Cuirassés japonais

Citation :

(Le sort de l'Empire repose sur l'issue de cette bataille. Que chacun fasse tout son possible.).
On est assez loin du code de pêche ou de celui des régates...

C'est à peu de choses près ce que Nelson envoya à Trafalgar (de mémoire) en fait Togo s'en est inspiré ...

Citation :

« England expects that every man will do his duty » (« L'Angleterre attend de chacun qu'il fasse son devoir »)

Ce qui fit dire en substance à Cuthbert Collingwood un chouia agacé sur la dunette du Royal Sovereign à la tête de la division sud "on a pas besoin de Nelson pour savoir ce qu'on a à faire ..."

Mécanisme de hissage des munitions de 406 mm du Nagato :

Le KIRISHIMA vu depuis le HARUNA dans une tempête en Mer Jaune en 1937

L'arrière du YAMASHIRO vu depuis le mât principal au milieu des années 1920


Tout en bas de la photo, on aperçoit deux des six pièces antiaériennes de 76mm Type 3 qui seront démontées plus tard.
De part et d'autre de la coque, on voit également le filet pare-torpilles déployé ; c'est probablement ce que le photographe a cherché à fixer sur la pellicule.

Sacré bazar ces "Bullivan" d'un maniement difficile et uniquement au mouillage; au Skagerrak sur un des croiseurs de bataille allemand (j'ai oublié son nom) il fut nécessaire sous le feu de les sécuriser pour éviter qu'ils ne s'engagent dans les hélices ...

Les Bullivants ont été supprimés sur nos cuirassés des 1917; trop dangereux et inutiles.

Le même Yamashiro avec l'équipage qui replie le filet anti-torpilles :



(9 mai 1917 à Yokosuka)

Les canons AA de 76mm ont été montés en 1918.
Les tangons des filets pare-torpilles ont été démontés du YAMASHIRO en 1926.

Le meme jour quelques instants avant; les filets sont déployés.

magnifique photo !

Paul-Émile a écrit:

Le même Yamashiro avec l'équipage qui replie le filet anti-torpilles :
(9 mai 1917 à Yokosuka)

NIALA a écrit:

Le même jour quelques instants avant ; les filets sont déployés.

Cela ne pourrait-il pas être l'inverse ? La photo N&B montrant l'équipage se disposant à mettre en place les Bullivant ; puis la photo couleur avec les Bullivant déployés ?

C'est possible en effet, difficile de savoir si sur la photo en N&B ils mettre en place ou replient les bullivants.

Citation :

Cela ne pourrait-il pas être l'inverse ?

D'un autre côté ... comment dire on s'en fout un peu non ?

Maintenant si on regarde la taille de l'ombre portée sur le bordé de coque du bâtiment on doit pouvoir déterminer quelle photo a été prise en premier ...

Personnellement après avoir conseillé aux mouches de quitter la zone je dirais qu'on replie ...

Citation :

Citation :

Cela ne pourrait-il pas être l'inverse ?

D'un autre côté… comment dire, on s'en fout un peu, non ? […]

Totalement.   On peut même dire qu'on s'en contrefiche royalement. Ce n'est pas ça qui va changer le cours de l'Histoire.
C'est de l'ordre de la spéculation la plus pure et la plus creuse.

DahliaBleue a écrit:

Cela ne pourrait-il pas être l'inverse ? La photo N&B montrant l'équipage se disposant à mettre en place les Bullivant ; puis la photo couleur avec les Bullivant déployés ?

Je m'étais bêtement dit que les filets venaient d'être relevés puisqu'on les voit s'égoutter et vu la façon dont ils sont pliés.

Le Fūsō vu d'avion en 1938 :

Embarquement de torpilles sur le Nagato en 1927

De droite à gauche, le Hizen (l'ancien Retvizan russe), le Mikasa et le Shikishima photographiés en 1915.

Lancement du Mikasa le 8 novembre 1900 (il y a pile 120 ans aujourd'hui) à Barrow-in-Furness

Le MUTSU photographié le 8 janvier 1925


L'arrière-plan a été copieusement caviardé comme d'habitude pour éviter que l'étranger puisse voir où est le cuirassé. La photo a cependant été manifestement prise à Sasebo vu la hauteur du relief et l'absence complète d'urbanisation et de terrasses agricoles. Le navire est au mouillage, échelle de coupée abaissée et une bonne partie de sa drome à l'eau pour les liaisons avec la terre. L'orientation des tourelles principales est un peu bizarre pour un navire au mouillage en temps de paix dans un port métropolitain.
La légende du site où j'ai trouvé la photo indiquait qu'il s'agissait du NAGATO mais l'inscription en bas à gauche est sans appel :
戦艦陸奥完成 = senkan mutsu kansei = le cuirassé Mutsu achevé (je pense qu'il est déclaré "achevé" parce qu'il a reçu son grand télépointeur en haut de la tour)
昭和8.1.25 = Shōwa 8.1.25, Shōwa étant le nom de règne de Hirohito. Cette mention de l'ère Shōwa peut paraître bizarre, vu qu'en 1925 on était encore dans l'ère Taishō, Hirohito n'étant que régent.
La fumée qui s'échappe de la cheminée arrière montre que le bâtiment est en autonomie électrique.

