est indisponible, une bonne partie de son équipage ralliant les Etats-Unis pour armer les LST achetés aux américains. Il cesse de naviguer alors même si il faudra attendre le 7 juillet 1950 pour qu'il soit officiellement considéré comme caserne flottante.

Le cuirassé Lorraine est officiellement désarmé le 29 novembre 1952, condamné le 17 février 1953 puis vendu à la démolition en janvier 1954 et démantelé.

A SUIVRE

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMar 28 Jan 2020, 19:55

Un (tout) petit truc me fait mal aux yeux tout au long des "posts" de cet article : l'article masculin singulier "le", désignant les noms de la Lorraine, de la Provence et de la Bretagne.
Ça ne fait pas vraiment "marine nationale". C'est disséminé à qui mieux mieux partout dans la page.
Cela proviendrait-il d'une source ignorant la circulaire de 1938 ?

Mais à part ça, l'article est passionnant thumleft
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMar 28 Jan 2020, 21:41

DahliaBleue a écrit:
Un (tout) petit truc me fait mal aux yeux tout au long des "posts" de cet article : l'article masculin singulier "le", désignant les noms de la Lorraine, de la Provence et de la Bretagne.
Ça ne fait pas vraiment "marine nationale". C'est disséminé à qui mieux mieux partout dans la page.
Cela proviendrait-il d'une source ignorant la circulaire de 1938 ?

Mais à part ça, l'article est passionnant thumleft    

Ah ça c'est toujours un problème, je suis toujours embêté par le masculin et le féminin. Je sais que pour mon article sur les Courbet je parlais du cuirassé France au masculin. Tu as le texte de la circulaire de 1938 ? (parce que si je dois faire un autre article sur des navires français autant être rigoureux)

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMar 28 Jan 2020, 21:55

Le sujet du genre des noms de navires a été souvent traité; notamment ici: https://forummarine.forumactif.com/t5194-genre-des-noms-des-bateaux?highlight=GENRE+DES+NOMS
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMar 28 Jan 2020, 21:57

clausewitz a écrit:
[…] Ah ça c'est toujours un problème, je suis toujours embêté par le masculin et le féminin. Je sais que pour mon article sur les Courbet je parlais du cuirassé France au masculin. Tu as le texte de la circulaire de 1938 ? […]
J'avais vu ça aussi… et j'avais laissé passer pour pas en rajouter dans mon genre enquiquineuse… Et cette fois, je ne me suis plus contenue.
En fait c'est totalement simple. S'il s'agit du cuirassé France ; c'est correct, mais si le type de bâtiment (cuirassé, croiseur, frégate…) ne précède pas le nom il faut dire (et écrire) : "la France", "la Liberté", "la Jeanne d'Arc", ou "la Provence", etc.

Circulaire (de 1934, en fait) envoyée par MP.

Non, en fait, elle est ici (et également dans le lien fourni par Niala) :

Genre des noms des bateaux de la marine
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMer 29 Jan 2020, 09:33

Bonjour à tous,

Merci Clausewitz pour cette belle série.

Un autre détail : le nom de l'amiral "Godefroy" s'écrit en réalité Godfroy.
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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyMer 29 Jan 2020, 12:59

Bleu Marine a écrit:
Bonjour à tous,

Merci Clausewitz pour cette belle série.

Un autre détail : le nom de l'amiral "Godefroy" s'écrit en réalité Godfroy.

De rien. Pour le moment je n'ai pas prévu de faire d'autres cuirassés français mais pas impossible qu'à moyen terme je me lance dans un article sur les Danton.

En attendant à venir après le dernier post de cet article demain, on trouvera le Douglas Devastator, les destroyers type 42, les SNA classe Virginia, les porte-aéronefs classe Invincible, les destroyers lance-missiles classe Kidd et le croiseur mouilleur de mines Pluton.

