HISTORIQUE Le ZuihoLe Zuiho à la mer-Le Zuiho (phoenix chanceux) est mis sur cale au Yokosuka Navy Yard comme ravitailleur de sous-marin sous le nom de Takasaki le 20 juin 1935, lancé le 19 juin 1936. Son achèvement en porte-avions ayant été décidé, il n'est mis en service que le 27 décembre 1940, formant la 3ème division de porte-avions en compagnie du porte-avions Hosho.
Le Takasaki en cours de conversion en porte-avions. Les travaux de conversion ayant commencé peu après le lancement, il n'à jamais navigué comme ravitailleur de sous-marinsLes japonais ont parfaitement planifié leur entrée en guerre. Il faut dire qu'ils y travaillent depuis 1905, du temps pour tout planifier même si les moyens ont naturellement évolué.
La neutralisation de la flotte du Pacifique à Pearl Harbor doit s'accompagner d'une attaque contre les Phillipines, un protectorat américain très avancé sur le chemin de l'indépendance mais aussi contre Hong Kong et la Malaisie (colonies britanniques) et les Indes Néerlandaises, colonie des Pays Bas qui regorgeaient de pétrole et de caoutchouc indispensable pour la machine de guerre nippone.
Les grands porte-avions (Akagi Kaga Soryu Hiryu Shokaku et Zuikaku) étant occupés à Pearl Harbor, ce sont les plus petits qui sont chargés d'appuyer les assauts amphibies de l'armée japonaise . Cependant en raison d'un manque d'appareils et d'entrainement, seuls les Zuiho et Ryujo seront engagés, le Hosho et le Shoho étant réservés à l'entrainement.
Ce n'est que le 11 janvier que le porte-avions Zuiho entre en guerre, soutenant la prise de Menado (Indes Néerlandaises). Faute d'opposition aérienne, son groupe aérienne mène surtout des missions d'appui-feu.
Il est ensuite engagé dans la bataille de Midway. Cette bataille de quatre jours (3-7 juin 1942) est le tournant de la guerre du Pacifique puisque la progression japonaise est définitivement stoppée et le Japon ne fera plus que reculer.
Dans cette bataille, le Zuiho est intégré à la force d'invasion de Midway (vice-amiral Kondo) avec un groupe aérien composé de douze chasseurs (six A5M et six A6M2) et douze bombardiers-torpilleurs B5N2. A la différence des quatre porte-avions de l'amiral Nagumo, le Zuiho sort intact de cette bataille.
A partir du mois d'août 1942, les américains et les japonais s'affrontent durement pour le contrôle d'une petite île de l'archipel des Salomons : Guadalcanal. Du contrôle de cette île dépend soit la sanctuarisation de la sphère de coprospérité ou la sécurisation des lignes de communications entre l'Australie et les Etats Unis.
Outre une véritable guerilla navale symbolisé côté japonais par le «Tokyo Express», plusieurs affrontements «au dela de l'horizon» vont avoir lieu.
Le Zuiho si il manque la bataille des Salomons Orientales du 23 au 25 août, va participer à la bataille de Santa Cruz du 25 au 27 octobre au sein de la 1ère division de porte-avions en compagnie des Shokaku et Zuikaku.
Le 25 octobre, les américains disposent de la TF16 (amiral Kinkaid) avec le porte-avions Enterprise, le cuirassé South Dakota, le croiseur lourd Portland, le croiseur léger antiaérien San Juan et les 8 destroyers (Desron 5 et Desron 3); de la TF17 (amiral Murray) avec le porte-avions Hornet, les croiseurs lourds Northampton et Pensacola, les croiseurs légers antiaériens San Diego et Juneau et les 5 destroyers du Desron 2 et enfin de la TF64 de l'amiral Lee composée du cuirassé Washington, du croiseur léger Helena, du croiseur léger antiaérien Atlanta et de six destroyers du Desron 12.