Takagi a écrit:

Le MUTSU photographié le 8 janvier 1925 L'arrière-plan a été copieusement caviardé comme d'habitude pour éviter que l'étranger puisse voir où est le cuirassé. La photo a cependant été manifestement prise à Sasebo […] : study:

Hé hé ! Ces détails ne pouvaient échapper à l’œil d'un observateur attentif et connaisseur !

Ce qu’il restait du MIKASA après la guerre du Pacifique dans les années 1950. La Société de Préservation du Cuirassé Mikasa a été dissoute par l’occupant. Une piste de danse protégée par une verrière a été installée au centre des superstructures pour faire rentrer de l’argent. Sur la photo du haut, ダンスホール se lit « dansu hōlu » c’est-à-dire salle (hall) de danse. Ces photos montrent l’ampleur de la reconstitution qui a rendu au 三笠 son aspect actuel.

J'ai lu que le Mikasa est restauré à partir de 1958 avec l'aide financière des Etats Unis grâce à l'intervention de l'amiral Chester Nimitz, la restauration est terminée en 1961.

NIALA a écrit:

J'ai lu que le Mikasa est restauré à partir de 1958 avec l'aide financière des Etats Unis grâce à l'intervention de l'amiral Chester Nimitz, la restauration est terminée en 1961.

C’est un homme d’affaires du nom de John Rubin de Philadelphie (USA) qui a été à l’origine de la reconstruction du MIKASA. Ancien employé des chantiers Vickers de Barrow-in-Furness, il s’est rendu au Japon en 1955. Là, il s’est ému de ce qu’un fleuron de son ancien chantier et que le navire-amiral de Tōgō à Tsushima ait été transformé en dancing par les forces d’occupation. Suite à son passage à Yokosuka, il a écrit une longue lettre au quotidien anglophone Japan Times, qui l’a publiée. Le journal a ensuite reçu des correspondances de tous les coins du Japon demandant à ce que le MIKASA redevienne le musée qu’il avait été de 1926 à 1945, ou inversement que l’on ferraille définitivement ce vestige de l’ère militariste. Les tenants de la deuxième solution arguaient que les 4000 tonnes de ferraille, d’une valeur de quatre-vingts millions de Yens de l’époque, devaient servir à la reconstruction du pays. L’amiral Itō Kunihiko, alors chef d’état-major adjoint de la toute nouvelle Force Maritime d’Autodéfense, ne pouvait pas se payer le luxe d’entretenir ce musée sur son petit budget. Mais en bon ancien de la Marine Impériale, il ne pouvait pas non plus se résoudre à voir un tel symbole finir équarri au chalumeau et refondu en ferraille à béton. Il a trouvé un soutien remarqué en la personne de l’amiral américain Chester W. Nimitz. Finalement, le gouvernement japonais, sous contrôle de l’occupant, a opté pour la restauration. Une rallonge budgétaire a été octroyée en 1958 à l’agence des forces d’autodéfense pour ce faire. Une souscription nationale a été lancée au Japon, un appel au mécénat relayé aux USA, une nouvelle Société de Préservation du Mikasa a été créée, et les travaux ont commencé en 1959. Les Américains ont restitué pratiquement tous les objets de valeur qu’ils avaient prélevé sur le cuirassé, jusqu’aux bureaux en acajou du secrétariat. Dans toutes ces étapes, le lobbying de l’amiral Nimitz s’est avéré précieux. Par chance, le cuirassé chilien ALMIRANTE LATORRE (lui aussi construit en Grande-Bretagne) était en cours de ferraillage à Yokohama en 1959, et le gouvernement chilien a autorisé le prélèvement de plusieurs pièces d’origine qui ont pu retrouver une place sur le MIKASA. C’est notamment de là que viennent les canons de 305 mm / L45 et les canons de 152 mm que l’on voit aujourd’hui. Le MIKASA, dernier survivant des pré-dreadnoughts, restauré aussi près que possible de sa grandeur passée, a rouvert au public en 1961.

En souvenir des efforts de l’amiral américain, une équipe du porte-avions NIMITZ s’est portée volontaire pour repeindre le MIKASA le 5 août 2009, veille de la commémoration du bombardement de Hiroshima.

Merci Takagi pour ces renseignements précis.