- André Guerné a écrit:
- […] un torpilleur en rade de Banyuls-sur-mer le 10 mars 1897.
D'autre part je possède une carte postale de 1912 qui montre, dans la baie de Banyuls-sur-mer l'arrivée d'un torpilleur.[…]
Est-il possible d'identifier ces bâtiments ? Et, d'autre part, quelle peut-être la raison de la présence de ces bâtiments de guerre à Banyuls qui n'a jamais eu vocation de port de guerre ?[…]
Les bâtiments de guerre (de quelque pays que ce soit) ne sont pas condamnés à demeurer (lorsqu’ils ne sont pas en mer)dans leur base navale, ni exclusivement dans un port de guerre. Ils effectuent régulièrement des escales hors de leur port base, souvent à l’étranger ; mais aussi dans les ports (ou les rades) des côtes ou des rivages nationaux. À ces occasions ils «
montrent le pavillon », rappelant ainsi au grand public (ou aux autorités civiles locales) que la marine existe et assurant par là une mission de relation publique essentielle. Exprimant entre autre l’idée que le budget accordé à la marine ne l’était pas inutilement ; et cherchant accessoirement (ou explicitement) à susciter des vocations («
Engagez-vous dans la marine ! »). Encore aujourd’hui Banyuls reçoit la visite de bâtiments de la marine.
Dans le cas particulier des petits torpilleurs, leur taille réduite leut permettait l’accès à des plans d’eau plus variés et divers que les grands ports militaires (où, à la limite, ils pouvaient paraître encombrants…). Et leur «
prépositionnement » dans de multiples ports du littoral correspondait parfaitement à leur vocation de mobilité. En l’occurrence, pour «
défendre les côtes » du Roussillon, il était logique de les déployer sur place, ce qui (en cas de besoin) faisait gagner dix heures de navigation (à partir de Toulon), auxquelles s’ajoutaient aléas et vicissitudes de l’état de la mer, à laquelle ces petites unités, vulnérables, étaient extrêmement sensibles…
Ce sont des torpilleurs dits «
numérotés » (parcequ’ils n’avaient pas d’autre nom que leur numéro de coque) ; ou encore dits de «
défense mobile » parce que, si leur rôle visait à défendre les côtes, cela ne les rendait pas statiques pour autant. Ils étaient même supposés briser l’éventuel blocus établi par une force navale majeure (la Royal Navy, par exemple…) en engageant, à bon marché, ses gros (et coûteux) cuirassés (théorie de l’amiral Aube).
Entre 1876 et 1914, la marine a construit 369 torpilleurs de cette sorte.
PS :
et… bon anniversaire !!