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 US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)

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clausewitz
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MessageSujet: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 20:42

PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX
(ETATS-UNIS)

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) Uss_es10
Le USS Essex (CV-9) en opérations au large d'Okinawa (mai 1945)

AVANT-PROPOS

Il y à de cela quelques années j'ai réalisé un article sur les porte-avions de classe Essex, la classe la plus nombreuse de porte-avions au monde (hors porte-avions d'escorte).

Cet article était parmi les premiers que j'ai écrit et donc aisément perfectible tant sur le fond que sur la forme.

Sur le fond, je peux le dire maintenant il y à prescription ce n'était que la traduction des articles wikipedia en anglais sans chercher à apporter un plus, une analyse, un avis.

Sur la forme, je n'ai parlé ni du lieu, de la bataille ou de l'homme avant donné ce nom à un navire ni même sur les navires l'ayant précédé ou lui ayant succédé.

Enfin, sur le plan des groupes aériens, je n'ai été que superficiel sur les différents avions ayant posé leurs roues sur les Essex.

Voulant corriger toutes ces erreurs, j'ai décidé d'écrire un nouvel article sur ses formidables porte-avions.

Vu la masse d'information, j'ai déjà décidé de publier cet article en plusieurs parties.

La première sera consacrée à l'introduction et aux six premiers porte-avions de classe Essex (Essex Yorktown Intrepid Hornet Franklin et Ticonderoga)

La deuxième partie sera consacrée aux six porte-avions suivants (Randolph Lexington Bunker Hill Wasp Hancock et Bennington)

La troisième partie sera consacrée à six nouveaux porte-avions de cette prolifique classe (Boxer BonHomme Richard Leyte Kearsarge Oriskany et Antietam. Je parlerai du Reprisal rapidement)

La quatrième partie sera consacrée aux six derniers Essex baptisés Princeton Shangri La Lake Champlain Tarawa Valley Forge et Phillipine Sea ainsi qu'un mot sur un autre porte-avions de classe Essex inachevé, l'Iwo Jima.

Une cinquième et dernière partie sera consacrée aux caractéristiques techniques ainsi qu'aux différents avions ayant posé leurs roues sur les Essex.


Je remercie par avance les lecteurs et commentateurs. Je souhaiterai cependant pour des raisons de lisibilité que les commentaires, avis et autres remarques attendent le message terminé par «FIN DE LA PARTIE 0x».


INTRODUCTION

Une brève histoire de l'aéronavale américaine

Quelques années seulement après l'apparition de l'avion, les différentes marines du monde s'intéresse à ce drôle d'engin, le premier aéronef plus lourd que l'air et des services qu'il pourrait apporter au combat naval.

Après plusieurs années d'expérimentation exotique où les idées les plus audacieuses sont testées (plate-formes sur tourelles de cuirassé, câble......), les grandes marines comprennent que le meilleur moyen de faire décoller et de récupérer un appareil en plein mer et d'aménager une plate-forme spécialisée avec un pont le plus dégagé possible.

Certes l'hydravion menace son demi-frère au sein des grandes marines mais si le décollage est résolu avec les catapultes, la récupération posera toujours problème ce qui explique en partie pourquoi l'hydravion cesse à la fin du second conflit mondial d'être un concurrent crédible à l'avion embarqué, cédant la place sur les cuirassés et les croiseurs à toujours plus de pièces d'artillerie antiaériennes.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 868818USSLangleyCV1
Le USS Langley (CV-1)

Pour expérimenter en grand les techniques et les tactiques de l'aéronavale, l'US Navy comme les autres marines transforme un navire existant en l'occurence le charbonnier Jupiter (AC-3) qui devient le USS Langley (CV-1).

Ce premier porte-avions rend d'immenses services à l'US Navy formant la marine américaine aux techniques embarquées et aux tactiques, permettant de passer à la vitesse supérieure à l'aide de deux croiseurs de bataille transformés, les Lexington et Saratoga en apparence surdimensionnés pour l'époque mais qui pourront ainsi absorber l'augmentation de poids des avions.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 470622USSLexingtonetUSSSaratoga1932
Le USS Lexington (CV-2) et le USS Saratoga (CV-3) en 1932. Si le second survécu au second conflit mondial, ce ne fût pas le cas du premier coulé en mer de Corail

Après les expérimentations et les conversions, viens le temps des constructions neuves, le tout dans le contexte contraint du traité de Washington qui n'accorde que 135000 tonnes de porte-avions à l'US Navy.

Le Langley n'étant pas compris, ils leur reste après la mise en service des deux Lexington 69000 tonnes qu'ils cherchent à utiliser le mieux possible.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 993069USSRangerCV4NouvelleOrlans151045
Le USS Ranger (CV-4) arrivant à La Nouvelle Orléans le 15 octobre 1945

Pour résumer et aller vite, les américains hésitent entre beaucoup de petits porte-avions et quelques gros. Les études se succèdent entre septembre 1922 et juin 1923 avec des bâtiments de 11500 à 27000 tonnes puis en 1926 et 1927 avec des bâtiments de 10 à 23000 tonnes. Finalement quatre variantes d'un porte-avions de 13800 tonnes sont étudiées, donnant naissance au premier vrai porte-avions américain, le USS Ranger (CV-4).

Ce porte-avions est rapidement jugé peu satisfaisant voir raté car trop petit et trop peu protégé ce qui explique que même au pire moment de la tornade japonaise, le Ranger restera sagement dans l'Atlantique.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 176032USSYorktownCV5210737
Le USS Yorktown (CV-5) le 21 juillet 1937
US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 194864USSEnterpriseCV6
Le survivant, le Big-E, le USS Enterprise (CV-6) hélas démoli en 1958
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Le USS Hornet (CV-8) à Pearl Harbor en août 1942

Le Ranger peut donc être considéré comme un brouillon de la classe Yorktown composé de trois navires, le Yorktown (CV-5), l'Enterprise (CV-6) et le Hornet (CV-8), trois navires très réussis auxquels il faut ajouter le Wasp (CV-7), un porte-avions plus petit car destiné à absorber ce qu'il restait du contingent attribué en 1922 soit 13500 tonnes.

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Le USS Wasp, version réduite des Yorktown

Ces différents porte-avions qu'il s'agisse de conversions ou de constructions neuves permettent aux ingénieurs américains de capitaliser une expérience peu commune qui va se retrouver dans leur chef d’œuvre : la classe Essex.

Vous avez-dit chef d'oeuvre ?

Dans la foulée de la construction du Wasp un Naval Expansion Act est voté le 17 mai 1938 qui autorise la construction de 40000 tonnes de porte-avions supplémentaires au délà du contingent attribué par le traité de Washington ,traité arrivé à expiration le 31 décembre 1936 et non renouvelé suite à la dénonciation japonaise puis français.

Les américains se posent alors la question du porte-avions construire qui peut se résumer entre beaucoup de petits ou peu de gros. La construction du Hornet laissant 20400 tonnes de disponible, il paraît rapidement que les possibilités sont assez limités.

Les architectes navals américains contraints par le temps en raison d'un contexte international tendu partent du Hornet mais décident d'apporter un certain nombre d'améliorations que l'on peut résumer ainsi :

-Des navires plus grands que les Yorktown pour faciliter la mise en œuvre d'un groupe aérien qui doit être le plus important possible pour mener des raids massifs sur la flotte ennemie (sous-entendue japonaise).

-Une vitesse de 32.5 nœuds pour le rendre difficilement neutralisable par l'ennemi et lui permettre de mettre en œuvre rapidement le groupe aérien en mettant en œuvre un fort vent relatif sur le pont d'envol à une époque où l'embarquement de la catapulte ne va pas de soi (confere le Japon).

-Un nouveau système propulsif plus puissant (152000 contre 70000ch)

-Une défense antiaérienne renforcée

-Une protection plus efficace des œuvres vivres

-Des catapultes plus puissantes

-Une architecture laissant suffisamment de place pour les avions à venir que l'on devine plus lourds ce qui nécessite plus de carburant et plus de munitions

-Des salles d'attente pour pilote plus confortables et situées le plus près possible du pont d'envol

Les architectes du BuShips s'interroge sur l'utilité d'installer sur leurs nouveaux porte-avions un pont d'envol blindé avant d'y renoncer au profit d'une architecture ouverte caractéristique de leurs premiers porte-avions avec la coque du navire dont le pont supérieur sert de pont au hangar formé par l'espace compris entre le pont d'envol et le pont du hangar.

Le projet d'un porte-avions de 20400 tonnes passe rapidement à 23000 tonnes. L'entrée en guerre de la France et de la Grande Bretagne le 3 septembre 1939 suspend la participation de Paris et de Londres aux traités et libère donc les américains de toute contrainte.

Sept projets (CV 9A à CV9G) sont ainsi étudiés déplaçant de 23300 à 27200 tonnes. C'est au final le projet CV 9F de 26000 tonnes (27100 tonnes au final) qui est choisit le 21 février 1940.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 975997ClasseEssex
Classe Essex

Par rapport aux Yorktown, les Essex sont nettement plus gros, sont plus rapides et plus puissants avec un pont d'envol plus grand dont la mise en œuvre est facilitée par un ascenseur latéral installé à bâbord.

Dans un premier temps, l'Essex ne disposera que d'une catapulte installée dans le hangar pour permettre de lancer un chasseur ou un appareil de reconnaissance alors que le pont d'envol est en configuration appontage avec les avions récupérés concentrés sur l'avant. Cette catapulte sera ultérieurement démontée, cette idée se révélant être une fausse bonne idée.

Le Yorktown est le premier à recevoir une catapulte installée sur le pont d'envol portant le nombre de catapultes à deux.

A partir de l'Intrepid, on trouve deux catapultes sur le pont d'envol tandis que la catapulte de hangar est rapidement débarquée, n'ayant jamais été à ma connaissance utilisé en opération.

L'avant du pont d'envol est également muni de brins d'arrêts pour permettre à un avion d'apponter à l'avant, le porte-avions allant en marche arrière mais comme pour la catapulte de hangar, cette possibilité sera peu voir pas utilisé en opérations.

La protection passive est renforcée avec un pont du hangar blindé à 75mm ce qui lui permet de résister à des bombes de 4 ou 500kg. Le pont d'envol en bois est donc considéré comme sacrifiable et les réparations prévues avec l'emport de planches de bois pour une réparation de fortune qui se révélera plus solide que prévue.

Quand à la DCA, elle est nettement plus puissante avec quatre tourelles doubles de 127mm installés de part et d'autre de l'ilôt  et quatre affûts simples de même calibre installés à bâbord ainsi que 32 canons de 40mm et 35 canons de 20mm, DCA renforcée au fur et à mesure des combats et de la menace kamikaze.

Le 11% Expansion Act du 14 juin 1940 (appelé également Two Ocean Navy I) autorise la construction de trois navires commandés aux chantiers navals de Newport News le 3 juillet 1940, ces navires étant baptisés Essex BonHomme Richard (futur Yorktown) et Intrepid.

Le 70% Expansion Act du 17 juillet 1940 (Two Ocean Navy II) autorise la commande de dix navires supplémentaires, navires baptisés Kearsarge (futur Hornet), Franklin, Hancock (futur Ticonderoga), Randolph, Cabot (futur Lexington), Bunker Hill Oriskany (futur Wasp), Ticonderoga (futur Hancock), Bennington et Boxer.

Après l'entre en guerre des Etats-Unis, la machine s'emballe, les Essex étant les premiers porte-avions à être produits en série. Le Congrès débloque les fonds pour dix-neuf autres navires portant le total à trente-deux unités.

Les dix premiers (Bonhomme Richard Crown Point _futur Leyte_ Kearsarge Oriskany Reprisal Antietam Valley Forge _futur Princeton_ Shangri-La Lake Champlain et Tarawa) sont commandés en août 1942 suivis de trois autres en juin 1943 (Valley Forge Iwo Jima et Wright _futur Phillipine Sea).

La construction des six derniers (CV-50 à CV-55) prévue dans le budget 1945 ne sera jamais effective, Roosevelt sentant la guerre sur le point de se terminer met son veto au projet de budget 1945 signant l'arrêt de mort des six derniers Essex et de deux autres Midway (CVB-56 et CVB-57).

La construction est répartie entre plusieurs chantiers, publics (les Navy Yard) et privés.

La part du lion est attribuée aux chantiers navals de Newport News qui vont construire les sept premiers (CV-9 à CV-15), le CV-21, le CV-32 et le CV-46 soit dix unités.

Viennent ensuite les chantiers navals de Quincy, Massachusetts, les Fore River Shipyard qui vont construire les CV-16, CV-17,CV-18,CV-19 ainsi que le CV-47 et le CV-50 si ce dernier n'avait pas été annulé en mars 1945 en compagnie de ses cinq compagnons.

Trois arsenaux occupent les troisième, quatrième et cinquième place, le Brooklyn Navy Yard qui à mis sur cale pas moins de cinq Essex, le Philadelphia Navy Yard qui à mis sur cale trois navires tout comme le Norfolk Navy Yard

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 666937USSFranklinDRooseveltconstruction
Vue aérienne du Brooklyn Navy Yard où jusqu'à 70000 ouvriers ont travaillé durant la guerre. le n°1 c'est le Reprisal, le n°2 c'est le Coral Sa futur Franklin D. Roosevelt, le n°3 c'est le Kearsarge, le n°4 l'Oriskany et le n°5 le Bonhomme Richard

L'arsenal New-yorkais reçoit la commande du CV-20, CV-31, du CV-33, du CV-34 et du CV-35  mais seuls les quatre premiers ont été achevés. Il aurait été également chargé de la construction des morts-nés CV-51 et CV-52.

Le Philadelphia Navy Yard à mis sur cale le CV-36, le CV-37, le CV-45 Il aurait été également chargé de la construction du CV-53.

Enfin le Norfolk Navy Yard à construit les CV-38, CV-39 et CV-40 et aurait été chargé de construire les deux derniers Essex, les CV-54 et CV-55.

Bien que construits en série, tous les Essex ne sont pas identiques. En effet, on trouve dix coques courtes (CV-9 à 13, CV-16 à CV-18, CV-20 et 31) et dix coques longues (CV-14, CV-15, CV-19, CV-21, CV-32 à 34, CV-36 à 40, CV-45 et CV-47). La longueur du pont d'envol est identique (262.7m) mais la longueur hors-tout est différente (265.8m et 270.7m) pour faciliter la mise en œuvre des pièces de DCA légères installées à la proue.

Sur les trente-deux Essex planifiés, seulement vingt-six vont être officiellement commandés et vingt-quatre mis en service.

Sur ces vingt-quatre navires, seulement quatorze vont participer à la seconde guerre mondiale et dix-sept en service au 2 septembre 1945.

Quatre sont en achèvement à flot (Leygue Kearsarge Princeton et Tarawa) et cinq encore sur cale (Oriskany Valley Forge Phillipine Sea Reprisal Iwo Jima) mais seuls les trois premiers seront achevés, le premier dans une version nettement améliorée qui servira de prototype à la refonte SCB-27A.

Le Reprisal sera lancé pour libérer la cale et démantelé alors que l'Iwo Jima n'aura même pas l'honneur d'un lancement et les éléments installés sur cale seront démantelés sur place.

*
**

Version améliorée et agrandie des Yorktown, conçue dans l'urgence d'une situation internationale tendue, les Essex se révéleront remarquables par leur capacité à encaisser les coups (confere Franklin et Bunker Hill)  et leur capacité à durer, participant à trois conflits majeurs, à de nombreuses interventions extérieures ainsi qu'à la conquête de l'espace

Seul le poids croissant des avions et l'usure eut raison des Essex qui quittèrent le service au milieu des années soixante-dix à l'exception du Lexington qui ne prit sa retraite qu'en 1991 après avoir formé des générations de pilotes.

On peut faire un parallèle intéressant avec les Midway apparus après qui plus gros auraient du absorber sans sourciller la hausse du poids des avions. Hors les différentes refontes outre leur coût faramineux on engendré des problèmes de stabilité et l'incapacité pour le Midway d'embarquer le Tomcat.

A noter que sans le refus du Congrès, des Essex auraient été réarmés dans le cadre de la 600 ships navy pour accompagner notamment les Iowa remis en service.

Quand Reagan arrive au pouvoir, sept Essex existent encore. Outre le Lexington utilisé comme porte-avions école et qui comme le John F. Kennedy aurait pu être réarmé comme porte-avions actif, six porte-avions étaient sous cocon en l'occurence l'Intrepid le Hornet, le Bennington, le BonHomme Richard, l'Oriskany et le Shangri-La.

A ma connaissance, seul la réactivation de l'Oriskany à été sérieusement envisagé au point que l'US Navy ait demandé les fonds nécessaires au Congrès.

On aurait pu les imaginer couvrant leurs compères cuirassés dans le Golfe Persique lors de Tempête du Désert ce qui aurait donné un côté vintage au premier conflit post-guerre froide.

Aujourd'hui, quatre d'entre-eux préservés comme musées (Yorktown Lexington Intrepid Hornet) maintiennent le souvenir de leurs confrères disparus et plus encore des marins et des aviateurs ayant servis à bord, certains ayant payé ce service de leur vie.

Cet article est un modeste hommage à leur contribution.

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"Nul officier de marine n'abdique l'honneur d'être une cible (François Athanase Charette de la Contrie alias "Le roi de la Vendée")
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 21:09

HISTORIQUE

Le USS Essex (CV-9)
US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 526953USSEssexmai1943
Le USS Essex (CV-9) à la mer en mai 1943

Présentation
US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 975999USSEssexlancement
31 juillet 1942 : lancement du PCU (Pre-Commissioning Unit) Essex

-Le USS Essex (CV-9) est mis sur cale aux chantiers navals de la Newport News Shipbuilding & Drydock Co de Newport News (Virginie) le 28 avril 1941, sept mois avant l'attaque sur Pearl Harbor.

A l'époque son achèvement est prévu pour mars 1944. Lancé le 31 juillet 1942 après seulement dix-sept mois de construction, il est commissionné le 31 décembre 1942 avec 15 mois d'avance.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 425794NewportNewsShipbuildingDrydockCo
Photo aérienne des chantiers de Newport News. Date inconnue

-Les chantiers navals de Newport News ont été fondés en 1886 sous la raison sociale de Chesapeake Dry Dock & Construction Co, il prend son nouveau nom dès 1890.

Il devient rapidement un chantier naval de premier plan construisant de nombreux cuirassés (les prédreadnought Kearsarge Kentucky Illinois Missouri Virginia Lousiana Minnesota dreadnought Delaware superdreadnought Texas Pennsylvania Mississippi Maryland West Virginia Iowa [inach.] Indiana) et bien sur des porte-avions.

Le chantier virginien peut se targuer d'avoir construit le premier vrai porte-avions américain (le Ranger) mais également le Yorktown  l'Entreprise et le Hornet. Ils se taillent la part du lion dans la construction des Essex, recevant la construction de dix navires en l'occurence les sept premiers (Essex Yorktown Intrepid Hornet Franklin Ticonderoga Randolph) le Bennington, le  Boxer et le Leyte. L'Iwo Jima est lui resté inachevé.

Si l'United States n'à pas dépassé le stade des premières tolles, les chantiers de Newport News mène à bien la construction du premier super porte-avions de la marine américaine le Forrestal, ainsi que  son sister-ship Ranger.

Depuis le chantier virginien à intégré le groupe Northrop-Grumman et reste le seul chantier naval aux Etats Unis à pouvoir construire les porte-avions, le dernier pont plat à avoir échappé à ce chantier fût le Constellation (CV-64) qui fût construit sur les rives de l'Hudson au Brooklyn Navy Yard.

Depuis le Ranger ce sont donc trente porte-avions qui ont été commandés à ce chantier et vingt-huit achevés, deux autres unités étant actuellement en construction, le Gerald Ford et un deuxième John F. Kennedy.

Essex County, Massachusetts

Le premier porte-avions de ce nouveau modèle porte le nom d'une région des Etats-Unis, d'un comté de l'Etat du Massachusetts.

Situé dans le nord-est de l'Etat, il était peuplé en 2010 de 743159 habitants. Ce comté établit en 1643 à perdu ses organes de gouvernement en 1999 mais existe toujours au moins sur le plan statistique.

Les autres navires du même nom

Le CV-9 n'est pas le premier navire de l'US Navy à porté ce nom ni même le dernier. C'est en effet le cinquième d'une série de six.

Le premier est une frégate de 32 canons lancée en 1799, engagée dans la quasi-guerre avec la France (1798-1800), à la première guerre Barbaresque et à la guerre de 1812 contre la Grande-Bretagne et capturée en 1814. Elle est utilisée comme prise flottante de 1824 à 1834 avant d'être vendue aux enchères en 1837. J'ignore son sort final.

A noter que la frégate Essex captura un baleinier en avril 1813, un baleinier britannique baptisé Atlantic  rebaptisé Essex Junior jusqu'à sa recapture en même temps que la frégate Essex.

Le deuxième USS Essex était un monitor à roues de 1856 utilisé durant la guerre de Sécession et vendu à la démolition en 1865.

Le troisième USS Essex est un vapeur à hélices lancé en 1876 et en service jusqu'en 1889. Il est utilisé comme navire école jusqu'en 1930 quand il est brûlé.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 674559LHDUSSEssex
Le porte-hélicoptères amphibie USS Essex (LHD-2)

Le cinquième Essex est un porte-hélicoptère d'assaut (Landing Helicopter Dock LHD), le deuxième de la classe Wasp. Il est mis sur cale aux chantiers navals de la Litton-Ingalls Shipbuilding Corporation sis à Pascagoula (Mississipi) le 20 mars 1989 lancé le 23 février 1991 et admis au service actif le 17 octobre 1992. Il est actuellement basé à Sasebo au Japon.

Une longue carrière opérationnelle

Pacifique (1943-45)
US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 486918USSEssexmiseenservice
Cérémonie de mise en service de l'Essex le 31 décembre 1942

Une fois ses essais constructeurs et sa mise en condition opérationnelle, l'Essex cingle direction le Pacifique en mai 1943 à une époque où la situation tourne lentement mais inexorablement en faveur des américains.

Après avoir subit la tornade japonaise (décembre 1941-mai 1942), les américains stoppent l'expansion des forces du soleil volant en mer de Corail où cette bataille indécise sauve l'Australie de l'invasion.

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Le USS Essex (CV-9)  à Hampton Roads le 1er février 1943

Après une victoire mémorable à Midway (4-7 juin) et une terrible campagne de six mois dans les Salomons (août 1942-février 1943), les américains renversent la vapeur. Les japonais ont déjà perdu la guerre mais il va falloir plus de deux ans aux américains pour vaincre définitivement le Japon.

Si les Yorktown et les Lexington ont tenu la barraque, les Essex vont symboliser la contre-attaque américaine, la reconquête de territoires américains et l'occupation des atolls et archipels jadis japonaise.

Deux axes de progression vont être choisit. L'un sous la direction de l'amiral Nimitz plus «amphibie» d'un atoll à l'autre jusqu'à Iwo Jima et Okinawa et un second plus «terrestre» sous la direction de Mac Arthur, par la Nouvelle-Guinée et les Phillipines.

Organisés en Task Groups regroupés en Task Force, les Essex accompagnés des porte-avions légers de classe Independence vont frapper les positions japonaises sans que l'aéronavale japonaise puisse opposer une résistance aussi farouche qu'auparavant. Ils vont également appuyer les différents opérations amphibies.

L'arrivée des Essex coïncide avec l'arrivée de nouveaux appareils comme le Grumman F6F-3 Hellcat qui connait son premier embarquement au sein de la VF-9, l'une des unités de chasse du CVG-9, le groupe aérien attaché à l'Essex à sa mise en service, les disponibilités des groupes aériens et des porte-avions ne coïncidant pas forcément.

Le 23 août 1943, la Task Force 15 commandée par le contre-amiral Charles A. Pownall se regroupe dans les eaux hawaïennes. Les premiers navires construits après Pearl Harbor ou en construction à cette époque vont connaître le baptême du feu.

Le USS Essex (CV-9) est de ceux-là, devant opérer en compagnie du Yorktown (CV-10) et de l'Independence (CVL-22) mais également du cuirassé Indiana (BB-58), des croiseurs légers Nashville (CL-43) et Mobile (CL-63) et de dix destroyers.

Prenant la mer, la TF-15 se dirige en direction de l'île Marcus bombardée par des Avenger et des Dauntless couverts par des Hellcat, les bombardiers américains coulant trois petits bâtiments ennemis.

Devenu navire-amiral de la TF-14, il participe aux bombardements contre Wake _une ancienne possession américaine conquise au moment de Pearl Harbor_ les 5 et 6 octobre en compagnie de ses sister-ships Yorktown et Lexington ainsi que des porte-avions légers Independence Belleau Woods et Cowpens puis aux frappes menées contre Rabaul, la base principale de la marine japonaise dans la région (11 novembre 1943).

Intégré au Task Group 50-3 en compagnie de son sister-ship Bunker Hill et du porte-avions léger Princeton, il participe à l'opération Galvanic, le débarquement sur l'île de Tarawa bientôt connue sous le nom de Bloody Tarawa, cinq jours de combats sanglants (18-23 novembre) où les américains perdirent 978 ce qui proportionnellement en fait l'opération amphibie la plus sanglante du conflit mais le sang fût porteur de nombreuses leçons.