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MessageSujet: Re: CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN)   CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) EmptyJeu 30 Jan 2020, 15:00

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Cuiras46

Déplacement :  Théorique 23600 tonnes Normal initial 23936 tonnes en surcharge 26600 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 166m longueur entre perpendiculaires c'est-à-dire à la flottaison 165m largeur maximale de la carène 27.00m à 82.50m de la perpendiculaire arrière hauteur de l'avant au dessus de la flottaison en charge 6.88m tirant d'eau normal : 8.70m à l'avant 9.10m à l'arrière

Propulsion : Quatre turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par vingt-quatre chaudières Niclause (Bretagne), dix-huit chaudières Guyot-Du Temple (Provence) et vingt-quatre chaudières Belleville (Lorraine) développant 29000ch entraînant quatre hélices tripales (quadripales pour le Lorraine)

Performances : vitesse maximale 20.6 nœuds distance franchissable 4700 miles nautiques à 10 nœuds 2800 miles nautiques à 13 nœuds 600 miles nautiques à 20 nœuds. Les cuirassés de classe Bretagne embarquent 900 à 2680 tonnes de charbon et 300 tonnes de pétrole.

Protection : Un caisson blindé s'étend du couple 2bis (avant) jusqu'à 2.29m de la perpendiculaire arrière. On trouve une ceinture cuirassée de 250mm au milieu mais de seulement 180mm aux extrémités.

Pont blindé inférieur de 40mm d'épaisseur dans sa partie centrale mais de 70mm sur les côtés

Pont supérieur blindé (2ème pont) de 30mm. Le pont principal et le 1er pont n'ont qu'un blindage de respectivement 10 et 12mm d'épaisseur

L'épaisseur du blindage des tourelles n'est pas homogène avec 340mm pour la tourelle 1 (inférieure avant) et 5 (inférieure arrière), 250mm pour les tourelles 2 (supérieure avant) et 4 (supérieure arrière) et enfin 400mm pour la tourelle 3 (milieu). Les barbettes sont épaisses de 270mm.

Le blockhaus est blindé sur l'avant à 300mm

Conduite de tir :

Les Bretagne disposent de la même direction de tir que les Courbet à savoir un système de transmission électrique à recopie sans lecture Le Comte-Aubry, conjugateur graphique Le Prieur et correcteurs mécaniques de distance et de dérive.

Les éléments de tirs sont fournis pour l'artillerie principale par un télémètre triplex installé sur le toit du blockhaus composé de trois télémètres à coïncidence Barr & Stroud de 4.57m de base montés en échelon sur un même affût pivotant portant également les sièges des télémètristes.

Chaque tourelle de 340mm dispose d'un télémètre de 2m de base sous capot sur la partie supérieure arrière de la tourelle permettant le tir en autonomie.

La conduite de tir de l'artillerie secondaire est assurée par deux capots d'observation fixes _un sur chaque bord_ et de quatre tourelles de télémètrie _deux sur chaque bord également_ munies chacune d'un télémètre à coïncidence de 2m de base. Le tout est installé sur le 2ème pont en travers de la première cheminée et de l'arrière de la tourelle centrale de 340mm.

De nuit, on peut utiliser douze projecteurs de 90cm Bréguet-Routin. Un temps le cuirassé Bretagne posséda un projecteur monté sur tribord de la hune du mât avant.

Armement :

Artillerie principale
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Bretag16
Tourelles doubles du cuirassé Bretagne

Les cuirassés de classe Bretagne sont les seuls cuirassés français type superdreadnought puisqu'ils sont armés d'une artillerie plus puissante que leurs devanciers les Courbet. Exit les douze canons de 305mm modèle 1910 et place à dix canons de 340mm modèle 1912 en cinq tourelles doubles, deux superposées à l'avant, deux superposées à l'arrière et une au milieu.

Le canon de 340mm modèle 1912 à une longueur de 45 calibres soit un tube de 15.3m pour un poids de 67 tonnes.

Il tire des obus explosifs de 382kg et des obus perforants de 575kg à une distance maximale de 14500m (+12°) pour les obus perforants, portée qui après les différentes modernisation passera à 21000m (+18°).

La tourelle double permet aux canons de pointer en site de -5° à +12° à l'origine ce qui limitait la portée maximale à 14500m (+18° après guerre) à raison de 5° par seconde et en azimut sur 150° de chaque, de +30 à +150° de chaque côté pour la tourelle centrale à raison de 7° par seconde. Les Bretagne embarquaient 100 obus de 340mm par canon soit un total de 1000 coups.