Face à ce déploiement, les japonais disposent d'une force d'attaque avec trois porte-avions, un croiseur et huit destroyers; une force d'avant garde avec deux cuirassés, quatre croiseurs et sept destroyers; une force avancée avec six croiseurs, six destroyers et un porte-avions; une force d'appui avec deux cuirassés et six destroyers; une force d'assaut et de bombardement avec deux croiseurs et quatre destroyers et une force d'éclairage avec 12 sous marins et 220 avions basés à terre (la TF63 américaine dispose de 261 appareils basés à Guadalcanal _60_ Espiritu Santo _111_ et Nouméa avec 90 appareils).
Le 25 octobre, l'Enterprise lance seize Dauntless armés de reconnaissance peu après cinq heures qui découvrent le groupe d'avant garde à 6h17 (deux cuirassés quatre croiseurs et sept destroyers) mais ne voient pas les porte-avions croisant des Kate chargés de la même mission.
Les porte-avions de Nagumo sont localisés à 6h50 à moins de 200 miles des américains, les deux Dauntless attaquent malgré huit Zero dont trois sont abattus. Les nuages permettent ensuite aux américains de se camoufler. Une autre paire de Dauntless attaque à 7h40 plaçant deux bombes sur le Zuiho, les Dauntless abattent ensuite deux Zero. Une autre paire de Dauntless bombardent sans succès le Tone. Tous les appareils regagnent le porte-avions.
Les japonais ont aussi trouvé le Hornet à 6h30. Une première vague de 65 appareils décollent du Shokaku, du Zuikaku et du Zuiho à 7h. Une seconde vague de 44 avions se prépare ensuite dont 29 sur le Junyo, le Zuiho étant hors de combat.
Le Hornet fait partir le 26 à 7h30 une force de 15 Dauntless, 6 Avenger et 8 Wildcat alors que l'Enterprise envoie 3 Dauntless, 8 Avenger et 8 Wildcat suivis à 8h15 par 9 Dauntless, 9 Avenger et 7 Wildcat du Hornet. Les avions américains et japonais se croisent et une douzaine de Zero attaquent le groupe de l'Enterprise qui y perd quatre Wildcat et autant d'Avenger en perdant trois des leurs.
Les porte-avions américains séparés de dix milles sont couverts par 38 Wildcat dirigés par l'Enterprise mais mal positionnés ils interviennent trop tard et si l'Enterprise est sauvé par un grain, le Hornet est touché à mort.
Les japonais rassemblent ce qui leur reste d'appareils et le Junyo lance 15 avions à 13h15. Les Kate attaquent le groupe du Hornet à 15h15. Le Northampton largue la remorque juste à temps pour éviter les torpilles. Le Hornet en encaisse une puis les Val se présentent à 15h40 mais ne touchent rien. A 15h50, six Kate font un bombardement horizontal et touchent encore le Hornet à tribord arrière. Le Hornet est évacué alors qu'une dernière attaque par six chasseurs et quatre bombardiers qui mettent au but une bombe qui touche le pont du hangar.
L'évacuation achevée, le Mustin lance huit torpilles pour achever le porte-avions mais trois seulement le touchent. L'Anderson en place ensuite six mais le Hornet flotte toujours. Alors que les japonais se rapprochent, le Mustin et l'Anderson tirent 430 coups de 127mm. Le porte-avions se finalement achever par les japonais, le Hornet coulant à 1h35 le 27 octobre.
Envoyé à l'attaque des bâtiments japonais, les 52 avions du Hornet et les 12 survivants de l'Enterprise sont divisés. Un premier groupe du Hornet avec 15 Dauntless et 4 Wildcat est intercepté par les Zero mais les Wildcat les dégagent au prix de deux appareils. Le Shokaku encaisse au minimum quatre et probablement six bombes, une bombe tombant derrière l'ilôt et les autres groupés au milieu du navire derrière les ascenseurs.
Le pont d'envol éventré, un feu généralisé, le Shokaku est sauvé par miracle et gagne Truk le 28 octobre pour des réparations d'urgence lui permettant de rentrer au Japon. Il quitta Truk le 2 novembre 1942 arrivant à Yokosuka le 6 novembre 1942. il est mis au bassin du 8 février au 19 mars 1943 avant de gagner Kure le 27 mars 1943.