Le 4 décembre 1943, l'Essex formant le TG 50-3 en compagnie de l'Enterprise et du Belleau Woods retrouve en mer le TG 50-1 composé des porte-avions Yorktown, Lexington et Cowpens pour frapper l'atoll de Kwajalein.

L'Essex participe ensuite à l'opération Flintlock, le débarquement amphibie en direction des îles Marshall (29 janvier-2 février 1944).

La force de porte-avions rapide (Fast Carrier Task Force) baptisée TF-58 est composée de trois Task Groups dont le TG 58-2 composé de l'Essex, de l'Intrepid, du Cabot mais également des cuirassés rapides South Dakota, Alabama et North Carolina.

Le USS Essex (CV-9) enchaine par les raids contre Truk (Opération Hailstone 17-18 février 1944),un raid qui voit la destruction de huit navires japonais et par les bombardements contre Saipan, Tinian et Guam (23 février) qui marque la fin de son premier tour opérationnel, le CV-9 ralliant San Francisco et le Mare Island Naval Shipyard pour son unique carénage de la guerre.

Une fois remis en état et remis en condition, l'Essex quitte la côte ouest direction le Pacifique avec à son bord le Carrier Air Group 15 (CVG-15, la désignation officieuse de Carrier Air Group ayant supplanté la désignation officielle de Carrier Vessel Group) commandée par le capitaine David McCampbell, le plus grand as de l'US Navy avec 34 victoires aériennes confirmés dont deux «Ace in one day» avec cinq et neuf victoires aériennes en une journée.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 866970USSEssexmai1944
Le USS Essex (CV-9) en mai 1944

En compagnie de son sister-ship Wasp et du porte-avions léger San Jacinto, l'Essex participa à des raids contre Marcus (19-20 mai) et Wake trois jours plus tard.

Intégré ensuite au TG 58.4 en compagnie des porte-avions légers Langley (futur La Fayette) et Cowpens, il participe à l'occupation des Mariannes (12 juin-10 août 1944) avec notamment la bataille de la mer des Phillipines du 19 et 20 juin avec le Marianas Turkey Shoot où 283 avions japonais sont abattus mettant fin à l'aéronavale japonaise comme arme constituée.

Intégrant ensuite le TG 38-3 en compagnie de son sister-ship Lexington et des porte-avions légers Princeton et Langley, il participe à des raids contre les îles Palau (6-8 septembre) et Mindanao (9-10 septembre) avant de soutenir les débarquements exécutés contre Peleliu à partir du 15 septembre 1944 (opération Stalemate II).

Après avoir échappé à un Typhon le 2 octobre, l'Essex intégré à la TF-38 participe à des frappes contre les Ryu-Kyu et notamment l'île d'Okinawa (10 octobre) et contre Formose du 12 au 14 octobre pour couvrir les débarquements menés à Leyte et attirer ailleurs les restes de la marine japonaise.

Le débarquement proprement dit à lieu le 20 octobre et la force de porte-avions rapide, la TF-38 participe à des frappes sur les Philippines notamment contre les aérodromes japonais.

Les japonais ne peuvent laisser faire, la perte des Philippines serait un coup terrible pour la sphère de coprospérité.

Une fois n'est pas coutume, le plan imaginé par les japonais est simple avec un appât composé de porte-avions sans beaucoup d'avions à bord chargés d'attirer la Fast Carrier Task Force loin des forces de débarquement qui seraient anéanties par les cuirassés et les croiseurs lourds.

La bataille du Golfe de Leyte qui avait commencé dès le 22 octobre 1944 voit l'engagement de l'Aéronavale américaine à partir du 24 quand les chasseurs américains engagent l'aviation japonaise basée à terre.

La supériorité des avions américains et l'entraînement de leurs pilotes provoque un véritable massacre. Un groupe de sept Hellcat de l'Essex dirigé par le capitaine de frégate MacCampbell détruit en 95 minutes un total de 42 appareils japonais sur soixante.

Dans l'après midi, de nouvelles vagues d'avions japonais tentent de détruire les porte-avions américains, les chasseurs de l'Essex participant avec ceux du Lexington, du Langley à la défense de la flotte américaine qui perd le porte-avions léger Princeton.

Après avoir repoussé les avions japonais, les bombardiers en piqué et les avions torpilleurs américains cherchent à détruire l'escadre de l'amiral Kurita qui violemment attaquée notamment par des avions de l'Essex envoyés à l'origine sur un aérodrome finissent par couler le cuirassé géant Musahi obligeant Kurita à faire provisoirement demi-tour.

Les américains mordent à l'hameçon et les porte-avions d'Halsey se lancent à la poursuite des porte-avions d'Ozawa, ouvrant la route à l'escadre de Kurita qui franchit le détroit de San Bernardino et débouche à Samar où elle tombe sur les porte-avions d'escorte, les destroyers et les destroyers d'escorte chargés d'appuyer les troupes de la 7ème armée déployée à Leyte.

Après une bataille désespérée, les américains sont sauvés par une retraite des japonais qui ne poussent pas à fond leur avantage et se retirent après avoir tout de même détruit trois destroyers et un porte-avions d'escorte.

Si le TG 38.2 met cap au sud pour sauver les forces de Samar en soutien des cuirassés de la TF 34, les trois autres Task Group lancent des raids pour trouver et détruire l'escadre d'Ozawa, l'Essex opérant au sein du TG 38-3 en compagnie du Lexington et du Langley.

La bataille de Leyte terminée, l'Essex met cap sur Ulithi dans les Mariannes pour ravitaillement, réparations et repos de l'Equipage avant de retourner aux Phillipines pour appuyer les troupes au sol chargées de reconquérir la principale possession coloniale américaine.

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Le 22 novembre 1944, l'Essex est frappé par un kamikaze

Le 22 novembre 1944, l'Essex et ses compères du Task Group 38-3 (Lexington, Ticonderoga et Langley) quittent Ulithi direction Lucon pour participer à l'appui des opérations au sol. Trois jours plus tard, il est endommagé par un kamikaze qui le frappe à babord, provoquant des dommages importants et des pertes humaines significatives avec 15 morts et 44 blessés.  

Réparé, le porte-avions reprend sa place en première ligne, appuyant les troupes américaines occupant Mindoro (14-16 décembre) avant d'échapper au typhon Cobra qui provoqua le naufrage de trois destroyers (Hull,Monaghan et Spence) et des pertes humaines importantes.

A noter que ce réengagement voit l'Essex mettre en œuvre deux unités équipées de Corsair, les VMF-124 et VMF-213 _deux unités des Marines_, cet appareil ayant été longtemps refusé par la marine sur ses porte-avions en raison d'une vitesse à l'appontage jugée excessive.

Partie intégrante du Task Group 38-3 en compagnie de son sister-ship Ticonderoga et des porte-avions légers Langley et San Jacinto, l'Essex participe ensuite à l'appui des troupes débarquant le 9 janvier 1945 dans le Golfe de Lingayen avant de lancer ses avions à l'assaut de Formose, de Sakishima, d'Okinawa et de Luçon puis d'effectuer un nettoyage de la mer de Chine Méridionale avec pour cibles Formose, la Chine continentale, l'île d'Haïnan et Hong-Kong.

Il échappe à un troisième typhon le 20 et le 21 janvier 1945 avant de bombarder Formose, Miyako-Jima et Okinawa (26-27 janvier).

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Le USS Essex (CV-9) en compagnie du USS Cowpens (CVL-25) et du USS Bunker Hill (CV-17) à Ulithi

L'Essex participe ensuite aux opérations contre Iwo Jima, assurant des frappes directes contre l'île mais également des bombardements contre le Japon métropolitain et notamment la région de Tokyo pour empêcher les japonais d'envoyer des renforts et de lancer leurs actions kamikazes.

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Le USS Essex (CV-9) en mars 1945

Du 23 mars au 28 mai, il participe aux opérations contre Okinawa, assurant l'appui des Marines et des G.I qui vont conquérir cette île avec des pertes suffisamment significatives pour pousser Truman à lancer deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki qui économiseront aux américains deux débarquements risqués sur les côtes japonaises.

Le 2 avril, il entre en collision avec le destroyer USS Borie (DD-704) mais les dégâts sont limités des deux côtés.

Le 7 avril 1945, c'est un avion de l'Essex qui découvre à 8.32 le cuirassé Yamato, le croiseur léger Yahagi et huit destroyers, déclenchant l'halali, tous les avions embarqués de la Fast Carrier Task Force convergeant vers cette escadre du sacrifice (le Yamato devant s'échouer à Okinawa pour soutenir les défenseurs avec ses puissants canons, n'ayant pas assez de mazout pour rentrer au Japon).

A 12.32, le Yamato fût attaqué par une première vague de 280 appareils de la TF58 qui obtinrent trois coups au but (deux bombes et une torpilles). A 14.00, deux navires de l'escadre furent coulés peu avant l'arrivée d'une seconde vague d'attaque, de 100 appareils.

A 14.23, après avoir encaissé 10 torpilles et 7 bombes, la soute à munitions avant explosa, la fumée monta  à 6.4km de haut et visible à plus de 100 miles (160km), le navire sombra entrainant 2498 des 2700 marins dont le vice-amiral Seiichi Ito, le commandant de la flotte.  

Les dernières semaines du conflit, l'Essex participe aux raids américains contre le Japon métropolitain du 10 juillet au 15 août, ses avions s'acharnant sur les restes de la marine impériale _bloqués à quai faute de mazout_, sur les aérodromes _pour neutraliser les unités kamikazes_ et sur l'industrie, cette dernière subissant également les raids des Boeing B-29 Superfortress décollant des Mariannes.

Du 15 août au 3 septembre, il participe à la couverture aérienne de la mise à terre des troupes américaines chargées de l'occupation du Japon. Ses avions effectuent des missions de reconnaissance pour repérer les camps de prisonniers alliés et leur larguer des vivres et des médicaments en attendant l'arrivée d'unités sanitaires.

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 21:30

Désactivation et modernisation (1945-1951)
US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 266229USSEssexCV9YorktownCV10TiconderogaCV14LexingtonCV16BunkerHillCV17USSBonHommeRichardCV31Bremerton230448
Sous cocon, l'Essex, le Yorktown, le Ticonderoga, le Lexington, le Bunker Hill et le USS Bonhomme Richard à Bremerton le 23 avril 1948

Sa mission de couverture terminée, l'Essex reçoit l'ordre de rallier Bremerton pour préparer son désarmement et sa mise sous cocon, la guerre terminée nécessitant une réduction drastique de la flotte.

Il est officiellement désarmé le 9 janvier 1947 et placé sous l'autorité du Bremerton Reserve Group où il attend d'être rappelé au service actif en compagnie de ses compères Yorktown, Ticonderoga, Lexington, BonHomme Richard et Bunker Hill. Tous seront réarmés et refondus sauf le dernier nommé en raison de dommages de guerre trop importants.

Dès février 1945, un programme de modernisation et d'adaptation des Essex à des avions plus lourds est étudié, études qui débouche sur un programme officiellement lancé le 4 juin 1947. Il s'agit également d'améliorer leur protection qui s'est révélée insuffisante face aux kamikazes.

C'est l'acte de naissance de la refonte SCB-27 qui voit les Essex recevoir un laboratoire pour assembler les bombes atomiques (Special Aircraft Services Stores), un pont d'envol renforcé, des ascenseurs agrandis et plus puissants, de nouvelles catapultes et de nouveaux brins d'arrêts, l'augmentation de la capacité en carburant d'un tiers, le débarquement des tourelles doubles de 127mm et d'une partie du reste de l'artillerie remplacée par quatorze affûts doubles de 76mm. Enfin la cuirasse de ceinture est démontée et remplacée par un bulge.

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Refonte du USS Essex (CV-9) au Puget Sound Naval Shipyard le 22 avril 1949

Le budget 1949 (année fiscale 1948-49 1er juillet 1948-30 juin 1949) finance la modernisation de l'Essex et du Wasp. Le CV-9 est immobilisé au Puget Sound Naval Shipyard de février 1949 à janvier 1951. Le 16 janvier 1951, il est officiellement remis en service.

Montée de fièvre de la guerre Froide : la guerre de Corée (1950-53)

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Carte du conflit coréen

Protectorat japonais depuis la victoire de l'empire du Soleil Levant sur la Chine dans la première guerre sino-japonaise de 1894/95, la Corée devient une colonie japonaise en 1910. Elle est peu concernée par le second conflit mondial, aucun combat n'ayant lieu dans la péninsule ce qui n'empêche pas les coréens de souffrir comme travailleurs et comme prostituées euphémistiquement appelées «femmes de réconfort».

A la fin de la guerre, la péninsule coréenne est divisée en deux zones d'influence séparé par le 38ème parallèle. Au nord les soviétiques qui y installent un régime à leur botte dirigée par Kim Il Sung avec pour capitale Pyonyang alors qu'au sud les américains favorisent l'établissement à Séoul d'un régime autoritaire pro-occidental dirigé par Syngman Rhee.

L'antagonisme des deux régimes est immédiat, le nord comme le sud rêvant de réaliser l'union de la péninsule coréenne à son profit. Les forces soviétiques évacuent la Corée du Nord à la fin de 1948 et les américains font de même en juin 1949.

Le 25 juin 1950, 90000 soldats nord-coréens appuyés par 150 chars T34 et 132 avions (62 bombardiers Illiouchine Il-10 et 70 chasseurs Yakovlev Yak 9 et Lavotchkine La11) franchissent la frontière et déferlent sur le sud. L'armée sud-coréenne composée de 65000 hommes mais sans chars ni aviation est battue en quatre jours. Séoul est prise le 28 juin et rien ne semble pouvoir arrêter la furia nordiste.

Sauf peut être la toute jeune Organisation des Nations Unies (ONU) qui succède à la SDN en 1945 mais encore faut-il que les cinq grands se mettent d'accord. Le conseil de sécurité se réunit en urgence le 25 juin mais cette réunion est boycottée par l'URSS ce qui permet le vote d'une résolution n°82 demandant le retrait des assaillants.

Le président américain Harry Truman ayant encore le souvenir des tergiversations des démocraties face au nazisme en mémoire décidé d'employer la manière forte. L'idée est dans un premier temps d'intervenir uniquement avec forces navales et aériennes.

Les américains l'annoncent dès le 27 juin et le lendemain, le conseil de sécurité recommande à ses membres d'assister la République de Corée (résolution n°83).

Une coalition est mise sur pied mais il s'agit en pratique d'une intervention américaine sous le paravent onusien. Les forces sont placées sous le commandement du général Douglas MacArthur, le héros de Corregidor. Ce dernier ne perd pas de temps et dès le 1er juillet 1950, les premiers soldats américains arrivent en Corée plus précisément à Pusan.

Le but de cet article n'est pas de raconter en long, en large et en travers la guerre de Corée mais il ne me semble pas inutile de résumer le conflit à grands traits. Cette première poussée de fièvre de la guerre froide peut être divisée en cinq grandes phases :

-Première phase du 25 juin au 15 septembre 1950 : les nord-coréens avancent et bloquent les forces des Nations Unies dans une poche autour de Pusan à l'extrême sud-est de la péninsule coréenne.

-Deuxième phase : le 15 septembre 1950 opération Chromite, les forces alliées débarque à Inchon sur les arrières nord-coréens et ces derniers doivent se replier sur la frontière chinoise.

-Troisième phase : le 26 novembre 1950, des «volontaires» chinois attaquent brusquement les troupes des nations unies et les refoulent largement au sud du 38ème parallèle avant d'être bloquée le 15 janvier 1951.

-Quatrième phase : le 24 janvier 1951, les troupes onusiennes contre-attaquent et refoulent les nord-coréens et leurs alliés chinois, le front finissant par se stabiliser à proximité du 38ème parallèle avec une succession d'offensives et de contre-offensives.

-Cinquième phase : le front stabilisé à partir du 12 novembre 1951. Entre temps des négociations se sont ouvertes le 10 juillet 1951 qui aboutissent à la signature de l'armistice de Panmunjon le 27 juillet 1953 rétablissant le status quo bella ante.

Quand éclate le conflit coréen, première poussée de fièvre de la guerre froide, le porte-avions n'est guère en odeur de sainteté dans les sphères washingtoniennes. Face à l'arme atomique et l'apparente toute puissance des bombardiers lourds de l'USAF, le porte-avions est vu comme vulnérable et inutile.

Il faut toute la sagacité de l'amiral Forrest Sherman pour que l'US Navy puisse conserver un porte-avions en Extrême Orient en l'occurence le Valley Forge de classe Essex, présent depuis mai au large de Formose en compagnie du croiseur lourd Rochester et de huit destroyers.

Quand les forces nord-coréennes attaquent, le Valley Forge est en escale à Hong Kong. Il appareille dès le lendemain, gagne la base américaine de Subic Bay où il se ravitaille  avant de gagner Okinawa.

Il appareille le 1er juillet, le groupe du Valley Forge étant renforcé par une force britannique composée du porte-avions léger Triumph, du croiseur léger Belfast et de trois destroyers.

Ces deux porte-avions vont stabiliser la situation, protégeant la poche alliée autour de Pusan et rendant plus aisée la future reconquête du sud de la Corée.

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Le USS Essex (CV-9) en Corée

L'Essex effectue son premier déploiement en Corée du 26 juin 1951 au 25 mars 1952 avec à son bord le Carrier Vessel Group 5 (CVG-5) au sein de la Carrier Division One de la Task Force 77 qui regroupe tous les porte-avions américains et britanniques engagés en Corée.

Durant ce premier déploiement, il fait connaître au Banshee son baptême du feu. Le 25 août, douze Banshee et douze Panther escortent trente bombardiers lourds B-29 sur Rashing, une première qui s'explique par l'autonomie insuffisante des F-86 Sabre chargés en temps normal de cette mission.

Le 8 octobre, les Banshee de l'Essex assurent une nouvelle mission d'escorte des Superfortress.  

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Le 16 septembre 1951, un Banshee s'écrase sur l'avant de l'Essex

Le 16 septembre 1951, un Banshee endommagé au combat s'écrase sur l'avant du navire détruisant  quatre avions parqués à l'avant, tuant trois marins et en blessant vingt-sept.

Après avoir été réparé à Yokosuka, il reprend sa place en première ligne, lançant des attaques sur la rivière Yalu _fleuve frontière entre la Chine et la Corée_ . Après avoir été relevé le 1er février par le Valley Forge (CV-45), l'Essex met cap à l'est pour rentrer à la maison, étant de retour à San Diego le 25 mars 1952.

Il retourne en Corée du 16 juin 1952 au 6 février 1953 avec à son bord l'ATG-2 (groupe aérien mobilisé pour la Corée, mis en place en octobre 1951 et dissous en avril 1958) pour son deuxième et dernier déploiement de la guerre de Corée.

Du 18 au 24 juillet, accompagné de son sister-ship Phillipine Sea, il effectue un balayage de la côte de Chine pour des reconnaissances et une démonstration de force. A l'époque, les américains craignent que la Corée soit une diversion pour permettre aux communistes d'envahir Formose.

Le 20 juillet, l'Essex aborde le Duncan (DDR-874) durant un ravitaillement à la mer sans dégâts significatifs de part et d'autre.

Le 1er septembre 1952, il participe avec ses sister-ship Boxer et Princeton à un raid contre la raffinerie d'Aoji à 16 kilomètres de la frontière soviétique, 144 appareils s'abattant sur ce site stratégique qui est sérieusement endommagé.
Le 9 octobre 1952, l'Essex est reclassé Carrier Vessel Attack ou CVA avec la marque de coque CVA-9.

Le 20 novembre 1952, l'Essex connait un problème de catapulte ce qui entraine la perte d'un F2H-2P de reconnaissance. Le porte-avions doit rallier Yokosuka pour réparer, réparations qui vont l'immobiliser jusqu'au 6 décembre. Il reprend ensuite ses missions.

Indochine et détroit de Formose, là aussi ça chauffe

L'Essex est à nouveau déployé en Corée et en Extrême Orient de décembre 1953 à juin 1954 dans un déploiement appelé par l'US Navy «Peace Patrouille» (patrouille de la paix).

Au printemps 1954, le Corps Expéditionnaire Française est à l'agonie en Indochine à Dien-Bien-Phu.

Si au début de la guerre d'Indochine, les américains ont vu l'intervention française comme une intervention coloniale, la guerre froide change la donne et l'aide américaine augmente avec la livraison de nombreux appareils et de beaucoup d'armes.
Alors que la chute du camp est imminente, les américains envisagent une intervention directe dans le cadre de l'opération Vulture, un bombardement destiné à soulager les forces françaises assiégées.

Le recours à l'arme nucléaire est envisagé mais les risques collatéraux d'un bombardement par B-29 sont tels qu'on envisage ensuite l'intervention de Savage escortés par des Banshee et des Panther qui auraient été également chargés de protégés les Superfortress de la chasse chinoise.

A l'époque, huit porte-avions américains étaient déployés dans la région avec le porte-avions léger Saïpan (CVL-48), les porte-avions de classe Essex Oriskany (CVA-34) et Tarawa (CVA-40) _tous les trois dans les eaux japonaises_, le Phillipine Sea (CVA-47) entre Pearl Harbor et le Japon pour relever l'Oriskany, le porte-avions d'escorte Rendova (CVA-114) à Hong Kong qui utilisé comme porte-avions ASM aurait protégé la Task Force des sous-marins soviétiques et enfin dans les eaux phillipines, l'Essex, le Wasp et le Boxer disposant de Banshee, de Panther et de Skyraider.

Finalement, le président Eisenhower met son véto à l'opération pour éviter une escalade avec la Chine et l'URSS sans oublier que les britanniques refusent de cautionner l'opération.

La rédition du camp retranché le 7 mai 1954 intervient avant même que l'opération ne soit finalisée entre les différents états-majors.

Un nouveau déploiement en Extrême Orient de l'Essex à lieu de novembre 1954 à juin 1955. Durant ce déploiement, l'Essex participe à la crise de Quemoy et Matsu, deux petites îles situées à quelques encablures du continent, îles tenues par les nationalistes.

Les communistes au pouvoir commencent à bombarder les îles le 3 septembre 1954, prélude à une invasion terrestre. Le président Eisenhower ordonne à la 7ème flotte de couvrir ses îles, menaçant la Chine populaire d'utiliser l'arme nucléaire.

Le 18 janvier 1955, les communistes lancent une offensive contre les îles Tachen qui sont finalement conservées par les nationalistes qui évacuent 18000 civils et 20000 soldats (6-8 février), couverts par la 7ème flotte qui sous le commandement de l'amiral Bride déploie le croiseur Helena (CA-75) _navire-amiral_ , le porte-avions lourd Midway et pas moins de quatre porte-avions type Essex, l'Essex étant accompagné de ses sister-ship Yorktown, Wasp, Kearsarge et Princeton.

Durant ce déploiement, l'Essex participe également à d'importantes manœuvres militaires au large d'Okinawa qui restera sous contrôle américain jusqu'en 1972.

Une nouvelle modernisation

Comme nous l'avons vu plus haut, les porte-avions Essex sont modernisés au début des années cinquante pour leur permettre d'accueillir des avions toujours plus gros et toujours plus lourds.

Cette refonte SCB-27 dont le prototype à été l'Oriskany (ce dernier avait été laissé inachevé à la fin de la guerre) à été appliquée sur l'Essex, le Wasp, le Kearsarge, le Lake Champlain, le Bennington, le Yorktown, le Hornet et le Randolph. Trois d'entre-eux à savoir  l'Essex, le Kearsarge et le Lake Champlain étant engagés en Corée.

En 1951, une étude montre qu'une refonte supplémentaire est possible avec des catapultes à vapeur, des freins et un ascenseur latéral plus puissant, donnant naissance à la refonte SCB-27C, la refonte SCB-27 devenant la SCB-27A.

La situation déjà complexe est rendue encore plus difficile par l'apparition de la piste oblique ce qui fait que la refonte SCB-27C va muter en une refonte SCB-125. Tous les porte-avions ayant subit la refonte SCB-27 à l'exception du Lake Champlain vont être refondus sur ce modèle et de l'Antietam qui ne reçoit qu'une piste oblique à des fins expérimentales.

L'Essex est ainsi immobilisé au Puget Sound Naval Shipyard du 1er mars 1955 au 1er mars 1956, recevant une piste oblique, une proue fermée (Hurricane Bow), le déplacement de l'ascenseur arrière à tribord derrière l'ilôt, l'ascenseur latéral babord trouvant sa place au bout de la piste oblique.

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Le USS Essex (CV-9) après la refonte SCB-125

Atlantique et Méditerranée

La modernisation terminée, l'Essex reprend du service au sein de la 3ème flotte (Flotte du Pacifique), passant le plus clair de son temps sur la côte ouest, effectuant néanmoins un dernier déploiement en Extrême Orient entre la fin 1956 et le début 1957.

Il est alors redéployé dans l'Atlantique, quittant définitivement San Diego le 21 juin 1957, arrivant à Mayport (Floride) le 1er août après avoir contourné l'Amérique du Sud par le Cap Horn.

