A mon humble avis, tu en connais beaucoup plus que la plupart d'entre nous, sur le sujet.
Les pêcheurs ont tendance à s'intéresser aux zones de concentrations de certaines catégories de mollusques ou de poissons.
Là, on va "oublier" la coquille Saint-Jacques, qui de par sa conformation, n'a pas vocation à migrer.
Sauf erreur, elle ne semble pas, non plus, être élevable en parc et une de ses zones de "prolifération" se situe effectivement aux abords des côtes bretonnes, normandes, écossaises, irlandaises et dans la Manche. Il faudrait, également, se rapporter à sa valeur marchande, qui constitue, de nos jours, l'essentiel de son intérêt.
Par le passé, au début du siècle dernier, quand les bancs de sardines avaient migré des eaux bretonnes, pour "s'installer", au large des côtes du Maroc et de la Mauritanie, de nombreuses conserveries bretonnes avaient fait de même, en y installant des succursales pour être au plus près des lieux de pêche (Fedala, Agadir, etc.).
La morue (ou cabillot) s'est installée, depuis la nuit des temps, au large de Terre-Neuve. Même pendant les conflits - çà remonte d'avant les guerres napoléoniennes! - , il a existé des accords tacites de neutralité entre flottes de morutiers, mais la saisonnalité et la densité de poiscaille les avaient, aussi, facilités. De nos jours, la consommation de morue a sérieusement chuté, même au Portugal. Idem pour le hareng nordique. Selon les traditions "gastronomiques" locales, la morue et le hareng continuent à être appréciés, mais leurs consommations n'ont plus rien à voir avec celles du temps où ils étaient sensés constituer l'alimentation de base... et çà fait un bail qu'on ne contraint plus un gamin à se cogner une cuillerée d'huile de foie de morue!
La population d'anchois est concentrée dans le Golfe de Gascogne et, comme par hasard, les espagnols en sont les premiers consommateurs européens, devant les italiens (anchois de Méditerranée) et très loin, les français (moitié moins que les espagnols). Là, encore, il est question de prix de revient, avec, en plus, vu la taille de l'anchois, la nécessité d'en pêcher de gros volumes. A 20 grammes, l'anchois, il en faut un paquet pour en pêcher 30 000 tonnes/an!
A mon avis, le homard breton - le meilleur!
- ne doit pas, non plus, être à l'abri des pêches "sauvages". Au prix où il se vend à la criée, il ne laisse surement pas certains indifférents.
On n'empêchera jamais les pêches frauduleuses - qui ne respectent pas les règles européennes ou internationales - mais il ne faut pas oublier, non plus, que les pêcheurs sont, aussi, directement tributaires de l'offre et la demande des conserveries, marchés de gros (pour le frais) et industries de "transformation". Il suffit de voir la tronche des "coquilles Saint-Jacques" surgelées, proposées par exemple, par Tipiak, qui ne sont, en fait, que d'aimables pétoncles! La vraie coquille Saint-Jacques, pêchée dans les eaux bretonnes ou dans la Manche, coûte, elle, beaucoup plus chère!
On pourrait, aussi, causer du thon rouge, en voie d'extinction dans nos eaux, dont raffolent tant les Nippons. Cà m'étonnerait que soit le pêcheur de nos côtes, qui ait découvert, tout seul, ce marché extrême-oriental juteux! Il y a une trentaine d'années, on ne pouvait déguster de l'espadon qu'en Sicile ou dans quelques restaurants siciliens, à Rome. De nos jours, on le retrouve congelé dans les rayons de nos super-marchés.
Un document intéressant sur les consommations françaises en fonction des types de mollusques, crustacés, poissons frais ou surgelés...
http://www.franceagrimer.fr/content/download/46570/445195/file/STA-MER-CONSO%202015-juil2016.pdf