En 1936, le cuirassé Lorraine à perdu sa tourelle centrale remplacée par une catapulte pour hydravions.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Canon_61
Les tourelles doubles du Lorraine ont un angle d'élévation plus important dès l'origine (du moins pour une tourelle)

Artillerie secondaire
CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Canon_63
Cuirassé Provence. Les canons de 138mm en casemates sont visibles

Tout comme les cuirassés de l'époque, l'artillerie secondaire des Bretagne est installée non pas en tourelle mais en casemate. Ce choix n'est pas forcément une bonne chose puisqu'en cas de mauvais temps, l'artillerie pouvait être inopérante. Voilà pourquoi dès 1918, les trois cuirassés ont perdu leurs quatre canons de 138mm avant (deux de chaque côté) et les casemates en question obturés.

Les vingt-deux canons de 138mm modèle 1910 sont répartis en cinq groupe sur chaque bord : un groupe de trois pièces et trois groupes de deux pièces sur le 1er pont, un groupe de deux pièces sur le pont principal.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Canon_62
Schéma du canon de 138mm modèle 1910

Ce canon de 138mm modèle 1910 est un canon de 55 calibres tirant des obus de semi-perforants de 39.5kg et des obus explosifs de 31.5kg à une distance maximale de 15100m pour les obus explosifs et de 16100m pour les semi-perforants à une élévation de +25° à raison de 5 à 6 coups par minute.

L'affût simple sous casemate permet aux canons de pointer en site de -7° à +25° et en azimut sur 80° de chaque côté. La dotation en munitions est de 275 coups par pièce.

On trouve également sept canons de 47mm modèle 1885 à tir rapide installées sur chaque bord dans le prolongement du rouf cuisine (deux) et cinq réparties sur chacune des coupoles des tourelles de 340mm, deux canons antiaériens de 75mm modèle 1897G sont également installés.

Ce canon est tout simplement une adaptation antiaérienne et navale du célèbre «75», un canon qui marqua son époque mais qui au cours du premier conflit mondial qu'avoir une artillerie lourde était indispensable et que le vénérable canon de 75mm modèle 1897 ne pouvait pas tout faire.

Ce canon qui pesait en batterie terrestre 1140kg tirait des obus de 6.195kg à une distance maximale horizontale de 11100m à raison de vingt coups par minute.

Le canon de 47mm modèle 1885 était un canon de 308kg (canon et affût compris), mesurant 50 calibres ( longueur du tube 2.350m) tire des obus de 2kg à une distance maximale de 1000m à raison dee 15 coups par minute.

Ces canons rapidement déclassés ont été retirés du service par la Marine en 1933 et cédés au Ministère de la Guerre qui les utilisa pour protéger les intervalles entre les ouvrages de la ligne Maginot.

Tubes lance-torpilles

Cela peut paraître étonnant mais jusqu'à une date assez avancée, les cuirassés possédaient des tubes lance-torpilles pour attaquer leurs congénères avec des anguilles (A ma connaissance les Nelson sont les derniers cuirassés concernés).

A l'usage cela se révéla une fausse bonne idée car non seulement les cuirassés arrivaient rarement à portée d'utilisation d'une torpille _plus faible qu'un canon lourd_ mais en plus l'installation de tubes lance-torpilles sous-marins fragilisait la structure et pouvait aggraver les avaries causées par des explosions sous-marines.

La plupart des cuirassés équipés de ces armes les ont perdu durant l'entre-deux-guerre.

Les Bretagne disposaient eux de quatre tubes lance-torpilles de 450mm modèle 1909. Ils utilisaient la torpille de 450mm modèle 1912 pesant 1012kg (dont 145kg de charge militaire), mesurant 5.750m de long et pouvant atteindre la portée maximale de 8000m à 28 nœuds.

NdA Pour les modifications de l'armement voir la rubrique «Modifications» ci-après.

Equipage : 1193 hommes (34 officiers 139 officiers mariniers et 1020 quartiers-maitres et marins) en configuration normale mais 1250 hommes en configuration navire-amiral avec 42 officiers, 148 officiers mariniers et 1060 quartiers-maitres et marins.