Du 3 au 12 septembre 1957, il participe à l'exercice OTAN Strikeback, un exercice opposant une flotte Bleue chargée de se porter en mer de Norvège pour bloquer la sortie dans l'Atlantique des sous-marins de la flotte Orange puis cette menace neutralisée de lancer des raids sur les bases de la Flotte du Nord ainsi que sur la Norvège pour appuyer les troupes chargées de le défendre.

Cet exercice «Contre-attaque» vit ainsi l'engagement de 200 navires, 650 aéronefs et 75000 hommes venus des marines américaines, britanniques, canadiennes, françaises, néerlandaises et norvégiennes et s'inscrivant plus globalement dans une grande série d'exercices menées par les forces de l'Alliance Atlantique, exercices qui virent l'implication des 250000 hommes, 300 navires et 1500 avions.

Cet exercice d'une ampleur sans précédent _la plus grande concentration navale depuis la fin du second conflit mondial_ fût ainsi le dernier grand exercice des cuirassés Iowa et Wisconsin qui purent manoeuvrer avec les nouveaux super porte-avions Forrestal _navire-amiral de la Blue Fleet_ et Saratoga mais également les porte-avions moyens Intrepid Wasp et Essex, le porte-avions ASM Tarawa ainsi que les porte-avions britanniques Ark Royal _navire-amiral de l'Orange Fleet_, Bulwark et Eagle.

Parmi les autres unités de surface on trouve les croiseurs lance-missiles Canberra Boston et Northampton, les croiseurs lourds Macon et Albany, les croiseurs légers britanniques Gambia et Sheffield ainsi que le croiseur léger français De Grasse. Ajoutons également 43 destroyers et huit destroyers d'escorte américains complétés par huit destroyers canadiens.

Enfin nous trouvons également engagés dans cet exercice 23 sous-marins diesel-électriques et les deux premiers sous-marins nucléaires (Seawolf et Nautilus), deux navires amphibies et les travailleurs de l'ombre, de nombreux navires de soutien.

Durant cet exercice, l'Essex est utilisé comme porte-avions anti-sous-marin avec à son bord le squadron VS-36, le squadron d'hélicoptères HS-3 et un détachement d'un squadron d'hélicoptères de soutien lui aussi équipé d'hélicoptères, le HU-2.

Il anticipe sur le rôle à venir de l'Essex, rôle déjà attribué à certains de ses sister-ship. En effet, fin 1957, onze Essex ont déjà été reclassés CVS même si tous ne joueront pas effectivement ce rôle soit parce qu'il ne seront jamais réarmés (Franklin, Bunker Hill) ou parce qu'ils vont rapidement être employés à un autre rôle comme l'écolage pour l'Antietam ou les opérations héliportées pour le Boxer, le Princeton et le Valley Forge.

Ce déclassement s'explique par la mise en service des super porte-avions de classe Forrestal qui vont réduire les Essex à la lutte anti-sous-marine dans l'Atlantique pour couvrir en temps de guerre les convois amenant les renforts américains et canadiens en Europe et pour mener des missions autonomes de lutte anti-sous-marine, les Neptune ne pouvant couvrir tout l'Atlantique depuis la côte est des Etats-Unis.

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Le USS Essex (CVA-9) en compagnie du USS Forrest Royal (DD-872) en 1958

Le 2 février 1958, le USS Essex (CVA-9) quitte Mayport direction la Méditerranée pour son premier déploiement au sein de la 6ème flotte. Il relève son sister-ship Randolph (CVA-15) pour un déploiement marqué par une intervention au Liban.
Les années cinquante sont marquées par une agitation endémique dans cet Orient que le général De Gaulle qualifiait de compliqué. Les facteurs sont multiples avec des convoitises pétrolières et l'influence de l'idéologie panarabe dont son principal leader est le président egyptien Nasser.

Dans ce contexte, le Liban indépendant depuis 1943 et la fin du mandat de la SDN confié à la France fait figure d'oasis de paix où les communautés semblent cohabiter de manière harmonieuse ce qui valut au «Pays du Cèdre» le surnom flatteur de «Suisse du Moyen-Orient».

Tout change à partir du printemps 1958 avec la naissance de la République Arabe Unie unissant l'Egypte et la Syrie qui inquiète les voisins jordaniens et surtout libanais.

Le 14 juillet 1958, un coup d'état mené par des militaires baasistes renverse la dynastie hachémite en Irak. Cela entraîne une reprise de l'agitation au Liban et le président libanais Camille Chamoun demande l'intervention des Etats-Unis.

Comme jadis en Corée et bientôt au Vietnam, le porte-avions montre sa souplesse et sa faculté à intervenir rapidement.
Quand le président libanais demande l'intervention des forces américaines, trois porte-avions sont en Méditerranée, le Saratoga à Cannes, le Wasp à Naples et l'Essex au Pirée.

Dès le 15 dans l'après midi, dans le cadre de l'opération Blue Bat («Chauve-souris bleue» ! (sic) ), un premier bataillon de Marines est au Liban suivit rapidement de trois autres, déploiement couvert par les chasseurs embarqués de l'Essex jusqu'au 20 août alors que le Saratoga se déploie à partir du 17. Les premières troupes de l'armée ne sont là que le 19 alors que dès le 16, des F-100 venus des Etats-Unis se déployaient en Turquie.

Au total ce sont cinq porte-avions qui sont déployés au large du Liban, le Randolph et le Forrestal rejoignant les trois autres ainsi que 6000 marines et 8000 G.I.

Ils sécurisent le port et l'aéroport de Beyrouth permettant aux forces loyalistes de neutraliser les éléments séditieux essentiellement musulmans qui voulaient intégrer la République libanaise à la République Arabe Unie. Les troupes américaines quittent le pays le 25 octobre ignorant que leurs successeurs auraient à y revenir vingt-cinq ans plus tard.

Quittant le Liban, il franchit le canal de Suez pour rallier Formose où une nouvelle période de tensions menace de dégénérer en conflit ouvert.

Dans la nuit du 22 au 23 août 1958, Quemoy et Matsu sont à nouveau bombardés par les communistes. La 7ème flotte reçoit l'ordre de couvrir Formose avec les porte-avions Hancock (CVA-19), Shangri-La (CVA-38) et Lexington (CVA-16).
Ils sont rejoints ultérieurement par le Princeton (CVS-37), le Midway (CVA-41) et par l'Essex qui va réaliser un véritable tour du monde puisque sa mission de présence terminée, il franchit le cap Horn pour rentrer à Mayport après avoir parcouru 75000 miles nautiques.

Son deuxième déploiement au sein de la 6ème flotte commence le 7 août 1959 quand il appareille de Mayport et met cap à l'est, direction la Méditerranée où il relève son sister-ship Intrepid. Avec à son bord le CVG-10, il participe à de nombreux exercices dans l'Atlantique et en Méditerranée en compagnie d'éléments de la 2ème flotte et de la marine britannique.

Le 2 décembre 1959, le barrage de Malpasset au dessus de Fréjus rompt provoquant un véritable tsunami dans la vallée du Reyran provoquant la mort de 423 personnes. L'Essex et d'autres navires de la 6ème flotte participe aux secours.
Relevé par le Franklin D. Roosevelt, l'Essex rentre à Mayport le 28 février 1960, terminant son deuxième et dernier déploiement en Méditerranée.

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Le USS Essex (CVS-9) en 1961

En mars 1960, l'Essex est reclassé Carrier Vessel Submarine (CVS), adapté à son nouveau rôle et redéployé à Quonset Point (Rhode Island) comme navire amiral de la Carrier Division 18 et de l'Antisubmarine Carrier Group Three.

Le 25 juin 1960, il réalise son 98550ème appontage battant le record précédemment détenu par le Saratoga (CV-3).
Après avoir participé à l'intervention en baie des Cochons (voir ci-après), il termine l'année 1961 par une croisière en Europe avec des escales à Rotterdam, Hambourg et Greenock. En quittant Hambourg, il s'échoue sur un banc de sable dans l'estuaire de l'Elbe mais peut se dégager tout seul.

En janvier 1962, il est prit dans une tempête dans l'Atlantique Nord et subit de sérieux dommages obligeant le porte-avions à subir des travaux au Brooklyn Navy Yard, travaux qui coïncident avec une modernisation dans le cadre du programme FRAM avec l'installation d'un sonar SQS-23, la modernisation partielle du CIC (Central Information Center) et des liaisons avec les avions ASM embarqués.

Le monde au bord du gouffre

Le 8 janvier 1959, le dictateur Batista est renversé par une rébellion d'obédience communiste dirigée par Fidel Castro qui s'empare de La Havanne. Plus nationaliste que communiste _du moins dans un premier temps_, le Leader Maximo mène une politique nationaliste qui s'oppose frontalement aux intérêts américains.

Le 17 avril 1961, une force armée composée de cubains anticatristes (1400 hommes) débarque en baie des Cochons soutenue par des bombardiers B-26. Cette armée entrainée par la CIA échoue à prendre pied à Cuba, 120 étant tués et 1200 prisonniers.

Kennedy refuse une intervention américaine directe mais autorise le 19 avril un dernier raid de cinq B-26 escortés par des Skyhawk du VA-34 embarqué sur l'Essex qui ne change pas grand chose ci ce n'est que cela fait basculer définitivement Cuba dans l'orbite soviétique.

Ce n'est qu'un an et demi après la baie des Cochons que Cuba devient l'épicentre de la politique mondiale.

Kroutchev et les dirigeants soviétiques accueillent en effet à bras ouverts Fidel Castro, comprenant l'intérêt d'avoir un porte-avions communiste à 100 miles nautiques des côtes de Floride ou pour reprendre le langage famillier de Nikita Kroutchev «de glisser un hérisson dans le slip de l'Oncle Sam».

L'assistance de Moscou est économique et militaire avec la livraison d'armes et l'utilisation de bases navales et aériennes sur l'île.

Plus grave pour les américains, des armes nucléaires sont déployés sur l'île, soixante missiles type R-12 (SS-4 «Sandal») et R-14 (SS-5 «Skean»), 164 bombes nucléaires et des avions porteurs (des Illiouchine Il-28 Beagle) sont ainsi déployés sur l'île pour la mettre à l'abri d'un débarquement américain d'une ampleur bien plus grande que la pantalonade de la baie des Cochons.

Dès la fin août 1962, les reconnaissances aériennes américaines révèlent la construction de sites de défense aérienne ainsi que l'arrivée à Cuba de cargos porteurs de longs conteneurs oblongs sur le pont.

Le 14 octobre 1962, un U-2E et un Crusader photographient des sites de lancement de missiles moyenne portée SS-4, mettant la Floride et une grande partie de la côte est à portée du feu nucléaire.

Huit jours plus tard, dans la nuit du 22 au 23 octobre, le président Kennedy ordonne la mise en place d'une quarantaine autour de Cuba avec l'engagement notamment des porte-avions USS Enterprise (CVAN-65) USS Independence (CVA-62) USS Essex (CVS-9) et USS Randolph (CVS-15), d'autres porte-avions participant ultérieurement à cette crise des missiles, les USS Wasp (CVS-18) USS Lake Champlain (CVS-39) et USS Saratoga (CVA-60).

Quand l'ordre d'embargo est envoyé à la marine américaine, l'Essex était à Guantanamo, effectuant sa remise en condition après un carénage de six mois à New York.

Pendant dix jours (14-25 octobre), le monde est au bord de la guerre nucléaire. La troisième guerre mondiale est évitée de peu. Les soviétiques finissent par accepter de retirer leurs missiles de Cuba, les américains faisant de même en Turquie (même si ce retrait était prévu avant même la crise, les missiles étant en voie d'obsolescence) et promettent de ne pas envahir l'île.

Crépuscule

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Le USS Essex (CVS-9) en 1967

En novembre 1966, au cours d'un exercice OTAN, l'Essex entre en collision avec le Nautilus, les deux navires étant suffisamment endommagés pour devoir réparer au port mais pas assez pour demander une aide extérieure. Les réparations de l'Essex sont réalisées au Boston Naval Shipyard, réparations doublées d'un grand carénage.

Le 25 mai 1968, au cours de manœuvres OTAN en mer du Nord, un Tupolev Tu-16 Badger en mission de reconnaissance et de surveillance des groupes de porte-avions américains s'écrase à proximité de l'Essex.

L'Essex participe également à la conquête spatiale et les missions Apollo, servant à la récupération des capsules spatiales et des astronautes. Il aurait du être à la manœuvre pour la récupération d'Apollo 1 au nord de Porto-Rico le 7 mars 1967 après 14 jours en orbite mais le 27 janvier, lors d'un essais au sol, les trois astronautes de la mission (Chaffee, White Grissom) périssent dans un incendie.

Ce n'est que le 22 octobre 1968 que l'Essex récupère une capsule Apollo en l'occurence Apollo 7 (Schirra, Cunningham et Eisele) après dix jours en orbire, un hélicoptère du HS-5 récupérant la capsule et les astronautes.

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Le USS Essex (CVS-9)

Le USS Essex (CVS-9) est désarmé le 30 juin 1969 après vingt-cinq années de carrière. Rayé du Naval Vessel Register le 1er juin 1973, il est vendu à la démolition le 1er juin 1975 et démantelé.

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 21:45

Le USS Yorktown (CV-10)
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Le USS Yorktown (CV-10) en 1943

Présentation

-Le USS Yorktown (CV-10) est mis sur cale sous le nom de Bonhomme Richard aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & Drydock Company de Newport News le 1er décembre 1941.

Rebaptisé Yorktown le 26 septembre 1942 après la perte du CV-5 lors de la bataille de Midway, il est lancé le 21 janvier 1943 et commissionné le 15 avril 1943.

Le deuxième porte-avions de classe Essex resta à Norfolk jusqu'au 21 mai pour des travaux complémentaires avant d'entamer sa mise en condition opérationnelle au large de Trinidad, rentrant à Norfolk le 17 juin pour des démontages et des modifications après cette mise en condition.

Les travaux sont achevés le 1er juillet et le porte-avions reprend aussitôt la mer pour essais et entraînement de son groupe aérien jusqu'au 6 juillet quand il appareille pour rallier le Pacifique et connaître son baptême du feu.

Il franchit le canal de Panama le 11 juillet, se ravitaille à Balboa le 12 pour traverser le Pacifique jusqu'à Pearl Harbor où il arrive le 24 juillet pour un mois de mise en condition pour le rendre capable de mener de véritables missions de combat.

Yorktown 19 octobre 1781
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Tableau représentant la réédition de Cornwallis à Yorktown

En cette fin de 18ème siècle, les treize colonies de la couronne britannique prennent conscience de leur spécificité. Point de sentiment national non, les Washington, Jefferson et consorts ne sont pas des révolutionnaires mais des réformistes.

Ils réclament une représentation politique à Westminster au sein des communes selon le slogan «pas d'impôts sans représentation» ce que refuse Londres qui décide mettre au pas les insurgents en y envoyant de nombreux renforts militaires.

La guerre éclate le 19 avril 1775 avec une première victoire à Lexington, les milices des Etats parvenant à s'opposer et à vaincre des détachements britanniques faibles en nombre. Boston est prise le 17 mars 1776 et le 4 juillet, le Congrès réunit à Philadelphie proclame l'indépendance des treize colonies.

Les britanniques réagissent et envoie l'élite de l'armée britanniques qui débarquent dès le mois de juin, s'emparant de New York et enchainant les victoires au point de démoraliser profondément l'armée continentale, sapant l'autorité de George Washington. La victoire de Trenton contre les hessoins n'est qu'une brève parenthèse dans un océan de défaites.

En 1777, l'arrivée du marquis de La Fayette marque le début de l'engagement français, engagement timide et clandestin avec essentiellement de la fourniture d'armes. Les victoires britanniques pourtant s'enchainent, Philadelphie étant prise en juin mais en octobre, la victoire américaine à Saratoga encourage la France à s'engager clairement dans la guerre.

Après le terrible hivernage à Valley Forge, l'arrivée promise des premiers soldats français allait rétablir un certain équilibre bien que l'entraînement mené par La Fayette et le baron prussien Von Steuben améliora considérablement le niveau de la Continental Army.

En dépit de ces renforts et de l'action de la Royale contre la Royal Navy, la guerre resta longtemps indécise, les franco-américains échouant à s'emparer de Savannah et son battus à Camden après la prise de Charleston par les britanniques.

Le 11 juillet 1780, le corps expéditionnaire français dirigé par Rochambeau débarque à Newport, la guerre prennait clairement la tournure d'un conflit conventionnel avec deux armées de métier face à face.

Au printemps 1781, la flotte française dirigée par le comte De Grasse et venue des Antilles reçoit l'ordre de Washington et de Rochambeau d'assurer le blocus de la baie de Chesapeake en Virginie où se trouvaient concentrée l'armée du général Cornwallis bientôt assiégé à Yorktown.

Après la victoire de la flotte française en baie de Chesapeake le 5 septembre, Cornwallis compris qu'il ne pourrait recevoir de renforts et c'est la mort dans l'âme qu'il capitule le 19 octobre, marquant un tournage majeur de la guerre qui aboutit au traité de Paris du 3 septembre 1783 reconnaissant l'indépendance des treize colonies sous le nom des Etats-Unis d'Amérique.
Le quatrième du nom, le deuxième porte-avions

Bien évidement, un tel événement ne pouvait ne pas être célébré par l'US Navy qui donna le nom de cette bataille à cinq de ses navires.

Le premier est un sloop de 16 canons commissionné en 1840 et coulé en 1850 suivit par une canonnière commissioné en 1889 et vendue en 1921.

Le troisième du nom est probablement le plus célèbre puisqu'il s'agit du premier porte-avions réellement efficace de l'US Navy, le CV-5. Il est mis sur cale aux Newports News Shipbuilding and Drydock Co le 21 mai 1934 lancé le 4 avril 1936 et commissionné le 30 september 1937.

Participant au second conflit mondial, il est gravement endommagé lors de la bataille de la mer de Corail (7-8 mai 1942). Réparé dans un délai record, il est engagé dans la bataille de Midway (4-7 juin 1942). A nouveau gravement endommagé, il coule finalement après une longue agonie le 7 juin 1942.

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Le USS Yorktown (CG-48)

Au CV-10 à succédé un cinquième navire. Les porte-avions américains étant de plus en plus souvent baptisés de noms de présidents ou de personnalités historiques, la bataille décisive de la guerre d'Indépendance à été célébré par un croiseur lance-missiles de classe Ticonderoga, le CG-48 en service de 1984 à 2004. Mouillé à Philadelphie, il à été démantelé à l'automne 2012.

Carrière opérationnelle

Pacifique (1943-45)
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Le USS Yorktown (CV-10) au Norfolk Navy Yard le 1er juillet 1943

Le Yorktown connait son baptême du feu à la fin du mois d'août 1943 au sein de la TF 15 en compagnie notamment de l'Essex, lançant ses avions contre l'île Marcus le 31 août, neuf jours après son appareillage de Pearl Harbor.

De retour à Pearl Harbor le 7 septembre, il n'y passa que deux jours avant d'appareiller pour la côte ouest. Arrivé à San Francisco le 13 septembre, il y embarque des avions et du fret, reprenant la mer le 15 pour rallier Hawaï le 19 septembre 1943.

Il retourne au combat à partir du 29 septembre quand il appareille de Pearl Harbor, lançant son groupe aérien sur Wake le 5 octobre, deux jours de frappe avant de rentrer à Hawaï, arrivant à Oahu le 11 octobre pour entretien puis poursuite de l'entraînement.

Intégrant la TF 50, _Fast Carrier Task Force_, le Yorktown quitte sa base hawaïenne le 10 novembre pour participer à l'opération Galvanic, l'occupation de Tarawa et de Makin, le CV-10 participant le 19 novembre à des raids pour supprimer les défenses japonaises mais également appuyer les troupes débarquées dans la foulée à Tarawa, Abemama et Makin.

Sa mission terminée, le porte-avions attaque Wotje et Kwajalein le 4 décembre avant de rentrer à Pearl Harbor le 9 décembre 1943.

A l'opération Galvanic succède l'opération Flintlock, une nouvelle opération amphibie visant cette fois les îles Marshall. Intégré au TG 58-1 de la TF-58 en compagnie de son sister-ship Lexington et du porte-avions léger Cowpens, le Yorktown lance ses chasseurs et ses bombardiers le 29 janvier 1944 pour frapper notamment les aérodromes japonais et plus généralement tous les points potentiels de résistance.

Les marines débarquèrent le 31 et les porte-avions rapides continuèrent leurs missions d'attaque en soutien des troupes au sol jusqu'au 4 février quand le TG 58-1 jette l'ancre dans l'atoll de Majuro qui venait tout juste d'être sécurisé.

Jusqu'au mois de juin, le porte-avions et son escorte participèrent à de nombreux raids contre les positions japonaises sur un vaste front allant des Mariannes au nord à la Nouvelle-Guinée au sud.

Parmi ses opérations, citons l'opération Hailstone, les deux jours de raids contre Truk le «Pearl Harbor japonais» les 17 et 18 février 1944 suivis d'une longue période de repos à Majuro du 26 février au 8 mars date à laquelle il appareille à nouveau pour Espiritu Santo dans les Nouvelles Hebrides, y passant dix jours avant de lancer de nouveaux raids aériens contre les îles Palau (30-31 mars) puis contre Woleai le 1er avril, rentrant à Majuro le 6 avril pour une semaine consacrée à l'entretien et au repos de l'équipage.

Le 12 avril, le USS Yorktown (CV-10) reprend la mer pour de nouvelles opérations de combat cette fois en appui de la 7ème armée du général Mac Arthur qui combattait en Nouvelle Guinée.

Le deuxième Essex lance ses avions contre Hollandia (auj Jayapura) et Wakde-Sarmi avant de passer à l'appui des troupes débarquées dès la mise à terre de celle-ci à Hollandia les 22-23 avril lors de l'opération Reckless combinée à l'opération Persecution (débarquement à Aitape en Papouasie Nouvelle-Guinée).

Après un nouveau raid contre Truk les 29 et 30 avril, le porte-avions rallie Majuro le 4 mai 1944, n'y restant que deux jours, se dirigeant ensuite vers Pearl Harbor où il passa 18 jours du 11 au 29 mai pour entraînement avant de retourner à Majuro le 3 juin, se préparant alors pour une nouvelle opération majeure : l'invasion des îles Mariannes, une étape capitale du saute-moutons car mettant les B-29 à portée du Japon métropolitain.

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Le USS Yorktown (CV-10) dans les Mariannes en juin 1944

Le 6 juin 1944, le Yorktown et les autres porte-avions de la TF-58 quittent Majuro pour participer à l'opération Forager, une opération amphibie visant Guam, Saipan et Tinian. Le processus opérationnel est le même, les porte-avions lancent des raids massifs avant un bombardement naval soutenu qui précéde immédiatement la mise à terre des troupes.

Le poids de la puissance militaire des américains se fait sentir puisqu'ils peuvent mener de front deux opérations amphibies majeures, l'une en Europe (Overlord en Normandie) et une second dans le Pacifique.

Les raids sont menés jusqu'au 13 juin quand le Yorktown et deux autres groupes de la TF-58 met cap sur les Bonin pour des raids de diversion jusqu'au 16 juin quand le Yorktown et les autres porte-avions du TG 58-1 (Hornet, Belleau Wood et Bataan) retournent aux Mariannes pour poursuivre sa mission d'appui et riposter à la réaction japonaise.

C'est le début de la bataille de la mer des Phillipines, une bataille de deux jours marqué le 19 juin par l'anéantissement de l'aéronavale japonaise bien affaiblie depuis Midway et Guadalcanal et qui ne sera plus que l'ombre d'elle même avec la perte de 283 appareils pour 30 côté américain soit un rapport de un pour huit. La qualité des avions américains (le Hellcat surclasse le Zero) et l'entraînement des pilotes et des directeurs de chasse ont fait la différence.

Le lendemain, 20 juin, les américains lancent un raid mémorable pour détruire les porte-avions japonais, une mission restée célèbre sous le nom de «Mission Beyond Darkness».

La TF-58 et donc le Yorktown lancent 96 Hellcat, 54 Avenger,51 Helldiver et 26 Dauntless, tous les appareils étant armés de bombes sauf les Avenger armés de torpilles. Sur cette flotte de 227 appareils, le CV-10 lance un total de quarante appareils entre 16.23 et 16.43 pour frapper une flotte japonaise trouvée à 18.40.

L'attaque commence au crépuscule et pour la contrer les japonais ont fait décoller 68 chasseurs depuis les porte-avions Junyo, Hiyo, Ryuho,Zuikaku, Chitose, Zuiho et Chiyoda.

Les Avenger du Yorktown et du Belleau Wood armés de torpilles attaquent les porte-avions Zuikaku et Hiyo, ce dernier étant coulé. Le Zuikaku est touché par des bombes, le Chiyoda, le Haruna et le Maya encaisse chacun une bombe et duex pétroliers sont perdus et 65 avions japonais sont abattus.

Le retour des avions américains, de nuit, à bout de carburant, certains endommagés, est resté légendaire. 20 avions ont été perdus au cours de l'attaque et 80 pendant le retour, amerris, faute d'essence ou accidentés à l'appontage.

En dépit des risques, l'amiral Mitscher donne l'ordre d'allumer les feux de sa flotte pour aider les aviateurs. Les porte-avions se signalent par un projecteur braqué verticalement, les appareils se posent sur le premier pont disponible avec parfois deux appontages simultanés : un Hellcat sur le brin 2 et un bombardier sur le brin 5.

