- Kernez a écrit:
- […]sur quelle relation mathématique cela se base[…].
J'ai bien compris que l'on relève la hauteur su soleil à midi oui mais après? j'en fait quoi???
Par ailleurs, comment une erreur peut elle nous faire arriver ailleurs que prévu...
Si on fait le point tous les jours a midi, on va se rendre compte le lendemain qu'il y a un problème non?
… en 1700, comme au XXI° Siècle… rien de changé au firmament (
du Septième Ciel ! ).
Selon moi
et schématiquement, la navigation astronomique fait appel à des notions de trigonométrie sphérique, et à des connaissances de position des astres : coordonnées horizontales (azimut ou relèvement, hauteur sur l’horizon) et coordonnées horaires (angle horaire et déclinaison).
Les éphémérides (tables papier ou numériques) fournissent ces caractéristiques pour chaque instant (à la seconde ou demi seconde près !). Elles sont à corriger en fonction de la longitude/latitude estimée du navire (d’où l’importance de la tenue de « l’estime » et de la connaissance du « temps »). Le navigateur fait alors sa propre observation (hauteur et azimut de l’astre — soleil, lune, planète, étoile… — instant de l’observation).
Une relation mathématique de base relie en effet la hauteur (au dessus de l'horizon) de l'astre à ses coordonnées de position sur la voûte céleste.
La hauteur estimée
he est donnée par la formule :
avec :
*
φe , latitude du point estimée à l'heure de l'observation ;
*
D , déclinaison de l'astre à l'heure de l'observation (donnée par les éphémérides)
*
AH ag , angle horaire de l'astre à l'heure de l'observation et à la longitude estimée :
Il n’a plus qu’à comparer le résultat avec celui que les calculs d’éphémérides lui donnent. La différence entre les deux est appelée « intercept ». Et s’exprime en minutes d’arc. Or une minute d’arc correspond sur la sphère terrestre, à un mille nautique (ou à un « nautique » tout court).
Si le résultat d’un calcul donne par exemple un intercept de +3 (minutes), c’est que l’observateur se trouve 3 nautiques plus loin (en direction de l’astre) qu’estimé. Si le navigateur dispose de trois (ou quatre) relevé simultanés (ou quasi-, ce qui est possible le matin à l’aube, juste avant le lever du soleil, ou le soir, au crépuscule, juste après le coucher du soleil) dans autant de directions différentes, il lui est possible de « trianguler » ses intercepts : sa position réelle est donc située au point de concours de ces trois au quatre (ou plus) droites dites « de hauteur ».
Dans la journée, il n’y a que le soleil qui puisse servir. On ne peut donc pas faire d’observations simultanées. Et le navigateur doit effectuer deux ou trois observations successives (à une heure d’intervalle, par exemple…). En reportant son point sur sa route estimée. L’observation à midi est capitale, car elle lui donne presque instantanément sa latitude. La triangulation se fait alors comme pour les astres nocturnes, avec en plus une latitude très fiable.
Un nouveau point peut être calculé (selon la même méthode…) dans le cours de l’après-midi, en attendant le point crépusculaire.
Si le ciel est dégagé (et l’observateur talentueux) il est donc possible de « recaler » l’estime plusieurs fois par vingt-quatre heures.
Conditions cependant : distinguer correctement l’horizon ; et les astres… ciel bouché, brume sont évidemment des obstacles à l’observation.
Une erreur (d’observation ou de calcul) ne permet évidemment pas de connaître sa (vraie) position. Mais à partir de cette position erronée, une observation ultérieure (correcte, cette fois) viendra rectifier l’anomalie… entre temps, le navigateur naviguera (de bonne foi !) sur une route (plus ou moins) différente que celle qu’il estimait, selon l’importance de l’erreur.
Ouffff ! Fini pour aujourd’hui !