Miscellanées :

Ancres

En ce qui concerne les ancres, on trouve deux ancres principales type Marrel modifié de 8967kg, une ancre de rechange ou de veille de même type et du même poids, toutes trois sont placées dans des écubiers, deux à tribord et un à bâbord. On trouve également une ancre de réserve type à verge raccourcie de 3032kg et un ancre à jet type à verge raccourcie de 1593kg

Embarcations

La drome comprend deux canots à vapeur de 10m, trois vedettes à pétrole de 11m (une pour l'amiral, une commandant, une officiers), une chaloupe de 13m, trois canots de service de 10.50m, deux baleinières de 8.50m, deux youyous de 5m et deux berthons de 5.60m

Modifications :

Bretagne

Refonte du 12 juin 1919 au 18 octobre 1920 à l'Arsenal de Toulon

-Augmentation de l'angle de pointage maximum des pièces de 340mm de 12° à 18°

-Débarquement des quatre canons de 138mm avant unitisables par gros temps

-Remaniement de l'armement antiaérien avec la suppression de deux canons de 75mm modèle 1897G et de deux affûts antiaériens de 47mm remplacés par quatre canons de 75mm modèle 1897 installés sur le deuxième pont.

-Modification de la conduite de tir avec notamment l'installation d'un mât tripode. Au sommet on trouve une hune d'observation sur laquelle se trouve le poste de direction de tir équipé d'un télémètre C de 3.66m avec en dessous une autre hune portant le télépointeur. Le triplex est conservé ainsi que les cinq télémètres de 2m des tourelles de 340mm et les quatre télémètres de 2m pour l'artillerie secondaire. Deux télémètres C de 2m sont installés sur la passerelle supérieure à l'usage du télépointage et de l'artillerie secondaire.

-On modifie l'emplacement des antennes radios et on ajoute une chaloupe à moteur à essence

Refonte du 1er mai 1924 au 28 septembre 1925 à l'Arsenal de Toulon

-Décuirassement jusqu'au couple 155 pour alléger le cuirassé et amélioré la tenue à la mer

-Installation de la chauffe au mazout dans la rue 6

-Le pointage maximale de l'artillerie principale passe à 23° ce qui augmente la portée maximale de 21000 à 23700m

-Installation de deux télémètres S de 1.50m pour l'artillerie antiaérienne, de deux cadrans optiques

-Changement dans les projecteurs ave désormais quatre projecteurs de 90cm et 2 de 110cm

-Nouvelle drome d'embarcation avec une chaloupe à moteur de 13m, une chaloupe à l'aviron de 13m, trois canots vapeurs de 1.50m, deux vedettes Harlé de 11m, deux baleinières de 8.50m, deux youyous de 5m et deux plates de 3m.

Modifications effectuées en 1926 et 1927

-Une plate-forme aviation est installée sur la tourelle III, la vergue inférieure du mât arrière disparaît, deux canots de 10.50m s'ajoutent à la drome décrite quelques lignes plus haut.

-Les cuves de télépointage contre-avions sont débarquées pour être installées sur le Jean Bart

-Installation de pivots pour vingt-quatre mitrailleuses de 8mm Hotchkiss, ces armes étant stockées en temps de paix y compris les huit mitrailleuses du même type destinées à la compagnie de débarquement.

Grandes Réparations du 15 novembre 1927 au 12 mai 1928 (Arsenal de Toulon)

-Réfection des chaudières

-Le télépointage Saint-Chamond-Granat remplace le système Vickers. Une nouvelle tourelle de télépointage est installée sur la hune du tripode, tourelle équipée d'un télémètre C de 4.57m. Le triplex est remplacé par un duplex installé sur le toit du blockhaus avec deux télémètres C de 4.57m plus un autre sous capoté derrière le mât arrière.

Un télémètre de 8.20m est installé sur le toit de la tourelle II (supérieure avant) ainsi qu'un télémètre de 1.50m pour la DCA. Seuls deux télémètres C de 2m sont installés sur la passerelle de navigation et destinée à l'artillerie secondaire n'ont pas été déplacés.

-Changement de position des projecteurs

-La drome reçoit trois canots (un de 10.50m et deux de 10m)

-Agrandissements et modification des différentes passerelles

Modifications de 1930 : Une chaloupe à rames de 10.50m remplace une de 13m et un canot à moteur de 11m au lieu d'un de 10.50m

Refonte du 1er juillet 1932 au 12 novembre 1934

-Remplacement des chaudières Niclause par des chaudières dit du Programme Naval et fonctionnant au mazout. Les soutes à charbon sont transformées en soute à mazout et la chaufferie milieu devient également une soute à mazout.