Les 22 et 23 juin, le Yorktown avec les autres ponts plats du TG 58-1 attaquent Pagan puis le lendemain Iwo Jima avant de mettre cap sur Eniwetok où il arrive deux jours plus tard le 27. Le 30 juin, il est de retour aux combats, lançant des raids contre les Mariannes et les Bonins du 3 au 25 juillet contre différentes cibles comme Yap, Ulithi et Palaus.

Il quitte la zone des combats le 31 juillet pour rallier la côte ouest afin de subir son premier grand carénage. Il arrive le 17 août au Puget Sound Navy Yard pour deux mois de travaux jusqu'au 9 octobre.

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Le USS Yorktown (CV-10) à l'automne 1944

Après une escale à Alameda du 11 au 13 octobre pour embarquer son groupe aérien et du fret, le porte-avions met cap à l'ouest pour retrouver la zone de combat. Il arrive à Eniwetok le 31 octobre après une escale à Pearl (18-24 octobre).

Il quitte le lagon le lendemain pour rallier Ulithi le 3 novembre, appareillant avec le TG 38-4 trois jours plus tard mais dès le sept, il intègre le TG 38-1, participant pendant deux semaines au soutien aérien de la reconquête des Phillipines entamé le 20 octobre par le débarquement de Leyte

De retour à Ulithi le 24 novembre, il y resta jusqu'au 10 décembre quand il reprit la mer pour retrouver la TF-38 qui devait commencer à bombarder l'île de Luzon en vue d'un débarquement prévu la deuxième semaine de janvier mais le 17 décembre, le typhon Cobra concentra sa colère contre la flotte américaine en plein ravitaillement, provoquant le naufrage de trois destroyers et la mort de plusieurs centaines de marins américains. Les navires américains sont de retour à Ulithi à la veille de Noël.

Le 30 décembre 1944, le USS Yorktown (CV-10) quitte Ulithi pour retrouver la TF-38 qui lança des raids contre Formose et les Phillipines en soutien indirect du débarquement mené à Lingayen à partir du 9 janvier 1945.

Les attaques menés contre l'Indochine voit la destruction du croiseur léger français Lamotte-Picquet ainsi que de nombreux navires civils et militaires japonais. Formose, Hong Kong et la côte chinoise sont également frappés par les avions embarqués américains.

Après un ultime raid contre Okinawa le 22 janvier, la force de porte-avions rapide met cap sur Ulithi où elle arrive le 26 janvier pour entretien, réparations et repos de l'équipage.

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Le USS Yorktown (CV-10) en 1945

Ce n'est que le 10 février 1945 qu'il reprend la mer en compagnie de la TF-58, la composante porte-avions de la 5ème flotte commandée par «The Human Machine», l'amiral Raymond A. Spruance.

En soutien de l'opération contre Iwo Jima (opération Detachment), la Fast Carrier Task Force et le Yorktown participe à des raids contre la région de Tokyo le 16 février pour empêcher les japonais d'envoyer des renforts et de lancer des actions kamikazes.

Les 17 et 18 février, ce sont les îles Bonins _l'archipel dont dépend Iwo Jima_ qui sont frappés précédant la mise à terre des marines et des G.I (19 février 1945) qui bénéficient d'un puissant soutien naval et aérien jusqu'au 23 février quand les groupes aériens embarqués frappent à nouveau Tokyo et l'île de Kyushu pendant trois jours avant que le Yorktown et les autres unités du TG 58.4 mettent cap sur Ulithi pour repos et entretien, arrivant à destination le 1er mars.

Après deux semaines consacrées à l'entretien et au repos de l'équipage, le porte-avions appareille le 14 mars direction le Japon pour des raids contre les aérodromes, les ports et les positions militaires japonaises, le tout dans le cadre de l'opération Iceberg, le débarquement sur Okinawa, dernière étape avant un attendu et redouté débarquement amphibie au Japon même.

Les raids aériens ont lieu à partir du 18 mars, suscitant une riposte japonaise, un bimoteur Yokosuka P1Y «Frances» manquant de peu le porte-avions suivit d'un deuxième mais la DCA du porte-avions et de son escorteur furent suffisamment efficaces pour empêcher le porte-avions d'être touché.

L'après midi, ce sont des bombardiers en piqué Yokosuka D4Y «Judy» qui attaquent le Yorktown qui évite deux appareils mais le troisième touche le pont d'envol à proximité de l'ilôt, tuant cinq marins et en blessant vingt-six. Le porte-avions reste néanmoins opérationnel et va continuer ses attaques jusqu'au 20 mars.

Le 21, le Yorktown met cap sur Okinawa pour participer à la préparation du débarquement amphibie prévu le 1er avril. Les attaques du groupe aérien du CV-10 commencent le 23 mars et se poursuivent jusqu'au 28 quand il retourne dans les eaux métropolitaines du Japon pour frapper à nouveau les installations militaires d'un Japon agonisant, échappant le 29 mars à une attaque suicide d'un D4Y.

A partir du 30 mars et pendant un mois et demi, les avions du Yorktown vont se concentrer sur Okinawa, assurant un appui-feu constant aux marines et aux G.I qui rencontrèrent une résistance acharnée des japonais, un avant-goût des combats qui attendaient les américains en cas de débarquement dans l'archipel.

Seul exception, le 7 avril 1945, les porte-avions rapides se retirèrent de l'appui aux forces engagées depuis six jours à Okinawa pour neutraliser une menace majeure : le cuirassé Yamato et ses neuf monstrueux canons de 460mm.

Le CVG-9 embarqué à bord du CV-10 participa à une attaque massive contre le cuirassé mais également contre le croiseur Yahagi touché par trois bombes des avions du Yorktown qui mitraillèrent également les destroyers d'escorte.

L'action du Yorktown contre Okinawa continua jusqu'au 11 mai quand il mit le cap sur Ulithi en compagnie des autres navires du TG 58.4, arrivant à destination le 14 mai pour dix jours consacré à l'entretien et au repos de l'équipage.

Reprenant la mer le 24, le USS Yorktown (CV-10) est de nouveau à pied d'oeuvre le 28, le même jour Halsey relève Spruance, la 5ème flotte devenant la 3ème et le TG 58-4 TG 38-4.

Après avoir appuyé les troupes américaines à Okinawa, le Yorktown participe à de nouveaux raids contre le Japon à partir de 3 juin, visant notamment les aérodromes avant de retourner à Okinawa le lendemain puis d'éviter un typhoon ce qui l'empêche de lancer des missions de combat jusqu'au 6 juin 1945. Le 9, les aérodromes de Kyushu sont à nouveau visé tout comme le lendemain avant un ravitaillement.

Il met alors cap au sud, direction Leyte et la baie de San Pedro où il va rester mouiller jusqu'au 1er juillet, date de son appareillage pour les dernières opérations du conflit même si les américains ne le savent pas encore.

En position le 10 juillet, le Yorktown et ses sister-ship ainsi que les porte-avions légers de classe Independence vont attaquer le Japon qu'il s'agisse de Honshu ou de Hokkaïdo avec une prédilection pour les aérodromes et les bases navales où se terraient les restes de la glorieuse marine impériale.

Ces raids s'achevèrent le 15 juillet et après un ravitaillement à la mer, le Yorktown du attendre le 18 juillet qu'un typhon se disperse pour reprendre les opérations aériennes.

Après l'attaque de la base navale de Yokosuka, la flotte américaine se retire pour se ravitailler, attaquant à nouveau le Japon le 24 et le 25 juillet, un ravitaillement le 26 étant suivit de l'attaque de la base navale de Kure les 27 et 28 juillet, la région de Tokyo les 29 et 30 et après un nouveau ravitaillement et un typhon évité, le nord de Honshu et le sud d'Hokkaïdo les 8 et 9 août.

Pour le Yorktown, la guerre se termine par un raid sur Tokyo le 10, un ravitaillement et un nouveau typhon évité (11-12 août), de nouvelles attaques sur Tokyo le 13, le ravitaillement de ses destroyers le 14, les missions prévues le 15 étant annulées suite à l'annonce de l'empereur Hiro Hito de capituler.

Du 16 au 23 août, le Yorktown resta déployé dans les eaux japonais, couvrant le débarquement et le déploiement des troupes d'occupation américaines.

Après la signature de l'acte de capitulation en baie de Tokyo à bord du cuirassé Missouri le 2 septembre, les avions du Yortown larguèrent des vivres et des fournitures médicales aux prisonniers alliés présents dans les camps japonais.

Du 16 au 30 septembre, le porte-avions est ancré en baie de Tokyo pour entretien et repos de l'équipage. Quittant le Japon le 1er octobre, il rallie Okinawa et Buckner Bay le 4 octobre, embarquant des militaires et marins démobilisés pour rallier Les Etats-Unis arrivant à San Francisco le 20 octobre après deux semaines de mer dans le cadre de l'opération Magic Carpet.

Au total, neuf millions d'hommes sont rapatriés et démobilisés qu'il s'agisse du Pacifique ou de l'Europe, la TF 11 de l'amiral Forrest Sherman assurant les rapatriements d'Extrême-Orient avec les porte-avions Yorktown, Hornet,Ticonderoga,Bunker Hill,Hancock,Bennington,BonHomme Richard et Shangri-La.

Pour cette opération, les équipages sont réduits (notamment tout les rampants du groupe aérien et le groupe aérien lui même), la capacité des cuisines augmentées et des couchettes installées dans le hangar aviation.

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 21:58

L'après guerre (1) : L'Extrême Orient et  la mise en réserve

Amarré à Alameda jusqu'au 31 octobre, il rallie alors le Hunters Point Navy Yard pour quelques réparations  avant de participer à nouveau l'opération Magic Carpet. Arrivé à Guam le 15 novembre, il en repart deux jours plus tard avec ses passagers pour rallier San Francisco le 30 novembre 1945.

Il reprend la mer direction l'Extrême-Orient le 8 décembre, direction Samar aux Phillipines mais finalement il rallie Manille où il arrive le 26 décembre, en repartant le 29. Arrivé à San Francisco le 13 janvier 1946, il rallie ensuite Bremerton où il est mis en réserve le 21 juin 1946 tout en restant armé jusqu'au 9 janvier 1947 quand il est décommissionné, intégrant le Bremerton Group Pacific Reserve Fleet.

Après quatre ans en réserve, le Yorktown va subir une refonte SCB-27A au Puget Sound Naval Shipyard, une refonte qui l'immobilise du 15 février 1951 au 2 janvier 1953 bien qu'il ait été recommissioné dès le 15 décembre 1952, toujours en réserve à Bremerton.

Le 20 février 1953, il est remis en service comme porte-avions d'attaque (Carrier Vessel Attack ou CVA, reclassement effectif le 1er octobre 1952), passant une partie de l'été à entraîner son groupe aérien au large de la côte ouest.

L'Après-guerre (2) Encore et toujours l'Extrême-Orient

Le 3 août 1953, il quitte San Francisco direction l'Extrême-Orient, arrivant à Pearl Harbor quelques jours plus tard et y restant jusqu'au 27 quand il mit cap à l'ouest direction Yokosuka où il arrive le 5 septembre.

Il reprend la mer le 11 septembre, retrouvant la TF 77 en mer du Japon pour participer à la gestion de l'après guerre de Corée, l'armistice de Panmunjon ayant été signé le 27 juillet 1953.

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Le USS Yorktown (CV-10) et le USS Sicily à Yokosuka en 1954

Il reste déployé au sein de ce groupe occasionnel le 18 février 1954 quand il quitte Yokosuka pour rentrer à Alameda via Pearl Harbor le 3 mars 1954.  

Après des opérations au large de la côte ouest, le Yorktown repart pour l'Extrême-Orient le 1er juillet, faisant une longue escale à Pearl Harbor du 8 au 28 juillet avant d'arriver à Manille le 4 août 1954.

Après avoir participé à de nombreux exercices au large des Phillipines et du Japon, il participe en janvier 1955 à la couverture de l'évacuation des îles Tachen par les nationalistes.

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Le USS Yorktown (CVA-10) refondu SCB-125

Pour dissuader les communistes d'aller plus loin, la 7ème flotte déploie pas moins de six porte-avions, le porte-avions lourd Midway alors en plein tour du monde et cinq de classe Essex, le Yorktown cohabitant avec l'Essex, le Wasp,le Kearsarge et le Princeton.

Après avoir participé à la couverture de l'évacuation des îles Tachen (6-9 février), le porte-avions retrouve les eaux japonais pour quelques jours. Il quitte Yokosuka le 18 février pour rentrer aux Etats-Unis faisant escale à Pearl Harbor les 23 et 24 février, rentrant à Alameda quatre jours plus tard.

Le 21 mars 1955, il est à nouveau mis en réserve tout en restant commissionné. Au Puget Sound Naval Shipyard, il doit subir une nouvelle refonte, la refonte SCB-125 qui paradoxalement transformait radicalement les lignes des Essex mais nécessitait moins de travaux que les refontes SCB-27A et C.

Les travaux ont lieu du 31 juillet au 15 octobre 1954 et ce même jour, le Yorktown est remis en service comme porte-avions d'attaque.

Il reprend alors une carrière normale au sein de la 3ème flotte mais également de la 7ème effectuant des déploiements réguliers en Extrême Orient où les foyers de tension ne manquaient pas que ce soit la Corée ou Formose en attendant le Vietnam.

Du 19 mars au 7 septembre 1956, il est ainsi déployé en Extrême-Orient, effectuant de nombreux exercices en mer du Japon, en Mer de Chine orientale et méridionale ainsi que des escales de courtoisie où des relâches à Okinawa et à Subic Bay.

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Le USS Yorktown (CVA-10) en 1956

Après un court entraînement dans les eaux hawaïennes qui entraîne son absence d'Alameda du 13 novembre au 11 décembre 1956, le USS Yorktown (CV-10) effectue un nouveau déploiement en Extrême Orient, le quatrième depuis sa réactivation et ce du 19 avril au 13 août, rentrant à Alameda via Pearl Harbor le 25 août 1957.

Une semaine plus tard, le Yorktown appris qu'il devait quitter Alameda pour sa nouvelle base de Long Beach, changement qui coïncide avec un changement de mission, le Yorktown devenant un porte-avions anti-sous-marin (Carrier Vessel Submarine) avec comme nouvelle marque de coque CVS-10.

Le 23 septembre, il quitte Alameda mais avant de rallier Long Beach, il fait un crochet par le Puget Sound Naval Shipyard pour des travaux destinés à l'adapter à sa nouvelle mission. Les travaux s'achèvent en février 1958 et c'est le 7 de ce mois qu'il quitte le dépôt de munitions de Bangor pour rallier sa nouvelle base où il arrive le 12 février.  

Après huit mois passés au large de la côte ouest pour s'entraîner et apprivoiser son nouveau rôle, le USS Yorktown (CVS-10) largue les amarres le 1er novembre pour un nouveau déploiement en Extrême-Orient au sein de la 7ème flotte.

Arrivé à Yokosuka le 25 novembre, il enchaine les exercices mais également les opérations de police notamment une mission de dissuasion contre la Chine communiste alors que le détroit de Formose est de nouveau sujet à un pic de fièvre, l'artillerie communiste bombardant Quemoy et Matsu. Cette démonstration de force menée le 31 décembre 1958 et 1er janvier 1959 fait retomber la tension dans la région.

En janvier 1959, il est déployé au large du Vietnam pour soutenir le gouvernement sudiste alors en proie à une guerilla communiste soutenue par le Nord-Vietnam. Son déploiement s'achève le 21 mai quand il rentre à Long Beach.  

Il effectue son sixième déploiement en Extrême-Orient de janvier à août 1960, un déploiement sans actions militaires, le porte-avions anti-sous-marin se contentant de multiplier les exercices.

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Le USS Yorktown (CVS-10)

De septembre 1960 à janvier 1961, le porte-avions subit un petit carénage au Puget Sound Naval Shipyard, rentrant à Long Beach le 27 janvier et jusqu'au mois de juillet, il effectue sa remise en condition et un entraînement intensif pour un futur déploiement en Extrême-Orient.

Le 29 juillet 1961, le US Yorktown (CVS-10) quitte Long Beach pour un septième déploiement en Extrême Orient, restant quasiment tout l'été dans les eaux hawaïennes, n'arrivant à Yokosuka que le 4 septembre.

Ce déploiement ne fût marqué par aucun événement saillant, ce déploiement fût routinier avec de nombreux exercices et des escales de courtoisie dans les ports de la région. Il rentre à Long Beach le 2 mars 1962.

Sept mois plus tard, le 26 octobre 1962, le deuxième porte-avions de classe Essex quitte Long Beach pour le huitième déploiement au sein de la 7ème flotte, déploiement qui s'achève le 6 juin quand il met cap à l'est pour rentrer à Long Beach, arrivant à destination le 18 juin 1963.

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Le USS Yorktown (CVS-10) en 1964

Après une fin d'année 1963 consacrée à l'entraînement, le Yorktown commence l'année 1964 par un petit carénage au Long Beach Naval Shipyard, petit carénage qui s'achève au printemps, entamant aussitôt sa mise en condition avant de continuer un entraînement.

Vietnam
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La TF-77 à la mer. Le Yorktown est entouré

En guise de préambule, je me sens obligé de préciser le contexte de l'intervention américaine au Vietnam car il est bien évident que les américains ne se sont pas réveillés un matin en se disant qu'ils interviendraient au Vietnam. C'est la conséquence de la colonisation française et de la décolonisation conflictuelle puisqu'il fallut une guerre pour cela.

C'est la France de Napoléon III qui entame la conquête de l'Indochine française avec tout d'abord la Cochinchine en 1862, le Cambodge en 1863, l'Annam et le Tonkin en 1884, ces territoires étant regroupés dans une Union indochinoise en 1887.

Si l'Algérie à marqué les consciences par son statut de colonie de peuplement, l'Indochine avait une place particulière dans l'Empire français. Colonie la plus peuplée avec 25 millions d'habitants, elle fascinait les métropolitains attirés par l'Asie et les mystères.

La défaite française de 1940 met le pouvoir colonial au péril. Le Japon transforme l'Indochine en véritable protectorat et favorise la défaite venant les nationalistes du Viet Minh. Le 9 mars 1945, une attaque surprise des troupes japonaise décapite l'administration coloniale française et provoque la mort de plusieurs milliers de civils et de militaires français.

Suite à la défaite japonaise, l'Indochine est divisée en deux zones : chinoise au nord et britannique au sud, la mission de ses troupes étant de désarmer les unités japonaises et de maintenir l'ordre  en attendant le retour de la France.

Si la France accorde l'indépendance au Laos et au Cambodge, il est hors de question de lâcher le Vietnam dont les enjeux économiques sont bien plus importants que les deux pays précités. La France reprend pied en 1946 en janvier dans le sud et en mars dans le nord.

De 1946 à 1949, la guerre semble être une guerre du faible au fort, une guerre de guérilla qui voit une armée française équipée à l'Européenne affronter une guérilla mal équipée mais connaissant parfaitement le terrain.

L'arrivée au pouvoir de Mao-Tse-Toung en octobre 1949 change la donne. Le Viet Minh bénéficie maintenant d'une puissante base arrière en Chine et se transforme en une véritable armée capable d'infliger des sévères défaites au corps expéditionnaire française comme à Cao Bang sur la RC4 en octobre 1950.

Après une période de redressement sous la houlette du général de Lattre de Tassigny, le haut commandement français souhaite écraser les forces viet-minh en les attirant dans une bataille rangée où la puissance de feu de l'artillerie et de l'aviation française doit faire la différence.

C'est l'opération Castor lancée le 20 novembre 1953 avec la mise en place d'un camp retranché à Dien Bien Phu qui va devenir le tombeau des meilleurs unités françaises, l'Azincourt du Corps Expéditionnaire Français qui se termine par une bataille de 54 jours du 13 mars au 7 mai 1954, date de la chute du camp retranché, un projet de raid aérien américain (opération Vulture) ayant été comme nous l'avons vu abandonné.

Le Vietnam est divisé en deux entités : Vietnam du Nord communiste et Sud-Vietnam nationaliste, théoriquement une démocratie pro-occidentale. La France qui à bien d'autres préoccupations en tête (notamment en Algérie) quitte le Vietnam en 1956, remplacée au pied levé par les américains au nom de la théorie des dominos. Un engrenage se met en place....... .

Officiellement les américains sur place sont des conseillers militaires destinés à réorganiser et réentrainer l'ARVN pour qu'elle puisse faire au Front National de Libération (FNL) créé en 1960 et plus connu sous le nom de Viet-Cong, un faux-nez pour Hanoï, les soldats nord-vietnamiens se mêlant allégrements aux guerilleros.

Peu à peu, les américains mettent un doigt, une main, un bras dans une machine infernale jusqu'à l'incident du Golfe du Tonkin du 2 août 1964 qui précipite l'Amerique dans la guerre, une guerre qui prend la forme d'un immonde bourbier dans lequel l'armée américaine va s'enliser pendant plus de huit ans.

Le conflit vietnamien peut se diviser en trois ou quatre grandes vases, une vision schématique de la guerre :

-première phase du 2 août 1964 à août 1965 : l'action américaine se limite essentiellement à un effort aérien notamment au travers de Rolling Thunder. L'engagement de forces terrestres se limite à la sécurisation des bases aériennes établis dans le pays.

-seconde phase d'août 1965 à janvier 1968 : l'opération Starlight le 17 août 1965 voit le premier affrontement au sol entre Viet Cong et américains.

S'en suivent une série de grandes opérations aux résultats contrastés voir médiocres, «Charlie» se dérobant souvent au lourd dispositif américain qui finit par marquer des points alors que la contestation du conflit ne cesse grandir.

-troisième phase : l'offensive du Tet le 31 janvier 1968 et son prolongement à Hué jusqu'au mois de mars 1968 est le tournant majeur  du conflit. Les pertes américaines et surtout l'intrusion du Viet Cong dans l'enceinte de l'ambassade des Etats Unis à Saïgon stupéfie l'opinion publique américaine qui réclame la fin de la guerre du Vietnam.

-quatrième phase : 1969-73. Le nouveau président américain, Richard Nixon surnomé Tricky Dick (Richard le rusé ou le magouilleur) lance la politique de vietnamisation avec un retrait progressif des forces américaines du Vietnam, le Sud-Vietnam devant se défendre seul comme lors de l'offensive de Pâques 1972........avec l'aide d'un puissant soutien aérien américain.

Parallèlement, des négociations s'ouvrent entre Hanoï et Washington, des négociations heurtées et chaotiques entre Leu-Duc-Tho et Henry Kissinger, les phases de négociation alternant avec des bombardements de B-52 sur Hanoï et Haïphong.

Finalement les accords de Paris sont signés le 27 janvier 1973, les derniers soldats américains étant partis dès le mois de mars. A peine deux ans plus tard, le 30 avril 1975, les chars nord-vietnamiens pénétraient à Saïgon réunifiant par la force le Vietnam sous la férule communiste sans que les américains ne bougent.

Le 22 octobre 1964, le USS Yorktown (CVS-10) quitte Long Beach pour un nouveau déploiement en Extrême-Orient, un déploiement qui va le voir engagé dans la guerre du Vietnam. Il arrive au Japon le 3 décembre 1964 mais n'est engagé au Vietnam qu'à partir du mois de février, assurant la couverture de la TF 77 contre de possibles attaques de sous-marins soviétiques ou chinois.

Le groupe aérien embarqué est le CVSG-55 (Carrier Vessel Submarine Group ou Groupe Aérien Anti-sous-marin) qui dispose de deux squadrons d'avions ASM, les VS-23 et VS-25 équipés de Grumman S-2E Tracker; un squadron d'hélicoptères anti-sous-marins, le HS-4 équipé de Sikorsky SH-3A Sea King; un détachement d'alerte aérienne avancée, le VAW-11 Det-T équipé de Grumman EA-1E Tracer et un détachement d'avions d'assaut équipés de Douglas A-4C Skyhawk, le VMA-223 Det T, ces avions étant utilisés pour l'attaque et la chasse.

Ce déploiement s'achève le 7 mai  quand il quitte Yokosuka pour rentrer à Long Beach le 17 mai 1965.

Sept mois plus tard, le USS Yorktown (CVS-10) appareille de Long Beach le 5 janvier 1966 pour son dixième déploiement en Extrême-Orient. Il arrive à Yokosuka le 17 février avant de rejoindre à la fin du mois la TF 77 à Yankee Station dans le Golfe du Tonkin. Comme pour le premier déploiement, il embarque le CVSG-55.

Ce dixième déploiement dura cinq mois marqué par trois tours of duty à Yankee Station menant des missions de lutte anti-sous-marine et de secours en mer pour les pilotes abattus ou éjectés dans le Golfe du Tonkin.

Il participa également à plusieurs exercices anti-sous-marin comme l'exercice Sea Imp mené dans le cadre de l'OTASE (Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est), le pendant sud-est asiatique de l'OTAN.

Le 15 juillet 1966, il quitte Yokosuka pour la dernière fois, débarquant son groupe aérien le 27 juillet à San Diego avant de rentrer à Long Beach le jour même.

