FAIREY GANNET
(ROYAUME UNI)Un Fairey Gannet de la Marineflieger _L'Aéronavale allemande_ Avant propos Dès son apparition, le sous marin posa des problèmes aigus de détection. Bien entendus ses capacités exactes n'allaient être connues que durant la premier conflit mondial mais les plus perspicaces savaient que ce fragile navire qui faisait tout ce qu'un navire normal faisait jamais (à savoir couler) pouvait bouleverser la guerre navale.
Ils en eurent la confirmation quelques années plus tard quand les sous marins allemands firent des ravages dans les convois, mettant la Grande Bretagne au supplice. On testa toute arme pouvant stopper ce navire qu'il s'agisse des bâteaux pièges (Q-Ships), de champs de mines, des grenades ASM mais en l'absence de détection, la chasse au submersible était du domaine de l'aléatoire.
Le déploiement de nombreux hydravions sur les côtes d'Angleterre, de France et d'Irlande apporta une certaine sécurité aux convois. L'ASDIC faisait ses débuts à bord des navires de surface mais pour les hydravions, rien n'existait encore.
La lutte ASM fût le parent pauvre durant l'entre-deux-guerre. Faute de budget mais aussi de volonté, les amirautés se préoccupaient plus de reconstituer leur corps de bataille, de se dôter de puissants croiseurs et de destroyers et parfois de porte-avions plutôt que de constituer de solides unités d'escorte.
Résultats durant les premiers mois, l'U-Boowafe de l'amiral Doenitz se montra largement à la hauteur de leurs glorieux ainés, infligeant des pertes considérables aux convois en dépit des efforts des britanniques et des américains dont la neutralité devient chaque plus fictive.
C'est ainsi que jusqu'en juin 1943 (mois où les U-Boot coulent un tonnage inférieur à celui lancé par les chantiers américains et britanniques) s'engage une terrible bataille qui peut décider du sort de la guerre car le contrôle de l'Atlantique est vital pour faire passer les troupes américaines de l'Europe en vue de la reconquête de l'Europe.
Chaque camp ripostant aux parades des autres. Les navires naviguaient en convois ? Les sous marins attaquaient en meutes (Wolfpacks), les sous marins attaquaient en surface et de nuit ? Le radar fût généralisé sur les escorteurs qui utilisaient également des fusées éclairantes pour illuminer la zone et surprendre un soum' en surface. Le capitaine Frederick Walker avait ainsi inventé l'opération «Bouton d'or», un largage massif de fusées éclairantes qui avait également l'incovénient d'attirer sur lui tous les sous marins du coin.
Le radar se généralisant, les sous marins attaquèrent en plongée et furent bientôt équipés de détecteurs d'alerte radar mais les escorteurs furent ensuite équipés de HF/DF, leur permettant de répérer les émissions radars et radios des sous marins.
Dans la défense des convois de l'Atlantique, l'avion joua un rôle vital. Non seulement les avions basés à terre pouvaient traquer les sous marins jusqu'à proximité de leurs bases de départ toutes situées dans le golfe de Gascogne et en Bretagne (Brest, Lorient, St Nazaire, La Pallice et Bordeaux) mais ils pouvaient couvrir les convois notament les Consolidated Liberator.
Le Focke Wulf Fw200, les yeux des sous marins allemands L'utilisation par les allemands d'avions de patrouille maritime Focke Wulf Fw200 Condor pour guider les sous marins sur le convoi (même si en raison de rivalités entre la Kriegsmarine et la Luftwafe, le système n'était pas aussi efficace qu'escompté) poussa les alliés à une parade. Après les temps héroïques, des Hurricat, un avion installé sur une catapulte sur un navire marchand (CAM-Ship) qui n'avait pas d'espoir de retour, les alliés inventèrent le porte-avions d'escorte qui à la tête de groupes de soutien se révéla une arme redoutable, les chasseurs (généralement des Wildcat) éliminaient la DCA permettant aux avions ASM de larguer des charges de profondeurs mais aussi la première torpille autoguidée acoustique, la Fido qui fût l'un des secrets les mieux gardés de la seconde guerre mondiale.
Première réponse aux Condor : les CAM-Ship et les Hurricat L'avion était efficace mais ne pouvait être utilisé sur les escorteurs de taille trop réduite or l'après guerre avait vu la naissance dans la droite ligne des sous marins allemands type XXI, des sous marins rapides comme les Tang américains, les Porpoise anglais ou les Narval français, des sous marins bien plus rapides que les escorteurs qui pouvaient attaquer et se replier avant la riposte des escorteurs.
Le USS Tang, navire éponyme d'une classe de sous marins issus des type XXI Cela nécessitait des escorteurs plus rapides et plus puissants (vitesse supérieure à 20 noeuds) mais surtout pouvant attaquer à distance, plus loin même que les Hedgehog et Squid. En attendant l'invention du missile ASM (Asroc, SS-N-14 Silex, Ikara, Masurca), on trouva la parade idéale avec une arme balbutiante, l'hélicoptère qui avait l'avantage de décoller et d'apponter sur des surfaces réduites et pouvait traquer un sous marin pendant une longue durée.
En dépit de l'apparition de l'hélicoptère, l'avion n'avait pas dit son dernier mot pour la lutte ASM tactique. Dans la guerre froide naissante, les alliés craignaient que les centaines de sous marins soviétiques ne se lancent dans une réedition de la bataille de l'Atlantique et comme l'envoi de renforts américains et canadiens nécessitait une succession de convois, les alliés prévoyaient d'utiliser des porte-avions ASM notament les Essex américains ou les Colossus et Majestic de la Royal Navy et des marines alliées (Canada, Pays Bas, France) au sein de groupes de chasse ou
Hunter Killer Groups et qui dit porte-avions ASM dit avion ASM.
Le USS Essex. Les navires de cette classe terminèrent leur carrière comme porte-avions ASM comme cette photo montra le CVS-9 avec des Tracker parqués à l'arrière