-Des turbines de croisière à réducteur à engrenages (système Parsons) sont installés sur les deux lignes d'arbre centrales. Les anciennes turbines HP sont remplacées par des turbines Parsons.

-Les canons de 340mm modèle 1912 sont remplacés par des canons neufs et les quatre canons de 138mm modèle 1910 arrières sont débarqués, leurs casemates obturées, le nombre de pièces passant à 14.

-Huit canons antiaériens de 75mm modèle 1922 remplacent les canons de 75mm modèle 1897G, canons regroupés autour de la tourelle médiane de 340mm. Quatre affûts quadruples de 13.2mm sont installées sur le pont volant milieu, les tubes lance-torpilles sont débarqués.

-Refonte générale de la conduite de tir avec la mise en place d'une nouvelle tourelle de télépointage au sommet du tripode avec un télémètre C de 4.57m et de deux télépointeurs munis de télémètres C de 2m pour les canons de 138mm. La tourelle duplex est conservée ainsi que le télémètre C de 4.57m du mât arrière et le télémètre de 8.20m sur la tourelle II.

On installe une conduite de tir contre avions avec deux postes de télépointage axiaux  situés l'un sur le duplex et l'autre entre le mât arrière et la tourelle 4.

Chacun d'eux est muni d'un télémètre S de 2m. Un télémètre C de 2m est placé sur le toit de la tourelle II, en arrière du télémètre de 8.20m pour assurer les besoins de la navigation.

-Installation de quatre cadrans optiques et nouvelle répartition des projecteurs

-La drome d'embarcations comprend désormais deux canots à vapeur de 10m, deux vedettes à moteur de 11m, une chaloupe à moteur de 13m, une chaloupe à moteur de 11m, une chaloupe à l'aviron de 13m, deux canots à l'aviron de 10.50m, deux baleinières de 8.50m, deux youyous de 5m et deux plates de 3m.

Modifications entre 1935 et 1940

-En 1935 à l'Arsenal de Brest, le mât flèche est raccourci et les tourelles de télépointage de 138mm sont remplacées par des tourelles identiques à celles installées sur ses sister-ship.

-En 1936/37, la hune du tripode est couverte et les angles du toit arrondis, la tourelle de télépointage du directeur de tir est débarquée et remplacée par une nouvelle tourelle avec un télémètre S de 5m.

Le télémètre de 4.57m inférieur du duplex et celui du mât arrière sont remplacés par des télémètres S de 5m et deux télémètres de 3m pour le commandement sont gréés sur les ailes inférieures de la passerelle de majorité.

Les masques des canons de 75mm sont modifiés pour devenir plus enveloppantes

-En 1937/38, on remplace le télémètre S de 5m de la tourelle de télépointage du tripode par un télémètre de 8m de base et l'adjonction d'une antenne radio sur son toit. Les casiers à gilets de sauvetage disparaissent pour laisser la place à des radeaux de sauvetage du type Brest.

-En 1939/40, le télémètre S de 8m de la tourelle de télépointage du tripode est remplacé par un télémètre S de 12m de base à inversion de relief, donnant une précision absolue à 20000m.

Provence

Refonte du 1er février 1922 au 4 juillet 1923 (Arsenal de Toulon) :

-En ce qui concerne l'armement, les modifications techniques concernent uniquement l'artillerie principale puisque les canons de 138mm avant ont été débarqués dès 1919. la DCA est remanié avec le débarquement de deux canons de 75mm modèle 1897G et deux affûts antiaériens de 47mm et l'embarquement de quatre canons de 75mm modèle 1897 sur le deuxième pont.

-La direction de tir est de conception française (Laurant Paquelier), un mât tripode est installé pour supporter la hune de tir unique.

Le télémètre triplex pour l'artillerie principale est conservé, deux télémètres C de 2m sont installés de part et d'autre du pied avant du mât tripode sur la plate-forme supérieure. Un télémètre S de 1.50m est placé sur le toit de la tourelle 3 (centrale) pour la direction de tir contre avions. On installe également deux cadrans optiques.

La drome est identique à celle d'origine, deux vedettes à moteur de 9m sont embarquées en supplément lorsque le bâtiment est navire-amiral.