A partir du 24 février 1967 et pour sept mois, le Yorktown est immobilisé pour un grand carénage au Long Beach Naval Shipyard. Les travaux s'achèvent début octobre et le porte-avions passe le reste de l'année à sa remise en condition et à la reprise de l'entraînement.

Ces travaux financés au budget 1966 sont une version affadie de la refonte FRAM dont beneficie certains porte-avions Essex transformés en CVS.

Le 28 décembre 1967, il appareille de Long Beach pour son onzième et dernier déploiement en Extrême-Orient avec toujours à bord le CVSG-55.

Il arrive sur zone fin janvier 1968 et participe au soutien ASM et SAR de la force déployée suite à la capture du navire de renseignement Pueblo, restant sur zone pendant trente jours.

Le 23 janvier 1968, le navire de renseignement Pueblo est capturé au large de l'île de Houng Do par un patrouilleur et trois vedettes lance-torpilles nord-coréennes.

C'est un coup dur pour les américains qui outre des marins américains capturés et retenus jusqu'au 23 décembre 1968 qui perdent également un système de cryptographie ultra-moderne et de nombreux documents top secret.

Le navire ramené à Wonsan y est toujours aujourd'hui et officiellement toujours en service au sein de l'US Navy.

Une action de représailles est envisagée mais les américains renoncent de crainte de déclencher une nouvelle guerre de Corée alors qu'ils sont déjà bien occupés avec le Vietnam.

Le 1er mars, le Yorktown rallie Subic Bay puis participe à trois tours of duty à Yankee Station, toujours dans la même mission à savoir la couverture anti-sous-marine et la mission de recherche et de sauvetage.

Ce déploiement s'achève le 16 juin quand il met cap à l'est pour rentrer aux Etats-Unis, faisant escale à Sasebo du 19 au 21 juin, arrivant à Long Beach le 5 juillet 1967.

Il passe ensuite trois mois au Long Beach Naval Shipyard pour un petit carénage qui s'achève le 30 septembre quand il reprend son service. A la fin de l'année, il participe au film «Tora ! Tora ! Tora !», une reconstitution à grand spectacle de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor.  

Du 21 au 27 décembre 1968, le capitaine de vaisseau James A. Lowell, Frank Borman et William Anders effectuent dix orbites à bord d'Apollo 8 avant d'être récupérés par un hélicoptère du HS-4 embarqué à bord du Yorktown.

Cette mission de récupération est la dernière mission menée dans le Pacifique. En effet, le 2 janvier 1969, il quitte Pearl Harbor, passant deux semaines à Long Beach avant de rallier la flotte de l'Atlantique où il va terminer sa carrière.

Crépuscule pour un vieux guerrier
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Le USS Yorktown (CVS-10) lors de l'opération Spark Plug dans l'Atlantique

Bien que pouvant passer par le canal de Panama, il va rallier l'Atlantique en contournant le sous-continent sud-américain, arrivant à Norfolk _son nouveau port d'attache_ le 28 février.

Le 2 septembre 1969, il quitte Norfolk pour son premier déploiement en Europe, participant à un exercice baptisé Operation Peacekeeper, menant des missions de lutte anti-sous-marine et de sauvetage ne mer, exercice qui s'achève le 23 septembre avant une tournée dans les ports européens notamment Brest, Kiel, Rotterdam, Copenhague et Portsmouth, escales entrecoupées d'exercices anti-sous-marins. Il quitte l'Europe le 1er décembre pour rentrer à Norfolk le 11 décembre 1969.

Le USS Yorktown termine sa carrière au large de la côte est par une série d'exercices.

Le USS Yorktown (CVS-10) est décommissioné à Philadelphie Le 27 juin 1970 avant d'être confié aux bons soins du Philadelphia Group,Atlantic Reserve Fleet

Il rallie ensuite Bayonne (New Jersey) où il attend que l'on décide de son sort final. Il y passa trois ans jusqu'à ce qu'il soit rayé du Naval Vessel Register le 1er juin 1973.

Un repos bien mérité : le Patriots Point Naval & Maritime Museum
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Le USS Yorktown comme musée

A la différence de l'Essex envoyé à la démolition, le Yorktown va échapper à ce sort triste et naturel en étant préservé comme musée à flot (même si personnellement, en temps de paix, le plus sort d'un navire de guerre en dehors d'être un musée c'est de servir de cible de tir).

C'est en 1974 que le Département de la Navy accepte de céder l'ancien porte-avions au Patriot's Point Development Authority de Charleston (Caroline du Sud), l'acte de cession étant officiellement signé le 8 mai 1975. Il quitte Bayonne en remorque le 9 juin et arrive à Charleston six jours plus tard.

Après des travaux d'aménagement et de peinture, le Yorktown fût officiellement ouvert au public comme musée et mémorial le 13 octobre 1975, le jour où l'US Navy fêtait son 200ème anniversaire.

Pièce maitresse du Patriots Point Naval & Maritime Museum, il à depuis été rejoint par le USS Clamagore, un sous-marin de classe Balao refondu en Guppy III et le USS Laffey (DD-724), un destroyer de classe Allen M. Summer, les deux navires ayant rejoint le CVS-10 en 1981.

Il est classé monument historique en 1986 et le 2 septembre 2003, le sénateur John Kerry annonce à Charleston qu'il est candidat à l'investiture démocrate pour les élections présidentielles de 2004.

En 2009, l'US Navy s’inquiéta de l'état de son ancien porte-avions et envisagea de le démolir mais au final, le coût de la vente à la démolition étant plus élevé que les réparations, le Patriots Point Naval & Maritime Museum annonce le 22 septembre 2011 que des réparations allaient être entreprises avec la construction d'un bassin provisoire autour du porte-avions pour économiser le coût d'un remorquage.

En novembre 2012, un match de basket universitaire à été organisé sur le pont du Yorktown comme il en avait été organisé un sur le pont du Carl Vinson.

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 22:31

Le USS Intrepid (CV-11)
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Le USS Intrepid (CV-11)

Présentation
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Le USS Intrepid (CV-11) à Norfolk le 16 août 1943

-Le USS Intrepid (CV-11) est mis sur cale aux chantiers navals de la Newport News Shipbuilding & Drydock Company installés à Newport News en Virginie le 1er décembre 1941, lancé le 26 avril 1943 et commissionné le 16 août 1943 soit dix-sept mois d'avance sur le calendrier initial qui prévoyait une commission en janvier 1945.

Aussitôt, il met cap sur Trinidad pour participer à sa mise en condition opérationnelle. Il est prêt techniquement parlant mais il doit encore roder son équipage et son groupe aérien.

Ce n'est que le 3 décembre 1943 que l'Intrepid quitte définitivement Norfolk pour rallier le Pacifique, faisant escale à San Francisco avant d'arriver à Pearl Harbor le 10 janvier 1944.

Le quatrième du nom

Le troisième porte-avions de classe Essex est le quatrième navire de l'US Navy à porter ce nom, une qualité (l'intrépidité) à utiliser avec mesure dans le combat naval.

Le premier est un ketch armé tripolitain capturé par l'US Navy le 23 décembre 1803 alors que la jeune marine américaine avait décidé de mettre fin à la piraterie et à l'enlèvement d'américains et d'occidentaux par cet emir, théoriquement vassal de la Sublime Porte, l'Empire Ottoman. Il est utilisé par le Commodore Stephen Decatur pour détruire le USS Philadelphia capturé par les tripolitains. Il explose dans le port de Tripoli le 4 septembre 1804.

Le second est un bélier-torpilleur expérimental commissioné le 31 juillet 1874 et vendu à la démolition le 9 mai 1892 et le troisième un navire d'entraînement lancé le 8 octobre 1904 et vendu à pour le service commercial le 20 décembre 1921. Il connaîtra un deuxième service opérationnel durant le second conflit mondial avant d'être perdu par échouage en 1954.

Carrière opérationnelle

Pacifique (1944-45)
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Le USS Intrepid (CV-11) le 25 novembre 1943

En dépit du fait que l'option Germany First (L'Allemagne d'abord) ait été privilégié sur l'option Japan First, l'US Navy déploie la majorité de ses moyens dans le Pacifique et notamment tous ses porte-avions de classe Essex.

Cela s'explique assez facilement par la nature du théâtre d'opérations (l'insularité facilite les opérations aéronavales) et par la présence de forces navales britanniques loin d'être négligeables en Europe.

Dès son arrivée, l'Intrepid connait son baptême du feu puisque le 16 janvier 1944, il appareille en compagnie de son sister-ship Essex et du porte-avions léger Cabot pour participer à l'opération Flintlock, l'invasion des îles Marshall et plus précisément de l'île de Kwajalein.

Les avions embarqués sur le CV-11 participent à la neutralisation des défenses japonaises qu'il s'agisse des avions détruits sur leurs aérodromes ou des batteries côtières. Les marines débarquent le 31 janvier et l'aviation embarquée assure leur appui rapproché jusqu'au 2 février quand l'Intrepid quitte la zone pour participer à une autre mission.

Cette mission c'est l'opération Hailstone exécutée par trois groupes de porte-avions qui parviennent indétectés à portée de Truk, le «Pearl Harbor japonais». Cette base est frappée les 17 et 18 février 1944, deux destroyers japonais et 180000 tonnes de navires marchands furent détruits. Outre une base ravagée, il poussa les japonais à ceser de considérer Truk comme une base de première plan.

L'Intrepid ne ressort pas indemne de cette opération. En effet, il est touché dans la nuit du 17 au 18 février par une torpille aéroportée à tribord, à cinq mètres sous la flottaison, inondant plusieurs compartiments et faussant le gouvernail.

En dépit de cette avarie, l'Intrepid resta opérationnel en utilisant les machines babord à pleine puissance et leurs homologues tribord à seulement 30%. Il gagna néanmoins Pearl Harbor le 24 février pour des réparations temporaires, la remise en état complète devant avoir lieu dans un chantier de la côte ouest.

Il quitte Pearl Harbor le 16 mars et arrive six jours plus tard à San Francisco pour des travaux confiés au Hunters Point Naval Shipyard jusqu'en juin 1944 quand il retourne au combat. Il participe à des attaques aériennes comme les Palaus et notamment Peleliu avant de concentrer son attention sur les Phillipines, théâtre de la prochaine grosse opération amphibie américaine.

Les américains débarquent à Leyte le 20 octobre et les avions embarqués sur l'Intrepid participent à la neutralisation des défenses japonaises, à l'appui des marines mais également à des raids de diversion contre Okinawa et Formose.

Comme ils ne pouvaient laisser tomber les Mariannes sans résister (elles mettaient les B-29 à portée du territoire japonais), les japonais ne pouvaient laisser les américains reconquérir les Phillipines et se devaient de réagir.

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 409374USSIntrepidCV11Phillipinesnovembre1944
Le USS Intrepid (CV-11) aux Phillipines en novembre 1944

Connus pour leur complexité les plans japonais accouchèrent des résultats catastrophiques (Midway) ou incertains sur le moment (les différentes batailles navales autour de Guadalcanal).

Une fois n'est pas coutume, le plan japonais est simple peut être en raison de moyens de plus en plus limités. Des porte-avions japonais doivent attirer loin de Leyte et des plages de débarquement la force de porte-avions rapide de l'amiral Halsey, laissant le champ libre aux cuirassés et croiseurs lourds chargés d'anéantir les navires de débarquement et les troupes débarquées.

Le plan fonctionne, les porte-avions d'Halsey sont attirés loin de Leyte et les grosses unités japonaises peuvent attaquer les porte-avions d'escorte, les destroyers et les destroyers d'escorte qui opposent une résistance désespérée mais qui sauve de nombreuses vies et le débarquement, les japonais craignant un retour en force des porte-avions rapides se replient sans pousser leur avantage jusqu'au bout.

Cette bataille, dernier véritablement affrontement entre la marine américaine et la marine japonaise se solde par la perte du cuirassé Musashi, des porte-avions Zuikaku, Zuiho Chiyoda et Chitose, du destroyer Akizuki alors que le cuirasséYamato est endommagé en compagnie du Nagato et des croiseurs lourds Haruna et Myoko.

Le 30 octobre 1944 alors que ses avions frappaient l'aérodrome de Clark, un kamikaze s'écrase à babord, tuant dix hommes et en blessant six. Les dégâts sont limités et après de rapides réparations, il peut reprendre ses missions de combat.

Le 25 novembre 1944, le porte-avions à nettement moins de chance. Une importante force de kamikazes s'abat sur les porte-avions américains. En moins de cinq minutes, deux kamikazes attaquent l'Intrepid, aucun appareil ne touche le porte-avions mais la bombe de l'un des deux touche le porte-avions, tuant 69 hommes et en blessant 85. Néanmoins, il reste opérationnel et après deux heures de réparations, le navire est sauvé.

Le lendemain, il quitte les Phillipines pour rallier San Francisco et le Hunters Point Naval Shipyard où il arrive le 20 décembre 1944 pour des réparations qui s'achèvent mi-février 1945, le USS Intrepid (CV-11) arrivant à Ulithi le 13 mars 1945.

Le 14 mars, il appareille et met cap sur le Japon pour participer aux raids de l'aéronavale américaine sur des cibles situés à Kyushu. Le 18, l'Intrepid est légèrement endommagé par un bombardier bimoteur G4M «Betty» qui s'écrase à proximité du porte-avions, ayant deux tués. Ses avions endommagent le cuirassé Yamato et le porte-avions Amagi.

L'Intrepid va ensuite être engagé dans l'opération Iceberg, l'invasion de l'ile d'Okinawa. Dès le 26 mars, l'Intrepid participe à de nombreux raids contre les aérodromes, les batteries côtières et tous les obstacles que pourraient poser les japonais aux troupes débarquées qu'il s'agisse des marines ou des G.I.

Les troupes sont mises à terre à partir du 1er avril et le groupe aérien de l'Intrepid assure un soutien constant aux troupes débarquées qui font face à une résistance acharnée de la garnison japonaise.

Le 16 avril, l'Intrepid est à nouveau endommagé par un avion japonais qui s'écrase sur le pont d'envol, tuant dix marins et en blessant quatre-vingt sept mais après trois heures de lutte, le porte-avions peut récupérer ses appareils.

Le lendemain, il quitte la zone de combat pour rallier San Francisco via Ulithi et Pearl Harbor, arrivant à destination le 19 mai.

Les réparations achevés, il quitte la Californie le 29 juin et rallie le Pacifique, trop tard pour participer à d'ultimes opérations même si durant le transit, il bombarde l'île de Wake (6 août), l'une des nombreuses îles isolées par l'avance américaine et que les américains laissaient agoniser sans s'en préoccuper outre mesure tant la menace sur leurs lignes de communication était limitée.

Arrivé à Eniwetok le 7 août 1945, il y était toujours quand il reçoit le 15 août 1945 l'ordre de cesser toutes les opérations.

Il quitte l'atoll le 21 formant une Task Force 72 en compagnie de l'Antietam et du porte-avions léger Cabot pour couvrir le débarquement de troupes américaines en Chine et en Corée.

Il est relevé le 11 octobre par le Boxer et rallie le Japon où il va rester déployé jusqu'au 2 décembre quand il quitte Yokosuka pour rallier San Pedro (Californie) le 15 décembre 1945.

Réserve et refonte

Après plusieurs mois à s'entraîner au large de la côte ouest, à mener des missions de routine, l'Intrepid est affecté à la Pacific Reserve Fleet le 22 mars 1947, restant en service mais avec un équipage composé en partie de réservistes. Il ne peut donc être immédiatement engagé au combat mais est plus immédiatement disponible qu'un navire sous-cocon.

Comme tous ses sister-ship, l'Intrepid va subir une importante refonte, la refonte SCB-27C. Remis pleinement en service à San Francisco le 9 février 1952, quittant la Californie le 12 mars pour rallier Norfolk où il arrive le 9 avril.

Il est décommissionné le jour de son arrivée et immobilisé pour refonte ce qui va l'immobiliser jusqu'au 18 juin 1954 quand il est remis en service, toujours sous le statut «in commission in reserve», classé comme porte-avions d'attaque (CVA) depuis le 1er octobre 1952.

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Le USS Intrepid (CVA-11)

Le 15 octobre 1954, il est remis en service comme navire actif (commissioned), affecté à la 2ème flotte, la Flotte de l'Atlantique.

Atlantique,Méditerranée et......refonte

Après avoir effectué sa remise en condition en baie de Guantanamo, le USS Intrepid (CVA-11) va effectuer successivement deux déploiements en Méditerranée au sein de la 6ème flotte, le premier avec le CVG-4 du 28 mai au 22 novembre 1955 et le second du 12 mars au 5 septembre 1956 avec le CVG-6.

A l'issue de ce deuxième déploiement, l'Intrepid rallie le New York Navy Yard (appelé également Brooklyn Naval Shipyard) pour subir une nouvelle refonte, la refonte SCB-125 qui doit l'équiper notamment de catapultes à vapeur et une piste oblique.

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Le USS Intrepid (CVA-11) et le USS Salem (CA-139) en 1955

Les travaux vont l'y immobiliser du 29 septembre 1956 au 2 mai 1957 avant les essais et la remise en condition effectuée en baie de Guantanamo. Il termine l'année par sa participation à l'exercice otanien «Operation Strikeback» (septembre 1957) ainsi qu'à l'opération Crosswind, une étude sur les effets du vent sur les catapultages.

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Le USS Intrepid (CVA-11) à Guantanamo en février 1955

Réaffecté à la 2ème flotte comme avant la refonte SCB-125, l'Intrepid va enchainer les déploiements au sein de la 6ème flotte qui alternent avec exercices et manœuvres sur la côte est.

Il effectue ainsi son troisième déploiement au sein de la 6ème flotte en compagnie du CVG-6 du 13 février au 30 août 1959, son quatrième du 4 août 1960 au 17 février 1961 _toujours avec le CVG-6 à son bord_ et le cinquième _encore et toujours avec le CVG-6_ du 3 août 1961 au 1er mars 1962.

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Le USS Intrepid (CVA-11) à Norfokl en 1958

Durant ce déploiement, il est reclassé porte-avions anti-sous-marin (Carrier Vessel Submarine) avec la nouvelle marque de coque CVS-11 (8 décembre 1961) et subit des travaux pour l'adapter à ce rôle du 10 mars au 2 avril 1962.

Le 30 mai 1961, le dictateur Rafaël Trujillo, chef de la République Dominicaine au pouvoir depuis 1930 est assassiné. L'Intrepid accompagné du Shangri-La (CVA-38) et du Randolph (CVS-15) se déploient à portée d'intervention le 1er juin mais celle-ci ne s'avéra pas nécessaire.

Comme certains de ses sister-ship, l'Intrepid participe à la récupération des capsules spatiales comme la capsule Mercury 7 piloté par Scott Carpenter, le deuxième américain à être allé dans l'espace, effectuant trois orbites avant d'être récupéré le 24 mai 1962.

Après avoir passé l'été à entraîner de futurs officiers lors de croisière à la mer, il termine l'année par un petit carénage au Norfolk Navy Yard.

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Le USS Intrepid (CVS-11) entre 1962 et 1965

Les travaux et les essais terminés, l'Intrepid quitte la Virginie le 23 janvier 1963 pour les Caraïbes afin de subir une remise en condition opérationnelle, interrompue par une mission d'interception du cargo vénézuélien Anzoategui détourné par le second à la tête d'un groupe castriste qui se rendit à Rio de Janeiro. L'Intrepid rentre à Norfolk le 23 mars 1963.

Le USS Intrepid (CVS-11) effectue à l'été 1964 une croisière d'instruction au profit d'aspirants-officiers en Méditerranée en compagnie d'autres unités de la 6ème flotte. A l'automne, il opère le long de la côte est.

Les 18 et 19 octobre 1964, il participe à Yorktown à la commémoration de la rédition de Lord Cornwallis en 1783, rédition qui marque la quasi-fin de la guerre d'indépendance américaine en présence de l'ambassadeur de France aux Etats-Unis.

Il participe à une nouvelle opération de récupération spatiale en l'occurence la capsule Gemini 3 (Lieutenant Commander John Young et Major Gus Grissom _qui allait mourir ultérieurement dans une capsule Apollo ) sont récupérés par un hélicoptère de l'Intrepid, le même hélicoptère se chargeant ensuite de récupérer la capsule surnomée «Molly Brown» tombée à 50 miles nautiques du porte-avions. C'est également en hélicoptère que les astronautes rejoignent Cape Kennedy.

Vietnam
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Le USS Intrepid (CVS-11) au Vietnam en 1966

En 1965, il subit une refonte au Brooklyn Naval Shipyard, une refonte menée dans le cadre du programme FRAM (Fleet Rehabilitation and Modernisation) destinée à l'adapter à l'évolution des menaces ASM avec l'embarquement d'un sonar SQS-23, la modernisation partielle du CIC (Control Information Center) et des liaisons avec les avions d'alerte aérienne avancée.

Alors que les travaux ne sont pas terminés, le Brooklyn Navy Yard ferme en septembre 1965 et c'est le Naval Supply Depot de Bayonne (New Jersey) qui achève cette refonte. Les travaux terminés, il rallie Norfolk pour réaliser ses essais à la mer et c'est dans les eaux de Guantanamo qu'il réalise sa remise en condition opérationnelle.

L'Intrepid va alors être engagé au Vietnam. Bien que classé porte-avions ASM, il va être employé comme porte-avions d'attaque.

Il quitte Norfolk le 4 avril 1966 et entame son déploiement au sein de la TF 77 le 15 mai avec à son bord le Carrier Vessel Wing Ten (CVW-10).

Ce groupe aérien dispose de deux flottilles d'assaut, les VA-15 et VA-95 équipées de Douglas A-4B Skyhawk, de deux flottilles d'attaque équipée de vénérables mais efficaces Douglas A-1H Skyraider, les VA-176 et VA-195 et d'un détachement d'hélicoptères équipé de Kaman Seasprite, le HC-3 Det 11.

Ce premier déploiement s'achève le 17 octobre 1966 avec cinq pertes (trois au combat et deux par accident) mais surtout par une victoire aérienne remportée par un Skyraider piloté par le Lieutenant (junior grade) William T. Patton qui au canon abat un Mig 17 le 9 octobre. L'Intrepid rentre à Norfolk le 21 novembre 1966.

Le deuxième déploiement du CVS-11 au Vietnam à lieu dès l'année suivante. Il quitte Norfolk le 11 mai 1967, franchit le canal de Suez juste avant sa fermeture suite au déclenchement de la guerre des Six jours entre Israël et les pays arabes.

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Le USS Intrepid (CVS-11) ravitaillant le USS Agerholm (DD-826) (juillet 1967)

Arrivant sur zone le 21 juin 1967, il sert de base au CVW-10, un groupe aérien plus musclé qu'un an plus tôt avec un détachement de chasse équipé de F-8C (VF-111 Det.11), trois unités équipés de Skyhawk (VSF-3, VA-15 et VA-34), une unité encore équipée de Skyraider (VA-145), un détachement de reconnaissance équipée de RF-8G Crusader (VFP-63 Det.11), un détachement d'alerte aérienne avancée équipé d'E-1B Tracer (VAW-121 DET.11) et un détachement d'hélicoptères équipé de Kaman Seasprite (HC-2 Det.11).

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Le USS Intrepid (CVS-11) au Vietnam en 1967

Ce déploiement est marqué par une victoire aérienne et par la perte d'un appareil. Quittant la zone le 23 novembre 1967, il est de retour à Norfolk le 30 décembre 1967.

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Le USS Intrepid (CVS-11) à Hong Kong en 1967

Le troisième et dernier déploiement de l'Intrepid à lieu en 1968. Quittant Norfolk le 4 juin 1968 en compagnie du CVW-10, le USS Intrepid (CVS-11) arrive sur zone le 24 juillet et en repart cinq mois plus tard, le 27 décembre, rentrant en Virginie le 8 février 1969.

Durant ce déploiement, le groupe aérien est composé d'un détachement de chasse équipé de F-8C (VF-111 Det.11), trois unités équipés de Skyhawk (VA-36, VA-66 et VA-106), un détachement de reconnaissance équipée de Crusader RF-8G (VFP-63 Det.11), un détachement d'alerte aérienne avancée équipé d'E-1B Tracer (VAW-121 DET.11) et un détachement d'hélicoptères équipé de Kaman Seasprite (HC-2 Det.11). Il remporte une victoire aérienne.

Fin de carrière pour un vieux guerrier
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Le USS Intrepid (CVS-11) le 15 novembre 1968

1968 marqua à la fois l'apogée et la décrue de la guerre du Vietnam. Apogée avec un affrontement de très haute intensité avec l'offensive du Têt entre le Viet-Cong, l'armée sud-vietnamienne, les américains et leurs alliés coréens, phillipins, thaïlandais et australiens et décrue car les américains comprenant qu'ils ne pourraient gagner la guerre entamèrent un prudent retrait avec une politique de vietnamisation qui rappela le «jaunissement» des forces françaises déployées en Indochine avec la mise en place d'une véritable armée nationale vietnamienne censée prendre le relais du corps expéditionnaire.

Le besoin en porte-avions décroissant, les porte-avions modernes suffisent et les Essex vont se faire plus rares sur le théâtre d'opérations, le déploiement d'un Essex ASM cessant en août 1969 avec le départ du Kearsarge et si le Bonhomme Richard et le Shangri-La vont faire une incursion, le Hancock et l'Oriskany vont être les seuls Essex déployés au Vietnam après 1970.