Remis en état, le porte-avions participe en janvier-février 1943 à l'évacuation japonaise de Guadalcanal en compagnie du Junyo et du Zuikaku.
Le 30 octobre 1943, il quitta Truk en compagnie des Zuikaku et Shokaku, du croiseur léger Agano pour renforcer les défenses de Rabaul, le Zuikaku lançant 24 chasseurs pour renforcer les défenses de Rabaul (opération RO) qui allait être attaquée sans répit par les américains jusqu'en février 1944 et peu à peu déperrir jusqu'à tomber comme un fruit mur à la fin de la guerre.
Aspect du Zuiho en 1944Les 19 et 20 juin 1944, le porte-avions Zuiho participe à la bataille de la mer des Philippines. Cette bataille provoquée par l'opération Forager _le débarquement américain sur les Mariannes_ est un véritable désastre pour l'aéronavale japonaise qui cesse d'exister avec la perte de 400 appareils («The Mariannas Turkey Shot») et de deux porte-avions, les Taiho et Shokaku.
Durant cette bataille, le porte-avions léger Zuiho intégré à la 3ème division en compagnie des porte-avions légers Chitose et Chiyoda, intégré à la force C du vice-amiral Kurita sort indemne de cette bataille.
Le 18 octobre 1944, la flotte japonaise à Brunei lança l'opération Sho-1, la contre-attaque planifiée contre le débarquement américain dans le Golfe de Leyte.
Le plan était une fois n'est pas coutume pour les japonais d'une simplicité biblique : les porte-avions de l'amiral Ozawa devaient attirer les porte-avions américains au nord de Leyte pour permettre à la Force Centrale de l'amiral Kurita d'entrer dans le golfe de Leyte et de détruire les navires américains couvrant le débarquement, il disposait pour cela de cinq cuirassés (Nagato, Kongo, Haruna, Yamato et Musashi)de 7 croiseurs lourd, de 2 croiseurs légers et 15 destroyers. La flotte japonaise appareilla ainsi de Brunei le 20 octobre.
Pourtant peu après son appareillage, la flotte japonaise fût repérée par deux sous marins américains qui torpillèrent deux croiseurs lourds dont le navire-amiral de Kurita, l'Atago. Kurita fût repêché par le Yamato mais en perdant du temps et des documents. Le 24 octobre 1944, la Force Centrale entra dans la mer de Sibuyan mais fût attaquée par cinq vagues d'appareils américains.
Le Zuiho engagé dans la bataille du Cap EnganoLe plan fonctionne à merveille et pendant que les cuirassés de l'amira Kurita s'attaquent aux destroyers, destroyers d'escorte et porte-avions d'escorte couvrant les troupes de la 7ème armée débarquée, les porte-avions d'Ozawa furent attaqués par les porte-avions de l'amiral Halsey. C'est la bataille du Cap Engano le 24 octobre 1944.
Le Zuikaku en dépit de sa puissante DCA et du sacrifice de ses pilotes est touché par sept torpilles et neuf bombes ne lui laissant strictement aucune chance de survie. L'ordre d'abandonner le navire est annoncé à 13.58 et le pavillon est amené. Il commença à chavirer par tribord et coula par la poupe à 14.14 entrainant avec lui le commandant du navire et 842 officiers et marins mais laissant 862 survivants. Il est rayé des registres le 26 août 1945.
Le Zuiho survit que quelques minutes au dernier survivant du raid sur Pearl Harbor. Il est touché au même moment par trois bombes et deux torpilles sans compter les coups à toucher. La vitesse tombe à 12 noeuds à 14.00.
Le dernier moteur en marche est innondé, immobilisant le navire qui subit une quatrième et dernière attaque. La gite atteint 23° à 15.00 et l'ordre d'évacuation est donnée. Le Zuiho s'enfonce par l'arrière puis chavire sur tribord à 15.26, sa proue disparaissant en dernier. 759 hommes sont sauvés.