Modifications de septembre 1923 (Arsenal de Toulon) :

-Pour pouvoir accueillir un amiral dans de bonnes conditions, la plate-forme des projecteurs est transformée en passerelle de majorité avec la mise en place d'un abri vitré, la suppression de deux projecteurs et le recul de deux autres.

Modifications effectuées à Toulon entre le 24 juillet et le 30 août 1924

-Pour réduire l'enfumage de la passerelle de majorité, la cheminée avant est rehaussée de 3m, l'abri de majorité est agrandi et la passerelle entourée d'un pavois sur la partie avant. Les quatre projecteurs sont transférés sur le toi de l'abri de l'amiral.

-Un petit abri de navigation sur l'avant du blockhaus, deux projecteurs de 90cm sont mis en place à l'arrière de la première cheminée et la suppression du télémètre de 1.50m sur le toit de la tourelle 3.

Refonte du 12 décembre 1925 au 11 juillet 1927 (Arsenal de Toulon)

-Décuirassement de la coque jusqu'au couple 155

-Installation de la chauffe au mazout dans la rue n°6

-L'angle de pointage en hauteur des pièces de 340mm passe de +18° à +23°

-Modifications de la direction de tir : une tourelle de télépointage munie d'un télémètre C de 4.57m est installée sur la hune de tir, le télémètre triplex est supprimé et remplacée par une tourelle de télémétrie disposant de deux télémètres C de 4.57m placée au dessus du blockhaus.

Un télémètre S de 8.20m est placé sur le toit de la tourelle 2, un poste secondaire de conduite de tir est installé à l'arrière avec un télémètre C de 4.57m monté sur un support tournant autour du mât arrière. Pour l'artillerie secondaire, les deux télémètres de 2m de la passerelle de navigation sont installés dans des tourelles de télépointage alors que pour la défense contre avions deux télémètres de 1.50m prennent place de part et d'autre des grues d'embarcations.

Modifications effectuées en 1928 et 1929

En 1928, un télémètre de 1.50m contre-avions est installé sur le toit de la tourelle 2 pour compenser la suppression des deux télémètres de même base qui se trouvaient au niveau des grues. La flèche de la grue bâbord est allongée. En 1929  un projecteur supplémentaire est installé.

Refonte du 30 septembre 1931 au 20 août 1934 à l'Arsenal de Brest

L'appareil évaporatoire passe à la chauffe au mazout, une partie des turbines est remplacée.

En ce qui concerne l'armement les canons de 340mm d'origine sont remplacés par des canons de rechange neufs, les quatre canons de 138mm arrières sont débarqués et leurs casemates obturées ce qui fait retomber le nombre de canons à quatorze. Huit canons de 75mm modèle 1922 remplacent les quatre anciens canons de 75mm.

Quatre affûts antiaériens quadruples de 13.2mm sont installés sur le pont volant milieu, des pivots sont installés pour pouvoir mettre des mitrailleuses de 8mm (vingt-quatre plus huit réservées à la compagnie de débarquement), les tubes lance-torpilles sous-marins sont débarquées.

L'ancien système de télépointage est remplacé par le système Saint-Chamond-Granat et la télémètrie est entièrement refondue.

-Refonte générale de la conduite de tir avec la mise en place d'une nouvelle tourelle de télépointage au sommet du tripode avec un télémètre C de 4.57m et de deux télépointeurs munis de télémètres C de 2m pour les canons de 138mm. La tourelle duplex est conservée ainsi que le télémètre C de 4.57m du mât arrière et le télémètre de 8.20m sur la tourelle II.

On installe une conduite de tir contre avions avec deux postes de télépointage axiaux  situés l'un sur le duplex et l'autre entre le mât arrière et la tourelle 4.

Chacun d'eux est muni d'un télémètre S de 2m. Un télémètre C de 2m est placé sur le toit de la tourelle II, en arrière du télémètre de 8.20m pour assurer les besoins de la navigation.

A cela s'ajoute deux télémètres C de 3m sont gréés sur les ailes inférieures de la passerelle de majorité pour les besoins du commandement.

-Installation de quatre cadrans optiques et nouvelle répartition des projecteurs

-La drome d'embarcations comprend désormais deux canots à vapeur de 10m, deux vedettes à moteur de 11m, une chaloupe à moteur de 13m, une chaloupe à moteur de 11m, une chaloupe à l'aviron de 13m, deux canots à l'aviron de 10.50m, deux baleinières de 8.50m, deux youyous de 5m et deux plates de 3m.