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Le USS Intrepid (CVS-11) à Guantanamo le 30 octobre 1969

L'Intrepid rentré depuis longtemps sur la côte-est remplace à Quonset Point (Rhode-Island) le Yorktown comme navire-amiral de la Carrier Division 16.

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Le USS Intrepid (CVS-11) et le USS Wasp (CVS-18) à Quonset Point le 23 septembre 1970

Il reprend alors son rôle de porte-avions ASM au sein d'un Hunter-Killer Group composé de destroyers mais également de Neptune de patrouilles ASM, s'entraînant par un éventuel conflit où il aurait du couvrir les convois amenant les renforts américains et canadiens en Europe contre une meute de sous-marins rouges.

D'avril à octobre 1971, l'Intrepid est déployé en Europe, participant à une série d'exercices OTAN, exercices entrecoupés d'escales à Lisbonne, Plymouth, Kiel, Naples,Cannes,Barcelone,Hambourg,Copenhague, Greenock, Rosyth, Portsmouth et Bergen. Des exercices furent menés en Baltique et en mer de Barents sous la surveillance aérienne et navale soviétique.
A son retour à Quonset Point, il subit un carénage puis reprend du service, participant à nouveau à des exercices en Europe du Nord à partir de juillet 1972 pour ce qui constitue sa dernière croisière opérationnelle, croisière marquée par des escales à Barcelone, Malaga, Lisbonne, Nice, Naples, Palma de Majorque et Le Pirée.

Le USS Intrepid (CVS-11) est officiellement décommissioné le 15 mars 1974.

The Intrepid Sea Air & Space Museum
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Le USS Intrepid devant la skyline de New-York

Une fois désarmé, l'Intrepid est confié aux bons soins du Philadelphia Naval Shipyard, attendant que l'on décide de son sort. En 1976, il est ouvert à la visite dans le cadre des célébrations du Bicentenaire de l'indépendance des Etats-Unis.

Il était prévu à l'origine de l'envoyer à la casse mais un intense lobbying mené par Zachary Fisher et par l'Intrepid Museum Foundation sauva le CV-11 des chalumeaux des démolisseurs.

Il est remorqué à New York et amarré au Pier 86 au niveau de la 46th Street, l'Intrepid Sea Air & Space Museum ouvrant ses portes au public en août 1982, devenant en 1986 un monument historique (National Historic Landmark).

Le porte-avions accueille de nombreux avions et hélicoptères, essentiellement américains mais également étrangers comme un Etendard IV français, un Supermarine Scimitar britannique et un Mig 15 soviétique, ces deux derniers ayant cédé la place à la navette spatiale Enterprise. A ce porte-avions s'ajoute le sous-marin Growler, un Lockeed A-12 supersonique et un Concorde ayant appartenu à British Airways.

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L'Intrepid Sea Air & Space Museum

En juillet 2006, on annonce que le navire doit subir de gros travaux d'entretien pour continuer à accueillir du public. Il ferme le 1er octobre 2006 pour permettre la préparation du remorquage entre New York et Bayonne (New Jersey) ce qui permettra également de rénover le Pier 86.

Une première tentative de remorquage échoue le 6 novembre 2006 en raison d'une accumulation plus importante que prévue de sédiments. Ce n'est que le 5 décembre 2006 après le retrait de 30000 mètres cubes de boues et de sédiments que le porte-avions put quitter New York pour gagner son chantier de rénovation.

Les travaux ont lieu à Bayonne jusqu'en 6 juin 2007 puis à Staten Island où les travaux internes sont menés. Le 2 octobre 2008, il est de retour au Pier 86 et réouvert au public le 8 novembre 2008.


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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 22:56

Le USS Hornet (CV-12)
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Le USS Hornet (CV-12) le 19 décembre 1943

Présentation

Le 9 septembre 1940, le contrat concernant la construction du quatrième Essex est signé entre l'US Navy et la Newport News Shipbuilding & Drydock Company.

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Lancement du Hornet le 30 août 1943
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Baptisé Kearsarge, il est mis sur cale le 3 août 1942 mais le 26 octobre 1942, le Hornet (CV-8) est coulé à la bataille de Santa Cruz. Un tel nom mythifié par le raid Doolitle sur Tokyo ne peut rester vacant et il est décidé de rebaptiser le CV-12, Hornet. C'est sous ce nom qu'il est lancé le 30 août 1943 et commissioné le 29 novembre 1943. Quand au nom d'origine, il sera réattribué au CV-33.

Une fois techniquement prêt, le porte-avions et son groupe aérien le CVG-12 (l'association du numéro du porte-avions avec un groupe aérien portant le même numéro sera rapidement abandonné) rallient les Caraïbes et plus précisément les Bermudes pour être mis en condition en vue des combats futurs.

Cela ne tarde pas car le 14 février 1944, il quitte Norfolk pour rallier le Pacifique, arrivant à Majuro le 20 mars, cet atoll étant devenu l'une des principales bases avancées de la marine américaine dans la région.

Le huitième du nom

Le quatrième porte-avions de classe Hornet et le huitième et actuellement dernier navire à avoir porté le nom de cet insecte particulièrement agressif notamment ses espèces asiatiques. Pas étonant donc de donner son nom à des navires de guerre.

Le premier est un sloop de dix canons commissionné en 1775 et utilisé durant la guerre d'indépendance américaine. Lui succède un autre sloop de 1805 utilisé durant la première guerre barbaresque.

Le troisième est un brick-sloop lancé le 28 juillet 1805 et perdu dans une tempête le 29 septembre 1829 alors que le quatrième est un schooner armé de canons utilisés comme aviso (dispatch vessel) entre 1814 et 1820.

Le cinquième Hornet de l'US Navy est le premier navire propulsé à la vapeur, un navire confédéré capturé en 1865 suivit par un yacht converti pour la guerre hispano-américaine en 1898.

Le septième est probablement le plus célèbre des huit. Troisième et dernier porte-avions de classe Yorktown, il est mis sur cale le 25 septembre 1939 lancé le 14 décembre 1940 et commissionné le 20 octobre 1941.

Il se rend célèbre en étant le porte-avions d'où partent les B-25 du colonel Doolitle sur le Japon le 18 avril 1942. Il participe ensuite à la bataille de Midway puis est engagé dans l'éreintante campagne de Guadalcanal qui lui sera fatale car coulé à la bataille de Santa Cruz (25-26 octobre).

Carrière opérationnelle
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Le USS Hornet (CV-12) le 19 décembre 1943

Le baptême du feu du Hornet à lieu en avril 1944 en Nouvelle Guinée quand il soutien les troupes de l'Armée sous le commandement du flamboyant Douglas MacArthur. Il enchaine par des raids contre les Caroline avant de préparer le terrain pour le débarquement dans les Mariannes (opération Forager qui visait l'occupation de Guam, de Saïpan et de Tinian).

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Deux Grumman Avenger en approche pour apponter sur le Hornet

Le 11 juin, les chasseurs et les bombardiers du Hornet frappent Tinian et Saipan suivit le lendemain par des attaques contre Guam et Rota. Les 15 et 16 juin, ils attaquent Iwo et Chichi Jima pour empêcher les japonais d'envoyer des renforts aériens en direction de Saipan.

Suite à l'appareillage de la flotte japonaise dans le cadre de l'opération A-Go, la Fast Carrier Task Force laisse aux porte-avions d'escorte le soin d'appuyer les opérations amphibies.

Le 19 juin, la bataille de la mer des Phillipines (qui allait donner son nom à un Essex) commence par un affrontement aérien ou plutôt un massacre des avions japonais, des avions dépassés dirigés par des pilotes mal formés face à des avions américains supérieurs, pilotés par des pilotes bien formés et parfaitement dirigés.

Résultat 283 appareils japonais sont détruits en vol ou au sol pour des pertes infimes côté américain (30 avions détruits). Le lendemain, les américains lancent leurs avions à l'assaut de la flotte japonaise détruisant trois porte-avions (Taiho, Shokaku et Hiyo) et endommageant de nombreux navires.

Basé à Eniwetok (Marshalls), le Hornet participa à de nombreux raids contre les positions japonais notamment Palaus, Okinawa et Formose.

Il enchaine par une participation aux opérations amphibies contre Leyte, les américains prenant pied à Leyte le 20 octobre 1944 ce qui entraîne une riposte japonaise avec l'envoi d'un appat _les porte-avions_ pour attirer les porte-avions américain loin des plages de débarquement pour laisser le champ libre aux cuirassés et aux croiseurs lourds pour anéantir les troupes débarquées.

Cette bataille qui dispute à celle du Jutland le titre de plus grande bataille navale de l'histoire (si le Jutland à engager un nombre de capital ship supérieur à celui de Leyte, cette bataille eut une élongation géographique colossale puisqu' ayant lieu sur un territoire grand comme un tiers du continent européen) est tout proche de tourner au désastre pour les américains et seul le sacrifice des porte-avions, des destroyers d'escorte et des destroyers ainsi que la prudence d'Ozawa sauve les troupes débarquées de l’anéantissement.  

C'est le dernier affrontement entre navires de surface américains et japonais, les restes de la flotte japonaise étant peu à peu immobilisés par le manque de carburant. Désormais ce sont les kamikazes qui vont être la principale menace pour les américains.

Il continue à frapper les positions japonaises dans les Phillipines, participant à la destruction, à l'anéantisement d'un convoi japonais en baie d'Ormoc.

Le 30 décembre 1944, il quitte Ulithi (Archipel des Carolines) pour des raids contre Formose, l'Indochine et les Pescadores ainsi que des missions de reconnaissance sur Okinawa le 22 janvier 1945 en vue d'un débarquement prévu au printemps suivant.

Le 10 février 1945, le USS Hornet (CV-12) quitte Ulithi pour participer à l'assaut contre Iwo Jima (opération Detachment), lançant des assauts aériens contre Tokyo pour empêcher le transfert de renforts entre la métropole nippone et l'île dominée par le mont Suribachi.

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Le USS Hornet (CV-12) à Ulithi le 6 mars 1945

Il va également détruire les positions japonaises sur Iwo Jima puis appuyer les troupes mises à terre le 19 février. Il continue également à mener des raids contre l'industrie japonaise mais également contre Okinawa, dernière opération amphibie américaine de la guerre déclenchée le 1er avril 1945 (opération Iceberg).

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Le USS Hornet (CV-12) au large d'Okinawa en mars 1945

Six jours plus tard, ses avions participent à la destruction du supercuirassé Yamato qui s'approchait dangereusement d'Okinawa.

Ce dernier accompagné du croiseur léger Yahagi et huit destroyers doit rallier Okinawa, s'y échouer et servir de casemate.

Le contre-amiral Deyo se déploie entre les japonais et Okinawa avec six cuirassés, sept croiseurs et vingt et un destroyers pendant que la Force de porte-avions rapide lance tous les avions disponibles, cinq vagues totalisant 386 avions, les attaques étant coordonnées par le commandant du groupe aérien du Hornet.

Le Yamato est coulé après avoir été touché onze torpilles et huit bombes, le Yahagi par une dizaine de bombes et de torpilles sans oublier quatre des huit destroyers, le tout pour la perte de douze aviateurs et dix avions.

Cette destruction marque un changement d'époque, le plus puissant cuirassé de tous les temps est coulé non pas par les Iowa et les autres cuirassés rapides américains mais part l'aviation embarquée, le Yamato connaissant le même sort que son sister-ship Musashi.

Pris dans un typhon le 4 et le 5 juin 1944, il est endommagé avec un pont d'envol tordu à l'avant sur 8m. Ne pouvant continuer le combat, il rallie les Phillipines puis San Francisco le 7 juillet pour une remise en état qui s'achève le combat.

En seize mois d'opérations, il fût attaqué cinquante-neuf fois sans être touché, son groupe aérien à détruit 1410 avions japonais, seul l'Essex à fait mieux. Dix pilotes devinrent des as en une journée (cinq victoires le même jour), trente de leurs quarante-deux pilotes de Hellcat furent as. 1151860 tonnes de navires furent détruits.

Après guerre, réserve et refonte
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Le USS Hornet (CV-12) à Hunters Point en septembre 1945

Les réparations des dégâts du typhon terminées, le Hornet repart aussitôt pour le Pacifique mais sans son groupe aérien.

En effet, intégrant la TF 11 sous l'autorité du vice-amiral Sherman, il va rapatrier aux Etats-Unis les milliers de vétérans dans le cadre de l'opération Magic Carpet. L'équipage du navire est réduit, la capacité des cuisines augmentée et des couchettes installées dans le hangar.

Le USS Hornet (CV-12) va ainsi rapatrier marines, G.I et aviateurs des Mariannes et d'Hawaï en direction des Etats-Unis, rentrant aux Etats-Unis le 9 février 1946. Il est désarmé à San Francisco le 15 janvier 1947.

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Le USS Hornet (CV-12) en réserve le 20 juin 1947

Brièvement remis en service du 20 mars au 12 mai 1951, le Hornet comme les autres Essex va être refondu. Confiés aux bons soins du New York Naval Shipyard, il est immobilisé pour subir la refonte SCB-27A du 14 juin 1951 au 1er octobre 1953.

Reclassé CVA-12 en octobre 1952, il est recommissionné le 11 septembre 1953 et entame sa mise en condition opérationnelle dans les Caraïbes avant de rallier Norfolk pour préparer un nouveau déploiement.

Retour au combat
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Le USS Hornet (CVA-12) à Guantanamo le 10 janvier 1954

Le USS Hornet (CVA-12) quitte Norfolk le 11 mai 1954 pour une croisière autour du monde de huit mois qui commence par des exercices en Méditerranée et dans l'Océan Indien avant de se poursuivre par un déploiementau sein de la 7ème flotte où il participe à la recherche d'un appareil de la Cathay Pacific abattu le 23 juillet 1954 par des chasseurs chinois au large de l'île de Haïnan (dix jours et huit survivants) suite visiblement à une méprise.

Le 25 juillet 1954, les avions du Hornet assistent leurs homologues du Philippine Sea qui avaient attaqué deux chasseurs japonais. La tension cessant, le Hornet rallie San Francisco le 12 décembre 1954.

Après presque six mois passés au large de la côte ouest, le USS Hornet (CVA-12) quite la Californie le 4 mai 1955 pour retrouver la 7ème flotte au Moyen-Orient. Il participe à la couverture de l'évacuation de vietnamiens souhaitant fuir le nord sous contrôle communiste ainsi qu'à différents exercices au Japon, à Formose, à Okinawa et aux Phillipines. Il est de retour à San Diego le 10 décembre 1955.

Il subit la refonte SCB-125 au Puget Sound Naval Shipyard du 1er janvier au 15 août 1956, recevant donc une piste oblique et une étrave fermée ce qui permet au porte-avions de lancer et de récupérer ses avions en même temps.

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Le USS Hornet (CVA-12) en 1957, refondu SCB-125

Les travaux terminés, le CVA-12 effectue ses essais et sa remise en condition au large de la Californie et jusqu'au 21 janvier 1957 quand il quitte la côte ouest pour un nouveau déploiement en Extrême-Orient au sein de la 7ème flotte, déploiement qui s'achève le 25 juillet 1957.

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Le USS Hornet (CVA-12) en ravitaillement à la mer

Durant ce déploiement, le 12 juin 1957, quatre Douglas AD-6 Skyraider du VA-145 survolent la côte chinoise et sont pris sous le feu de l'artillerie antiaérienne, un avion étant légèrement touché.

Il est suivit l'année suivante d'un déploiement similaire exécuté du 6 janvier au 2 juillet 1958 avec au cours de ce dernier déploiement, l'embarquement sur le Hornet du squadron VA-124 équipé de North American FJ-4B était équipé d'une capacité nucléaire qui aurait pu être employée contre la Chine.

Le 27 juin 1959, il est reclassé porte-avions anti-sous-marin avec comme marque de coque CVS-12 et subit au mois d'août des travaux pour l'adapter à ce nouveau rôle. Après essais et remise en condition, il effectue d'avril à octobre 1959 un nouveau déploiement en Extrême-Orient, déploiement consacré à des exercices au Japon, à Okinawa et aux Philippines.

Le Vietnam et l'espace, le Tonkin et Apollo
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Le USS Hornet (CVS-12) en 1962/64

Depuis 1956 et le départ des français du Sud-Vietnam, les américains ont prit le relais pour garantir le maintien de la République du Sud-Vietnam dans l'orbite occidentale ce qui tout sauf une mince affaire à la fois en raison des menées subversives du Nord, de l'incapacité de l'armée sud-vietnamienne à lutter contre cette guerilla et de la corruption endémique qui n'améliore guère le niveau de vie de la population.

La présence américaine est à l'époque limitée à des conseillers militaires chargés d'entraîner et d'encadrer l'ARVN (Armée de la République du Viet-Nam) même si régulièrement les porte-avions de la 7ème flotte se déployaient dans la région pour des exercices.

Après l'incident du Golfe du Tonkin (2-4 août 1964), l'engagement américain ne cesse de s'accroître d'abord par un effort aérien jamais atteint pour des résultats plus que mitigés (Rolling Thunder «Rolling Thunder à sa place parmi les opérations militaires les plus coûteuses et les plus inefficaces de l'histoire militaire» dira la CIA dans un rapport) puis l'engagement sans cesse croissant de militaires de carrière et de conscrits mais dont seul une infime partie verra réellement le feu.

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Le USS Hornet (CVS-12) dans le Golfe du Tonkin (5 septembre 1967)

Jusqu'en 1968, les américains sont persuadés de gagner la guerre mais l'offensive du Têt le 30 janvier 1968, l'attaque contre l'ambassade américaine à Saigon, les terribles combats de Hué achèvent de convaincre les américains que la guerre n'est pas gagnable.

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Le USS Hornet (CVS-12) à San Diego le 23 août 1968

Ils engagent un processus de désengagement avec une politique de «vietnamisation», comparable au  «jaunissement» des forces françaises de la guerre d'Indochine. La suite est connue : le départ des troupes américaines suite aux accords de Paris en 1973, la violation de l'accord par le Nord-Vietnam et la prise de Saigon par les forces communistes le 30 avril 1975.

Le USS Hornet (CVS-12) va réaliser trois déploiements au Vietnam. A la différence de l'Intrepid utilisé comme porte-avions d'attaque, le Hornet va être utilisé comme porte-avions anti-sous-marin en compagnie du Bennington, du Yorktown et du Kearsarge.

Le premier déploiement commence le 12 août 1965 quand il quitte San Diego, cap à l'ouest direction Yankee Station où il arrive le 11 octobre 1965 avec à son bord le Carrier Vessel Submarine Group Fifty-Seven (CVSG-57) composé des unités suivantes :

-Deux squadrons de lutte anti-sous-marine, les squadron VS-35 et VS-37 équipés de   Grumman S-2E Tracker

-Un squadron d'hélicoptères anti-sous-marin, le HS-2 équipé de Sikorsky SH-3A Sea King

-Un détachement d'alerte aérienne avancée, le VAW-11 Det N équipés de Grumman E-1B Tracer

-Un Headquater & Maintenance Squadron (H&MS) Fifteen Det.N équipé d'A-4C

Ce déploiement qui s'achève le 2 février 1966 à vu la perte d'un Tracker dans la nuit du 20 au 21 janvier lors d'une reconnaissance nocturne sous le contrôle du USS Berkeley (DDG-15), le porte-avions rentrant en Californie le 23 mars 1966.

Le second déploiement pour le Hornet _toujours avec le CVSG-57 composé des même unités à l'exception du H&MS 15_ à lieu au printemps 1967, le porte-avions quittant San Diego le 27 mars pour rallier la zone des opérations le 22 mai 1967.
Il couvre la TF77 contre l'intervention éventuelle de sous-marins chinois voir soviétiques. Ce déploiement s'achève le 5 octobre et le Hornet rentre en Californie le 28 octobre 1967.

Le troisième et dernier déploiement du CVS-12 au Vietnam commence le 30 septembre 1968 quand il quitte San Diego pour rallier le Golfe du Tonkin où il arrive le 3 novembre avec à son bord le CVSG-57 (VS-35, VS-37, HS-2,VAW-11 Det 12) et en repart le 17 avril 1969, rentrant en Californie le 13 mai après un détour par la Corée.

Durant ce déploiement, la péninsule coréenne connait un nouveau pic de tension quand un appareil de reconnaissance électronique du VAQ-1, un Lockeed EC-121M _version militarisée du Super Constellation_ est abattu au dessus de la mer du Japon à 90 miles (environ 180km) des côtes coréennes. Seulement deux corps et des débris sont retrouvés.

Le Hornet, le Ticonderoga, l'Enterprise et le Ranger quittent les eaux Vietnamiennes le 16 et 17 avril pour mettre la pression sur la Corée du Nord. Si le Ticonderoga rallie le Vietnam le 10 et l'Enterprise le 31 mai, les deux autres porte-avions rentrent aux Etats-Unis au mois de mai.

Outre des missions de combat au Vietnam, le Hornet participe au programme Apollo en assurant la récupération des capsules qu'il s'agisse de modules inhabités (récupération du AS-202 le 25 août 1966) ou du module habité de la mission Apollo 11, transportant les trois premiers astronautes à avoir atteint la lune, Neil Armstrong et Buzz Aldrin posant le pied sur notre satellite et Edward Collins restant en orbite.

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Le USS Hornet (CVS-12) lors de la récupération d'Apollo 11

Il récupère le module de cette mission historique le 24 juillet 1969 et le président Nixon dans une scène célèbre s'adresse à ces trois héros des temps modernes. Il récupéra également le module Apollo 12 (Conrad Jr, Bean et gordon Jr) récupérés à proximité des Samoa Americaines le 24 novembre 1969.

Une retraite paisible
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Le USS Hornet (CVS-12) sous cocon à Bremerton

Le USS Hornet (CVS-12) est officiellement décommissioné le 26 juin 1970 et mis sous cocon à l'Intermediate Maintenance Ship Facility (IMSF) de Bremerton où il va rester jusqu'au 25 juillet 1989 quand il est rayé du Naval Vessel Register.

Bien que classé National Historic Landmark  en 1991, il est vendu à la démolition le 14 avril 1993 mais la faillite du chantier le sauve de la démolition.

Récupéré par une fondation, il est remorqué à Alameda dans l'ancien base navale récemment fermée et qui va être transformée en musée, étant ouvert au public le 17 octobre 1998. Il l'est toujours en 2013.

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Le USS Hornet est désormais à musée à Alameda

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 23:16

Le USS Franklin (CV-13)
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Le USS Franklin (CV-13) le 21 février 1944

Présentation

-Le USS Franklin (CV-13) est mis sur cale au chantiers navals Newport News Shipbuilding & Drydock Company de Newport News (Virginie) le 7 décembre 1942 lancé le 14 octobre 1943 et commissionné le 31 janvier 1944 soit moins à peine quatorze mois entre la mise sur cale et la «mise en service» ! Une performance remarquable n'est-il pas ?

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14 octobre 1943 : lancement du Franklin

Comme tous les Essex, le cinquième porte-avions de classe Essex rallie Trinidad pour assurer sa mise en condition ainsi que celle de son groupe aérien. Il poursuit cette mise en condition au large de San Diego. En juin, il quitte la Californie pour rallier Eniwetok via Pearl Harbor, retrouvant à cette occasion le TG 58-2.

Benjamin Franklin

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Contrairement à ce qui est parfois écrit, le CV-13 ne célèbre pas la bataille de Franklin (30 novembre 1964, victoire des nordistes sur les sudistes, contrant la dernière offensive stratégique de la Confédération ce qui ne pouvait qu'entraîner la victoire du Nord à court ou moyen terme) mais Benjamin Franklin, le publiciste, savant et homme politique américain (1706-1790) qui ambassadeur de la cause américaine à Paris réussit à convaincre Louis XVI de soutenir ouvertement  les insurgents contribuant de manière décisive à la victoire américaine et à l'indépendance des 13 colonies.

Le CV-13 est le cinquième navire baptisé ainsi succédant à un schooner de six canons réquisitionné en 1775 mais rendu à son propriétaire dès l'année suivante; un brick de 8 canons construit en 1795 capturé par des pirates tripolitains en 1802, récupéré en 1805 et vendu en 1807; un navire de ligne de 74 canons lancé en 1815 et démoli en 1852 et enfin une frégate à hélice lancée en 1864, désarmée en 1877 mais utilisé comme navire de liaison jusqu'en 1915.

Pour être complet, citons également la présence dans l'histoire de l'US Navy, d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SSBN Strike Submarine Balistic Nuclear), le USS Benjamin Franklin (SSBN-640), premier navire de la classe du même nom en service du 22 octobre 1965 au 23 novembre 1993. Il à été recyclé et démoli, les travaux se terminant le 21 août 1995.

Carrière opérationnelle

Le Pacifique pour commencer....
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Le USS Franklin (CV-13) en janvier 1945

Le baptême du feu du Franklin à lieu au cours de l'opération Forager, une opération amphibie visant Guam, Saipan et Tinian. Le processus opérationnel est le même, les porte-avions lancent des raids massifs avant un bombardement naval soutenu qui précède immédiatement la mise à terre des troupes.

C'est une étape capitale, cruciale du saute-moutons car en occupant les Mariannes, les américains offrent à leurs B-29 des bases mettant la métropole japonaise à la merci de leurs raids dévastateurs.

N'arrivant sur zone que le 30 juin, Le Franklin ne participe qu'à la fin de l'opération Forager en bombardant les Bonin (archipel où se situe Iwo Jima), détruisant des avions sur les aérodromes, des batteries côtières ainsi que la navigation japonaise. Il remet ça le 4 juillet 1944 avant de pilonner Guam et Rota à partir du 6 et jusqu'au 21 juillet jour où les marines et les G.I prennent pied sur la première île nommée.

A noter que le raid du 4 juillet voit le baptême du feu pour le Grumman F6F-5 Hellcat utilisé pour la première fois au combat par la VF-13.

Après deux jours de ravitaillement à Saïpan, le porte-avions rallie le reste de la TF 58 pour participer à des missions de reconnaissance et de frappe air-sol contre les Palaus (25-26 juillet) avant de rallier Saipan le 28  et dès le lendemain, le porte-avions rejoint le Task Group 58-1.

Le 4 août 1944, les chasseurs du Franklin effectuèrent des sweep, des missions de chasse libre, mitraillant les aérodromes de Chichi Jima pour empêcher les chasseurs japonais de protéger un convoi attaqué par les avions torpilleurs et les bombardiers en piqué du CV-13. Des stations radios, une hydrobase et des navires à quai et au mouillage sont également attaqués.

Après une période de repos et d'entretien du 9 au 28 août 1944 à Eniwetok, le Franklin quitte l'atoll en compagnie de l'Enterprise, du Belleau Wood et du San Jacinto pour des raids contre les Bonins menés du 31 août au 2 septembre, les avions du CV-13 coulant notamment deux cargos et détruisant plusieurs avions japonais au cours de combats aériens de plus en plus déséquilibrés.

Après un nouveau ravitaillement à Saipan le 4 septembre, le Franklin rallie les autres porte-avions du TG 38-1 pour une attaque contre l'île de Yap bombardée intensivement du 3 au 6 novembre avant que les avions du Franklin n'assurent la couverture des troupes débarquant à Peleliu le 15. Il se ravitaille à nouveau sur l'île de Manus du 21 au 25 septembre 1944.

Devenu navire-amiral du TG 38.4 (composé également des porte-avions Enterprise et San Jacinto), le Franklin est de nouveau sur la brèche dans la région des Palau avant de rallier la région de Leyte pour participer au débarquement, première étape de la reconquête des Phillipines.

Le 13 octobre 1944, alors qu'il bombardait Leyte depuis quatre jours, le Franklin est visé par quatre bombardiers-torpilleurs japonais, échappant à deux torpilles mais pas à un kamikaze qui s'écrase à l'arrière de l'îlot avant de retomber à l'eau. Les dégâts sont limités et le porte-avions peut rester en ligne.

Le lendemain, il lance ses chasseurs dans des missions de chasse libre contre Aparr et Luzon avant de neutraliser les positions japonaises alors que le débarquement approche (J-5).

Le 15 octobre, le Franklin est attaqué par trois avions, un plaçant une bombe à babord à proximité de l'ascenseur latéral du porte-avions, tuant trois hommes et en blessant vingt-deux mais là encore, il peut rester ne ligne. Le 19, ses avions attaquent la baie de Manille, coulant navires, un dock-flottant et revendiquant la destruction de onze appareils.

Les troupes de la 7ème armée sont mises à terre le 20 octobre 1944 et les avions du Franklin en assure l'appui rapproché. Ils vont également être engagés dans la bataille du Golfe de Leyte et plus précisément la bataille de la mer de Sibuyan, participant à la destruction du supercuirassé Musashi et du destroyer Wakaba, endommageant les cuirassés Fuso et Yamashiro.

Le Franklin participe également à la bataille du Cap Engano où il endommage le Chiyoda (qui sera achevé par des croiseurs américains) et coulant le Zuiho.

Après ravitaillement, il retourne à Leyte le 27 octobre, ses avions frappant un croiseur lourd et deux destroyers au sud de Mindoro.

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Le 30 octobre 1944, le USS Franklin (CV-13) est victime d'une première attaque kamikaze

Le 30 octobre, alors qu'il était à 40 miles de Suluan à l'est de Leyte, il est attaqué par des kamikazes, le premier frappant à tribord, le deuxième frappant le pont d'envol, tuant 56 hommes et en blessant
soixante, le troisième après avoir visé le Franklin s'écrasa sur le Belleau Woods.

Les deux porte-avions rallient Ulithi pour des réparations temporaires, le Franklin ralliant le Puget Sound Navy Yard le 28 novembre 1944 pour des réparations qui s'achèvent le 2 février 1945.

Il repart début mars pour rallier la Fast Carrier Task Force qui lança plusieurs raids contre le Japon métropolitain pour faciliter la future conquête d'Okinawa, le déclenchement de l'opération Iceberg étant prévue le 1er avril 1945 mais ça le USS Franklin (CV-13) ne le verra pas....... .

…..Et pour finir

Depuis le 15 mars, le Franklin était déployé au large du Japon participant avec l'Enterprise à des raids contre le Japon.

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Deuxième attaque kamikaze pour le Franklin

Le 19 mars 1945, à l'aube, le porte-avions USS Franklin (CV-13) lance ses avions contre Kobé, une première vague avait décollé et une seconde apprêtait à le faire quand un bombardier isolé _un «Judy» ou un «Val» voir un Aichi B7A «Grace»_ perce la couverture nuageuse et largue deux bombes semi-perforantes de 250kg.

La première bombe tomba au milieu du pont d'envol, perforant le pont du hangar mais également le second et le troisième pont, mettant hors-service le CIC (Combat Information Center) alors que la seconde toucha le porte-avions à l'arrière, perçant deux ponts.

Les dégâts furent aggravés par la présence d'avions armés ou en cours d'armement, d'avions ravitaillés en carburant ou en cours de ravitaillement. Les systèmes de sécurité ne fonctionnèrent que partiellement et si l'avant fût préservé de l'explosion des citernes de carburant, l'arrière fût littéralement ravagé par des explosions secondaires causées par le carburant et les munitions dont des roquettes.

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Le Franklin à l'agonie....

Stoppé, le navire accusant une gite de 13° à tribord, dans des eaux ennemies à seulement 50 miles nautiques des côtes japonaises, la prudence aurait conduit à abandonner le navire et à le saborder mais son commandant, le capitaine de vaisseau Leslie Gehers avec l'accord de l'amiral Mitscher décide de le sauver en dépit de lourdes pertes, le bilan final s'établissant à 807 morts et 487 blessés.

Seul le cuirassé Arizona coulé à Pearl Harbor avait un pire bilan c'est dire.......... .

Aussitôt les navires sur zone assistent l'infortuné porte-avions qu'il s'agisse du destroyer Miller ou du croiseur léger Santa Fe qui devra ultérieurement s'écarter, certains marins valides préférant rejoindre le croiseur plutôt que de lutter contre les incendies ravageant le porte-avions.

La lutte est de plus rendue plus difficile par la surcharge du navire. Comme il est de coutume en temps de guerre, des navires conçus en temps de paix n'ont pas toujours été prévu pour être surchargés de carburants, de munitions ou de personnel supplémentaires. Résultat, la stabilité pouvait être mise en péril par l'eau envoyée pour éteindre l'incendie.

Le porte-avions est prit en remorque par le croiseur lourd Pittsburgh jusqu'à ce qu'il soit capable de remettre en route son système propulsif pour atteindre la vitesse de 14 nœuds, ralliant Ulithi.

Deux hommes vont recevoir la Médaille d'Honneur du Congrès, le capitaine de corvette Joseph T. O'Callahan, l'aumônier catholique et l'enseigne de vaisseau de 1ère classe Donald A. Geary qui est parvenu à délivrer 300 hommes bloqués dans les fonds, à organiser la lutte contre l'incendie et à remettre en service une première chaufferie.

Dans cette base avancée de l'US Navy, le CV-13 va subir des réparations d'urgence pour lui permettre de rallier les Etats-Unis où il va subir une remise en état complète.

La perte du Franklin et du Wasp entraîne la réorganisation de la TF-58 en trois Task Group, le TG 58.2 regroupant les navires avariés et cessant de facto d'exister comme groupe occasionnel opérationnel.

Après une escale à Pearl Harbor, il va rallier le Brooklyn Navy Yard via le canal de Panama, arrivant dans les eaux de l'Hudson le 28 avril 1945.

Cela peut sembler curieux qu'un porte-avions opérant dans le Pacifique soit envoyé sur la côte est pour réparations mais cela s'explique facilement : les chantiers de la côte ouest étaient débordés par la réparation des navires endommagés par les kamikazes japonais.

Un destin brisé

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Les dégâts colossaux du Franklin
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Quand il arrive à New York le 28 avril, le USS Franklin ne sait pas que sa carrière est déjà terminée et c'est d'autant plus insoupçonnable que le navire est remis en état et ouvert au public lord du Navy Day le 27 octobre 1945.

Decommissioné le 17 avril 1947, il est mis sous cocon à Bayonne dans le New Jersey. En raison des dégâts de l'attaque du 19 mars 1945, l'US Navy renonce à le remettre en service et même à le refondre.

Cela n'empêche pas le Franklin d'être reclassé porte-avions d'attaque le 13 octobre 1952 (CVA-13), porte-avions anti-sous-marin (CVS-13) le 8 août 1953 et enfin Auxiliary aviation Vessel Training ou AVT (AVT-8) le 15 mai 1959.

En cas de guerre avec l'URSS, si le Franklin avait du être réarmé tout comme son sister-ship Bunker Hill _les deux seuls Essex à n'avoir ni été refondus ni réarmés après guerre_ , il aurait été utilisé comme porte-avions d'entraînement mais plus probablement comme transport d'avions pour amener en Europe des avions de l'USAF.

Les catapultes hydrauliques ayant leurs limites, il est plus que probable que ces navires n'auraient servis qu'à transporter des avions à terre, les avions de l'US Navy et des Marines rejoignant ensuite un porte-avions opérant en mer du Nord ou dans le Golfe de Gascogne.

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Le USS Franklin (CV-13) et le USS Wisconsin (BB-64) à Bayonne (New-Jersey) en août 1960

Vendu une première fois à la démolition à la Peck Iron and Metal Company de Portsmouth, le porte-avions est reprit par l'US Navy pour récupérer les quatre turbo-générateurs. Il est vendu une deuxième fois à la démolition à Portsmouth Salvage Company de Chesapeake (Virginie) le 27 juillet 1966 et remorqué dans son chantier de démolition le 1er août 1966 et promptement démantelé.

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Démolition du Franklin
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyLun 20 Jan 2014, 23:53

Le USS Ticonderoga (CV-14)
US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 391131USSTiconderogaCV14
Le USS Ticonderoga (CV-14) à la mer

Présentation

-Le USS Ticonderoga (CV-14) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & Drydock Company sous le nom de Hancock le 1er février 1943 mais il est rebaptisé dès le 1er mai 1943, lancé le 7 février 1944 et commissioné dès le 8 mai 1944.

Prêt techniquement, le sixième porte-avions de classe Essex ne l'est pas opérationellement parlant, il  lui faut encore entrainer son groupe aérien.

Pour cela il quitte Norfolk le 26 juin pour rallier Trinidad, haut-lieu de l'entraînement des porte-avions américains tout juste mis en service. Il arrive à Port of Spain le 30 mai 1944 et va passer quinze jours à l'entraînement.

Il quitte les Indes occidentales le 16 juillet et rentre à Norfolk le 22 pour des travaux complémentaires qui s'achèvent à la fin du mois d'août.

Le 30 août 1944, il quitte Norfolk pour rallier le Pacifique, franchissant le canal de Panama le 4  et arrivant à San Diego le 13 septembre. Sur place, il fait le plein de ses soutes et embarque des avions supplémentaires.

Le 19 septembre, il reprend la mer direction Hawaï où il arrive le 24 septembre, entrant (presque) dans le vif du sujet.

La capture de fort Ticonderoga (10 mai 1775)
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Tableau représentant la demande de reddition de Fort Ticonderoga par Ethan Allen

Comme nombre de porte-avions de classe Essex, le CV-14 fait référence à une bataille de la guerre d'indépendance survenue le 10 mai 1775, la capture de Fort Ticonderoga par Ethan Allen, le colonel Benedict Arnold et des miliciens, les Green Mountain Boys.

Cet assaut mineur sur un fort secondaire accompagné de la prise du fort voisin de Crown Point et du Fort Saint Jean à la frontière avec le Québec eut néanmoins des conséquences importantes car l'armement récupéré permis la fortification des hauteurs de Boston, forçant les britanniques à se retirer de la ville.

Même si il est difficile de comparer, on peut placer cette bataille au niveau de Valmy, une bataille peu importante, une escarmouche mais qui eut un retentissement remarquable.

Les prédécesseurs et les successeurs du CV-14

Un tel événement aussi mythique dans l'histoire américaine ne pouvait ne pas être célébré par le baptême de plusieurs navires de l'United States Navy.

Le sixième porte-avions de classe Essex est le quatrième navire de la marine américaine à porter ce nom, succédant à un schooner de 17 canons en service de 1814 à 1825, un sloop à hélice utilisé de 1863 à 1881 et enfin un ancien cargo allemand saisi en 1917 et utilisé pour transporter les troupes américaines en Europe.

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Le USS Ticonderoga (CG-47) au large du Liban en 1984

Un cinquième navire de l'US Navy à porter ce nom, un croiseur lance-missiles de classe Ticonderoga, le CG-47 en service du 16 mai 1981 au 30 septembre 2004, attendant son sort final au Naval Inactive Maintenance Ship Facility de Philadelphie.

Carrière opérationnelle

Des Phillipines au Japon
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Le USS Ticonderoga (CV-14) le 30 mai 1944

Du 24 septembre au 17 octobre 1944, le Ticonderoga perfectionne sa préparation opérationnelle, effectuant avec le USS Carina (AK-74) des essais de transfert en route de bombes d'aviation.

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Le USS Ticonderoga (CV-14) le 30 mai 1944

Le lendemain, 18 octobre 1944,le porte-avions appareilla de Pearl Harbor pour rallier le front, faisant brièvement escale à Eniwetok avant d'arriver à Ulithi le 29 octobre 1944, intégrant en mer le TG 38-3 du contre-amiral Frederick C. Sherman, Task Group composé également de ses sister-ship Essex et Lexington ainsi que du porte-avions léger Langley.

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Le USS Ticonderoga (CV-14) le 26 juin 1944

Quittant la région d'Ulithi le 2 novembre 1944,le Ticonderoga participa à l'appui et à la couverture des forces américaines déployées à Leyte, première étape de la reconquête des Phillipines, les avions du CV-14 connaissant leur baptême du feu le 5 novembre, passant les deux jours suivants à bombarder Leyte mais également Luzon ainsi que les aérodromes à Zablan, Mandaluyong et Pasig.

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Le USS Ticonderoga (CV-14) effectuant un transport d'aviation depuis San Diego le 13 septembre 1944

Il participe également à la destruction du croiseur lourd Nachi, détruisant également sept avions japonais dont un au sol plus vingt-trois endommagés.

Le 5 novembre à 16.00, la flotte américaine est attaquée par des kamikazes. Si le Lexington est touché, le Ticonderoga est épargné en revendiquant la destruction de deux kamikazes et le lendemain, ses avions lancés sur les aérodromes et contre la navigation japonaises revendiquèrent la destruction de trente-cinq avions et de six navires. Les avions récupérés, le porte-avions se retire au large pour se ravitailler.

Le USS Ticonderoga continue ses missions d'assaut contre les aérodromes japonais et la navigation nippone (destruction d'un convoi en baie d'Ormoc le 11 novembre ou la destruction les 12 et 13 novembre d'un croiseur léger, de quatre destroyers et de sept cargos). Cette mission terminée, le TG 38.3 rallie Ulithi le 17 novembre pour ravitaillement, réarmement et repos de l'équipage.

Le USS Ticonderoga (CV-14) et les autres porte-avions du Task Group 38.3 quitte l'atoll le 22 novembre, direction les Phillipines, frappant Luzon trois jours plus tard, achevant le croiseur lourd Kumano gravement endommagé lors de la bataille de Samar puis détruisant le croiseur léger Yasoshima, un cargo et trois embarcations amphibies. Le groupe aérien du «Ticon» détruit également les restes de la puissance aérienne japonaise avec quinze avions abattus et onze détruits au sol.

Alors que les groupes aériens pilonnaient les cibles japonaises, les porte-avions Essex et Intrepid sont endommagés par des kamikazes japonais. Le Ticonderoga va offrir son hospitalité aux avions des CV-9 et CV-11, la TF-38 se retirant vers l'est le lendemain pour rallier Ulithi.

Reprenant la mer le 11 décembre, la TF-38 rallie à nouveau les Phillipines, reprenant ses attaques le 13 décembre et jusqu'au 16, visant encore et toujours les aérodromes et la navigation japonaise avant de se retirer pour se ravitailler, ravitaillement interrompu par le typhon Cobra (17 et 18 décembre) auquel échappe le porte-avions qui rentre à Ulithi la veille de Noël 1944.

Après réparations et ravitaillement, le Ticonderoga reprend la mer le 30 décembre en compagnie de la TF 38, toujours direction des Phillipines pour participer aux frappes préparant le futur débarquement dans le Golfe de Lingayen.

Il participe aux bombardements contre Formose les 3 et 4 janvier 1945 avant un ravitaillement le 5 suivit de frappes contre les aérodromes de Luzon les 6 et 7 janvier.

Après un ravitaillement le 8, le Ticonderoga met cap sur les Ryu-Kyu pour y piloner les aérodromes et empêcher l'envoi de renforts en direction des Phillipines alors que le débarquement de Lingayen devait avoir lieu le lendemain. Le mauvais temps entraîna un changement de programme et c'est Formose qui reçut les bombes des avions du USS Ticonderoga (CV-14).

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Le USS Ticonderoga (CV-14) touché par un kamikaze le 21 janvier 1945

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 1945, le Ticonderoga quitte les Phillipines et rallie la Mer de Chine Méridionale pour frapper les côtes d'Indochine, coulant 44 navires dont le croiseur léger Lamotte-Picquet pour un tonnage de 112000 tonnes.

Le ravitaillement perturbé par le mauvais temps eut lieu le 13 et le 14 janvier et ce n'est que le 15 janvier que les opérations reprennent visant les aérodromes japonais sur le littoral chinois ainsi qu'Hong Kong.  

Les opérations se poursuivent le 16 mais sont interrompues le 17 et le ravitaillement le 18 est interrompu et n'est achevé que le 19, date à laquelle il met cap nord, frappant les aérodromes de Formose, des Pescadores et de Sakishima Gunto les 20 et 21 janvier.

Le 21 janvier 1945, peu après midi, un avion japonais frappa le Langley suivit d'un second qui toucha le Ticonderoga, s'écrasant sur le pont d'envol au niveau de la tourelle n°2 de 127mm, provoquant des pertes humaines et de gros dégâts.

Les équipes de lutte contre les avaries endurcies par trois ans de guerre parvinrent à éteindre les incendies et à maintenir le navire à flot. Trois autres kamikazes furent abattus mais un quatrième s'écrasa à tribord à proximité de l'ilôt aggravant les dégâts, blessant et tuant cent marins dont le commandant. En dépit des dégâts, le navire resta à flot et pu se retirer sans assistance, direction Ulithi.

Il arrive à Ulithi le 24 janvier pour débarquer ses blessés, transférés sur le USS Samaritan (AH-10) tandis que son groupe aérien est redéployé sur le Hancock (CV-19). Des passagers sont également embarqués avant que le navire cingle en direction des Etats-Unis le 28 janvier, arrivant au Puget Sound Navy Yard le 15 février 1945

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Le USS Ticonderoga (CV-14) dans le Puget Sound le 16 avril 1945

Les travaux s'achèvent le 20 avril et c'est le lendemain qu'il quitte Bremerton pour rallier Alameda où il embarque son groupe aérien avant de mettre cap à l'ouest direction Pearl Harbor où il arrive le 1er mai 1945. Il repart une semaine plus tard, direction Ulithi, arrivant à destination le 22 mai après avoir bombardé Taroa dans les Marshalls, un ultime entraînement pour son groupe aérien.

Intégré au TG 58-4 (rapidement devenu TG 38-4), il cohabite avec ses sister-ship Shangri-La et Yorktown ainsi qu'avec les porte-avions légers Independence et Langley. Quittant Ulithi le 24 mai, il rallie les eaux japonaises pour bombarder les ports et les aérodromes.

Il rallie Leyte le 13 juin 1945 pour deux semaines de ravitaillement et de repos de l'équipage, quittant alors le TG 38-4 pour le TG 38-2 qu'il forme en compagnie du Randolph, de l'Essex, du Monterey et du Bataan.

Le TG 38-2 et le reste de la TF 38, de la Fast Carrier Task Force quittent Leyte le 1er juillet 1945 pour reprendre les raids sur le Japon mais deux jours plus tard, une hélice endommagée l'oblige à rallier Apra (Guam) pour réparations, restant jusqu'au 19 quand il reprend la mer pour retrouver la TF-38, effectuant ses premiers raids à partir du 24 juillet 1945 pour les derniers raids de la guerre.

Ces raids détruisirent les derniers navires encore à flot de la marine japonaise comme les cuirassés Ise Hyuga et Haruna, le porte-avions d'escorte Kaiyo et deux croiseurs lourds. A ce bilan déjà intéressant s'ajouta le 28 juillet, le bombardement de la base navale de Kure et la destruction d'un porte-avions, de trois croiseurs, d'un destroyer et d'un sous-marin.

Le 30 juillet, ce sont les zones d'industrielles de la région de Tokyo qui sont visées puis le nord de l'île  avant de terminer par des raids contre Hokkaïdo les 9 et 10 août puis le bombardement de la région de Tokyo le 13 et le 14 août. Une dernière attaque eut lieu le 15 août, attaque qui eu lieu juste après la décision du Japon de capituler.  

La capitulation japonaise n'annonce pas pour autant la fin des opérations, les avions du Ticonderoga assurant des missions de reconnaissance pour localiser les camps de prisonniers alliés, des largages pour assurer leur ravitaillement et des patrouilles de chasse pour couvrir le déploiement des troupes d'occupation. Le 6 septembre 1945, quatre jours après la signature de l'acte de capitulation du Japon, le USS Ticonderoga (CV-14) jette l'ancre en baie de Tokyo.

Magic Carpet, réserve et refonte
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Le USS Ticonderoga (CV-14) à Tacoma lors de l'opération Magic Carpet le 27 octobre 1945

La guerre terminée, les américains ne veulent pas perdre de temps pour remettre leur économie en route. Cette économie à besoin de bras. Il est donc impératif de rapatrier le plus rapidement possible les boys au pays.

D'où le déclenchement dès le 20 septembre 1945 de l'opération Magic Carpet qui voit les porte-avions se transformer en transport de troupes. Le Ticonderoga intègre la TF-11 du vice-amiral Sherman et va effectuer plusieurs rotations entre l'Extrême Orient et la côte ouest des Etats-Unis.

Il quitte le Japon le 20 septembre, fait une brève escale à Pearl Harbor avant de rallier Alameda le 5 octobre où il débarque ses passagers et son fret. Il repart le 9 pour embarquer un autre groupe de vétérans qu'il ramène à Tacoma (Etat de Washington) où il reste jusqu'au 28 octobre pour participer au Navy Day, une célébration qui voit tous les navires porter leur nom en grandes lettres blanches peintes de chaque côté.

Le lendemain, 29 octobre 1945, il quitte Tacoma pour Alameda où il débarque la totalité de son groupe aérien pour l'adapter pleinement à l'opération Magic Carpet. Après des travaux complèmentaires à Pearl Harbor, il rallie Samar le 20 novembre, embarque d'autres vétérans pour rallier Alameda le 6 décembre avec 4000 personnes en plus de son équipage.

Après un troisième et dernier voyage pour Magic Carpet en décembre 1945/janvier 1946, le USS Ticonderoga (CV-14) rallie le Puget Sound Naval Shipyard pour préparer sa mise sous cocon.

Le 9 janvier 1947, le Ticonderoga est désarmé (out of commission) et affecté au Bremerton Group Pacific Reserve Fleet. A la différence des porte-avions in commission in reserve, le CV-14 aurait besoin de plusieurs mois pour être remis en service, il est donc sous cocon.

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Bremerton le 23 avril 1948 : Essex en réserve, le Ticonderoga est le troisième en partant du bas de la photo

Le 31 janvier 1952, le USS Ticonderoga est sorti de son cocon et remis en service avec un équipage réduit pour rallier New York depuis Bremerton, quittant la côte ouest le 27 février pour rallier New York le 1er avril.

A nouveau désarmé le 4 avril, il est confié aux bons soins du Brooklyn Navy Yard où il va subir la refonte SCB-27C jusqu'au 11 septembre 1954 quand il est remis en service comme porte-avions d'attaque sous le numéro de coque CVA-14.