Modifications effectuées entre 1936 et 1940

-Les télémètres C de 4.57m de la tourelle de télépointage du tripode de la tourelle du mât arrière et du duplex bas sont remplacés par des télémètres S de 5m (1936).

-En 1939, le télémètre de la tourelle de télépointage du tripode est remplacé par un télémètre S de 8m de base. Une petite plate-forme est installée au dessous pour permettre au personnel l'accès aux bouchons de protection.

-Au cours du deuxième semestre 1940, l'artillerie antiaérienne approchée est renforcée par l'installation de trois affûts antiaériens quadruples de 13.2mm (un installé sur les tourelles 2 et 4, e troisième sur la petite plate-forme du pied vertical du tripode surplombant la passerelle de majorité.

Lorraine

Refonte du 10 novembre 1921 au 4 décembre 1922 (Arsenal de Toulon)

-En ce qui concerne l'armement, les modifications techniques concernent uniquement l'artillerie principale puisque les canons de 138mm avant ont été débarqués dès 1919. la DCA est remanié avec le débarquement de deux canons de 75mm modèle 1897G et deux affûts antiaériens de 47mm et l'embarquement de quatre canons de 75mm modèle 1897 sur le deuxième pont. Le télépointage des canons de 138mm n'est pas assuré.

La tourelle V de 340mm qui pouvait pointer dès l'origine ses canons à +18° est équipée de la première télécommande en direction (système Laurant), les autres tourelles servent de bancs d'essais à différents systèmes.

La télécommande en direction Laurant et le télépointage en hauteur Paquelier sont retenus après essais et vont équiper également le cuirassé Provence. Malgré la bonne tenue par gros temps, la télécommande en direction ne fut pas retenue et l'on s'en tint au télépointage.

Fin 1924, à titre expérimental un portique est fixé au tripode sur bâbord avant pour le lancement d'un avion léger. Ce système peu pratique est rapidement abandonné.

Refonte du 15 novembre 1924 au 4 août 1926 (Arsenal de Toulon)

-Décuirassement jusqu'au couple 155

-Installation de la chauffe au mazout dans la rue 6

-L'angle de pointage de l'artillerie principale passe de +18° à +23°.

-La modification de la télémétrie est semblable à celle effectuée sur le Provence de 1925 à 1927

-Modifications de la direction de tir : une tourelle de télépointage munie d'un télémètre C de 4.57m est installée sur la hune de tir, le télémètre triplex est supprimé et remplacée par une tourelle de télémétrie disposant de deux télémètres C de 4.57m placée au dessus du blockhaus.

Un télémètre S de 8.20m est placé sur le toit de la tourelle 2, un poste secondaire de conduite de tir est installé à l'arrière avec un télémètre C de 4.57m monté sur un support tournant autour du mât arrière. Pour l'artillerie secondaire, les deux télémètres de 2m de la passerelle de navigation sont installés dans des tourelles de télépointage alors que pour la défense contre avions deux télémètres de 1.50m prennent place de part et d'autre des grues d'embarcations.

-Le nombre de projecteurs passe de cinq à six.

-Nouvelle drome d'embarcation avec une chaloupe à moteur de 13m, une chaloupe à l'aviron de 13m, trois canots vapeurs de 1.50m, deux vedettes Harlé de 11m, deux baleinières de 8.50m, deux youyous de 5m et deux plates de 3m.

Refonte du 17 décembre 1929 au 6 juin 1931

-La chauffe au mazout est installée dans la rue de chauffe n°5

-Aucun changement en matière d'armement

Modifications réalisées en 1931/32

-En septembre 1931, le cuirassé Lorraine aménage sa passerelle supérieure en passerelle de majorité pour pouvoir accueillir le vice-amiral commandant l'escadre de la Méditerranée

-Entre le 1er août et le 2 novembre 1932, les quatre anciens canons de 75mm sont remplacés par six canons de 75mm modèle 1922, l'installation d'un septième sur la plage arrière à proximité du cadre radiogoniométrique est abandonnée car les tirs rendaient impossible l'utilisation de ce dernier.