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Le USS Ticonderoga (CVA-14) entre 1954 et 1956

Après essais et remise en condition, le porte-avions quitte New York en janvier 1955 ralliant Norfolk le 6, passant un mois à s'entraîner avec son groupe aérien, le Carrier Air Group Six (CVG-6).

Il passe le printemps, l'été et une partie de l'automne à s'entraîner au large de la côte est, testant de nouveaux avions notamment les prototypes des Skyhawk, Skyray, Cutlass et Demon.

Le 4 novembre 1955, il appareille de Mayport (Floride) pour son premier et unique déploiement au sein de la 6ème flotte en Méditerranée avec le CVG-3 à bord. Arrivé à Gibraltar le 14, il y relève son sister-ship Intrepid (CVA-11) et va participer pendant huit mois à de nombreux exercices. Il rentre à Norfolk le 2 août pour subir une nouvelle refonte.

Cette refonte baptisée SCB-125 voit le navire recevoir des catapultes à vapeur, une piste oblique et une étrave fermée (hurricane bow), le «Ticon» étant immobilisé au Norfolk Naval Shipyard d'août 1956 à avril 1957. Il va ensuite rallier Alameda en Californie où il arrive le 30 mai 1957.

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Le USS Ticonderoga (CVA-14) le 30 mai 1957 après sa refonte SCB-125

Extrême-Orient et Vietnam

Le 16 septembre 1957, le USS Ticonderoga (CVA-14) quitte la baie de San Francisco pour son premier déploiement en Extrême-Orient. Il fait escale à Pearl Harbor avant de rallier Yokosuka le 15 octobre. Il va y passer six mois dans les eaux japonaises et philippines avant de rentrer à Alameda le 25 avril 1958.

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Le USS Ticonderoga (CVA-14) le 29 juillet 1962

Entre 1958 et 1963, le Ticonderoga est un habitué de l'Extrême-Orient avec pas moins de quatre déploiements consacrés à des exercices avec la 7ème flotte ainsi que des escales de courtoisie dans les ports de la région, escales ayant un but politique évident.

Le 14 avril 1964, le USS Ticonderoga quitte la Californie pour son sixième déploiement en Extrême-Orient, faisant escale à Pearl Harbor d'où il repart le 4 mai pour rallier la région, un déploiement routinier en apparence.

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Le USS Ticonderoga (CVA-14) se ravitaillant auprès du USS Mount Baker (AE-4) au large de la Californie le 1er septembre 1965

Pour ce déploiement, le CVA-14 embarque le CVW-5 (Carrier Vessel Wing Five) composé de deux squadrons de chasse équipés de Crusader (VF-51 et VF-53), deux squadrons d'attaque équipés de Skyhawk (VA-55 et VA-56), une unité d'attaque équipée de Skyraider (VA-52), un détachement de bombardement équipé de Skywarrior (VAH-4 Det.B), un détachement de reconnaissance équipé de Crusader (VFP-63 Det.B), un détachement de veille aérienne avancée équipée d'E-1B Tracer (VAW-11 Det.B) et un détachement d'hélicoptères équipés de Seasprite (HU-1 Det 1 Unit B).

Sauf que le 2 août 1964, le destroyer USS Maddox (DD-731) en patrouille dans les eaux internationales du Golfe du Tonkin est attaqué par des vedettes lance-torpilles nord-vietnamiennes et réclame une assistance aérienne.

Quatre Crusader du Ticonderoga _alors à 300 miles au sud de la position du destroyer_ en vol d'entraînement sont déroutés et attaquent au canon de 20mm et aux roquettes Zuni, coulant une vedette et en endommageant deux autres.

Deux jours plus tard, le Ticonderoga reçoit une nouvelle demande d'appui-aérien de la part cette fois du USS Turner Joy (DD-951) qui avait rejoint le Maddox.

Deux autres navires auraient été coulés et deux autres endommagés mais il semble que cette deuxième attaque n'ai existé que dans l'esprit de marins américains fatigués et stressés. En tout cas, les deux Skyraider du VA-52 envoyés sur zone ne peuvent confirmer la présence de vedettes.

Le président Johnson ordonne des raids de représailles, raids menés dès le 5 août par les avions du Ticonderoga et du Constellation (opération Pierce Arrow), soixante sorties qui frappent les bases des vedettes lance-torpilles nord-vietnamiennes ainsi que des installations pétrolières près de Vinh.

Après une visite au Japon en septembre, il reprend ses missions au large du Vietnam jusqu'à la fin de son déploiement le 21 novembre, le USS Ticonderoga (CVA-14) rentrant à Naval Air Station North Island le 15 décembre 1964. Il subit un petit carénage au Hunters Point Naval Shipyard à partir du 27 janvier 1965 et jusqu'au mois de juin, passant un mois à l'entraînement dans le sud de la Californie pour préparer son deuxième déploiement au Vietnam.

Le 28 septembre 1965, il quitte la Californie avec à son bord le CVW-5 dont la composition évolue par rapport au premier déploiement avec deux squadrons de chasse équipés de Crusader (VF-51 et VF-53), deux squadrons d'attaque équipés de Skyhawk (VA-56 et VA-144), une unité d'attaque équipée de Skyraider (VA-5), un détachement de bombardement équipé de Skywarrior (VAH-4 Det.B), un détachement de reconnaissance équipé de Crusader (VFP-63 Det.B), un détachement de veille aérienne avancée équipée d'E-1B Tracer (VAW-11 Det.B) et un détachement d'hélicoptères équipés de Seasprite (HC-1 Det 1 Unit B).

Il arrive sur zone le 5 novembre 1965 et entame aussitôt ses missions de combat au dessus du Sud-Vietnam, opérant d'abord depuis Dixie Station. Durant ce premier vrai déploiement consacré à la guerre du Vietnam, il va passer 116 jours à Dixie et à Yankee Station, effectuant plus de 10000 sorties pour le largage de 7200 tonnes de charges militaires pour la perte de seize avions mais de seulement cinq pilotes.

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13 avril 1966 : le USS Ticonderoga (CVA-14) se ravitaillant auprès du USS Sacramento (AOE-1) en compagnie du destroyer USS Basilone (DD-824) en mer de Chine Meridionale

Le 9 février 1966, un Skyhawk est touché par un SAM au sud-ouest de Thanh Hoa (ville située au sud du delta du Fleuve Rouge) et le pilote, le capitaine de frégate Jack L. Snyder s'éjete au dessus de la mer, récupéré par le USS England (DLG-22).

Il quitte la zone le 20 avril 1966, fait escale à Sasebo du 25 avril au 3 mai avant de mettre cap à l'est direction les Etats-Unis, ralliant San Diego le 13 mai 1966.

A noter que le 5 décembre 1965, un Skyhawk porteur d'une bombe nucléaire B-43 est perdu au large d'Okinawa. Il faudra attendre 1981 pour que cet incident soit rendu public.

Après réparations, essais et remise en condition à partir du 9 juillet, le porte-avions quitte San Diego le 15 octobre pour participer à son troisième déploiement dans le conflit vietnamien.

Il embarque cette fois le CVW-19 composé de deux flottilles de chasse équipées de Crusader (VF-191 et VF-194), deux squadrons d'attaque équipés de Skyhawk (VA-192 et VA-195), un squadron d'attaque équipé d'A-1H Skyraider (VA-52), un détachement d'A-3B (VAH-4 Det.B), un détachement de reconnaissance équipé de Crusader (VFP-63 Det.E), un détachement de veille aérienne avancée équipée d'E-1B Tracer (VAW-11 Det E) et un détachement d'hélicoptères équipé de UH-2A/B Seasprite (HC-1 Det 1).

Arrivé sur zone le le 13 novembre 1966, il va y rester déployé jusqu'au 28 avril 1967, effectuant trois tours of duty au cours de ce déploiement, ces passages en ligne étant séparés par des périodes d'entretien et de repos à Subic Bay sans oublier des escales de courtoisie au Japon et dans les ports de la région. Le Ticonderoga effectua avec son groupe aérien 11650 sorties, frappant le Vietnam du Nord, son industrie et ses voies de communication essentiellement.

Son troisième déploiement terminé, le porte-avions rallie Yokosuka qu'il quitte le 19 mai pour rentrer dix jours plus tard aux Etats-Unis. Début juillet, le porte-avions arrive à  Bremerton et est confié au bons soins du Puget Sound Naval Shipyard pour deux mois de réparations jusqu'au 6 septembre quand il quitte Bremerton pour effectuer sa remise en condition en attendant de retourner au Vietnam.

Le 28 décembre 1967, le USS Ticonderoga (CVA-14) largue les amarres et met cap à l'ouest direction le Vietnam où il arrive le 26 janvier 1968 avec toujours le CVW-19 à son bord composé des unités suivantes :

-Deux squadrons de chasse, les VF-191 et VF-194 équipés de Crusader

-Trois squadrons d'attaques, les VA-23, VA-192 et VA-195 équipés de Skyhawk

-Un détachement de ravitaillement en vol équipé de Douglas KA-3B Skywarrior, le VAH-4 Det.14

-Un détachement de reconnaissance, le VFP-63 Det.14 équipé de Crusader

-Un détachement de veille aérienne avancée, le VAW-11 Det.14 équipé de Tracer

-Un détachement d'hélicoptères, le HC-1 Det.14 équipé de Kaman UH-2B Seasprite

Il aurait du être déployé plus tôt mais alors que l'offensive du Têt met en péril l'existence de la République du Sud-Vietnam, les nord-coréens s'emparent du navire de renseignement USS Pueblo (AGER-2) qui voit le Ticonderoga relever le Ranger pour permettre au CVA-61 de retourner au Vietnam.

Le 23 janvier 1968, le navire de renseignement Pueblo est capturé au large de l'île de Houng Do par un patrouilleur et trois vedettes lance-torpilles nord-coréennes.

C'est un coup dur pour les américains qui outre des marins américains capturés et retenus jusqu'au 23 décembre 1968 qui perdent également un système de cryptographie ultra-moderne et de nombreux documents top secret.

Le navire ramené à Wonsan y est toujours aujourd'hui et officiellement toujours en service au sein de l'US Navy.

Une action de représailles est envisagée mais les américains renoncent de crainte de déclencher une nouvelle guerre de Corée alors qu'ils sont déjà bien occupés avec le Vietnam.

Si les américains avaient décidé de punir les nord-coréens, le Ticonderoga et l'Enterprise auraient lancés leurs Phantom, leurs Intruder et leurs Skyhawk contre sept aérodromes nord-coréens pour anéantir les Mig.

Ce quatrième déploiement de la guerre du Vietnam occupa le sixième porte-avions de classe Essex jusqu'au 9 août 1968, faisant escale à Yokosuka en compagnie du Hancock avant de rallier la Californie le 19 septembre 1968.

Il subit ensuite une période de travaux au Long Beach Naval Shipyard, travaux destinés à lui permettre d'embarquer le A-7 Corsair, un avion d'assaut dérivé du Crusader et destiné à remplacer le Skyhawk ce qu'il ne fera que partiellement.

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Le USS Ticonderoga (CVA-14) au large du Vietnam en 1969

Le 1er février 1969, le Ticonderoga quitte San Diego pour son cinquième et dernier déploiement au Vietnam.

Il embarque cette fois le Carrier Vessel Wing Sixteen (CVW-16) composé de deux unités de chasse équipées de Crusader (VF-111 et VF-162), de trois unités d'attaque, deux équipées d'A-7B Corsair (VA-25 et VA-87) et une encore équipée de Skyhawk (VA-112).  

Ce groupe aérien dispose également d'un détachement de reconnaissance équipé de RF-8G Crusader (VFP-63 Det.14), d'un détachement de guerre électronique équipé d'EKA-3B Skywarrior (VAQ-130 Det.14), d'un détachement de veille aérienne avancée équipée d'E-1B Tracer (VAW-111 Det.14) et d'un détachement d'hélicoptères équipé de Kaman UH-2C Seasprite (HC-1 Det.14).

Après une brève escale Pearl Harbor le 8, le porte-avions rallie la base navale américaine de Yokosuka le 20 février, repartant le 28 pour rallier les côtes du Vietnam, le déploiement commençant officiellement le 4 mars pour s'achever cinq mois plus tard, le 1er août 1969.

Le 16 avril 1969, un Lockeed EC-121M  _version militarisée du Super Constellation_ est abattu au dessus de la mer du Japon à 90 miles (environ 180km) des côtes coréennes. Seulement deux corps et des débris sont retrouvés.

Le Ticonderoga, le Hornet, l'Enterprise et le Ranger quittent les eaux Vietnamiennes le 16 et 17 avril pour mettre la pression sur la Corée.

La tension retombant, le dispositif américain est allégé puis supprimé, le Ticonderoga pour ne parler que de lui quittant la mer du Japon pour rallier Subic Bay aux Phillipines dès le 27 avril pour une période de repos et d'entretien jusqu'au 8 mai quand il reprend la mer pour rallier le Vietnam deux jours plus tard.

Si le Ticonderoga rallie le Vietnam le 10 et l'Enterprise le 31 mai, les deux autres porte-avions rentrent aux Etats-Unis au mois de mai.

Ce cinquième et dernier déploiement s'achève le 1er août, le porte-avions ralliant alors la mer du Japon au sein de la TF-71. Après une ultime escale à Subic Bay, il quitte les Phillipines le 4 septembre pour rentrer à San Diego le 18 septembre 1969.

La lutte anti-sous-marine pour terminer
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Le USS Ticonderoga (CVS-14) avec des Tracker en vol (1971)

Après un mois passé à San Diego, le porte-avions est confié aux bons soins du Long Beach Naval Shipyard le 20 octobre pour être adapté à un nouveau rôle celui d'un porte-avions anti-sous-marin, le Ticonderoga devenant le CVS-14 le 21 octobre 1969.

Les travaux s'achèvent le 28 mai 1970 et le porte-avions exécute alors ses essais et sa remise en condition avant d'être considéré comme de nouveau disponible le 26 juin.

Il retournera deu fois en Extrême-Orient mais étant un porte-avions anti-sous-marin, il ne sera pas engagé au dessus de l'ancienne Indochine que ce soit au cours de son premier déploiement post-refonte (11 mars au 6 juillet 1971) ou du deuxième ((17 mai au 29 juillet 1972).

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 715351USSTiconderogaCVS14197172
Le USS Ticonderoga (CVS-14) en 1971/72

Ces déploiements furent consacrés à de nombreux exercices en compagnie notamment de marines alliées de la région qu'il s'agisse de la marine japonaise, sud-coréenne ou thaïlandaise. Durant le transit dans le détroit de la Sonde, il participe à une cérémonie commémorant la destruction des croiseurs lourds Houston et Perth survenue dans la nuit du 28 février au 1er mars 1942 .

Comme plusieurs de ses sister-ship, il va participer à la récupération de missions spatiales. La première est la mission Apollo 16 dans l'espace du 16 au 27 avril avec le capitaine de vaisseau John Young,le capitaine de corvette Thomas K. Mattingly et Charles Duke qui sont récupérés par un hélicoptère du squadron HC-1.

Du 7 au 19 décembre à lieu  la dernière mission lunaire, Apollo 17 avec le CV Eugene Cernan, Harrisson Schmitt et le CF Ronald Evans et comme huit mois plus tôt, c'est un hélicoptère du squadron HC-1 qui se charge de récupèrer les astronautes et la capsule.

Le Ticonderoga  n'en à pas finit avec les missions spatiales puisqu'il récupère les hommes de la mission Skylab 2 le 22 juin 1973 après presque un mois passé dans l'espace (25 mai-22 juin), le module Skylab ayant été lancé le 14 mai.

Le USS Ticonderoga (CVS-14) est décommissioné le 1er septembre 1973. Son mauvais état explique probablement pourquoi il n'est pas conservé sous cocon comme d'autres Essex, qu'il est rayé du Naval Register Vessel le 16 novembre 1973 et qu'il vendu à la démolition le 1er septembre 1975 et promptement démantelé.


FIN DE LA PREMIERE PARTIE

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMar 21 Jan 2014, 10:04

Sacré boulot ! et chouettes photos !

Citation :
Les architectes navals américains contraints par le temps en raison d'un contexte international tendu partent du Hornet mais décident d'apporter un certain nombre d'améliorations que l'on peut résumer ainsi :

...
-Un nouveau système propulsif plus puissant (152000 contre 70000ch)

attention les YORKTOWN eux affichent 120 000 cv et 32.5 noeuds le Wasp lui est à 75 000 avec comme corolaire seulement 29.5 noeuds l'éternel dilemme protection, capacité aéronautique, puissance propulsive ...

Les ESSEX ne sont pas plus rapides que les YORKTOWN (0.5 noeuds souvent rabotés par l'état des carènes) mais nettement plus gros leur déplacement est près de 30% >

D'ailleurs pour la propulsion le BUSHIPS joue la carte de la simplicité, les ESSEX sont propulsés par deux ensembles chaudières turbines de croiseur léger ATLANTA, outre une bonne standardisation (formation des personnels, MCO) cela permet un équipement bien plus rapide avec du matériel déverminé en amont.

Citation :
Le 11% Expansion Act du 14 juin 1940 (appelé également Two Ocean Navy I)

Le 70% Expansion Act du 17 juillet 1940 (Two Ocean Navy II)

Ces deux textes sont pris dans l'urgence (voir même un certain "affolement") et ce qui motive cette frénésie c'est en grande partie l'Armisitice de juin 1940 qui voit la France se retirer du conflit. Ce fut un électrochoc pour la classe politique US.

Pascal

Additif le CV 13

http://www.researcheratlarge.com/Ships/CV13/1946DamageReport.html


Dernière édition par Starling le Mar 21 Jan 2014, 11:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMar 21 Jan 2014, 10:12

Merci de ces compléments/corrections

La suite sera postée jeudi (Randolph, Lexington,Bunker Hill,Wasp,Hancock et Bennington)

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMar 21 Jan 2014, 10:37

Super travail Claus, comme d'habitude

scratch  study  thumright 


En complément pour le CV13 Franklin, le rapport des dégats suite aux différentes attaques.

http://www.ibiblio.org/hyperwar/USN/rep/WDR/WDR56/index.html#DH


...et une magnifique reproduction du PA en feu.

http://www.modelshipgallery.com/gallery/dio/carriers/cv13-700-ab/ab-index.html


Jef  salut
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMar 21 Jan 2014, 20:25

Merci Jef

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMer 22 Jan 2014, 00:58

bonjour
félicitations; excellente idée que celle de reprendre ce travail en le peaufinant. et l'iconographie est superbe; ce qui ne gâche rien.
que dire, sinon: encore !
petit détail: le VA.5 n'existait pas en 1965/1966 (article Ticonderoga). c'est une erreur fréquente, que j'ai souvent remarquée. sans doute due à une faute de frappe dans les documents d'origine. l'escadron de Skyraider affecté au CVW.5, était le VA.52.
insignifiant, me direz-vous… non; en raison de sa qualité, ce travail ne peut comporter la moindre imperfection.
sévère mais juste (comme disait mes instituteurs  Mr.Red ). la suite ! la suite !
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMer 22 Jan 2014, 21:13

Merci de la correction

Je tend à la perfection mais je ne prétend pas.

Une fois les Essex terminés de poster, j'envisage (pas tout de suite mais bientôt) de refaire un article sur les Forrestal, un autre sur les Kitty Hawk voir de faire un article sur l'Enterprise.

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMer 22 Jan 2014, 22:07

bonsoir
aucune réponse n'aurait pu me satisfaire davantage. c'est précisément parce que la perfection est impossible, que nous devons tenter de nous en rapprocher. bon courage pour la suite.
et veuillez bien croire que mes critiques sont toujours constructives. la critique étant - à mon sens - le seul moyen de s'améliorer.
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMer 22 Jan 2014, 23:07

warburton a écrit:
[…] insignifiant, me direz-vous… non; en raison de sa qualité, ce travail ne peut comporter la moindre imperfection.
sévère mais juste […]
clausewitz a écrit:
Merci de la correction
Je tend à la perfection mais je ne prétend pas. […]
Je ne puis qu'abonder dans ce sens ! D'ailleurs -> clausewitz le sait bien, qui peut compter sur la (re)lecture attentive de tous les membres de ce forum, même sans esprit de tinoiserie excessivement déplacé  Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyMer 22 Jan 2014, 23:10

tinoisons, tinoisons ! parce qu'il le vaut bien  US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) Smiley_2 
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyJeu 23 Jan 2014, 23:40

clausewitz a écrit:
PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (ETATS-UNIS)US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) Uss_es10 […]
-Des salles d'attente pour pilote plus confortables et situées le plus près possible du pont d'envol […]
 scratch Il s'agit sans doute de salles d'alerte ?
Citation :
[…] Dans un premier temps, l'Essex ne disposera que d'une catapulte installée dans le hangar pour permettre de lancer un chasseur ou un appareil de reconnaissance alors que le pont d'envol est en configuration appontage avec les avions récupérés concentrés sur l'avant. Cette catapulte sera ultérieurement démontée, cette idée se révélant être une fausse bonne idée.
Le Yorktown est le premier à recevoir une catapulte installée sur le pont d'envol portant le nombre de catapultes à deux.
A partir de l'Intrepid, on trouve deux catapultes sur le pont d'envol tandis que la catapulte de hangar est rapidement débarquée, n'ayant jamais été à ma connaissance utilisé en opérations. […]
Uniquement à l'entraînement ?
US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) F6f_ho10

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) 746px-10
… ce dernier, en plus grand, dans le Spoiler…   :
Citation :
[…] L'avant du pont d'envol est également muni de brins d'arrêts pour permettre à un avion d'apponter à l'avant, le porte-avions allant en marche arrière mais comme pour la catapulte de hangar, cette possibilité sera peu voire pas utilisée en opérations. […]
« … pas utilisée en opérations », j'en conviens bien volontiers ! Et je me demande même si la cinématique de la marche arrière, en manœuvre avia, a vraiment été envisagée. Car soutenir — longtemps — une vive allure en arrière paraît difficile (note), et en maintenant un cap stable et constant !
Même si je n'ignore pas que ce genre de manœuvre peut être pratiqué sur les CVN actuels :

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) Uss-dw10

US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) Uss-dw12

… mais aux essais, seulement.

En revanche, l'idée de pouvoir faire apponter les appareils de l'avant n'est pas totalement fantaisiste. Mais alors c'est dans le sens contraire de la marche du porte-avions. Dans ce cas, il ne lui alors pas nécessaire de battre en arrière : par fort vent arrière (et houle de l'arrière, qui plus est…) il suffit au porte-avions de régler une vitesse très faible, pour disposer d'un vent relatif de l'arrière. Ne reste plus alors qu'à assurer une tenue de cap la plus stable et constante possible ; et d'éviter les embardées…

Note : … en raison des circuits d'aspiration et de refoulement d'eau, optimisés pour la marche avant… ainsi que de la conception des butées de lignes d'arbres…


Dernière édition par DahliaBleue le Ven 24 Jan 2014, 15:12, édité 1 fois (Raison : Rectifié quelques phrases…)
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyVen 24 Jan 2014, 07:54

salles d'alerte disposées au niveau du pont galerie juste sous le pont d'envol aux premières loges pour voir arriver les bombes et les kamikaze
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyVen 24 Jan 2014, 10:26

Merci pour ces compléments et corrections

@Starling : effectivement c'est pour cela que les refontes de l'après guerre l'ont déplacé sous le pont blindé du hangar pour mieux protéger la force vive du porte-avions

J'aurais du poster la 2ème partie hier soir mais j'ai eu des problèmes internet donc ce ne serais que ce soir sauf si mon internet me joue encore des tours.

Bref, je posterai tout l'article mais à savoir sur combien de temps ça je serais bien incapable de le préciser.

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyVen 24 Jan 2014, 11:29

clausewitz a écrit:
Merci pour ces compléments et corrections […]
De rien !  thumleft Il ne reste plus qu'à les incruster dans le corps des articles (c'est apparemment ce qui est le plus difficile  affraid ).
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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyVen 24 Jan 2014, 12:35

Je préfère les laisser hors du texte, comme ça les gens qui ont lu l'article, lisent les commentaires et les corrections et font eux même la correction.

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MessageSujet: Re: US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE)   US NAVY PORTE-AVIONS CLASSE ESSEX (1ERE PARTIE) EmptyVen 24 Jan 2014, 12:54

clausewitz a écrit:
Je préfère les laisser hors du texte, comme ça les gens qui ont lu l'article, lisent les commentaires et les corrections et font eux même la correction.
Ce principe me paraît parfaitement justifié. C'est finalement une procédure qui rejoint (à sa manière) celle en vigueur sur les "Wiki…", qui permet de consulter l'historique des mises à jour des articles.
Or, en effet, sur les "forumactif.com" (et même sur les autres), ce dispositif n'existe pas, ou seulement sous la forme abrégée de l'Édit. : on voit le nombre de mises à jour, et seulement la description (sommaire) de la dernière (et encore si le correcteur pense à la fournir).
Finalement, le mieux, c'est bien de laisser vivre le sujet. Cela oblige seulement à lire tous les posts, pour y découvrir les éventuelles critiques ; mais sans toujours savoir si elles ont été validées par l'auteur.
Resterait (éventuellement) la possibilité de rectifier le texte d'origine avec des ratures ("strike") et des surimpressions, en couleur, des modifications apportées. Gros travail, et résultat pas très présentable… affraid
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