Refonte du 18 septembre 1934 au 20 novembre 1935 à l'Arsenal de Brest

-Toutes les chaudières passent à la chauffe au mazout

-L'artillerie principale est réduite à huit canons de 340mm en quatre tourelles doubles, la tourelle III est débarquée ce qui permet de rétablir l'intégralité de la protection horizontale au niveau des ponts blindés est rétablie.

-Les soutes à munitions sont aménagées pour recevoir des obus de 138 et de 100mm (défense contre-avions). Les huit pièces de 340mm sont remplacées par des pièces neuves, le nombre de canons de 138mm tombe à quatorze.

-La Défense Contre-Avions est totalement renouvelée avec le remplacement des canons de 75mm par huit canons de 100mm regroupés en quatre affûts doubles avec 1800 obus.

CUIRASSES CLASSE BRETAGNE (FRANCE) (FIN) Canon_64
Canons de 100mm modèle 1930 à bord du cuirassé Richelieu

Les canons de 100mm en question sont des canon de 100mm modèle 1930 en six affûts doubles modèle 1931. Ce canon de 45 calibres tire des obus de 24kg à une distance maximale en tir antisurface de 15900m (+45°) et en tir antiaérien de 10000m (+80°) à raison de 10 coups par minute (16 théoriquement).

Des affûts antiaériens quadruples de 13.2mm sont installés sur la plate-forme du mât arrière et les tubes lance-torpilles sont débarqués

Quelques changements ont lieu dans la direction de tir et plus précisément dans la télémétrie qui affiche le visage suivant :

-Trois télémètres C de 4.57m (un dans la tourelle du tripode, un dans le duplex et un dans la tourelle capotée autour du mât arrière)

-Un télémètre S de 8.20m sur la tourelle 2

-Un télémètre S de 5m en bas du duplex

-Quatre télémètres de 3m (un dans chacun des télépointeurs de l'artillerie secondaire et antiaérienne)

-Cinq télémètres de 2m (un dans chaque tourelle de 340mm et un par télépointeur de 138mm)

-Trois télémètres de 1m (1 entre les deux affûts quadruples du mât arrière et deux de part et d'autre de la tourelle 3)

-Le cuirassé Lorraine va être le seul navire de sa classe à recevoir des installations d'hydraviation avec un hangar pour trois hydravions avec ascenseur de hissage, l'installation d'une catapulte axiale sur le toit du hangar, l'installation d'une soute à essence de 10 tonnes, les grues d'embarcations remplacent les volées de 11.50m par une volée de 19m.

Ces modifications entraînent le déplacement des cheminées avant et arrière pour permettre l'orientation de la catapulte et le lancement des hydravions dans un champ d'environ 38° de chaque côté, la transformation des passerelles associées.

De la fin de 1937 au début de 1940

-En 1937 à Brest, la petite plate-forme inférieure du pied vertical du tripode (ancienne plate-forme du projecteur) est agrandie pour recevoir un affût quadruple de 13.2mm. Une autre petite plate-forme avec pavois en tôle est mise en place au-dessus de la précédente.

-En 1938 à Brest, un télémètre de 3m prend place sur la plate-forme située au-dessus du duplex et la tourelle de télépointage du tripode reçoit un télémètre S de 8m en remplacement du télémètre de 4.57m

-En 1940, les quatre affûts doubles de 100mm sont débarqués pour équiper le cuirassé Richelieu (deux affûts de la batterie du Niolon au dessus de Marseille sont également concernées). Ils sont remplacés par huit canons de 75mm modèle 1922 (six venant de dépôt ce qui retarde l'armement de croiseurs auxiliaires et deux neufs fabriqués à Ruelle)

Modifications effectuées entre le 16 mars et le 21 mai 1944 à Oran

-Débarquement de la catapulte et des trois hydravions, des affûts quadruples de 13.2mm, des télémètres de 1m, les cadrans optiques, les projecteurs de 90cm et le cadre radiogoniométrique de la plage arrière.

-Installation de quatorze canons Bofors de 40mm et de vingt-cinq canons Oerlikon de 20mm mais aussi d'un radar de veille surface, déplacement de deux vedettes à moteur et d'un câble démagnétisation.



FIN

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Je rajoute une coupe montrant les intérieurs du navire moderne qu'a été le cuirassé Bretagne :

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